Nous savons bien que, dans notre vie de tous les jours,
au quotidien, il n’est pas toujours aisé de maintenir un juste équilibre. Ainsi,
en est-il de l’affection que nous portons à nos proches. Il ne suffit pas, par
exemple, de donner le même montant d’argent de poche à nos enfants pour les
aimer de la même manière, encore faut-il leur donner la même affection sachant
que chacun d’eux est différent et que, donc, sa demande affective est
personnelle et particulière. Y réussir, c’est réaliser le juste équilibre.
Cette tâche s’avère aussi compliquée, si ce n’est plus,
en matière politique. Comment contenter tous les citoyens dans leurs multiples
différences et dans leurs envies personnelles propres à chacun d’eux ? Et
les oppositions sont tellement fortes et nombreuses qu’une politique du
« juste équilibre » sera toujours décriée, soit sur sa droite, soit
sur sa gauche, soit des deux côtés à la fois ! Et, pourtant, le juste équilibre
est la pièce maîtresse d’une bonne gouvernance politique. Elle est la base sur
laquelle on peut bâtir l’organisation optimum de la société réelle.
Le juste équilibre est un principe politique qui
caractérise la pensée centriste. Et l’on voit bien déjà que faire une politique
centriste est une tâche qui ne va pas de soi d’autant qu’elle est constamment
sous les feux de la critique des extrêmes. Elle a donc des adversaires beaucoup
plus nombreux que toute autre politique qui vise à contenter des clientèles et
des groupes de pression.
Le juste équilibre, une bonne et
pertinente répartition harmonieuse
Equilibre, c’est-à-dire répartition harmonieuse et juste
répartition des forces ; un équilibre c’est-à-dire une harmonie, une
symétrie, une pondération, un accord, une plénitude, un compromis. L’équilibre,
donc.
Juste, c’est-à-dire conforme à la justice, à la morale, à
la raison, à la vérité, à la réalité, à la règle, qui est tel qu’il doit être,
qui est exact. Juste parce qu’il est équitable, vrai, bon, exact, intègre,
légitime et pertinent. Juste, donc.
Juste équilibre : une exacte répartition harmonieuse
conforme à la morale, à la raison et à la réalité. Le « Juste équilibre »
est ainsi une bonne et pertinente répartition harmonieuse. Une politique
intègre où se réalise le compromis mais où n’ont pas leur place la
compromission et l’instabilité.
Le Centrisme du juste équilibre inclut évidemment
quelques équilibres fondamentaux comme l’équilibre des pouvoirs, c’est-à-dire
l’harmonie entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, l’équilibre
économique, c’est-à-dire l’harmonie entre l’offre et la demande, l’équilibre
budgétaire, c’est-à-dire la concordance entre les dépenses et les recettes du budget
annuel de l’Etat et il se bat pour le meilleur équilibre naturel possible afin
de préserver l’environnement.
Juste équilibre n’est
pas juste milieu
Il convient, avant tout, d’affirmer sans aucune ambiguïté
que le juste équilibre n’est pas le juste milieu. La politique du juste équilibre
ne souhaite pas se trouver au milieu, par définition, de deux extrêmes. D’une
part parce que ce positionnement de principe est contraire au pragmatisme du
Centre mais également parce que le Centre ne se définit pas par rapport aux
extrémismes. Il est une pensée politique à part entière qui se définit par
elle-même. Et cette politique originale se définit comme une recherche constante
et systématique d’un juste équilibre de la société et de la personne dans la
société.
Si la politique du Centre ressortissait d’un juste
milieu, elle reviendrait à n’être qu’une simple posture politique et non un
programme issu d’une réflexion approfondie sur l’existence et la vie en société.
Cette politique se positionnerait alors toujours au milieu de deux extrêmes référents
quels que soient ces deux extrêmes et se définirait systématiquement comme une
synthèse de ces extrêmes. Ce qui réduirait la politique du Centre à une simple
attitude accompagnée d’un discours « ni-ni ». En outre, le juste
milieu évoque une mouvance faible, souvent incapable de trancher de manière
claire et nette entre telle ou telle politique. Il reflète surtout une certaine
médiocrité politique qui permet à ses promoteurs de ne pas se définir pour ne
pas être parfaitement identifiables, ce qui leur donne toute latitude pour tous
les ajustements opportunistes possibles. Ce n’est pas le cas du juste équilibre.
Au contraire du juste milieu, le juste équilibre ne se
définit pas en rapport à des extrêmes périphériques mais par rapport à un point
d’équilibre dont la mise en place permettra à la société d’offrir ce qu’il y a
de meilleur à la communauté tout en respectant sa diversité.
Cette notion de juste équilibre ne s’intéresse donc pas à
un hypothétique lieu géométrique axial mais vise à équilibrer la société afin
d’y établir un consensus maximal au profit de tous les membres de la communauté.
Dès lors, le Centrisme du juste équilibre est un projet politique qui doit
permettre à chaque personne de s’insérer naturellement dans la société et à la
société de libérer l’individu grâce à la constitution d’un solide lien social
bâti sur le quatuor vertueux : liberté, respect, solidarité, tolérance.
Ainsi, le Centrisme du juste équilibre poursuit un but
libéral social. Il reconnaît la primauté de l’action de la personne dans la
liberté mais en l’insérant dans la communauté dans laquelle elle est solidaire
de l’autre. L’ambition sociale de cette politique est de parvenir à émanciper
toutes les individualités qui composent la société pour en faire des sujets
libres, capables, dans la responsabilité, de construire leurs propres existences.
Jusqu’à ce que cette finalité soit atteinte, la communauté demeure solidaire
socialement de ceux qui n’ont pas encore la capacité de se réaliser eux-mêmes.
Juste équilibre n’est
pas « gouverner au centre »
Une politique du juste équilibre ne consiste pas à donner
tantôt à l’un, tantôt à l’autre pour contenter tous les groupes de pression et
tous les corporatismes. Cette politique superficielle et opportuniste, sans âme
ni grand projet, n’est que ce qu’on appelle trivialement « gouverner au
centre ». Une politique de juste milieu pratiquée généralement par tous
les gouvernements de Droite et de Gauche et qui est la négation de la
responsabilité politique.
Car si le constat est clair - on ne peut, aujourd’hui,
durablement gouverner un pays avec une partie de la population contre l’autre
-, la solution mise en place par ces gouvernements est une falsification. Ce « centrisme
de circonstance » est l’apanage de la pratique gouvernementale de tout
parti extrémiste au pouvoir. C’est son seul moyen de maintenir un minimum de
cohésion sociale mais également d’être en mesure de remporter les prochaines
élections en « ratissant large ».
Ce gouvernement « au centre » tel qu’il se
présente alors n’est qu’un médiocre artifice parce que, d’une part, il ne
correspond pas aux promesses faites pendant la campagne électorale (les partis
adoptant des plates-formes ou des programmes très orientés idéologiquement à
droite ou à gauche pour rassurer leurs bases électorales respectives,
minoritaires dans le pays mais actives et toujours plus marquées
idéologiquement) et, d’autre part, parce qu’il ne s’inscrit pas dans cette
morale politique impérative qui consiste à défendre ses idées puis à les
appliquer ensuite, une fois au pouvoir.
Or, il est indispensable dans toute société – et, a
fortiori, dans des sociétés développées et éduquées - qu’il y ait une forte adéquation
entre la volonté politique et la réalité de l’action. Il faut que les idées et les
propositions soient le socle de la gouvernance réelle. Il faut que le courage
politique prenne toujours le dessus sur les calculs et que chaque parti se
positionne clairement sur l’échiquier politique. Dans cette optique, le vrai
gouvernement du Centre est évidemment l’apanage d’un parti centriste et
uniquement d’un parti centriste. Le reste n’est qu’escroquerie à la démocratie.
Si la politique « au centre » démontre bien
qu’une fois au pouvoir on ne peut jouer sur les extrêmes, elle montre, surtout,
une extrême faiblesse des projets des partis politiques de Droite et de Gauche
et qui, une fois les élections passées, sont obligés de remiser leurs programmes
dans leurs greniers des mensonges politiques afin de pratiquer une politique
visant à donner des gages à toutes les composantes de la société. Non pas qu’il
ne faille pas écouter toutes les composantes de la société et qu’il ne faille
pas prendre des décisions en regard de leurs attentes respectives. Mais alors,
il faut le faire dans la clarté et par un positionnement politique sans
ambiguïté. C’et le cas du Centre et de sa politique, le Centrisme du juste
équilibre.
Le Centrisme du juste équilibre est donc une politique
qui met en avant le bien être de toute la population, critère qui détermine ses
décisions, et non pas des intérêts particuliers comme le fait cette politique
« au centre », agrégat de promesses démagogiques. Ainsi, si la
liberté d’entreprendre est nécessaire c’est parce qu’elle offre la meilleure
voie du développement économique et non parce qu’elle va contenter quelque
classe aisée. En retour, le devoir de solidarité ne vise pas à s’attacher
électoralement une classe qui deviendrait assistée ad vitam æternam mais il
consiste en une éthique politique dont la finalité est une société où il est
inconcevable que certains de ses membres en soient exclus de par leurs origines
sociales, ethniques, culturelles ou géographiques.
Juste équilibre et
populisme
Gouverner une démocratie représentative implique de
prendre en compte la volonté générale de l’ensemble des citoyens de cette
communauté humaine d’un point de vue global (et non un soi-disant « intérêt
général » très difficilement définissable).
Dès lors, cette gouvernance est un Centrisme du juste
équilibre. Ce Centrisme du juste équilibre n’est ni un populisme qui n’ose pas
dire son nom, ni un gouvernement par les sondages d’opinion. Il est une manière
originale de gouverner qui vise à donner le plus de satisfaction possible à
tous les citoyens tout en sachant que personne ne peut être contenté
totalement.
De même, le Centrisme du juste équilibre n’est pas une
gouvernance irresponsable, bien au contraire. Il revendique une forte
responsabilité politique parce qu’il estime qu’elle est le gage que le
politique doit à la société civile afin que celle-ci puisse, en toute
connaissance de cause, donner sa confiance à un gouvernement ou, au contraire,
à le sanctionner.
En outre, le concept n’est surtout pas la négation d’une
vision politique où la femme et l’homme politiques demeurent, en toute liberté
de conscience, les axes centraux de la mécanique d’un changement ou d’une
avancée qui vont dans le sens du bien de toute la collectivité. Car gouverner
avec des valeurs centristes est aussi une revendication de responsabilité
politique au sens où la décision politique est revendiquée par la prise de
responsabilité acceptée par le politique lors de sa présentation devant les
électeurs.
Primat du politique et mondialisation
des sociétés
Il existe un constat trop souvent brocardé, voire nié,
mais indépassable : seule la politique peut permettre de rapprocher les
femmes et les hommes du monde entier et de créer une société de paix et de
prospérité ainsi qu’une société plus juste. La seule économie n’y parviendra
jamais. Car, si cette dernière bâtit des interdépendances évidentes,
nécessaires et de plus en plus inéluctables, elle ne propose aucune vision du
monde qui, au-delà des intérêts matériels, peut permettre d’unir et de réunir
la population de la Terre. Seule une politique consensuelle est capable de
créer les conditions de cette union. Et, dans ce cadre, une évidence s’impose :
la solution se trouve du côté du Centre, là où se situe le Centrisme du juste équilibre.
Le politique doit primer, non seulement, sur l’économique
mais aussi sur l’administratif. On ne répétera jamais assez que c’est
l’administration publique qui est au service du politique et non le contraire
et que la légitimité appartient au politique. De fait, il est le seul et unique
garant de la défense de tous les citoyens et de la communauté parce qu’il a été
élu démocratiquement.
Le Centrisme du juste équilibre veut parvenir à organiser
une démocratie sociale représentative et participative où l’Etat, instrument
dominé par la politique, dirigé par le politique et au service du peuple, doit
assurer la liberté et la sécurité des citoyens tout en pratiquant la solidarité
et la tolérance.
Cette société démocratique se fond dans un espace plus
large capable de garantir la liberté et la sécurité ainsi que les conditions de
la prospérité. Cet espace plus large est, pour les pays européens, l’Europe et
plus particulièrement l’Union européenne. Mais cet espace doit se fondre
lui-même dans un espace global qui est celui de la planète. C’est la
mondialisation ou globalisation.
C’est dans le cadre de la mondialisation que l’on pourra
résoudre les questions les plus importantes qui se posent à l’humanité,
c’est-à-dire la paix universelle, le développement économique pour tous les
habitants de la planète afin d’assurer une vie décente à tous, sans oublier la
préservation de l’environnement. C’est également le seul échelon capable de
vraiment garantir la dignité humaine. Seul l’échelon mondial est à même de
traiter et de résoudre ces questions cruciales tout en préservant la liberté.
Juste équilibre et organisation
optimum de la société réelle
Une des questions essentielles est de définir quel type
de politique est capable d’apporter l’organisation optimum de la société réelle
afin d’offrir aux membres de cette communauté le mieux qu’ils puissent obtenir
et, ce, dans un contexte historique donné (à ne pas confondre avec la meilleure
société possible qui est une construction utopique de ce qui pourrait être mis
en place indépendamment du contexte historique).
Une organisation optimum est, par essence, celle qui est
la plus efficace. Ici, l’efficacité dont il est question est celle qui permet
d’édifier un cadre dans lequel les personnes ont la capacité de se réaliser
tout en bénéficiant de la solidarité de la communauté lorsque cela est
nécessaire. Cette organisation sociétale doit être définie par une politique. Et
cette politique est celle du Centrisme du juste équilibre.
Cette politique se donne pour tâche d’apporter la
liberté, le respect, la solidarité et la tolérance. Une politique volontariste
qui n’abandonne pas les prérogatives de la légitimité à l’économique ou à
l’administratif.
Le juste équilibre comme outil de l’organisation optimum
de la société réelle est également la pièce maîtresse d’une bonne gouvernance
politique.
Juste équilibre et meilleure
manière de gouverner
Le Centrisme du juste équilibre est d’abord une politique
avec un contenu concret. Mais c’est aussi une manière de gouverner. Car il ne
suffit pas de proposer un bon programme, encore faut-il l’appliquer bien dans
un environnement où une morale et une éthique politique respectent les valeurs
fondamentales de la démocratie.
Si le Centrisme du juste équilibre veut représenter une
démocratie sociale représentative et participative, il doit offrir une totale
transparence dans sa manière de gouverner en permettant aux citoyens d’exercer
du mieux possible leur contrôle démocratique.
Mais cela ne suffit pas, non plus. Les femmes et les
hommes appelés à appliquer cette politique doivent adopter une charte éthique
dans laquelle ils s’engagent à être honnêtes dans leur démarche politique qui
se définit autour du quatuor vertueux : liberté, respect, tolérance, solidarité.
Car, pour réussir, le Centrisme du juste équilibre doit être une politique
propre et indépendante, œuvrant pour le bien commun.
Le Centre de par son positionnement doit montrer que la
politique n’est pas un univers particulier, fermé au simple citoyen,
s’appliquant des règles spécifiques, repaire d’aventuriers sans scrupules, club
de privilégiés aux passe-droits et prêts à toutes les compromissions pour
garder le pouvoir.
Ainsi, on doit considérer que la manière de gouverner est
de la même nature, fait partie de la même sphère qualitative que la pensée
politique à mettre en œuvre. Au-delà de l’exposition médiatique constante de la
politique, la manière de gouverner renseigne sur la réalité démocratique des
gouvernants et leur implication dans la réalité sociale du pays. C’est tout
autant dans l’application réelle des promesses politiques que dans un
comportement des gouvernants que se trouve le respect que ceux-ci doivent aux
citoyens qui les ont élus.
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