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jeudi 6 février 2025

La Quotidienne centriste du 6 février 2025. La stratégie de LFI est-elle un succès?


L’insulte, la provocation et le chaos sont les armes préférées de LFI.

Le parti populiste d’extrême-gauche les utilisent dans la cadre d’une stratégie que son mentor, Jean-Luc Mélenchon, a plus d’une fois expliquée.

L’objectif est de créer les conditions d’une révolution populaire dans laquelle LFI jouerait le rôle d’avant-garde.

Mélenchon et ses amis ont fait le constat qu’ils ne seraient jamais majoritaires, donc qu’il y a peu de chances, voire aucune, qu’ils puissent prendre le pouvoir par les urnes.

Dès lors, il faut, à la fois, discréditer le plus possible la démocratie républicaine libérale, régime honni par l’extrême-gauche trotskiste et, dans le même temps, provoquer une réaction d’ordre face au chaos sciemment provoqué afin que l’extrême-droite remporte les élections présidentielles et législatives, seule ou avec l’appui de radicaux de droite.

Face à cette situation, le «peuple» réagirait en déclenchant une insurrection qui amènerait à la fameuse et espérée révolution dont les rênes seraient confiées à LFI parce qu’il apparaitrait comme le seul parti à ne s’être jamais fourvoyé avec le RN.

En attendant cette événement paroxystique, l’important est, avec le maximum d’idiots utiles, de créer le désordre tout en faisant semblant de chercher à prendre le pouvoir légalement.

Peut-on dire que cette stratégie est un succès?

Si l’on constate la montée du RN dans les urnes ainsi que le rejet de la démocratie républicaine libérale par une partie de la population, il est indéniable qu’une partie du pari de LFI semble réussi.

Encore faudrait-il que ce soit à cause de la formation d’extrême-gauche qu’on en soit arrivé là.

Or rien ne le prouve mais, peu importe, si cela donne le résultat escompté.

En revanche, l’outrance de LFI, voulue et assumée, semble, elle, être un échec vis-à-vis de l’objectif recherché.

Non seulement une majorité de Français considère que LFI est un danger mais c’est aussi le cas d’une grande partie de la France de gauche.

L’embêtant pour Mélenchon et ses amis, c’est que pour que la stratégie marche, il faut pouvoir faire le buzz constamment et être repris par l’ensemble des médias, comme le montre l’exemple de Trump aux États-Unis qu’ils copient méthodiquement.

Si l’influence de LFI baisse dans les urnes et devient un autre groupuscule d’extrême-gauche comme le NPA, «anticapitaliste» ou «révolutionnaire» ou Lutte ouvrière, le relais médiatique disparaitra.

Les derniers événements avec la possible implosion du Nouveau front populaire après la décision du PS de ne pas voter les motions de censure déposées par LFI lors du Budget et du budget de la Sécurité sociale ainsi que les désaccords de plus en plus nombreux entre les différents partenaires (LFI, PC, EELV et PS) ne sont pas de bonne augure pour la stratégie révolutionnaire.

Bien sûr, une autre option serait que lors d’une présidentielle¸ les deux candidats du second tour soient Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon et que ce dernier bénéficie d’une mobilisation contre l’extrême-droite et le «fascisme».

Mais celle-ci semble encore plus hypothétique tant Mélenchon est devenu un repoussoir au même titre que le fut Jean-Marie Le Pen…

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Propos centristes. France – Adoption du Budget et rejet de la motion de censure LFI / Rejet de la 2e motion de censure et adoption du budget de la Sécurité sociale / Le danger Trump et nécessité d’une Europe unie / Croissance de 0,9% en 2025 / L’Intelligence artificielle est une opportunité…


Voici une sélection, ce 6 février 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours sur la lutte contre le cancer]
Je voulais dire quelques mots de la lutte contre le cancer, de Gustave Roussy, et des ambitions qu'on porte en matière de santé, de recherche aujourd'hui. En effet, on est réunis ensemble pour une journée un petit peu particulière qui est la Journée mondiale de lutte contre le cancer, dans ce centre, ce n’est pas un hasard, qui est le premier en France, en Europe, et le quatrième au monde, et qui a vocation, j'ai bien compris tout ce qui m'a été expliqué ce matin, à devenir le premier.
Donc, je voulais vraiment d'abord vous remercier pour votre engagement. Et je pense que ces dernières décennies, on a capitalisé sur un modèle français qui a été inventé, celui des centres de lutte contre le cancer, celui, justement qui a su inventer des souplesses, si je puis dire, d'organisation, d'un lien entre la clinique, la recherche, d'ambitions successives qui se sont multipliées. Et je veux ici vraiment remercier l'ensemble des chercheurs, des soignants, de tous les personnels qui sont engagés dans la lutte contre le cancer, mais également des entreprises, évidemment, l'ensemble des entreprises du secteur qui concourent, et de toute la philanthropie qui s'associe à cette lutte. Et je veux ici redire la grande admiration que j'ai pour tous ceux qui mènent ce combat. 
Il y a 4 ans, on a annoncé ici une stratégie décennale de lutte contre les cancers. Plusieurs d'entre vous ont contribué à la penser. Et d'ailleurs, je crois que Norbert IFRAH, lui-même, est en train de piloter une concertation ce matin, ce qui fait qu'il n'est pas avec nous, mais ce qui montre que c'est un combat de chaque jour qui nécessite beaucoup d'engagement. Et donc, pour la première fois, on avait décidé de passer d'une stratégie de 5 ans à 10 ans. C'était votre proposition, et je crois que c'était vraiment la bonne, pour avoir de la visibilité. L'État, en plus du reste, y a consacré 1,7 milliard d'euros, ce qui était une augmentation de 20 % par rapport au plan cancer précédent. Et tout ça, les ministres sont là pour le confirmer, est bien consolidé, stabilisé, quoi que vous puissiez entendre, visibilité et stabilité de ces financements. 
On fera le point à l'été de cette stratégie nationale qui a d'ores et déjà des très bons résultats avec des programmes de lutte contre le tabac, de la prévention qui a été améliorée, etc. mais aussi un phénomène de santé publique que vous avez été plusieurs à décrire ces dernières semaines, ces derniers mois, qui est extrêmement préoccupant, mais où on voit en effet certains cancers qui sont en train de, pas simplement de réapparaître, mais dont le nombre augmente, dont la prévalence augmente très fortement dans la population, et je crois qu'il faut qu'on s'y attelle lors de ce point d'étape qu'on fera à l'été de notre plan décennal. Ça, c'est sur la lutte contre le cancer qui est vraiment un objectif pour nous de recherche de santé publique essentielle. 
Alors dans ce cadre, on a un vaisseau amiral, si je puis dire, qui est sur votre territoire, ici. Et je voulais revenir, et c'est l'occasion de cette journée, sur le projet de Paris-Saclay-Cancer Campus, ce PSCC, que nous avons inaugurée formellement aujourd'hui, mais là aussi lancée il y a plusieurs années, qui a été mûrie, qu'on avait annoncée ici en 2021, mais qui avait eu ses premières bases il y a 5 ans, et qui a été aussi un des points-clés de la stratégie Innovation 2030 qu'on a pu annoncer. 
Alors, je veux vraiment remercier tous ceux qui ont permis à ce PSCC d'avancer et leur dire vraiment mes remerciements, ma confiance. D'abord, évidemment, l’IGR, ses soignants, l'ensemble de ses équipes. Professeur, je veux vraiment vous remercier quand vous avez accepté de quitter vos terres plus méridionales pour venir à Paris, et j'ai une pensée pour le professeur Soria qui vous précédait. Voilà une succession harmonieuse et merci au professeur Barlesi, à toutes ses équipes, aux équipes de recherche, équipes médicales, enfin, toutes celles et ceux qui m'entourent aujourd'hui et sont là, à qui nous devons beaucoup, mais aussi à tous les soignants que j'ai pu croiser tout au long du parcours ce matin. Je remercie évidemment tous les partenaires, l'Inserm, Didier, merci, Sanofi, l'Institut polytechnique, l’Université Paris-Saclay, INCa, UniCancer. L'ensemble aussi des partenaires privés et des fondations et merci infiniment à la philanthropie.  Je veux remercier évidemment tous les élus du territoire qui ont accompagné ce projet, la ville, le territoire, le département et la présidente de la région nous a confirmé aussi son engagement. La préfecture de région et la préfecture de département et l'ensemble des services de l'État, et France 2030, et évidemment tous les ministères qui ont été impliqués, au premier titre desquels le ministère de la Santé et le ministère de la Recherche. 
Ce qui se fait ici, je le disais, c'est l'excellence française et européenne. Et au fond, ce qu'on veut vous permettre de faire, c'est de l'accélérer et de la démultiplier. Le PSCC vient au cœur à la fois de notre plan de lutte contre les cancers, mais également de tout ce qu'on fait avec France 2030 en matière d'innovation. Il y a quelques mois, j'annonçais dans ce cadre nos grands projets dans le cadre de Santé France 2030 avec quatre bioclusters thématiques en plus de celui-ci, et donc on aura l'occasion tout à l'heure de faire un point avec l'ensemble de ses porteurs, mais de Paris, Lyon, Évry-Courcouronnes, Marseille, et évidemment ici même, on a un plan Innovation Santé 2030 qui se déploie. 
C'est là aussi pour trois d'entre eux des financements sur 10 ans à hauteur d'environ 10 millions par an, en plus de tous les financements récurrents et des partenaires qu'il y a. Pour deux d'entre eux, on est en train d'avoir un financement à 5 ans. Voilà, on est en train de les faire remonter. Et tout ça est venu s'ajouter aux IHU qui préexistaient et qui ont, en quelque sorte, amorcé tout ce mouvement qu'on va poursuivre. 
Et au total, France 2030 déploie plus de 7 milliards d'euros pour faire de la France un leader en matière d'innovation de santé, et de permettre de relever les grands défis. Et donc, je veux ici vous dire que c'est une étape importante avec cette inauguration, mais on va continuer d'aller plus vite et plus fort. D'abord, pour vous aider à consolider tout le travail fait en termes de prévention, que je vais expliquer à l'instant, mais qui est une innovation importante et qui sera conduite ici en matière de diagnostics ultra-rapides, évidemment en termes de traitement, d'essais cliniques et d'accompagnement, mais aussi en termes de recherche. Vous allez doubler vos capacités sur le campus et permettre, comme on l'a fait ces dernières années, d'attirer les meilleures équipes de chercheurs dans tous les domaines et avec la plus grande interdisciplinarité, et de le faire, là aussi, avec des équipes publiques et avec des contributions privées. 
Alors, au fond, qu'est-ce que j'ai entendu ce matin et qu'est-ce que je voulais vous dire pour la suite, au-delà de ces mots qui m'étaient préparés ? D'abord, je pense que, quoi qu'on puisse entendre et dire, on a en France une immense chance d'avoir le système de santé qui est le nôtre et c'est une force. Et ce système de santé, qu’il soit public ou privé, et en particulier nos hôpitaux, nos centres de lutte contre le cancer, on le sait, ces dernières années, ont subi beaucoup de chocs, ont beaucoup souffert et je veux vraiment redire ma gratitude à tous les personnels, mais avec le plan Ma santé 2022 lancé dès 2018, ce qui a été fait pendant le covid, puis le plan de sortie de covid avec les différents Ségur successifs et les réorganisations, je crois, nous permettent de revenir vers la bonne voie. On n'y est pas encore parce qu'il y a énormément de travail, mais il y a eu un investissement dans les personnes et il faut le consolider. Et je veux ici dire, parce que j'ai entendu beaucoup de crainte ce matin, donc j'en profite pour tordre le cou à quelques canards, non, on ne va pas refiscaliser les heures supplémentaires des soignants, hors de question. Et oui, les primes qui ont été données dans le Ségur sont bien des primes pérennes qui sont intégrées au salaire, y compris dans les CLC. Je préfère le dire parce que ça crée toujours de l'angoisse pour des gens qui travaillent beaucoup. Par contre, ce qu'on veut faire, c'est continuer de réformer nos hôpitaux, nos CLC, parce qu'on a aussi besoin de réformer notre organisation collective. Et là, je dois dire que les centres de lutte contre le cancer sont un bon modèle pour l'hôpital public parce qu'ils donnent plus de flexibilité dans l'organisation, ils mettent le médical plus au cœur du pilotage, là où sans doute, on a à l'hôpital, parfois trop déshumanisé et administrativisé, pour employer un mot affreux, en tout cas, mettent trop d'administratifs dans la gestion du soin. Donc ça, on va continuer, mais c’est un trésor. 
Ensuite pour réussir ce qu’on est en train de faire, le lien entre la clinique et la recherche est clé. Vous me l’avez tous dit ce matin. C'est ce qui est porté dans le modèle de l'IGR et ce qui est porté dans tous nos centres d'excellence, et je veux qu'on le consolide vraiment dans le modèle français. Trois, vous l'avez parfaitement décrit, ce qui marche, c'est de décloisonner. Et je crois que c'est parfois l'une des petites faiblesses françaises qu'on a, c'est qu'on a des corporatismes, on a des cloisonnements. Et donc, il faut réussir à pousser ces murs. C'est ce que vous êtes en train de faire ici. Décloisonner entre les disciplines. Je crois que la réussite de votre modèle, et ce que vous voulez faire pour aller encore plus vite, c'est de décloisonner entre, évidemment, l'oncologie, mais toutes les autres disciplines médicales, entre l'imagerie, la biologie, la clinique, de pouvoir le faire aussi avec les sciences de l'environnement, qui sont déterminantes, ô combien, on me l'a expliqué naguère, pour expliquer l'étiologie et réussir à mieux prévenir les cancers, évidemment la génétique. Et donc le décloisonnement des disciplines est clé. Et c'est ce que l'effet cluster permet de faire, et c'est ce que, ici même, le projet qu'on a collectivement porté va permettre de faire, parce qu'avec l'unité de lieux, il met ensemble des chercheurs, des soignants, des scientifiques, qui viennent de ces disciplines différentes et qui sont réunis avec une même finalité. Le deuxième décloisonnement, c'est le public et le privé. Vieille bataille dans notre pays, mais je crois à cet « en même temps ». J'y ai toujours cru, je ne change pas tellement d'avis, c'est-à-dire qu'on a besoin de plus d'argent. On a mis plus d'argent public, et il sera consolidé malgré les débats budgétaires qu'on entend.
Vous m'avez entendu, j'ai confirmé les chiffres, à la fois du plan cancer, de ce qu'on met sur l'IGR et de ce qu'on mettra sur ces grands projets. Mais si on veut passer à l'échelle de nos grands compétiteurs, il faut attirer les champions et les championnes que vous êtes, et il faut mobiliser l'argent privé, parce que c'est ce que font tous nos grands compétiteurs. Quand on parle des chiffres des grandes universités, des grands centres de recherche en Asie et aux États-Unis, ils mobilisent de l'argent privé. Et donc c'est une bonne chose, en définissant les bonnes règles éthiques et de propriétés intellectuelles, et donc le cadre, mais d'avoir ici des groupes comme Sanofi qui sont impliqués, des formidables entreprises comme Owkin qui reviennent s'impliquer, et de pouvoir développer même beaucoup plus largement, puisque vous l'avez fait avec GSK et vous allez le faire avec d'autres partenaires, la pharma, les entreprises. Et de permettre aussi à la philanthropie de venir s'impliquer. Je remercie vraiment les fondations, les philanthropes qui ont accompagné le projet, ces innovations, qui ont aidé aussi à financer des chaires d'excellence ou à faire revenir les meilleurs chercheurs. Et donc ce décloisonnement public-privé, on va continuer de le faire parce qu'il est bon et il est nécessaire pour le pays. Et c'est aussi pour ça que quand j'entends des gens, dans nos débats publics, qui disent : « c'est super, il faut investir plus dans la santé, il faut investir plus dans la recherche, mais vraiment, il faut massacrer au maximum tout ce qu'on peut de l'entreprenariat, il faut taxer beaucoup plus ces entreprises » je leur dis : Vous avez deux fils qui se touchent. Parce que ce n'est pas vrai qu'on fera tout. 
D'abord, vous ne pouvez prélever l'argent que dans ce que vous créez, et ensuite, vous avez plutôt envie de faire revenir des gens qui vont créer de la valeur chez nous, pour qu'ils la démultiplient. C'est ce qu'on est en train de faire ici. C'est le meilleur exemple du fait que le « en même temps » ça marche et que, oui, on a besoin d'avoir des gens qui sont des champions dans leur domaine. On a besoin d'avoir des gens qui sont beaucoup mieux rémunérés parce que ce sont des champions et c'est un marché compétitif. Et on a besoin d'avoir des entreprises qui viennent le faire ici. 
Et donc, si on veut répondre à vos 3 critères de tout à l'heure, argent, argent, argent, c'est ce qui m'a été dit par le professeur Barlesi. Je lui ai dit : quels sont les 3 trucs qui vous bloquent ? « L'argent, l'argent, l'argent ». Donc nous, on va continuer à mettre sur le plan ce qu'on s'est donné, mais on a besoin de mobiliser encore plus de partenaires privés pour venir faire de la recherche partenariale, pour financer des projets finalisés avec les chercheurs de l'Inserm, de l'université, de l'hôpital, du cluster. Et on a besoin d'inciter encore plus d'entreprises, de philanthropes à venir financer ces projets, financer des chaires, financer l'excellence en termes de recherche et en termes de soins. Donc décloisonnement, financement, et donc public-privé. Et puis après, je voulais vous dire que pour aller plus loin, on va essayer d'accélérer ensemble sur quelques éléments qui peuvent paraître simples mais qui sont clés : les données. Vous l'avez parfaitement présenté. Je crois qu'il faut être lucide. 
Il y a un très gros travail que vous faites ici qui est remarquable. Il y a le travail qu'on fait avec PariSanté Campus, avec le Health Data Hub. Mais je crois que l'honnêteté me conduit à dire qu'on n'a pas été au bout de ce domaine. On est encore beaucoup trop lents, et on est lents très souvent entre les structures administratives elles-mêmes. Et je crois qu'il faut qu'on arrive, et ça, je demande que les ministres me proposent d'ici au printemps, des évolutions très simples, mais on doit distinguer la juste protection des données personnelles, le fait qu'on ne veut pas que ces données personnelles soient utilisées à des fins de sélection adverse, par exemple dans les systèmes d'assurance, mais une utilisation beaucoup plus simple pour qu'elles soient mobilisées par la recherche, et en particulier les unités comme la vôtre, parce que c'est ce qui va permettre de faire des percées beaucoup plus rapidement. 
Donc, on a des trésors de données de la CNAM à l'Inserm, en passant par nos hôpitaux. On a un système plutôt centralisé. On a mis des unités en place. Il faut qu'on aille beaucoup plus vite. Donc simplifier le cadre français et européen, mais déjà français, d'utilisation des données et tout ce qu'on peut faire même sans la loi, on va le faire très vite. La deuxième chose, ce sont nos essais cliniques. Je ne peux pas continuer d'entendre. On a beaucoup amélioré les choses à un moment donné. On avait fait nos fast-track, 2017-2020. On a fait, et je remercie vraiment l'ANSM, la Haute Autorité de Santé, nos ARS, qui avaient fait un travail remarquable pendant le covid19, on avait cassé tous les délais. 
On est un peu reparti comme avant. Donc, on ne peut pas se dire qu'on a des essais cliniques qui sont faits en Espagne ou en Allemagne, juste pour des questions administratives. Ça, c'est de la folie. Et donc là, de la même manière, je veux qu'on corrige ça et qu'on s'aligne sur les meilleurs en Europe. Ce n'est pas compliqué, on est normalement tous dans le même système, voire qu'on essaie même de faire mieux, parce que c'est un élément de compétitivité pour notre système. Et on ne peut pas faire venir les grandes pharmas, je parle sous le contrôle de ceux qui sont là, ou les entreprises les plus innovantes, si on leur dit chez nous : « On ne va pas te permettre de faire ton essai de phase 1 », ou « Il va prendre 3 fois ou 4 fois plus de temps qu'à Barcelone, où il est déjà autorisé ». Et donc on doit casser ces délais et donc aller beaucoup plus vite sur les essais cliniques. 
Et puis la troisième chose, c'est l'intelligence artificielle. Plusieurs d'entre vous y sont impliqués. La France va accueillir le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, qui est vraiment un sommet international où on aura des chefs d'État, de Gouvernement, des investisseurs, des entreprises. S'il y a un domaine où l'IA va permettre, et est en train déjà de révolutionner les choses, ce sont les vôtres. 
Et donc je veux là aussi qu'on soit les meilleurs. Et donc qu'est-ce que ça suppose qu'on fasse ?
1) On forme les talents en France. C'est aussi la puissance de notre système et ça va être la connexion entre nos écosystèmes. On a sans doute l'un des meilleurs clusters mondiaux en termes de formation et de talent d'IA qui est Saclay. Et donc là, les connexions sont massives. Et donc ça, c'est une chance. On va développer lors du sommet de nouvelles chaires d'excellence, de nouvelles formations pour former davantage, faire revenir des chercheurs et des data scientists, des mathématiciens. 
2) On a une énergie pilotable, décarbonée et on surproduit. On oublie toujours de le dire, mais la France a exporté l'année dernière 90 TWh d'énergie. C'est du nucléaire, c'est-à-dire c'est décarboné. Là, on les exporte chez nos voisins européens, c'est formidable, mais c'est ça qui est l'élément le plus rare aujourd'hui sur la planète pour attirer ces fameux datacenters et ces capacités et de calcul pour les modèles pour faire de l'IA et de stockage. Et bien à l'occasion du sommet, on va essayer de mobiliser des financements internationaux et des acteurs pour créer ces capacités en France et vous permettre du coup d'avoir des capacités de calcul qui vont accélérer vos recherches, y compris dans la santé. 
3) Il faut accélérer les synergies, c'est l'interdisciplinarité. Et donc, c'est la circulation des talents entre INSERM, INRIA, CEA, CNRS, vraies agences de financement qui doivent piloter la recherche avec l'ANR, je veux aussi remercier France 2030, et ensuite des clusters avec de la recherche finalisée. Donc l'IA mise sur un écosystème de recherche et de soins comme le vôtre, ça va être des opportunités, c'est des espérances de vie et des traitements, c'est du gain de chance pour des patients, c'est des années de recherche gagnées pour les chercheurs, c'est un changement des conditions de travail pour les soignants.
Donc je veux véritablement qu'on mette ce sommet d'action de l'intelligence artificielle au service de la médecine, de la recherche en sciences du vivant, et ça sera le but de la semaine prochaine. Je citais Owkin tout à l'heure, qui est un des champions en la matière, mais on va continuer d'avancer en ce sens. Et comptez sur moi pour faire de l'IA en santé l'un des leviers d'accélérateur. Voilà, je ne veux pas être plus long, mais vous voyez combien ce campus autour de l'IGR est absolument révolutionnaire. Et je veux vraiment remercier tous ceux qui, sur le territoire, ont contribué à permettre de franchir ces premières étapes, et vous dire que vous pouvez être fiers parce que vous avez ici le vaisseau amiral de ce qui est déjà un champion européen, mais ce qui sera un champion mondial. J'en prends ici l'engagement parce qu'on va y arriver. Et c'est ce qui va aussi nous permettre de piloter la vraie transformation du modèle de médecine qu'on doit réussir à faire dans notre pays. 
On a un modèle qui a été pensé il y a plusieurs décennies, au fond, au milieu des années 60, et ça a été une grande chance, mais qui était fait pour une population qui ne vivait pas si vieux et qui avait des maladies graves qu'il fallait traiter en bout de chaîne, si je puis dire, avec un système qui était bien maillé sur le territoire. Et on est devenu, c'est une chance, en quelques décennies, une population qui vit beaucoup plus longtemps et où il y a de plus en plus de maladies chroniques, où on a justement des cancers à prévenir et à gérer. 
On doit pivoter notre système de santé pour qu'il soit plus préventif, plus individualisé, et qu’il permette de gérer des maladies chroniques de plus en plus nombreuses, et de le faire au meilleur coût, en continuant à garder la synergie entre la clinique et la recherche. Dit comme ça, ça paraît simple. C'est une chose très dure de pivoter un système. Et pour tous ceux qui sont dans des organisations, vous le savez. Ce qu'on fait là est un formidable accélérateur de ce changement, parce que vous portez une médecine beaucoup plus préventive, beaucoup plus personnalisée, et qui permet aussi de faire des révolutions et des gains d'efficience, et je le dis aussi pour tous ceux qui entendent les chiffres et parfois énoncés dans des propos comme aujourd'hui, c'est un investissement qui permet aussi de faire beaucoup d'économie, tout ce qu'on se dit. Parce que si on prévient mieux un cancer, si on permet de mieux le suivre et de l'accompagner, on évite des pertes de chance, on évite des tas de traitements inutiles, on évite des situations très graves qui coûtent beaucoup plus chers. 
Donc, vous voyez qu'ici, vous êtes au cœur d'un territoire, au cœur de l'excellence de la lutte contre le cancer, au cœur de France 2030 et de l'innovation en santé et de tout ce que ça recoupe, mais aussi de la transformation de notre modèle national. Merci à toutes celles et ceux qui le portent et à toutes les équipes de l'administration, nos architectes, les philanthropes, les équipes du privé qui ont permis ce projet et qui vont maintenant continuer cette décennie, ce sera une vraie révolution. 
Merci, professeurs, et merci autour de vous à toutes les équipes qui sont là, chercheurs, soignants, administratifs, professionnels de santé, je suis infiniment fier d'être à vos côtés et juste de vous aider à réussir. 
Vive la République et vive la France.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Intervention à l’Assemblée sur le vote du Budget et la motion de censure de LFI]
Beaucoup, parmi ceux qui se sont succédé à la tribune, ont expliqué que le budget ne répondait pas à leurs attentes. Cela tombe bien, il n’est pas non plus ce que nous espérions. Ce budget a une histoire : celle d’échecs et de difficultés, celle de la censure, celle du désaccord entre l’Assemblée nationale et le Sénat, celles des multiples efforts du gouvernement et des groupes qui ont accepté le dialogue, celle des retours que nous ont faits tous les groupes parlementaires. Malgré cette histoire, il demeure imparfait. Notre but est d’éviter de le reconduire l’année prochaine, à condition d’atteindre les objectifs que nous nous sommes donnés. C’est une étape d’urgence, parce que notre pays ne peut pas vivre sans budget.
Tous ceux qui se sont succédé à la tribune l’ont observé et l’ont dit, parfois de manière exubérante, parfois de manière violente, suscitant des cris de soutien ou un accueil mitigé. Chacun s’est exprimé.
Nous ne pouvions pas faire autrement. Nous avons fait un choix d’agenda. En choisissant de repartir du texte qui avait été présenté par le gouvernement de Michel Barnier et qui avait été examiné par le Sénat, nous avons certes emprunté la voie difficile, mais pour répondre à une exigence : nous doter d’un budget pour le début du mois de février. Sans cela, nous aurions dû attendre le mois d’avril.
Alors que les investisseurs ont besoin de lisibilité, les entreprises de stabilité et les foyers de retrouver un minimum de cohérence dans l’action publique, qui peut soutenir l’idée qu’il aurait mieux valu attendre quatre mois pour avoir les mêmes discussions, exprimer les mêmes condamnations, porter les mêmes invectives ?
Sûrement pas ! Je proposerai même que l’on travaille avec l’Assemblée parce que, comme cela a été dit, nous devons reconstruire la conception même de notre action publique et de l’allocation des moyens qui lui sont dévolus, mission par mission. Si ce budget est adopté – donc si la motion de censure est rejetée –, dès la semaine prochaine, nous examinerons, pour tous les départements ministériels si les missions qui leur incombent sont réalisées et si l’argent public dont ils se servent est correctement utilisé. Telle sera notre action.
Ce sera difficile, mais nécessaire, car nous ne pouvons pas continuer à utiliser une méthode simple dont nous avons abusé ces dernières décennies : prendre le budget de l’année passée et lui appliquer un coefficient d’inflation. Que personne ne prenne mal ce que je m’apprête à dire, car je sais que c’est une façon de penser bien ancrée : tous ceux qui se sont succédé à la tribune ont proposé comme solution de baisser les dépenses publiques et ont déploré le niveau élevé d’impôts en plaignant les foyers et les entreprises.
En même temps, ils ont réclamé des hausses de dépenses selon leurs préférences. Chacun se plaint de ce que l’augmentation du budget auquel il est attaché a été trop faible, tout en regrettant que l’on n’ait pas procédé au rééquilibrage des comptes publics jugé nécessaire. C’est contradictoire !
Je dis avec prudence et humilité que l’on ne peut pas user de la même méthode éternelle : bâtir le nouveau budget en renouvelant celui de l’année précédente par l’application d’un coefficient d’augmentation des dépenses, des impôts et des taxes.
Un immense travail de reconstruction nous attend. Après avoir entendu les orateurs analyser les faiblesses du budget qui sera, je l’espère, adopté dans l’heure qui vient, j’ai confiance en ce que chacun participe à cet effort. Le budget qui sera adopté est une étape, le début du commencement du travail que nous avons à mener. Le gouvernement, naturellement, y prendra sa part.
Je voudrais dire un dernier mot. À l’heure même où nous tenons ce débat, par moments surréaliste et parfois décalé, l’Ukraine, avec plus de 100 000 morts, s’arc-boute contre les coups d’une armée russe qui, aux ordres de Vladimir Poutine, a perdu 200 000 hommes. Le 47e président des États-Unis d’Amérique annonce qu’il compte annexer le canal de Panama et l’immense Groenland – rappelons que le Danemark est membre de l’Union européenne et si ces menaces étaient mises à exécution, tous les États de l’Union devraient décider de leur réaction à une telle tentative de prise de contrôle. À l’heure où nous tenons ce débat, l’excédent commercial de la Chine avec le reste du monde avoisine les 1 000 milliards de dollars. Autant de tsunamis qui s’avancent, irrésistibles, en face desquels nous demeurons paralysés.
Nous nous évertuons, nous nous ingénions, nous nous obstinons à le rester, à nous enfoncer et à aggraver nos faiblesses et nos divisions. Le gouvernement n’a qu’une seule ligne : restaurer une puissance publique digne de ce nom, au service d’une nation qui doit retrouver sa solidité, sa solidarité et sa fierté.

> [Intervention à l’Assemblée sur l’adoption du budget de la Sécurité sociale et le rejet de la deuxième motion de censure de LFI]
Au terme de ces longs débats, je veux saluer le climat dans lequel cette deuxième motion de censure a été examinée – je ne dis pas « seconde » car il risque bien d’y en avoir d’autres. Sans que les arguments soient émoussés ni la discussion évitée, il m’a semblé percevoir – peut-être en raison d’une certaine désertion sur les bancs de l’hémicycle – davantage de respect entre les orateurs, davantage d’écoute entre les groupes, et, assez souvent, des sourires de connivence.
Je tenais à le souligner parce que ceux qui suivent nos débats en retiennent habituellement plus de moments de violence et d’affrontement – et je ne crois pas que cela leur plaise.
Je veux à présent remercier les groupes qui ont participé, non seulement aux débats bien sûr, mais aussi et surtout à l’élaboration de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. D’ailleurs, certaines personnalités, élus, parlementaires des oppositions, ont salué les progrès obtenus tout au long de ce travail et de ces discussions.
Cela ne signifie pas que tous les problèmes sont réglés, encore moins que la satisfaction est partagée sur tous les bancs, mais que nous avons au moins eu le sentiment de mener un travail constructif, qui devrait nous permettre d’aboutir à l’adoption de la première partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale.
J’ai bien aimé la citation par laquelle Mme Océane Godard a commencé son intervention. Face à la situation de la sécurité sociale, nous ne sommes pas, comme elle l’a dit, « des héritiers sans héritage » mais il est vrai que l’héritage est aujourd’hui fragilisé, déséquilibré et assez souvent ébranlé par tous les événements auxquels nous sommes confrontés.
Je parle du financement de la sécurité sociale bien sûr, mais pas uniquement. Il faudra obligatoirement, semble-t-il, mener un très grand travail de reconstruction pour assumer notre responsabilité.
Parmi les différents chantiers, je citerai l’analyse de la structure financière car la pérennisation et l’aggravation, année après année, du déficit – même si le niveau de celui-ci est moindre – est une question centrale.
D’autre part, il faut conduire une réflexion sur la gouvernance de notre système de santé – les agences régionales de santé ont assez souvent été interrogées et mises en causes à ce sujet. On voit bien qu’il existe un problème crucial d’offre médicale sur le terrain.
Il faut favoriser l’installation des médecins et lutter contre les déserts médicaux. Certains départements et régions connaissent un déficit chronique en la matière, jusqu’à des situations de crise que nos concitoyens ne supportent plus.
Il faut également s’atteler à un travail important sur l’organisation de la prévention – il a été ébauché, on est loin de l’avoir conduit à son terme. Des services médicaux, comme bien sûr les soins palliatifs, doivent être complétés, retissés, réimplantés, soutenus dans un grand nombre de départements.
À l’évidence, les problèmes de formation ne sont pas réglés. Même l’abrogation du numerus clausus n’a pas permis d’apporter toutes les réponses nécessaires pour assurer l’avenir de notre système de santé.
Je suis frappé de constater à quel point la question de la fraude a souvent été évoquée à cette tribune sans que nous puissions percevoir clairement des solutions à ce problème. Des progrès sont attendus d’ici à quelques semaines, mais, sur le fond, un travail très important doit être conduit. Sachez que le gouvernement, avec Mme Vautrin et M. Neuder, est disposé à mener cette réflexion sur la fraude avec tous les parlementaires intéressés.
Tout le monde a souligné – majorité comme opposition – une certitude : nous ne pouvons plus nous contenter d’un examen annuel de notre budget. Un rythme pluriannuel nous permettra de dégager des orientations et des tendances qui seront autant d’engagements. Le travail sera plus riche que lorsque nous procédions à un examen annuel – une habitude dans laquelle nous nous étions, en quelque sorte, enfermés.
Le travail de refondation, que j’ai évoqué lors de l’examen du projet de loi de finances, vaut aussi pour le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Je veux remercier ceux qui se sont engagés dans le travail de préparation et qui ont pris la décision courageuse de doter notre pays d’un budget ainsi que d’un budget de la sécurité sociale. Le choix de responsabilité est aussi un choix de solidarité à l’égard des plus fragiles de nos concitoyens car, évidemment, ce sont eux qui auraient été victimes si le budget n’avait pas été adopté. En d’autres termes, le gouvernement remercie l’Assemblée nationale de son engagement et de son travail

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Je salue la responsabilité des parlementaires du centre, de droite et de gauche qui ont permis de donner un budget au pays. Il est possible de faire émerger des compromis plutôt que l’instabilité et la division. La réussite de nos élèves et de nos étudiants est au premier rang des priorités nationales.
Le budget de l’Education nationale est sanctuarisé :
- 4000 postes d’enseignants préservés malgré la baisse démographique.
- 2000 postes d’AESH créés.
Un investissement de plus de 200 M€ pour une école plus inclusive et proche des territoires !
Pour l’Enseignement supérieur et la Recherche c’est :
- 26,8 Mds€ et une loi de programmation de la recherche qui continuera de se déployer.
- 300 M€ en plus pour les universités.
Des programmes et des actions de recherche préservés pour permettre aux chercheurs et enseignants de travailler !

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La France s'est donné un budget. L'esprit de dialogue et le compromis l'ont emporté au Parlement. Le champ se réouvre pour affronter avec résolution les défis himalayens qui se présentent devant nous.

> Face à la multiplication des annonces tous azimuts outre-Atlantique, il nous faut évidemment garder notre sang-froid et rappeler ce que nous sommes et ce que nous voulons.
Pour ce qui est de la situation au Proche-Orient, la France est fermement opposée à tout déplacement forcé de population qui constituerait, vous l'avez dit, une violation manifeste du droit international, qui serait une atteinte aux aspirations légitimes du peuple palestinien et qui entraverait la mise en œuvre d'une solution à deux États, seule susceptible d'apporter la paix et la stabilité dans la région.
Pour ce qui est du commerce, la France rappelle qu'il n'y a aucun déséquilibre à corriger dans la relation commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne et que, la dernière fois que les États-Unis d'Amérique se sont lancés dans une guerre commerciale, avec la Chine et avec d'autres pays, cela leur a coûté cher : 200 euros environ par citoyen américain. J'ajoute que ce coût s'est avéré plus élevé dans les comtés républicains que dans les comtés démocrates.
En tout état de cause, si l'Europe est visée par la hausse de certains droits de douane américains, alors elle répliquera sans aucune espèce d'hésitation.
Pour ce qui concerne les géants du numérique, l'Europe s'est donné des règles. Elle refuse que le débat public soit délocalisé sur des plateformes de réseaux sociaux dont les règles seraient fixées par des milliardaires américains ou chinois. Là encore, si ces règles sont transgressées – des enquêtes sont en cours –, les plateformes doivent être sanctionnées lourdement par la Commission européenne, qui peut prononcer des amendes allant jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires annuel mondial de la société concernée et pousser les sanctions jusqu'à la restriction d'accès sur le territoire de l'Union européenne.
Que fait la France pour peser dans ce débat ? Le Président de la République a participé lundi dernier à une retraite des chefs d'État et de gouvernement embrassant l'ensemble de ces sujets. Quant à moi, je réunirai le 12 février prochain les principaux pays européens afin que nous abordions la « suite des opérations », si je puis dire, autour d'un discours uni, ferme et serein face à ce qui peut arriver ou ce qui peut provenir des États-Unis d'Amérique dans un avenir prochain.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> L’adoption d’un budget pour la France est un soulagement pour tous. Citoyens, entreprises, associations, collectivités locales… Tous, nous soufflons ce soir. Les investissements dans la transition écologique vont pouvoir reprendre et les projets avancer. C’est un rappel à tous les promoteurs du chaos : leur politique du pire a un coût que nous n’avons pas les moyens d’assumer.

> Le RN n’a rien à voir dans la baisse de 15 % du prix de l’électricité le 1er février dernier ! Cette baisse est le résultat de la politique que j’ai menée sous l’égide du Président de la République : relance du nucléaire, augmentation de 30% de notre production d’électricité nucléaire et renouvelable, réforme du marché européen reconnaissant la place du nucléaire. Quand on produit plus qu’on ne consomme, les prix baissent !

> Ce ne sont pas les normes écologiques qui sont responsables des aléas climatiques qui impactent les rendements de nos agriculteurs, c’est le changement climatique ! Les prix de l’alimentation ont notamment augmenté – comme ceux de l’huile d’olive, du café ou du cacao – du fait de mauvaises récoltes. L’écologie, c’est notre arme face au dérèglement climatique.

> L’ADEMA, c’est 3,4 milliards d’euros de budget, dont 92 % servent directement à financer des projets concrets pour baisser nos émissions carbone. Par exemple ? Des réseaux de chaleur pour réduire la facture de chauffage des Français, ou encore le remplacement d’un four industriel pour préserver des emplois en France. Voilà l’essentiel du budget de l’ADEME : financer des projets qui améliorent le pouvoir d’achat ou sécurisent l’emploi.

> Les zones à faibles émissions, c’est avant tout une réponse à un enjeu de santé publique : 48 000 Françaises et Français meurent chaque année à cause de la pollution de l’air. Ce sont les collectivités locales qui définissent les zones et les règles du jeu des ZFE, elles ont la possibilité d’adapter ces zones et ces règles aux réalités locales et de prévoir des dérogations. Tout ne repose pas sur l’État.

> La censure a paralysé l’action du ministère de la Transition écologique. En janvier, sur 90% de mes actions, c’est zéro budget. Pas de budget, pas de projets !

> 2025 doit être l’année de la souveraineté maritime, pour la France comme pour l’Europe. L’année où nous renforçons notre puissance navale, protégeons mieux nos écosystèmes marins et développons une économie bleue durable.

> La France a définitivement ratifié l’accord des Nations unies sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (BBNJ). Objectif : protéger la biodiversité en haute mer en encadrant mieux la pêche, en luttant contre les pollutions et en préservant des écosystèmes fragiles. Pour rentrer en vigueur internationalement, il faut 60 ratifications. La France pousse maintenant les autres pays à la suivre, avant la grande Conférence des Nations unies sur l’océan qui se tiendra à Nice en juin 2025.

> Je veux que la France s’adapte à un monde qui se réchauffe. Ceux qui ne veulent pas agir contre le dérèglement sont des ennemis des Français. J’ai lancé le plan national d’adaptation au changement climatique. Je veux développer une vraie culture du risque.
D’abord, avec une stratégie de défense nationale des forêts et des surfaces non boisées contre les incendies. L’objectif : rehausser nos moyens de lutte contre les incendies avec la météo des forêts, une communication plus forte sur les obligations de débroussaillement, le renforcement de nos colonnes de sapeurs-pompiers. Je porte cette initiative avec Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur. Je lance aussi une mission pour créer une réserve citoyenne dédiée à la prévention des risques et à la gestion de crise. Le but est d’avoir des citoyens sentinelles sur le terrain pour renseigner et avoir les bons réflexes quand un risque survient. Cette mission permettra de chiffrer les besoins en formation et en équipement.

> 80 % des feux de forêt naissent à la frontière des zones boisées et urbanisées. Si le débroussaillement n’est pas fait, les propriétaires s’exposent à des sanctions qui peuvent aller jusqu’à 1 500 euros. Les propriétaires doivent en être conscients : dans la plupart des polices d’assurance, si ces travaux ne sont pas faits, en cas de dégâts liés à un incendie, ils ne seront pas remboursés.

> Les assureurs sont confrontés à des répétitions de dommages auxquels ils ne peuvent pas faire face seuls. Je souhaite qu’avec Éric Lombard, le ministre de l’Économie, on travaille sur ce sujet pour voir quelle doit être la part de la solidarité nationale et celle des assureurs. Et comment faire pour que les conditions d’assurabilité ne soient pas hors de portée des ménages et des collectivités ? Sur ce sujet des assurances, je souhaite inscrire à l’Assemblée la proposition de loi de la sénatrice Christine Lavarde qui apporte de premières réponses. On doit aussi travailler sur la prévention, car son coût est bien moindre que celui des réparations.

> Je souhaite qu’on finance les actions d’adaptation au changement climatique sur les littoraux. Le fonds vert sera mobilisé. Je souhaite aussi qu’on avance sur le financement de ces actions qui pourrait s’appuyer sur une fiscalité spécifique. Enfin, je souhaite qu’il n’y ait plus qu’un seul dispositif pour traiter à la fois la submersion marine et le recul du trait de côte.

> Il y a 300 millions de plus dans le budget 2025 par rapport à 2024. En décembre, les Écologistes ont censuré le budget de Michel Barnier. Résultat, depuis janvier, sur 90 % de mes actions, j’ai zéro euro de budget. Exemple : je ne peux pas verser Maprimrenov’. Si elle était si attachée à l’écologie, elle aurait voté le budget. Les hypocrites ça va bien.

 

Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> Avec son approbation il y a quelques instants par le Sénat, le budget 2025 a été définitivement adopté par le Parlement. Nous le devons à la responsabilité des parlementaires qui, sans nier leurs différences, ont privilégié l'intérêt de leur pays et la stabilité de nos institutions. Je veux ici saluer leur travail, qui va se poursuivre avec le budget de la Sécurité sociale, pour que notre pays soit doté de tous les textes financiers indispensables à son fonctionnement. Ce dialogue respectueux et ces échanges constructifs avec le Gouvernement se poursuivront dès les prochains jours pour veiller à la bonne application des engagements pris et qu’à la stabilité financière s’ajoute l’efficacité de l’action publique au service des Français.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Mutiler sexuellement une fille, une adolescence, une femme, c'est la priver de son intégrité physique, nier son plaisir, son identité, la soumettre et l'enfermer dans la honte et la culpabilité. Jamais nous ne l'accepterons. Préfet de région, procureur général, recteurs, ARS, OFPRA, OFII, police nationale : tous étaient présents ce matin pour signer notre engagement clair en Ile-de-France et réaffirmer notre mobilisation.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> À quelques jours du sommet pour l'action sur l'IA organisé par la France
Audace, sans utopie ni panique :
- Productivité, compétitivité, autonomie et reconnaissance voulues par les travailleurs, sobriété énergétique : l'IA concentre beaucoup de nos enjeux de prospérité collective, d’écologie et de démocratie.
- C’est une formidable opportunité pour toutes les entreprises : ce n'est pas «un truc de geek, de start-up ou de grande boite», chacun peut et doit se demander ce que l’IA peut lui apporter au travail.
- Saisir les progrès offerts par l’IA et établir nos règles communes demande de comprendre ses impacts sur notre monde du travail, d'où l’importance du dialogue social impliquant tous les acteurs – entreprises, syndicats, Etat…
- Nous devons être vigilants pour lutter contre notre penchant naturel à la surrèglementation mais aussi à ce que l’IA ne reproduise pas les schémas de discriminations existants – en particulier envers les femmes – et que les fruits des gains de productivité soient équitablement répartis
- Le rôle de la formation continue et l’évolution des référentiels de compétences est fondamental pour assurer une montée en compétences générale en IA. C'est seulement ainsi que la France et l'Europe pourront s'en emparer rapidement et massivement.

> Plus que jamais, il est essentiel que les entreprises prennent leurs propres initiatives pour lutter contre les discriminations sous toutes leurs formes.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Le Parlement vient d’adopter définitivement le projet de loi de finances 2025 à l’issue d’un chemin législatif inédit. Ce budget n'est l'idéal d'aucun parti mais il est à la hauteur de la situation du pays. Il rend à nouveau possible confiance et action dans notre pays. Je salue aujourd'hui la responsabilité de tous les parlementaires ayant œuvré à la construction de ce texte, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition. Dans notre pays, on peut continuer à s'opposer sans bloquer. Depuis plusieurs semaines, nous avons travaillé, échangé, débattu, avec l’ensemble des forces politiques pour aboutir à ce budget de compromis. Cette méthode a permis à plusieurs groupes politiques d’intégrer des améliorations concrètes pour la vie des Français et de faire de ce budget un meilleur budget.
Au point de départ de ces discussions, nous avions deux principes forts. Ils sont aujourd'hui des engagements tenus :
- Réduire notre déficit et entamer le chemin du redressement de nos finances publiques.
- Ne pas augmenter les impôts des classes moyennes et populaires.
Ce budget porte des choix importants pour l'avenir de notre pays :
- L'éducation, avec le maintien de 4 000 postes d'enseignants.
- La sécurité, avec des moyens sanctuarisés pour nos armées, nos forces de l’ordre et l’investissement pour rester à la pointe de l'innovation dans ces domaines.
- La justice, avec plus de 1 500 postes supplémentaires pour accélérer son fonctionnement.
- L’écologie, avec le maintien des moyens du Fonds vert et du Fonds Barnier pour la prévention des risques naturels et une hausse des moyens pour le plan eau et le Fonds chaleur.
Entrepreneurs, agriculteurs, élus locaux, citoyens… tous peuvent désormais sortir de l’incertitude dans laquelle ils sont plongés depuis le 1er janvier et reprendre le chemin de la confiance. Le projet de loi de finances 2025 est désormais transmis au Conseil constitutionnel pour être ensuite promulgué.

> [Budget] Je vous dis d'abord qu'il y a eu un long chemin en fait depuis six semaines. Vous savez, on a pris nos fonctions avec Éric Lombard et sous la direction du Premier ministre le 23 décembre. Et à ce moment-là, souvenez-vous, il y avait deux choses dans le débat public. Il y avait d'abord une immense anxiété et inquiétude des Français qui ne comprenaient pas et à raison où nous allions. Et qu'on avait l'impression qu'il n'y aurait jamais de budget dans ces conditions. Et puis la deuxième chose, c'est qu'il était dit notamment au Premier ministre que le compromis était impossible. Donc, on a pris une méthode, notre bâton de pèlerin. On a pris du temps, on a écouté tous les groupes politiques et parlementaires qui ont souhaité venir à Bercy. On a dialogué. Et vendredi dernier, il s'est passé quelque chose qui je crois est un acquis démocratique très important pour notre pays. Il y a eu un compromis entre parlementaires, entre députés et sénateurs, dans une pièce où le Gouvernement n'était pas. Nous, on a facilité le compromis, mais le compromis il a été acté par les parlementaires. Et donc ça permet aujourd'hui effectivement que les conditions soient réunies pour qu'il puisse y avoir un vote qui ne censure pas le Gouvernement et qui de facto accepte ce budget. (…)
Il y a plusieurs encres dans ce budget. Et la manière dont on a repris la discussion, c'était de dire d'abord qu'il faut réduire le déficit. Ce n'est pas une lubie, ce n'est pas un dogme. Vous savez, il y a un homme de gauche qui était un grand dirigeant français, Pierre Mendès France. Il disait que quand on est progressiste, quand on est de gauche, on a le double impératif de bien gérer les finances publiques, parce que sinon derrière, tous les services publics, et ce pour quoi les progressistes se battent, est en danger. Donc réduire le déficit, c'était un impératif. Sortir du surendettement de notre pays est un impératif. Donc déjà, il y a cette cohérence-là. La deuxième cohérence, c'est que ce ne sont pas les classes moyennes et les classes populaires qui vont payer la facture. (…) Ce que les parlementaires entendent dans les permanences, ce qu'on entend tous ; c'est une immense anxiété et inquiétude des Français de classe moyenne qui disent, «est-ce que c'est nous qui allons voir la TVA augmenter ? Est-ce que c'est nous qui allons voir l'impôt sur le revenu augmenter ? Est-ce que c'est nous qui allons voir la petite épargne que l'on a être plus taxée?» Ça, on a dit non. (…)
On a dit que, exceptionnellement, dans un moment exceptionnel, il y avait un effort exceptionnel, mais il y a en retour un engagement exceptionnel du Gouvernement pour que cette année soit une année pendant laquelle nous réglons un certain nombre de sujets que les entreprises ont légitimement le droit de poser sur la table. Les enjeux de simplification, les enjeux de défense industrielle, les enjeux de compétitivité face aux Etats-Unis, les enjeux de soutien à l'innovation, les enjeux de soutien au travail.

> Aux dirigeants d'entreprises qui sont dans nos bureaux à Bercy, tous les jours, on leur parle et on travaille. Je vais leur répondre trois choses que je leur dis dans mon bureau, donc autant que les Français le sachent, parce qu'il n'y a pas d'agenda caché. La première chose, c'est oui, on vous demande un effort exceptionnel, oui, il sera exceptionnel et oui, on va travailler sur le budget 2026 dès la semaine prochaine pour qu'il soit construit très différemment. La deuxième chose qu'on leur dit, c'est que tous ces enjeux de simplification, d'engagement européen, de soutien à l'innovation, ce sont des sujets sur lesquels dans ce budget et pour la suite, nous ne voulons pas dévier. Et puis, la troisième chose que je leur dis, c'est que l'État fait le plus grand effort de réduction de son fonctionnement en 2025 depuis 25 ans. Nous allons réduire la dépense des ministères de 10 milliards par rapport à 2024, c'est inédit. Nous allons, dans cette année, réduire nos achats de 10%, nous allons réduire la dépense des opérateurs de 5%, nous réduisons la masse salariale utile de 4% et ça, sans toucher aux services publics. Parce que vous savez, j'ai été ministre des Agents publics, j'étais ministre du Service public. Ce que nous faisons, c'est un plan d'efficacité du fonctionnement. Nous n'avons pas sorti la tronçonneuse pour rayer d'un trait de plume une politique publique. Et par ailleurs, nous n'avons pas - et ça, c'est ma conviction - décidé de supprimer des fonctionnaires comme on compte les bâtons. Un service public, c'est quoi ? C'est une politique publique que les Français payent avec leurs impôts et que nous devons rendre plus efficaces. Et donc, quand je vois les patrons, je leur dis, c'est votre effort exceptionnel, pour les entreprises, les 500 groupes qui font plus d'un milliard de chiffres d'affaires dans notre pays.

> Aux Etats-Unis, il y a plein de choses dont on ne parle pas. Il y a un déficit à 8% dont personne ne parle parce qu'ils ont le dollar. Il y a un système de santé où ça dépend de vos moyens financiers et ce n'est pas ce qu'on a choisi en France. C'est un pays aujourd'hui où on nous dit qu'on va supprimer l'équivalent du ministère de l'éducation. Donc, on n'a pas le même modèle, on n'a pas les mêmes choix politiques et je crois que beaucoup d'ailleurs de patrons l'entendent. Mais la deuxième chose que je dis, c'est que pendant sept ans, une partie de la dépense publique dont on parle - et elle a été faite de manière totalement volontariste et assumée et très positive - elle a été mise sur la table pour protéger nos entreprises, pour protéger nos salariés. Si on rembobine le fil, si on revient depuis 2017, qu'est-ce qu'il s'est passé ? On a réformé le marché du travail. On a réformé le marché de l'apprentissage. On a protégé comme nul autre pays nos entreprises pendant la crise Covid. On a fait un plan de relance et soutient l'innovation et la décarbonation comme nul autre.

> Depuis sept ans, le pays a fait des efforts pour nous transformer et soutenir les entreprises et les salariés. Ça a un coût et à un moment donné, le pays, le même, il doit rembourser la facture. C'est un effort collectif pour notre économie. Et je crois qu'assez peu de pays ont protégé les PME et les entreprises, face à la crise inflationniste comme on l'a fait mais ça a un coût. Et aujourd'hui, collectivement, chacun fait un effort et je les remercie, je les remercie ces entreprises de contribuer à cet effort national.

> On a décidé, ça a été annoncé hier aux différents ministères, que nous allions suivre le déroulé de l'année 2025, ce qu'on appelle l'exécution budgétaire, de manière, je crois, inédite, pour que nous mettions assez d'argent de côté si des crises arrivent, mais que nous soyons en capacité de tenir cette cible de 5,4%. Parce qu'on tire aussi des leçons de ce qui s'est passé l'année dernière. L'année dernière, ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, les recettes, les impôts ne rentraient plus parce qu'il y avait de la désinflation et du ralentissement économique, mais inversement, les dépenses, elles continuaient. Et ça, on ne doit pas le permettre une deuxième semaine et de suite.

> Nous allons, avec Éric Lombard, réunir et travailler avec tous nos collègues ministres pour nous assurer que les chiffres qui sont dans le budget soient les chiffres qui, à la fin de l'année, auront été les dépenses effectives. Et je pense que c'est un gage à la fois de confiance et de sérieux vis-à-vis des Français, de confiance et de sérieux vis-à-vis de ceux qui, justement, paient l'impôt, et de confiance et de sérieux aussi vis-à-vis de nos partenaires européens. Mais vous l'avez dit, la cible, c'est 5,4% de déficit en 2025.La vraie cible, c'est quand notre dette arrête d'augmenter. Et ça, ça veut dire qu'on revient à 3% de déficit. Ça, c'est la cible de 2029. Et ça veut dire qu'aussi tout ce qu'on a mis dans ce budget est aussi pensé pour que ça permette de commencer une trajectoire durable de sortie du désendettement.

> Moi, je n'ai pas de problème avec les réformes. Je pense qu'il faut juste faire les choses de manière apaisée, de manière rationnelle. Et s'il y a des enjeux de sécurité, on les paie. S'il y a des choses qu'il faut faire évoluer, on les fait évoluer. En 2019, ça a évolué. Je ne viens pas devant vous en disant mordicus, tout oui, tout non. Et notre démocratie s'honore aussi à pouvoir organiser ce genre de débat de manière calme et posée.

> On doit aux acteurs et aux Français de la clarté. L'année dernière, le budget de ce Pass Culture pour que les classes puissent faire des sorties a été prévu à 62 millions. Ça a été plus de 90 millions qui ont été engagés, ce qui veut dire que le ministère a accompagné beaucoup plus de projets que prévu. Elisabeth Borne avait proposé 72 millions d'euros pour l'année. Il se trouve que là, vous voyez, on est le 3 février, il y a déjà 50 millions d'euros qui ont été engagés. Donc ce qu'a dit Elisabeth Borne, c'est qu'on fait juste une pause pour s'assurer que tous les projets, évidemment, qui ont été validés, seront bien payés. On relance la dynamique, mais on explique à tout le monde qu’il y a un budget. (…)
Ce qui est formidable, c'est que grâce à cet outil - que beaucoup d'ailleurs ont décrié, je tiens à le dire - on a une pratique culturelle dans les classes et les établissements qui est très forte. Elisabeth Borne, hier, a expliqué que la plateforme serait réouverte dans les prochains jours. Simplement qu'il faut s'assurer qu'on a bien les moyens de payer. Donc là aussi, pas d'inquiétude. Elisabeth Borne l'a dit hier à l'Assemblée, c'est une politique d'encouragement à l'ouverture culturelle, à l'émancipation et à l'accès à la culture que nous voulons évidemment encourager.

> La première décision que le Premier ministre a prise avec Éric Lombard et moi, c'est d'acter que les incertitudes et que la conjoncture étaient moins bonnes, puisque nous avons dû réviser la prévision de croissance à 0,9% de croissance en 2025. Là où le précédent Gouvernement, quelques mois avant, attendait encore 1,1%. Donc, ce n'est pas un scoop, mais si on regarde, toute l'Europe est en très grande difficulté. L'Allemagne était en récession en 2024. Nous, la France, on a fait un peu plus de 1% de croissance. L'Allemagne est à 0,4%, ce qui nous freine aussi, parce que quand l'Allemagne ne va pas bien, on ne va pas bien non plus. Il y a effectivement une dynamique de l'emploi qui n'est pas bonne. Mais ce que je tiens à dire, c'est qu'aujourd'hui, quand vous écoutez les patrons de PME, les grandes entreprises, les artisans, les auto-entrepreneurs, ce qui aujourd'hui pèse énormément sur notre croissance, c'est cette incertitude. Donc le budget, ça ne va pas miraculeusement faire doubler la croissance, mais ce qui est sûr, c'est que si on continue son budget - et c'est pour ça que la stabilité politique, elle permet aussi une forme de relance économique - eh bien nous aurions été encore pire. Donc, notre but, c'est de soutenir la collectivité, c'est d'accompagner les entreprises, et c'est effectivement de sortir de cette phase qui a été très anxiogène pour tout le monde.

> En 2026, notre but n'est pas d'augmenter les impôts. L'immense majorité des Français ne sont pas impactés par la surtaxe d'impôts sur les sociétés.

> L'État va faire en 2025 le plus gros effort d'économies de fonctionnement depuis 25 ans (...) Le travail n'est pas terminé.

> Ce budget c'est compromis et responsabilité. Le compromis a rendu ce budget meilleur.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Garantir notre souveraineté numérique et accélérer l’innovation : c’est l’objectif du nouveau data center Equinix à Meudon. Ce site de pointe, pensé pour répondre aux besoins croissants du numérique tout en intégrant des solutions responsables :
- Une capacité renforcée pour soutenir l’essor de l’IA et des industries numériques
- Une infrastructure sécurisée et optimisée sur le plan énergétique
- Une volonté de réduire l’empreinte carbone avec l’installation de panneaux photovoltaïques.
Avec ce projet, nous confirmons notre ambition : faire de la France un leader de l’innovation numérique et industrielle. (…)
Cet investissement de plusieurs centaines de millions d’euros, issu des engagements pris lors de Choose France, répond à un besoin stratégique : fournir la puissance de calcul nécessaire à l’essor de l’intelligence artificielle et au développement du numérique en France. Situé au cœur du futur campus numérique de Meudon, ce site renforce notre souveraineté numérique et accélère l’innovation industrielle.
J’ai eu l’occasion de visiter les infrastructures de refroidissement, le pôle d’alimentation électrique et les futurs espaces qui accueilleront des panneaux photovoltaïques pour réduire l’empreinte énergétique du site. L’intelligence artificielle ne peut pas exister sans infrastructures solides et performantes. Derrière chaque avancée technologique, il y a des centres de données, des réseaux. C’est en investissant dans ces infrastructures que nous préparons l’avenir du numérique et de l’industrie en France.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> La France dispose d’un budget. Un budget pour agir, protéger et transformer. Pour la Mémoire et le monde combattant, c’est la garantie de droits préservés, de pensions revalorisées et d’un engagement renforcé. Je continuerai à me battre pour ceux qui ont tant donné à la France.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> L’adoption du budget est une victoire pour la stabilité du pays et un soulagement : chaque jour sans budget coûte 100 millions € aux Français. Censurer le gouvernement, c’était bloquer le pays et abandonner nos quartiers. Merci à la majorité des socialistes d’avoir privilégié l’intérêt du pays avant les calculs de LFI.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Dans un monde aussi incertain, la solidarité internationale et l’aide au développement permettent de protéger les Français et d’amortir les crises.

 

Autres ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Les modes de garde sont pluriels dans notre pays. Et les crèches de petite taille ont, comme les autres structures, des obligations à respecter en matière de qualification de celles et ceux qu'elles emploient pour s'occuper des tout-petits, dans la mesure où, par définition, nous n'avons rien de plus précieux à confier que nos enfants.
Quelle est la situation? Des microcrèches se sont installées un peu partout sur les territoires. Or les conditions dérogatoires d'encadrement et de formation qui y avaient cours doivent désormais faire l'objet d'une normalisation. Tel est le sens du décret que le Gouvernement va publier.
Que dit le projet de décret ? Il pose une obligation de formation pour les nouveaux recrutements – j'insiste : pour les nouveaux recrutements –, et ce – j'insiste à nouveau – à compter du 1er septembre 2026.
Pourquoi insister sur ces deux points ? Parce que cette rédaction signifie, d'une part, qu'il n'y aura pas de licenciements dans les microcrèches, contrairement à ce que l'on a pu lire, et, d'autre part, qu'il est laissé beaucoup de temps pour les recrutements à venir – c'est le moins que l'on puisse dire, puisque nous sommes le 5 février 2025 et que l'échéance est fixée au 1er septembre 2026.
Il est important de rassurer les parents comme les élus.
Je m'adresse aux parents : nous faisons tout pour que vos enfants soient accueillis dans les meilleures conditions. J'en veux pour preuve que l'État joue son rôle d'accompagnement via, d'un côté, bien sûr, le complément de libre choix du mode de garde et, de l'autre, les crédits d'impôt accordés aux entreprises qui réservent des berceaux dans les crèches.
Et je m'adresse aux élus : il n'y a aucune précipitation. Il va s'écouler dix-huit mois avant que ne s'appliquent aux nouveaux recrutements les obligations de formation dont nous sommes en train de parler.
Voilà notre lecture du projet de décret sur lequel. Quel que soit le mode de garde, ce qui importe, c'est la qualité d'accueil offerte à chacune et chacun de nos enfants

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Avec le rejet de la censure, les députés montrent que le dialogue et le compromis fonctionnent. C’est une bonne chose pour notre pays et pour nos compatriotes, la preuve que leurs représentants politiques savent dépasser leurs désaccords quand la stabilité de la Nation est en jeu. Il revient maintenant aux sénateurs d’approuver demain en dernière lecture le projet de loi de finance et nous aurons enfin un budget.

> Nous sommes là au confluent de deux objectifs prioritaires. Le premier est effectivement la transformation écologique et énergétique. Il est exact que les directives CSRD et CS3D ont permis des avancées. En effet, rapporter publiquement ce que l’on fait, c’est s’exposer à la pression de la société, et nous croyons que cela va dans le bon sens. Mais, en même temps, nous avons un impératif de simplification, à un moment où les entreprises européennes sont dans la difficulté et soumises à une concurrence accrue.
Sur ces deux textes, notre volonté est similaire. La directive CSRD est déjà en vigueur pour les grandes entreprises. Pour les PME et les ETI, nous souhaitons nous fixer un objectif de simplification : il s’agit de rendre les règles plus praticables pour qu’elles puissent s’appliquer rapidement à ces entreprises. Pour avoir introduit la CSRD dans une grande institution que j’ai eu l’honneur de diriger jusqu’à récemment, je sais que c’est effectivement assez lourd. Un allégement est donc nécessaire. Je rappelle en outre que tous les pays européens n’ont pas transposé la directive, ce qui pose un problème de concurrence.
S’agissant de la directive CS3D, le processus est moins avancé, mais pas de méprise: nous souhaitons bel et bien qu’elle soit mise en œuvre. Nous devons néanmoins traiter deux sujets : la simplification des règles et leur modulation en fonction de la taille des entreprises. Plus l’entreprise est petite, plus les règles applicables doivent être simples, de sorte qu’elles soient effectivement mises en œuvre.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Dans les médias, il est souvent question de l’effort consistant à porter nos dépenses de défense à 2 % du PIB dans le cadre de l’Alliance atlantique. La France l’a fait, mais il convient à présent de parler des contributions militaires réelles à l’Alliance soit du nombre de bateaux, de brigades et d’avions effectivement disponibles pour exécuter les différents plans de défense.
La décision prise à Berlin de mettre à disposition la brigade franco-allemande sur le flanc est, en Pologne, illustre utilement ce que peut être la contribution d’un pilier européen au sein de l’Otan. Vous aurez l’occasion d’en suivre l’exécution.
Objets de votre deuxième question, les programmes d’armement menés en commun sont à différents états d’avancement. S’agissant du système de combat aérien du futur, projet auquel participent également nos amis espagnols, un démonstrateur est en cours de conception. Cet avion doit succéder au Rafale dans un avenir éloigné – vers 2040, voire 2050 – et d’importantes décisions sont à prendre avant la fin de cette année ; pour ce faire, un temps d’information et de discussion avec l’Assemblée nationale et le Sénat devra être ménagé, comme je m’y étais engagé devant le Parlement lors de l’examen du projet de loi de programmation militaire.
Le MGCS, le char du futur, relève quant à lui d’un autre calendrier puisque nous venons tout juste de signer les contrats créant les joint-ventures – en mauvais français –, entre les entreprises consacrées à sa construction.
Enfin, au moment où Berlin connaît un nouveau cycle électoral, quelle feuille de route commune nous fixons-nous en vue de l’autonomie stratégique européenne ? Alors qu’entrent en fonction une nouvelle équipe à la Commission, un nouveau secrétaire général de l’Otan, une nouvelle administration américaine, il nous faut créer un consensus en matière de taxonomie, de simplification, d’acquisitions communes, comme le programme européen pour l’industrie de la défense. Nous sommes en train d’y arriver, mais il faut rester prudents. Un tel consensus doit évidemment être bâti avec l’Allemagne, ce qui nous permettra de proposer de se joindre à d’autres partenaires, comme l’Italie ou la Pologne, sans oublier la Grande-Bretagne, car le Brexit n’efface pas les grands enjeux de sécurité collective.

> Pour expliquer ce que nous cherchons à faire à Bruxelles, il faut partir de nos propres intérêts.
Premièrement, la défense est et restera une compétence des États membres, et toutes les initiatives qui sont lancées ne le sont que par l’expression des souverainetés des pays concernés, d’où l’objet de la réunion stratégique qui a eu lieu lundi dernier.
Deuxièmement, qu’on le veuille ou non et quelles que soient nos convictions politiques, l’Union européenne est déjà un marché unique, un marché commun ; or nos industries de défense ont besoin de financements, de simplification et d’accompagnement. Il y a trois ans, à Bruxelles, on voyait fleurir des initiatives en faveur d’une taxonomie sociale européenne, fondées sur l’idée selon laquelle produire des armes, c’était mal, voire sale. Les mêmes, trois ans plus tard, nous expliquent que l’on ne produit pas assez vite, ce qui sous-entend que les outils communautaires doivent servir à accélérer la production en Europe !
Troisièmement, des discussions sont en cours. Un consensus doit être trouvé entre les différentes capitales. (…) La domination américaine sur la plupart des acquisitions publiques en Europe est une réalité. Même si les armes françaises se vendent mieux en Europe qu’elles ne se vendaient il y a cinq ou dix ans – surtout ces quatre ou cinq dernières années, parce que la guerre en Ukraine a accéléré la prise de conscience à ce sujet –, il faut vraiment que l’argent du contribuable européen serve à acheter des armes dans l’Union européenne ! Si des capitales européennes veulent acheter des armes aux États-Unis, cela relève de leur souveraineté, mais elles doivent respecter la nôtre : cela ne doit pas se faire avec l’argent du contribuable français.
Le bon deal – pardonnez-moi ce mauvais français –, c’est donc une arme dont la fabrication intègre suffisamment de composants produits dans l’Union européenne ; c’est surtout – vous ne l’avez pas dit – une arme de conception européenne. C’est ce critère qui permettra d’assurer une protection de nos outils communautaires et de notre souveraineté.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Depuis 2022, le succès du pass culture n’est plus à démontrer. L’année passée, près de 80 % des élèves du secondaire l’ont utilisé et ont ainsi pu accéder à un théâtre, à un musée ou à un lieu de mémoire : c’est donc un dispositif qui fonctionne.
Pour l’année scolaire en cours, la quasi-totalité des collèges et des lycées sont engagés ; près de 4 millions d’élèves sont concernés. Il faut évidemment conforter ce succès mais, dans le contexte budgétaire que nous connaissons, il est aussi nécessaire d’évaluer le dispositif et de garantir à la fois son équité et son efficacité. C’est la raison pour laquelle une mission d’inspection a été diligentée.
Entre 2022 et 2024, les crédits budgétaires sont passés de moins de 20 millions d’euros à plus de 60 millions, mais le coût réel s’est établi à 97 millions. En 2025, 10 millions supplémentaires par rapport à 2024 ont été inscrits en loi de finances, et depuis le début de l’année, nous avons assisté à une flambée des demandes de réservation, mobilisant en quelques semaines 50 millions d’euros, soit plus des deux tiers des crédits disponibles. Le ministère a donc dû suspendre temporairement les réservations mais je veux rassurer : les établissements qui se seraient engagés dans des activités sans avoir obtenu concrètement les financements associés pourront mener à bien leurs projets. La plateforme rouvrira et chaque élève, partout en France, pourra accéder à la culture.

 

Valérie Létard (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement)
> L’importance du DPE. Il est la pierre angulaire, la base de tout : il détermine non seulement la valeur d’un bien, mais aussi son caractère plus ou moins énergivore. Aussi doit-il être absolument fiable, opposable et sécurisé pour l’ensemble des acteurs. C’est pourquoi, depuis juillet 2024, la formation initiale des diagnostiqueurs est trois fois plus longue et sanctionnée par un examen final très sélectif.
Chaque diagnostiqueur doit ensuite suivre une formation continue et repasser l’examen de certification tous les sept ans. De plus, nous avons triplé le nombre de contrôles. Chaque diagnostiqueur sera désormais contrôlé tous les ans, sous peine de perdre sa certification, donc le droit d’exercer.
Nous continuons à travailler sur plusieurs outils : la constitution d’une liste des diagnostiqueurs suspendus parce qu’ils ne faisaient pas correctement leur travail ; l’instauration de contrôles automatiques des comportements frauduleux, grâce à la base de données de l’Agence de la transition écologique ; la création d’une carte professionnelle dotée d’un code QR, pour que les particuliers puissent vérifier la certification du diagnostiqueur. Cette dernière mesure est d’ailleurs prévue par la proposition de loi défendue par Thomas Cazenave.
Bien sûr, la très grande majorité des 10 000 diagnostiqueurs sont des professionnels compétents et de bonne foi – chaque année sont réalisés 4 millions de DPE, qui permettent de sécuriser efficacement les ventes et locations –, mais nous serons intransigeants avec les diagnostiqueurs qui ne le sont pas ; nous appliquerons des sanctions, avec la plus grande sérénité.
Tels sont les travaux que nous continuons à appuyer ou accompagner, au service de l’ambition de rénovation énergétique. Le DPE ne doit pas être mis en doute. Il est indispensable que les acquéreurs, les vendeurs et les locataires puissent s’appuyer sur cet élément essentiel.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> L’Assemblée nationale a trouvé la voie du compromis avec le gouvernement et adopté le projet de loi de finances pour 2025. Un choix de responsabilité, de stabilité et d’action pour les Français.

> Nous avons un budget. Maintenant, le plus dur commence. Il faut rétablir les comptes et engager des réformes structurelles. De nombreux chantiers peuvent faire consensus.

> L'intégration ce n'est pas une question de nombre, mais de volonté et de capacité à s’insérer dans la société. Un travail considérable doit être mené, tant par les pouvoirs publics que par ceux qui arrivent en France.

> Nous avons besoin d’une immigration de travail régulière, de personnes qui viennent en France pour apporter leur talent. La condition, comme toujours, ça doit être une intransigeance absolue sur le respect de nos valeurs et de nos règles.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Jean-René Cazeneuve (député)
> [Intervention à l’Assemblée sur le Budget et la motion de censure de LFI]

Nous pensions naïvement que la censure du gouvernement Barnier avait servi de leçon aux apprentis censeurs ; que contempler notre pays à l’arrêt, et les acteurs économiques dans le doute, les avait vaccinés ; que voir les associations sans dotations et les collectivités territoriales sans visibilité quant à leurs recettes leur avait fait comprendre la gravité du moment ; qu’ils ont été émus devant les agriculteurs désespérés de ne pas voir se concrétiser les mesures promises depuis plus d’un an, les embauches bloquées dans la fonction publique, les artisans suspendus à la reprise des aides à la rénovation énergétique ; qu’ils avaient entendu les Français, déboussolés par l’instabilité politique et économique, ces Français qui, chaque jour, sur les marchés, dans les tribunes de nos stades de rugby ou au café, nous parlent de stabilité et d’apaisement.
Eh bien non ! La France insoumise – insoumise à tout sauf à Mélenchon –, insensible au peuple, hermétique à la raison, dépose une nouvelle motion de censure. Or nous ne pouvons plus nous permettre d’errer dans l’indécision : après des mois d’attente, il était indispensable de trouver un compromis pour sortir de cette impasse. Ce budget, fruit d’un travail collectif et d’un dialogue sincère entre la majorité des forces politiques, représente le rempart contre le chaos.
En votant la censure il y a deux mois, les extrêmes – de gauche comme de droite – ont fait perdre à la France entre 15 et 20 milliards de recettes. L’impact de la censure est colossal : recul de 0,2 point de croissance, aggravation du déficit de 0,4 point du PIB, augmentation des taux auxquels la France et les Français empruntent, ainsi que des intérêts de la dette – et j’en passe.
Nous sommes aujourd’hui confrontés à une stratégie de blocage systématique. Certains usent et abusent de la motion de censure pour servir des calculs politiques stériles et idéologiques. Dans le vacarme et la fureur, La France insoumise refuse obstinément d’envisager tout compromis et ne propose rien d’autre que le blocage. Collègues Insoumis, vous voulez rejeter la France, mais c’est la France qui vous rejette ! De Villeneuve-Saint-Georges à l’Isère, c’est la France qui rejette vos excès, vos petits calculs politiciens et votre líder máximo ! Quant au Rassemblement national, votre posture populiste ne saurait masquer l’absence de programme économique viable. Votre parti appartient à la classe des invertébrés : vous n’avez ni squelette, ni ossature, comme le démontrent vos circonvolutions, vos tergiversations, vos simagrées depuis un mois pour décider si, oui ou non, vous voteriez la censure – comme si c’était un jeu ! Dans la classe des invertébrés, votre parti serait plutôt de la famille des méduses : vous savez piquer, brûler, effrayer, mais vous n’avez aucune cohérence, aucune vision. Vous vous laissez porter par les courants de l’opinion, attendant avec cynisme le dernier moment pour décider quelle posture, du oui ou du non, vous rapportera le plus électoralement. Où est l’intérêt supérieur de notre pays dans tout cela ?
Je suis ravi que mon discours provoque des réactions, c’est bon signe ! Se faire agresser et insulter par le Rassemblement national et la France insoumise, c’est toujours le signe qu’on touche juste.
Dans ce décor d’incertitudes, il nous faut, plus que jamais, faire preuve de lucidité et de responsabilité. La commission mixte paritaire a trouvé un accord sur le budget. C’est un fait inédit depuis quinze ans et c’est probablement la première fois, sous la Ve République, qu’une CMP portant sur le PLF est conclusive alors que les deux chambres n’ont pas la même couleur politique. Nous avons su faire des compromis essentiels pour notre pays. Ce budget est imparfait mais je préfère voir le verre d’Armagnac à moitié plein : nous l’assumons ! Il n’est ni de gauche, ni de droite, ni du centre ; c’est le budget qui fera redémarrer notre pays.
Ce compromis, élaboré avec les groupes Droite républicaine, Les Démocrates et Horizons, avec la majorité au Sénat, avec les ministres Éric Lombard et Amélie de Montchalin, et notre rapporteur David Amiel, est un acte de responsabilité fort.
Que contient ce budget ? Il concrétise d’abord le respect de nos engagements en matière de lois de programmation et notre soutien sans faille des politiques régaliennes – la défense, l’intérieur et la justice. Nos choix préservent aussi le financement de l’université, de la recherche, de la transition énergétique et de l’innovation.
Nous avons également protégé les classes moyennes, en refusant toute hausse de prélèvements qui menacerait leur pouvoir d’achat et le retour de la croissance.
Nous avons aussi essayé de ménager au maximum les entreprises, pour qu’elles puissent continuer à se développer et à investir dans leur avenir, sans être écrasées par une fiscalité trop lourde : la France n’oublie pas de soutenir ceux qui font vivre le pays au quotidien.
Notre groupe, Ensemble pour la République, a activement participé à l’élaboration de ce budget. S’il ne fallait évoquer que quelques initiatives, je citerais celle de David Amiel sur la fiscalité de l’électricité, de Paul Midy sur les jeunes entreprises innovantes, de Jean-Luc Fugit sur les véhicules électriques, d’Annaïg Le Meur sur l’habitat indigne ou encore de Mathieu Lefèvre sur les chambres de métiers et de l’artisanat. Tous ont œuvré à améliorer ce budget.
L’accord trouvé en CMP concrétise par ailleurs les promesses faites depuis un an aux agriculteurs, mesures dont le déploiement a été retardé par la censure votée par le Rassemblement national et La France insoumise – annulation de la hausse des taxes sur le carburant agricole, facilitation de la transmission des exploitations aux jeunes agriculteurs, allègement de la fiscalité sur les terres agricoles, soutien renforcé en cas de catastrophes climatiques ou sanitaires.
Et les censeurs voudraient encore faire attendre les agriculteurs ? Sensible à la détresse des viticulteurs du Gers, j’ai œuvré pour la création d’un fonds de transformation destiné à moderniser les caves coopératives, maillon essentiel de notre filière viticole. Cette mesure vient compléter les 20 millions d’euros déjà votés dans la loi de fin de gestion 2024 pour soutenir les viticulteurs sinistrés.
Les engagements pris par Gabriel Attal, alors premier ministre, sont désormais tous tenus. Ils témoignent de notre volonté sans faille de soutenir l’agriculture française, secteur au cœur de notre souveraineté.
Ce budget traduit notre volonté de réduire nos déficits. Pour reprendre les mots de notre premier ministre, François Bayrou, il s’agit d’une question économique et morale. Dans un monde incertain, entre les menaces du président Trump, les aléas climatiques et les risques pour notre croissance, tenir le cap des 5,4 % de déficit en 2025 sera difficile, mais nous devrons absolument y arriver.
Et qu’on ne nous parle pas d’austérité. Certes, pour la seconde année consécutive, les dépenses de l’État baissent mais la dépense publique totale continue, elle, d’augmenter de 43 milliards d’euros, pour 2025, sous l’effet des dépenses publiques locales et des dépenses de sécurité sociale. Et, depuis 2019, les dépenses publiques ont crû de 300 milliards d’euros. Il est temps de refroidir la machine et d’évaluer l’impact de chaque euro d’argent public dépensé.
Je salue à présent la position du groupe Socialistes et apparentés. Fidèles à l’esprit de vos illustres prédécesseurs, Jean Jaurès et Léon Blum, qui ont fait de votre parti un parti de responsabilité, vous portez en vous-mêmes l’héritage du socialisme qui a su rassembler et faire progresser notre nation dans ses moments les plus difficiles. Certes, ce budget n’est pas le vôtre, mais beaucoup de vos demandes ont été satisfaites, conformément aux engagements pris par le premier ministre. Certaines étaient aussi les nôtres et c’est mieux ainsi.
N’ayons pas – vous, nous – le compromis honteux ! « Compromis » est d’abord un joli mot et il pourrait devenir la norme dans notre vie politique future.
Chers collègues, en conclusion, il est grand temps de mettre fin aux discours vains et aux oppositions stériles qui ne font qu’aggraver la situation budgétaire du pays. À l’heure où la Chine et les États-Unis accélèrent, arrêtons de nous regarder le nombril. Un pays sans budget est un pays affaibli, un pays qui renonce. Avec cette motion de censure, vous nous condamnez tous.
Les Français n’en peuvent plus des postures partisanes qui affaiblissent notre cohésion et freinent le progrès. Ce budget représente le seul chemin vers la stabilité et l’apaisement.
Les Français salueront ce travail collectif, fruit du dialogue sincère entre des forces politiques qui, malgré leurs différences, ont choisi de placer l’intérêt général au-dessus de tout ; il est l’expression de notre volonté commune de répondre à l’urgence. Les Français comprendront un budget qui a le mérite d’assurer la continuité de nos politiques publiques et de tenir le cap d’un déficit public de 5,4 % du PIB.
Chers collègues, ne laissons pas le vacarme des passions – tel celui qui se fait entendre depuis quelques minutes – étouffer l’espoir et la volonté de progrès de nos concitoyens. Ensemble, faisons le choix de la raison et de la stabilité, ne votons pas cette motion de censure ! (

 

Stéphanie Rist (député)
> [Intervention à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale et la deuxième motion de censure de LFI] À quoi tout cela rime-t-il ? Quand je me suis engagée en politique, en 2017, quand je suis devenue députée, puis rapporteure générale du budget de la sécurité sociale, je n’envisageais pas que nous puissions en arriver là. Je n’envisageais pas que nous examinerions motion sur motion, jusqu’à l’indigestion. Je n’envisageais pas qu’avec le concours de La France insoumise, l’Assemblée aurait discuté, en deux et demi, autant de motions de censure que lors des trente premières années de la Ve République !
Je pensais, peut-être naïvement, que nous avions été élus dans cette assemblée pour transformer le pays, pour s’efforcer, chacun avec ses convictions et son parcours, de répondre aux besoins des Français. Le sentiment de profond décalage entre ces besoins et des agitations qui en sont déconnectées n’est pas ressenti que par des députés macronistes. Il suffit de se rendre sur les marchés pour constater qu’il traverse le pays. Pour vous en apercevoir, chers collègues Insoumis, peut-être vous suffirait-il de sortir de votre bulle et de vos dogmes.
Je salue, à ce sujet, nos collègues socialistes. Après avoir fait tomber le gouvernement en décembre en mêlant leurs voix à celles des extrêmes, ils sont revenus à ce qui devrait ici nous préoccuper chaque jour : l’intérêt des Français. En effet, les premiers à pâtir de la censure sont les Français les plus vulnérables, car ce sont eux qui ont le plus besoin de stabilité. Nous avons retrouvé un Parti socialiste émancipé, à l’écoute des besoins profonds des Français, libéré du petit chantage à la circonscription. Pour l’état de notre démocratie, il faut s’en féliciter.
Du côté de La France insoumise, les intentions restent les mêmes : en persistant dans le délire de l’élection volée, en choisissant de ruminer votre ressentiment, mâchant et remâchant les motions de censure, vous démontrez que vous voulez l’échec non seulement du gouvernement, mais aussi de la France et des Français ! Le courage de l’insoumission se réduit à la soumission aux intérêts et à l’ego de votre chef. Vous demeurez animés par le fantasme du grand soir et d’une présidentielle anticipée qui n’est pas probable et encore moins souhaitable.
Le plus frappant, collègues Insoumis, est que votre motion de censure semble montrer une profonde indifférence à l’égard de la vie des Français.
Cette indifférence ignore les épreuves vécues par nos agriculteurs alors que la colère qu’ils ont exprimée il y a un an trouve des réponses dans ce budget grâce à la concrétisation des engagements pris pour leurs retraites et pour la pérennisation du dispositif travailleur occasionnel demandeur d’emploi (TODE).
Votre motion de censure manifeste aussi une indifférence vis-à-vis de nos soignants, de nos patients et, surtout, de nos hôpitaux pour lesquels l’Ondam connaîtra une hausse de 3,8 % en 2025.
C’est une indifférence à l’égard des personnes en perte d’autonomie, résidents des Ehpad – pour lesquels le gouvernement s’est engagé à débloquer un fonds d’urgence dont le montant, triplé, atteindra 300 millions d’euros – et personnes en situation de handicap dont les fauteuils roulants seront intégralement remboursés en 2025.
C’est encore de l’indifférence envers la santé mentale alors que le texte prévoit de faciliter l’accès des Français à un psychologue.
C’est enfin de l’indifférence à l’égard de nos entreprises, notamment de notre tissu de très petites, petites et moyennes entreprises que vous avez souhaité, tout au long du texte, taxer toujours davantage alors qu’elles sont dans l’incertitude.
Bref, l’Insoumis indifférent est détaché du monde réel, des besoins du monde agricole, de ceux des soignants, de nos patients, de nos entreprises et de nos citoyens les plus précaires auxquels il répond par la censure, l’immobilisme et par le rejet de tout, tout le temps.
Lever le poing, organiser le chaos pour ensuite s’autocongratuler et en faire des notes de blog : voilà le maigre bilan de la France insoumise ! En réalité, on ne peut pas, le matin, prétendre être les premiers défenseurs des Français les plus précaires et l’après-midi leur promettre un nouveau grand saut dans l’inconnu !
Au-delà de ce PLFSS et du budget de l’État, censurer le gouvernement porterait un coup d’arrêt à tous les projets en cours au service des Français, qu’ils aient été mûris depuis longtemps par les précédentes majorités ou qu’ils répondent à une urgence particulière – je pense à nos concitoyens mahorais qui attendent l’adoption définitive du projet de loi d’urgence.
De notre côté, la ligne de conduite du groupe Ensemble pour la République n’a pas changé : nous souhaitons poursuivre la transformation du pays. Certes, nous soutenons un budget imparfait sur lequel nous avons dû faire des compromis, mais nous le soutenons. Agir en mesurant les conséquences prévisibles de ses actes, c’est cela la responsabilité ! Je remercie les ministres Catherine Vautrin, Yannick Neuder, Amélie de Montchalin, Astrid Panosyan-Bouvet ainsi que le rapporteur général Thibault Bazin pour leur sens de l’écoute et leur volonté de trouver un compromis lors de l’examen de ce PLFSS.
Cependant, pour continuer à transformer le pays, il faudra aller plus loin. Aller plus loin signifie engager la refondation profonde de notre modèle social. Si la sécurité sociale, à laquelle les Français sont très attachés, constitue le ciment le plus puissant de notre cohésion nationale, il est nécessaire de la réformer pour assurer sa pérennité.
Les décennies sont passées et nous ne pouvons demeurer plus longtemps dans le déni des bouleversements structurels que notre modèle de protection sociale subit. Notre population vieillit– d’ici à cinq ans, un Français sur trois aura plus de 60 ans – et les pathologies chroniques, en constante augmentation, ont remplacé les pathologies aiguës.
Cette refondation ne doit pas ignorer que notre modèle social repose quasi exclusivement sur le travail. Pendant que nous créions 2,5 millions d’emplois et que nous restaurions la compétitivité des entreprises, générant ainsi de nouvelles recettes sociales et fiscales, nombreux furent ceux qui nous conseillaient d’augmenter toujours davantage le coût du travail en France.
Les mêmes considèrent souvent, à rebours de l’histoire, que le travail est une malédiction, qu’il faudrait réduire le temps qui lui est consacré et passer à la retraite à 60 ans ou instaurer un droit à la paresse. Nous pensons au contraire qu’il faut valoriser le travail dans notre pays et permettre à ceux qui travaillent de gagner plus.
Comme l’a dit Gabriel Attal, il faut « renverser la table » ! Ce chantier est urgent et nous ne pouvons attendre la prochaine présidentielle pour l’engager. Le gouvernement pourra compter sur le groupe EPR pour être force de proposition et d’action sur le sujet. Notre groupe a la certitude que le pays a besoin de réformes sans attendre, que l’intérêt du pays doit toujours passer avant l’intérêt des partis et qu’il ne faut céder ni aux sirènes du ressentiment ni à l’appel à l’immobilisme. C’est pourquoi, vous l’aurez compris, nous ne voterons pas cette motion de censure.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Intervention à l’Assemblée sur le Budget et la motion de censure de LFI]
Le monde ne nous attend pas. Il n’attend pas la France. Il ne vit pas au rythme de cet hémicycle qui, parfois, semble perdre de vue l’essentiel – le sort des Françaises et des Français, ainsi que nos intérêts stratégiques et vitaux – et s’enlise, au mieux, dans des querelles stériles, au pire dans des affrontements brutaux.
Non, le monde vit au rythme d’un nouvel impérialisme, qui conquiert, qui agresse, qui passe tour à tour, quand ce n’est pas simultanément, par la violation de l’intégrité et de la souveraineté d’États ou par la construction patiente de conquêtes en faisant de l’énergie ou de l’alimentation de nouvelles armes de domination ou en érigeant le chacun pour soi en principe régissant les rapports entre les nations ou entre les peuples.
Le monde vit aussi au rythme d’un vieil allié, les États-Unis, qui, sous l’impulsion de Donald Trump, se prépare à des guerres monétaires et commerciales menées sans aucun scrupule, laisse s’ingérer dans nos vies démocratiques des multinationales dont la domination sans partage est mise au service d’un projet politique, fait régner la loi du plus fort – nous l’avons encore vu cette nuit – et s’affranchit de toutes les règles communes, voire du plus élémentaire droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Le monde vit aussi au rythme de mutations technologiques rapides qui dessinent les contours d’un nouveau rapport au travail, à la productivité, à la compétitivité ou à la connaissance. Je pense à l’intelligence artificielle, porteuse d’une promesse extraordinaire – parfois vertigineuse – et qui constituera sans nul doute un enjeu de pouvoir entre puissances mondiales.
Le monde vit aussi au rythme d’un dérèglement climatique hors de tout contrôle qui, pour la première fois dans l’histoire humaine, menace l’équilibre si fragile de la vie sur terre, tandis que les déséquilibres économiques et sociaux qu’il entraîne fait émerger de nouveaux risques migratoires.
Ces derniers mois, le monde n’a donc pas vécu au rythme d’une nation qui n’a ni pu ni su, jusqu’alors, adopter un budget, alors même qu’il s’agit d’un acte fondamental de souveraineté, du fondement de sa vie en commun et de l’expression de ses priorités. Nous allons pourtant y remédier si la motion de censure dont nous débattons est rejetée, comme nous le souhaitons au groupe Démocrates et comme peuvent le souhaiter, en leur for intérieur, toutes celles et ceux qui, sans renoncer à ce qu’ils sont, ont fait le choix d’être à la hauteur du moment.
Celles et ceux qui, aujourd’hui, veulent priver la France d’un budget ont en réalité une autre intention : priver notre pays d’une révolution discrète, concrète, tangible, plus utile au quotidien des Françaises et des Français que les rêves de grands soirs qui ne viennent jamais. Il s’agit de la révolution du compromis, chemin plus que jamais nécessaire dans une assemblée sans vainqueur.
En effet, dans notre pays, dans notre démocratie, la vraie révolution ne réside pas dans la conflictualité permanente, les jeux de postures et l’esprit de coterie dont nous avons tant l’habitude mais dans une éthique du dialogue et de la conciliation ainsi que dans l’expression pleine et raisonnable du pluralisme.
Voilà ce que traduit, en tout premier lieu, ce budget : une idée et une pratique renouvelées de la démocratie. Parce que si ce budget n’est celui de personne, il n’est pas pour autant orphelin. Il ne vient pas de nulle part. Il est l’œuvre du dialogue entre le gouvernement et le Parlement – attitude qu’il faut saluer – et entre l’ensemble des forces parlementaires assumant une loi de finances qui, sans comporter tout ce que chacune défendait, respecte au mieux et avec équilibre leurs différentes intentions.
Il est l’œuvre de ceux qui savaient que la France avait un besoin urgent d’un budget, pour faire face au poids écrasant de la dette, pour œuvrer à plus de justice sociale et de solidarité sans sacrifier l’efficacité économique qui en est la clé de voûte, pour continuer à faire face aux urgences sanitaires, éducatives ou climatiques.
Je salue le choix fait par le Parti socialiste et par le Groupe socialistes et apparentés d’éviter la politique du pire et d’être du camp des bâtisseurs.
Au Mouvement démocrate, nous savons plus que d’autres sans doute ce que s’affranchir signifie. On y gagne toujours sur le long terme et plus encore quand cela sert l’intérêt général. Je sais que vous êtes libres et que vous demeurez dans l’opposition. Nous avons besoin de l’expression d’une gauche forte, d’une gauche de convictions mais capable de prendre ses responsabilités, comme cela a été le cas dans le passé.
Au sein du groupe Les Démocrates, nous n’avons jamais considéré que l’existence d’un espace central, d’un centre fort, devait être synonyme de disparition de la gauche et de la droite, ni conduire à nier les clivages ou les désaccords légitimes. Dans le cas contraire, nous risquerions de laisser la place aux plus radicaux de chaque camp, alors qu’une majorité existe dans cette assemblée pour refuser la domination des extrêmes. Il s’agit d’ailleurs sans doute de la seule majorité dont on peut être certain de l’existence dans cette assemblée.
Nous pensons depuis toujours qu’il est possible à la fois d’assumer pleinement des désaccords et d’assumer pleinement d’en dépasser certains pour avancer sur l’essentiel. Il s’agit du choix crucial que vous faites aujourd’hui en dotant la France d’un budget pour faire pièce au désordre et au chaos. J’espère – ou, plutôt, je suis convaincu – que nous saurons encore nous rassembler, au-delà de nos différences et de nos divergences, à propos de l’Europe, de la justice fiscale, de notre modèle social, de la compétitivité, de la poursuite de la réindustrialisation ou de la lutte contre le changement climatique.
Je salue également ceux qui, participant au gouvernement, ont accepté ces dialogues et ont parfois, eux aussi, renoncé à une partie importante de leurs attentes. Le Mouvement démocrate, comme les groupes EPR, Horizons et des Républicains, a dû prendre sa part dans cette démarche. Nous n’étions pas d’accord sur tout mais nous avons accepté de rendre possible le compromis parce qu’il était nécessaire.
Il fallait que chacun fasse des pas et chacun a su les faire : que chacun en soit remercié.
Le mérite de ce budget ne se limite cependant pas à traduire une conception de la démocratie. Il permet aussi très concrètement d’offrir au pays les premiers pas vers la stabilité que celui-ci attendait. Je parle de la stabilité et de la visibilité qu’espéraient les acteurs qui font vivre la France, qui investissent, qui participent au dynamisme économique, qui sont porteurs de solidarités, de solutions et d’avenir. Je pense aux entreprises, aux associations et aux collectivités territoriales. Elles nous disent tous les jours avoir besoin de cette stabilité. Elles l’exigent, même !
Je pense aussi à notre jeunesse, parce que chaque seconde d’inaction contre l’endettement ou l’urgence climatique alourdit le fardeau que nous léguons aux générations futures. N’est-ce pas commettre la première des injustices, voire la pire des fautes morales ?
Je pense à notre nation tout entière qui, prise dans les tourments de l’instabilité, montrerait à l’Europe et à un monde brutal toute sa vulnérabilité. Nos divisions et notre incapacité à nous écouter, nous entendre ou nous unir seraient autant de coups de boutoir portés par nous-mêmes à notre souveraineté, au point d’abandonner celle-ci à d’autres puissances, financières ou étatiques. Le chaos, c’est ce qu’espèrent ceux qui veulent affaiblir la France parce qu’ils comptent faire prospérer sur sa faiblesse leur commerce électoral.
Il est un autre élément que je veux souligner : ce budget comporte des avancées, n’en déplaise à celles et ceux qui lui préfèrent la censure. Je pense à la réduction des déficits publics, qui auraient bondi à 7 % du PIB si nous n’avions rien fait et que nous pouvons désormais réduire à 5,4 %.
L’exécution de ce budget sera difficile, mais le coût du virage qui a été pris sera infiniment moins élevé que celui d’une sortie de route.
Je pense également aux avancées tant attendues qu’il contient pour notre agriculture : soutien à l’élevage, à la transmission et l’installation, à l’amélioration du système de retraites, aux chambres d’agriculture.
Je pense aux moyens supplémentaires prévus pour la justice, pour la sécurité, pour la défense, à ceux dédiés à l’école, à ceux consécutifs au drame que traverse Mayotte ou destinés à satisfaire les besoins de la Nouvelle-Calédonie. Je pense aux avancées en matière de politique du logement, un secteur que notre groupe défend sans relâche tant il est un élément essentiel du dynamisme économique et du modèle social de la France. Je pense à des sujets aussi essentiels que la justice fiscale, car nos débats ont montré qu’il y avait des consensus possibles, en particulier à propos de la lutte contre les rentes et contre l’optimisation fiscale.
Tout en dressant cette liste non exhaustive, je rappelle que la stabilité institutionnelle, économique et sociale ne peut se réduire au seul vote d’un budget. En effet, tout le monde sait que, pour produire leurs effets, les politiques publiques ont besoin de stabilité. Monsieur le premier ministre, nous attendons que, dans les semaines qui viennent, le gouvernement s’engage dans le sillon tracé avec le Parlement.
Il nous faut continuer à œuvrer utilement au service de la France car les défis sont colossaux. Le premier défi est de faire vivre pleinement la culture de concertation portée par le gouvernement et le Parlement et qui – je l’espère – permettra l’adoption du budget. Cela suppose que nous nous astreignons à des principes d’action simples. D’abord, penser le temps long, dans une logique de programmation et de pluriannualité, pour partager des trajectoires de long terme et pas seulement des impasses. Ensuite, cesser de considérer que légiférer est la réponse à tout. En effet, certains débats législatifs sont des gesticulations qui accaparent un temps que nous devrions consacrer à évaluer la bonne application et les effets des lois que nous votons. Enfin, encourager une logique de contractualisation et de discussion à l’échelon pertinent, selon le principe simple de la subsidiarité.
Le deuxième défi majeur auquel il faut nous atteler concerne l’organisation et l’efficacité de l’État. Cela passe par trois chantiers à mener sans délais. Le premier concerne les opérateurs et les agences de l’État, même si vous ne m’entendrez jamais mettre au pilori telle ou telle structure. Comme nous venons de le voir, procéder par oukase est d’ailleurs souvent le meilleur moyen de ne rien changer.
En matière de gouvernance, tout d’abord, aucun opérateur, aucune agence ne peut ni ne doit fonctionner en autonomie ou en silo, à moins d’accepter que la parole publique perde encore de sa crédibilité. L’autorité de la décision politique ne peut être diluée ou remise en cause. L’État doit parler d’une seule voix et faire respecter ses lignes directrices par ses agences et ses opérateurs, qui ne peuvent pas échapper au contrôle démocratique.
S’agissant des normes, ensuite, nous considérons que ces acteurs ne peuvent pas créer leurs propres règles ou leurs propres contraintes et ainsi alourdir toujours plus la charge administrative.
Enfin, l’adéquation entre les missions prioritaires de l’État et l’efficacité de la dépense publique à laquelle nous astreignons les administrations centrales et territoriales devra être également recherchée par les opérateurs et les agences.
Le deuxième chantier porte sur l’articulation entre les interventions de l’État et celles des collectivités locales. Il convient d’encourager ces dernières à ajuster leurs dépenses grâce à la contractualisation, de même qu’il faudra un jour enfin refonder le schéma de leurs ressources, désormais totalement obsolète.
Le troisième chantier majeur est celui de la réforme structurelle de notre modèle social. Rendre durable un système de solidarité sans doute unique au monde, tel est l’objectif que nous pourrions tous partager. Si nous n’y parvenons pas, ce sont les plus fragiles qui en pâtiront. C’est pour cela que notre groupe défend une programmation pluriannuelle en matière de santé

 

Philippe Vigier (député)
> Il ne s’agit pas d’arrêter l’immigration, mais d’avoir une immigration choisie. Vous savez je prends souvent la référence du Canada (…): on définit les quotas des métiers sur lesquels on veut bien accepter.

> Sur le système de santé, je vous le dis très simplement : le fonctionnement tel qu’il est avec d’un côté le public, de l’autre le privé, l’assurance maladie, les mutuelles, où chacun ne sait plus ce que font ni l’un ni l’autre, où les patients sont déresponsabilisés avec des parcours de soins qui sont on ne peut plus chaotique ; vous pouvez mettre 10 milliards, 15 milliards, 30 milliards de plus, dans 2 ans on sera au même endroit.

> La politique économique du RN et de LFI c'est quasiment la même. Les extrêmes s'auto-alimentent.

> Pour avoir moins de dette, il faut un tout petit peu plus d'impôts et moins de dépenses.

> Tous ceux qui vous disent de faire des économies, ils vous déposent des amendements, ça coûte 1 milliard, 500 millions, 200 millions… rien n'est cher mais tout le monde veut son petit amendement !

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> En 2027, les Islandais iront aux urnes pour décider de leur avenir européen. Ce référendum sur l’appartenance à l’Union européenne n’arrive pas par hasard. A Reykjavik et ailleurs, de nombreux citoyens s’interrogent sur l’évolution géopolitique du monde dans lequel nous vivons.
Je reviens tout juste d’Islande. J’y ai rencontré la ministre des Affaires étrangères, le ministre des Finances et les Ambassadeurs de l’Union européenne, du Danemark et de France. Sur place, aux côtés de notre parti frère Viðreisn, nous avons longuement échangé au cours d’une réunion publique avec les Islandais venus parler de nos enjeux communs. Je reviens sur le continent avec la certitude solide que nous avons beaucoup à faire ensemble.
En Islande comme au Groenland, le monde a les yeux rivés sur la région Arctique. Terre stratégique par sa localisation et ses ressources naturelles, terre d’intérêts sécuritaires et de valeurs politiques proches de l’Europe, l’Arctique possède un destin intimement lié au nôtre. L’Europe a un rôle à jouer : soutien diplomatique absolu au Danemark face aux velléités de Donald Trump, investissements par les fonds européens dans les infrastructures, travail commun de recherche et d’actions sur le plan énergétique… Nos atouts se complètent. Et même, ils se répondent. Souverainement.
> La souveraineté européenne, en particulier sous l’angle de sa sécurité, c’est le pilier de notre rentrée politique. C’est précisément le thème de la sécurité qu’a choisi la Pologne pour la présidence tournante du Conseil, où se rassemblent tous nos ministres nationaux. Nous avons accueilli le Premier ministre Donald Tusk à Strasbourg, qui aura la charge d’animer les travaux des Etats membres pour les six mois à venir. Notre groupe Renew Europe se tiendra aux côtés de la Pologne pour faire avancer les travaux le plus vite possible.
Parce qu’il y a urgence. Donald Trump redevenu président des Etats-Unis, ce sont nos intérêts commerciaux qui sont en jeu, à travers le spectre d’une guerre commerciale qui ne ferait que des perdants. Nos intérêts géopolitiques, à l’heure où les Etats-Unis se détournent à vitesse grand V de notre Europe et menacent le territoire souverain d’un pays membre. Nos intérêts politiques globaux, pour oser s’affirmer comme puissance et défendre nos intérêts.
Alors halte au syndrome du petit frère. Nous sommes le continent le plus riche au monde. Celui où il fait le plus bon vivre. Celui où l’unité continentale est la plus forte. Les entreprises du monde entier s’intéressent à notre marché unique. N’ayons pas peur du rapport de force. N’ayons pas peur de notre ombre.

> Dans la droite ligne de l’investiture de Donald Trump, c’est un autre acteur de poids aux Etats-Unis qui s’est soudain retrouvé plus puissant que jamais. Elon Musk, le propriétaire du réseau social X (ex-Twitter), multiplie depuis plusieurs semaines les appels à soutenir l’extrême-droite allemande lors des élections du 23 février prochain. Son outil favori pour promouvoir l’AfD ? Son réseau social X. Sa croisade personnelle ? Ce qu’il nomme, dans son intérêt, la liberté d’expression.
A la suite d’Elon Musk, les courants d’extrême-droite européens, Rassemblement national en tête, se sont engouffrés dans la brèche. Ils procèdent aujourd’hui à un véritable détournement idéologique de la liberté d’expression. Décrire leur discours tient en un mot : arnaque. Parce que je combats l’opinion politique de l’homme le plus riche du monde, mais que je respecte son droit le plus strict à l’exprimer.
Mais nous ne vivons pas dans le Far West. Il y a des lois sur ce continent. Des lois assurant l’équité électorale, à des années-lumière des manipulations d’algorithmes à des fins idéologiques, et des lois interdisant les appels à la haine, l’apologie du terrorisme ou les injures sexistes, racistes, homophobes ou antisémites. Ce sont précisément elles qui préservent la liberté d’expression. Pourquoi ? Parce que laisser prospérer la haine, c’est laisser prospérer l’intimidation des modérés, des minorités, de ceux qui - eux - respectent les autres. Où est leur liberté d’expression à eux, s’ils subissent des vagues de harcèlement et de menaces dès qu’ils osent prendre la parole ?
C’est ça, l’Europe. C’est une Union de pays et de peuples qui défendent nos valeurs communes, comme nos intérêts économiques communs. Ils font notre spécificité. A l’heure où nous marquons les cinq ans du Brexit, jamais autant de Britanniques n’ont regretté leur départ de l’Union européenne. Souvenons-nous et battons-nous : nous ne devons pas céder un centimètre à ceux qui veulent nous diviser.

> Ce que propose le Président Trump à Gaza serait une violation inadmissible du droit international par les États-Unis. La diplomatie sans respect des règles qui régissent la diplomatie, c’est la loi du plus fort. L’Europe doit plus que jamais œuvrer à la solution à deux États.

 

Bernard Guetta (député)
> [Trump] Il y a une unanimité européenne sur le fait que ça commence à bien faire. Le Groenland, l’Ukraine, le chantage commercial…Il y a un agacement qui monte et Mr. Trump est en train de provoquer un réflexe patriotique européen.

> [Trump] Le peuple ukrainien se bat héroïquement, non seulement pour sa liberté, mais pour la nôtre. Et ce monsieur Trump arrive en disant : "Je veux vos terres rares pour vous défendre". La vulgarité n'est jamais acceptable. C'est fondamentalement vulgaire. Mais quelle horreur.

> [Opinion : Donald Poutine et Vladimir Trump]
L’Amérique est une démocratie. C’est ce qui fait que Donald Trump n’est pas Vladimir Poutine car à la différence du président russe, il finira par se heurter à des contre-pouvoirs, ceux de la magistrature, du Congrès, de la presse, des gouverneurs et de la Réserve fédérale.
Il y a des limites au pouvoir de Donald Trump que celui de Vladimir Poutine ne connait pas mais, entre ces deux hommes, les ressemblances politiques donnent aujourd’hui le vertige.
L’un et l’autre savent si bien qu’un mensonge martelé devient vite une vérité débattue qu’on ne sait plus lequel est le plus grand menteur des deux, celui qui assure que des « nazis » gouverneraient l’Ukraine ou celui qui persiste à dire que Joe Biden lui aurait « volé » sa réélection en novembre 2020.
L’un et l’autre haïssent la liberté de la presse et tandis que Vladimir Poutine y a mis fin, Donald Trump s’acharne à l’affaiblir en la dénonçant comme l’arme première du pouvoir occulte qui dominerait l’Amérique.
L’un et l’autre ne voient dans la Justice qu’un instrument de l’exécutif dont Poutine a fait une machine à embastiller ses opposants et que Trump a entrepris de mettre à sa main en s’assurant le soutien de la Cour suprême.
L’un et l’autre gouvernent en confondant les pouvoirs de l’argent et de l’État dans un système d’oligarchie que la Russie post-communiste avait réinventé trente ans avant que Donald Trump ne l’importe aux États-Unis.
L’un et l’autre veulent enterrer la concertation des nations et le droit international en rendant leur prééminence aux intérêts des grandes puissances et à leur volonté d’extension territoriale au Groënland comme en Ukraine.
L’un et l’autre s’assurent enfin un soutien populaire en se faisant défenseurs des bonnes mœurs, de la religion, d’une répartition des rôles entre l’homme chasseur et la femme au foyer et de toutes les traditions d’hier, nationales, cultuelles et culturelles, dont le recul perturbe une large partie des sociétés des cinq continents.
Derrière ce masque conservateur, ce qu’incarnent Donald Trump et Vladimir Poutine c’est un retour à la loi de la jungle fondé sur un rejet de l’État arbitre, du droit rebaptisé « réglementation », de la redistribution des revenus et de la volonté de moralisation des relations internationales. Comme avec MM. Xi, Modi, Orban et tant d’autres, on en revient avec eux à la toute-puissance de l’argent et à cette brutalité des relations sociales et internationales qui avaient dominé le monde jusqu’à la fin de la Première guerre mondiale et la défaite du nazisme.
Cette « internationale réactionnaire », pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron, tire sa force de l’épuisement intellectuel des grands partis qui avaient rebâti le monde après-guerre. Parce qu’elle remplit un vide, elle ne s’affaiblira pas de sitôt et c’est pour cela qu’il faut la combattre en opposant partout la coalition des démocrates à celle de l’oligarchie, du pouvoir de quelques puissants et riches.

Comme durant la guerre mais sans doute pour plus longtemps il s’agit aujourd’hui de faire l’union de tous les démocrates, de droite et de gauche, contre ceux qui voudraient en finir avec la démocratie et ne craignent plus de le dire. C’est sans attendre que cela doit se faire en Europe afin que ce bastion de l’État de droit qu’est l’Union ne tombe pas aux mains des admirateurs de Donald Poutine et Vladimir Trump.

 

Pascal Canfin (député)
> L’UE renforce les contrôles sur les produits venus de Chine suspectés de ne pas respecter les normes européennes ou d'être dangereux pour le consommateur. La suppression de l‘exonération de droits de douanes pour les colis de - 150€ protègera nos commerces des distorsions de concurrence.

> Il est indispensable que la Commission puisse consulter l'ensemble des acteurs concernés par le paquet Omnibus, afin d'obtenir une simplification utile et efficace... a fortiori en l'absence d'étude d'impact !

> Le Canada et le Mexique viennent de démontrer l'efficacité de leur riposte aux menaces de Donald Trump. L'Europe devra également se faire respecter et riposter si Donald Trump décide de rehausser les droits de douanes sur les produits européens !