Voici une sélection,
ce 9 avril 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Ce 7 avril 2025 marque la
31ᵉ commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda. La France,
fidèle à son engagement pour la mémoire, la vérité et la justice, s’associe
pleinement à cette journée internationale de commémoration. Aujourd’hui, la
France adresse aux Rwandais ses pensées et son soutien le plus profond. Elle salue
la résilience remarquable du peuple rwandais, qui a su se relever et bâtir un
avenir fondé sur la réconciliation et l’unité. En cette journée de
recueillement, je réaffirme mon engagement à faire vivre la mémoire de cet
événement tragique, face aux défis que constituent le révisionnisme et
l’intolérance. Les témoignages bouleversants des rescapés rappellent l’urgence
de lutter contre toutes les formes de haine. Depuis 2019, le 7 avril est une
journée officielle de commémoration en France, témoignant de la volonté de
transmettre aux générations futures les leçons d’un passé douloureux par
l’éducation, la recherche historique, mais aussi par la justice. Conformément à
l’engagement que j’avais pris, la justice continue de progresser pour
poursuivre et juger les auteurs présumés du génocide résidant en France.
Plusieurs procès importants se sont tenus et justice a pu être rendue. Ces
efforts témoignent de la détermination de notre pays à combattre sans relâche
l’impunité et l’oubli.
> La situation
humanitaire à Gaza est intenable. La reprise de l'aide, la libération des
otages, le cessez-le-feu et le chemin vers la paix sont absolument
indispensables.
> Deux millions de personnes
enfermées sans aucun accès ni aucune aide. Des dizaines de milliers de morts.
Des mutilés. Des orphelins. C'est cela la réalité aujourd’hui à Gaza.
> 1 200 tonnes de
fret humanitaire acheminées pour les populations de Gaza, un navire hôpital
militaire, des capacités de soutien logistique, une conférence humanitaire à
Paris : la France est engagée depuis le premier jour. Il faut un réveil
humanitaire.
> Jordanie, Égypte
et France. Main dans la main pour dire ensemble que la voie de la paix est la
seule possible.
> Après l’attaque
du Hamas contre Israël en 2023, avec l’Égypte nous avons parlé d’une même voix.
Nous ne relâchons aucun effort. Nous condamnons la reprise des frappes
israéliennes à Gaza et appelons à la libération de tous les otages et à un
retour immédiat au cessez-le-feu. La France soutient fermement le plan de
reconstruction pour Gaza et l’objectif d’une gouvernance palestinienne menée
par l’Autorité palestinienne, excluant le Hamas. La paix passe par la
politique. La conférence pour les deux États sera essentielle. Il est temps de
bâtir.
> L’Égypte est un
partenaire stratégique et un ami historique de la France. Je suis venu au Caire
réaffirmer notre volonté de faire encore davantage ensemble dans tous les
domaines. Très heureux d’avancer avec le Président al-Sissi, pour la prospérité
de nos pays.
> [Discours lors de la visite en Égypte] Permettez-moi
avant toute chose de remercier
chaleureusement le président Sissi pour son accueil et son hospitalité dès hier
soir dans un quartier, qui vous est cher, monsieur le président, et merci de la
délicatesse et la générosité de ce geste et aujourd'hui avec nos délégations.
Je suis très heureux d'être à vos côtés en Égypte, dans ce grand pays qui
est un partenaire historique et stratégique pour la France. Je souhaite, à
travers cette visite dans votre pays, honorer les liens d'amitié qui unissent
l'Égypte et la France et réaffirmer notre volonté de faire encore davantage et
de vous accompagner dans le chemin de stabilité et de prospérité que vous avez
choisi pour l'Égypte, mais aussi dans votre agenda régional.
L'Égypte est, je le redis, un partenaire stratégique de notre pays, et je
me félicite que ce lien étroit se soit matérialisé aujourd'hui par la signature
d'un accord de partenariat stratégique que nous venons de signer. Je
continuerai pour ma part à m'employer personnellement, à porter ce partenariat
et à le renforcer à vos côtés.
Je souhaite aussi ici réaffirmer l'attachement de la France à la stabilité
de l'Égypte, en particulier dans un contexte régional dégradé, et alors que
l'économie égyptienne est mise à l'épreuve. À cet égard, Monsieur le président,
la France continuera de soutenir le dialogue de l'Égypte avec le Fonds
Monétaire International, la Commission européenne, pour la mise en œuvre de
l'assistance macro-financière, ainsi, aussi que la facilitation d'une mise en
place de toutes les réformes qui sont nécessaires.
Nos longs échanges ce matin avec le président ont permis d'évoquer les très
nombreux domaines de coopération bilatérale denses et historiques et les
multiples crises qui secouent l'environnement régional et nous préoccupent.
S'agissant d'abord de la coopération bilatérale, vous en avez rendu compte
un instant, Monsieur le président, elle est nourrie par une volonté constante
de contribuer au développement et à la prospérité de l'Égypte et du peuple
égyptien. À cet égard, la France se tient aux côtés de l'Égypte pour soutenir
son agenda de 2030 et le développement à travers les investissements de ces
entreprises et son aide bilatérale européenne et multilatérale.
Ce matin, nous avons réitéré notre engagement à poursuivre une coopération
financière bilatérale riche pour la réalisation de projets prioritaires pour
l'Égypte, qui contribuent à sa stabilité et à son développement. À ce titre, je
salue le rôle de l'Agence française de développement, premier partenaire
financier bilatéral de l'Égypte, avec 4 milliards d'euros d'engagement dans le
pays depuis 2006. À l'occasion de cette visite, l'AFD signera plus de 260
millions d'euros de prêts et dons associés aux bénéfices de la population
égyptienne dans des secteurs aussi variés que le transport, l'énergie, l'eau,
l'assainissement. Nous aurons tout à l'heure un forum d'affaires
franco-égyptien que nous conclurons et qui témoigne aussi des liens économiques
étroits qui existent entre nos deux pays. À titre d'exemple, la France est le
premier investisseur européen hors hydrocarbures en Égypte, avec un stock de 7
milliards d'euros d'investissement et plus de 50 000 emplois créés par nos
entreprises.
Nos domaines de coopération, je le disais, sont nombreux, mais je souhaite
ici en mentionner quelques-uns, prioritaires. Il y a bien sûr les transports
urbains, vecteurs de croissance, en particulier dans une ville comme Le Caire.
Nous emprunterons cet après-midi la ligne 3 du métro du Caire. Nous sommes
engagés aux côtés de l'Égypte en matière de construction de métro depuis 1984.
Et cet engagement se poursuit à travers, d'une part, la modernisation du
matériel roulant de la ligne 1, dont le financement a mobilisé un montant
exceptionnel de 777 millions d'euros en prêts concessionnels, et d'autre part,
le projet de construction de la ligne 6, qui constitue une priorité pour
l'Égypte et pour la France. Nos entreprises sont mobilisées et elles seront à
nos côtés cet après-midi.
Il y a également la coopération en matière de santé, qui s'inscrit dans le
cadre des efforts qui sont les nôtres, et de la signature du partenariat en
matière de lutte contre le cancer avec l'IGR, à des signatures industrielles
avec Sanofi et d'autres groupes français. Ceci marque un renforcement de notre
partenariat bilatéral, mais également des efforts humanitaires et sanitaires
que nos deux pays font en faveur de la population civile de Gaza, qui vient
d'être renforcée avec la signature d'un nouveau protocole. Il y a de nombreux
domaines que je pourrais ici convoquer, l'agroalimentaire, l'énergie, les
services, tout ce que nous signerons cet après-midi aussi avec Capgemini, une
mobilisation exceptionnelle pour l'embauche des jeunes talents et des ingénieurs
égyptiens.
Évidemment, le domaine de la défense est au cœur de la relation bilatérale
de confiance. Vous avez été le premier, à l'export, à faire confiance aux
Rafale français. Beaucoup vous ont suivis ensuite. Et en effet, de l'aérien au
maritime, dans toutes les catégories, nous avons un partenariat très étroit que
nous allons encore renforcer à l'occasion de cette visite avec l'Egypte, au
jour même où les deux Rafale du deuxième lot arrivent sur votre sol et au
moment où nous nous exprimons, ils sont dans les airs. Il y a également notre
coopération éducative et universitaire.
La tenue des assises franco-égyptiennes de l'enseignement supérieur et de
la recherche aujourd'hui, à laquelle j'assisterai, constitue une étape
importante dans le rapprochement des établissements de nos deux pays. La
refondation de l'Université française d'Égypte et la construction en cours de
son nouveau campus participent directement à ces efforts. Et nous sommes
engagés à promouvoir le développement des écoles francophones en Égypte avec un
objectif de 100 écoles fixées et améliorer l'enseignement du français comme
deuxième langue. Nous en avons longuement parlé.
Et puis, il y a la coopération en matière culturel, évidemment, notre
coopération archéologique qui est au cœur de cette relation. J'aurai
l'occasion, ce soir, de rencontrer beaucoup d'artistes qui tressent la relation
entre nos deux pays, mais de nos musées, nos ballets, nos orchestres et nos
artistes, nous souhaitons en effet faire, là aussi, davantage pour renforcer le
lien entre l'Egypte et la France.
Au-delà de cette relation bilatérale, c'est évidemment notre vision commune
de la situation dans la région qui nous unit. Et je me souviens, comme d'hier,
de l'automne 2023, où j'étais à vos côtés quelques semaines après l'attaque
terroriste lancée par le Hamas contre Israël, et alors que la situation
tragique humanitaire à Gaza avait déjà commencé, et nous nous exprimions d'une
même voix, cher président. Et merci de nous accueillir demain à El-Arich, et je
suis très heureux d'être à vos côtés dans cet avant-poste du soutien
humanitaire aux populations civiles gazaouies. L'Égypte et la France partagent
une convergence de vues qui rend notre travail en commun essentiel.
Nous condamnons la reprise des frappes israéliennes à Gaza, qui constitue
un recul dramatique pour la population civile, les otages, leurs familles et
l'ensemble de la région. Nous appelons à un retour immédiat au cessez-le-feu, à
la libération de tous les otages encore détenus par le Hamas à Gaza. Les
négociations doivent reprendre sans délai et de manière constructive, et à cet
égard, je veux saluer les efforts inlassables déployés par l'Égypte en faveur
justement du cessez-le-feu et de la libération des otages.
La France rejoint aussi l'Égypte sur un point majeur, et je veux le redire
ici avec force: nous nous opposons fermement aux déplacements de population et
à toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie. Il s'agirait d'une violation
du droit international, d'une menace grave pour la sécurité de toute la région,
y compris celle d'Israël. Je réitère également mon plein soutien au plan de
reconstruction pour Gaza endossé par la Ligue arabe le 4 mars dernier, et je
salue ici le travail crucial de l'Égypte sur ce plan, qui offre une voie
réaliste à la reconstruction de Gaza et qui doit aussi ouvrir la voie à une
nouvelle gouvernance palestinienne dans l'enclave dirigée par l'Autorité
palestinienne. Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit
plus constituer une menace pour Israël. Nous en avons parlé encore ce matin et
hier soir avec le président, et nous aurons l'occasion dans un instant d'être
rejoints par le roi de Jordanie pour évoquer plus longuement ce sujet essentiel
pour toute la région et au-delà. Mais nous avons la conviction profonde que
c'est en effet seule la réponse politique qui permettra d'assurer la stabilité
et la sécurité à Gaza et dans toute la région. Et c'est en ce sens que nous
allons œuvrer, c'est-à-dire dans la perspective de la conférence internationale
pour les deux États, que la France coprésidera dans quelques mois avec l'Arabie
saoudite, et que nous souhaitons travailler en détail avec vous.
Au-delà, la France partage avec l'Égypte un agenda plus général de
stabilité régionale. Nos deux pays sont préoccupés des risques d'escalade en
mer Rouge, où la liberté de navigation doit être préservée. Et le passage de
notre groupe aéronaval dans le canal de Suez illustre la mobilisation de la
France à cet égard. Nos deux pays souhaitent également une solution
diplomatique à la crise nucléaire iranienne, nous l'avons évoqué avec le
président hier, qui risque sinon d'aggraver sérieusement l'insécurité dans
toute la région. La France y travaille avec ses partenaires pour limiter
drastiquement le programme nucléaire iranien, mais aussi traiter la question
des missiles et de l’interférence régionale.
Le Président a évoqué la Syrie. Je sais que vous avez eu l’occasion
d’échanger avec le président de transition. J'ai eu à deux reprises ce dernier,
et longuement ces dernières semaines. La France soutient la transition vers une
Syrie unie, stable, souveraine et inclusive, dans le respect de toutes les
composantes de la société syrienne, en refusant tout entrisme étranger, toute
déstabilisation, mais avec une Syrie pleinement engagée dans la lutte contre le
terrorisme et dans la stabilisation de la région. C'est en particulier une
nécessité pour le Liban. Vous avez eu des mots forts à l'instant en soutien du
président Aoun et du Premier ministre Nawaf Salam. Je les partage. Nous sommes
attachés à la souveraineté du Liban et à sa stabilité. Là aussi, le cessez-le-feu
doit être respecté et, le Liban pleinement recouvrer sa souveraineté pour que
les forces armées libanaises, aidées par le mécanisme de suivi et par les
Nations unies et de la Finul, puissent assurer la sécurité sur son sol et la
lutte contre tous les mouvements terroristes.
Nous avons évoqué également le Soudan et l'Éthiopie avec le Président. Au
Soudan, à quelques jours du deuxième anniversaire du déclenchement de ce
terrible conflit, nous n'oublions pas les souffrances du peuple soudanais, ce
grand peuple ami de la France et frère de l'Égypte qui subit aujourd'hui l'une
des pires crises humanitaires au monde. L'un comme l'autre, nous agissons pour
y répondre. Nous n'abandonnerons pas le Soudan et nous continuerons à agir
ensemble en faveur d'un règlement négocié et du retour de la paix, fidèle en
cela aux engagements pris lors de la conférence de Paris il y a bientôt un an.
Et quant à l'Éthiopie, pays ami de la France également, nous ferons tout notre
possible, je l'ai dit au président, pour que les questions les plus sensibles
et les plus vitales, quand on parle de l'eau et de ce fleuve central pour la
région et pour l'Égypte, pour que les accords qui s'imposent soient trouvés et
que le voisinage, que le partage de ce fleuve puisse être harmonieux.
Enfin, j'aimerais ajouter un dernier mot sur l'Ukraine. Nous soutenons
l'objectif de mettre fin à la guerre, objectif poursuivi par le Président
Trump, et nous souhaitons une paix solide et durable qui garantisse, vous le
savez, la sécurité de l'Ukraine et celle de tous les Européens. Cette paix sera
bénéfique pour tous, car nous mesurons, et ici pleinement, les conséquences de
la déstabilisation, et en particulier en termes agroalimentaires, que
l'agression russe en Ukraine a pu faire vivre à de nombreux peuples, l'Égypte
et beaucoup d'autres dans le continent africain. C'est pourquoi il est
désormais urgent que la Russie cesse les faux-semblants, et les tactiques
dilatoires et accepte le cessez-le-feu sans condition, qui a été la proposition
du président Trump, proposition agréée par le président Zelensky à Djeddah le
11 mars dernier. Cela fait presque un mois que non seulement la Russie y impose
une fin de non-recevoir, mais qu'elle accroît les bombardements contre les
civils avec encore des pertes tragiques il y a quelques jours en Ukraine, et je
veux redire ici au peuple ukrainien notre amitié. Et je veux ici saluer la
constance de vos prises de position internationales, de vos votes aux Nations
unies et la clarté et la fermeté avec laquelle vous tenez cette voix. Et je le
dis ici alors qu'il y a pu avoir parfois beaucoup de commentaires, nous avons
en commun avec le président Sissi qu'il s'agisse de Gaza ou qu'il s'agisse de
l'Ukraine eu une même voix, celle de la paix. Et il y a une chose qui unit l'Égypte
et la France, il n'y a pas de double standard. Et la position que vous tenez
sur l'Ukraine est très forte. Et vous savez la position que nous tenons sur
Gaza. Quand on défend la paix, on la défend partout. Quand on défend la
souveraineté, on la défend partout. C'est la position qui unit l'Égypte et la
France.
Merci infiniment, monsieur le président, de votre accueil. Et au fond,
l'histoire nous dépasse, qui a lié nos deux grands peuples. Elle est au
quotidien nourrie par les coopérations que nous avons signées ce jour. Et je
crois aussi pouvoir dire qu'elle est nourrie par l'amitié qui nous lie. Alors à
nous de continuer à faire de grandes choses. Merci, président.
> [Discours au
Forum d’affaires franco-égyptien] La France aime l'Égypte et a confiance dans
l'Égypte, ce qui fait de nous le premier investisseur hors hydrocarbure
d'Europe sur le sol égyptien avec un peu plus de 7 milliards d'euros
d'investissement privé et 50 000 emplois directs créés par nos entreprises à travers
leurs projets.
À ça s'ajoute l'engagement de l'Agence française développement, je le rappelais
ce matin, dans notre conférence de presse qui d'ailleurs accompagne plusieurs
projets ici mentionnés et qui sont déployés et qui dans les secteurs de l'eau,
de l'assainissement, de l'énergie, de la santé, de l'éducation est aux côtés de
l'Égypte.
Nous sommes des partenaires de confiance et nous avons su en effet vous
accompagner aussi sur les grandes infrastructures durables, ce qui sont une
force de l'offre française, qu’il s'agisse des transports, des systèmes de
connexion, de la gestion de la complexité des villes ou bien des sujets de
défense comme nous l'avons ensemble bâti ces dernières années. Et au fond parce
que nous avons la conviction, plusieurs d'entre vous l'ont rappelé dans vos
propos et vous venez d’y faire référence, président, d'abord, que nous pouvons
construire de la prospérité ensemble.
µPour nous, investir en Égypte, c'est investir dans un pays qui a de la
stabilité et je veux saluer depuis 10 ans votre leadership qui a un potentiel
de croissance extraordinaire ; c'est aussi dire qu'on a confiance dans
l'écosystème égyptien et investir pour créer de l'emploi, pas simplement avoir
des marchés.
La deuxième chose,
c'est que nous avons la conviction l'un et l'autre qu'au fond dans un monde de
plus en plus incertain, il faut bâtir un chemin d'indépendance, et pas de
l'autarcie, mais qui est une forme, je ferai référence en clin d'œil à une
histoire géopolitique qui dit quelque chose de particulier dans votre pays,
mais une forme de non-alignement géopolitique. On n'a pas tout à fait envie de
dépendre des deux premières grandes puissances mondiales. Et je crois qu'on a
raison.
Et puis la troisième chose, vous l'avez dit, ce sont des points d'entrée dans
nos régions réciproques. La France doit être vue comme un point d'entrée dans
l'Europe et l'Égypte est vue comme un point d'entrée dans l'Afrique du Nord et
le Moyen-Orient et d'ailleurs en septembre dernier à Marseille, il s'est tenu
un sommet important et je vais ici dire que je sais qu'au mois de mai se tient
ici même un sommet important à l'Afrique du Nord et à l'Orient avec plus de 400
responsables et j'appelle nos ministres et nos entrepreneurs à poursuivre cet
effort.
Au fond, les trois secteurs que vous avez mis en lumière disent beaucoup de
cette volonté d'indépendance, de non-alignement et de prospérité choisie.
La santé à travers le témoignage qui a été donné, l'engagement de Sanofi l'a
montré, l'accord qui a été signé ce matin avec l'Institut Gustave Roussy, c'est
la démonstration du fait que nous avons, si je puis dire, retenu la leçon. Nous
avons vécu les conséquences du Covid, c'est-à-dire de l'expérience cruellement
ressentie de la dépendance en matière de santé. Nous n'avons de cesse depuis
lors de dire que pour à la fois détecter, diagnostiquer, soigner, mais aussi
nous équiper et innover, nous voulons moins dépendre des autres.
Il y a une confiance qui s'est faite entre les deux rives, je crois pouvoir le
dire. J'avais eu l'honneur d'être invité par le bureau de l'Union africaine au
tout début de l'épidémie et nous avons développé avec ACT-A et avec plusieurs
autres initiatives un partenariat qui après n’a plus jamais cessé. En matière
de santé, nous voulons faire davantage entre l'Égypte et la France parce que
c'est un levier prospérité, une vie meilleure, je sais vos projets sur
meilleure couverture également en termes de santé qui sont très importants et
que nous accompagnons, mais c'est pour nous un levier formidable de
développement. J'ajouterai qu'en termes de santé, nous avons la conviction que
la poursuite de nos partenariats sur l'agroalimentaire sont un levier de santé et
nous en avons déjà beaucoup que nous sommes en train de consolider, nous
voulons là aussi aller plus loin.
La deuxième chose, c'est l'énergie. Ça a été très bien démontré par vos
témoignages, je salue votre volonté d'accroître la part de renouvelable dans
votre mix électrique qui est à la fois une manière de décarboner votre énergie,
mais en dépassant les 40 % à l'horizon 2030, aussi de gagner en souveraineté
énergétique et de moins dépendre d'une énergie qui est plus polluante, mais pas
produite localement. La France a ici toutes les compétences du renouvelable au
nucléaire en passant par aussi l'économie d'énergie à apporter et ce qui a été
montré par Voltalia, ce que nous portons aussi avec Schneider Electric, avec
EDF, c'est une offre française qui veut ici créer davantage d'emplois, apporter
des solutions, se développer à vos côtés et je veux saluer ce qui a été là
aussi très bien montré. Là aussi l'expérience des conséquences de la guerre
d'agression russe en Ukraine a été la démonstration de nos dépendances
énergétiques et donc je crois que nous devons en tirer toutes les leçons en
développant des offres beaucoup plus résilientes et ce que nous sommes en train
de déployer par ce partenariat sur le renouvelable va en ce sens.
Enfin, il y a la bataille pour l'intelligence artificielle, ça a été démontré,
je crois que les annonces de Capgemini, qui double ses effectifs, sont là pour
témoigner de la confiance dans l'Égypte, son savoir-faire, la qualité de sa
formation. Mais ce que vous avez l'un et l'autre ici montré, c'est notre
conviction qu'il y a dans l'intelligence artificielle beaucoup de ce qui est
déjà la révolution technologique en cours qui va nous permettre de gagner en
productivité, qui va nous permettre de complètement transformer et repenser les
chaînes de production, qui touchera d'ailleurs tous les secteurs précédemment
évoqués, de l'énergie, à la pharmacie, la santé et autres.
Nous voulons en être, mais nous voulons en être avec des solutions que nous
maîtrisons, c'est-à-dire des femmes et des hommes qu'on forme, qu'on recrute,
qu'on garde et avec une capacité à déployer à la fois des chaînes de valeur qui
se créent chez nous, mais aussi des solutions qui ne sont pas dépendantes des
jeux géopolitiques. Je veux vous dire que vous avez dans la France, je pense
pouvoir le dire, la première puissance européenne d'intelligence artificielle,
on a annoncé il y a quelques semaines 109 milliards d'euros d'investissements
privés en France parce qu'il y a des talents, parce qu'il y a un savoir-faire,
parce qu'il y a de l'énergie peu chère et pilotable et en partenariat avec nos
grands partenaires du golfe, particulièrement les Émirats arabes unis, on a là
la possibilité de développer un axe Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient qui
en matière aussi d'intelligence artificielle nous donne beaucoup plus de
résilience, d'indépendance et une capacité à créer des emplois. Au fond, c'est
ça, pour moi, le fil directeur de ce que nous sommes en train de faire.
Nous nous connaissons bien, nous avons des partenariats forts et des
infrastructures au secteur de la défense, nous avons su les développer, les
déployer avec confiance. L'Égypte est une grande puissance géopolitique,
militaire, mais aussi démographique. Elle a donc une capacité de croissance
derrière qui est pour nous, Français, un levier de confiance exceptionnelle.
C'est pourquoi, au-delà de ces secteurs, nous allons continuer d'être à vos
côtés dans les réformes que vous êtes en train de conduire et qui sont très
importantes ; le ministre en a fait rapport un peu plus tôt dans notre échange,
mais les réformes de stabilité du monde des affaires, en termes de fiscalité,
en termes d'investissement sont très importantes et nous les soutenons. Mais
nous voulons les soutenir par un investissement dans la durée, dans des
secteurs clés pour notre prospérité partagée et notre indépendance
géopolitique, et créer de l'emploi ici.
Je finirai par un dernier mot. Ça veut dire que nos entreprises vont continuer
aussi de recruter des talents égyptiens. Je voulais vous remercier pour vos
mots sur la langue française et l'enseignement dans la langue française. J'ai
dit ce matin au président que, quelles que soient les réformes, nous voulions
que l'Égypte continue d'être ce grand pays francophone qui forme le plus de
locuteurs en langue française de toute la région.
Nous serons aussi à ses côtés pour les réformes qui conduit dans l'enseignement
primaire, secondaire, dans les partenariats universitaires. Et nous voulons
continuer ici d'aider à former des jeunes femmes et des jeunes hommes qui
évoluent entre la langue arabe et la langue française pour le bien de l'Égypte,
pour le bien de la France et pour notre prospérité partagée. C'est aussi ça
l'investissement dans la durée, c'est un investissement dans le capital humain.
En tout cas, merci infiniment pour vos témoignages et vous comprenez là qu'à
travers la prise de parole du président Sissi et la mienne, c'est une grande
confiance qu'il y a de nous deux en vous tous et notre volonté d'aller encore
plus loin dans le partenariat très profond et dans la durée entre l'Égypte et
la France.
> [Intervention
lors des Assises de l'enseignement supérieur égyptien]
D'abord, merci beaucoup de l'immense honneur qui nous est fait d'être parmi
vous dans cette institution et du caractère, au fond, très singulier de ce
moment. Quand on vient en Égypte parler à sa jeunesse, c'est venir parler dans
une des plus vieilles civilisations du monde à un des pays les plus jeunes au
monde. Et c'est le merveilleux paradoxe de l'Égypte aujourd'hui, c'est que vous
avez tout à la fois, en effet, une civilisation de laquelle Champollion disait
: "L'Europe doit le principe de toute sa connaissance à l'Égypte" et
qu'en même temps, un Égyptien sur deux a moins de 25 ans, ce qui est un trésor
et ce qui montre l'importance d'investir sur ce capital humain, ce que vous
êtes toutes et tous en train de faire.
Alors, je voulais vous dire d'abord ma confiance et ma gratitude à l'égard de
celles et ceux qui font vivre la relation universitaire, qu'il s'agisse de
l'enseignement, de la recherche et de ce qui a été annoncé aujourd'hui, et de
ce que vous portez et ce que vos histoires ont pu nous dire. Et puis, je vais
essayer de répondre à la question à votre question. Ensuite, vous dire, en
effet, que notre partenariat est ancien, qu'il a souvent reposé sur
l'archéologie, le patrimoine, mais aussi des filières de recherche, et que,
quand on regarde aujourd'hui l'Égypte, elle est impressionnante par sa qualité
académique, qui en fait l'une des places fortes de la recherche de
l'enseignement dans la région. La qualité aussi et la vitalité de son
innovation la place comme un des principaux écosystèmes d'innovation au monde
parmi les 20 premiers. A coup sûr le premier du continent africain et du
Moyen-Orient. Et qu'il s'agisse d'énergie, de pharmacie, de tourisme,
d'informatique, d'agriculture, j'aurais du mal à citer toutes les filières,
votre nation se place à l'avant-garde de la qualité de ses formations, ce qui
fait que nous avons su, à travers le temps, nouer des relations. L'École de
droit de la Sorbonne au Caire est fière d'avoir ce partenariat avec cette
université.
Et puis, nous avons en effet, monsieur le ministre l'a rappelé, une
cinquantaine de diplômes communs déjà consolidés, 42 protocoles parachevés qui
permettent de consolider 70 programmes. On a, vous en êtes l'incarnation, à peu
près 3 000 étudiants qui viennent à un moment poursuivre leurs études en
France, ce qui est une augmentation très importante ces dernières années. On a
fait plus 22 % d'augmentation pour les étudiants égyptiens accueillis en
France, ce qui est une force, une chance. Et je veux, chère Anna, reprendre ce
que vous nous avez proposé : chiche, allons-y !
Je souhaite qu'on puisse vous accompagner dans les idées que vous avez portées
pour vous permettre d'avancer. Et ça va nous permettre, avec Campus France qui
est là à nos côtés, de faire encore mieux, d'accueillir encore mieux, et pour
tout ce programme d'accompagnement des étudiants, de faire encore
davantage.
Alors ce partenariat avait été marqué par un tournant il y a un peu plus de 20
ans avec l'UFE, qui nous réunit aussi. Et il faut bien dire que pendant
plusieurs années, ce projet a tâtonné. Et avec le président Sissi, en 2019, on
a voulu lui donner une nouvelle orientation. Je voulais vraiment dire ma
gratitude à l'égard de notre ambassadeur, monsieur le président du conseil, de
toutes les équipes, de vous, cher président, de nos architectes qui nous ont
présenté le magnifique projet qui est en train d'être parachevé, et de toutes
les équipes éducatives et de recherche. Car notre université, maintenant, va
prendre un nouveau tournant.
L'UFE est d'ores et déjà maintenant revenue sur une trajectoire magnifique qui
va nous permettre d'arriver, dans quelques années à peine, monsieur le
ministre, nous en sommes convaincus, je le sais, aux 7 000 étudiants que nous
visons, dans un campus magnifique avec, une architecture à l'avant-garde à la
fois du beau et du durable. Cela va nous permettre d'avoir, des étudiants
égyptiens, mais également de tout le continent parce que c'est votre ambition,
qui seront formés dans ce partenariat et cette Université française d'Égypte.
Et je veux vous dire la très grande fierté de voir cette maquette tout à
l'heure, mais de savoir que dans quelques mois, pour le 1er tronçon, ce sera
une réalité pleine et entière, et que d'ici à deux ans, deux ans et demi, ce sera
une réalité pour l'ensemble de ce site. Et donc, dans quelques années à peine,
ces 7 000 étudiants seront là.
C'est une vraie révolution et je veux remercier l'ensemble des universités qui
ont été présentes aujourd'hui pour signer ces partenariats et pour ainsi
accompagner ce magnifique projet de notre université française d'Égypte, qui
sera cette tête de pont, mais la tête de pont d'un partenariat qui est, au
fond, beaucoup plus large et qui veut regrouper les organismes de recherche
français. Je salue toutes les présidentes et présidents qui sont là dans mes
délégations, CNRS, IRD, CIRAD et tant d'autres, l'Inserm, le CNES et beaucoup
d'autres organismes de recherche sont impliqués dans les projets, et remercier
toutes les universités qui sont là et saluer le consortium aussi
d'établissements français, coordonné par l'université de Cergy Paris
Université, qui contribue plus largement à, justement, l'offre de formation de
l'établissement ainsi élargi.
Alors, au-delà de l'UFE, de ces partenariats signés aujourd'hui, la France veut
continuer d'être aussi un partenaire de confiance pour l'Égypte. Nous avons la
chance, depuis beaucoup d'années, d'être là avec nos écoles françaises, notre
réseau, avec aussi tout le partenariat que nous nouons avec le réseau, le tissu
des écoles françaises, justement, d'Orient, et nous continuons de les
accompagner. Et j'ai croisé tout au long de ce déplacement beaucoup d'entre
vous qui aviez appris dans ces écoles, quel que soit le réseau.
Je dis souvent que c'est notre carte du tendre, et c'est d'ailleurs le visage
magnifique d'une laïcité à la française que vous, Égyptiennes et Égyptiens,
connaissez bien. C'est-à-dire qu'on peut avoir appris dans le réseau des écoles
publiques françaises, mais chez les sœurs ou chez les frères, ici ou ailleurs,
on a appris une langue qui nous unit et qui nous a appris l'universel. Et on
les a appris même si on était d'une autre religion. Ici, dans ce pays où la
fierté du président, et il me le disait encore hier, est que quand on ouvre une
mosquée, de pouvoir ouvrir une synagogue et une église, et de le faire dans un
pays qui porte ce goût de l'universel, cet amour de toutes les religions et
cette conviction qu'elles peuvent vivre ensemble. C'est ça, l'universel.
Alors, je voulais d'abord vous dire qu'on va continuer de soutenir nos écoles
françaises, la langue française à travers toutes ces écoles, pour que les
sœurs, les frères, les enseignants, dans tous nos tissus publics, quel que soit
leur statut, continuent d'apprendre à des jeunes enfants en Égypte et plus
largement dans toute la région le Français. Ensuite, j'ai dit au président que,
dans les réformes qu'il voulait faire, nous voulons être un partenaire et que
le Français continue d'être au cœur du baccalauréat égyptien, et même si ce
n'était plus dans la maquette, parfois comme on dit chez nous, je crois, que ce
soit une option qui donne plein de crédits, et donc qu’il y ait beaucoup
d'incitation pour les jeunes Égyptiennes et Égyptiens à apprendre le français.
Ensuite, je lui ai dit qu'on voulait continuer d'aller plus loin et il a des
grandes ambitions pour sa jeunesse, il a raison. Et donc nous voulons, au-delà
de l'UFE, au-delà des partenariats signés aujourd'hui, être des partenaires de
confiance pour vos universités. En faisant quoi ? En aidant à former les
enseignants, à le faire d'ailleurs pour les enseignants en langue française du
cycle primaire et secondaire, mais pour les universités aussi. Ensuite, en
continuant à avoir des doubles diplômes et en donnant davantage de moyens à nos
universités qui ont déjà signé aujourd'hui et qui sont vos partenaires, mais en
contractant d'autres partenariats encore pour qu'il y ait plus de doubles
diplômes. Enfin, en aidant à financer ces projets, ce que fait déjà l'Agence
française de développement, mais en mobilisant aussi le secteur privé, vous
l'avez très bien dit. Et beaucoup sont là qui sont prêts à le faire. Capgemini
qui croit dans la jeunesse, par exemple, égyptienne, qui va venir ici embaucher
des jeunes ingénieurs, des développeurs, va être un partenaire, j'en suis sûr,
aussi, pour aider à former, elle l'est déjà. Et donc, on va aussi mobiliser nos
universités pour faire des programmes communs et être, en quelque sorte, des
partenaires de ce formidable développement que veut le président Sissi pour
votre université.
Puis, on va le faire également avec toute la francophonie. Parce que pourquoi
j'ai cet amour de la langue en partage ? C'est parce que dans votre pays,
malgré toutes les idées reçues, c'est là qu'on continue de former et d'avoir le
plus de locuteurs en langue française dans toute la région. Et c'est un trésor.
Et en effet, cette richesse qu'il y a aujourd'hui autour de la francophonie,
c'est presque 3,5 millions de locuteurs français, ce qui fait de vous le plus
grand pays francophone de la région. C'est un trésor sur lequel on veut
s'appuyer. Et donc ces partenariats, on va aussi les renforcer avec la
francophonie, l'Université Senghor à Alexandrie, les 23 universités et
institutions membres de l'agence universitaire de la francophonie, et permettre
à l'Organisation internationale de la Francophonie, l'Égypte et la France,
d'être aux avant-gardes de ce projet, de se dire : on a ici un trésor, on a un
pays où les moins de 25 ans, c'est près de 60 millions d'habitants. C'est fou.
Et donc, on veut développer pleinement la francophonie ici. Et donc, je
reviendrai en France et j'irai à Villers-Cotterêts. Je vous invite tous à venir
visiter Villers-Cotterêts, où nous avons le lieu où, en France, notre langue
est devenue la langue administrative qui a unifié le pays par une décision de
François 1ᵉʳ au XVIe siècle. C'est le lieu qui a vu naître Alexandre Dumas, qui
vous a tous fait rêver, que vous l'ayez lu en français ou pas, et qui est
maintenant l'épicentre de la francophonie parce qu'on y a fait la Cité
internationale de la langue française et un des lieux où on va permettre de
former les maîtres en langue française. Donc nous allons, avec la francophonie
aussi, être au cœur de ce projet.
Et le cœur de ma présence aujourd'hui, c'était ça, c'était vous dire ma
confiance dans l'université, les grands programmes de recherche, égyptiennes et
égyptiens, notre volonté, notre confiance avec le président Sissi d'ouvrir ce
nouveau cap pour l'Université française d'Égypte, mais plus largement cette
ambition que je veux porter avec vous pour ces programmes de recherche,
d'enseignement, cette jeunesse et la langue française dans ce projet.
Maintenant, ça, c'était mon discours à l'origine, mais ça allait me poser une
autre question, c'est quel est mon avenir ? Et qu'est-ce que vous voyez pour
moi ? Alors, ça ouvre évidemment un continent, mais au fond, le faire ici, dans
cette université, et essayer de vous répondre à vous, c'est m'adresser plus
largement à toute cette jeunesse qui est une chance pour votre pays, pour le
continent et pour nous tous, parce que c'est notre avenir.
Ma première réponse sera de vous dire, je n'ai aucune réponse ou aucun conseil
sérieux à vous donner, parce que ce sera à vous de l'écrire, votre avenir.
Mais ma conviction profonde, c'est que notre responsabilité à nous, plus
âgés que vous, c'est de vous donner toutes les chances pour pouvoir, à chaque
instant de votre vie, vous poser librement cette question et choisir votre
avenir. C'est d'être sûr que par le savoir, par l'apprentissage, par ce que
vous pourrez conduire, cette réponse ne sera jamais dictée par d'autres, que
vous aurez toujours le luxe de poser à quelqu'un, qu'est-ce que je dois faire ?
Quels conseils me donnez-vous ? Parce que ça voudra déjà dire que vous êtes en
situation d'être autonome, c'est-à-dire de pouvoir choisir vous-même, sur la
base de conseils qu'on vous aura donnés, votre chemin à venir. Et c'est ça la
responsabilité qui est la nôtre. Au fond, rien d'autre, pas de vous dicter le
chemin, mais de vous mettre en situation de pouvoir choisir cet avenir et de le
choisir vous-même, ce qui est stricto sensu la définition de l'autonomie.
Alors, je dirais, la première esquisse de réponse que je pourrais faire c'est
d'étudier, d'apprendre pour pouvoir inventer, innover, comme vous avez commencé
à le faire. Parce que ma conviction, c'est que vous serez dans un monde où vous
pourrez choisir l'avenir, si vous n'avez pas simplement à consommer, à vous
voir imposer des innovations qui seront faites ailleurs. Et notre défi, à nous,
Européens, Africains, c'est de pouvoir être des lieux d'excellence,
d'enseignement et de recherche, où on va continuer d'innover pour inventer
notre avenir, pour le façonner, le faire avec nos valeurs, avec l'excellence de
nos talents, mais ne pas avoir un avenir qui sera dicté par d'autres. C'est la
clé. Et donc oui, étudiez, apprenez, inventez, innovez pour être à l'avant-garde
de l'esprit humain, parce que c'est ce qui vous permettra de dessiner le monde
dans lequel vous vivrez. Ne soyez pas des consommateurs de ce monde. Ne vous
laissez pas dicter à ce monde. Ce n'est pas un avenir de consommer les
innovations qui sont faites en Chine ou aux États-Unis. C'est un avenir de
faire ces innovations, de les inventer au Caire ou à Paris. Ensuite, voyagez,
apprenez, soyez ces ménages nomades dont parlait Andrée Chedid entre nos deux
rives, mais n'oubliez jamais où vous habitez, n'oubliez jamais d'où vous venez.
Je vous dis ça parce que vous qui êtes cette jeunesse, nos générations ont fait
de terribles erreurs. On a pensé, beaucoup ont pensé, que pour réussir, il
fallait voyager et oublier d'où on venait, qu'il fallait forcément aller
ailleurs et qu'au fond, il y a une forme d'élite mondialisée qui s'est
installée là et qui a parfois oublié qu'on ne réussissait jamais tout seul.
Je vous le dis pour vous qui commencez déjà à être un succès reconnu par vos
pères. Le seul succès qui compte, c'est celui qui permet à votre pays, à vos
voisins de vivre mieux. Et vous arrivez à un moment du monde qui fait peur,
j'en ai conscience, qui est en pleine bascule. La région fait peur, le monde
fait peur. Les certitudes sur lesquelles tout s'appuyait depuis tant de
décennies sont en train d'être bousculées. N'ayez pas peur de cela, vous avez
inventé un monde à venir. Mais le monde auquel moi, j'ai appartenu, c'était un
monde où on a voulu nous faire croire que c'était la fin de l'histoire, la fin
du tragique, et qu'il n'y avait plus de frontières, ce n'est pas vrai. Et les
élites dans ce monde-là avaient considéré qu'en quelque sorte, le plus de
frontières, c'était pour elles, parce que les gens les plus modestes
continuaient à avoir des frontières. Ils n'avaient pas beaucoup bougé, ils ne
voyageaient pas beaucoup plus, et ils n'avaient pas toujours le juste retour de
ce monde mondialisé. Et donc, vous avez à inventer un monde qui doit continuer
à avoir une discussion internationale pour le meilleur, mais qui doit penser le
juste retour pour les endroits où nous vivons, pour que les équilibres soient
maintenus, pour que la justice se tienne, et les universités sont faites pour
cela.
Et je le dis avec beaucoup d'humilité, je suis là dans la plus vieille
université de votre pays, l'une des plus vieilles des continents, et dans un
monde où l'innovation semble tout bousculer chaque jour. Regardez la vieille
Europe, regardez mon pays, regardez tous les pays d'Europe. Je suis frappé,
j'ai fait tous les pays de l'Union européenne. Quand vous allez dans un de ces
pays, quel est l'endroit le plus ancien ? Ce n'est pas une usine, ce n'est pas
un lieu de présidence de la République, un lieu de Premier ministre, ni même un
Parlement. C'est une université. Les universités sont les lieux les plus
anciens qui existent, XIᵉ, XIIᵉ, XIIIᵉ siècle, parce que ce sont ces lieux où
l'universel, par le savoir, a essayé d'être conçu à un moment, qui a permis le
progrès de tous dans une société. Chérissez ces lieux. Ne vivez pas dans un
monde sans lieux, atopique, dans un monde en quelque sorte qui deviendrait
liquide. Chérissez ces lieux de savoir où l'universel se pense par le savoir,
par la coopération des esprits, mais au service justement de chacun. Aimez les
universités, faites-les grandir. Elles sont plus que jamais à la mode parce
qu'elles sont ces lieux les plus anciens qui nous ont permis de penser
l'universel.
Et regardez, regardez
le paradoxe de ces gens qui nous ont inventé la mondialisation, les réseaux
sociaux, et qui, dans le même temps, dans ces mêmes réseaux sociaux, véhiculent
des discours de peur, des discours de haine, des discours de fermeture des frontières.
C'est eux qui sont paradoxaux, pas nous. Et donc, il faut aimer un monde où les
idées circulent librement, il faut aimer un monde où on n'a pas le droit
d'interdire le savoir, il faut aimer un monde où on n'a pas le droit de dire à
un chercheur « tu n'as pas le droit de chercher sur cela, tu n'as pas le droit
d'utiliser ce mot dans ton programme de recherche », où la recherche doit
rester libre, académique, indépendante parce que c'est le seul moyen de faire
avancer l'esprit humain.
Chérissez ces lieux et donc, pour votre génération, sortez des réseaux sociaux,
allez dans les universités, apprenez, inventez, soyez libres par le savoir,
l'esprit critique, par la compréhension de l'autre plutôt que par l'invective,
et alors vous ferez avancer votre génération et notre monde. Parce que
qu'est-ce qui me fait peur pour vous, les plus jeunes, et pour nous tous ?
C'est que nous sommes entrés dans un monde où il y a une forme d'inversion des
valeurs, et où, là où, dans les démocraties les plus grandes, on devait
d'habitude guider, on regarde vers l'arrière. Qu'est-ce qui fait que nous nous
trouvons là aujourd'hui, que nous pouvons inventer, qu'on peut parler
d'intelligence artificielle, de technologies vertes, qu'on peut parler des
innovations qui vont changer la santé ou que sais-je ? C'est parce qu'il y a
cette sédimentation des savoirs à travers le temps que les meilleurs esprits
ont appris, consolidés, et qui permet à d'autres d'innover aujourd'hui et qui,
par l'alliance des intelligences, des femmes et des hommes et du capital,
permet à l'humanité d'avancer.
Mais tout ça repose sur quoi ? Une connaissance libre, une recherche libre, un
accès libre de chacune et chacun pour que, d'où qu'on vienne, on puisse accéder
à ce savoir et donner le meilleur pour le bien de tous, la construction d'un
esprit critique pour chacun qui permet d'être libre, qui permet de regarder le
monde qui est devant nous en essayant de le comprendre, en le critiquant, qui
permet d'apprendre peut-être de croire ou de ne pas croire, mais de ne jamais
être l'otage d'une idéologie, et qui permet, ce faisant aussi, de bâtir un
rapport à la vérité qui seul nous permet de vivre en société.
Et nous entrons dans un monde largement construit par ceux qui étaient supposés
donner exemple, qui est quoi depuis quelques années ? Le complotisme. Ce virus
est-il un virus ? Ce vaccin est-il un vaccin ? Ou ceci ou cela et toutes les
idées les plus folles. En quelque sorte, la fin d'un rapport à la vérité
factuelle, scientifique, qui est en quelque sorte la fin d'un rapport au
savoir, la fin même de la possibilité d'un savoir, les mêmes aujourd'hui, sont
en train de fermer ce savoir en cassant des programmes de recherche, en
empêchant des chercheurs de voyager, en construisant en quelque sorte une
réalité postmoderne, mais même pas une réalité, une inversion des valeurs qui
consiste à dire « je ne crois pas dans ta recherche, donc je t'interdis de la
poursuivre, parce qu'elle ne sert pas en quelque sorte mes intérêts. » Mais la
recherche, l'université ne sert pas des intérêts, si ce n'est l'intérêt
général, c'est-à-dire la possibilité d'apprendre, de savoir, et un savoir qui
est au service de l'humanité tout entière et qui peut-être fera émerger ici un
talent qui gagnera beaucoup, peut-être là un autre talent qui ne gagnera rien
et qui sera plus grand encore, mais elle fera progresser l'humanité tout
entière.
Et donc, je vous le dis pour vous toutes et tous, résistez, innovez et
inventez, apprenez, apprenez, apprenez. Ne respectez qu'une autorité, celle de
vos maîtres, car cette autorité repose sur quelque chose. Ils ont lu plus de
livres que vous, et c'est la seule autorité qui compte. Apprenez l'esprit
critique et accumulez les savoirs pour être véritablement libre, libre de
choisir. Inventez et doutez, doutez chaque jour, mais construisez un rapport
solide à la vérité, le seul qui vous permettra d'avancer et de mettre un pied
devant l'autre. Construisez la seule culture qui vaille, celle du respect ;
respect des textes, respect des faits, respect des autres. Et essayez
d'inventer ce monde que nous avons, pour l'instant, échoué à bâtir, un monde
ouvert où les talents et les idées peuvent librement circuler, et où les plus
talentueux essaient de bâtir pour l'intérêt général ou pour que chacun, chez
eux, vive un peu mieux.
C'est l'avenir que je vous souhaite et rien d'autre.
Et vive l'amitié entre l'Égypte et la France, et vive la jeunesse de nos deux
pays, celle dans laquelle nous devons remettre notre espoir, et celle qui ne
doit céder à aucune tyrannie du moment, à aucun impérium d'où qu'il vienne !
L'avenir, c'est vous !
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Non ! On ne va pas orienter les élèves dès la maternelle ! Au
contraire, on doit veiller à ne pas conditionner leurs choix d'orientation : -
Aujourd'hui le goût des filles pour les mathématiques à l'entrée au CP est le
même que celui des garçons. - Au bout d'un trimestre, il y a un écart au
détriment des filles qui se creuse tout au long de la scolarité. - Nous devons
dès le plus jeune âge permettre à chaque élève de développer ses capacités, sa
confiance en soi et son goût d'apprendre.
> L’épreuve anticipée de mathématiques en classe de 1ère
se mettra en place pour le Bac 2026. C’est une décision importante pour les
élèves pour : - Développer et reconnaitre leurs compétences en mathématiques -
Valoriser leurs acquis dans Parcoursup Les détails de l’épreuve seront précisés
prochainement.
> Notre pays a besoin qu'on forme plus de scientifiques,
de chercheurs, d'ingénieurs, de techniciens
> [Salaire des enseignants] On a revalorisé les débuts de
carrière, les fins de carrière mais il y a aujourd'hui un plateau assez
désespérant pour les enseignants. Cela fait partie des sujets qu'on va aborder
avec les syndicats.
> L'attractivité du métier de professeur passe par la
réforme du recrutement et de la formation initiale. Elle passe également par
l'amélioration des milieux de carrière. Ce sujet est à l'agenda social et je
ferai des propositions d'ici l'été sur les parcours de carrière des
professeurs.
> [Réforme de la formation des enseignants] J'espère
surtout pourvoir tous les postes. En 2024, on a mis 16 000 postes au concours
et 3 000 n'étaient pas pourvus.
L'objectif est de redonner envie d'enseigner".
> [Conclave sur les retraites] Je fais toujours confiance
aux partenaires sociaux. On a toujours raison de leur laisser la main en
priorité.
> [Présidentielle de 2027] Je pense qu'il est trop tôt
pour se mettre sur la ligne de départ. Il faut d'abord réfléchir à un projet
qui redonne de l'espoir aux Français
> A la présidentielle de 2027, je souhaite que soit
portée la voix du bloc central.
> [Fusion de Renaissance et du Modem] Je me suis engagée
en politique, car je crois au rôle que peut jouer ce bloc central. Je suis attachée
à tout ce qui peut le renforcer dont son unité.
> [Réformes] Il n'est pas question d'attendre la
prochaine présidentielle. (...) Les autres pays avancent, il faut que, nous
aussi, on avance sur des sujets de fond.
> Les masques tombent. Le RN renoue avec ses vieux démons
et démontre qu'il conteste les fondements de notre démocratie en s'en prenant à
une décision de justice.
> [Commission d'enquête Bétharram] Chacun a conscience de
la gravité de la situation. Avec les responsables de l'enseignement catholique,
on travaille ensemble pour que de tels faits ne se reproduisent pas.
> [Fermeture de [Bétharram] J’attends les résultats du
contrôle fait récemment sur place par des inspecteurs. En fonction, on prendra
toutes les mesures qui s'imposent.
> On annoncera des moyens financiers pour soutenir les
universités, (...) dans les prochaines semaines.
> Il y a beaucoup de demandes de chercheurs américains à
venir en France. On annoncera des moyens financiers pour soutenir les
universités dans les prochaines semaines. Depuis l'arrivée au pouvoir de Donald
Trump, on assiste aux Etats-Unis à une remise en cause, comme on n'en a jamais
connu, de la liberté académique, de l'indépendance de la recherche.
Manuel Valls (ministre d’Etat, ministre des Outre-mer)
> Expliquer [comme Laurent Wauquiez] que Saint-Pierre et Miquelon
pourrait accueillir les OQTF, c’est d’abord une absence de connaissance de ce
qu’est Saint-Pierre et Miquelon.
C’est un débat absurde, je n’admettrai pas qu’on traite ainsi ces territoires
qui sont, Saint-Pierre et Miquelon comme Mayotte, profondément français et que
le resteront.
C’est une méthode de colon, pas d’élu de la République.
> Si je suis à Mayotte, si j’ai été à la Réunion, en
Nouvelle-Calédonie la semaine dernière, il y a deux semaines dans les Antilles,
c’est pour démontrer que la France, l’Etat, le gouvernement et le ministre des
Outre-mer que je suis sont profondément attachés à ses territoires ultramarins.
Ces territoires ultramarins, font rayonner la France, mais doivent plus que
jamais rayonner par eux même : c’est l’enjeu fondamental pour Mayotte.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> À Gaza, au total, 1200 tonnes d’aide humanitaire ont été envoyées par
la France. Une partie est toujours bloquée à la frontière. Cela ne peut plus
durer. En Égypte avec le Président de la République pour rappeler que le droit
international humanitaire n’est pas une option.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Je porte un double objectif : la santé des Français et la justice
sociale. Balayer d’un revers de manche les enjeux de santé liés à la pollution
de l’air, c’est ignorer la réalité des classes populaires. Dans l’agglomération
parisienne, la politique menée pour améliorer la qualité de l'air a réduit de
42 % les oxydes d’azote depuis 2017. Des vies sauvées. Des mois de vie gagnés
pour celles et ceux qui vivent dans les zones les plus polluées. 4,3 millions
de Français n’ont aucun accès à un moyen de transport. Public ou privé. Je
refuse qu’ils soient assignés à résidence. Et je travaille pour leur donner des
solutions. Que proposent ces oppositions pour éviter les dizaines de milliers
de décès précoces chaque année ? Rien ! Nous, nous agissons.
> les moins riches, donc les plus vulnérables, sont ceux
qui sont malheureusement le moins équipés en voitures. Le nier c’est
invisibiliser les plus précaires ! J'ai par ailleurs affirmé que je ne pouvais
pas accepter que des Français soient assignés à domicile, sans solution de
transport. Tenons-nous en aux faits ! Je rappelle que 4,3 millions de Français
n’ont accès à aucun moyen de transport, qu’il soit individuel ou collectif. Mon
objectif est de revoir les dispositifs existants pour n'exclure personne :
chacun doit avoir le droit de circuler et surtout les plus vulnérables. Chacun
a le droit à la santé et il est irresponsable de laisser un monde à deux
vitesses prospérer. Je redis également l'importance de proposer des solutions
en accompagnant financièrement les Français. C'est tout le sens du leasing et
des aides de l'Etat pour permettre aux Français de changer de voiture qui
doivent être travaillés avec les collectivités locales.
> Ce qu’on respire, ce qu’on mange, ce qu’on boit… Notre
santé dépend directement de notre planète, l’une ne va pas sans l’autre. En
cette Journée mondiale de la santé, rappelons-le : la santé humaine ne survivra
pas à une planète malade.
Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier
ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> [Intervention à l’Assemblée] La présente proposition de loi fait
partie d’un bloc de six textes relatifs aux collectivités locales, qui vous
sont soumis dans l’année précédant les élections municipales et qui ont pour
objectif tant de faciliter la vie des maires que d’améliorer le fonctionnement
de notre démocratie. Vous avez ainsi adopté la proposition de loi visant à
permettre l’élection du maire d’une commune nouvelle en cas de conseil
municipal incomplet, la proposition de loi visant à assouplir la gestion des
compétences « eau » et « assainissement » et, hier, la
proposition de loi qui étend le scrutin de liste aux communes de moins de
1 000 habitants. Vous examinerez prochainement un texte relatif au
statut de l’élu local et un texte portant sur l’objectif zéro artificialisation
nette (ZAN).
Le présent texte est important pour notre vie démocratique. Idée française à
l’origine, la démocratie s’use si on ne la défend pas chaque jour, si on ne
cherche pas à améliorer son fonctionnement chaque fois que nécessaire. À
l’échelle du monde, on le sait, elle est de plus en plus remise en cause,
parfois dans ses principes mêmes, mais aussi dans sa pratique électorale. Tel
est notamment le cas si on ne prend pas la peine de moderniser cette pratique.
Le scrutin PLM, ou plutôt PML, concerne 3,5 millions de nos concitoyens.
Si sa réforme est apparue nécessaire, c’est parce qu’il s’agit d’un scrutin
dérogatoire qui a suscité des interrogations et des critiques pratiquement dès
son instauration et à chaque échéance municipale. Le président Jacques Chirac
lui-même l’avait qualifié de défi au bon sens.
Il convient de se pencher sur ce système sans tarder car, le rapporteur l’a
rappelé, il est susceptible de conduire à l’élection d’un maire ayant obtenu
moins de voix que l’un de ses concurrents – ce qui s’est
déjà produit une fois. Surtout, ce mode de scrutin est peu
intelligible : dans les
autres communes, on choisit une liste en tête de laquelle figure le nom la personne que l’on souhaite élire comme maire ;
à Paris, Lyon et Marseille, on
vote dans le cadre de l’arrondissement sans être sûr a priori du nom de
la personne qui sera choisie pour la mairie centrale. En outre, ce mode de
scrutin restreint la liberté de l’électeur : les élections municipales
étant avant tout des élections de proximité, l’électeur peut souhaiter choisir,
le cas échéant, un maire d’arrondissement d’une sensibilité politique
différente de celle du maire de la ville. Une telle liberté sera un facteur de
mobilisation du corps électoral.
Je tiens à saluer le travail réalisé par M. le rapporteur et par la
commission des lois, dans un délai contraint, que le président de la commission
des lois – à
qui j’adresse mes remerciements – et moi avions néanmoins prolongé d’un commun accord.
Le texte est fondé sur un
principe simple :
rapprocher le plus possible les conditions dans lesquelles les électeurs de Paris, de Marseille et
de Lyon choisissent leurs élus
de celles dans lesquelles le font tous les autres électeurs français.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Le féminisme est un universalisme. On ne choisit ni les victimes, ni
les bourreaux. Et nous savons que les violences sexuelles sont une arme de
guerre et une arme terroriste. Le 7 octobre 2023, les femmes ont été ciblées
par le Hamas. Jamais le collectif «Nous vivrons» n'aurait dû être chassé de la
marche féministe
> Je croyais que la Une concernant Laurent Wauquiez était
une fake news. Les Outre-Mer, c'est la France. Ce mépris est indécent. Il est
temps que la campagne interne LR cesse.
> Quand on mène un combat politique, ça n'est pas parce
qu'on ne le remporte pas tout de suite qu'il n'est pas juste pour autant ! Un
homme reconnu coupable de violences envers sa compagne ou son enfant n'est pas
digne d'être un élu de la République, n'est pas digne de représenter les
Français. Je n'abandonnerai pas ce combat.
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> [Intervention à l’Assemblée] l’assurance chômage suscite beaucoup
d’intérêt dans les médias ces derniers jours. Je vous rappelle notre
attachement profond au dialogue social constructif. Vous l’avez dit, les
partenaires sociaux ont trouvé en novembre dernier un accord sur le régime de
l’assurance chômage. La priorité est d’appliquer cet accord. Certaines mesures
sont déjà déployées ; la transposition d’autres dispositions doit être
présentée au Parlement au mois de juin – je compte sur votre participation, monsieur le député. C’est sur
cette transposition que nous devons concentrer nos efforts.
De plus, nous ne relâchons pas nos efforts pour améliorer la situation
financière de l’assurance chômage. Nous exerçons un contrôle accru sur la
recherche effective d’emploi et nous menons un travail sur l’amélioration de
l’assurance chômage au niveau européen, qui ne nous convient pas et qui cause
800 millions d’euros de déficit chaque année à l’Unedic. En parallèle,
nous devons réfléchir aux moyens d’augmenter la proportion des Français qui
travaillent. Le constat que vous avez dressé me paraît profondément injuste
dans la mesure où vous n’avez rappelé ni la baisse du taux de chômage ni
l’augmentation historique du taux d’activité dans notre pays. C’est un enjeu de
souveraineté économique dans le contexte international. L’assurance chômage
n’est pas le seul levier pour agir, loin de là, mais c’est un levier important.
Nous devons d’abord partager nos constats avec les partenaires sociaux. Notre
priorité est d’accompagner vers l’emploi les jeunes, les travailleurs
expérimentés, les bénéficiaires du RSA, pour lesquels les expérimentations
montrent des progrès considérables. Nous devons les aider à trouver non
simplement un emploi, mais un bon emploi. Notre priorité est donc la
transposition de l’accord interprofessionnel. Nous travaillerons ensemble, je
l’espère, pour renforcer notre économie et pallier ses points de fragilité face
aux chocs extérieurs.
> [Intervention au Sénat / Protection de l’enfance] Une refondation en profondeur de l'ASE est
urgente. Nous ne pouvons continuer ainsi.
Le Gouvernement renforce la prévention et le soutien à la parentalité,
notamment auprès des pères, avec un plan de prévention de la
périnatalité : nous ciblons les familles en difficulté. Nous renforçons
les conditions de placement et contrôlons les établissements, comme les
pouponnières, qui ont fait l'objet de témoignages terrifiants. Un bilan
psychologique et somatique sera systématique dès la prise en charge, souhait de
Mme Vautrin. Enfin, le placement à dimension familiale doit être privilégié.
Nous devons améliorer le recrutement des assistants familiaux,
simplifier les démarches et réviser les modalités d'adoption.
Une gouvernance repensée s'impose. Un comité des financeurs se tiendra
fin avril et un comité interministériel dédié à l'enfance se réunira à l'été.
Le Gouvernement mesure l'urgence et la gravité de la situation.
> [Intervention au Sénat / Protection de l’enfance / maternités]
L'accès à une prise en charge périnatale de qualité en tout point du territoire
est un sujet d'attention, alors que les maternités connaissent des tensions
liées au manque de personnel soignant. Le ministre de la Santé a rencontré les
sénatrices Jacquemet et Guillotin, auteurs d'un rapport d'information sur
l'avenir de la santé périnatale.
Lorsqu'une maternité ferme faute de personnel, l'ARS se mobilise, en lien avec
les acteurs locaux, pour continuer à proposer un suivi de grossesse et une
prise en charge postnatale à proximité.
Je réfute l'idée que nous fermons des maternités en raison d'un faible nombre
d'accouchements. Une vingtaine de maternités à moins de 300 naissances par
an sont maintenues dans des territoires isolés. Lorsque nous fermons une
maternité, à contrecœur, c'est pour la sécurité des mères et des nouveau-nés.
Des centres périnataux de proximité prennent le relais pour offrir un panel de
soins et éviter de longs déplacements aux femmes et à leurs nouveau-nés. Ils
sont plus d'une centaine. Par ailleurs, depuis 2019, un hébergement non
médicalisé à proximité des maternités de référence est proposé aux femmes qui
résident à plus de 45 minutes de là, financé par l'assurance maladie. Le
ministre y est attentif.
> Alors qu'un
Français sur deux est en situation d'obésité ou de surpoids, promouvoir une
alimentation équilibrée est une priorité de santé publique.
Depuis 2017, le Nutri-score permet d'éclairer les choix des
consommateurs. Dans le cadre de la gouvernance européenne, un comité
scientifique d'experts indépendants a évalué les modalités de calcul pour
proposer des évolutions, sur la base de la littérature scientifique. Il s'agit
de mieux différencier les aliments selon leur teneur en sel et en sucre, leur
teneur en fibre, leur caractère raffiné ou transformé, d'améliorer la
classification des poissons gras et des huiles moins riches en acides gras saturés,
ou de tenir compte de la présence d'édulcorants dans les boissons. Ce sont des
évolutions notables par rapport à la version initiale de 2017.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Avant les coupes, les Américains donnaient 60 milliards. L'Europe est
le premier donateur en matière d'aide au développement avec un budget de 120
milliards. On peut faire face, il faudra prioriser les choses.
> Les Américains vont voir le changement sur les prix et
vont faire machine arrière sur la question des taxes, comme ce fut le cas pour
le Canada. Aujourd'hui, ce qui me frappe, c'est une forme d'autosabotage de
l'économie américaine."
> [Guerre commerciale de Trump] Le but n'est pas de faire
de l'escalade pour de l'escalade. L'Europe doit rester ferme.
> [Guerre commerciale de Trump] Notre objectif, c'est que
ces droits de douane ne s'appliquent pas. (…) L'objectif est que nous
reprenions une économie mondiale où l'on ne fait pas du chantage et de
l'extorsion.
> La dérive des finances publiques vient de la maladie
endémique de la France : l'endettement.
> Je suis très émue par le témoignage de Lio sur
l'affaire Cantat. Les femmes battues sont encore confrontées à une immense
solitude. C'est une question collective : en tant que société, nous devons agir
collectivement.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Face au choc protectionniste américain, l’industrie française
s’organise. J’ai réuni les représentants des filières industrielles, des
syndicats, des entreprises et des collectivités au Conseil national de
l’industrie (CNI).
Avancer uni et jouer en collectif est notre meilleure force face aux tensions
internationales. Objectif : analyser de manière fine les impacts directs et
indirects avec les filières et entendre leurs remontées de terrain qui
viendront nourrir la position de la France pour une réponse rapide,
proportionnée et européenne, face à l’annonce de l’administration Trump
d’imposer des droits de douane sur plus de 80 % des importations aux
États-Unis.
L’État sera aux côtés de nos filières industrielles. Nous porterons ensemble
une réponse forte et unie à Bruxelles, en lien avec les partenaires européens.
Avancer uni et jouer en collectif est notre meilleure force face aux tensions
internationales.
> [Intervention à l’Assemblée] Vous nous parlez de
protectionnisme intelligent. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose
d’intelligent dans le choc majeur qui vient d’être annoncé par l’administration
américaine, qui remet en question l’ordre commercial qui a prévalu depuis la
deuxième guerre mondiale.
Ce choc touchera d’abord nos entreprises. Il aura des effets directs sur les
28 000 entreprises qui exportent aux États-Unis et qui, pour une
large partie d’entre elles, ont un carnet de commandes qui dépend à plus de
50 % des États-Unis. Vous irez expliquer aux salariés de ces entreprises
que le protectionnisme est intelligent.
Ce choc aura également des effets indirects, car nous pouvons malheureusement
nous attendre à voir la Chine et de l’Inde, par exemple, tenter d’écouler en
Europe leurs productions, du fait de surcapacités qui pénalisent certaines de
nos filières – vous
avez parlé de l’acier, or la sidérurgie souffre des surcapacités chinoises.
Nous luttons et nous avons obtenu des résultats ces dernières semaines. Nous
devons en effet nous prémunir contre ces effets indirects. Face à ce choc, la
réponse sera européenne. Elle tient en trois mots : unité, fermeté – car on ne s’engage pas dans une négociation avec les États-Unis d’Amérique sans
avoir au préalable posé un rapport de force –, proportionnalité. En effet, nous ne souhaitons
nullement l’escalade car elle
ne fera que des perdants.
Notre priorité est d’éviter la guerre commerciale. C’est la raison pour
laquelle l’État sera présent aux côtés des entreprises. Je réunirai cet
après-midi le Conseil national de l’industrie pour établir un diagnostic avec
les filières et construire une réponse avec les acteurs économiques, ce que
vous ne souhaitez pas faire.
Éric Lombard, le ministre de l’Economie, fera de même demain avec l’ensemble
des acteurs économiques, notamment ceux qui représentent les services
financiers et numériques. Cette guerre commerciale, nous ne l’avons pas voulue.
Nous nous battrons, comme nous le faisons déjà depuis des mois, pour éviter le
pire et pour protéger les emplois, les territoires, et les entreprises.
> L’Assemblée nationale vient d’adopter conformément la
proposition de loi permettant la conversion de la centrale de Saint-Avold du
charbon vers le biogaz. Une étape décisive après celle du Sénat, qui permet de
:
- Sauver le site industriel,
- Préserver les emplois locaux,
- Accélérer la transition énergétique.
Un modèle d’action territoriale, fruit du travail des élus de Moselle, du
Sénat, de l’Assemblée nationale, des services de l'État, mais surtout de
l’engagement des salariés.
Je me rendrai sur place ce lundi 14 avril pour échanger avec les acteurs du
territoire, saluer leur mobilisation et accompagner cette nouvelle phase de
transformation industrielle. L’accompagnement des salariés, le suivi des
projets, territoire par territoire, c’est la clé de la réussite de notre
transition énergétique et c’est bien l’esprit de cette loi.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> [Intervention au Sénat] L'article 55
de la loi SRU a créé un dispositif permettant d'orienter près de 50 % de
la production de logements sociaux vers les communes déficitaires. Nous restons
attachés au développement d'une offre sociale équilibrée sur le territoire.
Les objectifs triennaux ont été réduits en 2022 par la loi 3DS,
qui a en outre ouvert la possibilité d'abaisser encore les objectifs dans le
cadre de contrats de mixité sociale. Sur les 1 153 communes
déficitaires, 343 contrats ont été signés, dont 187 prévoient un
abaissement des objectifs. Les préfets prennent en compte le volontarisme et
les difficultés des communes. Ces considérations seront reconduites pour
l'analyse du bilan 2023-2025.
Avec la baisse récente des taux d'intérêt, la construction reprend. Il
faut amplifier ce rebond, notamment dans les communes déficitaires. C'est le
sens des mesures que Valérie Létard a présentées dans le cadre de la loi de
finances pour 2025 et de la feuille de route qu'elle a signée avec les
fédérations du logement social en février dernier.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> [Guerre commerciale de Trump] La
position de la France, encore une fois, c’est d’abord de tout faire, de faire
préférer la coopération, la négociation à l’escalade et à la confrontation.
Là-dessus, il faut que les choses soient très claires, personne n’a à gagner, à
continuer sur cette voie-là. Évidemment pas les États-Unis eux-mêmes, mais
l’Europe non plus, et les autres zones du monde non plus. Si, pour parvenir à
cela, il faut montrer ce dont on est capable en termes de riposte, alors
l’Europe doit savoir le faire. C’est ça la position de la France, avec toutes
les options sur la table, sans oublier, ce que je disais tout à l’heure, sans
oublier de savoir protéger notre propre continent, des conséquences des
détournements des routes commerciales qui pourraient avoir lieu suite à cette
guerre commerciale, je pense, bien sûr, aux surcapacités asiatiques, notamment
chinoises.
> [Guerre commerciale de Trump] La proposition de madame von der
Leyen correspond parfaitement à ce qu’on se dit depuis ce matin et à ce que
j’étais venu vous dire. Je vais d’abord réaffirmer que nous sommes contre cette
guerre commerciale uni en européen. Et je tiens d’abord à dire que toutes les
prises de parole qui ont été faites ici ce matin vont dans le même sens. Nous
voulons d’abord la désescalade et trouver les meilleurs points de négociation
pour cela, tout en défendant nos intérêts et en ayant des outils de rétorsion
si cela était nécessaire. La proposition de la présidente de la Commission
européenne va d’abord dans le sens de la désescalade, ce dont on doit se
féliciter.
> [Guerre
commerciale de Trump] Il y a la convergence qu’on a besoin de rester
unis [entre Européens]. Et que la priorité c’est de négocier, la priorité c’est
la désescalade. C’est ce que je disais ce matin devant vous. Et je suis
extrêmement heureux de voir qu’il y a une vraie convergence de l’ensemble des
pays de l’Union européenne en ce sens-là. Savoir défendre ses intérêts, savoir
démontrer que nous avons des outils de réponse forte, c’est aussi une manière
de créer un rapport de force et donc d’avoir ce niveau de négociation qui doit
toujours pour nous aller vers une désescalade. Car nous le rappelons et nous le
rappellerons toujours sans aucune ambiguïté, ce vers quoi nous nous dirigeons
avec cette volonté de guerre commerciale américaine n’a que des effets
négatifs. Cela a été dit unanimement ce matin et ça on doit s’en féliciter. (…)
La désescalade c’est quoi sinon revenir effectivement à un état de commerce
libre tel que nous le voulons ? Ce que dit la présidente de la commission,
c’est ce que nous disons depuis maintenant plusieurs semaines, c’est que nous
voulons cette désescalade commerciale qui n’apporte rien de bon, ni pour
l’Europe ni pour les États-Unis. En revanche ce que nous avons dit aussi c’est
que rien ne doit être exclu pour défendre nos intérêts s’il n’y avait pas de
réponse en face. Et donc que la présidente de la commission effectivement fasse
un pas vers une sorte de discussion et de négociation pour la désescalade
commerciale, effectivement ça va dans le bon sens. Mais il faut aussi expliquer
à nos partenaires américains que si cela n’était pas négociable de leur côté
nous avons de quoi riposter. (…)
Nous cherchons la désescalade et c’est exactement dans ce sens-là que j’ai tenu
mes propos également ce matin. Nous voulons d’abord la désescalade mais nous
devons défendre nos intérêts. Nous sommes l’Europe, nous avons une très forte
puissance commerciale et donc s’il faut qu’il y ait des mesures de rétorsion en
face parce qu’il n’y a pas de possibilités de négociation, nous saurons les
mettre en place. Mais ce matin nous avons dit d’abord que nous étions d’accord
sur ce statement. Après il y a la suite, c’est-à-dire d’abord la potentielle
réponse à mettre en place sur acier-aluminium, ça c’est à la mi-avril. Et puis
peut-être, nous ne le souhaitons pas, mais peut-être d’autres types de réponses
d’ici la fin du mois. Mais ça dépendra de l’état de la discussion que la
commission aura avec les États-Unis. (…)
Je souhaiterais toujours la désescalade, toujours. Tout simplement parce que je
pense à l’économie européenne et à l’économie française d’abord, mais aussi à
l’économie américaine. Et je considère que de toute façon, ce vers quoi nous
allons par l’escalade et par la guerre commerciale n’aura que des effets
néfastes et négatifs. Donc je serai toujours du côté de ceux qui veulent
trouver des réponses à la désescalade. Le zéro pour zéro, comme on dit en
termes techniques, est toujours quelque chose que j’ai souhaité. Mais si vous
ne montrez pas que vous avez une possibilité de riposte s’il n’y a pas de
volonté en face de désescalade, effectivement, vous ne rentrez pas dans la
négociation avec les bonnes armes et les bons moyens. C’est ça que j’ai dit ce
matin.
> [Guerre
commerciale de Trump] Ah mais si vous me posez la question de faut-il
revenir en arrière, je pense que la réponse est oui. Je ne vois pas en quoi ce
serait un aveu de faiblesse de démontrer qu’il est beaucoup plus positif d’être
pour le libre-échange et pour le commerce tel que nous connaissons depuis des
dizaines d’années qui a permis de la croissance, qui a permis de l’emploi, qui
a permis justement à nos industries de se développer. Ce n’est certainement pas
un aveu de faiblesse, c’est plutôt un aveu assez concret de ce vers quoi nous
devrions aller entre l’Union Européenne et les États-Unis. J’ai dit depuis des
semaines qu’il n’était jamais interdit de croire à la désescalade commerciale
là-dessus. Évidemment, ce n’est pas le propos du président américain de ces
derniers jours et de ces dernières semaines. Mais je crois qu’il faut aussi le
démontrer et d’ailleurs, je crois que les bourses mondiales aujourd’hui ont
démontré quand même une alerte, pour le dire de façon assez euphémistique,
qu’on a besoin à mon avis d’être plutôt dans la désescalade. Parce que quand
vous négociez avec un partenaire comme les États-Unis, mais que vous montrez
aussi ce que vous pouvez faire justement en termes de riposte, je crois que la
raison peut l’emporter.
> [Guerre
commerciale de Trump] Tout ce dont nous parlons, c’est pour l’économie
et les consommateurs européens, mais aussi américains, mais aussi mondiaux.
Donc on a tous le même agenda, c’est un agenda positif, commandé en termes
techniques, de désescalade pour le bien de notre économie, de nos
consommateurs, de nos pouvoirs d’achat, respectif.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> [Intervention au Sénat / Infanticides] Les statistiques à la disposition du ministère de la justice ne
permettent effectivement pas d'évaluer le nombre d'enfants dans ce cas.
Toutefois, en isolant dans le champ infractionnel retenu les seuls ascendants
directs, la circulaire du 28 mars 2023 relative à la politique pénale
en matière de lutte contre les violences sur mineurs fournit des directives
afin de mieux appréhender et traiter sur un plan judiciaire les morts violentes
de mineurs liées à une infraction volontaire commise dans la sphère familiale
ou institutionnelle.
Cette circulaire invite les parquets généraux à informer
systématiquement la direction des affaires criminelles et des grâces de la
survenance de tels drames, y compris en cas de syndrome du bébé secoué ou de
mort en lien avec le suicide des parents. Elle vise également à mettre en œuvre
un retour d'expérience systématique sur ces décès, afin d'analyser a
posteriori chaque infanticide commis dans la sphère familiale, de retenir
les éléments pertinents en matière de prévention et d'identifier les axes
d'amélioration à travailler.
La circulaire encourage aussi la conclusion de partenariats renforcés
avec le milieu médical, afin de favoriser les signalements.
● Autres
ministres
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté
industrielle et numérique)
> Le monde est dans une situation extrêmement risquée. C'est un monde de
prédateurs. On a la Russie qui est toujours en guerre malgré les efforts de
toutes les nations en Ukraine. On a la Chine qui, de façon plus pacifique, a
une attitude commerciale très agressive. Et on a maintenant les États-Unis
d'Amérique qui augmentent les droits de douane, qui envisagent de prendre des
territoires qui relèvent de l'Union européenne. Donc on est dans un moment de
difficulté, de risque pour l'ensemble du monde. Là, on se concentre sur les
aspects économiques à cause de cette question de tarifs. Effectivement, nous
devons faire nation et le Président de la République, hier, a demandé à
l'ensemble des acteurs d'être solidaires, d'être attentifs.
> [Guerre
commerciale de Trump] Nous vivons un moment de bascule. Je tiens à être
clair quant aux objectifs de l’Union européenne : nous cherchons
évidemment la désescalade et souhaitons rétablir le libre-échange qui a permis
le développement économique depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Toutefois, ce n’est pas en demandant la désescalade que nous l’obtiendrons. Si
nous voulons négocier avec l’Amérique de Donald Trump, il faut montrer que nous
disposons des mêmes armes. C’est par la force de notre marché et de notre union
que nous obtiendrons la désescalade. Je serai avec mes collègues européens à
Varsovie en fin de semaine et au G7 à Washington le 22 avril ; dans
les jours à venir, nous construirons une riposte dont nous espérons qu’elle
nous permettra de faire reculer les États-Unis. > [Guerre commerciale de Trump] La France compte 28 000 entreprises
qui exportent leurs produits aux États-Unis, parmi lesquelles 40 % pour
qui l’exportation représente plus de la moitié de leur activité. La réponse
appropriée consiste à les soutenir. Mes collègues de Bercy et moi-même allons
les rencontrer, comme l’ont fait la semaine dernière le président de la
République et le premier ministre, les écouter et les accompagner. Il est
essentiel qu’elles puissent traverser cette période en protégeant l’emploi et
en préservant notre modèle économique. C’est à cela que nous consacrons nos
efforts avec énergie et constance.
> La réforme du seuil de franchise de la TVA prévue dans
la loi de finances pour 2025 a suscité des inquiétudes que nous avons
entendues. Le gouvernement est très attaché au régime fiscal des
autoentrepreneurs qui concerne plus de 2,5 millions d’entreprises. Dans
une vision dynamique, il faut même les aider à croître et à dépasser ces seuils
de chiffre d’affaires.
Il faut aussi reconnaître que cette réforme était souhaitée par des
entreprises, c’est pourquoi j’ai demandé à Véronique Louwagie de conduire une
concertation qui n’a pas permis d’aboutir à une unanimité, ni en faveur ni en
défaveur de la réforme. Le gouvernement, à l’issue de ces échanges, a donc
proposé une réponse aussi équilibrée que rapide, qui consiste à diminuer le
nombre des seuils dans une logique de simplification et à remonter le seuil de
franchise de la TVA à 37 500 euros par an – seuil qui s’appliquait aux autoentrepreneurs
jusqu’à l’adoption de la loi de finances.
Toutefois, cette réponse sera adaptée aux différents secteurs : ainsi, un
seuil de 25 000 euros est proposé pour le bâtiment.
Cette réforme, présentée au cours d’une discussion au Parlement, n’a pas été
jugée recevable. Nous cherchons le vecteur législatif qui nous permettrait
d’avancer et de trouver un compromis avec le Parlement.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Notre partenariat stratégique avec l’Egypte continue de se renforcer.
En marge de la visite d’État d’Emmanuel Macron, entretien hier avec mon
homologue, le général Abdel Mageed Saqr. Une journée particulière pour la
relation de défense entre nos pays, marquée par l’arrivée des deux premiers
Rafale du second lot commandé par l’Egypte. Volonté commune de continuer à renforcer
la coopération entre nos armées. Échanges sur la stabilité régionale, dans la
continuité de l’engagement de nos chefs d’État en faveur d’une résolution du
conflit à Gaza.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> [Intervention à l’Assemblée] Ces nouvelles taxes américaines sur la
filière des vins et des spiritueux sont un choc d’une brutalité immense. Cette
décision unilatérale est infondée et elle menace nos producteurs, qui sont déjà
très fragilisés par un contexte économique qui, vous le savez, n’est pas
favorable.
Je voudrais vous assurer de la pleine mobilisation du gouvernement, qui a pour
boussole la protection de nos filières. La première protection, c’est d’abord
une réponse à l’échelle de l’Union européenne, car notre continent réunit
450 millions de consommateurs : c’est un marché immense, un levier
économique majeur, qui nous donne beaucoup de force.
Sachez par ailleurs que j’ai réuni hier les représentants des différentes
filières concernées par ces augmentations de tarifs douaniers et que nous
allons travailler ensemble pour conjurer ces risques. Je leur ai demandé de me
faire des propositions et nous avons déjà examiné plusieurs pistes. La
première, c’est qu’il faut faire preuve de fermeté dans le rapport de force,
mais que cela n’exclut pas la diplomatie, car chacun souhaite aller vers une
désescalade. La guerre commerciale, comme chacun sait, ne fait que des
perdants.
La deuxième piste, et c’est un point fondamental à mes yeux, c’est que
l’agriculture ne doit pas être la variable d’ajustement de la riposte
douanière. Autrement dit, il faut veiller, au moment de choisir les produits
américains qui seront taxés, de ne pas entrer dans une forme d’escalade. Le
bourbon est un bon exemple et je me réjouis, de ce point de vue, de son exclusion
du premier train de contre-mesures.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Intervention à l’Assemblée / Recrutement des enseignants] Nous
constatons que le positionnement du concours à bac + 5 a
considérablement réduit le vivier de candidats : nous en avons perdu
45 % au concours de professeurs des écoles. Sur 16 000 postes
ouverts, près de 3 000 sont restés vacants en 2024. Parallèlement, le
niveau des élèves reste préoccupant.
Les évaluations Pisa et Timss le confirment : en compréhension écrite, la
part des élèves en difficulté est passée de 15 à 25 %, tandis qu’en
mathématiques, la France est dernière de l’OCDE au CM1 et avant-dernière en
classe de quatrième.
C’est pourquoi, avec le premier ministre François Bayrou et la ministre d’État
Élisabeth Borne, nous avons lancé une réforme d’ampleur de la formation et du
recrutement des enseignants. Cette réforme repose sur trois piliers simples. Le
premier est l’ouverture d’une licence dédiée au professorat des écoles,
accessible dès le baccalauréat, à la rentrée 2026, avec une exigence forte sur
les savoirs fondamentaux.
Le deuxième est le repositionnement du concours à bac + 3, afin
d’élargir le vivier des candidats. Le troisième pilier consiste en deux années
de master rémunérées, en alternance. Les étudiants seront élèves fonctionnaires
et s’engageront à servir l’éducation nationale pendant au moins quatre ans.
Pour cela, nous avons mené une concertation avec les syndicats sur les parcours
professionnels, la formation continue et la reconnaissance en milieu de
carrière. Ces mesures me semblent être à la hauteur de l’enjeu, qui est
simple : pouvoir donner une chance à tous les élèves de la République,
partout sur le territoire.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> Face à la pénurie de médecins, nous devons agir vite pour former plus
et former mieux. Le numerus, en limitant les places en médecine, freine la
formation de futurs professionnels dont nos territoires ont cruellement besoin.
Chaque année, des étudiants quittent la France faute de place dans nos
universités. C’est une aberration. Nous devons permettre à ces jeunes de se
former en France et de soigner demain dans nos territoires. Nous annoncerons
dans les prochaines semaines, des mesures fortes pour donner un nouvel élan à
la formation de nos futurs médecins dans tous les territoires.
> Aujourd’hui, 50 % des patients qui devraient bénéficier
de soins palliatifs n'y ont pas accès. Et 20 départements n'ont toujours aucun
service dédié. C’est inacceptable. Mon engagement est clair : permettre à
chaque territoire de développer des soins palliatifs pour accompagner dignement
les patients en fin de vie, dans la gestion de la douleur, mais aussi sur le
plan psychologique. Pour cela, 100 millions d’euros supplémentaires sont
inscrits dans le PLFSS 2025. Et plus de 900 millions d’euros devront suivre sur
les neuf prochaines années. Si le Parlement adopte le texte sur les soins
palliatifs, ce sera un acte politique fort, à la hauteur de l'enjeu.
> Les prisons de haute sécurité incarnent un ordre
républicain tout à la fois ferme et clair. Ferme dans sa lutte intransigeante
contre le narcotrafic. Clair dans ses principes : le droit d’accès aux soins
des détenus sera garanti, avec un accent particulier quant à la protection des
soignants.
> [Intervention à l’Assemblée] Je comprends que vous
évoquiez la confiance des Français envers les institutions, alors que ces
derniers voient des lois être votées sans que rien ne change dans les
territoires. Les situations que vous décrivez en sont des exemples criants. Je
pense en particulier à la réalité insupportable des déserts médicaux, que
déplorent les élus locaux et, surtout, les patients.
Le premier ministre a souhaité que nous présentions des propositions d’ici le
mois d’avril. Il serait malhonnête de vous dire que la succession de quatre
ministres de la santé en 2024 a favorisé la publication des décrets.
Je souhaite publier les décrets d’application des lois que vous avez évoquées.
Nous réunissons les étudiants et les soignants afin de nous concerter dans un
climat de confiance. Nous sommes à la recherche de maîtres de stage pour les
accueillir, en particulier dans les zones sous-dotées.
Nous étudions également avec les élus locaux les conditions de logement, de
transport et d’accueil en crèche des enfants des jeunes médecins. Les
conditions de rémunération sont en cours de définition. Enfin, nous pensons à
établir une phase socle, une phase liée à l’activité, une phase liée à la
permanence des soins et une phase spécifique aux zones particulièrement
sous-denses.
Tout cela prend du temps et doit se faire en concertation avec Philippe
Baptiste, ministre de l’enseignement supérieur, que je remercie pour son
étroite collaboration sur ces sujets.
Je l’ai annoncé la semaine dernière au congrès national de médecine
générale : avant l’été, les 3 700 docteurs juniors pourront
venir en renfort dans les territoires. C’est une priorité pour la population.
J’espère que ces renforts favoriseront une démarche d’aller vers, puisque la
mobilisation de ces jeunes docteurs permettra aux médecins de reprendre les
visites à domicile.
> [Intervention à l’Assemblée] Vous faites bien d’évoquer
les difficultés que rencontrent les soignants qui exercent en psychiatrie, que
ce soit à l’hôpital ou en ambulatoire. Le fait que la santé mentale soit la
grande cause nationale de 2025 va permettre de lever le voile sur de nombreux
sujets. Il importe avant tout de déstigmatiser la maladie mentale et la
révélation récente de sa bipolarité par un journaliste s’inscrit dans ce
mouvement. Il faut parler de toutes ces pathologies.
Il faut aussi former plus de soignants, plus de psychiatres – et cela rejoint la question des
déserts médicaux, au sujet desquels le premier
ministre fera des annonces à la
fin du mois d’avril – et améliorer la prise en charge des troubles psychiatriques et
psychologiques. Il importe, pour avancer sur ces questions, de travailler avec
l’ensemble des acteurs concernés, notamment les associations de
patients – je serai vendredi au Forum
national de la santé mentale,
organisé à Cannes par l’association Psychodon –
et les professionnels du secteur – j’ai conclu hier la Commission nationale de psychiatrie.
Je soutiens également les propositions de loi qui vont dans le bon sens, comme
celle, excellente, de Chantal Jourdan visant à former les jeunes aux premiers
secours en santé mentale : il faudrait des référents dans tous les
secteurs, dans les entreprises au titre de leur responsabilité sociale, dans
les associations sportives. Étant donné le caractère transversal,
interministériel, du sujet, plusieurs décennies seront sans doute
nécessaires ; avançons, dès à présent, en formant des soignants, en
agissant aux niveaux économique, socio-professionnel, associatif, en prenant le
sujet à bras-le-corps – je rappelle qu’avec
près de 400 cas par an, le suicide
constitue la deuxième cause de
mortalité chez les adolescents.
Le gouvernement accordera donc toute son attention aux suggestions visant à améliorer l’état de
santé mentale des Français.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Intervention à l’Assemblée] Les États-Unis ont lancé une offensive
commerciale totalement injustifiée et brutale contre les intérêts économiques
de l’Union européenne. Face à des tarifs douaniers qui ne présentent aucune
espèce d’explication rationnelle qui tiendrait à la relation commerciale entre
les États-Unis et l’Europe, il n’y a qu’une voie possible, celle de la fermeté,
de l’unité et de la proportionnalité de la réponse.
Face à l’offensive américaine, tout signe de faiblesse ou toute concession
unilatérale serait bien sûr interprété comme des encouragements à aller plus
loin dans la guerre économique. La guerre commerciale et le protectionnisme ne
sont dans l’intérêt de personne. Nous souhaitons le dialogue et la désescalade.
La meilleure façon d’aboutir à la désescalade est de défendre nos intérêts en
Européens, de façon unie. La Commission européenne apportera dans les prochains
jours une première réponse aux droits de douane sur l’acier et l’aluminium.
Ensuite, nous élaborerons ensemble un deuxième paquet plus important de mesures
pour réagir. Ces dernières années, sous l’impulsion de la France et du
président de la République, l’Union européenne est sortie de sa naïveté
commerciale. Elle a développé des instruments, notamment le bouclier
anticoercition, qui nous donne une palette d’outils pour répondre et trouver le
chemin de la désescalade.
Vous avez raison de le souligner : face à cette bascule du monde, face aux
menaces et aux guerres commerciales, il n’y a qu’une seule réponse, qui ne se
trouve ni dans la soumission promue par le Rassemblement national ni dans le
repli et les discours antieuropéens, mais bien dans l’unité et la souveraineté
de l’Europe.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
David Amiel (député)
> [Intervention à l’Assemblée / Proposition de loi PLM] « Un
électeur, une voix », ce n’est pas un slogan. C’est le principe
démocratique fondamental, aujourd’hui bafoué à Paris, Lyon et Marseille par une
loi PLM devenue, on l’a dit, une véritable anomalie démocratique. C’est une
anomalie car, du fait de cette loi, la valeur d’une voix diffère selon que le
quartier où l’on vit. Cette anomalie dresse les quartiers les uns contre les
autres, elle est incomprise par l’immense majorité des habitants de Paris, Lyon
et Marseille, et alimente la défiance.
Je remarque d’ailleurs qu’en commission comme dans l’hémicycle, nous n’avons
pas entendu un seul argument tendant à montrer que le mode de scrutin actuel
était juste. Nous en avons bien plutôt entendu en faveur d’un retard, d’un
délai, exprimant l’espoir d’enterrer une réforme qu’au fond, chacun sait
nécessaire. Nous avons eu droit à de fausses nouvelles – on a indiqué que nous souhaitions supprimer les
arrondissements alors que nous voulons au contraire les renforcer ; nous avons eu droit à encore plus savoureux : des arguments
d’intérêt variable selon lesquels la réforme était indigne, à moins d’un an du
scrutin municipal, à Paris, mais indispensable à Marseille – arguments avancés par des orateurs issus du même groupe politique. Chacun en
tirera les conclusions qu’il
souhaite.
Bien sûr, nous pouvons et nous
devons débattre de la
gouvernance de ces villes, du nouveau mode de scrutin à construire – c’est bien l’objet
de cette proposition de loi et des amendements dont l’examen suivra –,
mais on n’a pas le droit de priver les Parisiens, les Lyonnais et les
Marseillais d’un changement que 90 % d’entre eux espèrent.
Laure Miller (députée)
> le rapport de la commission d'enquête sur les manquements des
politiques publiques de protection de l'enfance était présenté à la presse
nationale.
Ce fut l'occasion pour moi de rappeler plusieurs points :
- L’importance des auditions réalisées : 83 heures, 126 personnes reçues ;
- L’émotion ressentie par tous les députés lors de chaque audition puisqu’il
s’agit d’enfants en souffrance ;
- Le partage du constat de ces manquements par l’ensemble des groupes de l’Assemblée
nationale ainsi qu’un vote unanime sur les préconisations du rapport ;
- Un sentiment personnel : pour réorganiser profondément le système, il faut
une vraie planification pour éviter les avancées au coup par coup.
En ce sens, j’ai pu saluer les engagements de la ministre Catherine Vautrin réitérés
hier, une vraie reprise en main de cette politique !
> Tiktok : la nouvelle drogue à interdire ?
Vous donneriez une cigarette à votre enfant ? De toute
évidence, non, car vous en connaissez les effets sur la santé qui sont
aujourd’hui incontestables. Pourtant, lorsque vous mettez un téléphone entre
les mains de votre progéniture, savez-vous ce qu’ils y voient ? Plus d’un jeune
de 7 à 12 ans sur 3 dispose d’un smartphone. Le temps d’écran moyen est en
constante augmentation. 82% des 10-14 ans consultent internet sans leurs
parents. 86 % des 8-18 ans sont inscrits sur les réseaux sociaux. Un jeune sur
2 de 11-12 ans est inscrit sur l'application TikTok.
L’enjeu de l’impact de l’accès aux réseaux sociaux pour nos jeunes est
clairement devant nous ! Dépendance, cyberharcèlement, mauvaises rencontres,
baisse de l’estime de soi, sédentarité et isolement : voilà l’état des lieux.
C’est dans ce contexte que l’Assemblée nationale entame, cette semaine, les
travaux de sa commission d’enquête sur tiktok et son impact sur la santé
mentale des mineurs. A l’initiative de cette commission d’enquête et désignée
rapporteure par mes collègues députés, je crois fondamental que la
représentation nationale se saisisse de ce paradoxe. Quel paradoxe ? Il existe
aujourd’hui de plus en plus de voix qui s’élèvent contre l’impact des réseaux
sociaux sur le bien-être psychique des jeunes, mais, malgré cela, nos jeunes sont
de plus en plus exposés à ces réseaux sociaux !
Dans ce tourbillon infernal, Tiktok occupe une place singulière. Manque de
transparence dans son organisation, opacité et puissance de son algorithme,
modération des contenus inefficace, bulles de filtres qui enferment les jeunes
dans des contenus dangereux... Tiktok est à la fois le réseau social le plus
utilisé par notre jeunesse et probablement celui qui produit les pires effets.
Ainsi, à la fin de l’année 2024, le collectif Algos Victima s’est constitué,
regroupant plusieurs familles, pour agir en justice contre la plateforme. Parmi
les adolescentes concernées, certaines ont mis fin à leurs jours, conduisant le
collectif à accuser tiktok de provocation au suicide et de non-assistance à
personne en péril.
Mais alors que peut-on faire pour enrayer ce phénomène ?
La sensibilisation, celle des parents, de l’éducation nationale, comme des
professionnels de santé, mérite de toute évidence d’être renforcée. Mais
comment agir pour que Tiktok modère, protège nos jeunes alors que la raison
d’être économique de la plateforme est précisément de rendre addict ?
Corée du Sud, Australie, Albanie, Norvège, Inde, le débat existe dans de
nombreux pays dans le monde sans qu’une solution miracle ait, pour l’instant,
été trouvée.
Avec de nombreuses auditions, la commission d’enquête devra examiner les
options qui s’offrent à la France pour répondre à la seule question qui vaille
: comment protéger efficacement nos enfants et maîtriser les adultes qu’ils s’apprêtent
à devenir?
Charles Rodwell (député)
> [Intervention à l’Assemblée] Ma
question s’adresse au ministre de l’Europe. « La victoire de Donald Trump
est une espérance pour la France. » Ces mots sont ceux d’Éric Ciotti publiés
au moment même où tout l’état-major de l’extrême droite française, de Knafo à
Aliot, s’envolait pour Washington, pour aller faire la claque à l’investiture
du nouveau président américain.
Ce même président ne souhaite qu’une seule chose : le massacre de
l’industrie française et européenne. Chers collègues, les masques tombent.
Trump et Le Pen, c’est le même combat.
Face à ces souverainistes de pacotille, les Français peuvent compter sur nous
pour tenir notre cap vers l’indépendance de la France et la puissance de
l’Europe. La vision que nous défendons depuis huit ans avec Emmanuel Macron est
la bonne. Nous vivons dans un monde en guerre économique, où les agressions
commerciales de la Chine et des États-Unis frappent de plein fouet les
industries française et européenne. Les frasques de Donald Trump ont le mérite
d’être claires. Les États-Unis ont tourné le dos à l’Europe. Pour nous,
Français et Européens, l’heure du choix est venue. Certains choisiront la
soumission aux ayatollahs du trumpisme. Nous, nous choisissons de protéger les
entreprises face aux agressions commerciales qu’elles subissent et de taxer à
nos frontières les importateurs chinois et américains qui polluent et ne
respectent pas nos règles. Nous choisissons la négociation de puissance à
puissance.
Un grand pas a été franchi hier. Les vingt-sept États européens engagent
ensemble le bras de fer commercial avec les États-Unis. Notre proposition
commune est claire : zéro taxe pour zéro taxe ; taxe massive contre
taxe massive.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Intervention à l’Assemblée] Dans les communes de moins de 1000
habitants, on peut encore cibler tel ou tel élu, pour tel ou tel conflit,
parfois simplement personnel. Une élection municipale ne doit pas être un
règlement de comptes, mais une tête de liste, une équipe et un projet. Gouverner
même localement, c’est décider. Et décider, ce n’est pas satisfaire tout le
monde. Et l’équipe municipale est précisément là pour assumer collectivement
chaque décision.
Malgré ce qu’en disent ses détracteurs, cette loi rendra plus facile la
constitution des conseils municipaux dans les communes de moins de 1000
habitants. En permettant d’abaisser le seuil à partir duquel un conseil
municipal est réputé complet, cette loi va grandement faciliter la tâche de
ceux qui auront la lourde charge de préparer les élections municipales de 2026.
La conséquence du scrutin de liste, c’est évidemment de permettre que nous
ayons - Enfin ! - dans toutes les communes de France autant de femmes que
d’hommes dans nos conseils municipaux. Nous faisons ici progresser la parité
dont personne ne peut dire qu’elle n’a pas constitué une justice rendue à la
moitié de l’humanité et un véritable progrès pour notre vie démocratique dans
toutes les assemblées où elle s’est appliquée. Sans la loi, nous n’en serions
pas où nous en sommes aujourd’hui.
Nous ne sommes pas dans les territoires ruraux des élus de seconde zone. Nous
ne sommes pas moins capables de constituer des listes paritaires que les
autres. Il y a certainement autant de femmes dans les communes de moins de 1000
habitants qui veulent s’engager qu’ailleurs. Il suffit de le vouloir. Cherchez
et vous trouverez ! Ce texte nous le permet et y invite.
Jean-Paul Mattei (député)
[Intervention à l’Assemblée / Changement du mode de scrutin à Paris, Lyon,
Marseille] Après des mois de réflexion et de travail, la proposition de loi
visant à réformer le mode d’élection des membres du Conseil de Paris et des
conseils municipaux de Lyon et Marseille arrive enfin en séance publique. Ce
texte, déposé par nos collègues Sylvain Maillard, David Amiel, Olivia Grégoire
et Jean Laussucq, et dont j’ai l’honneur d’être le rapporteur, vise à
satisfaire à une exigence démocratique fondamentale, celle de la clarté et de
la lisibilité du suffrage universel dans nos grandes villes.
Adoptée en 1982 et en vigueur depuis plus de quarante ans, la loi, dite PLM,
portant modification de certaines dispositions du code électoral relatives à
l’élection des membres du Conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon
et de Marseille organise pour ces trois villes un mode de scrutin dérogatoire
au droit commun. Ce système, fondé sur une élection des conseillers
d’arrondissement par secteur, avait été initialement pensé pour rapprocher les
élus des habitants. Mais le temps a éprouvé ses limites : complexité du
dispositif pour les électeurs, distorsions de représentativité, affaiblissement
du lien entre les citoyens et leur maire, et parfois même une forme de
contournement de la majorité des suffrages exprimés. Le scrutin de 1983 à
Marseille en est un exemple historique.
La réforme de ce mode de scrutin est un objet politique qui revient
régulièrement sur la table parlementaire. En matière de droit électoral, rares
sont les initiatives qui parviennent à mettre d’accord, à rassembler les
conditions nécessaires à un débat serein, à être examinées en commission et à
être adoptées largement à l’issue de cet examen. Ce fut pourtant le cas de ce
texte la semaine dernière : nos échanges furent vifs, mais l’adhésion
suscitée au sein des groupes qui siègent tant à la gauche qu’à la droite et au
centre de cet hémicycle traduit finalement une volonté commune d’appliquer le
principe essentiel selon lequel un électeur égale une voix, qui prévaut partout
ailleurs en France. Nous pouvons collectivement nous en féliciter. Je tiens à
remercier le président et les membres de la commission des lois pour le débat
positif et sincère qui a abouti à l’adoption de ce texte.
La démocratie municipale, parce qu’elle est l’expression la plus directe de la
participation citoyenne et parce que les élus municipaux sont encore les élus
les plus appréciés et les plus populaires, ne peut se satisfaire d’un
dispositif qui brouille le suffrage. Les Parisiens, les Lyonnais et les
Marseillais n’élisent pas directement leur conseil municipal : ils votent
pour des listes d’arrondissement, dont certains membres rejoignent le conseil
municipal, lequel élit ensuite le maire. Ce mécanisme, qui se singularise par
sa complexité, donne parfois lieu à des négociations longues et confuses.
Ainsi, en 2020 à Marseille, l’identité du maire n’a été connue qu’après une
longue journée de tractations.
Cette proposition de loi vise à mettre fin à cette exception. Elle prévoit
l’application du mode de scrutin de droit commun à Paris, Lyon et Marseille,
comme c’est déjà le cas dans toutes les communes de plus de
1 000 habitants. Nous avons d’ailleurs adopté hier soir un texte qui
étend ce mode de scrutin à toutes les communes de France.
Le scrutin sera désormais organisé à l’échelle communale, une prime majoritaire
de 25 % des sièges étant attribuée à la liste arrivée en tête, afin
d’assurer la stabilité de l’exécutif sans étouffer la représentation des
oppositions. J’assume pleinement le choix de ce niveau de prime. Vous le savez,
le Mouvement démocrate (Modem) est très attaché au pluralisme et à l’expression
des oppositions.
Or le niveau actuel de la prime applicable au scrutin municipal nuit à la
démocratie municipale. Cette proposition de loi n’était pas le bon vecteur
législatif pour le modifier dans l’ensemble des communes, mais j’espère que
nous aurons ensemble une réflexion, selon moi nécessaire, à ce sujet.
En commission, j’avais proposé un amendement de réécriture de l’article 1er
instaurant un mode d’élection inspiré du mode de scrutin régional, avec
des listes sectorisées. Étayée par des projections transmises par le ministère
de l’intérieur, cette proposition visait à mieux prendre en compte la réalité
territoriale, mais elle n’a pas été retenue par la commission. Le texte qui
vous est soumis repose donc sur le dispositif initial conçu par ses auteurs,
mais que nous avons complété, notamment afin de prévoir le fléchage des
conseillers métropolitains à l’échelle des conseils municipaux ou du Conseil de
Paris.
Ce dispositif, adopté par la commission des lois, est clair, lisible,
compréhensible par les électeurs et conforme à notre conception républicaine du
suffrage universel. Le texte conserve les conseils d’arrondissement, auxquels
nos concitoyens sont attachés. Un scrutin distinct permettra de les élire, dans
les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Un rapport sera remis au Parlement pour
évaluer les modalités d’une éventuelle évolution de leurs compétences. La
réflexion que nous menons ensemble aujourd’hui continuera donc demain, et je
m’en réjouis.
Je tiens à rappeler que cette réforme s’inscrit dans une démarche de
concertation très large. Depuis ma désignation comme rapporteur, j’ai rencontré
les maires de Paris, de Lyon et de Marseille, les présidents des métropoles
concernées, des universitaires et les services du ministère de l’intérieur.
J’ai également sollicité l’ensemble des groupes politiques du Conseil de Paris
et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille. Ces échanges ont permis
d’enrichir ma réflexion, de poser les termes du débat et de construire un
compromis solide. Je tiens à remercier le gouvernement qui, pour la première
fois, a transmis au Parlement des projections utiles sur l’évolution du mode de
scrutin. Ce gage de transparence nous permet de légiférer en toute connaissance
de cause.
À l’issue de ces consultations et de nos débats en commission, j’ai décidé de
proposer plusieurs amendements visant à exclure Lyon du champ de la réforme. En
effet, il existe déjà à Lyon un second scrutin, pour le conseil de la
métropole. En l’état, la tenue simultanée de trois élections municipales le
même jour est inenvisageable. Le gouvernement remettra donc au Parlement, dans
un délai d’un an, un rapport sur les évolutions souhaitables du mode de scrutin
lyonnais. Cet exemple montre selon moi que le dialogue parlementaire
fonctionne : ces amendements sont la conséquence des interpellations,
légitimes, des élus lyonnais.
Je défendrai en outre un amendement visant à augmenter le nombre de conseillers
municipaux à Marseille, afin de garantir que le conseil municipal puisse
flécher correctement les élus envoyés à la métropole.
J’entends les critiques formulées sur le calendrier d’adoption de la
proposition de loi ; ce point a fait l’objet d’un débat hier soir encore,
alors que nous examinions un autre texte. Je veux être très clair : la
présente réforme est en discussion depuis plusieurs mois. Son adoption au début
de ce mois d’avril, soit dix mois avant les élections municipales, laisse un
temps suffisant pour l’appliquer à Paris et à Marseille – les services de l’État nous l’ont confirmé. En
1982, rappelons-le, la loi PLM avait été adoptée trois mois avant le scrutin.
Nous tâcherons de ne pas nous inscrire dans cette temporalité.
Cette réforme n’est ni une initiative partisane ni un bouleversement
institutionnel. C’est un ajustement nécessaire pour garantir l’égalité de tous
devant le suffrage universel. Elle redonnera aux habitants de Paris et de
Marseille un pouvoir de décision clair, direct, conforme à nos principes
républicains. Je vous invite donc à adopter cette proposition de loi, qui
modernise la démocratie locale et répond à une attente forte de nos
concitoyens.
Laurent Crozier (député)
> Longtemps perçue comme une vocation, le métier d'enseignant attire de
moins en moins de candidats. Le faible niveau de rémunération eu égard au
niveau d'études et aux responsabilités, l'absence de reconnaissance sociale,
morale, parfois institutionnelle, participent au manque d'attractivité du
métier d'enseignant. Il est pourtant l'un des plus beaux métiers du monde. La
chute des inscriptions aux concours témoigne d'une crise structurelle. En 25
ans, les inscriptions au CAPES se sont effondrées de près des trois quarts.
Plus de 3000 postes sont restés non pourvus au concours en 2024. Le manque de
professeurs est devenu systémique et l'enseignant que je suis ne peut s'y
résoudre.
Le groupe Les Démocrates se réjouit que le Premier ministre, François Bayrou,
ait placé l'école, la transmission des savoirs, la formation des enseignants au
premier rang des priorités du gouvernement. Il est urgent d'élever le niveau de
l'école, il est urgent de répondre à la crise d'attractivité du métier
d'enseignant. (…)
Nous sommes convaincus que devenir enseignant ne s'apprend pas dans un
amphithéâtre, ne s'apprend pas à l'université, mais dans les écoles, dans les
classes, au contact des élèves et au contact des professeurs expérimentés. Nous
avons besoin d'enseignants en confiance, bien formés et mieux accompagnés pour
bâtir une école de la réussite.
Marina Ferrari (députée)
> Depuis ce matin, les droits de douane imposés par les Etats-Unis sont
entrés en vigueur, provoquant de nouvelles secousses sur les marchés
internationaux, comme la bourse de Paris qui a ouvert en baisse à -2,78%.
La mise en œuvre de droits supplémentaires sur les produits européens, faisant
craindre un risque inflationniste, s'est également accompagnée d'une mesure
exorbitante de plus de 104% sur les produits chinois, faisant peser non
seulement un risque d'escalade, mais également un fort risque déflationniste du
fait du repli sur nos marchés des produits européens et asiatiques. Les
observateurs économiques et organisations professionnelles, tels le Medef,
craignent à présent une phase de récession. Le Premier ministre anticipe
d'ailleurs une baisse de 0,5 point de PIB par rapport aux prévisions de
croissance prévues pour 2025. (…)
Certains représentants des milieux économiques appellent à, je cite, « doper
notre économie » en réduisant drastiquement nos dépenses publiques à défaut de
pouvoir envisager un plan de soutien massif à l'économie. Nous attendons par
ailleurs les contre-mesures commerciales de l'Union européenne portant sur un
large éventail de produits américains.
Alors que les Etats-Unis annoncent déjà préparer d'autres mesures
d'augmentation des droits de douane, notamment sur les produits
pharmaceutiques, il nous faut bien évidemment répondre de manière ciblée et
proportionnée en évitant d'affaiblir certaines filières, mais aussi en ne
négligeant pas les services - secteur volontairement épargné par le moment par
le président Trump. (…)
Si dans un langage que je qualifierais de fleuri, le président Trump rappelle
qu'il sait ce qu'il fait, il ne fait plus de doute aujourd'hui, comme le dit
l'économiste Eric Dor, qu'il a entamé une véritable opération
« d'asservissement de ses partenaires », allant même jusqu'à
s'ingérer dans nos relations inter-entreprises. Notre pays, fidèle à ses
valeurs, doit plus que jamais défendre une idée de la France et de l'Europe.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> [Guerre commerciale de Trump] Nous
pourrions décider de retirer l'ensemble des entreprises américaines des marchés
publics européens. C'est le bazooka économique, mais ça fait partie des sujets
sur la table.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Depuis quatre ans, France 2030 soutient celles et ceux qui
inventent les technologies de demain. Le premier avion bas carbone. Le premier
petit réacteur nucléaire. Le premier… et j’en passe. En unissant nos forces,
l’Europe sera pionnière mondiale.
> Les liens entre l’Europe et l’Arménie sont anciens et
solides. En France, un demi-million de personnes les font vivre ! Pour la
sécurité des Arméniens comme pour celle du continent, nos efforts communs
comptent.