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mardi 29 avril 2025

La Quotidienne centriste du 29 avril 2025. Les 100 jours catastrophiques de Trump pour le monde, les Etats-Unis et sa popularité


Jamais un président n’avait eu en si peu de temps des sondages – depuis qu’ils ont été créés – aussi mauvais que ceux de Donald Trump actuellement.

Le Donald Trump de 2017 n’avait même pas fait aussi mal!

On fête aujourd’hui les 100 jours de sa deuxième présidence et c’est le temps pour les médias américains de faire un premier bilan.

Rappelons tout de même que les 100 jours ne correspondent à rien de scientifique pour analyser un début de mandat politique.

Il s’agit seulement de l’engagement qu’avait pris Franklin Roosevelt lors de sa prise de fonction en 1933, en pleine Grande dépression, de faire tout ce qu’il pouvait pour changer les choses les 100 premiers jours de sa présidence avec de nombreuses mesures, dont la mise en route de grands travaux, qui redonnèrent un peu de confiance à ses compatriotes – qui ne vidèrent pas leurs comptes en banque et évitèrent la faillite du système bancaire –mais qui ne sortirent pas le pays de la crise.

Toujours est-il que l’on a fait des 100 jours un point d’étape médiatique dans de nombreux pays.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que Trump s’est lamentablement «planté».

On a déjà parlé de tous ses échecs en matière de politique étrangère (lire ici), le dernier étant venu en quelque sorte couronné son incompétence juste le centième jour lorsque les résultats des élections canadiennes furent officialisés avec la victoire du Premier ministre centriste sortant, Mark Carey, dont la plus grande partie de la campagne fut de prôner la résistance à Trump!

En matière de politique intérieure, les sondages sont tous négatifs, de celui du Pew research center à celui de CNN en passant par celui d’ABC.

Pire, un quart des électeurs de l’extrémiste populiste regrettent leur vote…

Il faut dire que l’inflation est élevée, que le ralentissement économique se précise et que la guerre commerciale que Trump veut mener risque de plonger le pays dans une profonde récession.

Sans oublier le démantèlement des aides sociales, la casse des services publics et les attaques contre l’Etat de droit et la Constitution que même une Cour suprême proche de l’extrême-droite a été obligée de sanctionner.

Evidemment, cela n’a aucune conséquence sur le comportement de Trump qui crie au complot en attaquant les résultats des sondages et en s’en prenant aux démocrates, à Joe Biden et au monde entier.

Est-il possible que les Etats-Unis soient gouvernés de telle manière pendant encore 1360 jours?!

Telle est l’interrogation angoissante qui monte de plus en plus chez les Américains mais aussi dans le monde entier.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Propos centristes. France – Souveraineté énergétique de la France / L’École, sanctuaire où la violence n'a pas sa place / Canada: le Centre vainqueur / Lutte contre le narcotrafic / 80 ans de droit de vote des femmes / La mer, bien commun…


Voici une sélection, ce 29 avril 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Cher Mark Carney, toutes mes félicitations pour ta victoire. Tu incarnes un Canada fort face aux grands défis de notre temps. La France se réjouit de renforcer encore l’amitié qui unit nos pays. Hâte d’œuvrer à tes côtés, de nous serrer les coudes !

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Intervention à l’Assemblée / Souveraineté énergétique de la France] Le 3 mars dernier, à l’occasion d’un débat semblable organisé suivant l’article 50-1 de notre Constitution sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe, j’évoquais devant vous le basculement du monde que nous sommes en train de vivre, la situation historique qui est la nôtre, et qui nous oblige à poser la question urgente de notre défense. Les orateurs issus des bancs de la gauche comme de la droite de cet hémicycle étaient alors nombreux à parler d’autonomie stratégique, de puissance, d’indépendance nationale, de souveraineté.
Il n’est pas de souveraineté sans souveraineté énergétique. 
Cette question est devenue brûlante, lorsque, au plus fort de la crise ukrainienne, notre pays a connu une multiplication par 10 du prix du gaz naturel. Et encore, nous nous en sortions mieux que nos voisins allemands, qui importaient environ la moitié de leur gaz de Russie en 2020, quand nous n’en importions qu’un peu moins du quart. Lorsque le coût de notre énergie est dicté par le contexte international et devient aussi sensible à des chocs exogènes, c’est que nous avons un problème de dépendance énergétique.
L’énergie, c’est étymologiquement la force en action. Elle fait donc partie, avec l’alimentation et les produits de santé, des secteurs stratégiques, d’importance vitale. L’énergie est le sang de notre système productif : sans elle, le pouls de la nation ralentit, notre tissu productif dépérit, la vie de la nation n’est plus garantie.
L’énergie est la question au cœur du combat existentiel que mène aujourd’hui notre pays, mais que mène aussi notre continent européen : voulons-nous encore nous faire entendre dans le concert des nations ? 
Voulons-nous être une puissance économique, industrielle, commerciale, capable de s’affirmer et de sortir de la tenaille sino-américaine ? Voulons-nous résister d’une part à l’offensive commerciale provoquée par le 47e président des Etats-Unis et d‘autre part à l’offensive de production chinoise qui menace des pans entiers de notre économie ? Si oui, il y a urgence à agir pour notre souveraineté.
Il y a urgence car aujourd’hui notre consommation finale d’énergie est composée à près de 60% de combustibles fossiles, principalement des hydrocarbures que nous importons. Ce chiffre pose un triple problème.
Un problème géopolitique, d’abord : nous nous retrouvons dans une situation de dépendance et de vulnérabilité stratégique vis-à-vis de pays producteurs de pétrole et de gaz, comme les États-Unis, l’Arabie Saoudite, ou la Russie. La gravité de notre déficit commercial est d’ailleurs révélatrice de notre dépendance : près de la moitié de notre déficit commercial total de 2024 est due à notre déficit en matière d’hydrocarbures (45 milliards). 
Un problème écologique, ensuite : ces quelque 900 milliards de kilowattheure deviennent, une fois consommés, du dioxyde de carbone que nous rejetons dans l’atmosphère. Nous ne pouvons accepter cela, car la France se doit de respecter les engagements qu’elle a pris en termes de réduction de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire atteindre l’équilibre entre les émissions de CO2 sur notre territoire national et l’absorption de carbone par la nature et les technologies de capture de carbone.
Enfin, un problème financier : j’exposais il y a 15 jours aux Français l’état très grave de nos finances publiques. Cette contrainte nous oblige à avoir un discours de vérité, à peser chaque denier public. Je l’affirme : nous ne pouvons plus nous permettre de faire de mauvais placements. Les choix d’investissement de la puissance publique doivent être réfléchis, ils doivent s’inscrire dans une stratégie claire et durable et doivent être réalisés en fonction de critères essentiels. 
Ces critères, qui correspondent à des objectifs, ont été exposés par le Président de la République lors de son discours de Belfort en février 2022 : nous devons disposer d’une énergie abondante, compétitive, décarbonée, et souveraine, c’est-à-dire dont nous maîtrisons sur notre sol la production.
Face à l’état d’urgence énergétique qui est le nôtre, nous avons donc un objectif clair, et, je crois, largement partagé sur ces bancs.
La question qui fait débat aujourd’hui est celle des moyens pour y parvenir. Ces moyens sont définis, selon la loi, par une programmation pluriannuelle de l’énergie qui détermine, tous les cinq ans, les grandes orientations à dix ans de notre politique énergétique. Les investissements nécessaires à la production et à l’acheminement de l’énergie sont si considérables que ni les acteurs publics, ni les acteurs privés ne peuvent s’engager à les fournir sans la visibilité suffisante. Il est de la responsabilité du gouvernement de leur donner cette visibilité. Deux maîtres mots guident notre démarche : prospective et perspective, car il s’agit de voir les choses en profondeur, dans l’espace et dans le temps. 
La dernière programmation pluriannuelle de l’énergie date d’avril 2020 : le temps que la loi fixe pour sa révision est donc venu.
Mais, au-delà même de la loi, ce sont les faits qui nous imposent de la réviser. La dernière planification de notre politique énergétique est obsolète, inadaptée, elle date d’un autre monde : les travaux qui ont conduit à sa définition se sont déroulés dans un contexte totalement différent de celui dans lequel nous sommes entrés. Notre monde a basculé, et notre politique énergétique ne peut s’abstraire de cette donnée. Elle doit justement être un des principaux outils pour que nous fassions face au déséquilibre du monde en assurant notre propre équilibre énergétique.
Cet équilibre doit être défini par le gouvernement, éclairé par les avis de l’Autorité environnementale, du Haut conseil pour le climat, du Conseil national de la transition écologique, du Conseil supérieur de l’énergie, du Haut-commissaire à l’énergie atomique, du Comité de gestion des charges de service public de l’électricité et du Comité du système de distribution publique d’électricité. Et bien entendu, je tiendrai particulièrement compte de l’avis de l’Académie des sciences. 
Mais cet équilibre doit être également défini en concertation avec les forces politiques, sociales et économiques de notre pays. La charge du choix démocratique, dans cette matière comme dans toutes les autres, doit être partagée. La concertation a déjà largement présidé aux travaux préparatoires à la révision de notre programmation énergétique, avec deux concertations en 2023 et 2024, une consultation début 2025, et elle se poursuivra. Le débat qui se tient aujourd’hui en est la preuve.
Dans ce débat, le gouvernement n’a rien à vendre, aucune thèse à faire triompher coûte-que-coûte, aucun adversaire à écraser. Nous ne sommes sous l’emprise d’aucun prêt-à-penser, d’aucun dogmatisme, d’aucune idéologie. Le gouvernement n’est sous la coupe d’aucun intérêt particulier. Nous voulons qu’un débat se tienne, un débat au sens plein du terme, sincère et honnête. Notre seule boussole sera l’intérêt général et, pour l’identifier, nous nous appuierons sur la méthodologie scientifique, sur les faits, sur la raison. 
La volonté du gouvernement dans la tenue de ce débat est de formuler les interrogations qui lui semblent légitimes sur les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre la souveraineté énergétique, et de présenter aux citoyens et à leurs représentants le raisonnement le plus objectif possible, fondé sur les faits, de façon à faire émerger des orientations mûrement réfléchies. Au terme de ce débat, la responsabilité du gouvernement sera alors de prendre des décisions.
En particulier, je veux assurer chacun des intervenants, chacun des participants au débat, que son avis sera pris en compte. Cette Programmation pluriannuelle de l’énergie n’est pas écrite à l’avance. Toutes les analyses seront prises en compte avant sa rédaction finale.
Repartons donc d’un fait clair : nous sommes, hélas, dépendants des énergies fossiles. Pour sortir de cette dépendance, trois moyens se présentent à nous. 
Premièrement, partout où c’est possible, nous devons encourager l’efficacité et la sobriété énergétiques. C’est parce que l’énergie est essentielle au bon fonctionnement et au développement de notre société qu’il faut l’utiliser avec soin et ingéniosité. Les économies d’énergie ont pris de plus en plus de poids dans la discussion sur les termes de notre équation énergétique. À juste titre ! Car le kilowattheure le moins émetteur de gaz à effet de serre, mais aussi le moins cher, est le kilowattheure économisé. C’est pourquoi nous soutenons les politiques qui incitent à la maîtrise de notre consommation, notamment en matière d’isolation des bâtiments.
Deuxièmement, il y a des domaines que nous n’explorons pas ou pas assez. Par exemple, nous devons nous rendre compte de l’atout puissant que représente la chaleur renouvelable. Je pense d’abord à la géothermie, cette technologie, que je soutiens parfois en solitaire depuis des années. Nous sommes assis, ou plutôt debout, sur un trésor inépuisable, et nous ne le savons pas. Nous avons littéralement sous nos pieds, dans notre sous-sol, un gisement potentiellement gratuit, quasi‑inépuisable d'énergie. 
Un gisement gratuit, permettant de répondre largement à nos besoins en matière de chauffage mais également à nos besoins croissants en matière de rafraîchissement ou de climatisation, puisqu’elle permet de réaliser 80% d’économie d’énergie pour le chauffage, et même 90% pour la climatisation.
Le gouvernement proposera d’accélérer le déploiement de ce mode de production non-polluant, afin de réduire la consommation d’énergies fossiles dans les bâtiments. À ce jour en France métropolitaine, la géothermie de surface fournit seulement 1 % de la chaleur finale consommée en France. Le Bureau de recherches géologiques et minières estime à 100 TWh annuels le potentiel d’économie de gaz accessible en 15 à 20 ans grâce à la géothermie de surface, soit environ le quart de la production de nos centrales nucléaires. Dans les conclusions de la mission flash consacrée l’an dernier à la géothermie profonde, les députés Vincent Thiébaut et Gérard Leseul soulignaient d’ailleurs les atouts de cette énergie disponible en continu, sans problème d’intermittence, et appelaient à en accélérer le déploiement. 
Pour assurer le développement massif et intégrer pleinement le potentiel de la géothermie, nous devrons seulement trouver des modèles de financement efficaces, des emprunts plus légers pour les foyers, parce qu’étalés dans le temps, pour faciliter l’installation de pompes à chaleur, et moderniser la règlementation. Il nous faudra aussi veiller, en parallèle, à ce que la filière française de production, de forage et d’installation de pompes à chaleur accompagne ce mouvement. Le gouvernement formulera au mois de juin des propositions.
Au titre de la chaleur décarbonée, la biomasse, c’est-à-dire la transformation en énergie de matière organique, peut également être citée. L’essor des chaufferies à bois a notamment permis d’augmenter la part de la chaleur décarbonée dans les réseaux de chaleur.
Enfin et surtout, troisième grand levier pour réduire notre consommation d’énergies fossiles : l’électrification de nos usages. Nous devons remplacer la consommation d’énergies fossiles, de gaz, de pétrole, par de la consommation en électricité décarbonée. 
En France, la consommation d’électricité a certes triplé de 1973 à 2010, mais elle ne représente aujourd’hui que 27% de l’énergie finale consommée. Et depuis 2010, comme l’a justement noté l’Académie des sciences, on observe une stagnation de notre consommation d’électricité, autour de 450 térawatts heure.
Nous ne pouvons nous résigner à cette stagnation.
L’électrification des usages n’est pas un phénomène indépendant de notre volonté, que nous devrions simplement observer : c’est un objectif que le gouvernement poursuit. Des trajectoires sont déjà engagées dans le domaine de la production industrielle, notamment pour décarboner les 50 sites les plus émetteurs de dioxyde de carbone, avec un soutien public fort via France 2030. La révolution de l’intelligence artificielle va en outre conduire à des demandes très importantes : la France connaît un engouement fort de la part des projets de data centers, comme nous l’avons vu à l’occasion du sommet mondial de l’IA organisé au Grand Palais. Or un data center de 100 MW (100 000 KW) consomme l’équivalent d’une ville de 100 000 habitants. 
La France est l’un des rares pays au monde à pouvoir proposer une électricité abondante, compétitive et décarbonée et des sites clés en main : 35 nouveaux sites ont été identifiés à proximité de son réseau de transport d’électricité.
Il est dans l’intérêt des industriels de disposer d’une électricité compétitive, reflétant les coûts du nucléaire existant, mais il est aussi dans l’intérêt d’EDF d’encourager cette demande d’électricité en base particulièrement adaptée à son outil de production nucléaire. C’est tout notre pays qui bénéficiera de ce grand accord gagnant/gagnant, essentiel pour notre stratégie de réindustrialisation.
Au-delà de l’industrie, le gouvernement soutient l’électrification des transports, avec le bonus et le leasing social pour stimuler la demande de véhicules électriques fabriqués en Europe. Les flottes d’entreprises sont également incitées financièrement à s’électrifier, ce qui stimulera le marché de l’occasion pour les véhicules électriques. 
Dans le domaine du bâtiment, le gouvernement encourage partout où cela est techniquement possible le passage aux pompes à chaleur fabriquées en France, grâce aux aides de MaPrimeRenov’ et aux Certificats d’Economies d’Energie. Qu’elle soit géothermique ou aérothermique, la pompe à chaleur doit devenir la solution de référence en matière de chauffage et de climatisation pour les bâtiments, afin de sortir progressivement de notre dépendance au gaz et au fioul.
Nous mettons donc en œuvre des politiques publiques en faveur de l’électrification qui doivent conduire à une augmentation de la consommation finale d’électricité dans notre pays, mettant ainsi fin à la stagnation que nous observons depuis 2010.
Si toutefois le développement de la production devait être plus rapide que celui de la demande française, alors l’exportation continuera à fournir un débouché à l’énergie produite. Nous ne cherchons pas à surproduire ; mais la surproduction est un mal moindre que la sous-production et la menace du black-out, surtout pour un pays qui connaît une balance commerciale très déficitaire comme le nôtre. 
Mais l’électrification des usages ne servira pas notre souveraineté énergétique, si nous ne sommes pas capables de produire suffisamment d’électricité sur notre sol.
Nous avons sous nos pieds et au-dessus de nos têtes plusieurs gisements, plusieurs sources possibles. Chaque source doit être jugée à l’aune des critères énoncés, en toute transparence et en toute objectivité : l’énergie produite est-elle souveraine, est-elle abondante, est-elle compétitive, est-elle décarbonée ? Si oui, nous devons investir. Si non, nous n’hésiterons pas à garder et à réorienter notre argent.
Décarbonée, souveraine, abondante, compétitive, l’énergie nucléaire remplit tous les critères énoncés. C’est donc elle qui constitue le socle de notre mix énergétique : l’énergie nucléaire assure aujourd’hui 67% de notre production électrique.
Il s’agit assurément d’une énergie décarbonée. C’est parce que nous disposons du nucléaire que notre système électrique actuel a l’un des taux de CO2 par kilowattheure d’électricité les plus bas au monde : 21,3 g par kWh d’électricité, contre 350 g par kWh pour nos voisins allemands, qui se sont privés de cet atout nucléaire. 
Il s’agit d’une énergie souveraine : la France a développé́ dans le domaine du nucléaire une filière industrielle nationale complète qui lui permet de maîtriser la conception et la construction de ses propres installations de production d’électricité́, d’enrichissement d’uranium et de fabrication du combustible, en passant par le recyclage. Le nucléaire permet à la France d’être indépendante, c’est une force considérable pour notre souveraineté énergétique. Certes, nous n’avons plus de mines actives sur notre sol et dépendons d’autres pays, tels le Kazakhstan, le Canada, l’Australie, l’Ouzbékistan, ou encore la Namibie. Néanmoins, nous disposons de stocks importants d’uranium sur notre sol, nous garantissant plusieurs années de combustible. Le Conseil de politique nucléaire présidé mi-mars par le Président de la République a validé une stratégie de développement des activités minières d’Orano.
Il s’agit enfin d’une énergie compétitive : nos centrales existantes ont été construites de façon remarquable, pour l’essentiel sur une période de 15 ans, et sont aujourd’hui largement amorties. 
Le coût complet de l’électricité nucléaire a été estimé par la Commission de Régulation de l’Énergie autour de 60€/MWh, ce qui est particulièrement compétitif par rapport aux autres moyens de production et qui explique que l’électricité soit moins chère en France qu’ailleurs en Europe. Le nucléaire existant ne nous coûte rien en termes de finances publiques.
Mais nous devons aussi être lucides : notre parc nucléaire vieillit et doit faire face à des aléas techniques, comme en 2021 et en 2022 avec la crise de la corrosion sous contrainte. Il nous faut donc à la fois tout mettre en œuvre pour amener ce parc nucléaire existant à 60 ans et si possible au-delà en respectant les exigences de sûreté, mais aussi préparer dès à présent la construction de nouveaux réacteurs nucléaires pour prévenir l’effet falaise, pour éviter de voir notre production chuter drastiquement, et d’être pris de vertige à la vue de l’abîme qui se creuserait sous nos pieds.
Au regard de ces caractéristiques, il est juste que nous investissions dans cette filière. Il est juste que nous fassions le choix d’une véritable relance du nucléaire déterminée et continue. 
Le gouvernement soutient donc fermement la prolongation de la durée de vie des centrales existantes et le développement du programme EPR 2, qui vise à construire six nouveaux réacteurs de forte puissance, à Penly, Gravelines et Bugey, pour une première mise en service d’ici 2038. Ces réacteurs seront plus coûteux que les réacteurs existants déjà amortis, mais ils devront permettre de produire une électricité à un prix maximal de 100€/MWh. Ce programme est la priorité d’EDF pour les années à venir, qui doit démontrer sa maîtrise industrielle, afin d’envisager d’autres constructions de nouveaux réacteurs (au moins 14 au total d’ici 2050), dont le coût unitaire devra baisser grâce à l’effet de série. C’est une illustration éloquente de la nécessité et de l’urgence d’une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie. La PPE de 2020 prévoyait la fermeture de 14 réacteurs. Chacun pourra mesurer le changement que les temps imposent.
Nous devons également repousser la frontière technologique du nucléaire, en encourageant le développement des projets français de petits réacteurs nucléaires : grâce au programme France 2030, plusieurs sont en bonne place dans la course mondiale et l’on peut espérer que le premier soit en service dès 2030. Il nous faut également progresser dans la fermeture du cycle nucléaire, ce qui passe notamment par le développement d’installations de traitement-recyclage et de réacteurs de 4ème génération à neutrons rapides, ainsi que l’a décidé le dernier Conseil de politique nucléaire.
Selon certains, nous pourrions nous arrêter à cette première source, qui paraît suffisamment abondante pour répondre à nos besoins. En chercher une autre, ce serait provoquer volontairement une inondation, une surproduction destructrice pour notre équilibre énergétique.
Alors, certes, nous ne manquerons sans doute pas d’électricité à court terme. Mais une politique énergétique est une responsabilité de long terme, elle exige de se projeter dans le temps : l’augmentation de la demande liée à la politique volontariste d’électrification des usages, et la diminution inéluctable de la production d’électricité de nos centrales nucléaires existantes qui ne sont pas éternelles, constituent un double défi considérable. 20
Nous ne pourrons pas nous réveiller au dernier moment, en constatant que nous n’avons rien fait pour entretenir et construire le parc de production d’électricité de 2050 et au-delà. Ne sacrifions pas le long terme au court terme, en nous reposant sur nos lauriers ou plutôt sur les efforts de nos prédécesseurs, en particulier le fabuleux Plan Messmer.
Nous devons donc penser notre équilibre énergétique de manière dynamique, en continuant de diversifier les sources de production d’électricité. Le mix électrique qui nous paraît le plus à même d’assurer à la France une indépendance énergétique suppose d’associer à cette première orientation pro-nucléaire, une deuxième : le soutien raisonné aux énergies renouvelables. « Raisonné », ici, veut dire que ce soutien doit se faire progressivement, suivant certaines conditions, qui correspondent aux quatre critères précédemment énoncés : les énergies renouvelables garantissent-elles une énergie décarbonée ? Oui.
Une énergie abondante ? La question qui se pose est plutôt celle de la disponibilité de ces énergies, qui sont intermittentes et donc non pilotables.
Pour certaines énergies renouvelables comme le solaire, les pics de production ne correspondent pas aux pics de consommation : le solaire produit surtout à la mi-journée, à une période où la consommation est plus faible. Pour traiter ce problème, il faut tout d’abord accentuer la flexibilité de nos usages, déplacer la demande vers les heures méridiennes, ce que permettra l’évolution prochaine des heures creuses. Il faut également développer les capacités de stockage.
Les énergies renouvelables sont-elles souveraines et compétitives ? J’aimerais ici soulever toutes les questions qui demeurent, et auxquelles notre débat doit, je crois, apporter des réponses.
Tout d’abord, le solaire. Force est de constater que nous ne maîtrisons pas la filière photovoltaïque. Nous importons aujourd’hui la quasi-totalité des panneaux photovoltaïques, à 85% en provenance de Chine, et notre déficit commercial dans ce domaine est de 1,1 Md€ en 2024. Le gouvernement souhaite accompagner les projets de gigafactories pour localiser en France la production d’une partie des panneaux solaires que nous installons. 
Ces projets doivent encore être consolidés mais ils sont essentiels pour que notre politique énergétique aille de pair avec notre politique industrielle.
En ce qui concerne la compétitivité, l’énergie photovoltaïque nous revient à environ 100 €/MWh quand elle est installée sur toitures aujourd’hui, mais peut être très compétitive avec de grandes installations au sol dans des endroits très ensoleillés comme nous le montre l’exemple de l’Espagne, où cette énergie atteint un prix de 40 €/MWh. Se pose cependant la question : sommes-nous prêts à accepter l’artificialisation de nos sols afin de développer une production massive d’énergie solaire très bon marché ?
L’autre grande source d’électricité renouvelable intermittente est l’éolien.
L’éolien terrestre est doté d’équipements qui sont principalement importés. Il se révèle assez compétitif (entre 80 et 90€/MWh), mais son acceptabilité diminue à mesure que le nombre d’éoliennes augmente. C’est pourquoi son développement ne peut être que mesuré, en privilégiant l’augmentation de puissance des champs éoliens existants. 
L’éolien en mer est une filière pour laquelle la France a été en retard par rapport à nos voisins de la mer du Nord, ce qui nous offre l’avantage de ne pas essuyer les plâtres pour cette technologie. Aujourd’hui, une filière industrielle est en train de se développer, avec la fabrication de turbines, notamment au Havre, de pales d’éoliennes à Cherbourg, de sous-stations électriques à Saint-Nazaire, un projet d’usine de câble sous-marin porté par RTE et des investissements importants dans plusieurs ports français.
Est-elle compétitive ? Oui, si on parle d’éolien en mer posé, avec un coût total entre 70 et 80€/MWh, en intégrant le coût du raccordement. Mais cette technologie, très adaptée à la mer du Nord, peu profonde, l’est beaucoup moins pour nos autres façades maritimes, surtout s’il est souhaité d’éloigner les éoliennes de la côte pour des raisons d’acceptabilité. Dans ce cas, c’est la technologie de l’éolien flottant, plus risquée et plus coûteuse (de l’ordre de 150€/MWh raccordement compris) qui peut être envisagée, domaine dans lequel la France se situe à la frontière technologique et où nous avons besoin d’avancer avec mesure. 
Le coût complet de l’électricité renouvelable intégrant le coût du soutien public, doit être un élément déterminant dans chacune de nos décisions. Il ne peut s’apprécier qu’à l’échelle du système énergétique dans son ensemble. Nous devons déployer les filières les plus compétitives, tout en poursuivant les développements sur les filières en devenir afin de rester à la frontière technologique.
µC’est donc au regard de l’ensemble de ces critères, précisément et pas-à-pas, que seront prises nos décisions de soutien aux énergies renouvelables électriques. Nous souhaitons apporter de la visibilité pour créer les conditions de développement de véritables filières industrielles, sans nous précipiter.
Je l’ai dit, je souhaite que dans ce débat aucune question ne soit écartée, que nous disions la vérité. Nous n’écartons pas d’un revers de main la coexistence à long terme des énergies renouvelables et du nucléaire dans notre mix électrique. 
Le développement des énergies renouvelables va-t-il conduire à ajuster à la baisse la production électro-nucléaire, s’écartant ainsi de l’usage optimal de la capacité installée ? En raison de la part importante du nucléaire dans notre mix électrique à partir des années 1980, la modulation du nucléaire est une réalité déjà ancienne, afin de suivre les variations de la consommation au sein d’une même journée.
Mais dans un scénario où la consommation d’énergie resterait atone et où la production bas-carbone augmenterait, alors nous ne savons pas encore quelles seraient les conséquences précises, relève RTE (Réseau de transport d’électricité), qui doit rendre à l’automne une étude sur le sujet.
En revanche nous savons que si nous arrivons à électrifier massivement nos usages, et à réussir notre réindustrialisation, alors le nucléaire devra beaucoup moins moduler à la baisse. Le sujet est complexe. Des analyses techniques précises doivent être conduites, prenant en compte les interconnexions avec nos voisins européens. 
Ce qui est certain, c’est que l’enjeu est de réussir l’électrification de nos usages pour augmenter la demande électrique et limiter les effets de concurrence entre les énergies renouvelables et le nucléaire, de sorte qu’il n’y ait plus de « guerre des énergies décarbonées », qui opposerait le nucléaire aux énergies renouvelables, comme le rappelait le Président de la République dans le discours de Belfort de février 2022. La véritable priorité est de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées qui sont encore majoritaires dans notre consommation énergétique.
Je n’oublie pas dans ce mix d’énergies renouvelables nos barrages hydroélectriques, source - au sens littéral - d’énergie, qui nous permettent de produire rapidement de grandes quantités d’électricité. Il est nécessaire de relancer les investissements dans cette énergie particulièrement vertueuse, ce qui suppose de sortir du contentieux qui nous paralyse avec la Commission européenne depuis plus de 15 ans. Je salue à ce titre les députés Marie-Noëlle Battistel et Philippe Bolo qui mènent une mission parlementaire sur le sujet dont les conclusions seront rendues dans les prochains jours. 
L’hydroélectricité est à ce jour le moyen le plus efficace pour stocker de grandes quantités d’électricité, grâce à ce que l’on appelle des STEP (stations de transfert d’eau par pompage), qui permettent par exemple de remonter l’eau la nuit grâce à l’électricité nucléaire et de la turbiner le jour quand la demande est plus importante. L’hydroélectricité est une énergie souveraine, qui permet d’assurer entre 10 et 15% de notre production électrique, en fonction des années et de la météo et dont la flexibilité est essentielle au bon fonctionnement de notre système électrique.
Enfin, viendra un jour où nous n’aurons plus à en parler, mais nous devons regarder avec lucidité la situation actuelle : la dernière source d’électricité dont nous disposons, ce sont les énergies fossiles, bien qu’elles soient marginales dans notre mix électrique (3,7% de notre production totale d’électricité). La France est engagée dans l’arrêt de l’ensemble de ses centrales à charbon d’ici 2027, conformément à l’engagement pris par le Président de la République de sortir de notre pays de la dépendance aux énergies fossiles d’ici 2050. 
À ce titre, le gouvernement a soutenu la proposition de loi permettant la conversion au gaz de la centrale à charbon de Saint-Avold et il convient désormais de traduire cela dans la prochaine PPE. En effet, le gaz émet 2 à 3 fois moins de CO2 que le charbon pour produire la même quantité d’électricité, et encore moins en ayant recours au biogaz issu de la biomasse. Les centrales à gaz dont nous disposons n’ont pas vocation à fonctionner beaucoup dans l’année mais constituent des moyens de production très flexibles, très utiles en complément des barrages hydroélectriques pour absorber les variations de la demande ou de l’offre d’électricité.
Pour finir le panorama de notre politique énergétique, il convient de traiter les usages qui ne pourront être décarbonés par l’électricité ou par la chaleur renouvelable. Il s’agit notamment de certains usages industriels ou du transport lourd. Nous nous appuierons sur le biogaz, les biocarburants, les carburants de synthèse et l’hydrogène, méthode de stockage direct de l’électricité non dépendante des réseaux, en veillant à maintenir notre souveraineté et notre capacité industrielle. 
Le développement de ces énergies doit se poursuivre dans nos territoires, tandis que leur usage sera prioritairement orienté vers ces secteurs dans lesquels elles sont la seule alternative viable aux fossiles.
Telles sont, dans le débat qui s’ouvre, les orientations du gouvernement et les questions qui demeurent. Je veux réaffirmer ici qu’il s’agit d’un débat, et que nous serons très attentifs aux arguments avancés par ceux qui y participeront. Car c’est d’arguments, fondés sur des faits et des données objectives, que nous avons besoin. Si des faits, des arguments fondés nous ont échappé, alors nous les intégrerons à notre raisonnement sans mauvaise grâce ni hésitation.
Le débat parlementaire qui s’ouvre permettra, nous le croyons, de parvenir à une vision plus complète et plus sûre de cette question difficile.
Mais le gouvernement souhaite également qu’un groupe de travail soit missionné pour mener des auditions et des études complémentaires sur notre avenir énergétique. Ce groupe de travail rendra ses conclusions à la fin du mois de mai. 
Ses conclusions nous permettront d’avancer dans la définition de notre politique énergétique. Elles permettront à cette Assemblée d’examiner dans les meilleures conditions la proposition de loi dès le mois de juin. Elles permettront également au gouvernement de proposer une version améliorée et corrigée de notre prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie. Après l’examen de la proposition de loi, le décret sera publié d’ici la fin de l’été, afin d’apporter la visibilité nécessaire aux différentes filières industrielles de l’énergie.
Les choix que nous prendrons, parlement et gouvernement en coresponsabilité, engageront pour des décennies l’avenir de notre pays. Ils l’engageront sur l’un des principaux socles de notre équilibre économique, écologique et social. Ces décisions lourdes méritent d’être éclairées par un débat honnête et exigeant, guidé par la raison et le sens de l’intérêt général. C’est ce débat que nous ouvrons aujourd’hui. 

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Face aux violences à l'École, deux priorités :
- L’École doit rester un sanctuaire où la violence n'a pas sa place. C'est tout le sens des mesures de sécurisation des établissements en lien avec les collectivités.
- Nous devons aussi mieux repérer et prendre en charge les jeunes qui ont des problèmes psychiques.
Je tiendrai mi-mai des Assises de la santé scolaire pour avancer sur le sujet de la santé mentale.

> [Adolescente tuée dans un lycée à Nantes, fidèle tué dans une mosquée du Gard] Ce sont des actes d'une violence inouïe, on est tous sous le choc. Ça appelle des réponses en termes de sécurité, mais aussi de santé mentale.

> Il faut sensibiliser aux risques des réseaux sociaux, dont on voit qu’ils peuvent induire des comportements parfois violents.

> [Portiques à l’entrée des établissements scolaires] Il faut regarder établissement par établissement, ce sont des réponses qui se construisent localement.

> J’ai décidé de faire appel du jugement du tribunal administratif de Lille qui rétablit le contrat d’association avec le lycée Averroès. Il est inacceptable qu’un établissement financé à 75 % par de l’argent public refuse l’accès à des inspecteurs de l’Éducation nationale venus exercer leur mission de contrôle. Ce manquement grave remet en cause la confiance indispensable entre l’État et tout établissement sous contrat.

> [Faire payer aux détenus des frais d’incarcération] Une décision de bon sens.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Le service de renseignement militaire russe (GRU) déploie depuis plusieurs années contre la France un mode opératoire cyber-offensif appelé APT28. Il a ciblé une dizaine d’entités françaises depuis 2021. Dans le cyberespace, la France observe, bloque et combat ses adversaires.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Il y a 80 ans jour pour jour, les femmes françaises faisaient usage de leur droit de vote pour la première fois. Le résultat d’un long combat qui nous inspire encore aujourd’hui. Victoires après victoires, combattons !

> Nous avons fortement renforcé la lutte contre les pollutions dans l’ensemble de nos espaces maritimes. Pourquoi sanctionner durement ? Parce que la mer est un bien commun. Nos pêcheurs sont les premiers touchés : ils ne peuvent plus pêcher tant que la pollution n’est pas terminée. La mer nous procure de l’oxygène, absorbe du carbone, régule le climat et nourrit des millions de personnes. La protéger c’est nous protéger. Ne l'oublions pas.

> La France doit pouvoir s’appuyer sur sa flotte stratégique : disposer d’un maximum de bateaux sous pavillon français et d’un maximum de marins Français que l’on puisse mobiliser en cas de tensions géopolitiques. Je souhaite que l’on double le nombre d’élèves formés à l’École nationale supérieure maritime située au Havre. Mon objectif est d’atteindre 430 élèves formés d’ici 2027, contre 220 en 2020.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> La République ne trie pas, la République ne hiérarchise pas. La République combat toutes les formes de haine, sans distinction. L'universalisme, c'est un bloc. C'est combattre avec la même intransigeance l'antisémitisme, le racisme, la haine anti religieuse. 

> Je veux rendre hommage à Aboubakar C. À sa famille et à ses proches, aux Français musulmans, la Nation exprime son soutien et sa solidarité. Haine anti-musulmane, anti-juive ou anti-chrétienne, aucune haine n'a sa place en France. Ni aujourd'hui, ni demain. Notre réponse est claire et elle tient en un mot : intransigeance. Intransigeance contre toutes les haines, sans exception, sans hiérarchie.

> Le 29 avril 1945, les femmes votaient en France pour la première fois. Après avoir arraché ce droit fondamental à participer pleinement à la vie démocratique. Et l'histoire nous l'enseigne, les droits des femmes ne progressent jamais seuls et ils ne progressent pas toujours en ligne droite. Ils avancent quand nous les défendons. Ils tiennent quand nous refusons de plier. Alors ensemble, nous tiendrons.

> [Discours lors de la remise du rapport des groupes de travail des Assises de lutte contre l’antisémitisme]
Je veux saluer le travail remarquable des deux groupes de travail, ainsi que l’engagement de toutes celles et ceux qui ont contribué à ces Assises. Ce que vous nous avez livré ce matin, c’est un appel à la responsabilité. Le 7 octobre 2023, 50 Français ont été assassinés parmi plus de 1 200 hommes, femmes, enfants dans les attentats terroristes perpétrés par le Hamas en Israël. Le Président de la République l’a dit avec clarté : ce fut le plus grand massacre antisémite de notre siècle. Toutes les démocraties ont eu à affronter un regain massif d’antisémitisme et la France n’a pas été épargnée.
Ce qui se dresse devant nous, ce n’est pas une vague, c’est une lame de fond. Ce qui nous menace, ce n’est pas une convulsion, c’est un réenracinement profond et durable. Il y a l’antisémitisme qui frappe : celui qui taggue, qui insulte, qui crache, qui attaque, qui incendie, qui blesse, qui viole, qui tue. Il y a aussi l’antisémitisme d’atmosphère : celui qui s’installe au quotidien, qui invite à ne pas faire de vagues, qui impose aux victimes de disparaître. L’antisémitisme enferme nos concitoyens juifs dans des sentiments de peur, de solitude et d’abandon. Et face à lui, il n’y a pas d’ambiguïté possible. L’antisémitisme ne se débat pas, il ne se comprend pas, il se combat. La réponse de la République est un refus en bloc, total, absolu.
Et elle doit s’incarner, concrètement, à travers trois boussoles claires :
- La fidélité absolue à nos principes et à nos valeurs universalistes.
- La lucidité face à toutes les formes de haine anti-juive.
- La transmission, comme rempart durable contre la haine.
Trois boussoles pour tenir dans la tempête.
L’universalisme d’abord. L’esprit de ce rapport est résolument universaliste et profondément républicain : ce choix fait sens. Car le débat existe. Faudrait-il découper en tranches la lutte contre les haines ? Faudrait-il déléguer un monopole de la lutte antiraciste à untel, de la lutte contre l’antisémitisme à untel ? Je ne le crois pas. Je suis même convaincue du contraire : Dans un moment de l’Histoire où tant de forces nous poussent à nous séparer, nous fragmenter, nous opposer, rien ne serait pire que d’accréditer l’idée d’une compétition entre les luttes et entre les victimes. Ce serait un aveu d’échec et une source de grand danger.
La République lutte contre toutes les haines, puissamment et en même temps. Elle ne reconnaît aucune communauté. Elle n’en connaît qu’une seule : la communauté nationale au sein de laquelle chacun de nos compatriotes doit pouvoir vivre l’identité qu’il choisit ou non de se donner. Car ce que nous défendons, c’est une idée exigeante de la France. Celle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Celle de la loi de 1905, qui établit la laïcité comme le socle garant de la liberté de conscience et de l’égalité de tous devant la loi.
Lutter contre l’antisémitisme, c’est défendre la liberté de vivre dans tous les territoires de la République, d’être reconnu, d’être protégé, sans peur pour soi, pour ses enfants, pour ceux qu’on aime. C’est défendre l’égalité de tous nos concitoyens, dans leur dignité et leurs droits, dans leurs mémoires et leur histoire.
C’est défendre la fraternité, cette responsabilité collective qui nous relie, qui nous oblige, qui affirme que la haine de l’autre est toujours la défaite de tous. Et c’est défendre la laïcité, non comme une interdiction, mais comme une protection, un bouclier commun, une liberté, un espace où chacun peut croire ou ne pas croire, sans jamais avoir à se justifier.
C’est pourquoi aucune forme de haine ne peut être tolérée. Je veux rendre hommage à Aboubakar C., assassiné la semaine dernière dans une mosquée, lieu de paix et de prière. L’effroi est immense, l’émotion totale. A sa famille et à ses proches, à nos compatriotes musulmans, la Nation toute entière adresse son soutien, sa peine, sa solidarité. Qu’elles prennent la forme de la haine anti-musulmane, de la haine anti-juive ou anti-chrétienne, les haines anti-religieuses, comme toutes les formes de haine, n’auront jamais leur place en France.
La réponse de notre République est claire et elle tient en un mot : intransigeance. Intransigeance contre toutes les formes de haine, Intransigeance sans exception, Intransigeance sans hiérarchie. Car chaque fois qu’en France on est ciblé pour son identité, réelle ou supposée, son nom, son apparence, c’est toute la République qui vacille. Et nous ne laisserons jamais la République vaciller. Être républicain, c’est être acteur. C’est refuser l’indifférence, ce poison qui gangrène notre société et permet aux injustices de prospérer. C’est s’engager, clairement et sans ambiguïté, pour défendre notre démocratie et réaffirmer ses valeurs.
Car si nous cédons à l’essentialisation, si nous cédons au piège du repli, si nous laissons s’installer l’idée que seul celui qui souffre est légitime à se battre, alors nous avons déjà cédé quelque chose de fondamental : le sens même de notre République. Depuis quand faut-il être juif pour dénoncer l’antisémitisme ? Depuis quand faut-il être victime pour s’indigner ? Depuis quand faut-il être soi-même concerné pour agir ? La lutte contre la haine, c’est un combat universel. Et rappeler cela, c’est notre première boussole.
Notre deuxième boussole, c’est la lucidité. C’est regarder le réel en face. Et voilà le deuxième grand mérite de ce rapport : il dit les choses. Scientifiquement, sereinement, il pose des chiffres et des mots sur le réel.
Et le réel, ce sont d’abord des chiffres alarmants :
- 1570 actes antisémites recensés en 2024 dont deux-tiers sont des atteintes aux personnes.
- 62% des actes antireligieux dirigés sur moins de 1% de la population : les Français juifs.
La maison brûle ; nous ne regarderons pas ailleurs. Et chacun ici connaît la grande vigilance de Bruno Retailleau à la tête du ministère de l’Intérieur.
Le réel, c’est la prévalence d’un antisémitisme d’extrême droite et l’explosion d’un antisémitisme d’extrême gauche selon une courbe en U que vous décrivez avec beaucoup de pertinence. Le réel, c’est une fracture générationnelle qui risque de devenir un fossé si nous ne nous dressons pas. Le réel, c’est un antisémitisme plus prégnant chez nos compatriotes de confession musulmane que dans aucun autre groupe.
Cela est terriblement difficile à dire pour tout républicain attaché à l’idée de citoyenneté. Mais c’est un fait qu’il faut courageusement regarder dans les yeux pour mieux le faire refluer. Le réel, ce sont les ravages du complotisme et de la caisse de résonance que lui offrent les réseaux sociaux, faisant de la lutte contre la haine en ligne une exigence de notre siècle. Le réel c’est une véritable « alya scolaire » à l’œuvre depuis plusieurs décennies de même qu’une « alya territoriale » qui voit les juifs quitter certains quartiers pour en préférer d’autres, plus sûrs. Au fond, le réel c’est cette capacité redoutable de l’antisémitisme : il mute, il s’adapte, il épouse les codes de son époque. Aujourd’hui, il prend le plus souvent la forme de l’antisionisme, de la haine décomplexée d’Israël, seul Etat au monde ainsi visé par une telle obsession.
Critiquer la politique d’un Gouvernement est un droit. Personne ne le remet en cause. Mais diaboliser, essentialiser nos compatriotes juifs en les rendant coupables par procuration d’un conflit se situant à 4 000 kilomètres d’ici, c’est leur planter une cible dans le dos. Et cela, il faut le dire clairement : ça suffit. L’antisémitisme d’aujourd’hui ne se cache plus, il parade même. Il s’exprime, il se revendique. Il cherche à se rendre fréquentable, légitime, cool. Mais la haine n’est jamais cool. Et je vais le dire très clairement : la responsabilité historique de l’extrême gauche dans le ré-enracinement de l’antisémitisme est écrasante, accablante. Je l’ai dit, je le répète et je l’assume : depuis le 7 octobre 2023, cette responsabilité tient en 3 lettres : L-F-I. Un parti politique qui a fait de la haine d’Israël non pas un dérapage, mais une stratégie électorale.
Des parlementaires de la Nation qui s’improvisent géopoliticiens, appellent à je ne sais quelle libération du fleuve à la mer, mais qui au fond ne connaissent du Jourdain que la station de la ligne 11 du métro parisien. Des élus de la République qui ont choisi la compromission avec l’islamisme politique, culturel, identitaire. En 2025, il n’y a pas de combat contre l’antisémitisme sans combat contre l’islamisme qui porte la haine du juif dans son code génétique. Cela aussi, il faut le nommer. Le courage, ce n’est pas le vacarme ; le courage, c’est dire les choses. Calmement, lucidement, fermement et sans reculer. Ce n’est pas stigmatiser une religion qui a autant de place que les autres dans notre République, ni plus, ni moins. C’est nommer une idéologie ; et une idéologie n’a pas de droits. Oui, l’antisionisme est devenu le cheval de Troie de l’antisémitisme.
C’est pourquoi vos travaux sont si précieux. Vous proposez notamment la création d’un nouveau délit relatif à la provocation à la destruction ou à la négation d’un État internationalement reconnu, comme le prévoit la proposition de loi visant à lutter contre les formes renouvelées de l’antisémitisme portée par Caroline Yadan ; je soutiens cette proposition. Vous recommandez, par la voie d’une circulaire générale de politique pénale, de reprendre la définition de l’antisémitisme adoptée par l’alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), et plus encore de s’inspirer des exemples qui l’accompagnent : j’y suis favorable, pleinement. Parce que cette définition permet de traquer la haine là où elle se cache, dans les ambiguïtés de langage, dans les insinuations, dans les discours pseudo- politiques. Chaque acte, chaque insulte, chaque menace, chaque haine camouflée doit être identifiée, reconnue, caractérisée, sanctionnée. Implacablement.
Aujourd’hui, des contenus antisémites ou racistes circulent librement sur des sites hébergés à l’étranger, sous couvert d’anonymat, d’opacité, ou de frontières numériques. La France ne peut pas devenir un marché libre pour la haine importée. Je suis donc favorable à ce que les responsables de ces organes de presse ou plateformes numériques, même étrangers, puissent être poursuivis. Vous posez également le débat de la loi de 1881. Cette question de la sortie des 5 infractions à caractère raciste et antisémite du droit de la presse pour les intégrer dans le droit pénal général ne fait pas consensus. Mais ce n’est pas le consensus que je recherche, mais l’efficacité face au fléau sous nos yeux.
Alors pour ma part - et je ne doute pas qu’il y aura débat aussi au sein du Gouvernement - j’y suis extrêmement favorable. Notre arsenal doit évoluer : en 2025, qui peut comprendre que l’on traite des propos racistes et antisémites comme des opinions, en lieu et place de délits ?
Enfin, il n’y a pas de lutte durable contre l’antisémitisme sans transmission. Et ce doit être notre troisième boussole. Transmettre, c’est armer l’esprit contre les falsifications, contre les manipulations, contre la haine qui avance masquée. C’est donner à chaque enfant de France les repères nécessaires pour comprendre, pour décrypter, pour résister. Et l’éducation, oui, est notre première ligne de défense. Mais aujourd’hui, le risque est grand que ce pilier vacille. Le constat est clair : nos enfants sont à la fois victimes et parfois auteurs. Victimes de l’ignorance, de la banalisation, des replis identitaires. Auteurs aussi, par mimétisme, par provocation, sous l’influence d’un climat numérique qui préfère le clash à la nuance.
Ce fossé générationnel, c’est un fait et ce serait une erreur majeure de le taire ou de le minimiser. Mais ce n’est pas une fatalité et je refuse l’idée d’une génération perdue. Pour cela, il faut lui parler, il faut lui transmettre. C’est pourquoi, lutter contre l’antisémitisme, c’est une mission éducative avant tout. Ce n’est pas seulement sanctionner les actes ; c’est prévenir les dérives, avant qu’elles ne s’enracinent. C’est enseigner à distinguer la vérité historique du mensonge numérique. C’est replacer nos valeurs comme des remparts vivants, pas des slogans vides.
C’est le temps des professeurs. Et pour cela, nous devons plus que jamais - comme le fait Elisabeth Borne avec beaucoup de force et de courage - soutenir et accompagner nos enseignants et l’ensemble des professionnels de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur. Nous devons aussi leur donner les outils adéquats. A ce titre, vous avez formulé de nombreuses propositions en matière de formation initiale et continue, que j’accueille très favorablement. Je pense par exemple à cette proposition d’inclure, dans les concours de recrutement des enseignants, des épreuves spécifiques sur la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes car l’éducation contre les haines est au cœur de la mission de l’école. Je pense également à cette idée forte : la création d’un institut national de formation et de recherche sur le racisme et l’antisémitisme avec des postes dédiés, comme cela existe déjà au Royaume-Uni et en Allemagne.
La France ne peut rester en retrait : aujourd’hui, les rares recherches existantes reposent trop souvent sur la seule énergie de personnes engagées, passionnées mais isolées. Nous devons assumer pleinement ce devoir de connaissance, de veille et d’analyse.
Mais la bataille de la transmission ne se limite pas à l’école, elle se mène aussi dans l’enseignement supérieur. L’université, c’est le lieu du débat et de la nuance, de la confrontation d’idées, de la liberté intellectuelle. Pas celui de l’intimidation et de la peur. Ce climat n’est pas une opinion, c’est une menace et nous devons y faire face. Je dois dire que les images de cet enseignant de Lyon 2 menacé dans son amphithéâtre sont absolument insoutenables. Elles disent tout de ce nouvel antisémitisme qui intimide, qui censure, qui pourchasse pas simplement les juifs, mais tous ceux qui, en républicains, refusent de se soumettre au narratif idéologique des nouveaux antisémites. Je veux dire tout mon soutien à Fabrice Balanche: la place de l’Etat est aux côtés des enseignants qui transmettent, pas des individus encagoulés qui menacent.
Car oui, dans la France de 2025, des agents publics sont menacés, insultés, attaqués pour ce qu’ils incarnent – l’Etat – et pour ce qu’ils exercent – une mission de service public. C’est pourquoi je soutiens pleinement votre proposition de permettre à l’administration de déposer plainte en lieu et place de l’agent, lorsqu’il est victime d’une agression raciste ou antisémite. De la même manière, et je le dis avec force : la protection fonctionnelle ne peut plus être une faveur discrétionnaire. Elle doit devenir un droit, clair, automatique, obligatoire. On ne laisse pas seuls ceux qui enseignent, protègent, qui soignent, qui rendent justice. Enfin, il nous faut le dire avec lucidité : le devoir de mémoire ne suffit plus. Il demeure essentiel mais il ne suffit plus à lui seul pour parler à des générations qui ne seront plus en contact avec les témoins directs de la Shoah. Il ne suffit plus face à ceux qui instrumentalisent la Shoah pour en relativiser la portée.
Il ne suffit plus face aux récits concurrents qui installent le soupçon, la confusion, le brouillage. Le devoir de mémoire est indispensable. Mais il doit se doubler d’un devoir de compréhension, d’un devoir de vigilance, d’un devoir d’intelligence, en élevant les consciences, en posant des repères. C’est cela, la transmission. Et c’est cela, notre responsabilité.
L’heure est à la décision, l’action, à la fermeté. Le Gouvernement sera au rendez-vous. Nous allons former, pour éclairer. Nous allons transmettre, pour armer les consciences. Nous allons sanctionner, pour protéger. Nous allons soutenir, pour ne laisser aucun citoyen seul face à la haine. Et surtout, nous allons tenir : tenir notre ligne, tenir notre parole, tenir la République. Oui, nous pouvons gagner le combat contre l’antisémitisme si notre Nation tout entière se réveille. Si notre société comprend que ce combat n’est pas celui des juifs, mais celui des justes. De tous ceux qui refusent que la haine gagne et que la République se couche.
Oui il est minuit moins le quart. Mais moins le quart, ça n’est pas trop tard, alors : Réveillons-nous ! Pour que vive la République et que vive la France !

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> À l’occasion de la Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, une conférence s’est tenue au ministère du Travail avec chercheurs, partenaires sociaux, acteurs de la prévention et entreprises. La santé au travail reste un défi majeur : prévenir l’usure professionnelle, anticiper les nouveaux risques liés à l’intensification du travail et à l’essor de l’IA ou à la chaleur, mieux protéger la santé des femmes au travail… Travailler plus, travailler plus longtemps : cela ne sera possible que si nous travaillons mieux.

> Depuis plusieurs années, des incertitudes juridiques subsistent concernant la possibilité, pour certains secteurs, notamment les boulangeries, d'ouvrir et de faire travailler leurs salariés le 1er mai. Cette situation génère des difficultés et un besoin de clarification. Afin d'y répondre, une proposition de loi a été déposée. Elle vise à permettre aux salariés qui le souhaitent de travailler le 1er mai, sur la base exclusive du volontariat, en assurant une sécurité juridique pour les employeurs et les salariés. Je salue cette initiative parlementaire, que je soutiendrai pleinement. Elle répond à une demande légitime d'adaptation de notre droit du travail et apporte des solutions concrètes à de nombreuses professions dont l’activité est essentielle, le 1er mai comme le dimanche. Le Gouvernement reste engagé aux côtés de ceux qui souhaitent travailler et de tous ceux qui, par leur engagement quotidien, constituent les premières lignes dans notre pays.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> [Intervention au Sénat / Lutte contre le narcotrafic] La lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée est une priorité absolue du Gouvernement. Le Premier ministre l'avait souligné lors de sa déclaration de politique générale. Chaque jour, l'actualité nous rappelle l'ampleur de la menace.
Ministre chargée des comptes publics, je ne tolère pas la perte de recettes fiscales ni le détournement d'argent public liés à cette criminalité. Je suis également ministre des douanes. Or les douanes, et plus précisément la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), Tracfin et la direction générale du Trésor luttent activement contre le narcotrafic.
Merci d'avoir pris l'initiative de cette proposition de loi. Par un travail collaboratif, nous avons pu identifier les besoins et penser un corpus législatif adapté à cette menace. Cela accompagne le travail considérable accompli par Bercy et je salue la mobilisation sans relâche de la douane, de Tracfin et de la direction générale du Trésor, qui collaborent avec la police judiciaire et l'autorité judiciaire dans le cadre du plan national de lutte contre les stupéfiants.
La proposition de loi renforce considérablement les moyens de mon ministère pour entraver les flux, la logistique et l'enrichissement des trafiquants : gel administratif des avoirs des narcotrafiquants, le Gaban ; interdiction aux fournisseurs de services sur actifs numériques de proposer des comptes anonymes ou des mixeurs de cryptoactifs, vecteurs de blanchiment ; accès de Tracfin au système d'immatriculation des véhicules (SIV) ; extension de la présomption de blanchiment douanier aux cryptomonnaies ; possibilité pour les lanceurs d'alerte d'adresser des signalements à Tracfin.
Toutefois, je regrette que certaines mesures très importantes pour les douanes n'aient pas été retenues en CMP, sur l'accès aux données de certains opérateurs privés de la logistique et des transports et les visites domiciliaires après 21 heures. J'espère que nous pourrons en discuter de nouveau, car l'implication des douaniers -  qui saisissent 70 % des stupéfiants  - est déterminante.
Les progrès sont indéniables, mais nous avons encore du travail devant nous. Notre mobilisation est nationale et nous combattons inlassablement ce fléau.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> [Chômage] Mon rôle, se battre sur chaque dossier pour faire en sorte que les emplois soient maintenus.

> [Intervention à l’Assemblée / Souveraineté énergétique de la France] Notre ambition est claire : sortir de la dépendance aux énergies fossiles, soutenir notre compétitivité industrielle et nous engager vers la neutralité carbone à l’horizon 2050. J'ai répondu cet après-midi aux députés dans le cadre des échanges sur notre stratégie énergétique, après l'intervention du Premier ministre sur notre objectif de souveraineté énergétique de la France. J’ai rappelé que notre stratégie n’est pas un projet de décroissance, mais un plan d’investissement massif pour une énergie décarbonée, compétitive et souveraine, fondé sur le renouveau du nucléaire et le développement des énergies renouvelables. De nombreuses questions légitimes ont été soulevées : nous poursuivrons le travail de transparence et publierons dans les prochaines semaines des réponses précises à l’ensemble des points abordés. La transition énergétique française doit être une réussite collective, au service de notre industrie et de notre souveraineté.

> [Nationalisation d'ArcelorMittal] Aujourd'hui, ce n'est pas à l'ordre du jour.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme)
> Le tourisme se porte très bien en France avec une hausse des réservations en 2025. Les annonces de Donald Trump sont une opportunité pour la France qui bénéficie de l'évitement des Etats-Unis par les touristes Canadiens, Japonais, Brésiliens et Mexicains par exemple.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Il y a 80 ans, le 29 avril 1945, les femmes votaient pour la première fois aux élections municipales. Un droit acquis, un droit conquis. Aujourd’hui, je m’adresse particulièrement aux jeunes femmes : osez vous engager, osez prendre votre place. La politique a besoin de vous.

> Le 21 février dernier, j’avais promis aux familles de harkis de revenir leur apporter des réponses. Ce matin, à Rivesaltes, j’ai tenu parole.J’ai présenté aux familles une synthèse historique et des documents d’archives sur l’opération de transfert des sépultures de 1986. Chaque famille a reçu un fascicule personnalisé, fruit d’un long travail de recherche. Ce moment marque une étape essentielle. Mais ce combat n’est pas terminé. Les recherches se poursuivent. À Rivesaltes, la découverte récente d’un caveau contenant des ossuaires a relancé les investigations. Les analyses scientifiques sont en cours à Marseille. Elles doivent permettre de vérifier la concordance entre ces ossuaires et les sépultures transférées en 1986. Les résultats sont attendus dans les prochaines semaines. Je le dis clairement : rien ne sera plus jamais caché. C’est le sens de cette journée d’étude au cours de laquelle le rapport des fouilles archéologiques m’a été remis. Rivesaltes n’est plus un angle mort de notre histoire. Il deviendra un lieu de mémoire, un lieu de vérité, un lieu d’hommage.

> Soulagement après l’arrestation du suspect du meurtre à la mosquée de Grand-Combe. Toutes mes pensées vont à la famille, aux proches de la victime, ainsi qu’à tous nos compatriotes de confession musulmane. La France ne tolérera jamais les actes de haine ou de violence contre une religion. Je salue les mesures de protection autour des mosquées annoncées par Bruno Retailleau: il est essentiel que chacun puisse pratiquer sa foi en sécurité.

> Il y a 80 ans, les premiers déportés libérés des camps arrivaient ici, à l’hôtel Lutetia, à Paris. Aujourd’hui, aux côtés de ceux qui restent, les derniers témoins de l’indicible, nous avons marché jusqu’au Lutetia pour nous souvenir. D’avril à août 1945, ce fleuron de l’art de vivre à la française avait été réquisitionné pour accueillir les rescapés d’un long cortège de douleurs. Parmi plus de 166 000 déportés de France, seuls 60 000 reviendront. Mais le retour n’était pas la fin de la douleur. On ne dira jamais assez le courage qu’il leur fallut pour tenter de vivre à nouveau après l’irrévocable, l’irréversible, l’imprescriptible. On ne dira jamais assez, surtout, l’héroïsme que demanda le témoignage porté par les survivants. Le souvenir des victimes et des héros de la déportation oriente notre vie et notre destin communs. Il en livre le sens le plus profond : ne l’oublions jamais. Leur histoire est aussi la nôtre. Nous sommes, avec eux, les gardiens de cette vérité vertigineuse.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Je veux mettre en place un cocon protecteur pour les petits (de 0 à 10 ans) pour détecter un trouble chez un enfant.

> [Attaque au couteau dans un lycée à Nantes] Le plus efficace c'est de prévenir ! Prenons garde à ne pas creuser la souffrance psychique.

> La concurrence victimaire c'est le ferment de la division et de la haine

> [Fidèle tué dans une mosquée dans le Gard] C'est un acte de haine anti-musulman. Il y a des groupes qui cherchent à surfer sur la division aujourd'hui en France.

 

Autres ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> [Intervention au Sénat / Lutte contre le narcotrafic] Nous rompons ainsi avec la tradition pénitentiaire française qui catégorisait les détenus selon leur statut devant la justice -  détention provisoire, condamnation pour peine  - et non selon leur dangerosité. C'est ainsi que 70 % des détenus incarcérés à Vendin-le-Vieil seront en détention provisoire.
Nous isolons les narcotrafiquants du reste de la société pour les empêcher de continuer de gérer leurs points de deal, de blanchir leur argent, de commanditer des assassinats, de menacer les uns ou les autres, etc. Il faut couper le lien social entre les détenus et l'extérieur.
Ce régime carcéral extrêmement original et difficile pose des questions. J'ai donc souhaité mener ce travail avec MM. Durain et Vicot, pour la gauche. J'ai également souhaité que le Conseil d'État soit saisi, et nous avons suivi son avis positif à la virgule près pour passer les fourches caudines du Conseil constitutionnel. Dans un esprit de compromis, nous avons limité ce régime carcéral à un an renouvelable, afin de recueillir l'assentiment du groupe socialiste. C'est un bon compromis républicain.
Ce nouveau régime carcéral stressera les narcotrafiquants. Nous le voyons avec les récentes prises à partie de l'administration carcérale. En attaquant les centres de détention, mais aussi les domiciles des agents, les narcotrafiquants ont espéré déclencher une grève, mais les agents ont été courageux et ont tenu. Merci aux parlementaires, qui les ont soutenus. Je remercie les forces de l'ordre d'avoir interpellé une partie des responsables de ces menaces.
Dès que le Conseil constitutionnel aura rendu son avis - il semblerait qu'il sera saisi par le groupe LFI -, nous préparerons les décrets, que nous soumettrons à la présidente de la commission des lois, pour que ce nouveau régime carcéral s'applique dès le 31 juillet, faisant de Vendin-le-Vieil la première prison de haute sécurité de notre pays, alors que nous commémorerons le 14 mai prochain le massacre d'Incarville.
L'anonymisation des agents pénitentiaires a été supprimée par erreur en CMP. Je proposerai donc deux amendements pour y remédier. Lorsqu'ils découvrent un téléphone portable ou décident d'une mise en cellule disciplinaire, les agents doivent indiquer leur nom, ce qui les expose à des menaces à l'extérieur et crée un climat d'insécurité. Depuis longtemps, ils demandaient que leur nom soit remplacé par leur numéro de matricule, comme c'est le cas depuis 2021 pour les officiers de police judiciaire. Cette anonymisation pourrait être rétablie pour Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil, mais également étendue à toutes les prisons.
L'administration pourrait ainsi retrouver la personne qui a fait usage de son pouvoir administratif, sans que son nom soit jeté en pâture. Ces amendements de bon sens sont un signe d'encouragement pour notre administration pénitentiaire.

 

Bruno Retailleau (ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur)
> [Intervention au Sénat / Lutte contre le narcotrafic] Peu de textes ont cette force. Je l'ai déjà dit le 4 février, ce texte n'a rien de banal : c'est un texte régalien puissant qui émane du Parlement, ce qui est très rare - particulièrement du Sénat.
Je me souviens de la commission d'enquête, du vote à l'unanimité du Sénat le 4 février, et de celui, très large, à l'Assemblée nationale -  une bonne surprise !
Il est tout aussi rare, par les temps qui courent, qu'un texte soit adopté par une telle majorité. Signe que les clivages peuvent être transcendés quand il s'agit des intérêts fondamentaux de la nation. Le narcotrafic est à la racine de nombreux homicides et engendre une corruption qui ébranle nos institutions.
Il y aura un avant et un après. Ce matin, nos forces de sécurité intérieure ont interpellé une trentaine des narcoracailles qui ont visé des établissements pénitentiaires et des domiciles d'agents. Preuve que ce texte dérange le milieu du narcotrafic, auquel nous avons déclaré la guerre.
Avec ce texte, nous avons un arsenal qui va tout changer.
Dans quelques semaines, j'installerai l'état-major qui se chargera de la lutte contre cette criminalité. Un même plateau regroupera les services de renseignement de quatre ministères : l'intérieur, l'économie, la justice, les armées -  comme nous l'avons fait contre le terrorisme. Nous décloisonnons l'État, l'information circulera. Face à ces réseaux très coordonnés, l'État sera donc beaucoup plus agile.
Nous nous mobilisons aussi contre le blanchiment d'argent et la corruption. Nous n'avons voulu désigner aucune profession en particulier, mais vous savez bien que certaines, publiques ou privées, sont particulièrement concernées. Il nous fallait, là aussi, un réarmement régalien, tant la criminalité organisée charrie de milliards d'euros.
Il faut aussi adapter le renseignement aux nouvelles technologies d'interception. Nous ferons un pas décisif avec de nouveaux outils, car les narcotrafiquants sont extrêmement dangereux.
Les élus seront satisfaits que les préfets disposent désormais d'un pouvoir d'interdiction de paraître sur un point de deal et de substitution au bailleur pour expulser de son logement social la narcoracaille qui pourrit la vie de l'immeuble. Les pouvoirs du préfet en matière de fermeture de commerce seront également étendus, pour fermer les blanchisseuses. Le maire de Belfort m'expliquait avoir dû acheter pas moins de trente commerces pour éviter ce phénomène.
Merci de l'initiative de la commission en faveur de nos agents qui posent les appareils de renseignement. Nous avons affiné le dossier coffre, désormais dénommé procès-verbal distinct, et le Conseil d'État a validé nos choix : protéger notre personnel et sauver des vies, sans remettre en cause nos équilibres constitutionnels.
Un immense merci à celles et ceux qui ont participé à ce parcours parlementaire, dont Jérôme Durain et Étienne Blanc. J'espère un nouveau vote unanime.
Nous avons un nouvel arsenal, mais plus encore, une volonté. Je n'ai jamais dit que le combat contre la criminalité organisée serait facile, que nous l'éradiquerions en quelques mois. Ce sera long, mais nous avons désormais les armes et la volonté nationale d'y parvenir. Cela donne une force à la République et à la France. Merci de l'avoir compris. Par votre vote, donnez le maximum de force à ce texte.

 

Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Le sujet majeur des finances publiques dans notre pays, c’est celui des économies.

> [Proposition de loi pour travailler le 1er Mai] C'est le seul jour férié et chômé de l'année. L'idée est de permettre, sur la base du volontariat, à des salariés de travailler ; ils sont bien sûr payés double.

> [Déserts médicaux] L'objectif est que nous soyons opérationnels début septembre. Nous n'obligerons pas à l'installation, nous demandons une solidarité.

> [Déserts médicaux] Au moment où nous nous parlons, il y a des Français qui n'arrivent pas à avoir un médecin (...) On leur demandera d’aller au maximum 2 jours par mois dans ces zones

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Je crois qu'on est à un moment de bascule historique pour notre continent. Et il faut tirer les conclusions, les conséquences de ce qu'on est en train de voir. Déjà, on a, depuis trois ans, la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine à nos portes, qui a un impact évidemment sur la liberté, la démocratie et la souveraineté des Ukrainiens, mais plus profondément sur notre sécurité à nous, Européens, puisque les Ukrainiens se battent aussi pour la sécurité de l'Europe. Et c'est pour ça qu'on les soutient. Et puis, bien sûr, il y a les questions qui se posent sur les relations transatlantiques, l'avenir de la garantie de sécurité américaine. Mais je dirais, au-delà de la simple présidence et personnalité de Donald Trump, la vérité, c'est que l'on voit une tendance depuis plus d'une dizaine d'années des Etats-Unis qui se tournent vers l'Asie. Rappelez-vous déjà les tendances protectionnistes qu'on a vu aussi bien avec Barack Obama, bien sûr, avec Joe Biden, qui a continué, voire amplifié, celles de l'administration Trump avec l'Inflation Reduction Act, ce plan massif de subvention, de soutien à l'industrie américaine, sans coordination avec les alliés européens. Le retrait unilatéral d'Afghanistan, là aussi sans dialogue avec les Européens qui étaient encore sur le terrain, comme les Britanniques ou les Allemands. Et puis, les débats depuis longtemps déjà sur le partage de fardeaux, sur les dépenses de défense de l'Europe. Fondamentalement, tout cela nous dit quoi ? Cela nous dit que c'est le moment pour les Européens de prendre leur destin en main, d'investir massivement dans leur défense, dans leur autonomie stratégique et leur coopération industrielle sur les questions de défense, dans leur compétitivité et leur innovation aussi. En 30 ans, les Etats-Unis ont généré deux fois plus de PIB par habitant.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] La vérité, c'est que le président Zelensky, il y a plus d'un mois déjà, a dit qu'il souhaitait une trêve inconditionnelle, qu'il y était prêt. La Russie n'a pas répondu. Puis nous avons eu un dialogue diplomatique pour proposer une trêve sur les frappes contre les infrastructures énergétiques et les frappes en mer Noire. Là aussi, la Russie s'est dérobée, a fait des demandes qui étaient inacceptables comme la levée des sanctions, et a continué de frapper les civils, de frapper les infrastructures, de frapper les militaires ukrainiens sur le sol ukrainien. Et puis, la Russie continue d'avoir des visées maximalistes et inacceptables : la neutralisation de l'Ukraine, la démilitarisation de l'Ukraine, le renversement du président Zelensky qui a été démocratiquement élu par son peuple. Fondamentalement, ce que la Russie cherche depuis le début, c'est d'effacer l'Ukraine en tant qu'Etat-nation, en tant que nation souveraine et indépendante. Et ça, c'est inacceptable. C'est pour ça que les Ukrainiens se battent et c'est aussi quelque chose que les Européens ne peuvent pas accepter.
Le président Trump dit qu'il souhaite la paix. C'est notre cas à nous aussi. C'est pour ça que nous dialoguons en permanence avec nos alliés américains sur ce sujet. Vous le savez, les représentants américains, le secrétaire d'Etat, le négociateur Witkoff étaient à Paris. C'était la première fois qu'on avait autour de la table les Ukrainiens, les Européens et les Américains, pour dire que nous souhaitions un cessez-le-feu. Ce n'est pas juste les armes qui se taisent un instant. Si c'est une trêve qui serait utilisée par la Russie pour réarmer et pour réattaquer, ça nous mettrait tous en danger. Et donc la question qui se posera, c'est évidemment de pouvoir dissuader aussi la Russie de réattaquer. Pourquoi ? Parce qu'on connaît notre histoire. (…)
Alors dissuader, ça passera par des garanties de sécurité. Les garanties de sécurité, la première, c'est quand même d'avoir une armée ukrainienne forte, robuste, indépendante. C'est pour ça que le soutien européen à l'armée ukrainienne continuera, bien sûr, dans le temps long. Et puis, ça peut passer, c'est ce qu'a indiqué le Président de la République lorsque nous avons eu ces échanges avec nos partenaires, à commencer par les Britanniques et d'autres, la coalition des volontaires, ça peut passer par des contingents européens dans des points stratégiques, qui ne seraient pas combattants, qui ne seraient pas sur la ligne de front, naturellement, mais dans des points stratégiques comme des troupes de réassurance. C'est le cas aujourd'hui dans un certain nombre de pays européens, que ce soit les pays baltes, la Pologne ou encore la Roumanie, où la France est la nation-cadre, il y a ces troupes de réassurance. L'enjeu, encore une fois, c'est de permettre la sécurité du continent sur le long terme. Parce qu'on a eu, après l'annexion de la Crimée et les premières attaques contre le Donbass, l'accord de cessez-le-feu de Minsk, dont la France et l'Allemagne étaient garants. Il a été violé et bafoué par la Russie des dizaines de fois. La Russie s'est préparée à réarmer et à attaquer après l'invasion à grande échelle.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] La France n'a pas attendu cette guerre pour augmenter ses dépenses de défense. Et vous le savez, sur les deux mandats d'Emmanuel Macron, nous aurons doublé le budget français de la défense. Vous avez vu, lors du Conseil extraordinaire du 6 mars, la Commission européenne, largement sous impulsion des Etats membres comme la France, a annoncé des mesures pour pouvoir faciliter l'investissement des Etats membres dans la défense. Que ce soit exclure certaines dépenses de défense des calculs de déficit de la Commission européenne, un prêt de 150 milliards pour pouvoir aider les Etats membres qui souhaitent coopérer entre eux pour investir dans des capacités dans lesquelles aujourd'hui on est dépendants. (…)
Et on va travailler avec nos partenaires dans les domaines dans lesquels on est dépendants aujourd'hui des Etats-Unis : cyber, drones, frappes en profondeur, munitions, satellites, quand on pense au rôle, évidemment, que joue Starlink en Ukraine. Voilà autant de domaines dans lesquels nous devons avancer ensemble, en Européens, et avoir des coopérations industrielles pour soutenir notre industrie de défense, naturellement, parce qu'on ne va pas aller utiliser des fonds européens pour aller soutenir l'industrie américaine ou coréenne. (…)
Parce que c'est non seulement pour donner de la visibilité à nos industriels qui en ont besoin pour monter en capacité, mais je le dis, c'est aussi un enjeu pour garder la souveraineté sur l'usage, sur la technologie, sur l'exportation aussi de ces armements. Donc cette question de la préférence européenne, elle est absolument clé si on veut, justement, la souveraineté de l'Europe sur le plan militaire. Et puis après, vous parlez de la situation budgétaire de la France. Nous aurons à la rentrée de septembre un nouveau budget, mais on a fait le choix, là, de travailler dès maintenant avec les forces politiques pour construire ce budget. Nous devons trouver dans ce budget 40 milliards d'économies. Et le Premier ministre a vraiment tenu un discours de vérité. Aujourd'hui, nous sommes plus endettés que nos voisins, nous sommes plus imposés que nos voisins. Donc ce n'est pas en augmentant les impôts qu'on va pouvoir trouver des économies et donc des recettes. Et nous travaillons moins.

> Souvent on a l'impression que le débat c'est juste augmenter les impôts ou baisser les dépenses. On peut aussi réformer et créer de la croissance. Générer des recettes par la croissance. C'est ce que nous avons fait ces dernières années en France en réformant le pays. C'est pour ça qu'on a aujourd'hui en France le chômage le plus faible en 40 ans, c'est pour ça qu'on a fait de la France le pays le plus attractif pour les investissements étrangers en Europe. Et nous devrons continuer à réformer.

> Le président des Etats-Unis a annoncé des droits de douane de 10% sur tous les biens et de 25% sur l'acier et l'aluminium. Ces droits de douane sont complètement injustifiés et ne correspondent pas du tout à la réalité des relations économiques entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Les Etats-Unis disent que l'Union européenne impose des droits de douane de 39% aux Etats-Unis parce qu'il y a 39% à peu près de déficit commercial. Ça n'a pas de sens. Déjà, ça n'inclut pas les relations sur les services, et vous savez que les Européens sont importateurs de services, en particulier de services numériques américains. On y compte des taxes qui sont imposées à toutes les entreprises, y compris européennes, comme la TVA, la taxe sur la valeur ajoutée. Donc tout ça n'a pas de sens. Ce que l'on constate aussi, c'est que cette guerre commerciale n'est dans l'intérêt de personne, et à commencer par l'intérêt des entreprises américaines ou des consommateurs américains. Elle va avoir un impact inflationniste sur les Etats-Unis. On voit aujourd'hui les entreprises américaines qui tirent la langue, les marchés boursiers qui sont en train de dévisser. On a déjà eu ces débats lors des années 30, quand on a eu des spirales protectionnistes...

> On est pour le libre-échange. Mais à un moment, il ne faut pas non plus être naïf ou les dindons de la farce. Fondamentalement, avec les Etats-Unis, aujourd'hui, la Commission européenne mène une négociation pour mener à la désescalade avec les Etats-Unis. Nous la soutenons. Ce que nous avons dit aussi, c'est que nous devons être prêts à utiliser des instruments de réponses, que nous avons développés ces dernières années. Je pense par exemple à l'instrument anti-coercition, qui permettrait d'élargir la palette d'instruments dont dispose l'Union Européenne pour répondre, la taxation sur les services numériques. (…)
Je dis que nous avons des instruments qui ont été développés précisément pour faire face à ce type de situation. Donc mettons-les sur la table. Encore une fois, il y a aujourd'hui une négociation. La présidente de la commission elle-même a dit que la taxation des services numériques était une possibilité. L'interdiction d'accès à certains marchés publics, la possibilité de saisir la propriété intellectuelle. Je dis juste que nous avons des instruments et l'Europe n'est pas faible. L'Europe, c'est 450 millions d'individus. C'est un grand marché intégré. C'est le premier partenaire commercial des Etats-Unis. Donc nous avons les moyens d'imposer un rapport de force et de défendre nos intérêts, mais encore une fois, une spirale protectionniste n'est dans l'intérêt de personne. Sur le Mercosur, je vais vous dire la même chose. La question, c'est encore une fois la réciprocité, la défense de nos intérêts. Ce n'est pas parce qu'on est sous pression douanière des Etats-Unis qu'on doit aller se précipiter, aller accepter des mauvais accords. Si vous avez là des accords dans lesquels on va importer des produits dont on interdit la production en Europe, parce qu'on a imposé des normes, des standards particuliers à nos agriculteurs, mais que nous n'avons pas de réciprocité, nous n'avons pas de clause miroir, ça n'a pas de sens. (…)
On a toujours dit qu'on était opposé à cet accord en l'état, qu'on soutenait les accords avec le Chili, avec la Nouvelle-Zélande, ce qu'on appelle les accords de nouvelle génération. Précisément, il y a des clauses miroirs, des clauses de sauvegarde, de la réciprocité commerciale. Il y a cet accord avec le Canada, le CETA, qui fonctionne très bien. Donc faisons en sorte là, encore une fois, de ne pas nous mettre dans des situations de concurrence déloyale, de nous tirer des balles dans le pied.

> Sur la question de l'immigration, il y a dans tous nos pays une exigence normale, naturelle de maîtriser nos frontières, d'avoir des politiques migratoires démocratiques, de pouvoir faire respecter la loi. Mais ce qu'il nous a rappelé, c'est que derrière ces principes, il y a des individus, il y a des parcours de vie, il y a des femmes, des hommes, des enfants. On a vu les drames humains en Méditerranée, avec des centaines de morts dans la Méditerranée, dans des conditions absolument atroces. Et donc, on a, encore une fois, l'exigence en tant que dirigeants politiques, de faire respecter le droit, de faire respecter la loi et de le faire avec humanité, et de travailler, au-delà de cette question migratoire, bien sûr, à un partenariat beaucoup plus ambitieux, un partenariat économique, un partenariat profond avec les pays de la rive sud de la Méditerranée. Voilà des sujets qui ne doivent pas être des sujets de division.

> J'étais en Roumanie il y a quelques semaines. De quoi parlons-nous ? Vous avez là la Russie, qui s'est ingérée de façon massive dans une élection via TikTok pour soutenir la candidature de M. Georgescu, un populiste complotiste d'extrême-droite. TikTok est un réseau social qui est utilisé quotidiennement par des millions de Roumains. À un moment, Georgescu s'est retrouvé le nom le plus partagé, numéro 8 en tendance dans le monde, sur TikTok. On voit la dimension complètement artificielle de l'amplification. Le réseau TikTok a lui-même révélé qu'il y a eu plus de 100.000 bots, donc des faux comptes, qui ont été désactivés par le réseau social. Oui, nous devons collectivement nous défendre face à ces manipulations et face à ces ingérences via les plateformes de réseaux sociaux. C'est pour ça que l'Union européenne s'est dotée d'instruments comme le Digital Service Act pour pouvoir lutter contre la désinformation, la haine en ligne, les ingérences, la manipulation des algorithmes. Maintenant, nous devons utiliser ces outils. Je le dis, non seulement utiliser, parce qu'il y a des enquêtes en cours contre des acteurs comme X et TikTok, donc faire respecter notre droit, notre Etat de droit. (…)
Fondamentalement, il s'agit de faire respecter notre Etat de droit européen. On parlait tout à l'heure de nos dépendances sur le plan militaire, mais on voit aussi nos dépendances sur le plan technologique. Fondamentalement, l'enjeu, c'est de faire en sorte que demain, les grands acteurs technologiques dans l'intelligence artificielle, dans le quantique, il soit européen, il soit souverain et qu'on soit plus dépendants des Américains ou des Chinois. Et pour cela, ça ne passe pas que par des barrières de régulation, ça passe aussi par l'investissement.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Un droit acquis, un droit conquis. Le 29 avril 1945, aux élections municipales, les femmes votaient pour la première fois. 80 ans après, la parité est devenue réalité à toutes les élections municipales, grâce à la loi votée le 7 avril dernier. Oui, plus que jamais, les femmes sont à leur place en politique.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Après plus d'un siècle de luttes, le 29 avril 1945, les femmes de France ont pu voter pour la première fois. Engagées dans la Résistance, personne ne pouvait encore s'opposer à ce que les femmes puissent participer à la vie politique d'un pays pour lequel elles ont pu donner leur vie. 80 ans plus tard, le combat pour que les femmes prennent toute leur place n'est pas terminé. Et nous sommes en première ligne pour le mener.

 

Roland Lescure (député)
> Félicitations pour cette victoire, Mark Carney! Hâte de pouvoir travailler et compter sur un allié historique et fiable, le Canada.

 Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Le 29 avril 1945 les Françaises obtenaient enfin le droit de vote. 80 ans plus tard, le combat pour l’égalité dans notre pays et partout dans le monde est loin d’être achevé. Nous continuerons à le mener résolument !

> Toutes nos pensées pour le jeune Aboubakar lâchement assassiné ainsi pour pour sa famille et ses proches ! Ils ont tout notre soutien.

 

Jean-Luc Fugit (député)
> [Intervention à l’Assemblée / Souveraineté énergétique de la France] Le défi qui se présente à nous –⁠ la sortie progressive de notre dépendance aux énergies fossiles – est peut-être le plus grand défi de la France et de lEurope dans les prochaines décennies. Ce défi, nous devons le relever collectivement. Il nous concerne tous, il transcende les intérêts partisans et les divergences politiques. II correspond à une nécessité écologique et à un impératif économique, à une dette que nous ne voulons pas laisser aux générations futures. Ce défi est aussi celui de notre souveraineté énergétique, qu’il nous faut construire dans un contexte mondial bouleversé et incertain, où l’intégrité territoriale de certains pays est menacée, où les crises mettent en lumière nos multiples dépendances et nos vulnérabilités, notamment sur le plan énergétique.
Construire notre souveraineté énergétique ne sera pas facile, mais un tel sursaut est plus que nécessaire au regard de l’état du monde, si notre pays veut maîtriser son destin. Au moment des replis sur soi et des guerres économiques sans perspectives, alors que l’Europe est menacée à sa frontière, il est urgent d’agir. Parce que nous ne transigeons pas avec nos valeurs, nous ne transigerons pas non plus avec la souveraineté de la France. C’est pourquoi le groupe Ensemble pour la République propose de s’entendre sur un constat simple, à savoir que la souveraineté énergétique dépend de trois enjeux majeurs : la capacité à produire de l’énergie bas-carbone dans le pays ; à développer un écosystème industriel compétitif afin d’accélérer le développement de nos filières énergétiques ; à accompagner nos concitoyens, appelés à transformer leurs modes de consommation, selon une logique d’équité sociale et territoriale.
S’agissant tout d’abord de notre capacité à produire de l’énergie bas-carbone, nous restons aujourd’hui drogués aux énergies fossiles. Nous avons certes la chance d’avoir un mix électrique décarboné à 95 %, grâce au nucléaire pour un peu plus des deux tiers, et aux renouvelables pour près du tiers –⁠ cest une chance et une fierté. Cependant, notre mix énergétique reste quant à lui majoritairement composé d’énergies fossiles, lesquelles représentent toujours 60 % de la consommation totale d’énergie, générant des émissions de CO2 encore trop importantes.
Pourtant, la science le dit, le climat n’attend pas. La baisse des émissions de gaz à effet de serre engagée ces dernières années doit se poursuivre ; c’est la seule urgence qui doit guider nos politiques publiques –⁠ la seule ! Pour y parvenir, nous navons ni le luxe ni le temps dopposer les solutions entre elles, que ce soit le nucléaire aux renouvelables, ou même les énergies renouvelables entre elles. Nous avons plutôt loccasion de nous appuyer à la fois sur l’énergie nucléaire et sur les énergies renouvelables –⁠ électriques et thermiques – pour construire un mix pluriel, dans un système où toutes les technologies concourent à la résilience de lensemble. Ce modèle, établi par discours de Belfort, sest concrétisé en 2023 dans la loi daccélération de la production d’énergies renouvelables, dite Aper, et la loi daccélération du nucléaire ; il traduit une vision pour la France, déclinée dans la stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) ; ce modèle sert également de fondement à la planification écologique et énergétique comme à la stratégie nationale bas-carbone (SNBC), au plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) ou encore à cette PPE qui fait tant parler aujourd’hui –⁠ autant de feuilles de route qui constituent le socle dune action cohérente, intégrée et ambitieuse.
La PPE n’est pas sortie du chapeau. Elle est le résultat d’une concertation entre une multitude d’acteurs durant près de quatre ans. Est-elle perfectible ? Sans doute, mais les filières ont besoin de visibilité et de stabilité : le stop and go est plus que jamais préjudiciable aux industries du temps long. Or cette PPE permet de développer les énergies renouvelables et le nucléaire de manière complémentaire dans le mix énergétique français. Elle repose également sur la sobriété et l’efficacité énergétique, afin d’accompagner la décarbonation de nos usages. Les orientations retenues ne correspondent peut-être pas à la doxa de certains groupes politiques, mais elles résultent d’un travail approfondi mené depuis plusieurs années avec toutes les parties prenantes concernées par la politique énergétique du pays ; elles témoignent d’un véritable processus de gouvernance démocratique de la politique publique de l’énergie, dont nous pouvons être fiers. Au terme des débats parlementaires, la PPE doit être publiée afin que tous les acteurs puissent avancer et sécuriser leurs investissements. Si elle n’est qu’une étape de la transformation de notre système énergétique, elle est une étape décisive sur la route de la neutralité carbone. Le gouvernement l’a annoncé : viendra aussi le temps d’une loi prospective, à même de projeter le pays dans les prochaines décennies, au lieu de l’affaiblir en l’enfermant dans un débat stérile « nucléaire contre renouvelables » –⁠ les enjeux sont bien plus importants.
Pour favoriser la résilience du système énergétique, il faudra mieux accompagner l’électrification des usages au moyen de dispositifs plus incitatifs, développer la flexibilité de loffre  grâce notamment aux stockages – mais aussi celle de la demande, et enfin sassurer de développer sur notre sol une offre énergétique compétitive et décarbonée. Il y va de notre autonomie stratégique : depuis cinq ans, de multiples crises nous ont rappelé que les énergies fossiles que nous importons massivement constituent notre talon d’Achille.
Nous avons heureusement un potentiel unique et disposons d’un écosystème de recherche et de compétences particulièrement innovant, à l’instar de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen), du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ou du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui inventent les solutions de demain, et que nous devons soutenir.
Bien que nous devions atteindre l’équilibre budgétaire, la France ne peut donc pas choisir de réduire son soutien aux énergies renouvelables et au nucléaire sans mettre en péril ses objectifs climatiques et sa souveraineté énergétique. Produire en France, c’est soutenir le développement des énergies renouvelables électriques, mais aussi les gaz renouvelables, qui apportent de la flexibilité à notre système énergétique ; c’est aussi créer des boucles locales d’énergie, particulièrement propices à l’attractivité des territoires, notamment ruraux.
La révision de la stratégie nationale en matière d’hydrogène, récemment présentée par le ministre chargé de l’industrie et de l’énergie, était attendue. Elle envoie un signal fort : la France veut être au rendez-vous de l’hydrogène bas-carbone. La priorité donnée à la décarbonation de l’industrie, à la mobilité lourde, notamment dans les secteurs aérien et maritime, constitue un choix stratégique, même si je regrette, à titre personnel, que la mobilité routière ne soit pas suffisamment considérée. Si la maturité technologique et la compétitivité de la filière hydrogène restent encore à construire, les avancées de ces dernières années prouvent que nous sommes sur la bonne voie. Vous l’avez compris, notre modèle énergétique vise à réduire nos dépendances en s’appuyant sur la diversité de notre mix afin d’accompagner l’électrification des usages tout en défendant une pluralité de solutions.
Enfin, notre souveraineté dépend aussi de notre capacité à transformer les modes de consommation et à accompagner l’outil industriel et nos concitoyens dans cette perspective. La transition aura bien un coût, mais pas celui avancé par le Rassemblement national, qui évoque un montant de 300 milliards d’euros d’ici à 2040, confondant notamment le coût d’entretien et de renouvellement du réseau électrique –⁠ auquel il faudra procéder quoi quil arrive pour ladapter au parc de production nucléaire et renouvelable, ainsi quau changement climatique. Nos collègues oublient aussi de dire qu’aucune nouvelle centrale nucléaire ne sera opérationnelle avant 2038, ce qui risque d’accentuer notre dépendance à l’égard de pays fournisseurs d’énergies fossiles, tels que la Russie. Pour éviter ce risque, nous devons impérativement poursuivre et massifier le développement des énergies renouvelables.
Montrons-nous également vigilants à l’égard de la compétitivité de notre appareil productif, en particulier celle de nos entreprises énergo-intensives, qui subissent depuis 2022 un choc historique du fait du prix de l’électricité et du gaz : leur compétitivité en est lourdement grevée, ce qui fragilise des filières industrielles entières, telles que la sidérurgie ou la chimie. Le groupe EPR appelle donc le gouvernement à établir un dialogue constructif avec EDF pour trouver rapidement un accord sur le prix de l’électricité qui permette à la fois de préserver la compétitivité des industriels et qui offre à l’entreprise une trajectoire financière soutenable pour ses investissements futurs. Nous avons aussi la responsabilité de garantir à nos concitoyens une énergie accessible et décarbonée, quel que soit le territoire où ils vivent ou leur niveau de vie : telles sont les conditions d’une transition socialement juste.
Notre pays fait donc face à un triple impératif : affirmer sa souveraineté, renforcer sa compétitivité et accélérer la lutte contre le changement climatique. Ces défis exigent des investissements lourds, mais le coût de l’inaction serait infiniment plus élevé. Monsieur le premier ministre, notre groupe est prêt à accompagner l’action de votre gouvernement pour bâtir le récit d’une nation souveraine, résiliente et décarbonée.

 

Olga Givernet (députée)
> [Intervention à l’Assemblée / Souveraineté énergétique de la France] Il est essentiel d’avoir à l’esprit que l’Assemblée tient le destin des prochaines générations entre ses mains. Les discussions présentes auront un impact sur notre avenir et celui de nos enfants. Et ce n’est pas qu’une question technologique ou budgétaire, c’est aussi un sujet de justice sociale et de transition écologique, n’en déplaise à celles et ceux qui profitent de l’instabilité politique du moment pour faire oublier leurs prises de position passées. Nous devons être guidés par notre devoir de responsabilité.
Au-delà de l’enjeu immédiat de la PPE –⁠ sur laquelle je reviendrai – jaimerais rappeler quelques éléments de contexte. Dabord, le secteur de l’énergie est le bon élève de la transition écologique. Nous pouvons être fiers de produire, en France, une électricité décarbonée à 95 %. Nous en exportons même, et notre modèle force le respect de nos voisins.
Pourtant, la décarbonation de nos systèmes énergétiques n’est pas aussi rapide que nous le voudrions. L’électrification patine et le mur énergétique dont nous parlions en 2022 est encore loin d’être franchi. Notre dépendance aux énergies fossiles importées, encore trop importante, pèse sur notre dette écologique et sur notre balance commerciale. Les carburants et gaz de toutes natures utilisés dans les secteurs du transport, du logement, de l’industrie et de l’agriculture créent une allégeance de la France aux pays pétroliers et gaziers. L’énergie n’est pas qu’un outil au service des industriels, c’est un bien commun de la nation, qui nous chauffe, nous déplace, nous éclaire.
Soyons lucides sur les années d’errance qui ont étouffé la politique énergétique de la France et qui nous laissent aujourd’hui face à un mur. Nous avons tous une part de responsabilité, mais nous devons aussi tous savoir nous mobiliser, unis autour d’une stratégie commune. À Belfort, en 2022, le président de la République a défini les quatre piliers qui ont guidé les travaux sur la Stratégie française pour l’énergie et climat : les énergies renouvelables et le nucléaire, la sobriété et l’efficacité. Et depuis, les gouvernements successifs se sont attachés à respecter ces piliers.
Des acteurs engagés et volontaires de tous horizons politiques et de tous les secteurs ont ainsi travaillé sur le diagnostic de ces piliers dans les groupes de travail constitués par Agnès Pannier-Runacher. J’avais eu l’honneur, en tant que députée, de piloter le groupe sur la sobriété, et je reste admirative de la manière dont tous les participants avaient réussi à produire de précieuses analyses, avec passion et sans considération partisane.
Ces travaux nous ont permis de faire face aux crises en cascade touchant le secteur énergétique, de la guerre en Ukraine aux déficits de production. Ils sont porteurs d’enseignements et d’espoirs quant à la faculté qu’a notre pays de faire face à ces enjeux avec unité et efficacité. Ils ont permis de faire émerger des solutions, comme la sobriété, qui ont depuis largement fait preuve de leur efficacité.
La réussite de notre politique énergétique dépend donc de notre capacité à nous rassembler et à ne pas opposer les énergies entre elles. Au cours de mon passage au ministère de l’énergie, j’ai mis un point d’honneur à relancer le processus de concertation. J’ai pu à nouveau constater l’implication sans faille des fédérations, des associations, des institutions et de la Direction générale de l’énergie et du climat pour contribuer au document nourri qu’est la programmation pluriannuelle de l’énergie. Je tiens à les saluer.
Cette PPE, qui se veut équilibrée dans son mix de production et de consommation, assure la sécurité d’approvisionnement et les moyens de distribution. Les dernières contributions doivent être prises en compte pour avoir des trajectoires réalistes et au plus juste. Je ne doute pas que les parlementaires, les spécialistes, les experts et les scientifiques trouveront à s’entendre, dans les meilleurs délais, en ayant en tête les coûts et les investissements à venir. Je ne doute pas non plus que chacun aura à cœur de travailler sans sectarisme, en recherchant la cohérence et la complémentarité.
Les acteurs du secteur l’ont compris : ce sont leurs efforts cumulés qui feront notre réussite et non un climat de méfiance réciproque. Le nucléaire a besoin des énergies renouvelables, et les énergies renouvelables ont besoin du nucléaire. Au sein de ces filières, la diversité des sources de production et des technologies est un puissant remède pour produire mieux.
Pour laisser place à l’innovation et sortir de la dépendance énergétique, nous devons respecter le principe de neutralité technologique. Il faut, je le répète, produire mieux : subie ou choisie, la sobriété ne peut constituer le seul moyen dont disposent les Français, les entreprises, en vue de réduire le montant de leur facture d’énergie. Cette diminution doit être amplifiée par une meilleure maîtrise de la production et de la consommation des systèmes énergétiques. Si nous optons pour une politique de l’offre, il faut que cette offre soit bon marché ; or, en février dernier, le marché, justement, couplé à l’ajustement de la fiscalité, a permis que 80 % des Français voient leur facture d’électricité baisser de 15 %. Encore une fois, c’est un savant équilibre que nous devons trouver entre liberté économique et régulation fiscale. Cette dernière procédant de nos décisions, je propose, en faveur de la décarbonation, un principe fondamental : appliquer aux énergies bas-carbone une fiscalité bien plus avantageuse que celle des énergies fossiles.
Il n’y a pas que l’électricité en cause : comme l’a très justement souligné le premier ministre, la chaleur renouvelable reste sous-exploitée. Je ne peux m’empêcher d’évoquer à cet égard quelques-uns des nombreux projets existants au sein de mon département, l’Ain : Ferney-Voltaire récupérera la chaleur émise par l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern), Valserhône celle de l’incinérateur de déchets, tandis que Belley a opté depuis longtemps pour la biomasse. Les paysages de l’énergie sont ainsi dessinés dans les territoires par l’engagement des élus locaux, lorsque plus de 10 000 communes ont pris part à l’initiative concernant les zones d’accélération des énergies renouvelables, ou lorsqu’il a fallu préparer, notamment dans l’Ain, l’implantation des réacteurs EPR 2. Il importe que l’État et ses fleurons, comme EDF, en maîtrisant les coûts, les délais, soient également au rendez-vous.
Nous ne devrons pas oublier d’accompagner nos concitoyens, particulièrement au sujet crucial de la décarbonation de nos usages. Il y a urgence : la voiture représente à elle seule 18 % de nos émissions. Les modèles électriques, dont les premiers prix atteignent presque 20 000 euros, restent trop chers ; pour les familles les plus modestes, les aides destinées à faciliter leur acquisition ne suffisent plus.
Il nous faut développer le marché de l’occasion, en misant notamment sur l’accélération de l’électrification des flottes des entreprises, qui alimentent celui-ci. À ces efforts en vue du renouvellement du parc s’ajoute la question du maillage en bornes de recharge ; si celui-ci s’est bien renforcé, il importe à présent de travailler davantage à l’implantation de bornes domestiques. Outre la transformation des usages, songeons aux usages nouveaux : s’agissant de souveraineté numérique, centres de données et intelligences artificielles doivent pouvoir compter sur l’énergie nucléaire.
La politique énergétique de la France constitue un sujet complexe, qui ne supporte pas le flottement. Il nous fallait donc agir sans tarder. J’ai bien conscience que, dans un contexte politique aussi instable, une PPE instaurée par décret peut sembler fragile aux acteurs concernés, quoique issue d’intenses et larges concertations : si elle comporte trop d’énergies renouvelables pour la droite de cet hémicycle, trop de nucléaire pour la gauche, peut-être cela signifie-t-il qu’elle est tout simplement équilibrée. Elle s’appuie en effet sur le déploiement des énergies renouvelables pour une disponibilité à court terme et sur le nouveau nucléaire à moyen terme, puisque les premiers réacteurs EPR 2, qui prendront la relève de notre parc vieillissant, sont prévus pour 2038. Il s’agit encore et toujours de ce précieux équilibre entre énergies renouvelables et nucléaire qui assurera la réussite de la France, naturellement intégrée à l’Europe, sans toutefois que ces interconnexions ou la loi du marché limitent nos objectifs de régulation.
Le monde est en crise : ses deux plus grandes puissances se livrent une guerre commerciale dont nous serons les premières victimes si nous ne parvenons pas à sortir au plus vite de la dépendance, particulièrement énergétique. Je ne cesserai de le répéter, cela requiert de l’unité et de la cohérence. La cohérence réclame que la fiscalité de notre énergie décarbonée soit plus avantageuse que celle des énergies fossiles importées ; l’unité exige que, lorsque l’avenir de la nation est en cause, nous dépassions nos petites querelles politiques. De quoi avons-nous l’air aux yeux des Français, qui attendent que nous agissions ? Aux yeux des filières industrielles, qui nous demandent d’en finir avec les annonces stop and go ? L’histoire nous jugera sur notre politique en la matière : la France doit rester une grande nation de l’énergie, de toutes les énergies, et de même que l’Europe, face à l’emballement de ce nouveau monde, montrer la voie de la sagesse, de l’avenir –⁠ sagissant de l’énergie comme du reste.

 

Brigitte Klinkert (députée)
> [Intervention à l’Assemblée / Souveraineté énergétique de la France] Nous, Français, avons eu la chance d’hériter d’un modèle énergétique robuste, qui garantit notre indépendance et la souveraineté de notre production électrique. Ce modèle repose en grande partie sur le nucléaire, un atout majeur, une source d’énergie pilotable, décarbonée, dont la conception et la production sont les produits d’un savoir-faire industriel national.
On peut résumer ainsi le mix énergétique des années 1970 : d’une part, assurer la production électrique par le nucléaire afin de faire face à une consommation grandissante ; d’autre part, acheter des énergies fossiles à bas coût pour alimenter nos usines et nos transports en particulier. Clairement, ce modèle est dépassé. Il l’est depuis les chocs pétroliers car l’énergie fossile à bas coût n’existe plus. Il l’est plus encore car les énergies fossiles, produites par d’autres, constituent un danger pour notre souveraineté et la sécurité de nos approvisionnements. Il l’est enfin, car la consommation d’énergies fossiles conduit à rejeter massivement du carbone dans l’atmosphère.
Face à la nécessité de faire évoluer ce modèle, certains ont voulu en supprimer les deux axes : les énergies fossiles pour des raisons évidentes, mais aussi le nucléaire, pour des motifs plus idéologiques. C’est ainsi que notre modèle nucléaire français a été attaqué et toute la filière industrielle délaissée pendant plusieurs décennies, jusqu’à la fermeture de la centrale de Fessenheim. Celle-ci a constitué un choc, un drame pour les ouvriers et pour le tissu industriel et économique local.
Près de cinq ans après cette fermeture, la communauté de communes qui bénéficiait de son activité a perdu des recettes, tandis qu’elle est toujours redevable du fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), comme si la centrale était toujours en fonctionnement. À cet égard, nous devons enfin trouver une solution car les communes n’ont pas à pâtir de ce choix. Cinq ans après, l’activité sur le territoire doit encore être relancée même si, fort heureusement, la demande de permis de construire pour l’installation d’un site industriel de Liebherr devrait être déposée le 23 juin prochain –⁠ une source despoir qui viendra renforcer notre souveraineté industrielle.
Si l’épisode de Fessenheim a été un choc local, il aura au moins eu le mérite de provoquer un électrochoc national. Nous nous sommes rendu compte que fermer une centrale sans réfléchir à l’avenir du site et sans solution alternative est de mauvaise politique, et que ce n’est pas en réduisant notre production d’électricité nucléaire que nous ferons face aux défis de la décarbonation et de l’électrification des usages. Soyons sérieux : si nous voulons la souveraineté industrielle et alimentaire de notre production nationale, nous avons besoin du nucléaire.
Nous devons adapter et transformer le modèle dont nous avons hérité pour bâtir un mix énergétique responsable et réaliste, fondé d’une part sur le nucléaire, d’autre part sur le renouvelable, en considérant que notre priorité doit être de chasser les énergies fossiles. Si l’on parle de souveraineté énergétique aujourd’hui, c’est parce que nous avons mis ce sujet sur la table et acté que le mix énergétique de demain ne se ferait pas sans nucléaire. Nous en avons tiré les conséquences en relançant cette filière. En effet, une filière industrielle ne se gère pas à la petite semaine ; il faut lui donner de la visibilité à long terme : c’est ce que nous avons fait avec, entre autres, France 2030.
Cette souveraineté énergétique, nous ne la ferons pas seuls : nous devons bâtir une souveraineté énergétique européenne. Pour cela, nos partenaires allemands, cher Frédéric Petit, sont en effet indispensables. La nouvelle ère des relations franco-allemandes qui s’ouvre avec l’arrivée d’un nouveau chancelier est l’occasion d’une relance politique de notre coopération sur tous les plans, au service d’une Europe renforcée. En matière énergétique, nous avons eu des désaccords, mais désormais il faut faire avec l’Allemagne. Le modèle allemand d’énergie peu chère importée de Russie a été remis en cause : il faut en tirer les conséquences et bâtir ensemble une nouvelle souveraineté énergétique européenne, pour relever le défi de la décarbonation et assurer notre indépendance stratégique.

 

● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Notre modèle énergétique est face à 3 urgences : géopolitique, écologique et financière. Contrairement à ceux qui voudraient entretenir nos dépendances, nous défendons un mix énergétique exigeant, qui garantisse une énergie abondante, bon marché, décarbonée et souveraine. C’est notre devoir envers les générations futures. Je salue le choix du Premier ministre François Bayrou de placer le Parlement au cœur du débat qui conduira à la future programmation pluriannuelle de l’énergie, par une mission parlementaire dédiée et l’examen de la proposition de loi de notre collègue sénateur Daniel Gremillet. Il est essentiel que la légitimité démocratique éclaire et nourrisse ces grandes décisions stratégiques qui engagent l’avenir de la nation.

> Les socialistes et les Écologistes auraient pu se présenter sans s’appuyer sur LFI, Les Républicains sans pencher vers l’extrême droite. La proportionnelle est un formidable outil pour exprimer ses convictions indépendamment des autres.

 

Bruno Fuchs (député)
> Le Canada a élu Mark Carney! Un choix fort, celui d’un allié fidèle de l’Europe et de l’Ukraine, renforçant le multilatéralisme en ces temps incertains. Son élection est une victoire pour la coopération internationale et contre les dérives isolationnistes.

> Le 29 avril 1945, les femmes étaient pour la première fois électrices et éligibles lors des élections municipales. C'était il y a 80 ans seulement. Beaucoup de progrès ont été accomplis depuis, mais il reste à finaliser le chemin vers une parité totale.

> 27 avril : nous honorons la mémoire de ceux qui ont souffert et péri dans les camps nazis. Au moment où les menaces sur la paix et la dignité humaine s’accumulent, la mobilisation est plus que jamais un combat quotidien

 

Frédéric Petit (député)
> [Intervention à l’Assemblée / Souveraineté énergétique de la France] Je souscris pleinement aux remarques de nos collègues Bolo et Alfandari, rappelant que les réseaux et l’électrification des usages sont les oubliés du débat.
Nous parlons aujourd’hui de stratégie, de programmation et de construction d’une souveraineté énergétique : c’est dès cette étape que nos infrastructures doivent être pensées en lien avec nos partenaires européens et en particulier avec nos amis allemands. Ce n’est pourtant pas ce que nous faisons. Je le déplore.
Nous perdons notre temps à construire nos stratégies nationales sans concertation avec nos voisins européens, alors même que notre énergie traverse les frontières. C’est donc avec une pointe de frustration que je m’exprime devant vous aujourd’hui. Depuis 2017, je rappelle inlassablement que la mise en commun d’un réseau électrique de transport est à l’Union européenne du XXIe siècle ce que la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca) fut à l’Union européenne du XXe siècle.
Des infrastructures communes sont nécessaires, et elles vont bien au-delà de la simple interconnexion de proximité, qui peut être source de complexification et de fragilisation comme nous le voyons aujourd’hui. Des infrastructures véritablement communes et efficaces doivent être planifiées en concertation, et ce dès la phase du design.
Depuis plus de cinq ans, nous avons créé une Assemblée parlementaire franco-allemande (Apfa), qui contrôle, alimente et fixe des horizons à nos gouvernements respectifs. Avec mon collègue allemand Andreas Jung, j’ai présidé le groupe de travail sur la souveraineté énergétique de l’Assemblée parlementaire franco-allemande pendant une quinzaine de mois.
Je le reconnais, l’ambiance de nos premières réunions était assez fraîche. Nos administrations étaient très réticentes et les membres du gouvernement hésitaient parfois à participer aux travaux, tant les suspicions étaient fortes, tant les divergences objectives semblaient irréconciliables. Il semblait même dangereux de risquer l’ouverture et la franchise. Or, avec une quinzaine de députés français et allemands, nous avons progressé, en nous appuyant sur les faits et en éloignant les considérations idéologiques.
Inutile de nous donner des leçons sur nos mix énergétiques respectifs : il s’agit d’une compétence nationale. La manière dont elle est exercée dépend de l’histoire économique, des structures socioculturelles et des ressources naturelles, parfois même de la psychologie de chaque société. Mais cela ne doit pas nous empêcher de travailler sur une base industrielle, un réseau et des infrastructures en commun. La résolution, relative à la géothermie, que nous proposerons à la session de juin de l’Apfa –⁠ la première avec le Bundestag nouvellement élu – en est le résultat.
Jai souhaité citer cette résolution car il y est écrit noir sur blanc ce que nous disons tous depuis plusieurs années : arrêtons de planifier chacun dans notre coin ! La résolution de notre groupe de travail imposera dans les faits, dans le concret, dans le réalisme et l’efficacité, ce travail en commun indispensable sur nos infrastructures et nos stratégies.
À quoi bon, en effet, développer d’un côté une stratégie française de l’hydrogène, de l’autre, une stratégie allemande, que nous essaierons un jour de confronter et de faire rentrer dans les mêmes cases et les mêmes tuyaux, au prix de longues tractations ? L’enjeu commun, au stade qui nous occupe aujourd’hui, à savoir celui de la planification, est non seulement évident, mais beaucoup plus facile ! Quand nous avons construit les corridors européens autoroutiers, nous n’avons pas édifié des passerelles entre deux réseaux autoroutiers : nous avons planifié ensemble.
C’est tellement vrai et évident que les gestionnaires de réseaux ne nous ont pas attendus. Le Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité (ENTSO-E) a dessiné le plan idéal des infrastructures énergétiques nécessaires à l’Europe. Ce plan existe, il est commenté et débattu, mais hélas, il attend sur un site web. Mieux encore, les gestionnaires de réseau ont créé depuis plus de quinze ans Coreso, un groupement d’intérêt économique (GIE) basé à Bruxelles, qui permet de gérer ensemble, à 24 heures, les risques de black-out. Je participe également sur le terrain aux prises de contact entre les énergo-intensifs des deux côtés du Rhin : ce sera une brique importante du secteur franco-allemand de l’énergie.
Monsieur le premier ministre, nous n’appliquons pas non plus les textes : l’article 2 du traité d’Aix-la-Chapelle sur la coopération et l’intégration franco-allemandes impose le principe de transposition commune des directives européennes par les deux États. Cette décision n’est pas appliquée : inconnue de nombreux acteurs en France et en Allemagne, elle est méprisée par d’autres –⁠ ce serait une lubie de parlementaires –, alors que le traité dAix-la-Chapelle a été ratifié en 2019. Respectons nos traités ! Cela nous éviterait bien des querelles idiotes à Bruxelles pour trouver a posteriori des compromis.
Si nous voulons sérieusement avoir une programmation pluriannuelle de l’énergie et que notre souveraineté énergétique progresse de façon déterminée et réaliste, engageons-nous dans cette réflexion avec nos partenaires allemands malgré nos divergences : faisons-le maintenant, à l’étape de la planification. Le traité d’Aix-la-Chapelle vous y oblige, les faits industriels nous y contraignent.

 

Philippe Bolo (député)
> [Intervention à l’Assemblée / Souveraineté énergétique de la France] Depuis 2020, nous connaissons des bouleversements majeurs. L’épidémie de covid-19, la guerre menée par la Russie en Ukraine et les désordres géopolitiques actuels sont autant d’événements qui nous rappellent l’impérieuse nécessité de garantir notre souveraineté, qu’elle soit industrielle, alimentaire ou énergétique.
Le groupe Les Démocrates se félicite donc de la tenue de ce débat sur la souveraineté énergétique de la France. Nous appelons à ce qu’il soit à la hauteur du sujet et de ses enjeux. Il devra donc dépasser l’opposition entre les différents moyens de production à privilégier pour couvrir nos besoins en électricité et devra être élargi à d’autres sujets essentiels à la construction de notre souveraineté énergétique : ainsi de celui des réseaux électriques, sans lesquels l’offre et la demande ne peuvent pas se rencontrer.
Au nom du groupe Les Démocrates, je vais donc intervenir sur cette question essentielle des réseaux électriques. Ils sont nécessaires pour assurer l’accès à une électricité abordable et protéger ainsi l’avenir des Françaises et des Français, de leur économie et de leurs services publics.
La souveraineté énergétique de la France passe nécessairement par des investissements massifs et stratégiques dans ces réseaux. Pendant des décennies, nos réseaux électriques, de transport comme de distribution, se sont articulés autour d’un modèle centralisé. À partir d’un parc de production concentré, des transformateurs et des lignes irriguaient l’ensemble du territoire pour nous apporter les électrons, partout et à chaque instant. L’essor des énergies renouvelables et leur production dispersée modifient ce schéma et se traduisent par une nouvelle répartition géographique et quantitative de l’offre. La demande est également concernée par cette réorganisation : les fortes ambitions en matière de réindustrialisation verte et de mobilité décarbonée ont conduit à une électrification des usages.
Ces nouvelles logiques imposent de repenser profondément le modèle historique d’un réseau qui doit désormais évoluer. Il faut tout d’abord adapter son architecture afin de pouvoir intégrer les nouvelles distributions des injections. Il faut ensuite renforcer la puissance des infrastructures pour accompagner le développement des outils de décarbonation. Il est enfin nécessaire de protéger notre réseau contre les attaques cyber et les actes de malveillances qui ne sont malheureusement pas que des hypothèses dans une stratégie de gestion des risques.
Investir dans les réseaux, cependant, c’est aussi assurer leur résilience et, avec elle, notre souveraineté énergétique face au dérèglement climatique. Le changement climatique n’est plus une menace abstraite. Il est déjà à l’œuvre, comme nous pouvons, toutes et tous, le constater : tempêtes plus violentes, vagues de chaleur prolongées et inondations dévastatrices sont autant de phénomènes extrêmes qui mettent nos infrastructures à l’épreuve –⁠ le cyclone Chido à Mayotte et la tempête Herminia en Bretagne lont bien montré.
Nous devons donc renforcer la capacité des réseaux à absorber les chocs climatiques. Cela passera par l’enterrement des lignes dans les zones les plus exposées, par la modernisation des infrastructures devant désormais résister aux fortes chaleurs ou aux submersions et par la mise en place de dispositifs de redondance pour éviter les coupures massives comme celles que l’Espagne, par exemple, connaît aujourd’hui.
La souveraineté énergétique de la France exige que nous puissions maintenir l’alimentation électrique en toutes circonstances, y compris lors d’épisodes climatiques qui mettent nos organisations au défi. En n’investissant pas dans la résilience des réseaux électriques, nous exposerions notre économie, nos hôpitaux, nos services publics et chacun de nos concitoyens à des risques de coupures inacceptables.
Ces investissements sont considérables. Ils doivent faire l’objet d’une planification clairement définie, au service de la souveraineté énergétique. Les perspectives des montants à investir dans les prochaines décennies donnent le vertige. RTE aura besoin de 100 milliards d’euros pour moderniser le réseau de transport et lui permettre de capter les nouveaux points d’injection. Enedis devra investir 96 milliards dans le réseau de distribution. Les collectivités territoriales seront également mises à l’épreuve : les syndicats départementaux d’énergie devront mobiliser 20 milliards pour les réseaux dans les zones rurales. À ces montants viennent s’ajouter les sommes nécessaires à l’entretien du parc électronucléaire existant, au financement des nouveaux EPR, à l’essor des énergies renouvelables et à la relance des investissements dans l’hydroélectricité, gelés depuis de trop longues années par le contentieux européen sur la mise en concurrence des concessions. Ma collègue Marie-Noëlle Battistel et moi-même travaillons actuellement à la levée de ce dernier blocage, et je vous invite à venir en commission des affaires européennes, dès jeudi, pour y soutenir notre proposition de résolution visant à préserver les concessions hydroélectriques françaises d’une mise en concurrence.
Ces montants cumulés doivent nous conduire à questionner notre capacité à couvrir simultanément l’ensemble des dépenses, dans un contexte budgétaire contraint et en respectant l’exigence d’une maîtrise des prix de l’électricité. Nous devons ainsi être vigilants à plusieurs titres.
Nous devons veiller, tout d’abord, à ce que la transition énergétique ne pèse pas de manière disproportionnée sur les ménages et sur les entreprises.
Nous devons également veiller à garantir pour chacun l’accès à une électricité abordable, condition de l’acceptabilité des transitions.
Nous devons, enfin, veiller à la préservation de notre compétitivité économique sur les scènes européennes et internationales.
La PPE doit fixer le cap des investissements sur le réseau nécessaires à notre souveraineté énergétique, tout en veillant à une juste répartition des efforts et à une maîtrise de la dérive haussière des prix de l’électricité.
Ces investissements dans les réseaux doivent également garantir la pérennisation d’une filière industrielle stratégique pour notre souveraineté énergétique. Présente sur tous les territoires français, elle compte 1 600 entreprises, représentant près de 100 000 emplois, qui nous procurent des compétences dans les travaux d’entretien, de modernisation, d’adaptation et de développement des réseaux. Savoir adosser les investissements dans les réseaux à cette filière nous garantira la souveraineté industrielle qui est le prérequis à la souveraineté énergétique.
Cette mobilisation des savoir-faire nationaux exige cependant une visibilité de long terme : les entreprises ne pourront en effet investir que dans la perspective d’un retour sur investissement prévisible et certain. Une planification des investissements sur les réseaux est donc indispensable, et la PPE doit s’attacher à donner cette visibilité et une stabilité de long terme.
La planification passera d’abord par la sécurisation des chaînes d’approvisionnement qui nous protégera des risques de rupture et d’augmentation des prix.
Elle devra aussi passer par l’anticipation des besoins de formation et de recrutement : plusieurs dizaines de milliers de nouveaux emplois seront nécessaires. On ne pourra les improviser sans prendre le risque de susciter des à-coups dans le déroulement des opérations.
Elle passera, enfin, par l’optimisation des coûts des capitaux : on sait l’incidence de ces derniers sur la formation des prix de l’électricité.
La PPE doit être une boussole de cette visibilité de long terme permettant aux acteurs économiques de s’engager dans la durée.
Investir dans les réseaux, c’est aussi réaffirmer notre engagement envers les territoires ruraux qui ne doivent pas être les oubliés de la transition et de la souveraineté énergétiques. Les AODE –⁠ autorités organisatrices de la distribution d’énergie – exercent un rôle clé, dans tous les territoires, en matière daccès à l’électricité. Elles assurent en particulier, pour le compte des communes propriétaires des réseaux, la gestion et la modernisation de ces derniers dans les zones rurales. Le Cas Face –⁠ le compte daffection spéciale des fonds damortissement des charges d’électrification – est en cela un outil précieux, au soutien des AODE dans leur responsabilité vis-à-vis des territoires ruraux.
Je saisis loccasion de cette prise de parole pour insister sur trois points en lien avec le Cas Face.
Premièrement, il est important de le pérenniser dans les prochains cadres budgétaires. Deuxièmement, il est nécessaire d’indexer l’évolution de son enveloppe sur l’inflation. Troisièmement, nous devons veiller à sécuriser son financement alors qu’une réforme en cours prévoit d’asseoir ses ressources sur l’accise sur l’électricité. La PPE ne doit pas creuser une fracture territoriale mais doit, au contraire, soutenir la cohésion nationale par l’intégration pleine et entière des exigences d’équité territoriale.
La France dispose aujourd’hui du meilleur réseau électrique au monde. C’est un atout, mais également une responsabilité qui nous incombe : nous devons préserver, adapter et renforcer cet héritage de l’histoire pour affronter les immenses défis de demain, face auxquels nous ne pouvons pas reculer. La PPE doit faire du réseau électrique la clé de voûte de la stratégie énergétique nationale. Un réseau agile, modernisé, résilient et sécurisé est une condition sine qua non pour réussir la décarbonation de notre mix énergétique, accompagner la réindustrialisation de notre pays et garantir la souveraineté énergétique de la France.
Soyons tous au rendez-vous de cette opportunité historique : investir dans les réseaux, c’est investir dans l’avenir énergétique de la France et des Français.

 

● Parti radical 
> 80 ans du droit de vote des femmes : un long combat démocratique. Beaucoup reste encore à faire pour que les femmes prennent toute leur place dans les plus hautes sphères du pouvoir !

> Acte ignoble commis à la mosquée de la Grande Combe contre un fidèle musulman. Le Parti radical adresse toutes ses pensées à la famille, aux compatriotes musulmans et apporte son soutien aux forces de l'ordre. La haine n'a pas sa place dans notre République racisme.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Félicitations à Mark Carney, élu Premier ministre du Canada. Ensemble, travaillons à rapprocher le Canada et l’Union européenne!

> Les contempteurs de l’Union européenne le raillent, ses ennemis l’ont en horreur, mais notre droit européen n’a qu’un seul objectif : nous protéger. Exemple avec la régulation des Gafam.

 

Bernard Guetta (député)
>
[Opinion: «Ukraine : qu’espérer du retournement de Trump au Vatican ?]
On ne peut pas exclure que le président américain redonne aux Ukrainiens les moyens militaires d’imposer un compromis qui ne soit pas une reddition. Mais ses raisons de vouloir s’entendre avec Poutine sont extrêmement profondes.
Face-à-face avec Zelensky, message énervé envers Poutine : que penser de la nouvelle séquence Trump sur l’Ukraine ? Première hypothèse : l’Esprit saint. La majesté des lieux et l’émotion collective qui saisissaient grands de ce monde et simples chrétiens pourraient avoir fait comprendre à Donald Trump qu’il n’était pas impossible que son ami Poutine le «balade» et ne veuille «peut-être pas la paix».
Plus crédible, l’autre hypothèse est que Donald Trump se soit décidé à faire pression sur le président russe en brandissant la menace de nouvelles sanctions. Ce ne serait en rien surprenant car Vladimir Poutine ne se hâte pas d’accepter les propositions de paix américaines alors même qu’elles ont tout pour le satisfaire. Les Etats-Unis reconnaîtraient non pas que la Crimée est contrôlée par la Russie mais qu’elle lui appartiendrait. La ligne de front deviendrait une ligne de démarcation entre deux Ukraine et les portes de l’Alliance atlantique resteraient fermées à l’Ukraine indépendante.
Tronçonnée, l’Ukraine serait à la merci d’une nouvelle agression russe mais ce n’est pas encore suffisant pour le maître du Kremlin qui voudrait aussi qu’elle soit démilitarisée, privée des armes et des hommes nécessaires à sa défense. Ça fait beaucoup mais peut-on alors espérer que Donald Trump aille jusqu’à engager une épreuve de force avec Vladimir Poutine en redonnant aux Ukrainiens les moyens militaires d’imposer un compromis qui ne soit pas une reddition ?
Chantage au respect de ses valeurs
Cet homme est capable de tels retournements qu’on ne peut nullement l’exclure mais ses raisons de vouloir s’entendre avec Vladimir Poutine sont extrêmement profondes.
La première est que les revendications du Kremlin sur l’Ukraine lui semblent totalement légitimes. Comme Vladimir Poutine, il ne voit dans l’Ukraine qu’une province de l’Empire russe, perdue à la faveur de l’écroulement soviétique mais destinée à y revenir. C’est ce que Donald Trump exprime en martelant que c’est Volodymyr Zelensky qui aurait commencé cette guerre car il aurait en quelque sorte, veut-il dire, condamné Vladimir Poutine à la déclencher en voulant pérenniser l’indépendance de son pays.
Dans son esprit, l’Ukraine a tablé sur l’appui militaire des Etats-Unis pour refuser l’inéluctabilité d’un retour à la suzeraineté russe. L’Ukraine, pense-t-il, a exercé sur l’Amérique un chantage au respect de ses valeurs auquel Joe Biden a eu tort de céder. C’est pour cela qu’il se considère bien bon d’essayer, lui, d’œuvrer à la paix maintenant que le mal est fait et pour cela qu’il menace de se désintéresser de cette crise s’il ne parvenait pas à faire plier les Ukrainiens.
Donald Trump paraît ignorer que bien des David ont vaincu, dans l’histoire, bien des Goliath. Il ne lui vient pas à l’esprit que l’aspiration à l’indépendance nationale a défait plus d’un empire mais pourquoi oublie-t-il tout à la fois l’anticolonialisme des Etats-Unis, le droit international qu’ils avaient promu après guerre et leur alliance avec l’Europe ?
Evidente, la réponse est que ce président veut rompre avec tout ce qui avait fait l’identité et l’autorité politiques des Etats-Unis sur la scène internationale mais limite aujourd’hui leur liberté de manœuvre.
Rien d’une foucade
Il tourne le dos à l’anticolonialisme parce qu’il n’y a plus d’empires français et britannique contre lesquels affirmer l’Amérique mais des frontières à élargir, au nord et dans l’Arctique. Il répudie le droit international car il souhaite pouvoir conquérir le Groenland et le Canada par l’ingérence, les pressions ou la force exactement comme Vladimir Poutine l’a progressivement fait en Ukraine en invoquant lui aussi «l’intérêt national». Quant à l’Europe, il l’aime tant qu’il préfère qu’il y en ait 27. Il veut une Europe éclatée, incapable de se défendre, pas plus économiquement que politiquement ou militairement car il ne veut que des vassaux sur ce continent qu’il est tout prêt à se partager avec la Russie.
La politique ukrainienne de Donald Trump n’a ainsi rien d’une foucade. Elle traduit au contraire l’ampleur du basculement qu’il souhaite faire opérer aux Etats-Unis pour en faire le plus puissant des trois empires – russe, chinois et américain – qui se partageraient ce siècle. L’ennui pour lui, et on le voit à la manière dont Vladimir Poutine le «balade» en Ukraine, est que Russes et Chinois se verraient bien ensemble à la première place, devant les Etats-Unis.

> Netanyahou fait la sourde oreille sur les aides humanitaires à Gaza car il est soutenu par Trump. Tout cela ne mène à rien : ni à la paix, ni à la libération des otages, ni à l’effacement du Hamas. C’est une politique criminelle et totalement imbécile.

> Pour Trump, les Ukrainiens auraient dû accepter que Poutine ait tout pouvoir sur eux. Trump est vindicatif, car il veut lui aussi annexer le Canada. Pour lui, il doit y avoir trois grandes puissances : la Russie, la Chine et les États-Unis. C’est terrible.

> Il faut voir les choses en face : Trump admire Poutine, car l’un et l’autre détestent la démocratie et les contre-pouvoirs. Comme l’a dit Macron, il y a une internationale réactionnaire.