2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

mardi 15 avril 2025

La Quotidienne centriste du 15 avril 2025. Ukraine, le fiasco de Trump


Il devait arrêter la guerre en Ukraine dès le premier jour de sa présidence.

Près de trois mois après, Trump n’a même pas réussi à faire respecter un cessez-le-feu.

Son intervention incohérente a surtout provoqué une intensification du conflit de la part du régime de Poutine avec le bombardement de plusieurs cibles civiles qui a causé la mort de nombreux enfants.

Il est difficile de savoir si le président américain joue la carte de la paix, en espérant être récompensé du Nobel ou s’il cherche la reddition des Ukrainiens pour faire plaisir à son ami – ou son maître-chanteur – Poutine.

L’un dans l’autre, il est incapable de peser autrement que négativement sur les belligérants et il commence à se ridiculiser, plus grave, à ridiculiser les Etats-Unis.

Mais comme Trump n’aime pas perdre – et quand il le fait, il blâme et rend responsable systématiquement des tiers – on peut craindre que pour masquer son fiasco, il se décide à agir de manière qui aurait comme principale victime, le peuple ukrainien.

Quoi qu’il en soit, des innocents continuent à mourir du fait de Poutine et, désormais, Trump est son complice.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Propos centristes. France – 40 milliards pour, 4,6% de déficit en 2026 / Réduire la dette, une affaire de souveraineté / Protéger les enfants de la pornographie en ligne / Indépendance de l’UE face aux Etats-Unis et à la Chine / L’Algérie cherche la confrontation…


Voici une sélection, ce 15 avril 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je viens de m’entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Je lui ai redit le soutien de la France à la sécurité d’Israël et de son peuple. La libération de tous les otages a toujours été une priorité absolue, tout comme la démilitarisation du Hamas. J’ai exprimé très clairement ma position : Le cessez-le-feu est la seule façon d’assurer la libération des otages toujours retenus par le Hamas. L’ouverture de tous les points de passage de l’aide humanitaire est une nécessité vitale pour les populations civiles de Gaza. Je l’ai vu à El-Arish, cette aide est bloquée de l’autre côté de la frontière. Elle doit parvenir aux civils le plus vite possible. Le calvaire que vivent les populations civiles de Gaza doit prendre fin. J’espère que les prochaines heures permettront une telle décision et la libération d’autres otages. Cessez-le-feu, libération de tous les otages, aide humanitaire, puis réouverture enfin d’une perspective de solution politique à deux États. C’est dans ce contexte que j’envisage la Conférence de juin, en prenant en compte les intérêts de sécurité d’Israël et de tous dans la région. La paix, le plus vite possible.

> Je viens de parler avec le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. La France est pleinement mobilisée pour obtenir la libération de tous les otages, le retour d’un cessez-le-feu durable et un accès immédiat de l’aide humanitaire vers Gaza. Il est essentiel de bâtir un cadre pour le jour d’après : désarmer et écarter le Hamas, définir une gouvernance crédible et réformer l’Autorité palestinienne. Cela doit permettre d'avancer vers la solution politique à deux États, dans la perspective de la conférence de juin, au service de la paix et la sécurité de tous. Nous avons besoin de paix.

> Mario Vargas Llosa était de France, par l’Académie, son amour de notre littérature et de notre universel. Avec son œuvre il opposa la liberté au fanatisme, l’ironie aux dogmes, un idéal farouche face aux orages du siècle. Hommage à un génie des lettres qui avait ici une patrie.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Discours lors de la conférence sur les finances publiques]
Il est des rendez-vous cruciaux dans l’agenda politique du Gouvernement, il est des heures de vérité décisives. Celle-ci en est une. Je le disais dès le discours de politique générale.
Les circonstances dans lesquelles ce gouvernement a été formé sont exceptionnelles. Je veux dire exceptionnellement exigeantes, exceptionnellement difficiles.
C’est une raison de plus pour ressaisir les énergies et affronter les obstacles : c’est de cette confrontation, de cette seule confrontation entre le réel, aussi incommode qu’il soit, et notre volonté, notre ambition pour la nation, que pourront naître les orientations d’avenir pour le pays.
Je ne m’étendrai pas sur le labyrinthe des difficultés politiques. Le jour de la formation du gouvernement, le 23 décembre, il y a à peine trois mois et demi, nous n’avions pas de majorité, le gouvernement de Michel Barnier avait été renversé, nous n’avions pas de budget pour l’action publique, nous avions encore moins de budget pour l’action sociale, et 84 % des Français jugeaient que le gouvernement ne passerait pas le mois. Nous avions devant nous un parcours d’obstacles sans précédent, chacune des forces politiques présentant ses « lignes rouges », comme autant de menaces braquées contre toute avancée. Nous avons dû en cinq semaines surmonter six motions de censure pour parvenir à faire adopter les deux budgets vitaux pour notre action, pour la capacité de la France, pour notre crédibilité comme nation et comme État.
Nous avons ensuite fait adopter des textes importants comme la loi d’orientation agricole, la loi d’urgence pour Mayotte, la loi sur le narcotrafic : en tout, 21 textes différents.
Mais pendant ces quelques semaines, l’ouragan en marche sur la planète depuis le 24 février 2022, date de l’agression contre l’Ukraine indépendante et souveraine par la Russie de Vladimir Poutine, l’une des armées les plus puissantes de la planète, s’est dramatiquement aggravé. La guerre ne s’est pas calmée, les exactions ont continué, la mort a frappé des milliers de civils et de militaires supplémentaires.
À ses confins orientaux, l’Europe se sent menacée dans son intégrité. Mais surtout comme si la guerre ne suffisait pas, un tsunami de déstabilisation est venu chambouler la planète.
Ce tsunami est d’abord stratégique. Le monde ébahi a vécu en direct un renversement des alliances que nul ne pouvait imaginer. Comme dans une série télévisée, en direct du bureau ovale de la maison blanche, le Président des États-Unis a intimé l’ordre à son allié agressé, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky d’avoir à se rendre sans délai aux exigences de son agresseur, c’est-à-dire de renoncer à la liberté et à la souveraineté de son pays, sous la menace de se voir privé de toute aide militaire. Abandon et intimidation, entre alliés !
Les États-Unis étaient jusqu’à ce jour le pays pivot de l’alliance des nations libres. Il était le pays qui accueille sur son sol le siège des Nations-Unies, la première économie du monde, membre essentiel du Conseil de Sécurité, garant du Droit entre les nations. Que cette nation et cette puissance, un des socles de l’ordre mondial, puisse en un instant passer du côté des agresseurs, pour le monde qu’on disait « libre », c’est un coup de théâtre, un coup de semonce, qui ruine notre vision fondamentale du monde. 
Jusque-là, l’Occident, le continent européen et le continent américain, du Canada à de grands pans de l’Amérique Latine, et leurs alliés en Asie, le Japon, la Corée du Sud, tous aussi différents qu’ils puissent être, étaient réunis autour de l’idée fondatrice des libertés et du Droit. Et à leur tête, croyaient-ils, marchaient les États- Unis d’Amérique. C’est cette vision du monde qui s’est trouvée ruinée en un instant, dans l’espace de quelques semaines.
Et comme si cela ne suffisait pas, ce tremblement de terre suivi de tant de dégâts géopolitiques et moraux, s’est doublé d’une réplique de terrible puissance, celle-là dans le domaine de l’économie, des échanges et du commerce. Le président des États-Unis a déclenché un cyclone dont les conséquences ne cesseront pas de sitôt. 
En donnant le signal de départ d’une guerre commerciale planétaire, sans avertissement, du jour au lendemain, frappant d’inimaginables droits de douane les échanges entre les Etats-Unis et leurs concurrents chinois et très vite leurs plus proches alliés, les obligeant à des mesures de rétorsion en elles-mêmes dangereuses, avant des volte-face imprévisibles, des allers et des retours, ce cyclone, en quelques jours a jeté à bas le cadre même, les fondations et la charpente de notre vie économique mondiale.
Les conséquences de cet épisode seront nécessairement de long terme. Car l’économie fonctionne sur deux principes, tous les deux atteints par la décision de Donald Trump : la confiance dans un certain nombre de règles intangibles connues de tous et l’idée que le progrès économique traverse les frontières pour le mieux-être de tous, consommateurs et producteurs.
Si ces deux principes sont respectés, l’avenir est relativement lisible, on peut anticiper, investir, prendre des risques. C’est cela qui s’est effondré et la confiance, qui considère que l’avenir est relativement garanti, cette confiance une fois jetée à terre par le cyclone ne se reconstruit pas d’un claquement de doigts.
Voilà le paysage désormais. Voilà le paysage tourmenté dans lequel se dresse la montagne de difficultés que notre pays doit affronter, et à laquelle se heurtent les responsables politiques, majorité après majorité, alternance après alternance, gouvernement après gouvernement, sans jamais trouver de réponse. Notre conviction est que seule une prise de conscience de nos concitoyens, seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée. Rien ne serait possible sans leur soutien.  Et leur soutien ne viendra que de leur pleine information.
Lénine et Trotski, que je ne cite pas tous les jours, le disaient déjà avec la même formule : « seule la vérité est révolutionnaire ! ». Je suis plus près de Pierre Mendès France, qui s’adressant aux parlementaires en 1953 leur disait : « parler le langage de la vérité, c’est le propre des véritables optimistes, et je suis optimiste, moi qui pense que ce pays accepte la vérité, qu’il est prêt à prendre la résolution inflexible de guérir, et qu’alors il guérira ». 
Nous devons prendre conscience de la gravité de la situation, en écartant comme nos pires ennemis la peur et la tentation du découragement. Ce temps du constat, loin d’être un frein à l’action, est donc dans mon esprit le temps de la mobilisation.
Si l’on veut prendre la mesure de la situation de notre pays telle que la ressentent les Français eux-mêmes, la première considération est celle du manque de moyens financiers auquel nous sommes exposés tant pour l’action publique que pour la vie personnelle.
Pas assez de moyens pour les services publics, pas assez de ressources pour la vie personnelle ou la vie du foyer.
Y a-t-il une explication certaine et que nous pourrions partager ? La réponse est oui.
La première explication est simple, et pourtant trop souvent ignorée. Nous n’avons pas assez de ressources parce que notre pays ne produit pas assez. Nous manquons de ressources parce que nous ne produisons pas assez pour les créer.
Si l’on veut mesurer ce déséquilibre, il est facile de regarder la différence de production par habitant entre notre pays et ses principaux voisins de même niveau de développement. Le produit intérieur par habitant est inférieur en France à celui de l’Allemagne de 10 à 15 % selon les années. Il est inférieur à celui des Pays-Bas de presque 25 %. Il est inférieur à celui des États-Unis de 30 %.
Si notre production par habitant était dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n'aurions plus de déficit budgétaire, et nos concitoyens qui gagnent quelque 2000 € par mois, approcheraient les 2500 €, et cela changerait notre vie et la leur. 
Nous ne produisons pas assez et il n'y a aucune raison acceptable pour un tel retard. Il suffit d'examiner les résultats de notre commerce extérieur. Nous sommes le seul pays de notre niveau dans l'Union européenne qui accumule un tel déficit commercial. 
Alors qu'en l'an 2000 la France avait un solde commercial équilibré, nous avons aujourd'hui un déficit commercial qui s'élève à 100 milliards par an. Sur ces 100 milliards, 40 nous sont imposés, c'est notre déficit sur le poste hydrocarbures. 
Mais bien d'autres postes sont améliorables : il est impératif de réduire nos dépendances, agricoles, industrielles, intellectuelles, soit en produisant davantage ce que nous achetons, soit en modifiant nos modes de consommation. Le grand domaine de la décarbonation de nos usages et l'électrification doivent par exemple nous aider à réduire notre dépendance aux hydrocarbures importés. 
Le commerce extérieur offre de la crise de notre appareil productif une photographie cruelle. Cette situation est d'autant plus paradoxale que nous avons les capacités de produire les réussites les plus exigeantes, des fusées, des satellites, les meilleurs avions du monde, idem pour les hélicoptères, des navires, des sous-marins, des centrales nucléaires, des voitures de qualité, des trains remarquables, que nous avons des chercheurs et des entreprises de pointe dans le secteur de l'intelligence artificielle, des logiciels, de l'algorithmique, de la robotique, mais aussi dans le domaine chimique ou pharmaceutique. Nous sommes leaders dans des productions agricoles que le monde nous envie, les grands vins, les champagnes, les cognacs et les armagnacs, les spiritueux en général. Dans tous ces domaines, nous maîtrisons le haut de la pyramide, ce qui est le plus difficile, ce qui est inatteignable, mais nous sommes presque totalement absents de la base des produits industriels et agricoles que consomment les Français.
La politique de retour de la production et de réindustrialisation, si l'on veut s'y engager avec l'énergie nécessaire, doit devenir une obsession pour notre nation tout entière et un principe d'organisation de notre économie. 
Et nous avons besoin, ai-je besoin de le rappeler, d'une Europe unie et puissante, pour garantir que les conditions de production et de commerce seront équitables. Pour écarter le dumping qui constitue une menace létale. Seuls dans le monde de puissances sans scrupule, nous serions réduits à la dernière impuissance. Nous sommes avec nos productions une puissance exportatrice, et l'on voit comme les dernières crispations sont pour nous menaçantes ! 
Parmi les domaines qui commandent la production, il y a le travail. Le travail n'est pas pour nous seulement un facteur de production. Il est aussi, et autant, facteur d'équilibre et d'épanouissement personnel. Mais du point de vue de la société, l'exclusion du travail est un malheur. Et cette exclusion se concentre sur les juniors et les seniors. C'est l'explication brute du taux d'emploi trop faible chez les travailleurs français. 
La deuxième grande série d'explications de nos difficultés est que nous n'avons pas assez de ressources parce que nous dépensons trop par rapport à nos recettes. Nous sommes le pays du monde qui dépense le plus d'argent public (57 % du PIB contre 50 % de recettes). Et pourtant la France est loin d'être en haut du classement des pays de l'OCDE pour le niveau de vie (16ème position pour le PIB par tête en 2022), le taux de chômage (30ème position), les inégalités (12ème position). 
Une politique de rééquilibrage des dépenses publiques est possible comme le montrent les comparaisons internationales. Beaucoup de pays, plus développés que nous du point de vue de l'épanouissement de leurs citoyens, de l'éducation, de la santé, ont fortement réduit leurs dépenses publiques lorsqu'elles ont été menacées de déséquilibre. Le Canada, la Suède, les Pays-Bas, ont réussi à les maîtriser, alors qu'elles ne cessaient d'augmenter chez nous. Et ce qui est frappant, c'est que les habitants de ces pays où les efforts de rééquilibrage ont été conduits, sont précisément ceux qui se déclarent les plus heureux dans les comparaisons internationales, alors que 64 % des Français dans un sondage récent s'affirment pessimistes quant à l'avenir de leur pays. 
Ce constat a une signification précise : l'excès de dépense publique ne fait pas le bonheur des peuples ! Nos dépenses sont les plus lourdes de tous les pays du monde, mais elles n'ont pas l'efficacité à laquelle nos concitoyens devraient avoir droit ! Ils n'en ont pas pour leur argent ! 
Alors, comment rééquilibrer ? Deux solutions de facilité ne peuvent plus être choisies, car elles sont intenables. La première solution serait de penser que si l'État n'a plus assez d'argent dans ses caisses, il lui suffit d'augmenter les prélèvements. Raisonnement qui paraît simple, mais qui est intenable. Car la France est déjà le pays qui détient le taux de prélèvements obligatoires, d'impôts et de taxes de toutes natures, le plus élevé dans le monde. En 2024, le taux de prélèvements obligatoires s'établit à près de 43 % du produit intérieur. Les prélèvements en Allemagne sont autour de six points de moins. Si nous choisissions de continuer de les augmenter, c'est notre pays qui au bout du compte en souffrirait. C'est devenu presque une loi universelle, plus l'impôt est lourd, plus les contribuables se dérobent et moins les investisseurs s'engagent. 
La deuxième solution de facilité serait d'emprunter. C'est ce que nous faisons depuis des décennies. Nous nous trouvons aujourd'hui au bord d'une situation de surendettement intenable. La comparaison avec notre voisin allemand est à cet égard très frappante : quand la zone euro a été créée, à la fin des années 90, l'Allemagne et la France avaient une dette similaire, autour de 60 % du produit intérieur. Et puis les trajectoires ont gravement divergé : aujourd'hui, la dette de l'Allemagne se trouve toujours aux environs de 60 % du PIB, alors qu'en France elle a dépassé les 110 %, 3300 milliards d'euros exactement. Notre dette, c'est plus d'une année de la totalité de ce que notre pays a produit, dans toutes ses activités agricoles, industrielles, intellectuelles, dans la santé ou dans le soin. La situation d'endettement de la France est telle que c'est comme si chaque Français, quel que soit son âge, devait à sa banque près de 50 000 €. 200 000 € pour une famille de quatre personnes. 
Or plus notre dette s'accroît, dans un contexte où les taux d'intérêt progressent, plus le remboursement de cette dette pèse dans notre budget annuel. Ce qu'on appelle la charge de la dette, l'ensemble des dépenses des administrations publiques consacrées au paiement des intérêts de cette dette, cette année de 62 milliards, est d'ores et déjà similaire au montant des crédits consacrés à notre défense (62 milliards), ou à l'éducation (62,9 hors pensions de retraite des enseignants). Et ce budget est parti presqu'inexorablement pour atteindre 100 milliards d'euros en 2029. Cette fatalité du surendettement est inacceptable, non pas qu'elle ne serait pas agréable, mais au sens plein que nous ne pouvons pas en supporter durablement la charge ! 
À l'heure où le contexte géopolitique devrait nous obliger à investir dans notre défense et dans notre recherche, nous ne pouvons pas nous saigner aux quatre veines chaque année pour rembourser nos dettes passées plutôt que de préparer l'avenir. Une telle situation menace gravement notre indépendance. 
Tout abaissement de la notation de la dette de la France par les agences de notation, dont vous connaissez le nom, Standard & Poors, Moody's, Fitch, entraînerait une augmentation des taux d'intérêt et donc une augmentation plus forte encore de la charge de remboursement que cette dette impose au pays. C'est un cercle vicieux, un piège dangereux, potentiellement irréversible qu'il convient d'identifier et dont nous devons partager la pleine connaissance avec les Français. Ce risque est politiquement insoutenable. Mais plus profondément encore, il est moralement inacceptable. 
Quand on parle de morale en politique, on juge souvent les conséquences présentes des actions menées par les responsables politiques. Mais on devrait aussi juger les conséquences futures de leurs actions, car la responsabilité de toute femme ou tout homme politique s'étend aux générations à venir. Voulons-nous leur transmettre un héritage grevé de dettes ? Quand vous héritez à titre personnel d'un patrimoine trop endetté, vous avez toujours la possibilité d'y renoncer. C'est la loi qui régit les héritages familiaux. Mais l'héritage national n'est pas récusable. Les salariés d'aujourd'hui, pas plus que nos enfants et nos petits-enfants, n'auront aucune possibilité de refuser la charge de la nation qu'on leur aura laissée. Il est moralement insoutenable de faire supporter aux générations de travailleurs actuelles et futures nos dépenses de tous les jours. 
Il y a pourtant une bonne dette, à côté d'une mauvaise. La dette légitime et utile, c'est celle qui permet de financer des investissements porteurs d'avenir, les écoles, les universités, les voies de chemin de fer - , mais ce n'est pas cette dette que nous avons privilégiée. Nous aurions dû investir dans la recherche, dans l'innovation. Nous avons préféré la dette de facilité qui finance le train de vie quotidien, nos feuilles de maladie d'aujourd'hui, les déficits de fonctionnement et les dépenses courantes. 
Si nous avons les yeux ouverts, nous devons constater qu'en fait nous n'avons pas le choix, nous devons agir. Nous devons agir avec résolution mais aussi dans le respect de ce que nous sommes, de notre modèle social et de notre République décentralisée. Nous devons agir pour garantir la survie de notre modèle social, ce modèle unique de solidarité qui se décline dans le domaine de l'éducation, de la santé ou de l'emploi. 
Notre modèle social fait partie de notre identité française : chaque Français sait qu'il peut compter sur les autres, sur ses concitoyens, sur ses voisins au sens large, pour faire face aux accidents de la vie. Enfants, adolescents, actifs, retraités : à tout âge de la vie la solidarité nationale s'exerce. Et elle s'exprime dans tous les champs de la vie, dans la sphère familiale aussi bien que dans la sphère professionnelle. C'est notre modèle de société, inséparable de notre modèle national depuis le Conseil national de la résistance. 
Mais nous savons aussi que notre système doit connaître des évolutions, et même des révolutions, afin d'affronter le plus grave des défis à venir, le défi démographique. L'effondrement de la natalité, le vieillissement de notre population nous obligeront à ajuster et même à réinventer notre système de protection collective, qui repose en fait sur une pyramide des âges équilibrée, afin de garantir la pérennité et la générosité de notre contrat social. 
Nous devons également agir en restant fidèles à notre organisation décentralisée, en préservant l'autonomie des collectivités locales. Ce sont elles qui portent une grande part de l'investissement de notre pays, beaucoup plus que l'État. 70 % de l'investissement de notre pays est porté par les collectivités locales. Le bâtiment, les travaux publics, l'équipement de nos villes, l'implantation d'entreprises, le soutien aux associations : sans la présence active des collectivités, tous ces secteurs d'activité, tous ces acteurs essentiels de notre tissu économique et social ne pourraient tenir. Et elles se révèlent d'autant plus indispensables aujourd'hui que de très nombreux enjeux sont territoriaux. Je pense à la santé notamment, et à la question urgente des déserts médicaux sur laquelle le Gouvernement travaille pour apporter, avant la fin avril, des réponses efficaces, immédiates et concrètes. Je pourrais aussi citer le logement ou les transports. Il en va de la défense du premier terme de notre devise, « l'égalité », mais aussi du troisième « la fraternité », car c'est la cohésion nationale qui est ici en jeu. 
C'est dans ce cadre, en prenant appui sur la prise de conscience des citoyens de la réalité de la situation du pays, que le gouvernement choisit les quatre orientations de son action, qui seront, pour reprendre l'image de notre Himalaya, quatre voies d'ascension : 
Premièrement, notre indépendance en matière de sécurité et de défense. Nous ne pouvons pas être pris en défaut du point de vue de notre sécurité. Devant le gigantesque effort d'armement de la Russie, le gigantesque effort d'armement de la Chine, le pas de côté des États-Unis, certes dotés de la première armée au monde mais ne considérant plus que l'Europe soit pour l'avenir leur priorité de défense, l'Union européenne a le devoir impérieux de construire une défense autonome ! Cette défense autonome doit être le résultat d'un immense effort commun, nécessaire de la part des autres pays européens, et d'abord de nos partenaires allemands, et aussi d'un effort français renforcé. Le gouvernement affirme donc ses choix pour répondre à l'effort nécessaire : respecter les engagements pris dans le cadre de la loi de programmation (50,4 milliards cette année), prendre notre part de la remise à niveau en tenant compte des efforts que la France a déjà consentis (par exemple pour notre force de dissuasion) ce qui signifie un effort de quelque 3 milliards supplémentaires l'année prochaine, être présents au rendez-vous de la garantie de sécurité de nos alliés ukrainiens, si un accord équilibré était signé, ce qui est loin d'être garanti. Cette question de la sécurité collective est un défi. Notre continent tout entier, à la seule exception de la France, s'en était remis pour sa sécurité aux États-Unis, les yeux fermés. Nous savons aujourd'hui ce qu'il en est, et combien les avertissements du Général de Gaulle sur le « tout peut arriver » étaient fondés. Il est de notre responsabilité de faire face comme la France n'a hélas pas su le faire à temps dans les années 30 et comme au contraire cela fut fait dans les années 60. À chaque génération son rendez-vous d'indépendance et de sécurité pour notre pays, mais cette fois l'échelle est celle de l'Union européenne tout entière. 
Deuxième choix, le refus du surendettement : la trajectoire budgétaire définie pour 2025 et 2026 doit être maintenue, en gardant l'objectif d'un retour aux 3% de déficit en 2029. Contrairement à ce que l'on a beaucoup entendu dire, ce chiffre des 3% n'est pas un chiffre au doigt mouillé. 3 % c'est le seuil en-deçà duquel la dette n'augmente plus. Baisser les déficits, nous-mêmes avons su le faire à partir de 2017 : avant le Covid, nous avions réussi à réduire notre déficit dans les dépenses sociales. Nous étions alors remontés des profondeurs en repassant la barre des 3% de déficit. Mais la succession des crises – la crise sociale des gilets jaunes, la crise sanitaire du Covid, la crise géopolitique liée à la guerre en Ukraine et qui a entraîné une flambée des prix de l'énergie, un épisode d'inflation, et aujourd'hui la crise de confiance stratégique, industrielle et commerciale avec les États-Unis- nous a fait perdre pied. Nous devons nous rétablir. 
Troisième choix, la refondation de l'action publique : nous ne pouvons pas accepter que la France soit le pays où l'on dépense le plus d'argent public, où l'on prélève le plus d'impôts, de taxes diverses et de cotisations, et que pourtant les Français s'accordent unanimement à constater que l'action publique ne marche pas. Pour beaucoup d'entre eux, la frontière entre action et inaction publique est devenue trouble. Le gouvernement a engagé une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations. Le 21 février dernier, j'ai réuni tous les ministres, tous les directeurs d'administration centrale, des représentants des préfets de région et de département, et nous avons lancé la première étape de cette refondation : demander à chaque administration une formulation claire des missions dont elle a la charge, afin que puissent être vérifiée la pertinence de ces missions et identifiés les doublons et les redondances. L'étape suivante sera celle de l'évaluation de l'exécution de ces missions, et c'est pourquoi j'ai pris l'initiative de transmettre ce document pour appréciation aux commissions parlementaires. 
Enfin, ces trois choix ne seront pas suivis d'effet si nous ne garantissons pas la vitalité économique de notre pays. La bonne santé de notre société passe par des choix politiques qui encouragent et aident l'activité économique, pour que la France soit une terre attractive d'investissement, d'emploi, tournée vers l'innovation et la production. Depuis 2017, notre pays a réussi à retrouver un élan : alors que nous avions perdu 900 000 emplois industriels en 20 ans, 130 000 emplois ont été créés. Notre industrie a su se renouveler et s'emparer de sujets d'avenir, en prenant en compte les défis écologiques. Cela passe par l'innovation : nous avons vérifié la semaine dernière que dans le cadre du programme d'investissement France 2030, 15 milliards allaient pouvoir financer des projets innovants. Cela passe par la simplification : ni l'administration ni la bureaucratie ni les normes ne devraient constituer des obstacles à l'activité économique. Ce travail de levée d'obstacles nous allons le conduire avec les intéressés eux-mêmes, entreprises, artisans, familles elles-mêmes. Cela passe par la formation aux métiers d'avenir et l'acquisition et le renforcement des compétences. Je sais que le contexte actuel est difficile pour de nombreuses entreprises, de nombreux sites, de nombreux emplois. Le protectionnisme américain nous fait perdre des débouchés, il les fait aussi perdre à la Chine, qui dès lors se réoriente vers le marché européen. Sans parler des prix de l'énergie, qui sont nettement plus élevés en Europe qu'aux États-Unis. La question première de la reconstitution de notre base productive, du redressement de nos productions (industrie, énergie, agriculture), filière par filière, est un défi de plus en plus difficile à relever, mais de plus en plus nécessaire aussi. 
J'ai la conviction que la démocratie sociale doit prendre sa part dans la résolution de ces problèmes. L'exigence de redressement du pays doit se faire avec un sentiment de justice, qui garantisse l'adhésion de tous. C'est toute notre société qui doit participer au mouvement nécessaire pour regagner notre indépendance et notre souveraineté.
L'exercice de vérité que nous faisons ce matin est essentiel, ou devrais-je plutôt dire l'épreuve de vérité tant les constats dressés nous font prendre conscience des déséquilibres que notre pays traîne depuis des décennies. Ces constats et ces déséquilibres, ils sont objectifs. Aucun des éléments que nous avons partagés, aucun des chiffres avancés n'est une opinion ou une interprétation. Ils sont des faits. Tous sont officiels. Ils sont le constat de notre situation même. C'est pourquoi nous abordons ce constat et nous exprimons cette détermination avec humilité. Nous avons une conscience aiguë de la difficulté de la situation. Mais il serait lâche et irresponsable de fermer les yeux, de pousser la poussière sous le tapis, de faire semblant. Ce n'est pas notre choix. 
J'ajoute une chose : aucun gouvernement, ni le nôtre, ni ceux qui viendront après nous, ne pourra éluder cette question ! C'est de la survie de notre pays qu'il s'agit, de son indépendance, de sa liberté, de son équilibre et de sa paix civile. Et c'est à quoi, Mesdames et Messieurs, nous avons décidé de ne pas manquer ! Et enfin une dernière conviction : tous ces défis, sans exception, nous pouvons les relever. Les capacités de notre nation, elles sont plus puissantes qu'aucune de celles des pays qui sont nos partenaires. Il y a des continents d'énergie qui ne demandent qu'à s'exprimer. Il suffit que nous nous libérions des pesanteurs et des entraves qui nous emprisonnent. C'est ce mouvement de libération que nous avons entrepris ce matin. 

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Déclaration lors du Conseil européen des Affaires étrangères] Ce week-end, l'horreur en Ukraine a atteint son apogée avec le massacre du dimanche des rameaux. À Soumy dans le nord-est du pays, les populations civiles innocentes ont été prises pour cible à deux reprises par les missiles de Vladimir Poutine. C'est la démonstration, s'il en fallait encore une, du mépris de Vladimir Poutine pour les populations civiles et pour le droit de la guerre. Je rappelle que Vladimir Poutine est toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. C'est la démonstration également de ses intentions véritables. Alors que l'Ukraine a depuis plus d'un mois maintenant consenti à un cessez-le-feu, de toute évidence, Vladimir Poutine n'a aucune intention de cheminer dans cette direction. Il faut donc l'y contraindre, et c'est pourquoi j'appelle l'Union européenne à prendre les sanctions les plus lourdes à l'encontre de la Russie pour asphyxier son économie et l'empêcher d'alimenter son effort de guerre. Je crois que les Etats-Unis qui se sont beaucoup investis pour parvenir à un cessez-le-feu - et Donald Trump lui-même y a consacré beaucoup de temps et d'énergie - peuvent également, par des sanctions qui sont prêtes, forcer, contraindre Vladimir Poutine à s'asseoir à la table des négociations.
À Gaza, la situation est plus dramatique que jamais. L'aide humanitaire n'accède plus à l'enclave depuis plus d'un mois maintenant. Il faut revenir au cessez-le-feu, permettre l'accès sans entrave de l'aide humanitaire et libérer les otages du Hamas. C'est alors que pourront s'engager les discussions sur la base du plan qui a été préparé par les pays arabes pour la reconstruction, la gouvernance et la sécurité à Gaza, et pour ensuite s'engager vers une solution politique car il n'y a pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien. Solution politique qui est l'objet de la conférence des Nations-Unies, présidée par la France et l'Arabie Saoudite, qui vise à préserver, à installer sur les rails la solution à deux Etats, avec des reconnaissances collectives et réciproques, permettant au peuple israélien et au peuple palestinien de vivre côte à côte, en paix et en sécurité.
En Iran, nous adoptons aujourd'hui un train de sanctions à l'encontre des responsables de la politique d'otages d'Etat. C'est la demande que j'avais formulée lors du dernier Conseil des Affaires étrangères. Je suis heureux que nous puissions prendre ces sanctions aujourd'hui à l'encontre de sept personnes et de deux entités, dont la prison de Shiraz. Il était temps, car les conditions dans lesquelles certains de compatriotes français-européens sont détenus sont indignes et assimilables en droit international de la torture, et sont privés pour certains d'entre eux de la protection consulaire. C'est la raison pour laquelle j'ai annoncé que la France porterait plainte devant la Cour internationale de Justice pour violation de la protection consulaire. Et j'ai rappelé à tous nos compatriotes d'éviter de se rendre en Iran et à ceux qui sont de passage à rentrer dans les plus brefs délais. Dans le même temps, les Etats-Unis ont engagé une discussion ce week-end avec l'Iran. Nous accueillons cette démarche très favorablement, mais nous serons vigilants, avec nos amis et partenaires britanniques et allemands, à ce que les négociations qui pourraient s'engager soient bien conformes à nos intérêts de sécurité s'agissant du programme nucléaire iranien qui présente pour le territoire français et le territoire européen une menace significative. Nous attendons dans quelques semaines le rapport du directeur général de l'AIEA qui doit faire la démonstration, ou en tout cas qui doit faire état, de l'avancée de ce programme.
S'agissant de l'Azerbaïdjan, je suis très préoccupé par la montée des tensions à la frontière. Je souhaite que la mission européenne déployée sur place puisse se démultiplier pour être en capacité d'observer et de contenir ces tensions. Le traité de paix doit désormais être signé et les détenus arbitraires, les prisonniers, doivent être libérés. C'est dans ce sens que je me suis exprimé la semaine dernière.
Je terminerai avec la situation dans les Balkans qui a fait l'objet de discussion hier soir et sur lesquels nous reviendrons aujourd'hui pour nous mobiliser afin que cette région, qui est au cœur de l'Union européenne et vers laquelle nous voulons exporter notre stabilité plutôt que d'importer son instabilité. Tous nos efforts doivent converger pour amener la stabilité et une forme d'apaisement malgré les tensions qui ont émergé ces derniers jours.

> [Algérie] D'abord, quelle est la situation ? D'une part, il y a le dialogue qu'on a voulu réinitier avec l'Algérie. On a mis tous les sujets sur la table, y compris les plus irritants. Et puis de l'autre, il y a une procédure judiciaire indépendante, une enquête qui vise trois ressortissants algériens qui sont soupçonnés de faits graves sur le territoire national. (…)
Les autorités algériennes ont décidé de réagir à cette procédure judiciaire indépendante en expulsant 12 fonctionnaires français. C'est une décision qui est très regrettable. Ce ne sera pas sans conséquences, et cela compromet le dialogue que nous avions réamorcé. Si l'Algérie persiste à vouloir expulser ces 12 fonctionnaires français, qui avaient 48 heures pour quitter le territoire algérien, alors oui, nous n'aurions d'autres choix que de prendre des mesures similaires. (…) Bruno Retailleau n'a rien à voir avec cette affaire judiciaire, la Justice est indépendante.

> Boualem Sansal n’a pas à faire les frais de problèmes entre les gouvernements. J’ose croire, étant donné son état de santé et sa situation, à un geste d’humanité de la part des autorités algériennes.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Ce massacre du dimanche des Rameaux à Soumy, où je me suis rendu il y a quelques mois, démontre, s'il en était besoin, que la cruauté de Vladimir Poutine n'a pas de limite. (…)
Il faut contraindre la Russie à cesser le feu en asphyxiant son économie de guerre. (…)
Et malgré tous les efforts des Américains, malgré toutes les promesses de Vladimir Poutine, la Russie continue ses crimes de guerre et ses agressions.

> [Soudan] La crise humanitaire la plus grave du monde. On en parle moins, et pourtant, ça fait deux ans maintenant que cette guerre a provoqué au Soudan la crise humanitaire la plus grave du monde.
Nous apporterons un soutien financier à hauteur de 50 millions d’euros.

> Sur ma proposition, neuf individus et entités iraniens responsables de la politique d'otages d'Etat, y compris la prison de Chiraz, sont frappés par des sanctions européennes à compter d'aujourd'hui.
Je ne ménagerai aucun effort pour obtenir la libération de nos compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris retenus otages dans des conditions indignes.
Face au refus par les autorités iraniennes des visites consulaires auxquelles nos deux compatriotes ont droit, la France portera plainte devant la Cour internationale de justice.
J'invite les ressortissants français à ne pas se rendre en Iran, et ceux qui y sont de passage à repartir au plus vite.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> L’Osiris II est le bras armé de mon ministère dans l’océan Indien. Contrôles de la pêche illégale, surveillance de l’espace maritime, saisies allant des filets de pêches aux navires entiers… Nos eaux françaises et la biodiversité qu’elles abritent sont en sécurité grâce à lui et son équipage. Je ne cesse de le répéter : la mer est un enjeu stratégique majeur, dans un contexte géopolitique difficile. Un levier de la puissance française, 2ème espace maritime mondial grâce aux Outre-mer.

> La France et l’Europe sont exemplaires en matière d’application des mesures de régulation de pêche décidées au niveau de la Commission thonière. Ce n’est pas le cas de tous les pays ! L’enjeu, c’est de s’appuyer sur une évaluation scientifique des espèces, pour ajuster les efforts de pêche si besoin. Notre objectif : que la pêche reste durable pour les années à venir.

> La concurrence illégale est insupportable pour nos pêcheurs. Les Guyanais sont particulièrement touchés, mais le phénomène prospère aussi dans l’océan Indien. En renforçant les contrôles dans les zones de pêche, y compris en haute mer, je veux que l’on puisse arraisonner les bateaux qui pêchent illégalement. Je veux aussi systématiser les inspections dès l’arrivée des navires au port : c’est le principe de l’accord relatif aux mesures de l’État du port. Je travaille à ce qu’un maximum de pays le mette en œuvre !

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> La France est aux avant-postes pour protéger nos enfants face aux millions de contenus pornographiques accessibles en quelques clics. Ces contenus détruisent nos enfants, nos adolescents. En France, c'est simple : si les sites ne vérifient pas l'âge des utilisateurs, ils seront bannis. C'est notre loi.

> Il n'y a pas d'accommodements raisonnables. Ils sont déjà déraisonnables. Il ne faut rien céder, rien laisser passer et tenir sur nos principes universalistes. C'est cette idée de la France que nous devons défendre.

> La laïcité est une promesse. Une promesse de liberté et une condition de notre émancipation. Elle est tout sauf une oppression.

> Les petites lâchetés successives deviennent de grandes complicités. Les Justes ont sauvé nos compatriotes juifs. Et ils ont sauvé notre honneur. Qu'ils soient honorés partout où ils ont œuvré.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> La question des travailleurs expérimentés est un enjeu majeur dans notre pays. Ne parlons plus de « seniors ». Nous avons progressé sur le taux d’activité des 55 à 59 ans mais il chute dès 60 ans - un gâchis tant au niveau individuel que national.
L’accord national interprofessionnel (ANI) de novembre dernier repose sur 3 leviers :
- Un contrat de valorisation de l’expérience : un CDI dédié aux 60+ pour faciliter leur recrutement
- Une responsabilisation accrue des entreprises et branches professionnelles
- Un bilan de mi-carrière dès 45 ans sur compétences et conditions de travail.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Les Français voient d'une part des déserts médicaux, et d'autre part des gaspillages.

> Pour 2026, la cible c'est 4,6 % de déficit, et pour y arriver il faut un effort de 40 milliards.

> En 2025, il n'y a pas de stratégie qui augmente les impôts ; en 2026, il n'y a pas de stratégie qui augmente les impôts des Français des classes populaires et moyennes.

> Les entreprises sont libres, mais elles ont aussi besoin de notre protection. On joue en équipe.

> [guerre commerciale Etats-Unis/Chine] On doit être prêts à ce que quoi qu'il arrive, la France puisse faire face à ses priorités.

> [Réduire la dette publique] Si nous étions un ménage, nous sommes en train de décrire une situation où on pourrait passer de 100 euros de dépenses à 94 euros de dépenses. (…)
Le but, ce ne sont pas les finances publiques, le but, ce ne sont pas les chiffres, ce sont nos marges de manœuvre, notre capacité à rester un pays puissant, un pays souverain.

> A compter de ce jour, 40 millions de foyers fiscaux vont pouvoir déclarer leurs revenus 2024. Cette campagne de déclaration, c’est aussi un moment démocratique. Parce que derrière chaque ligne de la déclaration de revenus, il y a un choix collectif. Ce que nous voulons financer, ce que nous protégeons, ce que nous valorisons. Depuis 7 ans, notre choix politique est clair : baisser les impôts pour celles et ceux qui travaillent, renforcer les services publics, et faire contribuer plus justement ceux qui en ont les moyens. Nous avons tenu bon sur cette ligne et nous continuerons à mon arrivée dans ce bureau, c’est le premier engagement que j’ai pris : pas d’augmentation d’impôt pour les classes moyennes et populaires. Cet engagement je l’ai tenu.

> Je voudrais ensuite insister sur le civisme fiscal comme dimension essentielle de notre pacte social. Sur les plus de 40M de foyers fiscaux, près de la moitié paye effectivement cet impôt. Pour autant, l’autre moitié n’en est pas dispensée. Tous les Français contribuent effectivement aux charges publiques, soit lorsqu’ils consomment et qu’ils s’acquittent alors de la TVA, soit lorsqu’ils payent la CSG qui est versée par tous les bénéficiaires de revenus. C’est aussi pour cela que nous devons continuer à rendre l’impôt plus compréhensible et plus juste. Quand un Français paie 1 000 euros d’impôt, il doit savoir à quoi ils servent.
Le consentement à l’impôt repose sur cette transparence du financement de nos services publics. C’est le sens de la plateforme « À quoi servent mes impôts » sur le site economie.gouv.fr. C’est aussi une exigence démocratique : l’argent public n’existe pas, c’est l’argent des Français, il est donc légitime qu’ils sachent précisément où il va. L’impôt sur le revenu, qui représente près de 80 Md€ de recettes fiscales, permet aussi d’assurer une politique de redistribution en direction des classes moyennes, grâce à des crédits d’impôt et à des réductions d’impôts qui représentent 18 Md€ soit près de 23 % des recettes de l’IR. C’est un montant considérable qui illustre l’ampleur de l’effort de la Nation en faveur de nos concitoyens.
Cet effort se manifeste aussi par la revalorisation du barème de l’IR de 1,8 %, qui permet de préserver le pouvoir d’achat des ménages en les protégeant contre l’inflation. C’est une autre manière d’agir pour le pouvoir d’achat, sans effets d’annonce. Nous le faisons par des mécanismes justes, progressifs, efficaces.
Le Gouvernement de Michel Barnier avait par ailleurs souhaité introduire une contribution différentielle sur les hauts revenus, qui a été reprise dans la loi de finances pour 2025, au taux maximal de 4 % et fonction du revenu fiscal de référence. Les contribuables concernés devront verser un acompte en décembre 2025. Les modalités déclaratives et de paiement de cet acompte seront connues en septembre prochain.
Enfin dans ce contexte, la lutte contre la fraude doit être renforcée, et elle le sera avec la mise en place d’une nouvelle procédure simplifiée pour l’administration, qui permettra de mieux déjouer « à la source » les tentatives de fraude dès la déclaration de revenus, en évitant de verser des crédits d’impôts indus, et de mieux sanctionner les fraudeurs. Je rappelle que lors de la dernière campagne déclarative, les actions entreprises par les agents de la DGFiP ont permis de déjouer des tentatives des fraudes ou de corriger des erreurs pour un enjeu financier global de 151 M€, dont 134 M€ au profit de l’État et 17 M€ de correction d'erreurs à l'avantage des usagers.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Faire des économies est un enjeu de souveraineté. Quand vous avez une dette trop élevée, vous êtes dépendants des marchés financiers qui décident de vous prêter ou non. C'est un enjeu de protection et de maintien de la compétitivité et de l'emploi dans notre pays. (…)
Il n'y a pas de volonté de dramatiser. La France a une signature solide et il faut que ça reste solide. (...)
C'est en octobre [que se feront les arbitrages] mais pour poser un cadre et une méthode, je pense qu'il faut s'y prendre très tôt."

> La capitalisation n'est pas qu'une question pour les retraites, cela peut aussi servir au développement industriel.

> le RN a une approche sur les questions de l'énergie qui est en lien avec ses relations avec la Russie.

> La conversion de la centrale de Saint-Avold reflète notre méthode d’action :
- Coopérer avec les territoires et les salariés
- Mobiliser nos services pour rendre possible une reconversion ambitieuse
- Assumer un cadre législatif clair et opérationnel
Depuis ma prise de fonction, nous avons tenu un cap : celui d’une transition énergétique exigeante mais juste, construite avec les territoires. Notre responsabilité, c’est d’agir vite, bien, et en confiance avec les acteurs locaux. Cette méthode, nous continuerons à l’appliquer partout où l’industrie et la transition se rencontrent.

> La conversion de la centrale de Saint-Avold est bien plus qu’un projet industriel et énergétique : c’est l’aboutissement d’un travail important des salariés, des élus locaux, des parlementaires, de GazelEnergie et de l’Etat. Nous avons mené un combat collectif avec un objectif clair : assurer un avenir énergétique au site de Saint-Avold. Les résultats sont là : les conditions sont maintenant réunies pour que GazelEnergie puisse engager les investissements nécessaires à la décarbonation de la centrale et la préservation des emplois. Avec cette conversion, c’est une page qui se tourne. Et une nouvelle qui s’écrit : celle d’une transition énergétique juste, au service de nos territoires et de notre souveraineté énergétique.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme)
> L'Etat aide les enfants à partir en colonies de vacances avec le Pass colo Votre enfant est éligible, s’il est né en 2014 ou en 2013 (si non utilisé en 2024) et que votre quotient familial est inférieur ou égal à 1500€.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Montluc. Lieu de silence, lieu de souffrance. Lieu de mémoire maintenant restauré. Ici, les murs parlent. Ils murmurent les cris étouffés, les espoirs brisés, les combats menés. Entre 1943 et 1944, près de 10 000 femmes, hommes, enfants ont été enfermés dans cette prison : résistants, otages, internés politiques, juifs.
Le ministère des Armées a investi plus de 9 millions d’euros pour restaurer, sécuriser et préserver ce lieu chargé d’histoire.
Aujourd’hui, Montluc est plus accessible, plus lisible, plus vivant. Faire mémoire, ce n’est pas seulement restaurer des pierres. C’est faire vivre des récits. C’est refuser l’oubli. C’est transmettre, pour que jamais ne se referme le livre de celles et ceux qu’on a voulu effacer.
Merci à toutes celles et ceux qui ont rendu cela possible. Montluc est debout. Pour qu’on n’oublie jamais.

> Ils venaient du Portugal. Ils sont tombés ici, dans la vallée de la Lys, pour défendre notre Liberté. Il y a 107 ans, 8 000 soldats portugais faisaient face à l’enfer. Dans la boue, le froid et sous les obus, ils ont tenu bon. Leur sacrifice a permis la contre-offensive alliée. Aujourd’hui, aux côtés nous honorons leur courage et l’amitié scellée dans l’épreuve entre nos deux Nations. Comme le disait Emmanuel Macron:« Nous devons continuer à faire de l’Europe le rêve d’un continent qui a vécu un cauchemar. » À nous, aujourd’hui, d’être les gardiens de cette paix que les Européens ont bâtie au prix de leur vie.

> « J’ai deux amours, mon pays et Paris. » Mais Joséphine Baker a surtout donné sa vie pour un troisième : la Liberté. Il y a 50 ans, elle nous quittait. Militante indéfectible de la Ligue internationale contre l’antisémitisme dès 1938, officier de l’armée de l’air, infirmière de la Croix-Rouge…
Dès 1939, elle cache des messages dans ses partitions, des renseignements dans ses robes, et des résistants dans sa maison. Sa propriété devient un refuge, une cache, une antenne de la Résistance. Sur la ligne Maginot, elle donne des concerts mémorables pour soutenir le moral des troupes, alors que la Blitzkrieg effraie l’Europe. Elle reçoit la croix de Lorraine en or, des mains du général de Gaulle – l’insigne qu’elle aimait le plus. Et qu’elle vendra plus tard… pour reverser l’argent aux œuvres de la Résistance.
C’est ça, Joséphine. L’élégance du cœur. Le courage sans costume. Le patriotisme sans condition.
En 2021, Emmanuel Macron l’a faite entrer au Panthéon. Parce qu’elle a choisi la France. Et que la France, elle, ne l’oubliera jamais.

> Nous avons un devoir : permettre au militaire blessé de se rapprocher, autant que possible, de sa vie d’avant. Avec ce Village des blessés, ici à Fontainebleau, c’est ce que nous rendons possible.
Reprendre le sport, c’est déjà une première victoire sur la blessure. C’est un jalon essentiel sur le chemin de la reconstruction. Il y a un peu plus d’un an, nous posions ensemble la première pierre.
Aujourd’hui, aux côtés de ma collègue Marie Barsacq, ministre des Sports, j’ai l’honneur d’inaugurer ce lieu unique, pensé pour accompagner la reconstruction physique et psychique de nos blessés, dans un environnement humain, apaisé, familial.
Ce Village, c’est plus qu’un projet, c’est un message:
- à nos militaires blessés : nous sommes là, à vos côtés.
- à leurs familles : vous êtes, vous aussi, au cœur de notre engagement.
- à toute la société : celles et ceux qui ont sacrifié leur intégrité pour nous protéger méritent notre soutien sans faille.
Nous avons tenu parole. Longue vie au Village des blessés.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Ma méthode : Une approche participative et inclusive pour les quartiers populaires. En préparation du Comité interministériel des Villes, j’ai initié une démarche de consultation sans précédent, plaçant le dialogue et la co-construction au cœur de mon action. Pour transformer durablement les quartiers populaires, il est impératif d'écouter et de prendre en compte les expériences et les propositions de tous les acteurs concernés. Construisons ensemble des solutions concrètes et innovantes.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> Il faut toujours faire le choix de la croissance.

> Que les Insoumis disent qu'ils vont censurer, rien de nouveau sous le soleil, c'est un réflexe pavlovien, quel que soit le débat, le sujet (...) Je crois que la pire des erreurs dans la période que nous vivons serait l'instabilité politique.

> La dépense sociale est de loin la première dépense de notre pays. La Cour des comptes propose des recommandations et certaines sont souvent pertinentes. (…)
On peut respecter l'universalité d'accès aux soins et prendre en compte les capacités de chacun. (…) Il peut aussi y avoir des différences par rapport aux mutuelles complémentaires.

 

Autres ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Des établissements pénitentiaires font l’objet de tentatives d’intimidation allant de l’incendie de véhicules à des tirs à l’arme automatique. Je me rends sur place à Toulon pour soutenir les agents concernés. La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels. Elle est défiée et saura être ferme et courageuse.

> Le 31 juillet prochain, une première prison de haute sécurité sera créée et regroupera les détenus les plus dangereux, avec un régime de détention très strict.

> Il faut distinguer les détenus selon les prisons.

> Il faut de nouvelles places de prison car il y a une surpopulation carcérale. (…) Je lance la construction rapide de 3 000 places de prison en modulaire, livrables en quelques mois. Du concret et de l’efficace au ministère de la Justice, pour le bien de nos agents pénitentiaires, la dignité des détenus, mais surtout la sécurité des Français. (…) Des prisons moins chères, qui sont construites plus vite, où on met des gens peu dangereux, des prisons à taille humaine.

> [40 milliards d'économie pour le budget 2026] On ne fait pas des économies sans réformes sociales.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Les Français nous demandent de réduire la dette et d’assainir les finances publiques. C’est aujourd'hui leur troisième préoccupation, derrière la sécurité et le pouvoir d’achat. Pour y arriver, il faut d’abord savoir de quoi on parle et d’où l'on part. Aux côtés du Premier ministre, nous avons dressé ce matin un état des lieux précis de nos finances publiques, de notre compétitivité et de notre modèle social. Ce ne sont pas des opinions, ce sont des faits. Et c’est à partir de ces faits que nous construirons le budget 2026. Nous réunirons l’ensemble des parties prenantes et toutes les sensibilités politiques. Nous écouterons leurs propositions et leurs attentes pour bâtir un budget qui lutte contre notre déficit, préserve la croissance économique et puisse être adopté par le Parlement. C’est avec cette méthode que je suis entré au gouvernement et c’est avec cette méthode que je continuerai d’agir.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> La relation de défense historique entre la Grèce et la France s'est encore renforcée depuis 2021 dans le cadre de notre partenariat stratégique. À Athènes, entretien avec mon homologue Nikos Dendias. Échanges sur la situation régionale, en Ukraine, dans les Balkans, au Liban et en Syrie, ainsi que sur les enjeux maritimes en mer Noire, en Méditerranée orientale et en mer Rouge. Signature de la commande par la Grèce de 16 missiles anti-navire Exocet. Point d’étape sur les trois Frégates de défense et d’intervention (FDI) commandées par la Grèce, dont la production se déroule comme prévu et qui seront livrées en 2025 et 2026.
Volonté commune de continuer à développer notre partenariat, opérationnel et industriel.

> À Athènes, honoré d'avoir été reçu par Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre de la Grèce. Échanges sur le nécessaire réarmement européen, qui passera par le renforcement de nos coopérations en matière capacitaire, notamment en mer et dans les airs. Dans le prolongement du sommet de Paris pour la paix et la sécurité pour l'Ukraine et de la réunion ministérielle de la coalition des volontaires à Bruxelles, volonté partagée de renforcer notre soutien dans la durée et de travailler aux garanties de sécurité pour l'Ukraine, pour obtenir une paix juste et durable.

> De l'île de Salamine à la France, nous construisons en franco-grec les futures frégates de défense et d'intervention qui armeront nos marines.
La Grèce bâtit des pièces des FDI, acheminées ensuite en France pour être assemblées à Lorient.
Tant pour celles à destination de la Marine de guerre hellénique, que pour celles qu'emploiera la Marine nationale française.
Exemple concret de l'approche française: nouer des partenariats complets en matière de vente d'équipements. Et modèle d'une approche partenariale efficace pour le réarmement en Europe. Des programmes qui mobilisent le tissu industriel français et celui de nos partenaires, accompagnés de transferts de compétences et de technologie. Pour en partager coûts comme bénéfices, et garantir que nos armées soient dotées de matériels de pointe, interopérables.

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> Accès à la santé dans nos territoires ruraux: accès aux soins, démographie médicale, implication des élus, des leviers essentiels pour garantir une offre de santé de proximité. C'est dans ce sens que j'ai engagé des concertations avec l'ensemble des acteurs concernés. Elles permettront de proposer d’ici quelques semaines des mesures fortes pour améliorer l'accès aux soins de chaque citoyen, quel que soit le territoire où il réside.

 

Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> [Discours sur la souveraineté numérique] Je suis fière que nous soyons réunis dans un moment charnière qui fait suite à une actualité marquée sur les droits de douane, un contexte dans lequel nous avons plus que jamais besoin d’unité. La guerre commerciale qui a débuté il y a quelques semaines est une guerre idiote.
Nous ne souhaitons pas d’escalade commerciale. Comme l’a rappelé Eric Lombard, le recul des Etats-Unis montre qu’il y a un espace de négociation mais qu’il ne faut pas crier victoire. Soyons clairs : l’Union européenne continuera de répondre de manière ferme et unie. Nous faisons face ensemble et répondrons de manière proportionnée pour chaque euro, pour chaque centime, d’intérêt européen menacé. Ainsi, l’Europe est prête. Elle est forte de son marché de 450 millions de citoyens. Et je crois qu’aucune entreprise américaine, y compris dans le secteur du numérique, n’aient à gagner à cette bataille.
Si j’ai commencé mon propos par cette clarification nécessaire, c’est parce la situation géopolitique que je viens de décrire donne raison à l’agenda d’autonomie stratégique porté par le Président de la République depuis 2017. Cet agenda place le numérique au cœur de toutes les considérations stratégiques. Car bâtir une Europe autonome, c’est aussi bâtir d’une Europe du numérique souveraine. Cet agenda de souveraineté numérique, c’est d’abord celui d’une Europe consciente des dépendances dans lesquelles elle s’est parfois enfermée. C’est aussi celui d’une Europe qui protège, nos entreprises et nos citoyens. Mais c’est avant tout, comme la rappelé le Premier ministre lors du Comité Interministériel de l’Innovation de jeudi dernier, celui d’une Europe qui regarde et investit fièrement dans
l’avenir et le progrès technologique. Car la meilleure protection, c’est l’innovation.
Enfin, c’est celui d’une Europe qui avance ensemble, qui travaille en meute.
Une Europe consciente de ses dépendances
La première condition de notre souveraineté numérique, je le mentionnais, c’est donc de connaître nos dépendances. La France comme l’Europe sont aujourd’hui dépendantes de l’extraction de matières premières, d’entreprises productrices de cartes graphiques ou de fournisseurs de cloud qui captent 70 à 80% du marché européen. Dans un monde de prédateurs, la question qui se pose : de qui accepte-t- on nous d’être dépendant et pour quel maillon de la chaine ? C’est pour répondre à cette question que je vous annonce lancer aujourd’hui un Observatoire de la Souveraineté Numérique. Il aura pour mission de dresser un état des lieux complet, rigoureux et actualisé de nos dépendances technologiques, de nous donner les outils pour orienter nos choix stratégiques, éclairer nos politiques industrielles, et faire des choix informés et responsables. Pour autant, oui, nous avons des dépendances. Mais arrêtons de nous auto-censurer. La France a des atouts considérables qu’il faut mettre en avant. Nous disposons d’une énergie décarbonée et stable, d’infrastructures de calcul publiques et privées, de talents enviés dans le monde entier et d’entreprises européennes qui peuvent être les leaders de demain. En bref, nous avons toutes les cartes en main.
Une Europe qui protège.
La deuxième condition c’est de protéger. La protection des données est au cœur de cet agenda de protection. L’Etat français, grâce au travail sans relâche de l’ANSSI, a été précurseur pour protéger les données publiques des Français les plus sensibles en développant la certification « SecNumCloud » depuis 2016, renforcé par la loi SREN en 2023. Il s’agit des données relatives aux secrets de la nation, le maintien de l’ordre publique, la protection de la vie. C’est un choix politique fort. Un choix politique assumé. C’est un choix politique nécessaire, surtout dans le contexte actuel. Je continuerai de porter cette ambition au niveau européen pour faire émerger des solutions de confiance pour nos administrations et nos entreprises.  
Une Europe qui innove.
Enfin, la troisième condition, sans doute la plus importante, c’est bien sûr de continuer à innover, en européens, pour faire émerger les champions de demain. A cet égard, je suis très fière d’appartenir à un Gouvernement résolument pro- européen qui n’a jamais changé de cap et qui continue de croire dans le progrès scientifique. Et dans le cloud, comme dans certaines technologies les plus critiques, au premier lieu desquelles l’IA, nous avons bel et bien des solutions Européennes innovantes compétitives que nous avons réunies ici à Bercy ce soir. Des entreprises comme OVH ou Scaleway où j’étais tout à l’heure, cher Damien. Depuis 2018, la France a beaucoup fait. Avec France 2030, elle a déjà investi plus de 38 milliards d’euros dans les technologies de demain pour rattraper le retard industriel que nous avons accumulé. Le contexte budgétaire nous oblige. Pourtant comme l’a rappelé le Premier ministre jeudi dernier pendant le CII, les choix difficiles que nous aurons à faire ne se feront pas en sacrifiant l’innovation.
A cet égard, je suis très fière de vous annoncer ce soir le lancement de l’appel à projets pour renforcer l'offre de cloud. C’est un AAP d’ampleur, qui était attendu, je le sais. Il doit notamment permettre de bâtir des solutions basées sur les dernières avancées en intelligence artificielle. Il porte une ambition : celle de bâtir une offre de cloud européenne attractive, performante, compétitive. Une offre que les acteurs publics, les chercheurs, les entreprises, les citoyens voudront utiliser par conviction mais aussi par sa qualité. Par ailleurs, j’entends souvent parler de l’Europe qui régule. Je tiens à rappeler une chose toute simple. Nous régulons pour porter conviction : la concurrence est la condition pour stimuler l’innovation. C’est pourquoi je tiens à ce que nous renforcions cette concurrence dans le marché du cloud. Sur la régulation numérique, je répèterai le message passé la semaine passée : notre agenda n’est pas à vendre ! Il est le garant de nos convictions et de nos valeurs et n’est pas une monnaie d’échange dans la guerre commercial à laquelle nous faisons face.
Une Europe qui avance ensemble.
Enfin, si l’innovation nous a permis de d’ores et déjà faire émerger des solutions européennes compétitives, la question centrale reste bien celle de leur adoption. A ce titre, je crois profondément que la souveraineté numérique est un projet collectif. Un projet qui réunit l'État, les entreprises, les chercheurs, les territoires, les citoyens. Un projet qui exige de la constance, de la confiance, du courage. Aux administrations qui se digitalisent, je veux rappeler que nous avons défini des règles du jeu très claires et
Aux grands patrons qui hésitent, je veux le redire, des solutions européennes, innovantes et compétitives existent, y compris dans le secteur du cloud. Si les grands patrons veulent acheter des solutions françaises, chiche ! Ces solutions ont l’avantage d’être souveraines, protectrices de nos valeurs et de notre patrimoine informationnel. C’est bien pour avancer ensemble que nous allons lancer le 20ème Comité stratégique de filière « Logiciels et Solutions Numériques de Confiance ».
Ce travail collectif de filière est fondamental pour nous permettre de contribuer au développement de nos solutions et leur adoption progressive dans tous les domaines. Nous lançons un travail avec les entreprises pour augmenter la part des achats numériques européens sur le modèle de Je Choisis la French Tech. Il s’agit d’un impératif, d’une condition sine qua none si nous souhaitons réussir à construire l’autonomie stratégique de l’Union européenne, défendre notre économie et protéger nos valeurs.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Je n’ai pas hérité d’un nom, d’un réseau ou d’un destin tout tracé. Si je raconte mon parcours, c’est pour dire une chose simple : la politique est l’affaire de tous ! Engagez-vous !

> La volonté de dialogue que j’avais espérée en 2017 n’a pas eu lieu, c’est exact, mais les circonstances politiques de 2025 nous y ont obligés. Il est dommage que cela soit le résultat de la contrainte. Nous comprenons aujourd’hui que le compromis est indispensable. Ces circonstances politiques que beaucoup déplorent, je leur trouve des qualités, elles nous font évoluer dans notre pratique.

> Les vraies difficultés liées à l’arrivée d’une femme novice en politique, je les ai rencontrées dès 2017, lorsque je suis devenue président de la Commission des lois et députée de la cinquième circonscription des Yvelines. Moi qui ne m’étais jamais revendiquée féministe, je le suis alors devenue! J’ai eu droit à tous les procès en illégitimité et en incompétence.

 

► Partis politiques 
● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> L’affaire budgétaire est une affaire de souveraineté, ce n’est pas une affaire d’embêter les Français, ce n’est pas une affaire de rigueur pour la rigueur, ce n’est pas une affaire comptable. Si nous ne sommes pas capables de limiter notre dette et notre endettement, nous sommes dans les mains des autres.

> [Augmentation des impôts] La réponse est non.

> L'impôt est supportable pour tous, les efforts sont acceptables par tous, si jamais ils sont également répartis.

> Il y a des montages financiers qui se sont développés depuis une dizaine d’années qui ne sont rien d’autre qu’une volonté d’échapper à l’impôt, c’est tout à fait légal, mais il y a toujours des génies de ce genre de montages.

> C’était la demande du groupe Modem depuis plusieurs années (…) que l’on demande aux plus aisés, y compris parce qu’ils ont œuvré en termes d’optimisations fiscales, de payer ce qu’ils ont à payer, cela ne me paraît pas indécent. La question n’est pas de matraquer, de faire la chasse aux riches.

> [Retraités les plus aisés mis à contribution] Cela ne me choque pas, je suis sûr que les retraités peuvent comprendre cette part de l’effort sur une durée limitée. Quand on a, dans un foyer fiscal une retraite de 4000-5000-6000 euros, on peut se poser la question de ne pas l’indexer sur l’inflation.

> La diplomatie, ce n’est pas la mollesse, c'est aussi de savoir affirmer un certain nombre de positions et de donner les limites de l'exercice du dialogue qui peut se construire.

> Nous respectons les autorités algériennes, mais il faut que les autorités algériennes respectent les autorités françaises. (…) [L'expulsion de de 12 agents de l’ambassade de France] est un épisode supplémentaire de tension, une volonté d'Alger et des dirigeants d'Alger de remettre de la pression (…) On a besoin de trouver la voie du dialogue. On ne peut pas considérer que nous aurions intérêt réciproquement et durablement à des relations qui soient tendues d'une part et d'autre de la Méditerranée. 

> L'accord sur le Mercosur n'est pas un bon accord. Je l'ai dit à longueur de temps quand j'étais ministre de l'Agriculture, ce qui a permis d'ailleurs que cet accord ne soit pas signé. Ce n'est pas parce qu'on a de mauvais tarifs douaniers qu'on a un bon accord Mercosur.

> Nos économies sont interdépendantes. On a besoin d’échanges, mais d’échanges équilibrés.

> Est-ce qu'on a assez de lois dans ce pays ? La réponse est oui. Est-ce qu'on a besoin de légiférer pour se donner le sentiment de s'agiter inutilement ? Je pense que la réponse est non. Arrêtons de faire de la loi pour de la loi.

> [Fusion Renaissance-MoDem] Ce n’est pas d’actualité.

> On a besoin de faire avancer le pays, pas de préparer 2027.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> L'UE sait faire respecter ses valeurs. En 2021, nous avons refusé un accord d'investissements avec la Chine parce qu'on a considéré que les conditions, notamment en termes de protection des Ouïghours, étaient inacceptables.

> Nous n'avons pas chômé depuis 2019 : aujourd'hui, l'UE est prête à répondre aux mesures agressives de Donald Trump et à celles de la Chine. Nous l'avons déjà fait avec Pékin.

> Si la nouvelle configuration géopolitique permet de dire aux Chinois «vous voulez faire davantage de commerce avec l'UE, très bien. Mais nous exigeons qu'enfin vous arrêtiez de sursubventionner vos industries ou que vous respectiez nos normes environnementales.

> Le futur Chancelier allemand, Friedrich Merz, a dit qu'il partageait la vision d'une autonomie stratégique européenne portée par Emmanuel Macron. Et ça, c'est nouveau !

> L'enjeu pour l'UE aujourd'hui, c'est de sortir de toutes ses dépendances, que ce soit vis-à-vis de Washington ou de Pékin.