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vendredi 24 janvier 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Sommes-nous à la fois trop intelligents et trop imbéciles pour ce monde?!


Nous nous targuons d’avoir inventé et découvert tant de choses qui nous permettent de mieux vivre et pendant plus longtemps et c’est vrai.

Cependant, tout aussi vrai, dans le même temps avec nos inventions et nos découvertes, nous causons tant de désastres et de constantes désolations.

Ainsi, nous avons inventé puis constamment amélioré et utilisé les moyens de nous entretuer avec, désormais, la capacité de détruire toute vie sur la planète que nous habitons.

Alors, certainement, nous avons développé une intelligence qui a permis toutes ces inventions et découvertes.

Mais, tout aussi certainement, nous avons agi avec des comportements les plus imbéciles et inconséquents.

D’où ce paradoxe qui fait de nous des gens trop intelligents et trop imbéciles!

Trop intelligents parce que nous n’avons pas besoin de toute cette intelligence pour vivre et, surtout, parce que nous l’utilisons trop souvent à mauvais escient.

Du coup notre intelligence sera peut-être l’agent principal de notre extinction.

D’où notre incommensurable imbécilité!

Nous sommes en quelque sort des sots intelligents…

Oui nous avons une intelligence que, par exemple, ne possèdent pas les autres êtres vivants connus sur cette planète.

Mais, au lieu de l’utiliser pour bâtir un monde accueillant où tout le monde aurait sa place avec une constante recherche du bien et du bon, nous l’avons utilisée très souvent, trop souvent, voire la plupart du temps, pour instaurer un monde violent où nous avons démultiplié la capacité de nous entretuer à grande échelle et, désormais, grâce à notre maîtrise de l’atome, à nous faire disparaître en quelques jours.

Cela s’appelle de l’imbécilité du plus haut degré.

Notre intelligence nous pousse à des comportements imbéciles et notre imbécilité développe nos capacités intellectuelles.

On pourrait illustrer ce paradoxe par cet exemple si parlant: c’est pendant les guerres que se développent le plus le progrès technologique et scientifique.

Nous utilisons toutes les techniques que nous avons mises au point pour nous entretuer et dans ce comportement imbécile nous développons nos capacités intellectuelles pour mettre au point de nouvelles techniques qui, in fine, seront utilisées pour continuer à nous entretuer.

Et absurdité absolue, c’est pendant ces conflits meurtriers que nous inventons des moyens de sauver des gens de la mort avec de grandes découvertes médicales.

Tout ceci est un simple constat, même pas une opinion !

Nos comportements sont-ils modifiables?

Rien ne nous permet en l’état de l’affirmer.

Parce que l’équation se complexifie lorsque le constat dit aussi que l’intelligence que nous développons nous sert autant à faire le bien que le mal.

Exemple: notre capacité d’organisation permet de mettre en place des réseaux d’eau potable ou d’électricité qui nous apportent du bien-être mais, dans le même temps, c’est cette compétence qui a permis aux nazis de mettre en place et de gérer efficacement la solution finale.

Et la Shoah ne s’est produite qu’il y a quatre-vingts ans pour tous ceux qui considèrent que l’arc de l’humanisme tend inexorablement vers une vie meilleure.

Sans parler de tous les massacres de masse qui se sont déroulés depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale jusqu’à nos jours grâce à notre intelligence...

Néanmoins on peut objecter à ce panorama pessimiste, une vision beaucoup plus positive.

Comme je l’évoquais au début, nous vivons plus longtemps et nos conditions matérielles se sont nettement améliorées avec également une capacité pour certaines régions du monde de ne pas vivre sous la menace de famines alors même que nous sommes désormais huit milliards d’humains.

Nous ne sommes plus accaparés sans cesse par les tâches qui nous assurent notre survie (comme trouver de la nourriture ou nous protéger constamment contre des menaces létales) et nous avons développé des sociétés où nous pouvons bénéficier des bienfaits de loisirs qu’ils soient ludiques ou culturels.

Certains affirment, d’ailleurs, que le bonheur va en augmentant, statistiques à la clé.

Oui, mais que pèsent tous ces indicateurs positifs alors que notre activité sans limite est en train de détruire, non la Terre, mais les conditions de la vie sur celle-ci, la nôtre et celle de tous les autres vivants.

Nous revoilà dans l’imbécilité et l’inconséquence.

Et alors que nous devrions nous mobiliser pour prendre les décisions qui sont indispensables, nous refusons d’être, encore une fois, responsables.

Au lieu de s’unir, tous les pays s’affrontent et chacun d’eux espère que ses intérêts l’emporteront sur ceux des autres dans une fuite en avant qui ne peut qu’aboutir à ce que nous soyons tous perdants.

Le pire est que cela illustre parfaitement le théorème que je viens de développer car nous avons l’intelligence nécessaire pour résoudre la crise climatique qui risque de nous emporter et nous nous comportons comme des imbéciles en utilisant toutes les techniques et les inventions qui nous sauveraient, à notre perte.

Trop intelligents et trop imbéciles sera peut-être notre épitaphe.

 

 

La quotidienne centriste du 24 janvier 2025. Et si la «méthode Bayrou» était le parlementarisme?


François Bayrou doit trouver un moyen de durer et de pouvoir gouverner dans une configuration où il n’y a aucune majorité solide qui le soutient à l’Assemblée nationale et la possibilité, à tout moment, d’être censuré pèse sur son gouvernement.

Pour cela, certains affirment qu’il fait des concessions à tous en espérant que cela les contentera suffisamment pour qu’ils laissent son gouvernement en vie.

Une stratégie qui serait extrêmement fragile, coûteuse et peu efficace pour mettre en œuvre un vrai projet gouvernemental.

Mais cette stratégie n’est-elle pas, simplement, de redonner la prééminence à la représentation nationale telle que la démocratie représentative le conçoit et que la Ve République a bridé malgré son affirmation dans la Constitution?

N’est-ce pas simplement du parlementarisme?

En France, nous sommes actuellement dans un régime hybride mi-présidentiel, mi parlementaire avec une évidente dérive présidentielle depuis 1958 et 1962 avec l’adoption de l’élection du Président de la République au suffrage universel par référendum.

Beaucoup de personnalités et de partis politiques ont dénoncé cette toute puissance présidentielle et le rôle effacé du Parlement.

Mais même eux lorsqu’ils ont été au pouvoir, on pense par exemple à François Mitterrand et au Parti socialiste, ont gouverné avec un exécutif dominant le législatif.

La famille politique de François Bayrou, le Centre ainsi que la démocratie chrétienne, est également hostile à un régime dominé par un président tout-puissant et favorable à un Parlement fort.

Et la situation politique actuelle permet de mettre en œuvre cette volonté.

Il est évidemment trop tôt pour dire si l’on va assister à une renaissance du régime parlementaire réel ou si la stratégie de Bayrou n’est que la distribution de cadeaux pour durer le plus longtemps possible.

Mais si le Premier ministre centriste redonner son lustre au Parlement et si celui-ci durait plus qu’une législature bancale, alors les démocrates devraient s’en réjouir.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]