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jeudi 13 février 2025

Editorial du CREC. Les Américains, archétypes du peuple irresponsable du 21e siècle?


Trump est président des Etats-Unis par la volonté du peuple américain, ne l’oublions jamais dans les analyses et commentaires que nous faisons de ses propos et décisions notamment des plus scandaleux et des plus inacceptables.

Bien sûr, il n’a été élu que par un peu plus de 31% des électeurs mais il est arrivé en tête de tous les candidats et les presque 40% d’Américains qui ne sont pas allés voter sont aussi responsable de sa victoire que ceux qui ont mis un bulletin à son nom dans l’urne.

Il ne faut pas l’oublier parce que le personnage qui occupe le bureau du dirigeant le plus puissant du monde a été élu une deuxième fois et cette fois-ci par la majorité, certes relative mais majorité tout de même, des votants alors même que son premier passage à la Maison blanche ainsi que ses promesses électorales définissaient exactement ce qu’il est en train de faire.

Dès lors, nous pouvons légitimement nous poser la question de savoir si les Américains ne sont pas les archétypes de ce peuple irresponsable que l’on voit monter dans tous les pays du monde et plus particulièrement dans les démocraties en cette première partie du 21e siècle déjà au quart de son existence?

Que veut dire, ici, un peuple irresponsable?

Il s’agit d’abord d’un peuple qui vote majoritairement contre ses intérêts.

Comme l’ont montré la première présidence de Trump et celle de Joe Biden, c’est bien ce dernier qui a permis aux Américains les plus pauvres et de la classe moyenne – donc une majorité des Américains – de bénéficier d’aides, de payer moins d’impôt et de retrouver du travail tout en les protégeant grâce à l’assurance-maladie, grâce à l’intervention des pouvoirs publics en matière sanitaire, etc.

De son côté, Trump a permis aux plus riches de s’enrichir encore plus et a failli dans la sécurité de ses compatriotes même en matière d’immigration.

Sans parler de sa tentative de coup d’Etat…

Mais un peuple irresponsable est aussi celui qui met des personnages incompétents et dangereux à sa tête.

Ce fut le cas bien souvent dans l’Histoire, de Hitler à Trump en passant par Bolsonaro ou Poutine.

Non seulement ceux-ci se servent d’abord ainsi que leurs soutiens mais ils conduisent des politiques qui vont contre l’intérêt de leur propre pays, pire, qui le rende plus faible à terme.

En ce sens, le peuple américain en permettant à Trump d’accéder une seconde fois au pouvoir est bien majoritairement irresponsable.

Evidemment, le phénomène Trump n’est pas sorti de nulle part et trouve ses racines dans le virage radicale vers la droite du Parti républicain qui a commencé dès le milieu du 20e siècle, dans des communautés religieuses mais aussi politiquement extrémistes et racistes ainsi que dans cette cupidité et corruption que l’on trouve bien établie dans le monde des affaires et que l’actuel président représente fort bien.

Et si les présidences de Ronald Reagan et de George W Bush ont préfiguré ce qu’est celle de Trump, plusieurs crans ont été franchis vers l’extrême-droite avec cette dernière.

Et comme aucun électeur de l’extrémiste populiste ne peut prétendre avoir voté sans savoir qui il était et ce qu’il se proposait de faire tant les médias lui ont permis d’annoncer sans cesse ses projets, il faut bien en conclure que, nonobstant l’inculture politique d’une partie des populations des démocraties, il a été élu en toute connaissance de cause.

Et comme les Etats-Unis sont la plus vieille et plus puissante démocratie de la planète et qu’ils ont souvent montré la voix de ce qui se passerait dans les autres pays du monde libre, constater la manière dont les Américains ont voté, rajoute encore de l’importance à dresser le bon constat qui conclut à cette irresponsabilité.

Parce que d’autres peuples ont déjà montré leur irresponsabilité comme celui de Hongrie ou d’Italie et d’autres sont proches de le faire comme celui de France et bientôt celui d’Allemagne.

 

 


La Quotidienne centriste du 13 février 2025. Un Haut-commissariat pour enfin prendre l’enfant au sérieux?


Qu’on le veuille ou non, l’enfant est souvent le parent pauvre de la politique.

C’est vrai, il n’est pas un électeur et sa parole ne vaut pas grand-chose.

Oh! oui, il a une valeur en tant que «possession» de ses parents et adulte en devenir qui pourra alors rendre service à son pays (nombre de natalistes s’inquiètent avant tout de la baisse du nombre d’enfants pour des motifs uniquement économiques et parce qu’il y aura moins de soldats pour défendre le pays!) mais une valeur en soi n’est pas vraiment de l’intérêt de l’Etat…

Tous les défenseurs des enfants et de l’enfance le savent bien quand ils constatent que les enfants, même dans les pays les plus développés et les plus respectueux de leur condition ainsi que de leurs droits, sont peut-être prioritaires dans les déclarations mais beaucoup plus rarement dans les décisions des politiques.

Alors, la création d’un Haut-commissariat à l’enfance promis en fin d’année dernière par Emmanuel Macron et dont le décret de création vient d’être publié au Journal officiel, va-t-il enfin placé l’enfant au cœur des préoccupations de la société?

On peut l’espérer tout en demeurant dubitatif au vu de l’expérience passée.

Si l’on regarde les attributions données à cette nouvelle instance dont on veut croire qu’elle sera autre chose qu’un «comité bidule» ou une vitrine vide, on se dit qu’elle a, en tout cas les capacités d’agir sur tout le spectre de l’enfance et dans la durée.

Ainsi, le Haut-commissariat a pour missions :
«1° D'organiser la concertation et de conduire le dialogue avec les principaux acteurs concernés par la politique de l'enfance ;
2° De coordonner, au niveau interministériel, les travaux et actions relatifs à la politique de l'enfance ;
3° De proposer des orientations permettant notamment de lutter contre les violences faites aux enfants, de renforcer l'action de l'Etat en faveur des enfants vulnérables et protégés, d'améliorer l'accueil des jeunes enfants, de promouvoir le bien-être et la santé des enfants, de les protéger dans le champ du numérique et de lutter contre les inégalités de santé ;
4° D'assurer le suivi de la mise en œuvre ainsi que l'évaluation des politiques engagées.»

Mais l’on voit tout de suite qu’il n’a aucun pouvoir de décision donc d’imposer quoi que ce soit pour le bien de l’enfant.

Et puis évidemment ce que ne dit pas le décret, ce sont les moyens qui lui seront alloués.

Car sans finance et sans un personnel conséquent et qualifié, il sera une coquille vide comme le sont tant de structures créées pour tenter de faire croire que les pouvoirs publics vont enfin agir.

Cependant on ne peut évidemment pas condamner ce Haut-commissariat à l’enfance avant même qu’il ait commencé à fonctionner.

De même, ses attributions peuvent laisser espérer qu’il sera un phare dans la défense de la cause des enfants.

Néanmoins, le bilan en la matière de la présidence d’Emmanuel Macron, même s’il n’est pas catastrophique et a connu quelques bonnes volontés à défaut de grandes réalisations, n’est pas à la hauteur.

Malheureusement, on peut dire la même chose de ses prédécesseurs…

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Vues du Centre. Mafia trumpiste et mafia poutinienne, main dans la main contre la démocratie

Par Aris de Hesselin


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

On l’oublie mais Poutine a sauvé financièrement Trump lorsqu’il a permis à la mafia russe de renflouer les caisses de l’alors promoteur immobilier newyorkais et de faire en sorte que sa tour de la 5e avenue soit occupée et ne soit pas un flop retentissant qui aurait emporté le futur président des Etats-Unis dans une faillite sans doute définitive.

Trump est un obligé de Poutine comme l’on démontré de nombreuses enquêtes journalistiques appuyées par des dossiers des services de renseignements et qu’a très bien expliqué un documentaire diffusé sur des chaînes françaises et réalisé par Antoine Vitkine en 2024 avant l’élection présidentielle américaine qui a vu la victoire de l’extrémiste populiste, «Opération Trump: les espions russes à la conquête de l'Amérique».

Antoine Vitkine, lors d’un récent entretien à franceinfo expliquait:
«Lorsque j'ai découvert l'intensité des relations entre Trump et la mafia russe, qui est son premier lien direct avec la Russie, j'ai été sidéré. Ce ne sont pas des liens avec n'importe qui, mais avec de vrais mafieux russes, parfois des tueurs, qui débarquaient avec des valises de dollars. C'est insensé.»

Et de poursuivre :
«Lorsqu'on revisite les relations entre Trump et la Russie, on voit que l'Ukraine est étrangement très présente. Lorsque Trump devient président, en 2017, après avoir été puissamment aidé par la Russie, Poutine n'a de cesse de le manipuler, de manière à le monter contre l'Ukraine et à affaiblir le soutien américain à ce pays. Il va même placer dans les pattes de l'entourage de Trump des agents qui ont une mission de désinformation.»

Vitkine estime que Trump va forcer les Ukrainiens à capituler, ce que l’on est en train de voir sous nos yeux avec les échanges téléphoniques que l’Américain vient d’avoir avec Poutine ainsi que par les déclarations de son secrétaire d’Etat à la défense, Peter Hegseth, qui, pour le député européen Bernard Guetta, «marquent un jour historique: nous quittons l'ordre de l'après-guerre. L'Europe doit se défendre, les États-Unis ne sont plus les garants de notre sécurité».

Selon le réalisateur, pas de doute, avec la victoire de Trump en novembre dernier, on a désormais, «un président américain, prorusse par conviction, mais surtout qui sera sous l'influence du Kremlin», ce qui va permettre à Poutine de renforcer sa volonté de s’attaquer à d’autres cibles en Europe.

Tout cela rejoint les analyses de nombre d’experts en la matière ainsi que les mises en garde de politiques et de défenseurs de la démocratie.

Parce qu’ici, évidemment, c’est cette dernière qui est visée par les deux mafias, celle de Trump et celle de Poutine.

Les seuls qui peuvent encore s’opposer à cette entente crapuleuse qui pourrait détruire le monde libre, ce sont les Européens.

Mais, eux-mêmes sont infectés par la peste extrémiste et totalitaire avec des partis et des gouvernements pro-Poutine comme, par exemple, le RN en France, l’AfD en Allemagne, Orban en Hongrie et Fico en Slovaquie, tous, par ailleurs, admirateurs de Trump.

Toujours est-il que devant ce péril, il n’est plus temps de tergiverser.

Toute la question est de savoir s’il est encore temps d’empêcher le pire de survenir.

Aris de Hesselin.