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mardi 22 avril 2025

La Quotidienne centriste du 22 avril 2025. Quand l’incompétence de l’administration Trump menace la sécurité même des Etats-Unis


Donald Trump a constitué son équipe gouvernementale non pas avec des critères de compétence mais avec ceux, d’une part, de soumission –voire d’admiration sans borne – à sa personne et ,d’autre part, d’extrémisme anti-establishment.

Ainsi, des personnages loufoques, controversés voire dangereux occupent des postes où ils n’ont aucune qualification pour les exercer avec comme mission première de provoquer le chaos dans les administrations qui dépendent d’eux voire de les supprimer.

C’est le cas des ministres de la Santé ou de l’Education, l’un étant un complotiste qui ne possède aucune qualification médicale et délivre des messages dangereux pour la santé de la population, l’autre dont le fonction précédente était de diriger la ligue de catch professionnel!

Reste qu’il a y a des secteurs que Trump n’entend pas démanteler ou détraquer comme par exemple celui des Affaires étrangères ou de la Défense.

Pourtant il y a nommé des gens qui répondent avant tout aux critères de soumission à sa personne avant d’avoir des quelconques qualités objectives pour les diriger.

Ainsi en est-il de secrétaire d’Etat à la Défense, Peter Hegseth, un extrémiste connu pour son alcoolisme et des démêlés conjugaux, dont les agissements au Pentagone provoquent un chaos dangereux pour la sécurité du pays.

Plus, ce personnage excessivement controversé même dans les rangs du Parti républicain, dévoilent à qui veut des informations classées top secrètes concernant des opérations qui engagent des troupes étasuniennes sur le terrain.

C’est le cas avec des opérations contre les Houthis au Yémen dont on apprend, après que des conversations à leur sujet ont eu lieu sur le web sans la moindre précaution, ont été également partagée par Hegseth avec des gens qui n’auraient jamais du y avoir accès.

Le renvoi de ce dernier est réclamé par nombre de responsables dont beaucoup de républicains notamment des conseillers de Trump à la Maison blanche.

Mais l’extrémiste populiste qui occupe le bureau ovale résiste encore à mettre fin aux fonctions de son ami Hegseth qui, selon sa porte-parole fait un «travail extraordinaire», un ami le traitait si bien dans son émission sur Fox news…

Même au risque d’affaiblir la défense du pays.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ça veut dire quoi «démocratie» aujourd’hui


Le terme «démocratie» a toujours fait l’objet de définitions différentes, de controverses, d’instrumentalisation (comme les fameuses «démocraties populaires» de l’Est sous le joug alors de l’URSS) ou de catégorisation discutable et discutée (comme les désormais et soi-disant «démocraties illibérales»).

Dès lors, il n’est pas illégitime de se demander qu’est-ce qu’une démocratie aujourd’hui.

En partant de l’origine c’est un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, une définition donnée à Abraham Lincoln lors de son adresse aux morts sur le champ de bataille de Gettysburg lors de la guerre de Sécession (Guerre civile pour les Américains).

Elle était une sorte de définition moderne de ce que les philosophes grecs à l’instar d’Aristote qualifiaient de démocratie.

Encore faut-il ajouter que Lincoln parlait alors de la seule démocratie de la planète qui était celle étasunienne et qui était une démocratie représentative et non directe, cette dernière étant la seule véritable démocratie selon ses défenseurs à l’instar de Rousseau, même si celui-ci concluait qu’elle était impossible à mettre en œuvre.

Mais c’est cette démocratie républicaine libérale qui est devenue le modèle de ce que l’on a appelé jusque récemment une démocratie.

Bien sûr, il existait des variantes mais, globalement, en utilisant le terme «démocratie», on parlait de la même chose, d’une société libre qui défendait des valeurs humanistes.

Cependant, on voit déjà que cette définition moderne issue surtout de la Révolution française et des Lumières, ne concernait plus seulement une «technique» de gouvernement celle «du peuple, par le peuple et pour le peuple».

On y avait ajouté tout un corpus, au fil du temps avec des déclarations des droits de l’humain, des éléments de «démocratie sociale», etc.

Sauf que, en ce 21e siècle, après l’instrumentalisation par les régimes communistes du terme «démocratie» affublée d’un adjectif «populaire» au 20e, on a vu apparaître la démocratie «illibérale».

Celle-ci est un oxymore si l’on prend ce que l’on entend par démocratie au sens large mais qui ne l’est plus si l’on s’attache uniquement à la démocratie en tant que technique électorale et gouvernementale.

Car, à part le fait que le peuple élit des représentants qui gouvernent son nom et pour son intérêt, rien ne concerne alors le respect de quelques valeurs, principes ou règles autres et notamment tout ce qui a à voir avec l’humanisme.

C’est pourquoi il est sans doute important de procéder à une actualisation du terme «démocratie».

Soit on considère qu’est une démocratie, un pays qui organise des élections plus ou moins libres pour élire des représentants qui gouverneront en son nom, donc qu’il s’agit uniquement d’un système électoral qui permet au peuple de voter pour ceux qui vont le représenter et gouverner à sa place.

Soit on considère qu’est une démocratie, le pays qui développe le «projet démocratique» qui ne limite pas à élire des représentants mais qui est un corpus de valeurs, de règles et de principes qui visent à l’émancipation des individus en les transformants en des citoyens qui ont des droits et des devoirs et qui bénéficient du respect de leur dignité et de leur individualité dans le cadre d’une société sous l’égide de la liberté, de l’égalité et de la fraternité et régit par l’Etat de droit.

Si l’on opte pour la première définition, il est urgent de rebaptiser la démocratie du projet démocratique et j’ai déjà, à plusieurs reprises, estimé qu’il faudrait alors l’appeler «respectocratie» ou «dignitocratie».

Il faut bien comprendre qu’il ne s’agit nullement de s’amuser à trouver des nouveaux noms pour le plaisir mais il est primordial, surtout en démocratie, de bien nommer les choses et de ne pas laisser la place à l’ambiguïté qui permet souvent aux adversaires des valeurs humanistes de semer le trouble sur ce que sont les véritables objectifs de leurs propres desseins.

Et si la démocratie peut être tout et son contraire, elle sera forcément perdante à terme.