Cette volonté réitérée de ne pas agir en ce sens est assez étonnante d’autant que plus qu’il y a eu inflation de ministères dans quasiment tous ses gouvernements…
C’est un manquement incompréhensible déjà pointé ici.
La création d’un Haut-commissariat à l’enfance cette année et la nomination de Sarah El Hairy à sa tête verra, espérons-le, une véritable prise de conscience que l’enfance a besoin d’être au cœur des politiques publiques pour être correctement protégée.
C’est évidemment encore plus le cas pour l’enfance en danger et les enfants faisant l’objet de procédures éducatives ou de placements face à des familles déficientes soit parce que violentes avec eux, soit parce qu’incapables de leur assurer le minimum matériel pour leur épanouissement.
Un rapport vient d’être publié issu d’une commission d’enquête parlementaire dirigée par deux députées.
Et il dresse un bilan inacceptable en pointant les responsabilités de la puissance publique notamment celle de l’Etat.
Voici quelques
phrases-chocs que l’on y trouve:
- «Système
profondément dysfonctionnel, la prévention constitue un impensé politique alors
qu’elle devrait être une priorité de l’action publique.»
- « Les
conditions d’accueil sont défaillantes, indignes et inadaptées, avec de
nombreuses mises en danger et des violences institutionnelles qui deviennent systémiques.»
- « Les enfants
protégés subissent trop souvent des conditions de vie et d’hébergement
inadaptées à leurs besoins fondamentaux.»
- « L’État doit
reconnaître qu’il n’a pas su protéger les enfants qui ont été victimes de
maltraitances au sein des institutions.»
- « Les enfants
faisant l’objet d’une mesure d’ASE représentent jusqu’à la moitié des adolescents
hospitalisés à temps complet, en particulier pour des troubles du comportement et des
syndromes dépressifs. »
- « Il est
intolérable de voir des jeunes de l’ASE mis à la rue à leur majorité. L’accompagnement
vers l’autonomie doit être inconditionnel, et ce jusqu’à leur autonomie, qui
intervient aujourd’hui entre 23 et 25 ans en population générale. Une garantie
de ressources est en ce sens incontournable, de même qu’une meilleure prise en
compte des aspirations scolaires et professionnelles des jeunes. »
- « Il y a des
retards inacceptables pris dans la publication de décrets, dont certains se
font toujours attendre, au détriment de la sécurité des enfants. »
Le rapport préconise que soient mises en œuvre 92 recommandations dont la première, essentielle, est de créer «un code de l’enfance, comportant un chapitre spécifiquement consacré à la protection de l’enfance, et un manuel de référence sur la protection de l’enfance, qui permettront de disposer d’une vision clarifiée et consolidée des droits des enfants et de la politique publique de protection de l’enfance».
Espérons que les recommandations contenues dans ce rapport trouveront une issue plus concrète et positive que leurs devancières.
On est toujours étonné que l’enfance, soi-disant une priorité des priorités, soit traitée avec si peu de dignité et de responsabilité où l’effet d’annonce semble-t-il remplace l’action.
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