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lundi 28 avril 2025

Une Semaine en Centrisme 2025/16 (21-27 avril). L’entente Trump-Poutine / La tension Inde-Pakistan / La brouille Canada-Etats-Unis / La Chine veut séduire l’Europe


Certains analystes estiment que Trump dans sa mégalomanie agit comme si tout le monde devait être à ses ordres.
D’autres pensent que Poutine connait bien le narcissisme du président américain et qu’il sait comment le manipuler.
Sans doute que les deux affirmations sont justes mais dans la globalité de leur relation tant lors de la première présidence de Trump que depuis qu’il est à nouveau au pouvoir, c’est plutôt l’entente entre les deux hommes qui est le plus notable.
Et l’on peut même se demander si les anicroches et les commentaires peu amènes qui peuvent jalonner cette relation ne sont que des leurres pour faire accroire qu’il y aurait des différends voire de l’inimitié.
Car si l’on se réfère à ce qui est réellement concret comme les revendications de Poutine sur l’Ukraine mais aussi sur l’OTAN et le contenu du plan de paix proposé par Trump pour faire cesser le conflit dont est entièrement responsable le dictateur russe, on s’aperçoit du total accord entre eux.
Ainsi, l’entente Trump-Poutine est une réalité quand on prend les finalités et les objectifs de chacun d’entre eux d’où l’importance pour le monde libre de ne pas tomber dans le panneau.
Evidemment, ces deux personnages à l’égo surdimensionné sont capables de se fâcher si l’un pense que l’autre le manipule d’où les déclarations parfois anti-Poutine de Trump.
Mais les deux hommes ont tellement à gagner à s’entendre sur le dos de l’Ukraine qu’il serait étonnant que leur entente se fracasse sur des détails.

A nouveau le conflit jamais réglé entre l’Inde et le Pakistan depuis la partition de l’Inde impériale britannique (rappelons qu’avant la colonisation, il n’avait jamais existé un pays unique sur le territoire contrôlé par Londres) refait surface.
Cette fois-ci après le terrible attentat perpétré par les indépendantistes du Cachemire indien qui sont financés et armés par les services secrets pakistanais pour déstabiliser l’Inde.
Même si l’on n’est sans doute pas à l’aube d’un nouvelle guerre entre ces deux puissances nucléaires, il ne faut jamais sous-estimer l’importance de la haine entretenue par les deux gouvernements et du profond ressentiment de deux populations qui ont souffert dans leur chair depuis longtemps des violences perpétrées et/ou téléguidées par les extrémistes musulmans et hindous voire nationalistes.

Une des conséquences les plus improbables de la politique étrangère erratique de Trump est la détérioration extrême des relations entre les Etats-Unis et le Canada.
Les Canadiens – qui se considéraient jusqu’à présent comme les meilleurs alliés et amis des Américains – ont été choqués et désemparés de la violence avec laquelle Trump a déclaré son intention d’annexer leur pays et, ensuite, avec laquelle il a mis en place des droits de douane qui sont excessivement préjudiciable pour l’économie du pays.
Tous les Canadiens ont réagi, notamment le Premier ministre – dans un premier temps Justin Trudeau puis sont successeur, Mark Carney – et une sorte d’union nationale antiaméricaine s’est constituée.
Le tout sur le fond d’une campagne électorale pour les législatives anticipées.
On peut penser que les Etats-Unis ont été utilisés jusqu’à plus soif par les deux partis – les libéraux et les conservateurs – pour jouer le rôle de bouc émissaire.
Mais si c’est sans doute en partie vrai, le mal est bien plus profond et les relations entre les deux voisins devraient être grandement affectées pour longtemps.
Surtout, la confiance totale des Canadiens envers les Etats-Unis est définitivement morte.

La Chine dans son conflit économico-commercial avec les Etats-Unis tente de faire de l’Europe son alliée.
Elle propose à l’UE de renforcer leurs liens commerciaux et de mener une campagne commune pour la liberté du commerce international.
Certains, dans les pays européens seraient prêts à se rapprocher de Pékin.
Et ce serait une grande erreur.
Parce que la Chine est la première menace commerciale de l’Europe bien avant les Etats-Unis.
Parce que, surtout, la Chine est le pays qui a mis sur pied l’internationale totalitaire dont le but est de détruire la démocratie républicaine libérale de la planète, le régime qui est en cours en Europe.
Oui, le combat contre les droits de douane de Trump est commun entre la Chine et l’Europe.
Mais il serait inconscient que les Européens tombent dans un piège en faisant leur, en l’espèce, l’adage «l’ennemi de mon ennemi est mon ami».

 

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La Quotidienne centriste du 28 avril 2025. Quand les 100 jours de Trump détruisent 250 ans de politique étrangère étasunienne


Selon Aaron David Miller, un ancien diplomate américain qui a travaillé à la fois au sein des administrations républicaines et démocrates, aujourd’hui au Carnegie Endowment for International Peace à Washington, à propos de la politique étrangère de Donald Trump, «ce qui se passe n’est pas encore au-delà du point de non-retour, mais combien de dommages sont causés maintenant à nos relations avec nos amis et combien d’adversaires en bénéficieront est probablement incalculable.»

Ainsi, les agissements incohérents et manifestant une totale méconnaissance du monde de l’extrémiste populiste – comme on s’en était déjà aperçu lors de son premier mandat – vont changer la vision de ce que sont les Etats-Unis pour longtemps avec une prévention sur les desseins de ceux-ci qui risque d’être plus ou moins définitive.

Et tout cela se fait sans l’approbation d’une majorité d’Américains comme le montrent les sondages qui est opposée aux faveurs de Trump au bénéfice de Poutine, à la sortie de l’accord de Paris sur le climat et de l’OMS ainsi que sur la suppression des programmes d’aide internationale.

De même une majorité est également contre les velléités de l’extrémiste populiste d’annexer le Groenland ou la bande de Gaza pour en faire la «riviera du Moyen-Orient»…

Mais c’est surtout dans les pays «anciens» alliés des Etats-Unis que la population a réagi aux agissements de Trump en considérant que l’Amérique n’est plus la partenaire de l’Europe et, pour beaucoup, plutôt une adversaire.

Ainsi, en 100 jours de présidence, Trump a réussi à détruire 250 ans de politique étasunienne!

Un exploit que les Etats-Unis risquent de payer fort cher en favorisant ses ennemis et en ferraillant contre ses alliés jusqu’à présent, allant même jusqu’à humilier certains.

Un des exemples les plus frappants se passe actuellement au Canada où ont lieu aujourd’hui des élections législatives.

Toute la campagne de ce qui était jusqu’à présent le principal partenaire des Américains s’est faite sur la manière de mieux combattre un pays qui est vu désormais comme un potentiel agresseur, voire un ennemi.

 

 

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