Sans information citoyenne pas de vraie démocratie

Extrait


L’information citoyenne est apodictique
ou pourquoi il faut une information citoyenne
et qu’il faille lui donner un statut spécial 

L’information ne devrait pas se vendre mais ceux qui la transmettent ainsi que les organisations qui y participent doivent le faire pour vivre, c’est là le paradoxe indépassable en démocratie que l’on peut atténuer avec l’existence aux côtés de structures commerciales d’un service public de l’information. Car l’information n’est pas un produit marchand mais une exigence pour les citoyens d’un pays démocratique. La solution c’est la création d’une structure non-commerciale de service public en plus des médias traditionnels.

Le théorème est que celui qui détient l’information, détient le pouvoir. Le principe, c’est donc, en démocratie républicaine, le peuple qui doit la détenir avant tout avec ses représentants. Pour pouvoir exercer sa citoyenneté, que ce soit au niveau de ses droits que de celui de ses devoirs, l’individu doit donc être informé et il doit pouvoir se procurer cette information gratuitement et sans interférence commerciale. Or, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, l’information est un produit marchand (celle, dite «gratuite», est payée par la publicité dont elle n’est pas libre, publicité, in fine, payée par le consommateur, donc le citoyen) et celle qui est délivrée par le service public est indirectement payante puisqu’il faut disposer d’un moyen (télévision, radio, ordinateur, téléphone portable…) pour la recevoir (le paiement par l’impôt, en revanche, ne peut pas être considéré comme un paiement de l’information puisqu’il s’agit d’une mission de service public qui ne peut être financé que de cette manière).

Plus, pour se vendre, elle doit attirer le chaland et donc se transformer pour plaire. C’est la raison pour laquelle l’information ne peut être contrôlée par des structures commerciales dont le seul but est de faire du profit.

L’information devrait être diffusée autour d’un grand service public et des associations à but non lucratif. C’est la seule façon que ce bien indispensable (et encore plus aujourd’hui et dans le futur) soit accessible à tous et de manière la plus indépendante possible et en diffusant, outre l’information brute (service public), toutes les opinions et tous les traitements possibles la concernant (associations à but non lucratif).

Le service public aurait comme but de transmettre l’information de façon la plus objective possible (même si l’objectivité n’existe pas). Les associations à but non lucratif auraient pour objectif de donner l’éclairage qui leur semble bon en commentant cette information, selon leurs opinions, leurs visions du monde, etc. mais sans pour cela devoir la transformer afin de faire des profits.

Bien entendu, il devrait y avoir un domaine spécifique pour cette information et ce qu’elle recouvre. Ce qui ne serait que communication récréative et information de loisirs seraient laissées, elles, au secteur marchand. En revanche toutes les informations qui concourent à permettre à chacun d’être un citoyen responsable et capable de faire des choix en toute connaissance de cause, devraient faire partie de l’information qui ne peut être traitée par le secteur marchand. On parle ici des domaines de la politique, de l’économie, du social, de la science, entre autres.

Bien entendu, certains y verront une attaque contre la liberté de la presse. Or, c’est tout le contraire puisqu’il s’agit de garantir celle-ci en la soustrayant aux possibles pressions économiques venues de la part de ceux qui financent la presse actuellement. De plus, il est important de savoir ce que veut une société démocratique: une information de base la plus «objective» possible avec des commentaires «libres», c’est-à-dire sans interférences financières ou une information sujette à toutes les manipulations et à toutes les censures. Ce débat doit évidemment avoir lieu avant qu’une organisation autour d’un service public et de structures non-commerciales soit mise en place.


Table des matières

Préambule

Avant propos

Être informé pour déchiffrer et comprendre le monde

L’humain est un communicant

Qui et que croire?

Le rôle pédagogique de l’information

L’information citoyenne est apodictique ou pourquoi il faut une information citoyenne
et qu’il faille lui donner un statut spécial



L’information n’est pas un produit, en tout cas un produit comme un autre.


L’information citoyenne doit échapper à la sphère commerciale


L’information citoyenne, bien commun de la démocratie

 
De la nécessité incontournable de la liberté de la presse citoyenne

Pas de démocratie sans information libre et sans citoyen responsable; Pas de citoyen responsable sans individu informé

Pour un service public médiatique

La démocratie nécessite un vrai service public d’information

La démocratie doit proposer un vrai «service public de l’information» indépendant du pouvoir

Médias, maillon faible de la démocratie?

Nous ne sommes pas trop informés mais trop désinformés!

Nouveaux canaux d’information, nouvelles possibilités de désinformation

Ne pas tomber dans la société du mensonge

L’information journalistique biaise la réalité

Depuis l’invention de l’information spectacle,le spectacle prime sur l’information

Quand les médias ne relatent plus les événements mais les créent eux-mêmes

Le combat pour une information «vraie»

 «Vraie» information et valeurs

La volonté d’imposer une certaine vérité

Croire l’information

L’information parfaite n’existe pas et n’existera jamais

Le journaliste, technicien de l’information du présent

Ne pas confondre journalisme, médias et journalistes

Pour un Musée Interactif de la Communication et de l’Information

Appendices

La presse aura-t-elle une nouvelle fois la peau d’Hillary?

La scandaleuse équation Clinton = Trump

La démocratie face à la relation malsaine entre Trump et les médias

Clinton attaquée par des médias très indulgents avec Trump

Quand CNN rend un mauvais service à la démocratie

Comment ont été inventés et construits les «peuples en colère»

Macron n'est pas le candidat des médias

Le déshonneur des médias américains déteint sur les français

Les médias français n’ont rien appris de l’élection de Trump

Les fausses équivalences font la fausse équité et faussent la démocratie

Macron, le mal aimé des médias mais aussi leur fonds de commerce…

Le jeu dangereux des médias envers Emmanuel Macron

Corporatisme et hubris journalistiques menacent la liberté de la presse

Nous avons toujours vécu dans la «multi-vérité» et l'infox

 


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