Prologue
Barack Obama est un homme ambitieux qui croit en sa bonne étoile.
Personne ne le nie, même pas ses plus proches collaborateurs et ses admirateurs
les plus fanatiques. D’ailleurs, personne ne s’en offusque tant il faut
d’ambition et de foi pour devenir Président des Etats-Unis, de la première
puissance mondiale et de la plus vieille démocratie du monde et de demeurer
huit ans dans cette fonction si usante.
Cependant Barack Obama a également été porté par une vague
extraordinaire de sympathie voire d’adulation du public mais aussi des
journalistes et de nombres de célébrités. Une vague qui n’a pu que renforcer sa
propre vision d’un destin personnel au plus haut niveau.
Reste que Barack Obama est aussi celui qui a toujours dit, depuis son
entrée dans la vie politique, qu’il n’était intéressé par le pouvoir que par la
faculté que ce dernier donne de changer la vie des gens et non pour une
gratification de son égo. Une vision qui lui vient de son investissement en
tant que travailleur social dans les quartiers les plus déshérités de Chicago
tout autant que de sa philosophie politique qui privilégie le résultat sur le
discours, le pragmatisme sur l’idéologie et la volonté d’unir plutôt que de
créer des affrontements.
L’«Obamania» qui a suivi son élection en 2008 était complètement
démesurée et sans commune mesure avec ce qu’une personne est capable de faire
au pouvoir, serait-ce à la tête de la première puissance mondiale et même dotée
de toutes les qualités du monde.
Alors que son second mandat s’est achevé en janvier 2017, force est
d’observer que le reflux de cette vague d’idolâtrie a été particulièrement fort
et qu’une vague, tout aussi puissante, d’«Obama bashing» (critique systématique
de son action mais aussi de l’homme) lui a succédé, tout autant illégitime en
regard de ce qu’est l’homme et de ce qu’il a accompli en tant que Président des
Etats-Unis en huit ans de mandat. D’ailleurs, lors de son départ et suite à
l’élection de Donald Trump sa cote de popularité avait largement remontée,
au-dessus de 50%.
Sans préjuger de ce que l’histoire retiendra de ses huit années à la
Maison blanche et de son œuvre politique, on peut déjà tenté de trouver
quelques raisons à ce discrédit – relatif – après cette quasi-sanctification
des débuts.
Il y a d’abord ce qu’est Barack Obama et que la folie suscitée par son
élection a caché tout d’abord: un homme brillant intellectuellement mais qui
est un cérébral qui n’aime pas la foule, le populisme (même au bon sens
américain du terme, uniquement focalisé sur les couches sociales défavorisées
et leurs préoccupations) et sûr de ce que son action était la bonne et juste.
Mais aussi un homme qui savait que l’on doit discuter et faire des compromis
avec ceux qui ne partagent votre point de vue et qui s’est laissé entraîner
pendant une grande partie de son premier mandat, dans l’illusion qu’il allait
pouvoir gommer nombre de différends et de blocages entre les démocrates et les
républicains.
En outre, Barack Obama commis de nombreuses erreurs en matière de
communication alors que l’on pensait que c’était un de ses points forts, incapable
de répondre efficacement, par exemple, à la propagande des extrémistes du Parti
républicain.
Car, ensuite, Barack Obama a été l’un, si ce n’est celui qui a été la
plus, des présidents les plus attaqués par les extrémismes de droite et de
gauche pour des raisons évidemment différentes. Avant même son élection et son
accession au pouvoir, sa légitimité avait été mise en doute par des extrémistes
de droite qui lui déniaient d’être un vrai Américain, prétendant qu’il n’était
pas né sur le sol des Etats-Unis, certains ultras déniant même à un noir de
pouvoir occuper la Maison blanche…
Dès sa prise de fonction, des groupes d’extrême-droite se sont
constitués (les fameux «Tea Party») pour l’attaquer sur tout et n’importe quoi,
avec des relents souvent de racismes nauséabonds. Quant aux radicaux de la
gauche, ils ont vu en lui, dès le départ, un «traitre» centriste (ce en quoi
ils n’avaient pas torts puisque Barack Obama s’est toujours présenté comme un
homme du Centre) et l’ont critiqué pour tout ce qu’il faisait qui n’était
jamais suffisant, instillant une dose toujours plus forte de soupçon sur le
fait qu’il était un démocrate.
De même, les médias se sont retournés contre Obama avec une rare
violence, d’autant plus grande que ce dernier n’a rien fait pour avoir des
relations apaisées avec ceux qui l’avaient pourtant porté aux nues. Ainsi, il
s’est toujours méfié du «quatrième pouvoir» et des dégâts qu’il pouvait avoir
sur son action, instituant, dès son entrée en fonction, la règle de silence
avec ses collaborateurs vis-à-vis des médias qui ont souvent été incapables de
collecter d’autres informations que l’officielle.
Pour autant, Barack Obama a toujours suivi les mêmes principes quant à
son action (même quand cela lui a fait du tort). On peut ainsi parler d’»Obamisme»,
d’une manière spécifique de gouverner et d’envisager la politique et de proposer
des solutions.
TABLE DES MATIERES
Prologue
- I° Partie
Barack Obama, ses idées, son programme
Introduction
Chapitre I
Ce qu’il dit de son positionnement politique
Chapitre II
Ce que disent les autres de son
positionnement politique
Chapitre III
Ce que les faits disent de son
positionnement politique
Chapitre IV
De l’Obamania à l’Obamisme
En guise de conclusion
Le «Fair Shake» d’Obama
- II° Partie
Barack Obama ou l’impossible victoire
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