En revanche, ce qui l’est nettement moins ce sont les invitations de tous les médias de plusieurs membres de la formation d’extrême-droite et de leur donner tous les moyens de rabâcher sans cesse une propagande qui n’avait rien à voir avec la réalité ?
Cela pose un réel problème et rappelle ce qui s’est passé en 2016 et 2024 aux Etats-Unis avec Trump.
Les médias ont-ils oublié qu’ils ne sont pas les porte-paroles d’un parti, ni que l’espérance d’un taux d’audience important leur permettent de faire n’importe quoi et de s’assoir sur leur déontologie en donnant autant de temps de parole à un parti extrémiste qui défie la loi de la république?
Ont-ils oublié que l’extrême-droite n’est pas une amie de la liberté et encore moins de la liberté d’opinion et donc d’expression et donc de la presse?
Dans une démocratie républicaine libérale on ne peut décemment traiter ceux qui tentent par tous les moyens de l’abattre de la même manière que ceux qui la soutiennent.
Les précédents fâcheux existent avec Hitler et Mussolini, plus près de nous avec Poutine, Orban, Trump, Bolsonaro.
Mais les médias sont indépendants rétorquera-t-on, ce qui est vrai sauf pour ceux du service public qui ont théoriquement une mission d’information citoyenne qu’ils ne remplissent pas ou peu, ayant agi en l’espèce comme les médias commerciaux.
Sauf que leur existence et leur indépendance sont uniquement garantis par la démocratie républicaine libérale, aucun autre régime politique existant sur la planète ne le leur accordant.
Le fait que la candidate du RN soit en tête des sondages de la prochaine présidentielle ne peut être un argument car, dans le même temps, une majorité de Français estiment que le parti d’extrême-droite a été légitimement sanctionné pour ces agissements délictueux.
Et quand les médias mettent sur le même plan la formule de Gabriel Attal «tu voles, tu payes» destinée à Marine Le Pen et qu’un des séides de la leader du RN, Sébastien Chenu, lui répond «tu ruines, tu dégages» sans aucune preuve de cette assertion alors que celle de l’ancien premier ministre s’appuie sur une décision de justice, on est bien dans ce basculement qui est un danger cardinal pour la démocratie.
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