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mardi 11 mars 2025

La Quotidienne centriste du 11 mars 2025. Les ennemis intérieurs et la Russie de Poutine


Le régime de Poutine excite un certain nombre d’extrémistes de droite et de gauche qui, depuis des années, le soutiennent et le défendent sans réserve.

On peut comprendre que l’extrême-droite ait des affinités avec le boucher du Kremlin qui se bat contre la domination des Etats-Unis, pour un nationalisme pur et dur ainsi que pour un nouvel ordre mondial dominé par les autocraties et les dictatures.

On est plus surpris par la fascination d’une partie de l’extrême-gauche pour un régime dont les valeurs sont a priori bien peu celles qu’elle défend.

Sauf si l’on comprend que l’antiaméricanisme et l’antieuropéanisme qui anime Poutine séduit les gauchistes et font de Poutine un allié objectif dans cette détestation.

Ce que ne comprennent pas, ni l’extrême-droite, ni l’extrême-gauche, c’est que l’objectif de Poutine est la domination pure et simple de l’Europe et que la France, dans sa vision d’une Russie impérialiste, sera réduit à n’être qu’une vassale de cette dernière.

Pour les nationalistes d’extrême-droite, Poutine devrait être au contraire un repoussoir total ainsi que l’était Hitler pour leurs aînés qui avaient compris que la domination nazie de l’Europe réduirait la France à presque rien.

Beaucoup, d’ailleurs s’engagèrent immédiatement dans la Résistance et considérèrent les collabos comme des traitres à supprimer.

Pour les gauchistes, Poutine devrait être considéré comme une menace léthale pour eux et leurs mouvements, leur aveuglement faisant penser à celui de Staline quand il signa le Pacte germano-soviétique parce que dans sa réflexion à courte-vue, le nazisme et le communisme avaient le même ennemi, la démocratie républicaine libérale alors que dans l’idée d’Hitler, le communisme était le vrai adversaire.

Toujours est-il que cette extrême-droite, notamment avec le RN, et cette extrême-gauche, notamment avec LFI, sont, dans leur soutien à Poutine des ennemis de l’intérieur au moment où ils devraient en toute logique des idéologies qu’ils professent se retrouver dans une union nationale sur la question de la sécurité de la France.

Mais leur haine des valeurs humanistes et de la démocratie est plus forte que leur patriotisme.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Actualités du Centre. Canada: un nouveau premier ministre centriste pour affronter Trump


Justin Trudeau a laissé son poste de premier ministre à Mark Carney.

Tous les deux sont issus du Parti libéral au pouvoir mais Trudeau s’est vu contraint de démissionner par celui-ci au vu de son impopularité et alors que se profilent les prochaines élections législatives.

Pour le remplacer à sa tête – ce qui fait de lui automatiquement le titulaire du poste de premier ministre de la coalition en place au Parlement –, la formation située au centre/centre-gauche a choisi un quasi-inconnu à l’étranger, Mark Carney, un économiste de 60 ans, ancien gouverneur de la Banque du Canada mais aussi, plus surprenant, gouverneur de la Banque d’Angleterre, la première fois depuis 1693 qu’un étrange occupait la fonction.

Une nomination qui fut justifiée par le ministre britannique de l’époque pour qui il était «le meilleur banquier central de sa génération».

Mark Carney, diplômé de Harvard et d’Oxford, se présente lui-même comme un centriste et devrait, a priori, suivre grandement la politique de son prédécesseur situé au centre-gauche.

Et ce devrait être le cas, en particulier, dans les relations du Canada avec les Etats-Unis et, surtout, avec Donald Trump.

La fermeté affichée par Justin Trudeau face aux attaques de Trump qui veut annexer le pays – pour ses ressources naturelles – et qui veut lui imposer des droits de douane exorbitants sur les produits qu’il exporte vers son voisin américain – sera sans aucun doute reprise par Mark Carney qui, dans ses premiers propos, a été très clair en estimant que le Canada ne pouvait plus faire confiance aux Etats-Unis et qu’il lutterait contre la politique de l’extrémiste populiste de la Maison blanche.

Il a ainsi déclaré que Trump «s'en prenait aux travailleurs, aux familles et aux entreprises du Canada et que «nous ne pouvons pas le laisser réussir».

«Les Américains veulent nos ressources, notre eau, notre territoire, notre pays», a-t-il expliqué.

Mais, «les États-Unis ne sont pas le Canada et le Canada ne fera jamais partie des États-Unis, de quelque manière que ce soit».

Il a poursuivi en affirmant que le Canada maintiendrait les droits de douane sur les importations américaines prises en représailles de celles de Trump «jusqu'à ce que les Américains nous montrent du respect» en ajoutant que «les Américains ne doivent pas se tromper, en matière de commerce, comme au hockey, le Canada gagnera».

Puis il a affirmé:

«Je sais que nous vivons des jours sombres. Des jours sombres provoqués par un pays auquel nous ne pouvons plus faire confiance. Nous nous remettons du choc, mais n'oublions jamais les leçons : nous devons prendre soin de nous-mêmes et nous devons veiller les uns sur les autres. Nous devons nous serrer les coudes dans les jours difficiles qui s'annoncent».

Quand on lui a demandé ce qu’il pensait du comportement de Trump, il a dit qu’il ne pouvait pas répondre car n’étant pas psychiatre et ne pouvait savoir quel était son état mental…

On le voit, la confrontation risque d’être directe et sans concession.

Il sera d’ailleurs intéressant d’observer avec attention la manière dont Carney résistera à la pression de Trump.

En tout cas, il pourra compter sur les Canadiens particulièrement remontés contre les propos et les intentions du président américain qui ont suscité une union nationale pour la défense du pays.

Rappelons que jusqu’à cette nouvelle présidence de Trump, le Canada était l’allié le plus fidèle des Etats-Unis…