La déclaration d’Emmanuel Macron sur une possible reconnaissance officielle de cet Etat en juin prochain lors d’une réunion de plusieurs Etats qui pourraient reconnaitre l’existence des deux entités étatiques n’est donc pas une bombe diplomatique mais juste le pas supplémentaire que la France n’a pas franchi jusqu’à présent pour ne pas entraver inutilement des négociations directes entre les Palestiniens et les Israéliens.
Mais la donne a changé.
D’abord le fait qu’un gouvernement d’extrême-droite est au pouvoir en Israël et que son premier ministre, Benjamin Netanyahu, s’est toujours montré hostile à l’existence d’un Etat palestinien faisant qu’aucune négociation à son propos n’est en cours ou même prévue.
Ensuite, les déclarations de Donald Trump, évidemment saluée par le gouvernement israélien, qui serait de faire de Gaza une sorte de Riviera du Moyen-Orient sous contrôle israélien avec l’expulsion plus ou moins pacifique de la population arabe.
Du coup, rappeler par un acte symbolique fort quel est l’objectif de la diplomatie française dans la région est une sorte de nécessité pour ne pas que la création de cet Etat soit définitivement enterrée.
La condamnation du gouvernement israélien qui parle faussement en l’espèce d’une reconnaissance du terrorisme et de la tuerie du 7 octobre 2023 est aussi indécente que la satisfaction exprimée par le Hamas.
Mais, au-delà des réactions des extrémistes, il faut toujours revenir à la réalité.
Or, celle-ci dit que la viabilité de deux Etats sur le territoire aujourd’hui contrôlé par Israël avec les enclaves palestiniennes n’est pas du tout assurée, non pas pour des questions de peuples, religieuses ou politiques mais tout simplement pour des raisons naturelles.
Ainsi, ce territoire n’a pas assez de ressources naturelles, dont en premier de l’eau en quantité suffisantes, pour l’existence de deux Etats.
Il faudrait donc mutualiser ces ressources.
Et pour cela la meilleure solution serait la mise en place d’un Etat fédéral.
On comprend bien qu’elle est malheureusement encore plus hypothétique que celle de deux entités étatiques.
Cependant, s’il devait y avoir une solution à deux Etats, il est à craindre que les conflits ne s’apaisent pas, bien au contraire, mais se multiplient chacun luttant pour sa survie et celle de sa population avec, comme d’habitude, la prime au plus fort.
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