Parce que l’homme a entretenu tout au long de sa carrière journalistique et politique une ambiguïté quant à sa relation avec le Centre et le Centrisme au profit de ses ambitions personnelles, ambiguïté – et cela qui nous intéresse ici – qui a alimenté le débat sur ces notions.
Celui qui se qualifiait de «centriste révolutionnaire» était à la fois peu centriste et encore moins révolutionnaire.
Précisons d’ailleurs tout de suite que les deux termes sont incompatibles entre eux.
Le Centrisme n’est pas «révolutionnaire» parce qu’il est réformiste ou qu’il peut être parfois «révolté» au sens qu’Albert Camus donnait à la révolte, tout comme il ne sera jamais «extrémiste» qui est encore plus oxymorique vis-à-vis de l’association entre Centrisme et le terme révolutionnaire mais que cette revendication de Jean-François Kahn a parfois légitimé aux yeux des adversaires du Centre.
Ce dernier était plutôt un modéré, le plus souvent de gauche, qui prônait une politique au centre.
Mais il rejoignait François Bayrou sur une certaine identification assez fausse entre Centrisme et union nationale.
C’est pour cela mais aussi pour des raisons très prosaïques qu’il fut candidat du Mouvement démocrate aux élections européennes de 2009 et élu (il démissionnera aussitôt): lui, cherchait une exposition médiatique pour une éventuelle carrière politique et le président du MoDem cherchait désespérément des têtes d’affiche pour que sa liste ne sombre pas (elle n’obtint que deux élus alors que la liste UDF en 2004 en avait compté 11…).
In fine, Jean-François Kahn fait partie de la longue liste des personnalités publiques qui ont plutôt dénaturé les termes Centre et le Centrisme et ce qu’ils peuvent signifier en ce 21e siècle.
Jean-François Kahn a été nettement plus convainquant dans ses entreprises journalistiques avec le succès surprise mais réel de l’Evènement du jeudi puis de Marianne.
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