► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Il y a 80 ans, la
libération de Colmar marquait l’aboutissement d’un combat héroïque en Alsace
mené dans des conditions extrêmes par les Alliés. En ce jour de mémoire, nous
honorons leur courage et leur sacrifice pour notre liberté.
> Ofer Kalderon est libre ! Nous partageons le soulagement et la joie immenses de ses proches après 483 jours d’un enfer inimaginable. Nous pensons à Ohad Yahalomi, toujours aux mains du Hamas, et à sa famille. La France met tout en œuvre pour parvenir à sa libération sans délai.
> Cela fait 1000 jours que Cécile Kohler et Jacques Paris sont otages de l’Iran. 842 jours pour Olivier Grondeau. Je pense à eux et à leurs familles que je recevrai prochainement. Leur détention est indigne et arbitraire. Nous exigeons leur libération.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> L'accord sur le budget en commission mixte paritaire, entre
représentants de l'Assemblée et du Sénat, est doublement historique. Il l'est
car nous étions plongés dans une crise politique et budgétaire sans précédent
depuis des décennies, avec la chute du gouvernement et pas de budget voté. Et
on a pu trouver le premier pas d'une sortie de crise. Il l'est aussi car c'est
la première fois que des courants politiques de sensibilités différentes
acceptent de conclure ensemble sur un projet de budget. Cela donne de l'espoir.
Maintenant, il faut passer sans tarder à l'adoption. Un pays comme le nôtre ne
peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c'est d'engager la responsabilité
du gouvernement. Ce sera fait ce lundi.
> [Menace d’une motion de censure] La concrétisation de ces menaces serait rejetée avec colère par les Français. Ces deux partis le savent aussi bien que moi. À la sortie de la CMP, le PS a d'ailleurs salué les efforts faits. Et les autres groupes aussi. Ce budget avait été préparé par Michel Barnier, que je soutenais. C'est la censure qui a obligé à le corriger.
> Nous avons tenu compte de toutes les sensibilités sans jamais sacrifier l'intérêt national. Ce sont des efforts qui ont du sens, mais raisonnables dans leur montant. Par exemple, le Sénat défendait les collectivités locales, on leur demandait 5 milliards, finalement elles ne contribueront que pour 2,2. Pour les hôpitaux et les Ehpad en déficit que défendaient tant le PS que les forces du centre, nous avons rajouté 1 milliard. Les universités et la recherche, l'outre-mer, le fonds vert, le sport, les emplois de l'Éducation nationale ont été mieux protégés. LR demandait qu'on baisse la dépense publique. Elle a été pour la première fois régulée de plus de 30 milliards. Pour cette correction générale, les efforts du gouvernement ont tenu compte de toutes les sensibilités. C'est une satisfaction d'importance de constater qu'un travail positif est possible, de bonne foi, entre le gouvernement, les sensibilités qui le soutiennent ainsi qu'avec les groupes d'opposition. (…)
[Ces aménagements tournent] autour de 5 milliards. Mais c'est la censure qui a fait perdre le plus à la France. Ces mois de crise politique se chiffrent en milliards, car c'est l'image du pays et la confiance des investisseurs qui ont été atteintes, et tout s'est arrêté. C'est cela qui coûte. À l'inverse, dès que l'accord en CMP sur le budget a été rendu public vendredi, le « spread » entre les taux d'intérêt français et allemand s'est immédiatement réduit. Cela donne de l'espoir.
> Le déficit sera comme promis à 5,4%. Nous avons pris en compte les prévisions plus pessimistes des instituts économiques, et en premier lieu de la Banque de France, en retenant l'hypothèse d'une croissance à 0,9% et d'une inflation à 1,4%. Ce sont les deux paramètres de base du budget. Si jamais il y avait des accidents, nous y répondrions en temps réel.
> Nous sommes en février. Il n'y a toujours pas de budget pour cette année. C'est inacceptable pour un grand pays comme la France. Ceux qui veulent faire traîner les choses ne mesurent pas les dégâts que cela provoquerait. Nous avons un devoir d'urgence. Je l'exercerai. Les 49.3 nécessaires seront déployés sans retard. Si tout va bien, dans dix jours, la France aura enfin les budgets indispensables à la vie de la nation.
> Il est normal que des forces politiques ne puissent pas, en raison de leur positionnement, voter un budget qui ne ressemble pas à ce qu'elles espèrent. Mais le fait qu'elles ne censurent pas le gouvernement signifie qu'elles prennent part à l'effort d'urgence nationale.
> Je suis persuadé que les Français sont déterminés à pousser leurs responsables politiques à sortir de l'affrontement permanent et à entrer dans une phase où, sur les sujets essentiels, ils sont capables de travailler ensemble. Je suis arrivé à Matignon avec l'idée qu'il y avait un chemin pour y parvenir. J'ai toujours refusé de me satisfaire de l'antagonisme brutal et général. Les grands courants politiques de notre pays ont une responsabilité qu'ils ne peuvent pas éluder. Ils y perdraient beaucoup, et notre pays y perdrait beaucoup. Je salue donc les efforts faits par tous ces dernières semaines. J'ai beaucoup discuté avec les uns et les autres. En France, on n'a pas l'habitude d'un tel dialogue. Il était de la responsabilité du gouvernement de faire naître un état d'esprit particulier, de dégager les priorités et une méthode.
> Quand je suis arrivé à Matignon, j'ai dit qu'on était
au pied de l'Himalaya. Ces jours derniers, en sortant de l'impasse budgétaire,
on a installé le camp de base. Maintenant, il faut se lancer à l'attaque des
huit sommets de plus de 8 000 mètres qui composent la chaîne. Il
faut les attaquer les uns après les autres. Tous sont essentiels et il serait
impardonnable de ne pas le faire. L'entente qui a vu le jour sur le budget est
une exigence. Rien ne pourrait justifier qu'on s'arrête là. L'Éducation nationale,
la sécurité et la justice, l'outre-mer, la production - qu'elle soit
industrielle, agricole, culturelle -, le changement climatique, la santé, la
question migratoire sont tous des 8 000 mètres. À partir du camp de base, nous
allons définir une stratégie nationale pour les gravir. Nous n'avons pas le
choix. Nous vivons désormais dans un affrontement planétaire avec
la Chine d'un côté et les États-Unis de l'autre qui nous renvoie face
à nos responsabilités.
J'ai aussi dessiné une méthode pour bâtir le budget de l'année prochaine. Tous
les ministères vont se lancer dans une réflexion afin de s'attaquer à la
refondation de notre action publique. Ce n'est pas possible de continuer à
faire comme avant en prenant les dépenses de l'année précédente et simplement
en les reconduisant augmentées du niveau de l'inflation. On ne peut pas
continuer comme ça étant donné notre situation. Le bilan de l'action publique
dans notre pays est alarmant et pourtant nous sommes le pays du monde qui
dépense le plus pour cette action publique et a le taux d'imposition le plus
élevé. Chacune des actions de l'État doit être réinterrogée : est-elle
fructueuse ? Quels sont les moyens qui doivent lui être alloués ? Le niveau
entre action de terrain et gestion administrative est-il raisonnable ? Ce
chantier du budget va être lancé dès maintenant.
> L'idée que nous sommes condamnés à l'impuissance est pour moi antinationale. Elle est contraire à l'histoire de France. Heureusement que de Gaulle en juin 1940 puis en 1958 ou Mendès France en 1954 ne l'ont pas partagée, alors même qu'il y avait un sentiment d'effondrement du pays et une décomposition du paysage bien plus profonds. Devant l'Histoire, il y a ceux qui baissent les bras en se lamentant et ceux qui saisissent à bras-le-corps la réalité avec la volonté et l'espoir de la changer ! Je ne baisserai pas les bras. Alors, est-ce facile ? Non. Est-on certain de réussir ? Non, bien sûr. Mais c'est notre devoir et le sens de notre engagement de citoyens.
> Je veux rappeler d'abord que le budget, que nous adopterons j'espère, a été préparé pendant tout l'automne avec des équilibres qui ont été discutés, y compris je crois avec les représentants des entreprises. Après ma nomination, j'ai décidé, en raison de l'urgence, de repartir de ce texte, qui comportait des hausses d'impôts exceptionnelles et temporaires pour les plus grandes entreprises. Ce recours à la fiscalité, est-ce à mes yeux la meilleure situation ? Non. J'ai souvent dit que si vraiment la fiscalité était la clé de la réussite et du bonheur d'un pays, alors la France serait de très loin celui qui aurait la meilleure croissance.
> La question centrale, c'est bien celle de la faiblesse de l'activité en France, comme partout ou presque en Europe. Face à ce qui se passe aux États-Unis et en Chine, notre devoir est de poser cette question : quand les pays européens vont-ils s'unir autour d'une politique offensive ? Quand la Banque centrale européenne va-t‑elle soutenir activement l'activité économique des pays de l'Union ? L'Amérique est soutenue par la Fed, sa banque centrale, qui, dollar aidant, lui permet une politique de captation de l'activité économique mondiale. La BCE devra elle aussi baisser ses taux. Sans quoi nous ne serons pas à armes égales face à la concurrence chinoise et américaine.
> [Hausses d'impôts] Je rappelle que ces mesures sont le résultat d'une situation d'urgence. Que la France a besoin en urgence d'un budget et de retrouver un peu de stabilité politique. J'entends l'inquiétude du monde économique. Cet agacement est juste. Je n'ai jamais compris qu'en France on critique les entreprises qui réussissent le mieux. C'est un peu comme si, en football ou en rugby, on se mettait à siffler nos meilleurs internationaux, Kylian Mbappé quand il jouait au PSG ou bien Antoine Dupont au Stade toulousain. Nos meilleures entreprises, a fortiori quand elles sont des leaders mondiaux, doivent être considérées comme des atouts de la nation. Je trouve absurde et pénalisant pour nous de leur faire un procès en incivisme.
> [Possibles délocalisations] Non. Peut-être suis-je idéaliste, mais je crois au civisme. Je pense que quelqu'un qui vit dans un pays comme le nôtre, quelqu'un dont les enfants font leurs études dans nos écoles, qui a fondé ou repris une entreprise ici, qui bénéficie de notre Sécurité sociale, ne s'en va pas. Nos chefs d'entreprise sont des patriotes dont beaucoup ont été honorés par des décorations nationales. Souvent, ils ont aussi bénéficié d'aides de l'État. Je peux comprendre leur lassitude. Mais quand vous êtes un champion national, vous êtes solidaire et en première ligne devant les difficultés du pays.
> Nous les Européens, sommes-nous capables de jouer ensemble ou jouons-nous les uns contre les autres ? C'est la question qu'a posée très tôt le président de la République. Si nous jouons les uns contre les autres, nous disparaîtrons. Nous avons des atouts à faire valoir face à l'Amérique de Trump. Un pays qui sait fabriquer les meilleurs avions et hélicoptères de la planète, des sous-marins nucléaires ultra-performants sur le plan technologique, des centrales nucléaires compétitives, des lanceurs spatiaux, et qui a les meilleurs ingénieurs du monde en algorithmes, donc en intelligence artificielle, a toutes les chances de réussir. N'ayons pas peur de la concurrence, y compris dans d'autres filières, industrielles et agricoles, ou intellectuelles comme les films d'animation. À nous Européens de considérer que nous sommes collectivement responsables des filières, qui pour certaines sont à reconstruire, afin de retrouver cette souveraineté dont a besoin notre continent.
> J'ai dit que la réforme des retraites était absolument nécessaire. La conférence sociale convoquée autour de cette réforme des retraites ne peut pas déboucher sur une déstabilisation financière. En revanche, ce que j'atteste et, là encore, peut-être est-ce par optimisme, c'est qu'autour de la table la quasi-totalité des partenaires sociaux ont dit qu'ils voulaient avancer et qu'ils croyaient que c'était faisable. Je pense que des améliorations sont possibles et qu'on peut imaginer des voies de progrès portées par les partenaires sociaux. En fait, si je dois dire ce que je pense vraiment, c'est que l'avenir des retraites, c'est une gestion par les partenaires sociaux et non plus par l'État. Si vous comparez la gestion par l'Agirc-Arrco, c'est-à-dire par les partenaires sociaux de la retraite de base, et le système général de la réforme des retraites dans lequel l'État a la main, Agirc-Arrco donne une leçon de responsabilité.
> J'ai tout à fait l'intention que tous les Français aient connaissance de la situation réelle du régime des retraites, parce qu'il les concerne en premier lieu. Si nous nous contentons à l'avenir, comme par le passé, de mettre à la charge des générations qui viennent le financement des pensions de retraite des parents et des grands-parents, nous serons totalement irresponsables. Je ne l'accepte pas.
> L’aggravation du chômage est la raison même pour laquelle le gouvernement a un devoir d'urgence et de reconstruction. Aucun pays européen ne peut être rassuré devant la situation économique créée par la double entreprise de domination chinoise et américaine, aggravée de surcroît par la guerre provoquée par Poutine avec l'Ukraine, qui a fait des dégâts considérables sur notre économie.
> [Fin de vie et soins palliatifs] J'ai voulu deux textes parce qu'il y a deux questions absolument distinctes et, j'allais même dire, moralement distinctes. Pour la première, celle des soins palliatifs, je considère que notre société a un devoir imprescriptible qui est, pour reprendre les mots de Jean Leonetti : « Je ne t'abandonnerai pas. Je ne te laisserai pas souffrir. » Elle relève d'un devoir d'accompagnement humain. La deuxième est une question de droit, qui peut engendrer des débats de conscience extrêmement lourds. C'est celle de l'assistance à mourir. Comment peut-elle être reconnue, organisée ? Est-ce qu'il y a des risques ? J'ai considéré que ces deux questions de nature morale différente ne pouvaient être noyées dans un seul vote. Contrairement à ce que certains ont dit, je n'ai aucune intention de reporter l'examen de ces deux textes. Ils seront examinés en même temps et les deux votes seront émis en même temps. Je ne ruse pas avec ces questions-là, mais je tiens simplement à ce que le débat soit le plus profond et le plus honnête possible.
> [Référendum] Aujourd'hui, je n'ai pas d'opinion formée. Cela relève d'une discussion entre le gouvernement ou les deux assemblées et le président de la République. Je vous rappelle quel est le périmètre constitutionnel dans lequel ces questions peuvent se poser : ce qui est de l'organisation des pouvoirs publics et ce qui est économique et social.
> Les Français ont besoin et envie de stabilité. Ils ne veulent pas aller de destruction en destruction, vivre de censure en censure, de dissolution en dissolution. Je pense que dans un pays plongé dans une situation de crise aussi profonde, il faut des constructeurs d'entente et pas des destructeurs d'entente. Il faut travailler en commun plutôt que s'affronter systématiquement.
> Vive émotion en voyant Ofer Kalderon enfin libre. Nous pensons à Ohad Yahalomi et aux autres otages du Hamas pour lesquels la France reste mobilisée pour une libération sans délais. Pensées à tous les proches.
> 1000 jours de détention arbitraire en Iran pour Cécile Kohler et Jacques Paris. Notre diplomatie œuvre tous les jours pour leur libération ainsi que celle d'Olivier Grondeau. La France est et sera aux côtés de nos otages en Iran ainsi qu’auprès de leurs familles.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Je condamne très fermement l’agression dont a été victime la
principale du collège Marcel Pagnol de Montpellier. Je lui apporte mon plein
soutien et lui souhaite un prompt rétablissement. L’Éducation nationale a saisi
la justice et a immédiatement mis en place la protection fonctionnelle. L’élève
a été exclue temporairement dans l’attente de la tenue d’un conseil de
discipline. Je ne laisserai rien passer, les violences n’ont pas leur place à
l’école !
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Nous nous y étions engagés lors des élections législatives de juillet
dernier et c’est désormais chose faite : le tarif réglementé de l’électricité
baisse depuis hier de 15% ! Une victoire pour les Français et pour la
compétitivité de notre pays.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Les grandes et petites entreprises sont essentielles à notre
industrie. Oui, des efforts sont demandés, mais ils sont limités et
temporaires. Notre objectif reste le même : simplifier, alléger et renforcer la
compétitivité.
> Bonne nouvelle pour nos concitoyens et nos entreprises ! Depuis le 1ᵉʳ février, le tarif réglementé de l’électricité baisse de 15 %, un soutien concret à la compétitivité et au pouvoir d’achat.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Le passé n'est pas une poussière du temps à balayer ! Apprendre aux
jeunes les victoires comme les fautes du passé, c'est les préparer à se
projeter dans un avenir commun et à ne pas répéter les tragédies de l'histoire.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> La question urgente en Europe c’est : voulons-nous ou non être la
puissance que nous devons être ? Nous avons des atouts en Europe ! Mettons les
en avant, battons nous pour les développer, pour protéger nos intérêts. Le
moment que nous vivons doit être celui du réveil européen.
> L’année 2025 est un moment de vérité. Compétition commerciale, bataille de l’intelligence artificielle, souveraineté, les enjeux sont nombreux. L’Europe ne doit pas regarder la bataille se faire sans elle, mais y participer et faire entendre sa voix.
> La France va être le centre du monde de l’Intelligence artificielle avec le Sommet de l’IA. C’est la technologie qui va être essentielle pour changer nos sociétés du 21e siècle. Nous devons nous donner les moyens de créer nos champions européens.
> Tout le monde doit participer à l’effort, il n’y a pas de bouc émissaire. Pour continuer à avoir un pays fort et prospère, capable de protéger les Français et nos entreprises comme nous l’avons déjà fait, il nous faut assainir nos comptes. Réduire notre déficit est nécessaire.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Il n’y a pas de déclin de la France en Afrique. Les relations
se sont certes distendues avec quelques pays, mais elles sont excellentes avec
d’autres comme la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Nigeria, le Ghana. Au Cameroun,
la France soutient les jeunes, les entrepreneurs, les féministes. Lors de mon
passage, j’ai inauguré un programme de formation professionnelle élaboré sur
demande des autorités camerounaises.
Depuis six ans, nous soutenons un projet de barrage piloté par EDF et qui
alimentera à terme 30 % des besoins électriques du Cameroun. La
France le finance par des prêts à hauteur de 150 millions d’euros avec
23 000 emplois à la clé. Nous sommes le pays qui fait le plus d’efforts en
Afrique pour regarder le passé en face. Mais nous subissons la désinformation
orchestrée par des puissances étrangères pour ternir notre image.
> Les pays africains ne cherchent pas à s’immiscer
dans ce qui se passe dans la vie politique française. Ce sont les Français qui
demandent qu’on prenne de nouvelles mesures sur l’immigration. Nous devons être
en phase avec ce qu’ils attendent.
Quant à la relation avec nos partenaires, nous misons sur l’aide au
développement. C’est un des leviers pour affronter la crise migratoire, à
travers des programmes d’accompagnement dans la lutte contre le changement
climatique ou l’amélioration des politiques agricoles.
> Il ne faut pas baisser les bras. Nous devons continuer
à entretenir des relations apaisées avec les pays africains. Je fais partie de
ceux qui campent sur les valeurs de paix, d’égalité et de solidarité
internationale promue par la France.
Par ailleurs, il y a urgence à revoir les règles issues de l’après-guerre comme
le réclament les Africains. Ils souhaitent plus de places dans les instances
internationales et sont soutenus par le président Macron. Nous avons plus que
jamais besoin les uns des autres face aux chocs climatiques qui frappent
aveuglément.
> [Tribune: « La France et les pays du continent africain
ont une page nouvelle à écrire»]
Nous sommes à un tournant salutaire dans nos relations avec les pays
africains. Conformément aux orientations données par le président de la
République depuis 2017, notre diplomatie tisse, petit à petit et en dehors des
radars médiatiques, des liens nouveaux avec nos partenaires en Afrique. En
Angola, au Bénin, au Ghana, au Kenya, au Nigéria, en Zambie pour ne citer que
quelques exemples, nos relations se renforcent et se densifient. À rebours de
l’image décliniste que charrie notre éloignement du Sahel, dans de nombreux
pays du continent africain, nos propositions intéressent, nos partenaires sont
en demande de France.
Sur quels piliers s’appuient ces relations renouvelées ? Le socle de notre
coopération n’est plus sécuritaire mais diplomatique, économique,
culturel, sportif. Les canaux n’en sont plus seulement institutionnels (d’État
à État) mais multidimensionnels : artistes, diasporas, universitaires et
entrepreneurs portent le message nouveau d’une diplomatie de projets. La
priorité est désormais donnée à la coopération universitaire, aux industries
culturelles et créatives, à l’investissement dans la jeunesse. Et la méthode
est celle d’un dialogue apaisé fondé sur ce que chacun peut apporter au
bénéfice de sa population, avec pour maître mot la réciprocité.
Je l’ai vu et vécu dans chacun de mes déplacements. Je reviens du Kenya, où
j’ai pu inaugurer avec le président kenyan Ruto, le lancement du Complexe
d’ingénierie et de sciences de l’Université de Nairobi, qui sera un pôle
scientifique africain de premier plan. Nous forgeons avec les établissements
d’enseignement supérieurs français (ParisTech, l’École des Ponts et Chaussées,
CentraleSupélec et l’Université Paris-Saclay) des partenariats stratégiques.
Avec le Kenya toujours, nous plaidons haut et fort en faveur d’un agenda de
réforme de la gouvernance financière internationale, en faveur d’un système
international plus juste. Nous en avons fait le thème du prochain Sommet
Afrique-France organisé à Nairobi en 2026.
Face à l’urgence environnementale, nous défendons conjointement avec plusieurs
États un agenda climatique ambitieux à l’échelle internationale : avec le
Gabon par exemple, nous avons organisé le One Forest Summit, qui a permis de
faire progresser les engagements collectifs en matière de préservation et de
gestion durable des forêts tropicales. La francophonie est également un de nos
enjeux phare avec le continent, et elle est bien vivante. Le XIXᵉ Sommet
de la francophonie en octobre 2024 a ainsi permis à l’Organisation
internationale de la francophonie d’acter l’entrée de plein droit du Ghana
ainsi que l’Angola comme membre observateur. Des engagements communs ont été
pris sur de nombreux sujets d’intérêt commun comme le lancement de «l’Alliance
féministe francophone».
En somme, partout sur le continent, nous collaborons autour de programmes
structurants qui permettent d’accompagner des dizaines de milliers
d’entrepreneurs, d’organisations de la société civile, d’artistes, d’étudiants
et de chercheurs. Nous bâtissons patiemment des partenariats durables avec des
interlocuteurs qui savent que nous avons des atouts.
Cela ne plaît pas à nos compétiteurs, tels que la Russie ou d’autres
puissances, qui, tout en dénonçant de manière hostile des attitudes du passé,
recréent cyniquement un système de domination. Cela ne plaît pas non plus à
celles et ceux qui veulent faire de la France un bouc émissaire facile. Le
discours «antifrançais» est idéal, qui évite de penser. L’ère des infox
et des réseaux sociaux facilite la circulation à très grande échelle
d’informations mensongères, parcellaires, grossières sur nos intentions et nos
actions. Tout cela heurte violemment les propositions que nous faisons au
continent africain.
Mais les peuples ne sont pas dupes et la vérité finit toujours par ressortir.
Les frustrations et douleurs du passé sont réelles et nous ne les sous-estimons
pas. Elles font précisément l’objet du travail mémoriel que nous menons, par
exemple avec le Rwanda. Le ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères Jean-Noël Barrot s’est aussi rendu au Sénégal en décembre
dernier pour la commémoration du massacre de Thiaroye. Pour ma part, je me suis
rendu au Cameroun pour la remise du rapport de la commission mémorielle mixte
franco-camerounaise, préparé par des historiens français et camerounais. Nous
devons apaiser et assainir nos relations, afin de travailler ensemble pour
réussir ensemble.
Il m’importe d’autant plus que nous réussissions que je viens moi-même du
continent africain, étant né à Mayotte au cœur de l’Océan indien.
Aujourd’hui, notre boussole d’action nous indique d’œuvrer à ce que le
continent africain se développe pacifiquement. C’est impératif, y compris pour
protéger les Français. Le temps des agendas cachés est révolu. Notre agenda, celui
que je vois et que je porte depuis mon entrée au gouvernement, est celui de
relations d’égal à égal, dépassionnées, servant les intérêts français et
africains, également. À nos détracteurs de s’y habituer, à nos partenaires de
saisir nos propositions.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Plus de 400 millions d’euros supplémentaires pour la Justice dans le Budget
2025! Merci au Premier ministre, à la ministre des Comptes Publics et au
Parlement pour cet effort alors que nous évoluons dans un contexte budgétaire
contraint.
> Échanges riches avec les maires pour lutter ensemble contre le narcotrafic qui impacte tous les pans de notre société. Ils trouveront au ministère de la Justice un interlocuteur qui connaît leurs problèmes et toujours ouvert afin de travailler ensemble sur les solutions pour combattre ce grave fléau.
> Revalorisation du travail, autorité de l’État, respect des valeurs de la République : Karl et moi partageons la même vision de la France. Si, comme nous, vous vous reconnaissez dans ces valeurs, rejoignez-nous au sein de Populaires!, le mouvement de réflexion que j’ai lancé il y a quelques semaines.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités
et des Familles)
> Notre pays souffre d’une prévention qui n’est pas suffisamment
efficace. Mieux protéger, mieux faire de la prévention, c’est accompagner la
santé de nos citoyens et faire des économies.
> La natalité n’a jamais été aussi faible dans notre histoire récente. L’hôpital de Hautepierre incarne l’excellence sur ces enjeux, notamment en maternité et en néonatologie. Lever les freins à la naissance, c’est préparer l’avenir de notre pays. C’est le sens du plan démographique 2050 que je détaillerai dans les semaines à venir.
> J’étais à Bobigny pour l’installation du comité départemental pour l’emploi. Prévue par la loi plein emploi, cette instance permet de réunir l’ensemble des acteurs de l’emploi sous l’égide du préfet et du président du conseil départemental, avec deux objectifs opérationnels : mieux accompagner les publics les plus éloignés de l’emploi, et mieux répondre aux besoins de recrutement des employeurs dans les territoires. Sur ce territoire qui bénéficie de l’héritage des Jeux olympiques, les partenaires de Seine-Saint-Denis unissent leurs forces pour lutter concrètement contre le chômage.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Pour la première fois, notre groupe aéronaval est en escale en
Indonésie. Jamais le groupe aéronaval n’était allé aussi loin dans le Pacifique
qu’avec cette mission Clemenceau 2025 : symbole de l’attachement de la France à
une région où vivent 1,6 million de nos compatriotes. Notre porte-avions permet
à nos armées d’être là où les crises le nécessitent, de renforcer leur
interoperabilité avec nos partenaires, de participer à défendre la libre
circulation maritime. Remerciements à nos marins et aviateurs de l’aéronavale
qui servent le bâtiment et sa mission avec l’expertise d’une Marine de guerre
d’emploi. Pleine confiance dans le fait que leurs successeurs exerceront avec
le même professionnalisme sur le futur porte-avions nouvelle génération, dont
les premières commandes doivent être passées en 2025.
> Ofer Kalderon a été libéré. Il était retenu en otage depuis l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023. Un immense soulagement pour sa famille, ses proches et pour les Français. Nous n’oublions pas ceux qui restent détenus par le Hamas et doivent être libérés.
> En juin 2024, l’Estonie a commandé 12 canons CAESAR pour renforcer ses capacités d’artillerie. Sept mois plus tard, livraison des deux premiers. Quatre autres seront livrés aux Estoniens dans les prochaines semaines. Illustration de notre économie de guerre : produire plus, plus vite. Pour notre réarmement, celui de nos partenaires, et la sécurité de l’Europe.
Rachida Dati (ministre de la Culture)
> La Nouvelle Renaissance du Louvre sera un nouvel et plus bel écrin
pour mettre en valeur tous les trésors les plus visités.
- Grâce aux innovations technologiques et écologiques, les visiteurs seront
accueillis dans les meilleures conditions, avec de nouveaux parcours et de
meilleures conditions de travail pour les agents.
- Des places dédiées à la visite de la Joconde seront créées et le grand public
découvrira des œuvres encore jamais exposées.
- Un moyen de financement innovant sera mis en place au 1er janvier 2026 : une
tarification différenciée sera appliquée aux visiteurs hors UE et ce supplément
financera la rénovation de notre patrimoine national.
- Un centre de formation, d'apprentissage et de transmission de l’histoire de
l'art sera créé pour des étudiants, des enseignants et des scolaires.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> Les Assises du sanitaire animal que nous lançons ont vocation à
anticiper, prévenir et combattre les prochaines crises. Un déploiement au plus
vite est nécessaire pour une gouvernance améliorée, un financement rénové et la
valorisation de solutions innovantes. C'est un engagement collectif de toutes
les filières en faveur de la Ferme France et de notre souveraineté alimentaire.
> Les liens entre agriculture et agroalimentaire sont essentiels. Il en va de notre souveraineté alimentaire. L’industrie agroalimentaire est une belle industrie, la première en France avec 500.000 salariés.
Laurent Marcangeli (ministre de l’Action publique, de la
Fonction publique et de la Simplification)
> Moins de gestion administrative pour plus et mieux de service public :
c’est le cap que je me suis fixé en tant que ministre de la Simplification.
> La simplification doit se traduire en résultats
concrets. Je reprendrai le projet de loi de simplification de la vie économique
: déjà voté au Sénat en octobre dernier, il sera prochainement examiné à
l’Assemblée nationale.
Au printemps prochain, je réunirai l’ensemble de mes collègues du Gouvernement
afin que chacun d’entre eux présente des mesures concrètes de simplification
sous l’égide du Premier ministre.
> Quand on rase une forêt au bulldozer, on abat aussi des arbres qui sont en bonne santé. Je n'aurai pas la main qui tremble pour supprimer des comités qui auront prouvé leur inefficacité, mais sans démagogie inutile : nous devons procéder avec méthode et pragmatisme.
> Dans l'intérêt du pays, nous devons trouver des compromis au lieu de camper sur des lignes rouges. A la tête de mon ministère, j’ai à cœur de porter un dialogue exigeant avec les parlementaires des deux chambres pour faire avancer les grands chantiers dans la fonction publique et simplifier le quotidien des Français.
Sophie Primas (ministre déléguée auprès du Premier
ministre, porte-parole du Gouvernement)
> Après 483 jours de captivité, la libération d’Ofer Kalderon est une
immense joie et un profond soulagement. Nos pensées vont aujourd'hui à Ohad
Yahalomi, toujours retenu par le Hamas. La France ne cessera de se mobiliser
jusqu’à ce qu’il retrouve la liberté et les siens.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Face à l’antisémitisme, une seule réponse possible : la tolérance
zéro. Après avoir reçu la semaine dernière les Présidents d'universités
confrontées à des actes antisémites, j'ai rappelé ce jour à l'UEJF la pleine
mobilisation du Gouvernement contre cette haine. L'antisémitisme est une menace
pour la cohésion de notre nation et une insulte aux valeurs de notre
Université. En lien avec le Garde des Sceaux, je souhaite avancer rapidement
sur 2 priorités :
- Garantir aux établissements un suivi complet des actions menées suite à leurs
signalements et plaintes,
- Mieux organiser le travail au niveau territorial, pour renforcer la
coordination entre les universités et les différents services de l’Etat.
François-Noël Buffet (ministre délégué auprès du ministre
d’Etat, ministre de l’Intérieur)
> Nous devons être beaucoup plus fermes sur l’immigration irrégulière et
beaucoup plus exigeants sur l’immigration régulière, notamment en matière de
maîtrise de la langue et d’adhésion aux valeurs de la République.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> Mes priorités pour améliorer notre système de santé :
- Former davantage de professionnels de santé ;
- Lutter contre les déserts médicaux, en travaillant avec les territoires pour
favoriser l'installation des médecins ;
- Continuer à renforcer les liens entre médecine de ville et hôpital pour des
soins au bon endroit au bon moment ;
- Améliorer les conditions de travail des soignants.
Mon ambition : que chaque Français puisse, où qu'il soit, bénéficier d'un accès
rapide à des soins adaptés et de qualité.
> Cette semaine, j'ai échangé avec Élisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD, et Mathurin Laurin, sur l'importance du rôle de l’hospitalisation à domicile (HAD). Nous devons poursuivre notre action pour une hospitalisation à domicile plus accessible. Le décret sur la chimiothérapie en HAD est un premier pas pour améliorer la prise en charge des patients. En 2025, 15 nouvelles équipes rapides d’intervention en soins palliatifs seront créées pour renforcer l’accompagnement des patients. L'hospitalisation à domicile est un maillon essentiel de l'offre de soins dans les territoires. Il est donc primordial de continuer à la développer.
> En ce début d’année, il était important pour moi de pouvoir adresser mes vœux aux acteurs de la santé. Ce soir, j’ai d’abord remercié celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour notre système de santé en leur assurant mon engagement total pour relever ensemble les défis de 2025. Nous célébrons cette année les 80 ans de la Sécurité sociale. Un héritage précieux, au service de tous, qui doit continuer à garantir à chaque Français un accès à des soins de qualité, partout sur le territoire. Notre système de santé a prouvé sa résilience, mais il est temps d’aller plus loin. Il ne peut pas être enfermé dans une spirale de crises. Il est aussi innovant, créatif et tourné vers l’avenir. Former mieux et plus, accompagner les professionnels tout au long de leur carrière, renforcer la prévention, investir dans la recherche et l’innovation : voilà les axes sur lesquels nous devons avancer. Nous travaillerons ensemble à ces priorités avec détermination et en confiance.
> Il faut former plus de médecins. Il faut récupérer tous ces jeunes qui sont partis à l'étranger, en Roumanie, en Belgique, en Espagne, pour faire leurs études de santé. Nous avons entre 5 et 20.000 étudiants français à l'étranger, il faut qu'on puisse les rapatrier rapidement. C'est ce que je vais demander aux facultés de médecine.
> Les études de médecine sont très prisées, on le voit sur Parcoursup, et ça c'est très positif. Malheureusement, le système est trop complexe, trop restrictif, donc les jeunes partent à l'étranger. Nous avons un capacitaire qui n'est pas assez important.
> Nous allons avoir à partir de 2026, des docteurs juniors qui vont pouvoir aller faire des stages dans les territoires, et cela favorisera les installations dans les zones désertées. Car pour s'y installer dans ces zones, c'est soit qu'on y est né, soit qu'on y est passé en stage.
> Ce ne sont pas les notions financières qui doivent
diriger les hôpitaux et je le redis, ce n'est pas à cause du manque de lits que
nous avons des urgences engorgées, mais à cause du manque de soignants. (…)
I va falloir former plus de soignants pour rouvrir des lits. Cela prendra du
temps. C'est pour cela que je souhaite m'inscrire dans la durée et être un
ministre de la Santé qui va rester dans le temps. Parce que si on change en
permanence, on ne peut pas faire ces réformes structurelles.
> Je crois en la réorganisation de la médecine de ville, pour éviter d'avoir systématiquement recours à l'hôpital. Je ne suis pas là pour gronder les patients, puisque s'ils se rendent à l'hôpital, c'est qu'ils n'ont pas trouvé les solutions dans les territoires. Il faut permette aux acteurs de la médecine de ville, les médecins, les biologistes, les pharmacies, les radiologues, etc. de pouvoir travailler ensemble avec les paramédicaux. On réduit de 80% l'hospitalisation quand ils arrivent à bien travailler ensemble.
Charlotte Parmentier-Lecocq (ministre déléguée auprès de
la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée
de l’Autonomie et du Handicap)
> Le sujet de l'accessibilité, par exemple, amène à avoir une
réflexion plus universelle et entre souvent dans la même logique, la même
mécanique, aussi bien pour les personnes âgées qu'handicapées.
> Je serai très vigilante à garder un prisme spécifique pour les personnes
handicapées. L'enjeu, quand on parle de « transformation de
l'offre », est de pouvoir répondre à leur projet de vie et cela nécessite
un soutien adapté à leurs propres besoins, notamment en matière de scolarité et
d'emploi. Par ailleurs, le handicap est un sujet interministériel donc je serai
amenée à travailler de concert avec mes collègues du gouvernement pour que le
handicap soit intégré dans toutes les politiques publiques. Je n'oublie pas non
plus les aidants. L'enjeu est d'amener la société à regarder les
vulnérabilités de façon sereine, ouverte et positive.
> [Remboursement intégral des fauteuils roulants] Cette promesse présidentielle a ensuite été portée et reprise par tous les ministres en charge du Handicap. Dès ma nomination, j'ai immédiatement repris les travaux entrepris par ma prédécesseure, Fadila Khattabi, afin d'accélérer les choses. Mon objectif est d'établir un schéma de remboursement des fauteuils dans les prochaines semaines afin que la mesure soit effective dès la fin de l'année. J'ai mis une pression dans le tube car il y a déjà eu des délais très longs, qui s'expliquent, toutefois, car cela nécessite des négociations entre les fabricants, les distributeurs, les associations... La censure a mis ce projet en stand-by, ça s'est vraiment joué à quelques jours mais, moi, j'étais prête ! Le schéma, modulo quelques dispositions, est prêt, les négociations ont très bien mûri et il ne reste que quelques détails à régler. Le but est de faire en sorte que les fauteuils présents sur le marché trouvent leur place dans ce dispositif de remboursement, sans oublier ceux qui sont reconditionnés.
> J'entends complètement la colère provoquée par le fait
que la loi ne soit pas encore pleinement appliquée, alors que l'on a donné et
redonné du temps pour permettre une mise en accessibilité totale. Je ressens
moi-même cette colère et je pense qu'il faut s'en servir comme moteur pour
transformer l'essai. Mais il faut aussi regarder tout le chemin parcouru car,
en 20 ans, beaucoup de choses ont été faites. Maintenant, il faut probablement
utiliser deux leviers : l'encouragement et le contrôle. Il faut montrer que de
nombreuses solutions existent pour rendre son établissement ou son site web
accessible, par exemple, que ce n'est pas insurmontable.
J'ai demandé à la Délégation interministérielle à l'accessibilité de travailler
sur une boîte à outils, destinée aux collectivités territoriales, qui rassemble
toutes les solutions d'accessibilité existantes. L'objectif est d'encourager
les mairies et les intercommunalités à s'inspirer de ce qui se fait ailleurs,
et donc de montrer que c'est possible. À l'aune des municipales de 2026, on
prépare le terrain pour que cela mûrisse dans l'esprit des candidats et des
élus afin qu'ils intègrent cette dimension dans leur projet politique. (…)
Moi je suis prête à envisager des sanctions, mais ma philosophie n'est pas
totalement faite sur ce sujet. On ne peut effectivement pas accepter de rester
dans ce « flottement », mais j'attends les conclusions des échanges
du Conseil national consultatif des personnes handicapées, de l'Assemblée
nationale, du Sénat, du CESE à ce propos.
Le gros du travail consiste à faire le tri entre la mauvaise foi et ce qui
relève des difficultés qu'il faut aider à lever. Le CNCPH appelait il y a
quelques jours à faire « un Notre-Dame de l'accessibilité , cette
réflexion est encore à ses débuts mais j'aime bien l'approche qui consiste à se
dire que, face à un gros défi, on se fixe une échéance, on met le paquet et on
y arrive.
> [Abrogation des barrières d'âge pour bénéficier de la Prestation de compensation du handicap (PCH)] J'entends la revendication mais je trouve que ce n'est pas encore assez mûr... On a déjà assoupli les conditions d'obtention de la PCH. Par ailleurs, comme on le disait précédemment, le handicap et le grand âge nécessitent parfois des prises en charge sur-mesure, et je pense que c'est le cas pour cette prestation. Il y a beaucoup d'autres choses à faire avant de creuser cette question, selon moi.
> J'organise, le 11 février, un évènement anniversaire au Handilab : un pôle d'innovation unique dédié au handicap. J'ai choisi ce lieu car je veux que cet évènement soit tourné vers l'innovation et les solutions. L'idée est de montrer que le handicap va de pair avec cette notion d'avenir, de performance, d'IA (intelligence artificielle), et d'être dans un état d'esprit positif et prospectif. Au programme : des ateliers, des forums, la présentation d'outils pédagogiques, des témoignages inspirants... Je souhaite mettre en lumière ce que les personnes handicapées font et réalisent ! Je ne veux ni ignorer les défaillances ou la non-application de la loi à certains niveaux, ni voir exclusivement le verre à moitié vide, mais plutôt se dire : « Bon il faut qu'on accélère, comment on peut faire ? ».
> Jetravaille, de façon rapprochée avec ma collègue Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l'Emploi. Il s'agit à la fois de faire œuvrer ensemble nos administrations respectives, notamment sur la convergence des droits des personnes en situation de handicap avec le milieu ordinaire du monde du travail. Nous tenons à valoriser et à accompagner nos dispositifs en faveur de l'intégration mais aussi du maintien dans l'emploi, comme la formation, l'emploi accompagné, les entreprises adaptées, les référents handicap, la transformation des Établissements et services d'accompagnement par le travail, le rapprochement de Cap emploi et de France travail...
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
> Les professions libérales sont des piliers de l’économie du quotidien.
Lors du Congrès de l’UNAPL, j’ai réaffirmé mon engagement pour :
- La simplification des démarches administratives
- Un cadre régulé face à la financiarisation
- Plus de proximité avec les territoires.
> La période d’instabilité politique a engendré de l’attentisme au niveau économique, avec un impact sur la croissance. Redonner de la confiance au monde économique passe par un budget qui doit très vite apporter de la lisibilité. Pour relancer la compétitivité de nos entreprises, il nous faudra à terme réduire les prélèvements fiscaux et sociaux, au prix d’une diminution de la dépense publique. D’ici là, nous agissons sur la simplification : la complexité de la norme a un coût et nous met en difficulté par rapport à nos voisins. Les travaux sur le projet de loi de simplification de la vie économique ont repris et je lancerai une méthode pour agir sur la simplification de la vie des entreprises dans les jours qui viennent. Je vais mettre en place des « tests PME » qui mesurent l’impact des normes. Ce dispositif, qui a été voté au Sénat, a fait ses preuves en Europe.
> Près de 700 000 entreprises ont bénéficié du PGE [Prêt garanti par l’Etat] à hauteur de 145 milliards d’euros. Il reste 38 milliards d’encours. Le taux de défaut, de l’ordre de 3 %, est assez faible, et le recours au médiateur du crédit fonctionne. Je souhaite que toutes les demandes de rééchelonnement soient examinées pour apporter à chaque entreprise une réponse adaptée, avec une attention particulière pour les plus petites. Je veille aussi au respect des délais de paiement entre les entreprises. L’impact global sur les trésoreries est évalué à près de 15 milliards d’euros. J’ai notamment demandé à mes services de lutter contre la récidive. Il est anormal de continuer à contourner les règles lorsqu’une sanction a été prononcée.
> L’apprentissage est une voie d’excellence et un véritable ascenseur social, comme je l’ai encore mesuré au Sirha (Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation) ce samedi. Le gouvernement envisage de maintenir une prime d’apprentissage de 5 000 euros par an pour les entreprises de moins de 250 salariés et de 2 000 euros pour les entreprises de plus de 250 salariés. Je fais confiance au Parlement pour soutenir cette volonté. Il y a urgence !
> Il faut d’abord retrouver plus de croissance. Cela passe par la confiance. Les artisans sont au cœur de la vitalité de tous les territoires : le bâtiment, c’est 1,2 million de salariés, et je veux saluer la manière dont ces professionnels se sont adaptés à un certain nombre d'évolutions en matière de rénovation thermique, de formation, de numérisation…. Il est essentiel de les soutenir : l’apprentissage est une réponse pour perpétuer ces savoir-faire, les mettre en avant et les soutenir. Soyons fiers que le nombre d’apprentis ait doublé en dix ans avec plus d’un million d’apprentis en 2024. Je rencontre la Chambre des métiers et de l’artisanat la semaine prochaine. Je connais leurs attentes en matière de simplification.
> [PME et TPE] Il faut valoriser les métiers et agir sur le sujet des transmissions et reprises d’entreprise. Dans les dix années qui viennent, entre 500 000 et 700 000 chefs d'entreprise vont partir à la retraite. Il faut donc que nous accompagnions, que nous communiquions pour attirer nos jeunes, pour leur dire qu'il y a des métiers dans lesquels il y a des opportunités. Il y a des messages à faire passer ! Je veux aussi encourager les micro-entreprises à embaucher, en leur facilitant la tâche, notamment par la simplification administrative que j’évoquais.
> Les modes de restauration ont changé, les modes de travail aussi, mais les salariés y sont attachés, et c’est un outil de la politique salariale des entreprises. Le Parlement a reporté jusqu’au 31 décembre 2026 la dérogation qui permet aux Français d’acheter des aliments non directement consommables. Je réunirai avant la mi-février l’ensemble des acteurs pour bâtir une réponse claire et pérenne, sans forcément attendre la date butoir de 2026.
> [Soldes] C’est un rendez-vous incontournable : près de la moitié des Français ont déjà profité des soldes d’hiver, alors que la période n’est pas terminée. C’est un moment bénéfique pour les commerçants qui écoulent leurs stocks et pour les consommateurs qui font de bonnes affaires. Toutefois, les modes de consommation évoluent et je réunirai prochainement le Conseil national du commerce pour discuter d’éventuelles évolutions, sans tabou.
> J’ai toujours été opposée aux augmentations d’impôts.
Comme députée déjà, je n'étais favorable qu'à des augmentations d'impôts
ciblées, exceptionnelles et limitées dans le temps : la surtaxe d'impôt sur les
sociétés ne doit s'appliquer que sur une seule année, au lieu de deux dans le
précédent projet, cela va dans le bon sens.
Je rappelle qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôts pour les ménages :
c’est une première réponse. De même, la revalorisation du barème de l’impôt sur
le revenu est sur le point d’être adoptée. Enfin, le prix de l’électricité
baisse au 1er février. Tout cela est de nature à restaurer la confiance.
En tant que ministre de la Consommation, je suis là pour protéger le
consommateur : titres-restaurant, lutte contre les arnaques, contrôle
renforcé de la transparence des prix, etc. Je continuerai d’accompagner et de
simplifier le quotidien des consommateurs.
Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> Nous inaugurons l'INESIA, l'Institut national de l’évaluation et de la
sécurité de l’IA. Une avancée majeure pour garantir une IA innovante, fiable et
de confiance.
> À l’approche du Sommet pour l'action sur l'IA, j’ai
présenté les 3 objectifs clés du sommet :
- Montrer les usages positifs de l’IA dans tous les secteurs pour créer de la
confiance et accélérer son adoption
- Renforcer l’attractivité de notre écosystème, de nos 80 centres de recherche
et de nos 750 entreprises de l’IA
- Embarquer chefs d’état et entreprises internationales dans une vision de l’IA
au service de toutes et tous, notamment les pays du Sud.
> [Plan américain Stargate pour l’IA d’une valeur de 500 milliards de dollars] J’étais à Davos, où ce plan a évidemment été largement commenté et a bénéficié d’un fort effet d’annonce. Mais au lieu d’être fascinés par ces déclarations spectaculaires, nous devons nous concentrer sur ce que nous faisons très bien en Europe, et en particulier en France, dans le secteur de l’intelligence artificielle. Il est essentiel de valoriser nos réussites, ce que nous avons parfois du mal à faire, par modestie. Pourtant, nous avons toutes les raisons d’être fiers. Lors de ce forum économique, à chaque table ronde consacrée à l’IA, il y avait des Français. Aujourd’hui, lorsque le monde cherche les meilleurs experts dans ce domaine, des chercheurs et entrepreneurs français figurent parmi les références incontournables : Yann Le Cun, pionnier de l’IA, Arthur Mensch et Guillaume Lample de Mistral AI, etc. Si aux États-Unis, on excelle dans l’art de l’autopromotion, nous, Français, avons tendance à rester en retrait. C’est un état d’esprit qu’il faut dépasser.
> Dès 2018, à la suite du rapport du mathématicien Cédric Villani, le président de la République a lancé la première stratégie française pour l’intelligence artificielle, en s’appuyant sur nos atouts. Notre force, c’est avant tout nos talents. La formation d’excellence en mathématiques en France nous donne une avance qui repose sur l’algorithmie et donc sur les mathématiques. Nos universités figurent parmi les meilleures du monde, avec une quatrième place au classement de Shanghai en mathématiques et des formations de pointe en IA reconnues à l’international. Forts de cette expertise, nous avons choisi de renforcer et d’investir encore davantage dans cette filière. Pour entraîner ces modèles, il faut une capacité de calcul massive, car c’est ainsi que l’on brasse les données qui permettent de créer les algorithmes. Très tôt, nous avons mis en place des infrastructures publiques de calcul pour que nos chercheurs puissent travailler dans les meilleures conditions. C’est le cas du supercalculateur Jean-Zay, installé à Paris-Saclay, dont nous avons récemment augmenté la capacité. Nous avons un autre avantage structurel essentiel : notre énergie stable et décarbonée, grâce au nucléaire. L’IA, c’est du calcul, et le calcul consomme de l’énergie. Pouvoir compter sur une ressource fiable et décarbonée est un atout majeur dans la compétition mondiale. Nous allons continuer à capitaliser sur cette force, et nous annoncerons, lors du sommet sur l’IA, plusieurs grands projets d’infrastructures pour garantir à nos talents les moyens nécessaires au développement de leurs modèles.
> Faire émerger des champions européens, c’est exactement l’enjeu qui est devant nous. On parle souvent des États-Unis ou de la Chine, mais il faut rappeler que l’Europe, c’est 450 millions de personnes. Nous avons la force, les talents et les moyens de créer de véritables géants technologiques. Quand Ursula von der Leyen, lors du forum de Davos, esquisse son agenda pour son second mandat, on voit bien que la compétitivité est devenue une priorité absolue. Il y a plusieurs leviers à actionner : le financement, la consolidation des acteurs européens, la simplification des normes. Aujourd’hui, une grande entreprise a les moyens de mobiliser des armées d’avocats pour naviguer dans les réglementations complexes. Une start-up innovante, elle, ne les a pas. Il faut donc veiller à ne pas freiner l’innovation tout en maintenant un cadre réglementaire solide. Enfin, il y a la question du soutien au marché et de la commande publique. On entend de plus en plus parler de “préférence européenne”. Ce n’est pas un gros mot. Beaucoup de pays le font déjà, dans le respect des règles internationales. Il faut simplement réfléchir différemment pour mieux soutenir notre écosystème. C’est absolument essentiel et c’est notre tâche, à Bercy, avec Éric Lombard, ministre de l’Économie et de la Souveraineté numérique.
> L’objectif du sommet de l’IA, promu par le président de la République, est de montrer aux Françaises et aux Français à quel point elle peut avoir un impact positif et concret sur leur vie quotidienne. Pas en théorie, mais de manière tangible. C’est aussi de changer la perception du public : on entend souvent parler d’un clivage entre technophobes et technophiles. Si, à l’issue du sommet, nous avons réussi à faire évoluer cette vision et à donner confiance aux citoyens, ce sera une réussite. Il faut ensuite affirmer que la France est un leader attractif pour l’IA. Il faut que ce sommet envoie un message clair aux entrepreneurs français et internationaux : la France est un pays clé pour développer l’IA, grâce à ses talents, ses infrastructures, son énergie stable et décarbonée et sa vision stratégique. Il y aura d’ailleurs des annonces importantes qui viendront illustrer cette attractivité. Nous devons rassembler au niveau international. De nombreux pays seront présents, et l’idée est d’avoir une réflexion que nous n’avons pas toujours eue lors des dernières grandes révolutions technologiques, il y a quinze ou vingt ans. Il ne s’agit pas seulement de penser à l’attractivité française et européenne, mais de réfléchir à une approche inclusive de l’IA pour que tous les pays, y compris ceux du Sud, puissent bénéficier de ces avancées.
> [Danger de l’IA] Je ne pense pas que ce soit un phénomène proprement français. C’est aussi une question de récit. On a parfois tendance à raconter les choses sous un angle plus négatif, à insister sur la peur plutôt que sur l’opportunité. Ce sentiment de crainte face à une technologie aussi puissante est tout à fait compréhensible, et c’est une erreur de penser qu’il ne concerne que la France. Si l’on reste entre personnes qui maîtrisent ces sujets et qui aiment la technologie, on peut oublier que ces inquiétudes existent et qu’il faut y répondre. Il faut les écouter. C’est exactement ce que nous faisons avec les Cafés IA, en allant sur le terrain, en échangeant avec des citoyens de tous horizons, avec l’appui des conseillers numériques et du Conseil national du numérique. Nous discutons de ces peurs, de leur origine et, surtout, nous apportons des réponses concrètes. Si on ne s’y attaque pas, on ne pourra jamais pleinement tirer parti des bénéfices de l’IA. C’est un enjeu collectif.
> Il y a eu un énorme travail sur la régulation de l’IA au niveau européen, et c’est une bonne chose. Pourquoi ? Parce que sans une régulation européenne unifiée, chaque entreprise développant de l’IA en Europe devrait se conformer à 27 réglementations nationales différentes. Cela créerait une fragmentation du marché qui freinerait l’innovation. Avoir une seule régulation permet de simplifier, d’harmoniser et de donner de la visibilité aux acteurs économiques. Il faut bien comprendre que l’Europe ne régule pas pour réguler. L’objectif a toujours été de créer un cadre de confiance, afin que les citoyens puissent utiliser l’IA sereinement. Sans confiance, pas d’adoption. Sans adoption, pas de progrès. C’est toute la logique du règlement européen sur l’intelligence artificielle. Sur le terrain, j’entends souvent les mêmes questions : “Qu’arrive-t-il à mes données ?” “L’IA me ment-elle ?” “Peut-elle être utilisée contre moi ?” La régulation européenne apporte des réponses claires et rassurantes, et je serai très vigilante à ne pas complexifier ce texte ! Elle ne vise pas la technologie ni l’innovation en elle-même, mais ses usages. Certains ne posent aucun risque et nécessitent donc peu de contraintes, tandis que d’autres sont considérés comme inacceptables et sont interdits.
> Il y a aujourd’hui de nombreuses expérimentations de l’IA dans tous les ministères. Dans l’Éducation nationale, par exemple, il y a un projet pilote appelé MIA Seconde, qui propose un soutien personnalisé en mathématiques pour les élèves de seconde. Ce type d’outil permet d’adapter l’apprentissage aux besoins spécifiques de chaque élève. Dans notre ministère, nous utilisons déjà des modules d’IA pour aider les agents dans leurs missions de contrôle et de régulation. L’IA permet de collecter et d’analyser d’importants volumes de données, ce qui facilite et accélère les prises de décision. Au ministère de l’Environnement, l’IA est également mobilisée pour la planification écologique. Elle permet de modéliser des scénarios, d’évaluer l’impact de certaines politiques et d’optimiser la gestion des ressources. L’IA est aussi un levier majeur d’amélioration du service public. Tout ce que nous pouvons mettre en place pour faciliter le travail des agents, c’est du temps qu’ils pourront consacrer aux citoyens, au lieu de le perdre dans des tâches administratives.
> L’IA permet des gains de productivité considérables, et nous le constatons déjà dans certains services de l’État. Par exemple, nous avons mené des tests dans les agences France Services. Ces agences accompagnent les citoyens dans leurs démarches administratives, et l’IA y est utilisée pour aider les agents à naviguer parmi les procédures et à trouver rapidement les bonnes informations. Le temps que l’IA leur fait gagner dans la recherche de réponses, ils peuvent le consacrer à l’accompagnement humain et au dialogue avec les usagers. C’est précisément cette approche que nous devons encourager : une IA qui libère du temps pour améliorer la relation entre l’administration et les citoyens.
[Introduire des cours d’intelligence artificielle à l’école] Bien sûr ! Il y a déjà des expérimentations en cours, notamment dans les cours de technologie, pour introduire des notions d’IA. C’est un sujet qui concerne le ministère de l’Éducation nationale, et c’est un enjeu dont nous avons discuté avec Élisabeth Borne. Le rôle qui m’a été confié par le Premier ministre est d’impulser ces initiatives.
> L’IA génère des contenus truqués de plus en plus sophistiqués, notamment via les deepfakes. Les jeunes y sont exposés quotidiennement, parfois même sans en avoir conscience. Nous avons pris ce sujet très au sérieux, et nous sommes aujourd’hui à la pointe des technologies de détection. Les plateformes ont une responsabilité : elles ont l’obligation de lutter contre la manipulation de l’information, et notre travail consiste à s’assurer qu’elles le font.
Valérie Létard (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement)
> Je me félicite de la relance de production de logements sociaux en
2024 !
- 98 682 logements sociaux financés par l’État (+ 8,2 % par rapport à 2023)
- +47 % de logements reconstitués via le Nouveau programme national de renouvellement
urbain
- 9 399 logements étudiants financés (+39,1 %), un nouveau record pour répondre
aux besoins criants
Chaque logement est une avancée concrète pour nos familles, étudiants et
personnes précaires. En 2025, nous renforçons encore la relance avec des
mesures fortes pour soutenir l’investissement social.
Philippe Tabarot (ministre délégué auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargé des Transports)
> Nos infrastructures de transports sont exceptionnelles mais
vieillissantes. Il nous faut trouver des financements pour les moderniser, les
décarboner et innover. C’est l’objet de la conférence de financement au
printemps. Le modèle de nos autoroutes devra faire partie des débats.
> Le transport routier collectif est clé pour offrir une alternative à la voiture individuelle. Il ne doit pas être opposé au train. Je poursuivrai le développement des lignes de cars express en mettant la qualité de service au centre.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Je me suis rendu à Washington pour échanger avec les think tanks et
rencontrer le conseiller Europe de Donald Trump à la Maison-Blanche. J’ai
ensuite participé à la Conférence européenne de Harvard, où j’ai pu dialoguer
avec les chercheurs européens. J’ai pu constater l’importance du rôle de la
France, qui est un partenaire de premier plan : à la fois de par la
relation bilatérale, celle entre nos deux présidents, mais aussi car elle
pousse les Européens à être plus ambitieux. La France sera au cœur des débats
qui s’ouvrent.
> Quand un grand entrepreneur comme Bernard Arnault ou le patron de Michelin, auditionné récemment devant l’Assemblée nationale, expriment ses inquiétudes, il faut écouter et respecter. Ce sont eux qui créent des emplois, pas les députés LFI qui les attaquent avec démagogie et sectarisme. Nous avons des contraintes budgétaires, nous devons réduire nos déficits et notre dette, et faire des choix nécessaires pour l’avenir et la souveraineté du pays. C’est ce que le gouvernement fait avec courage. Mais ne perdons pas le cap. Cela passe aussi par des réformes à Bruxelles. Nous portons la simplification des normes pesant sur nos entreprises, en particulier les PME. Le président a exigé une pause réglementaire. La Commission annoncera bientôt un texte omnibus de simplification.
> Les Américains, et Trump en particulier, ne nous respecteront que si l’on est forts, unis, que l’on défend nos intérêts. Et pas si l’on s’écrase. Nous devons au contraire réduire nos dépendances dans les secteurs stratégiques, qu’elles soient énergétiques, technologiques ou militaires, et ça passe par la préférence européenne que nous défendons à Bruxelles. L’échelon européen est complémentaire pour trouver de nouvelles sources de financement et accroître les coopérations industrielles. Pour cela, l’argent du contribuable européen doit soutenir nos industries, pas celles des États-Unis ou de la Corée du Sud. Les autres ne s’en privent pas. Nous porterons ce message lors du sommet européen sur les questions de défense, demain, à Varsovie.
> On ne remet pas en cause les frontières d’un État souverain européen. C’est le message qu’a rappelé le président de la République en recevant cette semaine la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen. Nous échangeons avec le Danemark pour voir ce dont ils ont besoin. Sur ce sujet, comme sur les relations commerciales plus généralement, nous avons des instruments de défense économique. Nous assumerons des rapports de force si nécessaire.
> [Menace de Trump de quitter l’Otan si les Alliés ne paient pas davantage pour leur sécurité] Je l’ai toujours pris au sérieux. J’étais à Washington lors du premier mandat de Donald Trump. Les deux côtés de l’Atlantique s’étaient bercés de l’illusion qu’il s’agissait d’une parenthèse accidentelle de quatre ans. Et pourtant, sous Obama comme sous Biden, on a vu les mêmes tendances à l’œuvre : protectionnisme, parfois à l’encontre de nos intérêts directs, éloignement de l’Europe et focale sur la Chine. Conséquence de la crise de 2008, de l’échec irakien, de l’émergence de Pékin, le rapport des États-Unis au monde se transforme, Trump en est l’accélérateur. Nous contrôlons ce que nous faisons : la seule réponse est de reprendre notre destin en main.
> On a déjà eu ce débat en 2016 où le même pessimisme était à la mode. On nous disait que l’Europe allait s’effondrer et se diviser face aux États-Unis ou dans les négociations du Brexit. Il n’en fut rien. Nous sommes restés unis. Avec 450 millions d’Européens et un marché unique puissant, nous sommes le principal partenaire commercial des États-Unis, et personne n’a intérêt à une guerre commerciale. Mais pour se faire entendre là-dessus, il faut justement rester soudés et défendre nos intérêts sans hésiter. Utilisons nos armes.
> La maîtrise de l’immigration est une exigence de tous nos citoyens, aux États-Unis comme en Europe. Si l’Europe est incapable de protéger ses frontières et de lutter contre l’immigration illégale, les gens se tourneront vers des mouvements antieuropéens. Contrairement à autrefois, il y a aujourd’hui une convergence sur ce sujet parmi les Européens, et c’est un combat que nous portons avec Bruno Retailleau à Bruxelles. Ça passe par la mise en œuvre rapide du pacte asile et migration, récemment adopté et effectif début 2026, qui permettra une première sélection des demandeurs d’asile aux frontières de l’UE. C’est une première révolution. Nous travaillons également à une révision de la directive retour, promue par la France pour faciliter les expulsions et renforcer la rétention administrative. Enfin, nous allons renforcer les outils externes de l’UE en conditionnant visas, aides au développement et instruments commerciaux.
> L’innovation technologique, dans l’IA ou le quantique, n’est pas seulement une question économique : c’est un enjeu de souveraineté. Aujourd’hui, nous courons un risque de décrochage face aux investissements massifs des États-Unis et à l’émergence d’acteurs chinois comme DeepSeek. Il n’y a aucune fatalité : les États-Unis semblaient intouchables hier, la Chine montre qu’il est possible de les dépasser. L’enjeu est donc d’investir massivement au niveau européen et de libérer les capacités d’investissement publiques comme privées. Le rapport Draghi souligne un retard de 800 milliards d’euros d’investissement par an dans les secteurs de la tech, la décarbonation ou la défense. Nous attendons de la présidente de la Commission des annonces ambitieuses dans le domaine de l’investissement. Il y a urgence. Le monde ne nous attend pas.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Nous ne pouvons pas dans le contexte actuel nous permettre de rentrer
dans une zone d'instabilité. Ça ne veut pas dire que le budget qui sera
présenté lundi est parfait, mais c'est un budget de compromis, de raison.
> Être lucide sur l’immigration, c’est assumer une double exigence : encadrer l’immigration régulière, dont nous avons besoin, et lutter sans faiblesse contre l’immigration irrégulière. Responsabilité et fermeté doivent aller de pair.
> Je suis convaincue que nous devons faire davantage appel au référendum. Sur les grandes décisions, faisons confiance aux Français : donnons-leur la parole directement !
> Je n’ai pas entendu les préoccupations exprimées par les patrons comme un appel à la délocalisation, mais comme une alerte. Nous avons besoin des efforts de tous. Les entrepreneurs peuvent compter sur notre engagement, comme nous comptons sur eux pour investir, innover et créer des emplois en France.
> Notre compatriote Ofer Kalderon est libre ! Après l’enfer, le soulagement et la joie des retrouvailles, enfin. Puissent l’ensemble des otages suivre rapidement le même chemin vers l’espoir retrouvé.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Au moment de la nomination de Michel Barnier, nous avons basculé dans
une forme de coalition inédite en France : des groupes politiques qui
auparavant s’opposaient se sont mis à gouverner ensemble. Dans toute coalition,
il y a nécessairement négociations et rapports de force et j’ai défendu des
sujets qui étaient, pour nous, vitaux pour le pays. C’était le sens de notre
opposition à l’importante dose d’impôts prévue, notamment pour nos entreprises.
J’ai pu mesurer que nos exigences ont pu parfois être instrumentalisées comme
des bâtons dans les roues, ce qui n’a jamais été notre volonté. Car dès la
nomination de Michel Barnier, j’ai dit trois choses : qu’on le
soutiendrait, qu’on ne voterait jamais la censure et qu’on voterait le budget
qu’il présenterait avec son gouvernement. Nous avons tenu parole et été
solidaires jusqu’au bout.
> La nouvelle configuration politique rendait ce moment très particulier pour le pays. Il était aussi très singulier pour moi puisque je quittais Matignon au bout de huit mois, après une dissolution qui nous était collectivement tombée sur la tête. J’ai parlé avec mes tripes et voulu dire aux Français ce que j’avais sur le cœur et ce qu’avec mon gouvernement nous avions prévu de continuer à faire pour eux. Est-ce que si c’était à refaire, je le ferais différemment ? La réponse est oui.
> A l’automne dernier, j’étais l’un des seuls à alerter sur l’impact du budget 2025 pour nos entreprises. Beaucoup de voix qui s’expriment aujourd’hui étaient alors bien silencieuses. Cela m’a coûté politiquement, mais je le redis : nos entreprises sont l’un des trésors français. Sans entreprises et sans les grands groupes, ce sont des centaines de milliers, voire des millions d’emplois qui disparaissent. Avec les députés de mon groupe, nous ferons tout pour les préserver, et que ces mesures de taxation ne dépassent pas un an.
> Sans les entreprises, tout s’arrête. Pas d’entreprise pas d’emplois. Pas d’emplois pas de revenus. Pas de revenus, pas de financement de notre modèle social, de nos services publics.
> J’estime qu’il y a aujourd’hui un mouvement social qui ne dit pas son nom, qui n’a pas de porte-parole : la classe moyenne qui bosse et a le sentiment de porter le pays sur son seul dos. Ces millions de travailleurs à qui on demande toujours plus pour protéger toujours plus de monde et qui m’ont beaucoup dit se sentir « la vache à lait » du système. Deux phénomènes me révoltent : d’abord, le travail est davantage taxé que tout le reste. De l’héritage des multimillionnaires aux allocations chômage, en passant par les voitures chinoises ou le versement de dividendes… Ensuite, le travail paie moins qu’avant. Aujourd’hui, sur 100 euros de rémunération du travail, les travailleurs en gardent autour de 54. C’est 20 euros de moins que la génération de mes grands-parents. Je vois donc une urgence majeure pour le pays : remettre notre système à l’endroit, pour mettre enfin le travail et les travailleurs au cœur de tout. Par référendum.
> Il faut faire le choix d’alléger considérablement le
fardeau fiscal qui pèse sur ceux qui travaillent de manière radicale et
courageuse. De deux façons : par des économies sur notre modèle
social et en revoyant notre fiscalité qui écrase beaucoup trop les revenus du
travail. Je rappelle que j’ai proposé une réforme de l’assurance chômage qui
permettrait d’économiser 4 milliards d’euros, diverses réformes
sociales pour 3 milliards d’euros… J’ai donc de nombreuses idées sur
la question. Mais je veux que notre proposition soit collective. J’ai donc
donné 3 mois à mon parti pour soumettre un projet de référendum. Tout est
ouvert et il n’y a pas de tabou pour éviter l’explosion du système. (…)
Ça ne peut pas attendre, car le travail est la clé de voûte de notre société.
Je regrette qu’on entende de plus en plus de voix dans l’espace politique
installer comme une fatalité l’idée qu’il ne pourrait rien se passer dans le
pays avant 2027. Qu’il faudrait désormais aiguiser les couteaux ou préparer un
programme uniquement pour la prochaine présidentielle. Aux États-Unis, Donald
Trump accélère sur tous les fronts, en Chine, Xi Jinping fait la même chose. Si
la France se résout à l’idée de faire du surplace pendant deux ans parce
qu’il y a une élection présidentielle en 2027, ce ne sont pas deux ans que
l’on perdra, mais les cinquante prochaines années. Car nous aurons perdu
la guerre technologique, la guerre commerciale, la guerre économique. Elle se
joue maintenant et la France ne doit pas être une cible immobile.
> On ne peut pas se payer le luxe de deux ans d’immobilisme. Ce serait criminel pour la France et les Français.
> Les efforts demandés aux Français ces derniers mois touchent tout le monde, y compris les retraités. Un exemple : parmi les décisions prises quand j’étais Premier ministre, j’ai assumé de doubler les franchises médicales, qui n’avaient pas été revues depuis 20 ans. Or, qui consomme le plus de soins ? Nos retraités en raison de leur âge. À l’automne, lorsque je défendais les salariés en m’opposant à la hausse de la fiscalité sur le travail, d’autres ont choisi comme combat principal l’indexation des retraites sur l’inflation. Mon combat prioritaire a été de chercher à protéger ceux qui travaillent. Je l’ai dit avant Matignon, à Matignon et après Matignon : la dynamique doit revenir du côté des salaires.
> Pour la première fois – hors guerre mondiale –, la population active stagne. Nous sommes face à un mur démographique puisque le nombre de naissances diminue et que celui des retraités augmente. Avec moins de gens qui travaillent pour financer plus de pensions, les fondamentaux de notre système ne tiennent plus. Les réformes paramétriques qui s’enchaînent ne suffiront plus à combler le déficit chronique auquel notre système de retraite est aujourd’hui condamné. Moi, je veux que chacun puisse récolter les fruits d’une vie de travail. Alors, nous travaillons sur les retraites avec le parti et le groupe parlementaire. Tout est ouvert, y compris la question de la capitalisation. Je rappelle qu’environ 10 millions de Français bénéficient déjà de la capitalisation, notamment dans la fonction publique. Le premier métier qui capitalise en France est celui des enseignants. Pourquoi est-ce qu’on s’interdirait de l’étudier pour tous les Français ? Faire croire que l’on peut attendre, c’est mentir aux Français.
> La réalité sur Mayotte, c’est que la situation
migratoire y est hors de contrôle, et depuis longtemps. Il faut agir. Jeudi
prochain, une proposition de loi déposée par le groupe Droite républicaine pour
durcir les conditions d’acquisition de la nationalité par le droit du sol à
Mayotte sera discutée à l’Assemblée. Je vous l’annonce : mon groupe votera
en faveur de ce texte. (…)
Pas besoin de sondage : le constat que nous ne savons plus gérer notre
immigration est partagé par tous les Français. Et je le partage aussi. Mais ce
qu’ils attendent, ce ne sont plus des mots, ce sont des résultats.
> Ce qui m’intéresse avant tout, ce sont les résultats.
Toute mesure qui permet de mieux contrôler nos frontières, d’expulser davantage
de personnes n’ayant pas vocation à rester sur notre sol et de mieux intégrer
celles qui ont vocation à être accueillies, je la soutiendrai. S’agissant de
cette circulaire, le retour des spécialistes est assez clair : son impact
concret serait très limité. C’est en réalité plus un tract qu’une circulaire.
Quand j’étais à Matignon, nous avions beaucoup agi avec Gérald Darmanin. Entre
janvier et septembre de l’année dernière, le nombre d’interpellations de
personnes en situation irrégulière a augmenté de 22 %, tout comme le
nombre d’expulsions. Cela montre que des résultats concrets sont possibles.
Bruno Retailleau a donc hérité d’une loi beaucoup plus sévère, d’un ministère
avec plus d’outils juridiques et de moyens financiers pour agir.
Sur ce sujet, j’assume néanmoins des différences. Je crois notamment que le
travail doit être un marqueur dans notre rapport à l’immigration et à
l’intégration. Certains veulent interdire tout versement d’aides sociales aux
étrangers en règle : je ne suis pas d’accord avec cela. Pourquoi une
personne étrangère, régulière, qui cumule deux jobs pour nettoyer les
bureaux dans lesquels nous travaillons tout en élevant sa famille de façon
exemplaire, n’aurait pas le droit aux APL pour se loger ? Quand tous nos agriculteurs
m’ont demandé il y a un an d’ajouter leurs métiers à la liste de ceux qui
permettent d’embaucher plus facilement des étrangers, je l’ai fait. Qui s’y est
opposé ? Personne ! Ma ligne est claire : soutenir ceux qui
travaillent, être plus fermes avec les clandestins en revenant sur certains
avantages. Je pense par exemple au tarif préférentiel dans les transports pour
les étrangers clandestins. C’est un non-sens, il ne peut pas y avoir d’avantage
à la clandestinité.
Notre relation avec l’Algérie doit passer par une plus grande fermeté
> Avec mon groupe, nous travaillons à une proposition commune sur l’immigration. Tout est regardé. Le délit de séjour irrégulier, nous l’avions voté. L’extension du délai de séjour en CRA aussi. Je n’ai aucun problème de principe, encore faut-il qu’elle produise des résultats concrets, notamment sur l’obtention des laissez-passer consulaires. Vous pouvez garder quelqu’un 120 jours en centre de rétention, mais si, au bout de ces 120 jours, vous n’avez pas obtenu le laissez-passer de son pays d’origine, vous serez contraint de le libérer. Une fois de plus, mon seul cap, ce sont les résultats.
> Je suis pour une fermeté absolue, pas pour la fin de nos relations avec l’Algérie. En tant que Premier ministre, j’ai pu mesurer à quel point la coopération avec l’Algérie est essentielle, notamment en matière de renseignement et de lutte contre le terrorisme. J’ai vu aussi des enjeux économiques : de nombreux secteurs français exportent et travaillent avec l’Algérie. Mais je fais partie d’une nouvelle génération de responsables politiques, et je sais qu’en Algérie aussi, une nouvelle génération émerge, qui n’a connu ni la colonisation ni la décolonisation. Elle est sans doute plus à même d’aborder ces sujets sans la rente mémorielle qui pollue nos relations. Pour bâtir une relation plus équilibrée, il faut assumer un rapport de force. Je considère donc que remettre notre relation avec l’Algérie sur un pied d’égalité passe par une plus grande fermeté ; y compris en dénonçant des accords signés il y a plus de cinquante ans, ou en s’attaquant aux privilèges et aux abus des hiérarques du régime.
> [Référendum] Le Conseil constitutionnel s’est exprimé sur la forme, mais je n’ai quant à moi pas d’opposition sur le fond. La question, c’est de savoir ce que l’on peut y mettre. L’immigration est un vrai sujet, qui doit être traité avec efficacité, pas un chiffon rouge qui doit être agité pour exciter les passions.
> Un vol avec violences sur trois est aujourd’hui commis par un mineur. Dans certains types de délits ou de crimes, les mineurs sont parfois sept fois plus représentés que le reste de la population. Nous sommes dans une situation où des jeunes se font tuer pour un téléphone portable. Aujourd’hui, si vous interpellez deux cambrioleurs en récidive, l’un de 17 ans, l’autre de 18 ans, celui qui a 18 ans sera sanctionné immédiatement, alors que celui de 17 ans pourra attendre un an avant de l’être. Pendant ce temps, il envoie un message de laxisme terrible. C’est un problème. L’ordre dans les rues, dans les classes et dans les familles a toujours été ma priorité. Avec mon gouvernement, nous avions préparé un texte de loi pour durcir notre politique pénale face à la délinquance des mineurs, mais la dissolution est passée par là. J’ai donc décidé de le présenter en tant que député, et je salue le choix de François Bayrou de le reprendre : il sera examiné le 12 février à l’Assemblée nationale.
> Supprimer l’excuse de minorité reviendrait à dire qu’il n’existe plus de justice pénale spécifique aux mineurs, et donc à juger un mineur comme un majeur. C’est contraire à la Constitution. Ce que je propose dans ce texte est efficace et immédiat : il s’agit d’en finir avec l’excuse systématique de minorité. Deuxième point : nous créons une procédure de comparution immédiate pour les mineurs, qui n’existe pas. Enfin, nous prenons des mesures pour responsabiliser les parents. Avec cette réforme, plus besoin d’attendre des manquements graves pour être sanctionné : par exemple, autoriser son enfant à sortir toutes les nuits en connaissance de cause ou ne pas veiller à ce qu’il aille à l’école pourra faire l’objet de sanctions pour les parents.
> L’autorité de l’enseignant doit être respectée. À l’école, il y a une hiérarchie naturelle entre celui qui sait et celui qui apprend, entre l’adulte et l’enfant. J’ai agi pour cela. J’ai exigé la plus grande fermeté face aux contestations de l’autorité : j’ai notamment saisi la justice près de 1 000 fois, à chaque fois qu’un élève avait perturbé les commémorations en hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty. Ce qui, je l’espère, a mis fin au « pas de vagues ». J’ai fait respecter la loi en interdisant le port de l’abaya et du qamis. Il faut aller encore plus loin. Ce ne doit pas être une utopie d’imaginer une école où les élèves se lèvent quand leur professeur entre en classe.
> Qui peut croire qu’on élèvera le niveau de nos élèves en abaissant notre niveau d’exigence ? Un examen qui a du sens, c’est un examen qui a des conséquences. Ce qui m’attriste le plus, c’est le signal envoyé aux élèves. Beaucoup d’enseignants m’ont écrit après cette annonce pour me dire que leurs élèves de troisième avaient applaudi la décision, en disant : « Finalement, le brevet, on s’en fiche, on aura moins besoin de le travailler. » C’est exactement le contraire de ce que nous devrions encourager.
> Je ne compte pas faire de Renaissance le parti « attaliste ». Je travaille d’arrache-pied pour en faire un mouvement avec un vrai socle idéologique et un projet identifié par les Français. François Mitterrand a dirigé le Parti socialiste dès ses débuts, le PS lui a survécu. De même que l’UMP a survécu à Jacques Chirac. Il en sera de même pour Renaissance.
> Le premier mot d’ordre que j’ai eu lors des élections législatives, était « non aux extrêmes ». Les empêcher de gouverner la France. Ensuite, j’ai regardé les choses de manière pragmatique. Au soir du premier tour nous sommes parvenus à empêcher La France insoumise d’être en situation de gouverner avec le NFP, après que j’ai été moi-même, seul, défier sur le terrain les candidats insoumis, je pense notamment au candidat Raphaël Arnault, fiché S. Au second tour, il s’agissait d’empêcher le Rassemblement national d’être en situation de gouverner la France. Je me suis battu pour ça et nous y sommes parvenus. À l’issue de la campagne que j’ai conduite, il y a moins de députés insoumis à l’Assemblée qu’il y en avait avant la dissolution. J’ai été le responsable politique de l’ex-majorité le plus attaqué par La France insoumise, précisément parce que je suis celui qui les a le plus combattus. Sur la laïcité à l’école, sur leur comportement inqualifiable après le 7 octobre… Si aujourd’hui, ils ne gouvernent pas, j’estime que j’y suis pour quelque chose.
> De la même manière que je l’ai fait lors des dernières élections législatives, je ferai tout pour empêcher que les extrêmes puissent gouverner la France. Pour s’en prémunir, je souhaite que mon parti se batte davantage pour un projet qui lui est propre, plutôt qu’être réduit à faire barrage aux extrêmes. J’ai regretté, lors des législatives de 2022 et de 2024, qu’on se soit davantage battu « contre » que « pour ». Pour l’avenir de la France, pour le quotidien des Français. Un projet qui soit, au fond, l’antidote aux doutes Français.
Roland Lescure (député)
> Penser que fermer nos frontières pourra régler nos enjeux autour de
l’assimilation ou du séparatisme, c’est ridicule.
> Ce n'est pas le budget parfait, mais c'est un compromis. On a tous fait des efforts et nous l'avons construit ensemble.
Sylvain Maillard (député)
> Le fait de ne pas avoir de budget nous a déjà coûté, selon les
estimations, autour de 12 milliards.
> Notre pays a réellement besoin de sérénité pour tenir son rang et se réinventer, en accord avec son histoire et ses valeurs. En responsabilité, nous devons également continuer à réformer la France, notamment en votant enfin un budget au Parlement. La crise que nous traversons aujourd'hui, impose que nous apportions des réponses fortes aux Français. Face à ceux qui veulent le chaos politique, le chaos budgétaire, nous défendons et défendrons toujours la stabilité.
Jean-René Cazeneuve (député)
> Alors que les Américains et les Chinois accélèrent sur le spatial et
l’IA, certains veulent clouer la France au sol. Voter une seconde censure sur
le budget, c’est prendre la lourde responsabilité de faire perdre à la France
un temps qu’elle n’a pas.
> Une seconde censure du budget serait apocalyptique pour notre pays. Les chantages du RN et du PS ont assez duré. Les Français attendent le budget, aussi perfectible soit-il !
Olivia Grégoire (députée)
> Dans un futur où les entreprises iront voir leur assureur avant leur
banquier, la CSRD va devenir une assurance vie indispensable pour les
entreprises dans un monde aux risques décuplés. Elle sera l’outil qui permettra
de démontrer leur durabilité. (…)
Anticiper et se préparer, cela coûte cher, mais le coût de l’impréparation sera
plus lourd. Face à l’Amérique et la Chine, l’Europe, qui a pris de l’avance,
doit imposer ses propres règles et affirmer l’efficacité de la 3e voie qu’elle
s’est tracée.
Prisca Thevenot (députée)
> Notre ligne est claire : agir pour construire des politiques publiques
aux résultats concrets maintenant…loin des polémiques vaines de ceux qui se
contentent d’agiter les peurs.
> Trump investit dans l’IA, le Chine renforce son économie, la guerre d’agression de Poutine se poursuit… et en France certains nous enferment dans des débats sémantiques sans fin. Gabriel Attal a raison : le temps perdu ne se rattrapera pas. Sortons du bruit des polémiques
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> L’accord UE-Mercosur est inacceptable en l’état ! Nous le réaffirmons
avec clarté ! Aucun accord ne saurait être conclu sans le strict respect des
accords de Paris, sans insertion des mesures miroirs et sans équité
commerciale. La Commission doit entendre ce que nous disons.
David Amiel (député)
> Aucun parti ne doit prendre le budget de la France en otage. Aucun
parti n’est majoritaire pour imposer ses seules préférences. Le compromis,
sérieux, assumé, large, est indispensable.
Maud Bregeon (députée)
> Qui a besoin d’un référendum sur l’immigration pour savoir ce que
veulent les français ? Élection après élection, sondage après sondage, les
résultats sont là : de la fermeté et du contrôle. Consultation ou pas, ceux qui
refusent encore cette évidence resteront aveugles.
> François Bayrou a le courage de nommer ce que ressentent les Français. Tant mieux. Le diktat de la bien-pensance et les accusions morales en matière migratoire n’apportent aucune réponse et sont devenus insupportables pour beaucoup de nos concitoyens.
> Le contraste entre les débats que suscite l’immigration dans la classe politique et le consensus populaire qui s'est formé pour plus de d’autorité est saisissant et interroge. Les français n’accepteront plus qu’on mette la poussière sous le tapis. Nous leur devons des réponses.
● MoDem
Frédéric Petit (député)
> Triste spectacle que celui mis en scène par l’AfD hier au
Bundestag. Il a pour unique but d’affaiblir la démocratie allemande.
L'immigration est devenue le premier sujet de préoccupation des Allemands avec
les attentats qui se sont récemment succédés à Solingen, Magdebourg,
Aschaffenbourg. Tout comme en France et dans les autres états membres de l’UE,
la question de l’immigration doit bien sûr être traitée, au risque de laisser
l’extrême-droite prospérer sur des fantasmes.
Le soutien de l’AfD à la motion déposée par la CDU/CSU n'est que pure
stratégie, démagogie et fragilise les institutions. Le parti d’extrême-droite
allemand s’est d’ailleurs tiré une balle dans le pied !
La résolution proposée par la CDU - et donc votée par l’AfD - stipulait en
effet que celle-ci est un danger pour “la stabilité, la sécurité et la
prospérité de l'Allemagne”.
Face à cette nouvelle déstabilisation populiste, la recherche de consensus
entre les partis démocrates doit rester un rempart contre l’extrême-droite, en
Allemagne et dans tous les pays qui ont à cœur de promouvoir les valeurs
démocratiques.
● Parti radical
> [Communiqué: «Fin de vie : le Parti radical appelle à la reprise
dans les meilleurs délais des débats sur les soins palliatifs mais aussi sur
l’aide à mourir] Le 5 novembre dernier, le Parti Radical se réjouissait de
l’annonce faite par Nathalie Delattre, Présidente du Parti radical, alors ministre
chargée des Relations avec le Parlement, de l’inscription du projet de loi fin
de vie à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 3 février 2025.
Malheureusement, la censure et la mise en place du nouveau Gouvernement n’ont
pas permis l’examen de ce texte. Aujourd’hui, le Premier ministre annonce la
scission du projet de loi sur la fin de vie en dissociant soins palliatifs et
aide active à mourir.
Le Parti radical regrette ce choix et réaffirme la nécessité d’ouvrir le débat
sur l’aide à mourir.
Le Parti radical a toujours été particulièrement concerné par cette question,
le médecin radical Pierre Simon étant à l’origine de l’association du droit de
mourir dans la dignité créée en 1980.
Pour les radicaux, afin d’assurer une fin de vie exempte de souffrance et
d’atteinte à la dignité pour tous les citoyens, il est indispensable de
diffuser l’enseignement et la culture des soins palliatifs, de permettre leur
accès partout en France avec un plan d’investissement massif, de mieux
appliquer la loi Claeys Leonetti mais aussi d’accompagner ceux qui le
souhaitent dans leur fin de vie, dans un cadre légal qui les protège et qui
garantisse la plus grande sécurité des personnes vulnérables.
Les parlementaires radicaux particulièrement investis dans les travaux sur la
fin de vie en 2024, appellent à la reprise dans les meilleurs délais des débats
sur les soins palliatifs mais aussi sur l’aide à mourir, texte très attendu par
la majorité de nos concitoyens.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Sans protection de l'État de droit et sans garantie d'un environnement
véritablement favorable à la société civile et aux médias, la voie de la Serbie
vers un avenir européen est sérieusement menacée. Le peuple serbe mérite de
vivre dans un pays où il se sent en sécurité et protégé, où ses droits sont
pleinement respectés, conformément aux valeurs européennes que nous partageons.
Pascal Canfin (député)
> Les priorités de notre groupe Renew Europe pour le Clean Industrial
Deal du 26 février : accélérer, financer, protéger, simplifier
La Commission européenne a publié hier sa « Boussole pour la
compétitivité » qui constitue une première étape vers le Clean Industrial
Deal qui sera publié le 26 février. Sous la responsabilité des vice-présidents
exécutifs Stéphane Séjourné, Teresa Ribera et du Commissaire Wopke Hoekstra, ce
paquet de propositions sera la pierre angulaire de notre action dans les mois à
venir pour accélérer la décarbonation de notre économie, améliorer la
compétitivité de nos industries dans un contexte de tensions géopolitiques
croissantes.
Nous soutenons un Clean Industrial Deal ambitieux, qui redonne à l’Europe le
souffle et la confiance dont elle a besoin.
Alors que les États-Unis de Trump font marche arrière sur la transition
climatique, l'Union européenne doit, au contraire, accélérer. C’est notre
intérêt et si les États-Unis diminuent leurs financements dans les technologies
vertes c’est le moment pour nous, Européens, de démontrer que nous sommes le
bon endroit pour investir dans la décarbonation. L’invasion de l’Ukraine par la
Russie a marqué la fin des énergies fossiles bon marché en Europe, impactant la
compétitivité de nos industries face à leurs concurrents mondiaux. En 2023,
l’UE a dépensé 416 milliards d’euros en importations de pétrole et de gaz. Les
États-Unis eux ont généré des revenus de 150 milliards grâce à leurs
exportations fossiles. C’est 600 milliards de différence dans les caisses américaines
et européennes. Soit presque un plan de relance. Mais tous les ans…
Pour gagner cette bataille de la décarbonation compétitive la vision du Groupe
Renew du Clean Industrial Deal s’articule autour de cinq piliers clés :
1. Assurer un approvisionnement
sécurisé, abordable et stable en énergie propre pour les industries européennes
Assurer des prix de l’énergie abordables est crucial, notamment pour nos
industries. Pour cela, Renew demande la création d’une véritable Union de
l'énergie zéro fossile, dont l’objectif est de renforcer la compétitivité du
bloc européen face à des concurrents économiques comme la Chine et les
États-Unis ! Cela nécessite d’investir à la fois dans toutes les sources
d'énergie décarbonées, les infrastructures de réseaux, dont les
interconnexions, les flexibilités et le stockage, afin de garantir la stabilité
du réseau tout en optimisant les coûts de notre système énergétique. Pour être
compétitif nous devons produire plus d’électricité décarbonée - et donc sortir
de la polarisation entre les renouvelables et le nucléaire qui nous fait perdre
tant de temps - et transporter partout en Europe cette électricité grâce à de
meilleures interconnexions. Tout cela implique de franchir un saut qualitatif
important en construisant une vraie Union de l’énergie zéro fossile.
2. Soutenir le déploiement de technologies propres, de processus de production
propres et des mesures d'efficacité énergétique
Le soutien au déploiement des technologies propres passera par des mesures de
soutien à la demande, par exemple par l’introduction de mandats de produits
verts et bas carbone, comme l’acier, dans des secteurs clés. Ces dernières
années, nous avons avant tout pris des mesures pour encourager le développement
d’une offre verte (par exemple, avec les standards de CO2 des voitures qui
incitent les constructeurs automobiles à produire de nouveaux modèles de
voitures électriques ou bien en soutenant les investissements dans des
capacités de production verte via le Plan de relance ou le Fonds d’Innovation).
Il faut maintenant s’assurer que la demande puisse être accompagnée.
3. Promouvoir les produits fabriqués dans l'UE et garantir des conditions
équitables pour les entreprises européennes
Nos industries font face à un contexte international en pleine évolution, avec
des déséquilibres commerciaux, des chaînes de valeur fragmentées et des goulets
d'étranglement autour de matières premières et technologies contrôlées par
quelques pays. Pour réussir la transition verte, l’UE doit garantir des
conditions de concurrence équitables, renforcer les partenariats pour les
matières premières et technologies critiques, et soutenir les produits
fabriqués dans l'UE. Pour cela, la future révision des marchés publics doit
permettre de favoriser les produits Made in EU, en allant jusqu’à imposer
l’achat de technologies produites en Europe lorsque celles-ci sont
stratégiques. Nous devons recourir de manière systématique à des clauses
miroirs pour imposer aux produits importés les mêmes exigences que pour les
produits européens. Il est essentiel que cette équité inscrite sur le papier
puisse être mise en œuvre sur le terrain. Nous proposons donc la création d’un
corps de douane européen pour renforcer les capacités de contrôle et assurer
une meilleure coordination entre douanes nationales et autorités européennes,
ce qui permettra de garantir la conformité des produits à nos normes
européennes. Enfin lorsque nous constatons de la concurrence déloyale, l’Europe
doit utiliser ses instruments de défense commerciaux, comme elle l’a fait pour
les voitures électriques chinoises en imposant des droits de douane par
exemple.
4. Associer des financements adaptés aux défis
La transition vers la neutralité climatique nécessite des investissements
massifs publics et privés, comme le souligne le rapport Draghi. Pour relever ce
défi, l'offre de financement de l'UE doit se concentrer sur un ensemble
d'outils clairs et cohérents, en mettant davantage l'accent sur le derisking à
chaque étape du financement, de l’innovation, en passant par le déploiement à
l’échelle et jusqu’à l’exportation. Nous proposons par exemple de créer une Banque
de l’électrification ou bien de renforcer le Fonds d’innovation pour en faire
un fonds de soutien au déploiement de technologies propres. Par ailleurs, il
est essentiel d’améliorer le recours au capital privé. Notre Groupe propose la
création d’un nouveau fonds dé-risqué par des garanties budgétaires européennes
qui permettraient de lever des capitaux des fonds de pension et l’épargne
européenne pour accélérer notre décarbonation industrielle. Ce nouveau fonds
permettrait de financer des cleantech en phase early stage ou bien de
déploiement à l’échelle ainsi que des infrastructures industrielles déjà
établies, via du capital-risque (série A), capital de croissance (série B et C)
et un mécanisme de garantie de dette pour les projets industriels matures. Je
considère que nous devons regarder les chiffres sans idéologie : nous avons
dans la zone euro en moyenne une dette publique de 88 % du PIB et un taux
d’épargne de 15 %. Les États-Unis ont une dette publique de 123 % de leur PIB
et un taux d’épargne de 4 %. Il est donc économiquement absurde de ne pas investir
plus en Européens pour garantir notre prospérité.
5. Simplifier pour obtenir des résultats plus rapides sans revenir sur nos
objectifs
Renew soutient l'agenda de simplification annoncé par la Commission européenne
pour agir plus rapidement dans tous les domaines. Nous soutenons par exemple
une simplification qui permet d’atteindre les objectifs du Green deal, pas une
simplification qui empêche de les atteindre ! La simplification ne doit pas
devenir simpliste. Certaines règles de l'UE, comme la taxonomie ou CSRD, créent
un langage commun pour que les investisseurs sachent ce qui est durable. Elles
sont essentielles pour le financement de nos industries. La simplification doit
alléger la charge administrative de manière à faciliter la mise en œuvre des
règles de l'UE. Cet agenda de simplification ne doit pas remettre en cause la
stabilité et la prévisibilité nécessaires aux investissements et à la
compétitivité. Au contraire, nous soutenons des mesures concrètes, comme la création
d’un 28ème régime pour les start-up qui ont besoin d’accéder plus rapidement au
marché européen ou bien la simplification de l’accès aux fonds européens qui
est aujourd’hui trop complexe et fragmenté.
Sur la base de cette position forte du groupe Renew, nous attendons beaucoup du
Clean Industrial Deal. Rendez-vous le 26 février !
> Il y a un soutien à la simplification de la CSRD mais pas du tout de soutien à une suppression ou à un report sine die, contrairement à ce que l’on peut entendre en Allemagne. La France continue à défendre l’idée selon laquelle la directive est stratégique pour avoir des règles d’accès au marché européen qui reposent sur l’empreinte carbone des produits. Sans data, vous ne pouvez rien faire. L’idée selon laquelle CSRD est une brique d’une vision plus large, pas seulement liée à la transition environnementale, mais liée à la question de "l’Europe puissance" et à l’accès au marché unique, est assez partagée en France. Le sujet, c’est : comment on simplifie ? Comment on évite que les auditeurs en rajoutent ? Comment on fait en sorte que les PME ne soient pas submergées face aux data ? Ce n’est pas du tout une question de principe, comme c’est le cas en Allemagne.
> C’est en novembre dernier qu’Ursula
von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé sa
volonté de diminuer la charge bureaucratique des entreprises, afin d’améliorer
leur compétitivité face à leurs concurrents chinois et américains, ciblant le triangle
CSRD-CS3D-taxonomie, trois législations européennes qui renforcent la
responsabilité environnementale et sociale des entreprises. Rien n’a filtré à
ce stade sur le contenu du futur "paquet omnibus" qui sera présenté
le 26 février prochain. Mais la présidente se retrouve sous la pression de
l’Allemagne, en pleine campagne électorale, et du groupe conservateur PPE du
Parlement européen, qui plaident pour un important mouvement d’affaiblissement
des trois textes. De son côté, la France n’a pas rendu publique sa position
officielle, mais une note confidentielle dévoilée par Politico le
24 janvier a semé la confusion car elle ne s’y présente pas comme un
défenseur des textes dont elle a été pourtant l’un des principaux avocats lors
du précédent quinquennat. (…)
Je ne suis pas du tout favorable à un report de deux ans. Et je n’ai pas
compris, en lisant la note, à qui il s’appliquerait. S’il s’applique à tout le
monde, y compris aux grandes entreprises françaises qui sont quasi les seules
en Europe à avoir appliqué CSRD cette année, je ne pense pas que cela soit
l’intérêt de la France de leur dire : vous avez investi pour rien.
De multiples propositions de simplification me semblent acceptables. Si l’on ne
discute que de ça, ça me semblera être une discussion intelligente. Si on
commence à dire que c’est le principe même de la CSRD qui pose problème,
repoussons-le de X années, supprimons le principe de double matérialité, on
vient toucher au cœur de l’outil.
Il faut toujours rappeler pourquoi on a fait CSRD. Il s’agissait à la fois de
répondre à une demande des investisseurs, qui nous disaient : on n’a pas
de langage commun, on n’a pas de traçabilité, on ne sait pas différencier le
bon grain de l’ivraie.
> Contrairement à la France ou aux pays nordiques, l’Allemagne n’a pas cette culture des grands investisseurs européens. Or, il ne faut pas oublier que le point de départ de la CSRD, c’est précisément cette logique. Ce n’est pas un hasard si en France, nous avons créé une grammaire la plus transversale et transparente possible beaucoup plus tôt avec le fameux article 173 paru au moment de la COP 21. Nous avons été les pionniers en la matière. Par ailleurs, l’idée d’avoir un accès qualifié au marché, d’en faire un instrument de puissance, est aussi très française.
> Ce projet de loi omnibus est le premier test politique de la nouvelle Commission. Depuis l’élection, il n’y a pas eu de nouvelle proposition législative, hormis le report d’un an de la réglementation sur la déforestation. C’est un moment test pour la majorité qui a élu Ursula von der Leyen. Va-t-on garder un état d’esprit consistant à s’appuyer sur une majorité centrale au Parlement ? Ou bien Ursula von der Leyen mettra-t-elle sur la table une proposition dont elle sait très bien qu’à la fin, la seule majorité qui est susceptible de la soutenir, c’est une majorité de droite et d’extrême droite ? Dans ce cas-là, on se retrouverait dans la logique de la lettre de [Jordan] Bardella au PPE qui est de dire : je vous tends la main, supprimons ensemble le green deal. C’est un sujet politique majeur pour la Commission et pour l’Europe. On ne peut pas dire : lundi, je fais une alliance avec Bardella et mardi une alliance avec nous, cela ne marche pas. Le texte omnibus est un moment de vérité.
> J’ai vu la CPME, le Medef, l’Afep, Impact France, je vois tout le monde, tous les réseaux côté entreprises, investisseurs et opérateurs de la mise en œuvre de la CSRD. Je n’entends aucune volonté de supprimer la CSRD, y compris de la part de la CPME et de l’Afep. En tant que Français, nous sommes probablement les mieux placés en Europe pour être force de propositions intelligentes sur ce sujet. Ce que je leur dis, c’est : continuons à faire ce travail de simplification mais, s’il vous plaît, portez aussi le message que vous n’êtes pas favorables à un détricotage. Ce message, qu’ils portent en off, c’est important qu’ils le portent en on.
> Ne laissons pas passer les attaques contre l’Ademe,
l’Agence Bio, l'OFB et les ONG environnementales européennes !
Depuis quelques jours, en France, les offensives de la part de la droite et de
l’extrême droite contre les agences étatiques mettant en oeuvre les outils de
politiques publiques écologiques se multiplient : contre l’Ademe, contre
l’Agence bio, contre l’Office français de la biodiversité. À Bruxelles, les
mêmes groupes politiques accusent la Commission européenne d’avoir financé les
ONG environnementales pour défendre le Green deal.
Si ces attaques se multiplient ce n’est pas le fait du hasard : il s’agit d’une
offensive visant à mettre une pression permanente contre les acteurs publics et
de la société civile qui tentent de faire avancer la transition écologique.
Christophe Grudler (député)
> Excellente nouvelle! L’Union européenne investit 100 M€ pour des
infrastructures transfrontalières en France. De l’énergie décarbonée pour nos
industriels et un coup de pouce à notre filière hydrogène pour exporter en
Europe, voilà un moyen de remplir les carnets de commande
> La Commission vient de présenter la Boussole pour la
compétitivité européenne qui devrait guider notre travail des prochains mois.
Je me réjouis qu’une préférence européenne dans les marchés publics soit
clairement mentionnée. (…)
Notre document répertorie tous les domaines que la Commission devrait aborder
dans sa proposition si elle souhaite sérieusement doter l’Europe d’une
politique industrielle : approvisionnement en énergie, réseaux, tarification,
adoption des technologies vertes, accords d’achat d’électricité, relocalisation
des chaînes de valeur, réforme majeure des marchés publics, de la fiscalité, du
financement. Nous faisons des propositions sérieuses pour répondre à des
problèmes sérieux.