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mardi 18 février 2025

La Quotidienne centriste du 18 février 2025. Le phare de la démocratie est passé des Etats-Unis à l’Europe, jusqu’à quand?


Avec l’élection de Donald Trump, ses décisions depuis son installation à la Maison blanche, ses propos et ceux de son gouvernement, le phare de la démocratie ne brille plus aux Etats-Unis.

Le flambeau a été repris par l’Europe.

Mais jusqu’à quand?

Parce que si les Américains ont choisi un extrémiste populiste qui s’est déclaré un ennemi de la démocratie républicaine libérale et un adepte d’un régime autocratique, auteur d’une tentative de coup d’Etat, les Européens, eux, depuis des années, donnent de plus en plus leurs voix aux politiciens populistes et aux partis extrémistes?

Certains pays ont déjà sauté le pas comme la Hongrie, la Slovaquie ou l’Italie alors que dans d’autres l’extrême-droite est arrivée en tête des dernières élections qui s’y sont déroulées comme les Pays Bas et, bien sûr la France.

Et la montée de cette extrême-droite va encore se confirmer dans moins d’une semaine avec les élections générales en Allemagne où le parti néo-nazi, AfD, devait, selon les sondages, doubler son score et devenir la deuxième formation du pays, rappelant ainsi bien de mauvais souvenirs.

D’autant que le phénomène inverse, la défaite du populisme extrémisme au pouvoir, est très rare même si cela s’est déjà produit en Pologne ou en République tchèque.

Oui, donc, jusqu’à quand, l’Europe résistera majoritairement à cette vague qui risque d’engloutir la démocratie républicaine libérale?

Devant un phénomène qui semble inéluctable, personne n’a la réponse, personne ne peut prédire où en sera le projet démocratique, non pas dans dix ans, mais l’année prochaine…

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Propos centristes. France – L’heure est à l’Union européenne / Soutien à l’Ukraine / Développement de la défense européennes / Finances publiques / Lutte contre le changement climatique…


Voici une sélection, ce 18 février 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Après avoir réuni plusieurs dirigeants européens, je viens de parler au Président Trump, puis au Président Zelensky. Nous souhaitons une paix solide et durable en Ukraine. À cette fin la Russie doit cesser son agression et cela doit s'accompagner de garanties de sécurité fortes et crédibles pour les Ukrainiens.
Sinon le risque serait de voir ce cessez-le-feu finir comme les accords de Minsk. Nous allons y travailler avec tous les Européens, les Américains et les Ukrainiens. C'est la clé.
Nous sommes convaincus que les Européens devront investir mieux, davantage et ensemble pour leur sécurité et leur défense, pour aujourd'hui et pour demain. Pour cela, les Européens souhaitent accélérer la mise en œuvre de leur propre agenda de souveraineté, de sécurité et de compétitivité.
Les travaux se poursuivront sur la base des propositions de la Commission européenne, tant sur le soutien à l’Ukraine que sur le développement et l’investissement dans notre défense. Cet agenda, défini en 2022 au Sommet de Versailles, nous devons juste le faire. Des décisions, des actes, de la cohérence. Vite.
Je poursuivrai ces échanges dans les prochains jours.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Intervention à l’Assemblée sur les violences au collège de Notre-Dame de Bétharram] Comme vous le savez sans doute, j’ai passé la journée de samedi en compagnie du collectif des victimes ; ce furent quatre heures d’une émotion intense. C’était la première fois que quelqu’un recevait les victimes et c’était la première fois qu’elles étaient réunies. Les victimes ont exprimé plusieurs choses, terriblement bouleversantes, qui ne peuvent laisser indifférents face à ce qu’elles ont vécu il y a parfois plusieurs décennies. Mais elles ont également déclaré qu’elles détestaient la récupération politique en cours et qu’elles la trouvaient haïssable, parce qu’elle les privait de leur histoire.
Cela étant dit, je répondrai clairement à votre question. Suis-je jamais intervenu dans cette affaire comme dans d’autres affaires judiciaires ? La réponse est non, jamais, ni de près, ni de loin – et je vais vous en apporter la preuve. Vous avez cité le nom du juge d’instruction Christian Mirande : c’est mon voisin depuis cinquante ans, dans mon village, dont vous ignorez sans doute où il se situe. Il s’agit d’une amitié de longue date, avant même qu’il ne soit magistrat. Est-ce que nous avons pu parler de cette affaire ? Sans doute, oui. Mais en respectant une limite absolue : un magistrat n’a pas le droit, comme en dispose un article central du code de procédure pénale, sous peine des sanctions disciplinaires les plus sévères et d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison, de communiquer le moindre élément du dossier dont il a la charge, à quelque personne extérieure au dossier que ce soit. Christian Mirande est un juge d’une absolue intégrité et il ne m’a jamais communiqué le moindre élément du dossier : nous avons pu parler de l’ambiance, de l’établissement, jamais du dossier.
S’agissant du procureur général, M. Rousseau, que je ne connais pas et qui est mort il y a vingt-trois ans – ce qui rend facile de lui imputer certains propos –, la certitude est pour moi la même : ce haut magistrat respectait de la même façon les règles de sa profession, qui est d’ailleurs une vocation, et il n’a eu aucune communication avec qui que ce soit à propos de ce dossier. Mais si je ne savais rien de cette affaire, si je n’y ai été associé en quoi que ce soit, d’autres savaient. J’affirme devant vous – vous le vérifierez – que le procureur général a tenu la Chancellerie informée de cette affaire à quatre reprises dans l’année 1998. Il l’a fait téléphoniquement le jour de l’incarcération du père Carricart, puis il l’a fait à trois reprises par écrit, en signalant la gravité des faits. Qui était alors ministre de la justice ? Quel était le gouvernement ? De 1997 à 2002, le gouvernement était socialiste. Le ministre de la justice était Élisabeth Guigou, et je ne peux imaginer qu’elle n’ait pas tenu compte d’un signalement aussi grave émis par le procureur général. Dans tous les cas, j’affirme que lorsque j’étais au gouvernement, un signalement aussi important ne pouvait être donné sans que le ministre de l’éducation nationale en soit averti. Qui était alors le ministre de l’éducation nationale ? Claude Allègre. Qui était la ministre déléguée à l’enseignement scolaire ? Ségolène Royal. Je ne crois pas qu’on puisse imputer à ces personnalités des manquements aussi graves.
Je pose à mon tour la question : qu’est-ce qui a été fait, à la suite des signalements du procureur général, pour que soient entreprises les démarches que vous recommandez ? Lorsque j’ai été saisi de cette affaire en 1996, c’est-à-dire deux ans avant, j’ai demandé une inspection, dont je n’ai aucune trace, mais qui a été publiée dans les journaux et que je vous invite à lire pour vous assurer de la parfaite transparence de ce dossier.
Je ne connais pas ce gendarme, mais il suffit de poser la question au juge Mirande qui répondra sur les propos qu’il a tenus ou qu’on lui prête. Le gendarme dit qu’il a entendu quelqu’un dire que le déferrement de l’accusé avait été retardé de deux heures. Je répète que le procureur général en a rendu compte le jour même à la Chancellerie.
Une question importante demeure : que peut-on faire pour améliorer la prise en charge des victimes ? Nous devons améliorer le repérage précoce et la prévention, comme cela vient d’être annoncé dans le programme que Mme la ministre d’État, ministre de l’Education nationale a présenté. Enfin, nous devons rassurer les victimes : si les actes qui les ont traumatisées sont prescrits, elles ne sont pas sans droits. Nous allons ainsi approfondir la question de la procédure civile, qui peut permettre de répondre aux traumatismes des victimes.

> [Mercosur] Le gouvernement, la représentation nationale, mais aussi le président de la République le 17 novembre en Argentine, tous ont dit leur opposition à la version actuelle du traité avec le Mercosur. Les raisons de cette opposition sont parfaitement claires et se sont exprimées lors du débat sur la déclaration du gouvernement, le 26 novembre dans cet hémicycle et le lendemain au Sénat. Les questions environnementales, notamment, nourrissent de grandes inquiétudes. Nous ne pouvons pas accepter que les élevages fassent l’objet de traitements hormonaux ou antibiotiques pour améliorer la rentabilité, ni que des normes strictes s’imposent à nos agriculteurs mais pas aux importations, ni que les équilibres et les objectifs de l’accord de Paris sur le climat soient bafoués. C’est la raison pour laquelle nous avons exprimé l’opposition de la France aux manœuvres de la Commisson. Je m’engage à l’exprimer de nouveau. Je rendrai naturellement compte à la représentation nationale des choix que nous ferons pour défendre cette position de principe, que nous devons aux agriculteurs.

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

Manuel Valls (ministre d’Etat, ministre des Outre-mer)

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Le premier ministre l’a dit: depuis 1945, jamais, sans doute, le risque d’une guerre en Europe, autour de nous, n’avait été aussi élevé. Comment en sommes-nous arrivés là ? Il y a dix ans, pour mettre fin à la guerre que la Russie avait lancée contre l’Ukraine, sans doute avons-nous fait preuve de faiblesse en acceptant un cessez-le-feu fragile : violé vingt fois par la Russie, il ne l’a pas empêchée d’envahir ensuite l’Ukraine à grande échelle.
Dans le même temps, les États-Unis ont décidé de se désengager progressivement du continent – c’est leur droit –, laissant aux Européens le soin d’organiser leur propre sécurité. Actuellement, les Ukrainiens sont la sentinelle de l’Europe ; la première ligne de défense européenne est tenue par les Ukrainiens. Les Ukrainiens ne s’arrêteront pas de combattre tant qu’une paix juste et durable ne leur aura pas été proposée. Nous voulons aussi, quant à nous, la paix : non pas une pause transitoire, ni un cessez-le-feu fragile, mais bien la paix !
Pour obtenir cette paix durable face aux velléités impérialistes – pour reprendre votre expression –, nous devrons opposer une résistance et nous imposer par la force. Lorsqu’une paix aura été conclue – quoi qu’on en dise, les négociations n’ont pas encore commencé –, les Européens seront amenés à construire une capacité de dissuasion durable. D’ici là, nous continuerons à accroître la pression sur la Russie de Vladimir Poutine, au moyen d’un seizième paquet de sanctions adopté dans les prochains jours. Nous allons aussi multiplier par deux nos dépenses militaires à l’horizon 2027.
Cependant, la défense nationale ne passe pas que par les dépenses militaires : elle se joue aussi dans les esprits. Ne nous laissons pas intimider par les nouveaux empires, reprenons de la force morale, retrouvons les forces de l’esprit !

> S’agissant de la vie démocratique, chacun chez soi, merci, au revoir. Aucune leçon à recevoir [de l’administration Trump]. Quant a ceux qui se prosternent devant l’idée que la liberté d’expression serait brimée en Europe, que veulent-ils ? Ils prônent le contraire de ce qu’est la France. (…) Ce qui m'estomaque le plus (...) c'est de voir des commentateurs, responsables politiques français se prosterner, littéralement, devant Elon Musk, ses amis et leur idéologie.

> Le seul objectif de la France, c’est la paix durable sur le continent européen. Pour cela, il faut éviter un cessez-le-feu bâclé.

> Je veux m'indigner sur le sort des enfants de l'Ukraine, arrachés à leur famille, déportés, rééduqués dans des centres ou dans des camps en Russie et en Biélorussie, ce qui vaut d'ailleurs à Vladimir Poutine un mandat d'arrêt pour crime de guerre de la Cour pénale internationale.

> Ce qui est en jeu aujourd’hui sur la ligne de front, ce n'est pas simplement l'intégrité territoriale de l'Ukraine, c'est également la perspective de la paix ou de la guerre sur le continent européen. Alors oui, il est temps, que l'Europe se réveille et qu'elle prenne la mesure des menaces qui sont devant elle. Est-ce que tous nos partenaires se sont réveillés à la même vitesse que nous ? La réponse est non, je crois que tout le monde peut le comprendre. Mais est-ce qu'il reste aujourd'hui un Européen en Europe pour ne pas considérer que nous devons prendre une part beaucoup plus importante qu'auparavant de notre propre défense ? Je crois que la réponse est non.
Et c'est pourquoi, dans ce moment que nous vivons, charnière pour notre continent, nous avons besoin que l'Europe fasse un grand bond en avant pour assurer sa propre sécurité et qu'elle se révèle pour ce qu'elle est, c'est-à-dire une grande puissance.
Et c'était tout l'objet de la rencontre d'hier à l'initiative du président de la République qui a permis d'affirmer de manière unitaire un certain nombre de principes, et en particulier un principe clair : pas de négociations sur l'avenir de l'Ukraine sans les Ukrainiens, pas de négociations sur l'avenir de l'Europe sans les Européens.

> Les Européens se sont réunis hier, à l'invitation du président de la République, pour avoir un message unitaire et réaffirmer quelques principes simples : le premier (...) c'est «nous n'obtiendrons la paix que par la pression». Il est clair que  nous ne voulons pas d'un cessez-le-feu bâclé mais d'un traité de paix en bon et dû forme. (…) Nous voulons changer les règles européennes pour pouvoir augmenter notre effort de défense.

> Quand on dit que les Européens seront autour de la table, ce n'est pas une demande, c'est un constat. Pourquoi ? Parce que la réalité est implacable. Seuls les Ukrainiens pourront décider d'arrêter de combattre le moment venu et ils ne le feront que lorsqu'ils auront la certitude que la paix qui sera conclue est durable. Et comment en auront-ils la certitude ? Et bien uniquement s'ils ont des garanties qu'ils ne seront plus agressés. Et qui apportera ces garanties ? Ce seront les Européens.

> Si nous combattions depuis 3 ans contre la Russie qui aurait envahi les Hauts-de-France, le Grand-est et l'Ile-de-France, croyez-vous vraiment que nous déposerions les armes si des puissances étrangères concluraient dans notre dos un cessez-le-feu bâclé et sans garanties ? (…) 'intégrité territoriale de l’Ukraine] reste notre boussole absolue, quelque soit le conflit d'ailleurs

> Que l'on parle de la RDC, que l'on parle de l'Ukraine, nous considérons partout que les principes fondateurs des Nations Unies - intégrité territoriale et autodétermination des peuples - doivent être respectés.

> Le Hamas ne doit avoir aucun rôle dans la gouvernance de Gaza et de la Palestine dans les années qui viennent. (…) Nous soutenons les efforts des pays arabes, qui ont d'ailleurs commencé à en parler à Donald Trump, pour trouver une solution alternative à cette prise de contrôle de la bande de Gaza, qui est à la fois impraticable et totalement contraire au droit international.

> Je ne me mêle pas des affaires internes des autres pays, et notamment quand ce sont des pays alliés, je vous le redis, sur les questions de valeur, je n'accepte pas qu'on vienne me donner des leçons, quelles qu'elles soient, ici en France ou en Europe.

> Ce qui va changer, c'est qu'à court terme, nous devons garantir que la paix qui sera négociée et trouvée en Ukraine soit durable. Et à court terme, ce qui va se passer, c'est que les États-Unis vont très certainement revoir leur niveau d'engagement, y compris sur le plan géographique, dans l'OTAN. Tout cela, ça va appeler de notre part un vrai réveil et même un lien en avant pour prendre ce qui est à nous, c'est-à-dire notre place dans la sécurité du continent européen.
Soit nous acceptons de prendre notre part et de faire en sorte que tout accord de paix qui soit trouvé soit entouré de garantie de sécurité, c'est-à-dire d'une dissuasion définitive de la menace (...) Ou alors nous restons aveugles à cette menace en soulignant que c'est une affaire ukrainienne et qu'une fois le cessez-le-feu intervenu, les problèmes disparaîtront. Et alors, un jour ou l'autre, nous serons entraînés dans la guerre.

> Nous sommes beaucoup mieux armés que nous l'étions à l'époque pour gérer, absorber et maîtriser ces flux migratoires.

> Il y a une internationale réactionnaire (...) qui s'est constituée et qui tente ou qui voudrait essayer de changer le débat dans l'Union Européenne. Je ne souhaite pas qu'elle y parvienne, je ne crois pas qu'elle y parviendra parce que ces thèses-là, ces thèses populistes-là, elles conduiraient inévitablement au démantèlement de l'Europe telle que nous la connaissons et donc à un affaiblissement de tous ses pays, de tous ses États.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> D’une loi de finances à l’autre, le budget consacré par l’Etat à l’écologie augmente de 650 millions d’euros en 2025. Et même de 3 milliards par rapport à ce qui a réellement été dépensé en 2024. Certaines enveloppes sont à un niveau historiquement élevé, comme le Fonds chaleur et les moyens alloués à l’adaptation au changement climatique. D’autres subissent des efforts considérables, comme l’électrification des véhicules.

> Le Rassemblement national surfe sur l'idée que l'écologie serait un truc de bobos aisés, qui irait contre l’intérêt des Français modestes. Or ce sont les classes populaires qui sont les premières victimes des dégâts liés aux inondations, de la pollution de l’air ou des passoires thermiques !

> Disons les choses franchement : nous sommes une coalition, pas une alliance. J’assume totalement d’avoir des désaccords majeurs sur certains sujets avec une partie de mes collègues. C’est la vie, ce n’est pas grave, on avance ensemble. J’ai autant besoin des Socialistes que des Républicains pour avancer !

> Écologie n’est pas synonyme de bureaucratie ! Sur la taxe carbone aux frontières : taxer les marchandises produites avec du charbon, oui, mais encore faut-il que ce soit opérationnel.

> Ma boussole, c’est la science. En deux ans, nous avons identifié 99% des sources de rejets industriels de PFAS dans l’eau. Et nous les avons réduits drastiquement depuis ! J’assume qu’on interdise les PFAS dans les textiles et les cosmétiques. Lorsqu’ils ne sont pas essentiels et qu’il y a des alternatives, il faut s’en passer.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> « Joseph, meurs en Israël sale bâtard », « nique les juifs », « avec ses ongles et son nez, elle a une tête de feuj ». Ce sont les mots que lisent et entendent trop de Français juifs au lycée ou sur leurs campus. Ils sont insupportables. Une explosion de l'antisémitisme depuis le 7 octobre 2023 et en particulier sur nos campus lors des élections européennes. Ne soyons pas dupes et soyons intraitables.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> [Finances publiques] Nous allons avoir une méthode extrêmement rigoureuse, peut être inédite, de suivi tous les mois de la manière dont les dépenses se déploient pour atteindre 5,4%.

> [Finances publiques] Ce qui va être nouveau, c'est l’association que nous allons avoir des parlementaires. Parce que le moment politique est inédit, on pense que c’est nécessaire que les parlementaires soient associés.

> En 2025, les dépenses des ministères baisseront de 2 % - c'est un effort inédit. Si nous intégrons les opérateurs et les charges d'intérêt, les dépenses augmentent de 0,6 %. Pour les collectivités locales, c'est 1,2 % et les organismes de sécurité sociale, c'est 1,6 % - la plus forte augmentation : notre nation continue de faire des efforts massifs pour sa protection sociale. Et les dépenses sociales sont désormais financées en grande partie par des impôts : 30 % du produit de la TVA finance la sphère sociale.

> [Budget de la Sécurité sociale] Cette sécurité sociale, son déficit, il n'est ni de droite ni de gauche. Oui, je suis satisfaite du budget. Mon ambition c’est que nous reprenions le chemin d’une trajectoire de retour à l'équilibre.

> [Réforme des retraites] On attend tous une chose, c’est que ce diagnostic, demandé par le Premier ministre, serve de point de départ incontestable et incontesté de ce conclave des retraites.

> [Relation entre l’Europe et les Etats-Unis] C’est normal, dans un moment aussi critique, que l’on prenne un peu de temps pour définir notre stratégie.

> La loi de programmation militaire est tenue. On ne peut pas se permettre de raboter le régalien. Nous sommes déjà à 2% de dépenses pour la défense.

> Nous n'avons toujours pas de budget de la Sécurité sociale. Chaque jour, l'incertitude se renforce. Pour sortir de cette instabilité, j'espère donc que nos débats seront efficaces pour que ce texte soit adopté dans les mêmes termes qu'à l'Assemblée nationale.
La loi de finances initiale a été promulguée vendredi dernier ; j'espère qu'il en ira de même rapidement pour ce texte.
Un jour sans budget pour la sécurité sociale représente autant d'investissements qui ne peuvent être lancés dans les hôpitaux, de places en établissement qui ne sont pas ouvertes, de nouvelles recettes qui ne rentrent pas. Un exemple : ce texte prévoit l'ouverture pour les enfants de sept ans d'un parcours de repérage précoce des troubles du neurodéveloppement et de l'autisme ; plus nous tardons, moins les enfants seront examinés.
Pas moins de 800 milliards d'euros de dépenses sont prévus pour l'ensemble des administrations de sécurité sociale. Cet effort est loin d'être anodin dans le contexte actuel de nos finances publiques.
Le financement de la sécurité sociale ne repose plus uniquement sur les cotisations sociales. Une part croissante de son financement provient de ressources fiscales, telles que la CSG ou les taxes affectées.
Pour les retraites, la part des cotisations est de deux tiers, mais de seulement un tiers pour la branche maladie.
Les conditions dans lesquelles la sécurité sociale a été fondée en 1945 - une population nombreuse, jeune et salariée - ne sont plus les mêmes aujourd'hui. Beaucoup de choses ont changé : structure démographique, croissance économique moins forte, marché du travail plus fragmenté. Catherine Vautrin a raison de parler de virage démographique.
Pourquoi partager ces constats qui sont considérés par certains comme des évidences ? Parce que je suis préoccupée par l'aggravation du déficit de la sécurité sociale - inédit hors crise - sans qu'une trajectoire de retour à l'équilibre fasse consensus. Ce débat sur le financement de la sécurité sociale n'est pas honteux.
Nous devons être capables de nous poser quatre questions dans les prochains mois.
Les dépenses sont-elles suffisamment efficientes ? Nous devons veiller à ce que chaque euro soit bien dépensé, qu'il s'agisse de médicaments, de transport sanitaire ou d'arrêts de travail.
Sommes-nous d'accord pour consentir à un tel niveau de dépenses ?
Quid des recettes ? Certains choix passés, justifiés à l'époque, ont réduit nos recettes ; il faut les identifier et les corriger, le cas échéant, par exemple en continuant à revoir les niches sociales.
Devons-nous envisager de nouvelles recettes, revoir la répartition ou mettre en place de nouveaux transferts ?
Ce débat légitime est engagé. Plusieurs parlementaires appellent à un grand chantier. Nous devons remettre à jour ce contrat social. J'y suis prête.
Nous devons être lucides collectivement. D'ici à la fin de l'année, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), également nommée Urssaf Caisse nationale, devra gérer 65 milliards d'euros de dette, dont 40 milliards pour les seuls exercices 2024 et 2025.
Ni défiance ni fatalisme : nous avons su rétablir l'équilibre des comptes après la crise financière de 2010 ; nous devons réfléchir à une nouvelle trajectoire. Mais en attendant, nous avons besoin d'une LFSS. J'espère que nous aboutirons à un vote conforme.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Face aux critiques, soyons clairs : nous ne reculons pas, nous structurons les aides pour le photovoltaïque. Loin de fragiliser la filière, l’arrêté sur le petit photovoltaïque permet un développement plus efficace et mieux ciblé.
- 20 % de notre électricité produite est exportée : la priorité doit être donnée à l’adéquation production/consommation nationale.
- Le petit photovoltaïque doit d’abord servir l’autoconsommation, pour faire baisser les factures l’électricité.
- En 2024, les souscriptions pour le petit photovoltaïque sur bâtiment ont explosé, jusqu’à représenter 200 % des prévisions de la PPE : un recentrage est nécessaire.
- Ces installations ont un coût de production plus élevé que les installations de puissance supérieure, lié à leur structure mais également aux coûts de raccordement.
 Nous continuons à soutenir la filière avec des mesures concrètes :
- TVA réduite à 5,5 % dès le PLF 2025.
- Un nouvel arrêté pour le photovoltaïque au sol dès 2025.
- Fléchage des aides vers le photovoltaïque européen dès 2026 pour une filière plus souveraine.
Nous avançons avec pragmatisme, ambition et responsabilité pour un photovoltaïque au service des Français et de notre indépendance énergétique. Le combat continue.

> Produire plus d’éoliennes en France, c’est investir dans notre futur énergétique et dans l’emploi !
- Plus de production : les turbines et pales de demain seront fabriquées sur notre sol, au service des futurs parcs offshore.
- Plus d’emplois : +200 postes directs, des centaines d’indirects dans la chaîne de valeur.
- Plus de souveraineté : réduire notre dépendance aux importations et structurer une filière industrielle d’avenir.
Grâce à des projets et des réussites comme celle-ci, l’éolien en mer va continuer à avancer sur ses deux jambes : transition écologique et réindustrialisation.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme)
> Le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques des Alpes Françaises est officiellement lancé ! Tous unis pour faire de ces Jeux de la montagne une grande fête pour la France !

> Si nous avons encore du chemin à parcourir pour rendre notre tourisme plus inclusif, nous devons accélérer.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Notre démocratie est fragile et peut se détruire en un clin d'œil.

> Depuis plus de 10 ans, l’Ukraine combat avec un courage immense. Mais au cœur de la guerre, une autre bataille se joue : accompagner les blessés. Lors de ma rencontre avec une délégation de députés ukrainiens, nous avons échangé sur ce sujet essentiel, où la France, forte de son expérience, souhaite proposer son aide.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Je me suis toujours opposée à cette alliance contre nature entre la France insoumise et le parti socialiste. LFI flirte avec l'antisémitisme et s'engouffre dans la spirale du communautarisme.

> Les horribles images du 7 octobre ont produit un choc traumatique sur la population française. On ne s'habituera jamais à l'horreur et j'espère que les otages seront libérés le plus vite possible.

> Le Premier ministre est un humaniste qui n'a jamais utilisé l'argument migratoire comme un instrument de campagne et qui est, comme moi, contre la préférence nationale.

> Ma gauche à moi c'est celle pour qui la sécurité n'est pas un gros mot et pour qui la laïcité est un moyen de vivre en paix avec une République intraitable avec les islamistes et trafiquants de drogues.

> Je suis tout à fait saisie par cette espèce de phénomène de société qui date depuis plus de 45 ans, où, en effet, la pédophilie est l'un des crimes les pires et qui ont été constatés dans un certain nombre de bâtiments, de lieux scolaires en présence d'enfants. Et la meilleure des choses, c'est de réagir et que la parole des victimes se libère, ce qui aujourd'hui ne fait pas l'ombre d'un doute.

> Il y a ce vent mauvais qui souffle partout en Europe, dont l'objectif est de remettre en question les démocraties qui sont fragiles, qui sont très fragiles, surtout en France. Il y a un vent mauvais qui souffle en France. Je le dis et je trouve que c'est gravissime où on entend un peu partout sur les ondes le retour à une forme d'assimilation. Par exemple, j'entendais il y a très longtemps à nouveau les propos de Pascal Praud, qui est un homme pourtant cultivé et qui est capable de dire qu'on peut mettre sur le même plan Pétain et D Gaulle. C'est un homme cultivé, mais comment est-il possible aujourd'hui d'en arriver à revenir à ce qui est une forme de révisionnisme de l'histoire ? Donc franchement, je tire la sonnette d'alarme.

> Tous ceux qui en France se disent solidaires de TRUMP, tous ceux qui à l'extrême droite en France se frottent les mains des propos anti-européens, anti-démocratie, anti-libertés et anti-République participent de cette entreprise de démolition et de destruction de l’Europe. Donc oui, je tire la sonnette d'alarme aujourd'hui. C'est non seulement une semaine à risque pour nous le Gouvernement, mais en tant que représentante des citoyens, parce que nous voulons la stabilité, parce que, et on va en parler, nous œuvrons pour améliorer les conditions de vie quotidienne, mais c'est une semaine à risque pour la France, pour la démocratie et pour l'Europe.

> Les bailleurs sociaux sont ceux avec lesquels nous conduisons des politiques de soutien et ils sont, dans leur écrasante majorité, évidemment très contributifs, et ils entretiennent comme il faut. Cela dit, j'ai quand même un doute parce que j'ai fait des déplacements de terrain, un certain nombre depuis que je suis nommée et je constate que, à la demande des maires, nous avons beaucoup d'associations de locataires qui se plaignent de l'entretien des cages d'escalier, des ascenseurs, des boîtes aux lettres, de la saleté dans les caves. Donc tout simplement, je demande aux préfets un bilan. Où est-ce que c'est bien entretenu ? Où est-ce que ça n'est pas bien entretenu ? Et tous ensembles, on va se mettre autour de la table pour voir ce qu'il convient de faire.

> Par exemple, imaginons que ça fait plus d'un an que vous avez des problèmes récurrents d'ascenseurs qui tombent en panne dans un logement social, dans un quartier politique de la ville qui est dans mon champ de compétence. Imaginons que ça fasse plus d'un an que vous avez des problèmes récurrents de boites aux lettres en panne, d'ascenseurs en panne, de propreté, là, nous allons durcir le ton. Il y a une aide et je le dis à tous nos auditeurs, il y a une aide publique. Ce sont des impôts de 315 millions d'euros qui permettent d'aider les bailleurs à entretenir. Donc nous allons dire : " Est-ce que cet argent-là est bien utilisé ? " Si cet argent n'est pas bien utilisé, nous envisagerons la possibilité d'en supprimer le bénéfice pour les bailleurs.

> Vous savez pourquoi je me suis engagée dans cette période difficile ? Parce que je sens bien que quand vous avez des Français qui vous disent, des citoyens qui vous disent : «On se sent méprisé, on ne nous respecte pas dans notre dignité parce qu'on n'a même plus la possibilité de prendre l'ascenseur quand on a besoin d'aller faire nos courses et qu'on est assigné à résidence». Je veux lutter contre ça. Et donc je veux leur dire que l'Etat s'occupe de vous, les maires s'occupent de vous, les collectivités territoriales s'occupent de vous et les bailleurs sociaux aussi, qui dans leur écrasante majorité, s'occupent bien des habitants dont ils assurent le logement.

> Il y a dans les quartiers une incroyable richesse. Vous avez une jeunesse qui est dans un dynamisme plus important même que dans la moyenne nationale, si l'on en juge aux taux de création des entreprises. Et que cette jeunesse-là, je veux l'aider. Il y a... je les ai réunis, c'est une quinzaine de jeunes entrepreneurs dans le domaine de l'intelligence artificielle qui vont m'accompagner, que je vais réunir tous les trimestres pour les soutenir. Ils sont formidables. Ils ont déjà eu des tas de prix et je veux simplement qu'on montre ça et qu'on les aide à obtenir plus facilement des prêts bancaires. Donc, je lancerai toute une série de mesures économiques pour donner le pouvoir aux quartiers sur le plan économique, que ce soit évidemment une économie légale. Et dans le domaine de l'intelligence artificielle, les possibilités de progrès sont infinies. Il faut s'en saisir.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Stop aux manipulations grossières. L’ AFD travaille au service des Français, de nos intérêts, de la stabilité internationale. En Chine, elle ne dépense pas un euro d’argent public : elle prête au taux du marché, au service du climat et de la protection de notre planète, et récupère même des intérêts sur ces opérations. Dans un monde de plus en plus brutal, nous avons besoin de solidarité, besoin de protection, besoin de projets communs pour un avenir meilleur. C’est tout le sens de notre politique de développement. La désinformation nuit à un débat public apaisé.

> Fabrication des vaccins en Afrique, renforcement des systèmes de santé, lien entre immunisation et nutrition : la France et l’Alliance du Vaccin partagent la même approche pour combattre les pandémies mondiales : le vaccin est notre meilleur allié pour sauver des vies

 

Autres ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Ce budget de la Sécurité sociale traduit une ambition forte : assurer à chaque Français, des premiers cris de la naissance aux derniers instants de la vie, un accès à des soins de qualité, à des conditions de vie décentes, à une existence dans la dignité, tout en garantissant la soutenabilité de notre modèle social.
Nous avons l'obligation morale de nous retrouver dans une approche transpartisane, fidèle à l'héritage du Conseil national de la Résistance, pour définir les conditions de la pérennité de notre modèle social.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> La situation internationale est grave. Ce qui se joue actuellement en Ukraine ne concerne pas seulement l’avenir de ce pays, mais bien celui de toute l’Europe, et donc de la France. La conférence de Munich a vu la relation transatlantique se fracturer : l’administration Trump veut un accord avec la Russie, menace d’abandonner l’Ukraine et a exprimé on ne peut plus clairement sa volonté de ne plus assumer la sécurité de l’Europe.
Depuis 2017, la France, par la voix du président de la République, n’a cessé d’alerter ses voisins et de plaider pour un impérieux réarmement européen et une nécessaire souveraineté européenne. Hier encore, à l’initiative du président, des dirigeants européens se sont réunis à Paris afin de réaffirmer des principes clairs : leur souhait d’une paix solide et durable en Ukraine, ainsi que des garanties de sécurité fortes et crédibles. Rien ne peut se décider en Ukraine sans les Ukrainiens, rien ne peut se décider sur la sécurité européenne sans l’Union européenne ! Le groupe Ensemble pour la République soutient de tels principes, et son président, Gabriel Attal, les réaffirmera à Kiev dès la semaine prochaine.
Nous faisons face à un défi historique, voire existentiel. Nous devons agir si nous ne voulons pas que notre union éclate sous la domination de grandes puissances qui rêvent de nous soumettre. Il nous faut agir face aux velléités impérialistes de la Russie qui, si nous la laissons faire, ne s’arrêtera pas à l’Ukraine. Nous devons donc agir sans aucun tabou en garantissant dans la durée, quoi qu’il advienne, un soutien militaire à l’Ukraine, en sanctionnant la flotte fantôme russe et en augmentant tous les budgets de défense européens. Ces conditions sont indispensables pour dissuader la Russie de mener de nouvelles attaques.
Si nous ne le faisons pas, Vladimir Poutine redéfinira à sa manière l’ordre de sécurité en Europe et nous ne pourrons plus garantir à nos enfants qu’ils vivront sur le continent tel que nous le connaissons, libres, en paix, dans la prospérité et la sécurité.

 

● MoDem 
Frédéric Petit (député)
> [Intervention à l’Assemblée sur le soutien à l’Ukraine] Lundi prochain, cela fera trois ans jour pour jour que la Fédération de Russie a envahi l’Ukraine, avec une violence aveugle et totalement irresponsable. Depuis 2014, ce pays a été agressé, amputé, dépecé. Plus d’un million de blessés et de morts, sans doute 20 000 enfants déportés et « russifiés » de force.
Le 24 février 2022, ici, à cette tribune, j’avais immédiatement partagé avec vous ma conviction que cette confrontation militaire avait un caractère existentiel pour notre Europe. Je n’en démords pas aujourd’hui encore. Entre la Fédération de Russie et nous, deux modèles de relations entre les peuples s’affrontent. L’un, basé sur la force, la relativité mouvante des espaces et des ethnies, le fameux « Ruski Mir », le monde russe qui permet tous les abus de l’impérialisme. L’autre, européen, basé sur la construction patiente du droit.
Aujourd’hui, de l’autre côté de l’Atlantique, un modèle transactionnel porté par le président Trump, emprunte la même violence, pour l’instant verbale : extraterritorialité, négation du droit international, deals permanents, mépris des institutions internationales et j’en passe.
Le discours de JD Vance à Munich confirme cette dérive des Américains, que nous considérons toujours comme alliés. Il rentre en écho avec le discours de Vladimir Poutine à Munich en 2007 et dessine le parallèle.
Comme en 1938, toujours à Munich, les démocrates doivent dire non!

Je serai lundi à Kiev avec des élus de différents pays européens en ce triste anniversaire. Je passerai également à Zhytomyr, à Semenivka, et à Tchernihiv, pour voir notre coopération civile sur le terrain.

La France et l’Union européenne sont en retard en Ukraine monsieur le ministre. Les États-Unis, s’ils venaient à nous lâcher, en la livrant à un deal injuste et court-termiste, nous ne serions pas prêts alors que nous devons être à la hauteur du moment.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Pour la première fois de notre Histoire, les États-Unis ne sont plus un allié fiable. Nous sommes en train de vivre une bascule historique. Les conséquences de ce changement d’ère s’écrivent en ce moment même. Le Président Trump évoque des discussions autour du règlement de la guerre russe en Ukraine sans les Ukrainiens. Sans les Européens, bien qu’il affirme que notre avenir continental reposera sur nos seules épaules. Que les États-Unis s’y engagent ou non, nous continuerons à soutenir l’Ukraine. Nous défendrons nos intérêts sécuritaires. Sur notre propre sol, le Vice-Président Vance affirme que la plus grande menace pour nos Nations européennes, ce sont nos valeurs fondamentales. En ne rencontrant que la dirigeante de l’AfD néonazie à Munich, il salit la mémoire de tous ceux, Américains et Européens, qui sont morts en frères pour défendre notre idéal de liberté. Le principe même du respect des lois et des contre-pouvoirs est attaqué aux États-Unis par un Président proche des assaillants qui ont envahi le Capitole il y a quatre ans. Nos démocraties sont en jeu – rien de moins. Réveillons-nous. L’heure est à l’union européenne.

> La politique internationale des États-Unis est à mille lieues de représenter un désengagement. C’est un engagement. Et il se fait sans aucune considération de l’ordre international. Jamais le sentiment d’urgence n’a été aussi répandu au Parlement européen.

> L’électrochoc, on est en plein dedans. Maintenant qu’on est bien réveillés, trois urgences s’imposent. D’abord, parler d’une voix unie. Ensuite, combattre la propagande du Kremlin relayée par l’extrême-droite. Enfin, arriver avec des propositions concrètes sur la table.

> La mentalité opportuniste de Donald Trump ne doit pas cacher l’idéologie réactionnaire et la haine des contre-pouvoirs qui habitent son entourage. Quand on soutient l’assaut du Capitole et que notre alliée s’appelle Alice Weidel, évidemment qu’on a un projet idéologique.