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mardi 21 janvier 2025

Propos centristes. France – Le danger Trump / Face à la loi du plus fort et pour maîtriser notre destin: l’Europe unie / Redéfinir les contours de notre défense globale et du réarmement / Travailler plus / 95% de production d’électricité décarbonée / France, première destination européenne des investissement étrangers quatre ans de suite…


Voici une sélection, ce 21 janvier 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours de vœux aux Armées]
(…) L'année écoulée a été exceptionnelle à plus d'un titre, car les fronts étaient nombreux, et vous avez été là, sur tout notre territoire et en chaque instant.
Là, dans la permanence d'une dissuasion qui poursuivra sa modernisation dans toutes ses composantes ; là, face à la menace terroriste, plus faible pour l'année dernière en France grâce à l'action de tous, mais qui n'a en rien disparu, nous l'avons vu en Allemagne ou aux États-Unis. Vous avez été là face aux catastrophes naturelles, en soutien, encore, il y a quelques semaines à nos concitoyens de Mayotte, déployés aussi en Nouvelle-Calédonie face aux événements, ponts reliant l'Hexagone et les zones de crise. Là aussi, dans l'ensemble de nos Outre-mer, pour assurer notre sécurité, notre souveraineté, lutter contre les trafics, encore ces derniers jours. Là, sur tous les horizons, de l'Est et du Nord de l'Europe, avec nos alliés de l'OTAN et de l'Union européenne, en mer Rouge, avec la mission Aspides que vous portez, au Liban, dont je reviens, au Levant, face au terrorisme, oui, là, de l'Atlantique jusqu'à l'Indopacifique, qui a été un des pivots des dernières années, de Singapour à l'Inde, de l'Indonésie à la Malaisie, du Qatar aux Émirats arabes unis et à l'Arabie saoudite, vous avez multiplié les points d'appui et la confiance à l'égard de nos forces armées a aussi nourri la relation stratégique et le lien avec nos industriels.

Année exceptionnelle parce que la nation a rayonné aussi et montré un visage d'audace, de fierté, de concorde. Vous avez contribué à la réussite de nos Jeux olympiques et paralympiques, à travers vos missions de sécurité, l'excellence de nos missions cyber, nous venons encore de le voir, mais vous avez aussi contribué à leur palmarès, je ne l'oublie pas, et je salue les nombreux champions issus de vos rangs. Vous avez pris votre part dans la réouverture de Notre-Dame de Paris. Et avec vous, enfin, la Nation s'est souvenue du sacrifice de celles et ceux tombés pour libérer la patrie, des plages de Normandie à la Provence, puis à l'Alsace, mémoire vive qui fonde ce que nous sommes.
Cette année exceptionnelle a aussi porté l'empreinte de nos engagements récents, du sacrifice que la Nation consent pour ses forces et ses hommes. Nous avons considérablement réinvesti dans nos armées. En une décennie, le budget de nos armées aura doublé. Réparation, puis transformation. Nous aurons exécuté nos lois de programmation à l'euro près, fait inédit. Nous avons considérablement renforcé nos capacités, nos ressources, réparé, innové, préparé aussi l'avenir dans tous les domaines. Je n'oublie pas, à cet égard aussi, la transformation de nos services : DRSD, DRM, DGSE, en complémentarité avec ce qui a été fait aussi pour la sécurité intérieure. Nous avons veillé à protéger nos hommes également, je pense au plan famille, au plan blessé, à enclencher également des mesures indiciaires de fidélisation. Car la France sait ce qu'elle doit à ses armées. Elle veille sur ses familles endeuillées, ses blessés, ses invalides, invariablement. Et je veux saluer à ce titre tout particulièrement, mais au-delà, l'engagement du ministre des Armées, cher Sébastien Lecornu. Je sais aussi l'action que vous portez, madame la ministre, chère Patricia Mirallès, aux côtés du ministre, pour la mémoire et le monde combattant. En quelques années, nous avons réparé le passé et préparé l'avenir. Et je le perçois, le ministre et le CEMA à mes côtés aussi, à chacune de nos rencontres lors de nos visites aux troupes. Et je sais traduire ici un sentiment général, je crois pouvoir le dire, de nos soldats, marins, aviateurs, civils de la défense, mais aussi de nos industriels, de nos agents de l'État, de nos élus.
Quelque chose dans nos armées s'est remis en mouvement. Là où, pendant tant d'années, on s'était habitués à organiser la fermeture des bases, nous avons réinvesti, remis des capacités. C'est parfois dur, d'ailleurs, parce que les gens le croient totalement, parce que l'esprit s'était habitué à cela. Mais soyons clairs et nets, et les chiffres sont là, les faits avec, pour le dire avec force, nous sommes repartis pour investir et pour aller de l'avant. Nous avons réussi notre réarmement dans les faits et dans les têtes. Nous l'avons anticipé par rapport à nombre de nos partenaires en Europe et n'avons pas attendu 2022 pour soudain nous réveiller. Et nos territoires vivent ce profond changement en voyant de premières mains, les investissements, les emplois, l'implantation de nos troupes et de leurs familles, se consolider, parfois revenir, avec eux aussi des réorganisations se faire qui déploie encore davantage sur notre territoire la présence. Alors, je ne suis pas là simplement pour faire un satisfait et quitte, mais il est important de dire tout ce qui a été fait durant ces dernières années, qui est ce travail collectif qui nous rend beaucoup plus forts, et par cette anticipation qui nous permet aussi de regarder l'avenir. Pour autant, est-ce à dire que nous pourrions nous contenter d'en rester là ? Non. Non, car la France est sur la ligne de front des menaces. Et je remercie le CEMA, le général Thierry Burkhard, qui le sait, le comprend et accompagne les changements essentiels avec courage et constance. Et j'associe les chefs d'État-major d'armée qui portent avec lui ce changement.
En première ligne, car nous sommes présents, et c'est une chance, dans tous les océans, dans toutes les zones de conflit et de rivalité, de tous les dérèglements climatiques aussi, en première ligne dans tous les espaces nouveaux, cyber ou spatial, numériques et sous-marins où les confrontations s'étendent, en première ligne de la brutalisation du monde avec la guerre en Ukraine et les conflits au Proche-Orient, les enjeux migratoires, économiques et financiers liés à toutes les perturbations que les crises entraînent.
Alors face à cela, ce monde en désordre, le fait que l'Europe, à nouveau, est menacée à ses propres frontières, le fait que puissance archipélagique à part nos Outre-mer, nous sommes exposés à beaucoup de théâtres qu'ignorent certains de nos voisins européens. Est-ce à dire que nous sommes désarmés ? Non, pas davantage. Mais dans un monde où les règles s'effacent et où les arsenaux se remplissent, il nous faut aller plus loin et plus vite. En 7 ans, nous avons beaucoup fait, vous composez aujourd'hui l'armée la plus efficace d'Europe. C'est un fait. Mais la ligne de front se rapproche et la menace se transforme. Et si nous refusons de le voir, si nous refusons de voir cette accélération de la menace, si nous renonçons aux efforts nécessaires, alors nous manquerons à notre devoir et à notre vocation. Donner à la France l'armée la plus efficace en Europe, aujourd'hui et demain encore. C'est l'objectif de la France et il doit nous guider collectivement. Oui, parce que l'état du monde l'exige. Les menaces, en effet, s'accumulent : dilution des règles du droit international, désinhibition de la violence ; nous sommes entrés dans un temps de déraison.
Ces changements que je décris ne sont pas théoriques. Ils affectent la vie de chaque Française et de chaque Français. Et nos concitoyens observent les faits. Ces dernières années ont été marquées par la fin de l'encadrement des activités balistiques et nucléaires, par le développement d'une rhétorique agressive jusqu'au choix récent du régime russe d'adopter une doctrine nucléaire plus menaçante. Comment ne pas être lucide face à ces transgressions ? Comment ne pas comprendre que pour nos compatriotes, c'est une menace réelle, tangible, concrète ? Comment nos compatriotes pourraient-ils éprouver confiance et sérénité quand la carte du monde ainsi se recompose, quand des puissances, rivales ou adversaires, investissent dans leur défense plusieurs fois les montants que nous consacrons à la nôtre ? Quand la technologie est mise au service de la destruction et de la mort, avec la prolifération de drones, la sélection de cibles par algorithme, et demain, un ennemi à visage artificiel ? Comment espérer la paix et la liberté pour nos enfants quand chaque jour les certitudes s'effacent et la force fait loi. Et au fond, ce qui caractérise le moment que nous vivons, c'est le fait que, de manière inédite, nous avons une accélération technologique extrême aux deux bornes, accélération des innovations technologiques maîtrisées par beaucoup, prolifération aussi sur certaines de ces technologies, dont l'accès à l'arme nucléaire, la proximité à celle-ci pour certains, innovation y compris dans la plus grande rusticité chez d'autres, le théâtre ukrainien en est la démonstration.
Et dans le même temps, destruction depuis 7-8 ans du cadre international qui nous protégeait. Fin du traité FNI, acté par les Américains, les Russes ne respectant plus depuis plusieurs années. En 2019, fin de tous les dialogues de lutte contre la prolifération nucléaire, etc. Et le croisement de ces deux tendances nous placent dans un monde d'accélération de la menace et d'extrême dangerosité pour nous.
C'est ce qui fait que si aujourd'hui, nous sommes l'armée la plus efficace d'Europe, oui, il nous faut continuer le réveil avec nos partenaires, mais accroître encore plus nos efforts, car la transformation que je suis en train de décrire a, et aura, des conséquences profondes. Aussi, pour disposer de l'armée la plus efficace du continent, il nous faut opérer un vrai choc de souveraineté et de compétitivité européen. Nous avons commencé à changer de paradigme avec beaucoup de lucidité, et le travail que la France, ces dernières années, a conduit en Europe n'est pas rien à cet égard. Je le rappelle à chaque fois, mais beaucoup nous disaient : « vous avez vos idées françaises, elles sont bien sympathiques ». Mais personne ne pensait qu'on irait vers un Fonds européen de la défense, que nous irions parler d'autonomie stratégique ou de souveraineté européenne en parlant de défense, il y a de ça à peine 6 ans. C'est aujourd'hui le langage commun de tous.
Mais nous devons changer d'échelle dans nos montants consacrés à la défense et dans l'approche. En effet, l'Europe ne peut espérer assurer sa paix et sa sécurité en continuant de dépenser moins que les autres continents ou espaces politiques. Et à cet égard, même si beaucoup ont rattrapé ces dernières années, l'accélération que nous constatons en Chine, aux États-Unis, en Russie, et même chez des puissances intermédiaires qui sont en train aussi d'aller à l'escalade, fait que les Européens ne peuvent rester avec des normes ou des référentiels qui ont été pensés parfois, il y a 10 ou 15 ans. Nous avons devant nous un mur d'investissement. Alors oui, nous avons commencé, en particulier avec ce Fonds européen pour la défense, que d'aucun jugeait impossible, nous l'avons fait. Désormais, plusieurs milliards d'euros sont dédiés à la recherche aux équipements de défense pour l'Europe. Nous ne sommes pas seuls non plus dans cette aventure. En Allemagne, le réveil dès 2022 s'est constaté avec, là aussi, un fonds exceptionnel, et ceci devra être poursuivi. En Pologne, en Grèce, en Suède, en Norvège, dans de nombreux pays européens, on a vu un sursaut, là aussi, de l'investissement important.
Un mouvement de réarmement, que je veux ici saluer, est amorcé pour mieux protéger, et évidemment, le prochain cadre financier pluriannuel devra aussi porter ses ambitions à l'échelle de l'Union européenne. L'Europe de la défense évolue donc en termes réels, mais elle doit continuer de changer d'échelle et résolument accélérer. Changer d'échelle, cela suppose d'investir plus, mais aussi de transformer profondément nos méthodes. En Europe, nos acquisitions et industries sont trop morcelées. Là où les États-Unis d'Amérique ont 8 principaux types de plateformes terrestres, l'Union européenne en rassemble 62. Dans le domaine naval, le rapport est de 6 aux États-Unis pour 47 en Europe. Il faut donc aller vers plus de programmes communs, accepter de choisir le champion européen plutôt que dans l'entretien d'industries nombreuses et moins performantes. C'est un chemin stratégique qu'il nous faut emprunter sans naïveté. Je sais combien nos industriels, à raison, sont attachés à la simplification. La simplification consiste à choisir les meilleurs en Europe et à tout y investir, et à sortir de la logique que nous avons toujours eue jusqu'à présent, qui était, au fond, de financer tout le monde de la même manière. Et donc l'Europe, c'était la poursuite de notre fragmentation. On ne peut pas moins investir que les États-Unis d'Amérique et avoir 6 ou 7 fois plus de standards qu’eux, et continuer à essayer de réussir dans cette compétition. On doit investir plus, mais on doit aussi simplifier, intégrer, accepter d'avoir des champions européens. Soyons clairs, nous ne serons pas toujours les champions européens, mais au moins serons-nous sûrs que les champions européens auront une vocation mondiale. Le risque, c'est une marginalisation de tous les Européens dans cette compétition, dans beaucoup de segments. Et donc, ce chemin stratégique, nous devons l'emprunter sans naïveté. Et les programmes communs d'avions de combat, de chars, de défenses solaires ou de missiles sont à cet égard clés, comme les réussites que nous avons su avoir ces dernières années, du Rafale à l’A400M et qui doivent pouvoir nous guider dans ce chemin.
Il faut aussi des structures d'acquisition performantes. La DGA est enviée et peut inspirer en Europe. Ce modèle précieux doit cependant être modernisé et je sais tout le travail qui a été fait ces dernières années. L'approche de nos propres acquisitions doit évoluer pour favoriser l'innovation, l'adaptation réactive là où cela est nécessaire, l'acquisition de drones pour l'armée de Terre ne peut suivre le process défini pour construire un avion de combat. C'est évident. Et c'est ce que vous avez su bousculer ces dernières années. Une révolution dans les affaires capacitaires est en somme, là aussi, nécessaire. Être efficace, c'est tout le sens du chantier d'économie de guerre que nous avons initié il y a deux ans. Et je veux ici saluer tout le travail, l'engagement du ministre, de l'ensemble de nos armées et votre engagement, tous les personnels aussi civils et puis nos industriels. Je sais toutes les transformations et tout ce que nous avons su durant ces un peu plus de deux ans bousculer et améliorer.
Nous avons ainsi pu revoir des modus operandi industriels, réintroduire des activités en France. Nous avons progressé dans de nombreux domaines. Plusieurs ont montré l'exemple, mais nous devons encore faire mieux. Entamer une deuxième étape de transformation plus structurelle, indispensable pour gagner encore en efficacité. Et au fond, la guerre en Ukraine a été un déclencheur, mais il nous faut maintenant rentrer dans nos habitudes, ce dialogue constant, ce changement des processus, cette accélération de nos méthodes face à la compétition internationale. Changer d'échelle, cela suppose de rénover aussi notre logique et nos instruments. Nous ne pouvons pas nous endetter collectivement, dépenser davantage pour notre défense, pour subventionner les industries d'armement, la richesse et les emplois d'autres continents. Je le dis ici avec beaucoup de force, car quand on dit dépenser plus pour nos armées, dans beaucoup de pays, peut-être chez beaucoup de commentateurs européens, ça veut encore trop souvent dire acheter plus de matériel américain. Alors, c’est vrai, certains, ces dernières années, ont parfois aussi acheté du matériel sud-coréen et ont cherché à diversifier.
Mais nous, ce n'est pas comme ça que nous l'entendons. Non, si nous voulons être cohérents, et si la nation est prête à faire ce choix, qui, dans les temps que nous vivons, est un choix grave, profond, coûteux, en opportunité par rapport à d'autres choix que nous pourrions faire, c'est bien pour nous protéger, c'est bien pour nous équiper et c'est aussi pour créer de la valeur dans notre pays. Et la logique industrielle est à cet égard inséparable de la véritable souveraineté. Oui, la France défend et continuera de défendre une préférence européenne. Préférence européenne pour avoir un vrai rendement sur nos efforts budgétaires, pour créer des emplois à Rennes, comme dans tout le territoire et sur tout le continent européen.
Préférence européenne pour demeurer maître de notre destin, nous délivrer de nos dépendances, échapper au sort insensé qui nous voit nous contenter d'être de simples clients d'autres puissances quand il s'agit de nous défendre.
Préférence européenne parce que nous avons aussi chez nous des réussites exceptionnelles. Regardez les succès à l'export, comme le RAFALE, mais aussi nos sous-marins. Regardez la performance de nos matériels au combat en Ukraine avec le CAESAR, le SAMP/T. Nous avons construit des succès, des succès qui sont reconnus sur nos théâtres d'opérations actuels.
Nous sommes en train de bâtir les futures générations, si je reviens aux dernières cités, qui sont clairement compétitives, nous avons des succès à l'export et donc il n'y a aucune fatalité. Construisons sur ces succès et cette excellence. Ne laissons pas cet effort de dépense européenne être entravé par des habitudes, parfois des fausses certitudes, par la bureaucratie, les règlements, les procédures.
Et donc, assumons la préférence européenne, elle est indispensable pour notre souveraineté. Et elle est indispensable, car le jour où certains auront construit leur dépendance capacitaire, excessive, même à l'égard de formidables alliés d'aujourd'hui, que sont les États-Unis d'Amérique, qui nous dit que dans 10 ans, dans 15 ans, leur priorité ne sera pas plutôt chinoise ou indopacifique, et si nous, notre priorité sécuritaire continue à être notre borne ? Où se feront les choix ? Comment se feront les choix ? J'ai une réponse simple. C'est le fournisseur qui fera les choix pour nous. Et donc notre vocation n'est pas d'être des clients, mais d'être des nations souveraines en Europe.
La préférence européenne doit aller avec ce choc de compétitivité que j'évoquais, qui consiste à ne pas réguler avant d'innover. Et là aussi, dans beaucoup de domaines, il nous faut savoir bâtir une capacité à être à la frontière technologique, qu'il s'agisse de l'espace, du cyber, du quantique, de l'intelligence artificielle. Et là, nos armées sont exposées aux mêmes risques que nos industries dans le civil, c'est que notre continent européen, aujourd'hui, diverge par une régulation excessive et parfois une capacité à réguler avant d'innover. Ce que nous avons par trop fait sur l'intelligence artificielle, y compris ces dernières années, j'avais eu l'occasion d'alerter. Et donc, là aussi, soyons compétitifs et cohérents. C'est la capacité d'autonomie stratégique qui est posée et qui se joue maintenant et pour les prochaines générations.
Sur l'espace en particulier, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la course. Et là aussi, j'évoquais l'intelligence artificielle, mais sur le spatial, c'est la capacité d'un accès souverain des Européens à l'espace qui se joue dans les toutes prochaines années. Rien de moins que cela pour le civil comme pour le militaire. En somme, sur tous ces volets, il nous faut investir, simplifier, protéger et avoir une préférence européenne. C'est le seul moyen d'un réveil européen réel. J'entends que certains voudraient nous rendre plus grands, qu'ils se rassurent, nous nous en occuperons seuls, mais oui, en avant les Européens, pour reprendre plutôt l'interpellation de Churchill le 19 septembre 1946, c'est de cela dont il s'agit. À nous d'aller de l'avant, à nous de nous réveiller, d'agir en européen, d'en tirer toutes les conséquences et de ne laisser personne, quels que soient les modes actuels, nous dicter l'avenir qui devrait être le nôtre. À nous de ne céder à aucune solution de facilité, elles n'existent pas. Il n'y a que par l'investissement, le travail de chaque jour, la capacité à nous appuyer sur nos forces et à réparer nos faiblesses que se bâtit l'avenir. Ça tombe bien. C'est ainsi que la France a fait, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, qu'elle a pu constituer l'armée qui est la sienne, que ses choix, d'ailleurs, nous ont permis de continuer à pouvoir être maître de notre destin, y compris ces dernières années. Et donc, notre responsabilité, c'est de continuer de voir loin. Nous en avons la force, et je l'ai encore vu aujourd'hui à Rennes, ce génie d'innovation dans les domaines d'avenir. Et partout, vous trouvez des solutions, vous formez, vous préparez des talents indispensables. C'est une énergie qui se mobilise, et nous venons à l'instant de le voir sur l'intelligence artificielle avec l'Agence ministérielle pour l'Intelligence Artificielle de Défense, l'AMIAD. Et j'attends que vous soyez les meilleurs en IA, dans le cyber, dans le quantique, dans l'espace. C'est à notre main. Cette armée de références portera à l'OTAN une voie européenne. J'entends en la matière des débats parfois abscons qui nous taraudent sur l'OTAN et l'Europe.
Là aussi, nous avons beaucoup progressé ces dernières années. Rappelez-vous, il y a 6 ans, il était impossible de parler d'Europe à l'OTAN. Nous nous diluions à l'époque dans l'Alliance. Je crois à l'inverse dans un pragmatisme absolu. Là aussi, l'en même temps est possible. L'en même temps, c'est de la constance, ce n'est pas de l'ambiguïté. L'OTAN est un cadre de solidarité extraordinaire. C'est la matrice d'une interopérabilité qui vous permet d'agir en coalition sur tous les fronts. Cette richesse est essentielle. Elle repose sur l'engagement de tous ses membres, du continent américain à l'Europe. Dans le temps, le renforcement du pilier européen doit être notre horizon et il faut y œuvrer, comme nous le faisons depuis 7 ans et comme je propose de le faire pour les années à venir. Cela passe à la fois par le développement de la défense européenne, par la coopération aussi entre l'Union européenne et l'OTAN.
Soyons pragmatiques. La mobilité militaire en Europe l'illustre. Cela vient de m'être présenté à nouveau à l'instant. Les solutions sont européennes pour des défis qui engagent l'efficacité de l'OTAN. Et de manière très claire, si nous voulons que notre Alliance soit efficace, aux Européens d'être progressivement de plus en plus engagés dans leur sécurité. C'est logique. Et cela correspond à la demande qui nous est faite par nos alliés américains. Et au fond, il y a deux manières de répondre à cette demande.
D'abord, ne nous laissons pas dicter nos choix. Si nous investissons, décidons de le faire. Ne le faisons pas comme la réponse à des leçons qui nous seraient données par-delà l'océan.
Ensuite, si nous voulons dépenser plus, faisons-le par des opérations, faisons-le par de véritables opérations et déploiements militaires, plutôt qu'une fois encore en achetant sur étagère ce qui est donné par d'autres. La défense européenne, c'est notre garantie de savoir agir si nos intérêts sont en jeu. Elle renforce l'OTAN et nous avons besoin. Et je le dis ici parce que la France croit en la force de l'OTAN. Elle l'a fondée et elle y a contribué, elle l’a transformé ces dernières années, parce qu'il existe une culture stratégique de l'Alliance atlantique, parce qu'elle est l'espace de coopération naturelle avec les États-Unis, tant qu'ils restent engagés dans la sécurité européenne, parce que l'Alliance peut agir sur des espaces décisifs pour nous. Je pense à l'Arctique ou à la Baltique, à son échelle aussi, avec son organisation militaire et sa capacité à anticiper, préparer, agir. Une fois cela dit, soyons lucides, et là aussi, ne nous payons pas de mots. Ce n'est pas être un mauvais allié qu'être un allié critique et exigeant. Les changements politiques et stratégiques profonds qui parcourent le monde peuvent légitimement susciter chez nos partenaires européens des inquiétudes sur l'Alliance. Notre allié américain affirme que l'on doit dépenser plus, il a raison, et la France a pris ses responsabilités. Elle n'a pas attendu, comme je le rappelais, pour réengager ce réinvestissement dans sa défense. Mais cet effort nous permet de consolider notre souveraineté nationale. Il renforce l'Europe et il nous donne une capacité à choisir nos priorités. C'est cet effort que j'évoque, celui que nous portons depuis plusieurs années et que nous allons poursuivre, c'est aussi celui d'une puissance dotée, pleinement souveraine, consciente du rôle particulier que cela lui donne dans la défense de notre continent.
La France va à cet égard au-delà des 2 % du PIB pour sa défense. Est-ce pour autant suffisant pour un monde qui sort de ses gonds ? Est-ce suffisant pour atteindre la masse, la profondeur, la rusticité et l'innovation ? Pour le cas échéant, nous défendre dans une confrontation majeure. Est-ce suffisant pour nous organiser à l'échelle européenne et disposer de moyens de combat en quantité significative ? Demain, que ferons-nous en Europe si notre allié américain retire ses navires de guerre de la Méditerranée, s'il bascule ses avions de chasse de l'Atlantique vers le Pacifique ? Ce sont tous ces scénarios auxquels nous devons nous préparer. Ce sont tous ces scénarios auxquels nous sommes en train de nous préparer. Et je n'ai pas évoqué là beaucoup d'autres choses qui pourraient advenir. Face à tous ces scénarios, c'est simple, la réponse devra venir de nous, Français et Européens. Faisons donc de cette nécessité d'autonomie une opportunité, celle d'un réveil stratégique européen.
Ces dernières années ont suffi à démontrer à ceux qui pensaient que ces scénarios avaient quelque chose d'illusoire, de politique-fiction, qu'ils adviennent plus rapidement qu'on ne le pense, plus rapidement qu'ils ne croient. Pour notre sécurité, qui repose sur des qualités de force, d'agilité, de flexibilité, qui impose une capacité à agréger, à tirer profit de l'interopérabilité construite avec l'OTAN, à disposer de moyens de commandement, un cadre qui permette à ceux qui veulent agir pour la sécurité de notre continent, du Royaume-Uni à la Moldavie, des Balkans à la Norvège, de pouvoir le faire. C'est ce à quoi nous devons nous préparer.
Oui, au sein de l'OTAN, de pouvoir nous préparer aux scénarios du pire, à certains scénarios qui sont crédibles, et au fond, d'être une nation cadre qui pourra agréger ses capacités, bénéficier de l'interopérabilité, mais qui aura construit sa part d'autonomie, qui aura attiré avec elle les autres Européens à le faire et qui pourra assurer sa défense à ses frontières ou face à l'adversité qui peut survenir. C'est là, encore une fois, où être une puissance dotée nous donne un rôle singulier.
Soyons donc forts, réduisons nos dépendances dans les secteurs stratégiques en investissant dans notre base industrielle, dans nos emplois, dans nos régions, et soyons capables d'entraîner, d'agréger, de coordonner les autres nations. Alors ainsi, nous pourrons agir avec nos alliés et nos amis européens. Alors ainsi, avec les Américains, nous serons forts et unis dans l'alliance face aux menaces sur le continent. Voilà quel doit être l'alignement de bon sens.
Pour devenir l'armée la plus efficace d'Europe, il nous faut, au-delà de cette clarification sur l'OTAN, accepter de vraies bascules stratégiques. Notre obsession depuis 7 ans, c'est d'adapter sans cesse nos moyens aux menaces, ajuster notre arsenal à l'état du monde et nous préparer à la guerre de demain et d'après-demain. Rien ne sert de regretter le passé, il faut préparer l'avenir.
En Afrique, nous avons opéré un changement structurel de notre présence, changement qui n’ôte rien aux sacrifices consentis hier par vos frères d'armes au Sahel pour nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs, lorsque nous sommes intervenus à leur demande dans les pays menacés.
Mais changement nécessaire de réinvention de nos partenariats dans une Afrique dynamique dont la jeunesse porte beaucoup d'espoir.
Cela passe en effet par un partenariat de sécurité repensé qui est en cours de déploiement, plus de formations dans nos écoles, plus d'exercices et de coopérations ponctuelles, des coopérations capacitaires qui sont, là aussi, une vraie transformation de notre approche à l'égard de l'Afrique, et je compte sur vous pour l'accompagner, et une empreinte plus légère. Il nous faut prolonger notre présence, notre partenariat stratégique, mais différemment. Prolonger artificiellement une empreinte partout où elle n'était plus souhaitée par ses hôtes, par ses bénéficiaires, aurait été une mauvaise politique. Ce changement est, je le crois, parfaitement compréhensible par nos compatriotes. Ils comprennent aisément que dans la réorganisation de nos efforts, votre présence soit plus nécessaire parfois sur des théâtres, qu'ils soient anciens ou nouveaux, où se joue notre avenir : sur notre territoire métropolitain, dans nos Outre-mer ou dans d'autres géographies. À Mayotte, le voisinage de la corne de l'Afrique, les risques climatiques, terroristes, migratoires imposent de nouvelles réponses.
Et je sais combien FAZSOI y répondent aussi en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie, à La Réunion, en effet, se joue notre présence dans l'Indopacifique, sur les rives duquel s'affrontent les grandes puissances. Et nous avons eu raison de faire ce pivot ces dernières années, et nos Outre-mer sont au cœur de ce pivot Indopacifique, et nous donnent une crédibilité stratégique, la marque de notre constance dans cette région, et permet de relayer notre offre industrielle. En Guyane et aux Antilles, nous sommes plus exposés aux dérèglements du monde, aux narcotrafics, aux catastrophes climatiques, aux migrations, et les résultats des derniers jours de notre marine ou de notre gendarmerie l'ont encore montré. Oui, dans nos Outre-mer, il faut protéger davantage nos compatriotes et être en défense des opportunités de tel territoire. C'est l'un des axes majeurs de la LPM en cours.
La ligne de notre sécurité passe évidemment aussi par nos frontières en Europe et par l'Ukraine. Je le dis ici sans tergiverser. Soyons fiers de l'effort que la nation a consenti pour l'Ukraine. L'Ukraine, aujourd'hui, est la sentinelle de l'Europe. Je sais votre engagement, votre effort et votre action, notamment dans la formation. Et cet engagement de votre part est essentiel. Comme nous avons eu raison, en février de l'année dernière, d'organiser ce sursaut européen, de recréer de l'ambiguïté stratégique et de remobiliser nos partenaires dans un moment qui était si risqué. Mais cet engagement de votre part suppose la franchise la plus complète. Et je le dis ici avec force : ne nous leurrons pas. Ce conflit ne se terminera pas demain ni après-demain et ce conflit ne sera pas la fin du sujet de sécurité que la Russie pose aux Européens plus largement. Et du Caucase à nos amis baltes, ce risque demeurera. L'enjeu aujourd'hui est de donner les moyens à l'Ukraine de durer et d'entrer dans toutes futures négociations en position de force. L'enjeu demain, quand les hostilités s'arrêteront, sera de donner à l'Ukraine des garanties contre tout retour de la guerre sur son territoire et des assurances pour notre propre sécurité. À cela, l'Europe doit prendre toute sa part, comme nos armées le font déjà sur le flanc Est dans le cadre de l'Alliance. L'Europe devra prendre toute sa part, car ses parts, ses garanties de sécurité et au-delà l'architecture de sécurité que nous bâtirons, que là aussi, nous défendrons souveraineté et sécurité. Et c'est ce qui nous permet aujourd'hui de dire qu'il ne peut pas y avoir de paix et de sécurité en Europe sans les Européens et sans qu'elles ne soient négociées par les Européens. Oui, la ligne de front s'est rapprochée.
Voilà pourquoi nous devons d'abord reconfigurer notre présence dans le monde, y compris dans ces espaces où la fonte des glaces crée de nouvelles situations géopolitiques. Qui aurait pensé il y a encore un an que le Groenland serait au centre des débats politiques et stratégiques. C'est ainsi. Voilà pourquoi ensuite nous devons revenir à l'essentiel et accepter des bascules face à l'accumulation des menaces, à l'évolution des risques et de nos intérêts. Nous devons le voir et nous adapter, se mettre en cohérence.
Alors face à cette accélération du monde, aux défis que je viens d'évoquer, notre défense est-elle au maximum de ses capacités, est-elle parée au risque du monde comme il va, des périls de l'époque telles qu'elle est ? C'est à nous de le trancher.
Les Français m'ont confié la responsabilité de leur protection. C'est la raison pour laquelle je demande que l'on me propose les actions nécessaires pour que notre défense s'adapte à ce nouvel environnement. Je demande donc au SGDSN de me proposer, d'ici le mois de mai, une actualisation de la Revue nationale stratégique qui définisse les contours de notre défense globale et du réarmement, y compris moral. Je demande en particulier au ministre des Armées, dans ce cadre, de mobiliser la réflexion sur la défense, sa BITD, l'impact des nouvelles technologies, pour nourrir ce travail d'actualisation. Je saurai sur cette base prendre les décisions nécessaires. J'attends de vous des idées, de l'allant, de l'invention. Au fond, cette forme d'audace et de courage venue du peuple, cette force qui, lorsqu'elle se trouve employée à la défense de la nation, fait de notre peuple un grand peuple.
Enfin, ces bascules stratégiques se jouent aussi chez nous. Vous le savez, notre défense n'existe pas sans une véritable force morale et une cohésion nationale. Je l'évoquais à Brienne, il y a de ça bientôt deux ans. Notre force morale, oui, cette capacité de tout un pays à se tenir prêt, à accompagner par l'effort réel et la pensée solidaire nos armées sur le front. Ce ciment qui nous tient et nous fait, comme Français, soldats d'un certain idéal. Disposer de l'armée la plus efficace d'Europe est une chance pour la nation tout entière. Et votre place au cœur de notre défense fait de vous un ferment d'unité de notre pays. Depuis 7 ans, je porte l'idée de faire nation avec notre jeunesse pour inculquer l'esprit de cohésion, résilience face aux risques, apprentissage de nos valeurs.
Alors, face à l'accélération des périls, je crois aujourd'hui que nous devons, avec réalisme, proposer à notre jeunesse un engagement fort. Nous le voyons au moment des grandes catastrophes, il existe une formidable énergie prête à donner son temps, ses talents. Nous le voyons aussi de cette énergie, nous savons faire si peu. De cet élan citoyen, trop souvent, nous le dispersons. À ceux qui ont soif d'idéal, nous n'avons pas toujours de réponse d'engagement suffisamment exigeante ou structurée.
Aujourd'hui, nous nous contentons d'un recensement, d'une Journée défense et citoyenneté, et je sais que vous en faites tous le constat, c'est trop peu. D'où l'ambition du SNU. J'ai pu rencontrer les premiers jeunes qui ont fait l'expérience du Service national universel, mesurer leur satisfaction, leur plaisir à se retrouver plusieurs mois après pour poursuivre un engagement commun au service de notre nation, entendre leurs témoignages chaleureux, porteurs d'espoir et de confiance. C'est pour moi une source de confiance dans notre jeunesse.
Il faut aujourd'hui tracer un chemin que beaucoup espèrent, donner le choix de servir. Non pas rétablir le Service national obligatoire, mais permettre à une jeunesse volontaire d'apprendre avec les armées et d'en renforcer les rangs grâce à des talents recherchés, de vivre aussi dans un environnement où les différences s'effacent pour remplir une mission qui donne du sens, celui du service, de l'entraide, du respect, de faire nation. Donner le choix de servir. Pour cela, nous devrons mieux détecter les volontaires, leurs compétences, leurs progressions professionnelles, les former et être capables de les mobiliser le jour venu, de les employer en renfort des armées, en métropole ou ailleurs, ou potentiellement d'autres ministères qui pourraient être appelés.
Après l'armée de métiers, c'est la réserve de professionnels qu'il nous faut à présent mobiliser en appui, en appoint. La loi de programmation militaire prévoit d'atteindre un réserviste pour deux militaires d'actifs en 2035, soit 100 000 personnes. Pour constituer cette réserve, la Journée de défense et de citoyenneté sera rénovée et redeviendra demain un moment de temps retrouvé avec les armées. Ce sont ainsi chaque année 800 000 jeunes. Parmi eux, certains se signaleront et diront qu'ils répondront présents si la nation les appelle.
Donner le choix de servir. Que chacun, dans notre jeunesse, se demande comment être utile à la nation et la nation saura lui confier une mission adaptée à ses talents, ses connaissances, son état de santé. Que chacun puisse s'engager volontairement et soit prêt à servir en cas de crise, au sein des unités dont il fait partie comme réserviste. Que tous, nous retrouvions ainsi un esprit de fraternité et d'action, celui qui vous anime chaque jour et sur lequel nous devons prendre exemple. C'est pourquoi je souhaite que des propositions me soient faites avant le mois de mai pour réaliser ce nouvel élan, que notre jeunesse devienne à son tour gardienne de la noblesse du monde, qu'elle soit cette force, ce supplément d'âme.
Monsieur le ministre, mon général, je compte sur vous pour porter cet acte fort pour la nation et me faire ses propositions pour le mois de mai prochain.
Mesdames et messieurs, dans cette époque de montée des périls, nous devons être au rendez-vous. Ne cédons rien aux certitudes réconfortantes, pas plus que nous ne devons céder au fatalisme décourageant. Tenons-nous prêts. Pour conserver l'essentiel, nos intérêts et nos valeurs, soyons toujours prêts à tout remettre en cause, nos méthodes, nos dispositifs, notre présence dans le monde.
L'essentiel, ce qui nous fait et nous fonde, c'est vous. Votre engagement, votre sacrifice, celui de vos frères tués, blessés, invalides. L'essentiel, c'est cet éternel français fait de mémoire et d'espérance. Ce sont les visages que je vois, venus de tous les milieux, de toutes les régions, de tous les horizons de France.
Oui, la France est bien cette nation dont l'avenir est dans tant de mains. Ainsi, nous tiendrons notre rôle en première ligne. Nous protégerons les Français et les intérêts de la nation. Je forme donc devant vous, en ce mois de janvier, des vœux de reconnaissance pour votre engagement, pour les efforts demandés, à vous-mêmes, à vos proches, reconnaissance aussi pour le sacrifice des tués, des blessés, des invalides.
Je forme des vœux de confiance. Nous avons l'excellence, les talents, la détermination et la force d'âme.
Je forme des vœux d'espérance. Nous saurons être à la hauteur de notre histoire, en première ligne face aux menaces.
Vive la République, vive la France !

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Certaines victoires sont de grande signification, locale et nationale ! 64 % dans la 1ère circonscription de l’Isère perdue en juillet ! Félicitations affectueuses à Camille Galliard-Minier et à toute l’équipe qui la soutenait. Accolade à Olivier Véran.»

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> J'ai présenté mes vœux aux personnels du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Je leur ai dit ma fierté et mon engagement pour que l’École, l’Université et la Recherche demeurent la pierre angulaire de la promesse républicaine.
J’œuvrerai avec les personnels de ce grand ministère pour que la France soit une nation exemplaire d’émancipation et d’égalité des chances. Cela passe par un engagement total pour élever le niveau de chaque élève. Cela signifie faire de l’École, des universités et des organismes de recherche des lieux d’épanouissement, de transmission des savoirs, et de découvertes scientifiques. Cela implique de soutenir professeurs et chercheurs, de défendre l’excellence scolaire et universitaire, et de promouvoir sans réserve l’innovation. Vous pouvez compter sur moi !

> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Ce scrutin montre que les électeurs ne sont pas dupes du chaos voulu par l’extrême gauche. La responsabilité, le dialogue, la volonté de stabilité pour la France ont gagné ce soir !

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Face au retour de la loi du plus fort, il n’y a qu’un chemin possible pour l’Europe : être forte et s’affirmer sans aucune inhibition, sans aucun complexe.
Le monde a changé. L’Europe doit se défendre ses intérêts partout et tout le temps. (…) Le cap est clair : autonomie stratégique – passons aux actes, accélérons car nous ne pouvons plus attendre. (…)

Nous nous sommes préparés à ce monde nouveau : doublement du budget des armées en France, adoption de mesures pour nous défendre au niveau européen.

> Face au nouveau désordre mondial, l’Europe doit se révéler comme une grande puissance. (…) L’Europe est une grande puissance qui s’ignore, alors qu’elle dispose de capacités considérables, dans les domaines politique, militaire, économique et culturel.

> L’Europe est le plus grand marché économique du monde, elle est une puissance sur le plan militaire. Personne n’a intérêt à entrer en conflit avec l’Union européenne. Nous devons rester fidèles à ce qui a permis une organisation équilibrée des échanges, fondée sur le droit plutôt que sur la force, tout en affirmant notre propre puissance pour être crédibles lorsque nous défendons le droit.

> [Le danger Trump] Qui a intérêt à une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe ? Les Américains ont un déficit commercial vis-à-vis de nous, mais c’est l’exact inverse en termes d’investissements. De nombreux intérêts ou entreprises américaines sont présents en Europe. Si nous en venions à élever nos droits de douane, les intérêts américains en Europe seraient les grands perdants. (…)
Si nos intérêts sont atteints, nous réagirons avec une volonté de fer. Mais avant d’engager nous-mêmes une forme d’escalade, il nous appartiendra de faire la démonstration que les États-Unis ont tout à perdre à une guerre commerciale avec l’Europe. Nous avons beaucoup changé depuis le premier mandat de Donald Trump, l’Europe s’est dotée d’instruments de défense commerciale. On l’a vu concernant les véhicules électriques importés de Chine.
Que chacun ait bien conscience que l’Europe a décidé de faire respecter l’équité dans les échanges commerciaux. Si nous constatons des pratiques abusives ou déloyales, nous répliquerons.

> On assiste au retour, à l’échelle mondiale, des logiques d’empire, qui considèrent que les frontières peuvent être des variables d’ajustement.

> [Le danger Trump] L'amitié entre la France et les États-Unis a plus de deux siècles et a vocation à perdurer. Elle a surmonté cinquante-neuf élections présidentielles américaines, elle s’adaptera à la soixantième ! L’investiture est un moment fort dans la vie démocratique des États-Unis. Je souhaite un plein succès au nouveau président et à son administration. (…)
Il est naturel que Donald Trump promeuve les intérêts américains, c’est son « job ». À nous de défendre les nôtres et d’être intransigeants sur tout ce qui n’est pas négociable.
Au Groenland comme ailleurs, les frontières européennes ne sont pas négociables. Il en est de même de nos processus démocratiques.
Il est toutefois allé très loin…

> [Le danger Trump] Il faut considérer les États-Unis comme un partenaire mais il faut dire ce qui n’est pas négociable : les frontières européennes, l’intégrité du débat public européen.

> Il n’est pas acceptable que nos processus d’élection puissent être perturbés par les réseaux sociaux. Ce n’est pas à moi de quitter X, c’est à X de quitter l’Europe s’il ne respecte pas nos règles.

> La démocratie et le débat public sont un trésor.

> [Cessez-le-feu entre Israël et le Hamas] C’est un accord fragile et j’appelle le Hamas comme Israël à en respecter les termes. C’est la condition pour une cessation durable des hostilités, pour que s’ouvre un nouveau chemin à Gaza : humanitaire, de reconstruction, politique.

> Si l’Ukraine était aujourd’hui forcée de capituler, ce précédent consacrerait définitivement la loi du plus fort. Comme une invitation permanente lancée à tous les régimes autoritaires à envahir leurs voisins, en toute impunité.
Une telle consécration porterait certainement atteinte aux intérêts des États-Unis, notamment dans le Pacifique ou en mer de Chine. Je crois que le Président élu en a pleinement conscience.

> Aucune paix n’est envisageable en Ukraine sans la participation des Européens. Nous ne reviendrons pas dans le monde d’avant la guerre d’agression lancée par la Russie.
La menace a muté. Elle a pris la forme d’une invasion à grande échelle, elle s’est internationalisée, elle s’est hybridée.
Soit nous restons aveugles à cette mutation et nous laissons la ligne de front se rapprocher de nous au risque d’être un jour entraînés dans la guerre, soit nous élevons significativement notre défense pour dissuader la menace, et nous aurons la paix.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous devrons faire plus, quoi qu’il arrive, parce que nous avons changé de monde. Il n’est pas exclu que les États-Unis réduisent le niveau de leur engagement dans l’Otan.
Plutôt que de voir cette hypothèse comme une tragédie, voyons-le comme une opportunité que l’Europe puisse prendre une place centrale dans l’Alliance, pour y développer sa vision et ses propres capacités.

> Nous avons avec la Côte d’Ivoire un partenariat exceptionnel, tourné vers l’avenir : économie, culturel, sécurité, défense et développement !

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> L’OFB [Office français de la biodiversité] joue un rôle essentiel dans nos territoires, en assurant la gestion et la potabilité de l'eau, en luttant contre les pollutions, en garantissant la sécurité de la chasse. Je l'ai dit aux sénateurs et je le redis ici : je n’accepte pas que l’on mette des cibles dans le dos d’agents publics, comme cela a encore été fait ce week-end de manière violente dans l’Hérault.

> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] La preuve que notre force politique et nos valeurs parlent toujours aux Français. Une victoire amplement méritée après une superbe campagne de terrain.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Tiphanie Bel est vivante. Elle est revenue de l'enfer des violences. Elle l'écrit pour que son message soit entendu : plus d'indifférence ! Une femme victime de violences, ça n'est pas une affaire de couple. Composer le 17, ça n'est pas de la délation. Agissons ensemble !
En Vendée, une femme est morte étranglée des mains de son mari. Elle avait 69 ans. 6 féminicides depuis le début de l'année. A chaque fois, ces femmes avaient décidé de reprendre le contrôle de leur vie et leur liberté, de se séparer. Nous devons nous réveiller collectivement et nous mobiliser.

> Jamais nous ne devons accepter l'indifférence. L'antisémitisme, ce n'est pas l'affaire des Juifs. Le sentiment de solitude de trop de nos compatriotes juifs m'est insupportable. Ils ne doivent pas être seuls.

> Une femme qui a recours à l'avortement est libre de le faire, c'est son droit le plus absolu. Elle n'a ni honte, ni culpabilité à éprouver.

> Sur les retraites, c'est un véritable compromis. Et oui, ça nous coûte. Mais c'est nécessaire. On redonne pleinement la main aux partenaires sociaux, avec une ligne rouge très claire sur la soutenabilité budgétaire du système.

> [Budget] Concernant le volet de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, évidemment qu'il n'y aura pas un euro en moins, parce que ce sont des causes qui méritent une mobilisation générale.

> [IVG] Ce qu'on a fait avec la constitutionnalisation, c'est de dire qu'on donnait la plus haute sécurité juridique possible dans notre pays à l'avortement. Le fait que ce soit la France qui le porte a eu un écho dans d'autres pays.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> L’absence de négociations annuelles obligatoires (NAO) est l'une des conséquences directes de la censure : les entreprises doivent attendre de savoir quels sont les niveaux de charges pour pouvoir discuter des salaires.

> Je suis favorable à un recul de l’âge légal de départ à la retraite, mais pas nécessairement le même pour tout le monde : certains métiers ne sont pas tenables toute une vie.

> Le Sénat propose de travailler 7h de plus par an pour financer la dépendance. Nous travaillons 70h de moins par an que les Allemands et 100h de moins que la moyenne européenne. Mais le financement de la protection sociale aujourd'hui ne peut pas incomber qu'aux entreprises et aux travailleurs. (…)
Si les 7h de travail en plus sont votées, il faut regarder avec les partenaires sociaux et le parlement comment les appliquer. Une application uniforme dans chaque secteur et dans chaque entreprise n'est pas nécessairement la meilleure formule.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Ce budget ne sera pas celui d’un parti mais celui du pays. La dette et le déficit ne sont ni de droite ni de gauche. C’est pourquoi il doit se construire dans le compromis, et dans le cadre budgétaire qu’a fixé François Bayrou: réduire le déficit, ne pas augmenter les impôts des classes moyennes et des PME. J’entends certains parler de marchandages. Non : pour construire le compromis nécessaire, nous faisons justice à des demandes de parlementaires de gauche, du centre, et de droite dans l’intérêt des Français. Dans le sérieux et la responsabilité collectifs.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Je me félicite qu’en 2024, la France ait franchi pour la première fois le seuil de 95% de production d’électricité décarbonée selon RTE. C’est une avancée majeure qui illustre la force et la diversité de notre mix énergétique. Grâce à un nucléaire performant, fruit d’un pari industriel ambitieux, à notre production hydraulique et à la croissance des filières éolienne et solaire, nous atteignons ce nouveau record. Cette étape démontre que la décarbonation de notre énergie est une formidable opportunité pour renforcer notre souveraineté énergétique, protéger notre planète et soutenir notre industrie.

> Heureux de représenter la France au Forum Économique Mondial de Davos en tant que ministre de l’Industrie et de l’Énergie. L’occasion d’échanger avec nos partenaires européens, les acteurs économiques mondiaux sur la compétitivité de nos entreprises, la décarbonation, les investissements dans notre santé et les enjeux liés à l’électricité et l’énergie. Enfin, et c’est d’actualité avec le prochain sommet sur l’IA à Paris, je participerai à un échange sur l’intelligence artificielle, une technologie clé pour transformer nos industries et innover pour demain.

> Lors de la discussion du PLF 2025 en séance publique au Sénat, dans le cadre de la mission « Écologie, développement et mobilité durables », je suis intervenu pour rappeler que l’énergie est au cœur de notre vie et de notre avenir.
Nous poursuivons trois grands objectifs : la souveraineté énergétique, pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées ; la compétitivité, en maîtrisant les coûts pour nos entreprises et pour le pouvoir d’achat des Français ; et enfin, la décarbonation, essentielle pour lutter contre le changement climatique et bâtir l’avenir de notre pays. Le nucléaire et les énergies renouvelables sont les piliers de notre stratégie. Ils doivent non seulement produire une énergie abondante et bas carbone, mais aussi créer des emplois et dynamiser nos territoires. Ce budget est un budget de responsabilité et chaque euro public investi doit l’être de manière efficace.

> Stabilité politique nécessaire pour soutenir nos entreprises. Sans budget voté, nous ne pouvons pas aider les entreprises en difficulté comme il le faudrait. Il est urgent de retrouver un cadre budgétaire stable pour préserver nos emplois et notre compétitivité.

> La France, première destination en Europe pour les investisseurs étrangers, quatre années de suite ! Les réformes sur le travail, l’apprentissage et la fiscalité ont permis de renforcer notre compétitivité et de rouvrir des sites industriels. Continuons à bâtir sur ces acquis.

> La souveraineté industrielle et la souveraineté énergétique sont véritablement les deux faces d'une même pièce.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme)
> Grâce au fonds Enfance et Montagne, ce sont 23 000 enfants qui ont pu découvrir le ski dans le cadre d'une classe de neige en 2024. Objectif 100 000 enfants à horizon des JO 2030.

> Avec 350 stations de ski et 120 000 emplois directs ou indirects les montagnes françaises sont en tête des lieux touristiques.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> [Le danger Trump] Nos économies et nos démocraties sont victimes d’un Tsunami historique avec DonaldTrump. Ceux qui comme Eric Zemmour ou Marion Maréchal se félicitent de son arrivée au pouvoir n’aiment ni la République, ni la France ni l’Europe. Bas les masques. Il est temps de réagir, merci François Bayrou d’en appeler au réveil. La France est ma patrie, l’Europe est son avenir comme disait François Mitterrand…

> Soutenir la production de logement, accompagner nos territoires dans l’accès aux services publics et la rénovation énergétique sont au cœur de notre engagement.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> L’Europe doit renoncer à la naïveté et être plus unie que jamais pour défendre nos intérêts communs, moderniser les règles commerciales et relever les défis de demain.

> La France exemplaire en matière d’énergie verte : 95% de notre électricité est désormais bas carbone ! Un atout majeur pour les entreprises et investisseurs à la recherche d'une croissance durable. La transition énergétique est un levier d’attractivité économique !

> La France regorge de filières d’excellence : aéronautique, nucléaire, luxe, vin, cosmétique, pharmacie et tant d'autres. Pour les développer, les protéger et réussir à l'export, nous devons avancer "en pack" avec une stratégie par filière, de la grande entreprise à la PME.

> [Le danger Trump] Le retour de Donald Trump doit être une opportunité et un réveil pour l’Europe. Face aux défis de demain, renonçons à la naïveté et agissons avec lucidité, unité et déterminés à construire une nouvelle politique commerciale à la hauteur du moment.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Alors que la France préside le Sommet de la Francophonie jusqu’en 2026, moment chaleureux lors de la cérémonie de vœux de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie ! L’APF contribue de façon incontournable à la bonne gouvernance et au dialogue au sein de l’espace francophone. Son engagement pour le développement durable, ses actions pour la promotion de la langue française et du plurilinguisme et son rôle pour renforcer le sentiment d’appropriation des citoyens, en particulier des jeunes, à la Francophonie est essentiel.

 

Autres ministres
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Ce qui a coûté très cher, c'est la censure. Parce que la censure, elle s'est traduite par deux choses. D'abord, une baisse de la croissance, parce que les entrepreneurs le savent bien. L'incertitude génère un arrêt des investissements, des recrutements. Et ça, on pense que c'est de l'ordre de 6 milliards d'euros. Et puis des pertes de recettes.
On a perdu sans doute 0,3 point de croissance. Donc c'est très coûteux. Et puis 6 milliards d'euros de pertes de recettes, de mesures qui n'ont pas pu être prises, d'ajustements. Donc la première source de difficulté, c'est la censure, qui est un processus démocratique et inattaquable. Ce n'est pas ça que je mets en cause. Mais il a des conséquences économiques qui sont graves. Et à cet égard, le fait que le Parti socialiste n'ait pas voté la censure, au contraire, permettra de relancer l'économie plus vite. Et donc, c'est un accord qui n'est pas coûteux, mais qui va générer de l'activité, qui va générer des recettes.

> Le ministère des Finances, c'est aussi le ministère des Entreprises. C'est beaucoup le ministère des Entreprises. On veut protéger les entreprises, on veut protéger le développement, on veut protéger l'emploi de cette façon et donc on ne souhaite pas augmenter les impôts des entreprises. Il y avait dans le budget de Michel Barnier une surtaxe prévue pour deux ans pour les grandes entreprises. D'abord, nous considérons que cette surtaxe qui a été votée et que nous conservons, on ne va l'appliquer que pour un an.
On va réduire d'un an. On trouvera d'autres solutions dans le budget. La participation exceptionnelle est ramenée à un an. Il y avait aussi une participation exceptionnelle sur les hauts revenus qui devaient rapporter 2 milliards d'euros. On la garde dans le budget pour le moment. On pense qu'il pourrait être plus intelligent et plus équitable d'ailleurs de la ramener à une contribution qui serait différentielle, qui ne serait pas un impôt nouveau sur les hauts patrimoines, qui serait surtout une mesure anti-optimisation, vous savez, pour ces personnes qui ont un patrimoine important, qui est logé dans des holdings. Je précise, on ne parle pas de l'outil de travail. Nous souhaitons protéger l'outil de travail.

> Le libéralisme, ce que j'appelle plutôt l'économie de marché, c'est la meilleure façon de créer des ressources. Et toutes les entreprises le savent bien. La création de richesse vient des entreprises. Après, on a deux questions. On a une question de partage de ces richesses. Et donc, c'est vrai que si on pouvait trouver des voies et moyens d'améliorer le pouvoir d'achat, notamment des personnes qui gagnent peu, ce serait une contribution utile à l'équilibre du pays. Et puis, on a aussi une autre question : quelle est la principale priorité du moment en réalité ? C'est la transformation écologique. C'est ça l'impératif, le réchauffement climatique est là ; il faut qu'on s'adapte. Et ça, ça va demander beaucoup d'investissements qui sont des investissements qui ne sont pas toujours rentables.

> À moyen terme. Le meilleur investissement qu'on puisse faire pour l'économie, c'est l'investissement climatique. Pourquoi ? Parce que le dérèglement climatique, sinon, va tuer l'économie. Mais cet investissement à court terme, il peut peser sur la rentabilité. Et donc il faut accepter deux mouvements dans les années qui viennent, mais qui doivent être le fait de ce que j'appelle un nouveau consensus économique pour qu'il y ait un meilleur partage, et au profit de la planète, et au profit des personnes.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> [Le danger Trump] par définition, il faut toujours prendre les chefs d'État des grandes puissances au sérieux

> Ne nous y trompons pas, si Mme Harris avait gagné, le cadre de l’investiture aurait sans doute été différent sur la forme, et sur beaucoup de sujets pour les Américains sur le fond, mais pas sur l’obsession chinoise.
La question de la prédation russe ou chinoise inquiète au plus haut point Washington. (…)
Nous avons grandi dans des salles de classe avec l'Europe et l'Afrique, au milieu de nos planisphères. Or, à Washington, le milieu du planisphère, c'est le Pacifique Nord, c'est cet endroit dans lequel les trois plus grandes marines de guerre du monde se croisent.

> Nous sommes la génération qui pourrait connaître une vraie « guerre des étoiles ». Si la militarisation de l'espace continue et se concrétise par des destructions de satellites, nous courrons même le risque que la quantité de débris puisse le rendre impraticable pour tous.

> La menace cyber change de nature : les États assument de plus en plus de mener des actions offensives et le mercenariat se développe. Un nouveau champ de bataille se dessine, dans lequel des attaques sur des infrastructures civiles pourraient avoir des effets dévastateurs.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Le danger Trump] on sera plus forts tous ensemble, si nous restons unis. Evidemment, il y aura des risques. On va voir Donald Trump et d'autres essayer de nous diviser. Mais sur les grands enjeux comme les négociations commerciales, si on veut pouvoir peser, si on veut pouvoir assumer des rapports de force et défendre nos intérêts, nous avons intérêt à rester unis. Vous savez, Donald Trump, le Président de la République le connaît bien. Une relation de travail avec lui s'est développée lors de son premier mandat. Il est d'ailleurs venu à la cérémonie de Notre-Dame. Il y a une rencontre qui a été organisée par le Président [de la République] avec le président Zelensky. Donc nous continuerons à travailler bien sûr avec les Américains, qui sont nos alliés. Mais Donald Trump va défendre ses intérêts. Il va le faire de façon très brutale, en assumant des rapports de force. (…)
On a eu nous-mêmes des échanges, comme je vous le disais, avec Donald Trump, et même une rencontre qui a été organisée avec le président Zelensky. Mais une fois de plus, sur ces grands sujets, que ce soit la sécurité de l'Europe, avec la défense de l'Ukraine, que ce soit sur les sujets commerciaux, où on est sous la menace de tarifs douaniers, sur tous ces enjeux, c'est en étant unis que nous serons plus forts.

> [Le danger Trump] J'espère que ce sera une opportunité pour le réveil stratégique des Européens. J'espère que les Européens vont investir massivement dans leur défense commune, dans la coopération industrielle, vont se donner les moyens de relancer leur compétitivité et que ce qu'on est en train de voir dans la concurrence internationale doit servir de révélateur. Depuis 30 ans, les Etats-Unis ont généré deux fois plus de PIB par habitant que l'Europe. Quand, sur des sujets comme l'intelligence artificielle, le numérique, le quantique, la défense, quand d'autres ont investi et innové, nous avons régulé. Et bien ça doit être effectivement le réveil pour investir, pour commencer à simplifier toutes les normes qu'on s'est imposées, qu'on a imposées à nos entreprises, et pour relancer - encore une fois, puisque c'est une opportunité immense, ce marché unique européen - notre compétitivité. C'est au cœur de mon agenda et des propositions que je fais avec mes partenaires, précisément pour que l'Europe pèse plus dans ces équilibres globaux.

> Quand je vois Eric Zemmour se précipiter pour aller faire des courbettes devant Donald Trump, c'est assez ridicule et humiliant. On a ici des souverainistes, des nationalistes, mais qui se précipitent... qui iront dire demain à nos agriculteurs, à nos viticulteurs, si précisément on a ces menaces de mesures commerciales contre nos intérêts... Nous, on défendra les intérêts de la France. L'intérêt de la France, c'est d'avoir une Europe unie, qui assume de défendre sa souveraineté, qui travaille avec les Américains pour défendre nos intérêts en commun. Mais notre seule boussole, ce sera l'intérêt de la France et des Français, pas d'aller se précipiter vers les uns et les autres.

> Je pense que ce serait une énorme erreur de commencer à arriver dans une négociation qui s'ouvre en faisant des concessions unilatérales et en disant : "On va acheter américain, du gaz ou des armes" pour essayer d'apaiser. Je crois qu'on sera respectés que si on est forts. Nous avons des intérêts commerciaux. L'Europe commence enfin à sortir de sa naïveté. Pendant longtemps, on était un peu les derniers dindons de la farce de la mondialisation. Et sous l'impulsion - je le dis, beaucoup - de la France, du Président de la République depuis le discours de la Sorbonne en 2017, nous nous dotons d'instruments commerciaux. Pas plus tard qu'il y a quelques mois, l'Europe a fixé des tarifs douaniers contre l'industrie du véhicule électrique chinois parce qu'il y a eu une enquête qui a démontré que la Chine subventionnait massivement son industrie de véhicules électriques au détriment de la nôtre, eh bien on a imposé des tarifs douaniers. Ça, il y a quelques années, l'Europe en était incapable. Elle attendait des processus interminables à l'OMC, tandis que les autres, que ce soient les Américains ou les Chinois, ne s'en privent pas. Donc on commence progressivement à sortir de cette naïveté, mais là, tout le message que fait porter la France, c'est de dire que le protectionnisme n'est dans l'intérêt de personne, que nous voulons des échanges commerciaux avec nos partenaires mais, précisément, pour empêcher de se retrouver sous la coupe de tarifs douaniers, il faut aussi dire qu'on sera capables de répondre et de se défendre aussi, le cas échéant.

> L'Union européenne, je voudrais le rappeler, c'est quand même un marché unique de 450 millions d'individus. C'est l'une des premières économies au monde. On est capables de peser, on est capables d'assumer des rapports de force. Et donc à un moment, ce qu'il faudra, c'est la volonté politique, et ça c'est le message que portera la France.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Le sérieux, la responsabilité et le sens du dialogue l’ont emporté.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]

> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Toutes nos félicitations à Camille Galliard-Minier qui l’emporte dans l’Isère face un candidat de la France insoumise. Les Français ne s'y trompent pas. Au chaos des extrêmes, nos compatriotes préfèrent le travail, de l'action et une France en paix. Nos idées et nos valeurs ont de l'avenir. Au travail !

 

Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Deux élections partielles, deux succès pour les candidats que nous soutenons, deux victoires face aux agents du chaos : en décembre face au RN dans les Ardennes, aujourd’hui face à LFI dans l’Isère !

 

Roland Lescure (député)
> [Le danger Trump] En tant qu'Européens, il faut réagir ensemble et fermement aux agressions possibles de Donald Trump. Les Etats-Unis restent le plus grand et le plus vieil allié de la France et de l'Europe, mais aujourd'hui, nous avons un chef d'État démocratiquement élu qui met en place un programme qui peut nous affaiblir.

> [Le danger Trump] On se réveille dans un monde différent aujourd'hui, un monde plus risqué, plus imprévisible. Il a parlé de l'âge d'or, je me demande si on ne rentre pas dans l'âge de glace du monde.

> [Le danger Trump] Face à ce tribun volontariste mais aussi caricatural, il faut répondre de manière ferme à des agressions. Donald Trump est l'homme du bras de fer systématique. Il faut répondre en musclant le bras droit et surtout pas en baissant les bras.

> Il ne faut pas se faire une raison. L’Europe doit se réveiller et ne pas se laisser diviser.

> J’ai quitté X. X a toujours nourri la haine, c’était l’essence même de son algorithme. Mais désormais elle la porte en son sein. Avec Elon Musk comme rédacteur en chef et propagandiste.

> Quand vous êtes dans une soirée qui dégénère, vous pouvez décider d’appeler la police, de vous jeter dans la bagarre ou de quitter la soirée à plusieurs pour faire en sorte qu’elle cesse. Sur X, j’ai choisi la troisième option.

> [Dette: travailler sept heures de plus gratuitement pour faire des économies] Ce qui est clair, c'est que face à la conjoncture internationale, il faut plutôt qu'on travaille plus, que moins. Il faut qu'on continue à faire baisser le chômage. Il faut qu'on préserve un âge de départ à la retraite à minimum 64 ans, de mon point de vue, pour qu'on puisse mettre des seniors au travail et cela, un certain nombre d'eux le souhaitent.

> Il faut que, collectivement, on ait ce débat sur le temps de travail. Est-ce-que c'est un jour de plus comme cela avait été fait il y a quelques années ? Je ne sais pas mais il faut porter ce débat du 'travailler plus' pour que la France soit plus forte. On y a tous intérêt. Le travail, c'est la santé, comme disait l'autre. Le travail fait partie des forces de la France.

 

Prisca Thevenot (députée)
> Félicitations Camille Galliard pour cette victoire [dans l’Isère]! Deux élections partielles, deux succès pour les candidats que nous soutenons. Jour après jour et même si le travail sera long, nous faisons barrage au RN et à LFI.

 

David Amiel (député)
> [Dette: travailler sept heures de plus gratuitement pour faire des économies] C’est une bien mauvaise idée. Par principe : tout travail mérite salaire. On ne peut pas travailler plus…pour ne gagner rien. Pour une question de justice : tous les efforts en France ne peuvent pas toujours reposer sur les actifs et sur l’imposition du travail !

 

Marie Lebec (députée)
> Le projet de loi d'urgence pour Mayotte est une première étape. Reconstruire vite et bien, en soutenant les entreprises locales et en plaçant les Mahorais au cœur des décisions. Mais gardons en tête les défis structurels à relever pour un département résilient et durable.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> J'adresse mes chaleureuses félicitations à Camille Galliard, élue ce soir députée de la première circonscription de l'Isère. Ce dimanche, les électeurs de ce territoire ont choisi de privilégier l'ancrage local et la clarté des convictions à l’insoumission tous azimuts qui n’apporte, in fine, que conflictualité et instabilité. Dans le contexte politique que la France connaît, il est heureux que Camille puisse joindre ses forces à ceux qui, à l'Assemblée nationale, aspirent au succès de l'esprit de compromis au bénéfice de l'ensemble du pays.

 

Erwan Balanant (député)
> [Le danger Trump] La sortie des Accords des Paris annoncée par Donald Trump est un signal glaçant. Son discours d’investiture menace nos standards démocratiques européens. C’est le moment de faire de l’Europe une vraie puissance. Pour l’enfance, Pour le climat, Pour nos démocraties

 

Maud Petit (députée)
> L'examen du projet de loi d'urgence pour Mayotte a débuté à 16h à l’Assemblée nationale. Un texte technique mais indispensable pour une étape intermédiaire et urgente, entre les premiers secours apportés immédiatement après le passage de l'ouragan Chido et avant un projet de loi-programme à venir dans quelques semaines.

 

Frédéric Petit (député)
> Pour réaliser des économies sur nos dépenses publiques, chacun y va de sa proposition de rabot, à commencer par le RN, dans son obsession anti-étrangers, n'a de cesse de réclamer la suppression de l’AME) ou encore de vouloir mettre les instituts français au régime minceur.

 

Sandrine Josso (députée)
> [Violences faites aux femmes] J’ai rencontré la médecin qui avait ausculté Gisèle Pelicot, l’experte, la procureure, les avocats, les associations de victimes. J’ai écouté les plaidoiries de toutes les parties. Ce qui m’a marqué, c’est la façon dont la police, la justice, les avocats, questionnent la victime.
On a beaucoup de retard en France par rapport à d’autres pays. Il faut que les avocats soient mieux formés pour interroger les victimes, sans les déstabiliser. (…)
C’est très important de faciliter l’accès à la preuve, sur le plan médical, dans les pharmacies, les établissements de santé, pour faire les prélèvements de sang et d’urine et pouvoir ensuite les envoyer aux laboratoires homologués. Les médecins et les pharmaciens, aujourd’hui, sont mobilisés et mesurent l’ampleur du problème. Ils m’ont soutenue à l’Assemblée nationale, quand j’ai défendu un amendement pour prendre en charge les examens de sang et d’urine. Je pense qu’on va endiguer cette soumission chimique grâce à l’action des professionnels de santé. (…)
Les faits de soumission chimique sont très difficiles à prouver. Dans certains cas, une fois sur deux, avec certains médicaments, l’amnésie frappe, la personne sédatée ne se souvient de rien. Avec la soumission chimique, c’est le crime presque parfait. Après, c’est une course contre la montre des victimes pour essayer de rassembler des preuves. (…)
90 % des victimes de soumission chimique n’ont pas de preuves et beaucoup d’entre elles, pour des raisons diverses, ne veulent pas porter plainte ou témoigner. Elles vivent la même souffrance mais sans preuve. (…)
Quand ça vous arrive, il faut que ce soit dans la bonne ville, que vous puissiez contacter ou voir les bonnes personnes, au commissariat, à l’hôpital, etc.. Que vous trouviez un bon avocat. C’est un coup de poker. Cette loi du hasard doit cesser.

Et ça peut arriver partout. Dans une soirée, mais aussi au domicile familial, ce qu’on oublie trop souvent.
La drogue n’est pas le premier moyen de soumission chimique. Le premier, ce sont les médicaments antihistaminiques, les anxiolytiques, d’autres encore, des produits que l’on a souvent dans nos boîtes à pharmacie à la maison. On dissimule le produit dans une boisson ou dans un plat épicé parfois.

 

● Parti radical 
Bernard Fialaire (sénateur)
> La recherche et l'enseignement sup doivent être des priorités, surtout en période de crise éco et financière. Investir dans ces domaines est essentiel pour un pays qui valorise le travail et l'intelligence de ses citoyens.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)

> [Le Danger Trump] Renew Europe appelle les dirigeants européens à s'unir et à défendre les intérêts et les valeurs de l'Europe. L'alliance transatlantique, en place depuis des décennies, a apporté la prospérité et la sécurité, et elle doit être préservée. En tant qu'alliés clés, nous attendons et espérons que nos alliés américains seront aussi convaincus que nous qu'une relation forte entre l'UE et les Etats-Unis, y compris le soutien à l'OTAN, est une valeur ajoutée réciproque des deux côtés de l'Atlantique.

 

Valérie Hayer (députée, présidente)
> [Le Danger Trump] La journée d’hier en dit long sur la vision de Donald Trump pour les États-Unis. Un Président réactionnaire, radical et brutal. L’Europe est la meilleure réponse pour protéger vos intérêts, à vous, Européens.

> [Le Danger Trump] Ne nous voilons pas la face sur ce que réserve la présidence Trump aux intérêts européens. Il est temps pour l’Europe de faire front pour son unité.

> [Le Danger Trump] Dans cette nouvelle ère de la présidence de Donald Trump, être prêts devrait être le premier atout de tous les Européens. Défendre la compétitivité européenne. Soutenir l'Ukraine jusqu'à sa victoire. Pour défendre nos valeurs libérales et démocratiques.

> [Le Danger Trump] L'alliance transatlantique est puissante et précieuse. Elle doit être entretenue et non affaiblie. Une guerre commerciale inutile ou des différends diplomatiques ne profiteront qu'à Pékin et à Moscou. Les Européens doivent faire leur part et montrer clairement qu'ils ont l'ambition d'assumer un véritable leadership, en renforçant leurs capacités de défense et en élevant la voix pour défendre l'Europe. La nouvelle administration américaine pourrait interpréter un tel manquement comme de la faiblesse ou de la complaisance. Nous mettons explicitement en garde contre le danger réel d'une nouvelle ère de perturbation totale de l'État de droit, de l'ordre mondial et d'un programme antidémocratique caché, sous l'impulsion de Donald Trump. L'Europe ne doit pas tolérer cela, notre capacité à agir sera notre force.

> Nous sommes le parti du progrès et de la liberté. Notre promesse aux Français : nourrir le débat d’idées et rassembler autour de nos valeurs.

> Les entreprises américaines ne renonceront pas facilement à notre marché de 450 millions de consommateurs. Alors nous pouvons — et nous devons —renforcer notre souveraineté européenne. L’Europe est bel et bien une puissance.

> Le véritable patriotisme, c’est l’intérêt européen donc l’unité européenne.

> Les réformes de Meta permettent à présent de qualifier les femmes d’objets ou de propriété, les personnes LGBT de malades mentaux, et de proférer des insultes racistes. Nos lois interdisent de tels propos en Europe. Elles vous protègent et s’appliqueront.

> [Tribune: « Liberté d’expression : ne soyons pas dupes »]
À quelques heures de l’investiture de Donald Trump, l’extrême droite européenne joue un jeu pour le moins osé. Car l’allié du futur président des États-Unis s’est lancé depuis plusieurs semaines à la conquête d’une bataille idéologique : celle de la liberté d’expression. Cette bataille, comme le Rassemblement national et ses alliés, Elon Musk la dévoie sans rougir.
Ne nous méprenons pas. Le propriétaire de X a parfaitement le droit de soutenir les plus rances idées politiques. Là n’est pas le débat. Le vrai débat autour de la liberté d’expression se situe sur un autre plan. Car le véritable danger pour cette liberté qu’ils prétendent défendre, c’est l’algorithme surpuissant à la merci d’Elon Musk. Et entendons-nous bien, c’est tout notre idéal républicain de liberté, d’égalité et de fraternité qu’il met là à mal.
Car il n’y a aucune liberté là où règne la loi de la jungle. Sans la protection de nos lois, où serait la liberté dans un monde où la haine des uns mènerait à l’autocensure des autres ? En s’attaquant aux politiques de modération, les grandes plateformes ouvrent la voie à un espace où les caïds s’attaquent impunément aux plus faibles. C’est le retour de la loi du plus fort. Voilà, hélas, le « débat public » auquel semblent rêver certains patrons de réseaux sociaux.
Il n’y a aucune égalité là où des algorithmes sont manipulés, par des acteurs privés, en vue d’un agenda politique. La publicité électorale est régulée à la télévision : ce n’est pas un hasard. L’égalité, ce n’est pas valoriser de façon opaque la cheffe de l’extrême droite allemande auprès d’un public d’abonnés trois fois plus nombreux que la population française.
Il n’y a aucune fraternité là où pullule la désinformation. Nos services de police et de renseignement européen ont mis à jour plusieurs opérations de désinformation et d’ingérences sur notre sol, financées depuis la Russie dans le but de semer la discorde. Ce n’est pas un hasard. L’information est le pilier d’une démocratie éclairée. Osons le dire : les faits existent. Et une opinion n’est pas un fait.
La volonté du peuple est la chose la plus précieuse à nos démocraties. Mais Elon Musk et consorts ne sont hélas pas seuls dans leur entreprise de revirement politique. En Europe, les partis d’extrême droite reprennent à leur compte les croisades mortifères du patron de X. Face à leur offensive réactionnaire, nous ne devons pas rester silencieux !
Alors nous mènerons le combat législatif. Des lois existent. Il y a quelques jours, avec l’ensemble de mon groupe Renew Europe, j’ai appelé officiellement la Commission européenne à les faire respecter. Ayons le courage d’appliquer les sanctions qui s’imposent, selon les conclusions des enquêtes européennes. Nul n’est au-dessus de nos lois. N’ayons pas la main qui tremble pour défendre nos démocraties.
Nous mènerons aussi le combat idéologique. Ne pas le faire signerait notre défaite morale. Elon Musk et l’extrême-droite se font les chantres de la liberté d’expression. Ne laissons pas les extrêmes s’emparer de ce pilier de nos Lumières à des fins cyniques. Ne cédons pas à la tentation de la faiblesse ou de la lâcheté. Aucun milliardaire, qu’il soit américain, russe ou chinois, ne peut s’arroger le droit de manipuler nos débats publics.
Georges Clemenceau disait qu’on ne recevait pas les honneurs pour savoir ce qu’il fallait faire, mais pour le faire. Prenons-le au mot, et faisons. Notre liberté à tous en dépend. »

 

Bernard Guetta (député)
> [Opinion Une puissance se rassemble] C’est sans l’ombre d’un mea culpa. Il n’est plus grand monde qui n’adjure matin et soir l’Europe de s’affirmer au plus vite face à Donald Trump mais où les entend-on, ces eurosceptiques et autres souverainistes d’antan regretter d’avoir si longtemps ignoré, moqué, rejeté l’effort d’unification de nos pays ?
On aimerait les voir tirer les leçons de leurs erreurs passées à défaut de s’en excuser mais non ! C’est d’abord l’Union qu’ils blâment. C’est à elle et non pas à l’ardeur avec laquelle ils l’avaient combattue, qu’ils reprochent la faiblesse dans laquelle nous sommes, sans vraie Défense et si mal armés contre la menace de barrières douanières, d’une entente avec Vladimir Poutine sur le dos de l’Ukraine et d’un retrait de la protection militaire des Etats-Unis.
Il faut se pincer pour y croire mais bon, c’est ainsi, et maintenant que grâce à Donald Trump la nécessité de l’unité européenne n’est plus guère contestée la question est de savoir comment serrer nos rangs et faire front.
L’urgence, disent beaucoup, est d’élargir l’Union à l’Ukraine, aux Balkans occidentaux et à la Moldavie, aux sept pays candidats et même aux neuf en comptant Serbie et Géorgie. Il le faut, expliquent-ils, car si nous continuions à laisser ces pays dans l’antichambre, la Turquie, la Chine, les États-Unis et, bien sûr, la Russie tenteraient d’y prendre pied pour y étendre leurs zones d’influence.
C’est absolument vrai. Ce danger n’est que trop réel mais le fait est que les électeurs européens ne sont pas majoritairement prêts à accepter ce passage à 34 ou 36 États membres au lieu de 27. Même si le Parlement européen et le Conseil y donnaient leur feu vert, de nombreux votes nationaux, référendaires ou parlementaires, le bloqueraient et l’Union essuierait ainsi un retentissant échec dont elle mettrait du temps à se remettre.
C’est la première erreur à ne pas commettre et la seconde serait de vouloir modifier les traités afin d’en finir avec la règle de l’unanimité. Cela semble impératif car l’unanimité ralentit les prises de décisions en obligeant à de longues quêtes de compromis mais le problème est que tout débat sur une modification des traités rouvrirait la guerre de religions entre partisans de l’Europe fédérale et de l’Europe des nations. La méfiance et les incompréhensions conduiraient à des votes de rejet encore plus nombreux qu’en 2008, lors des empoignades sur le projet de traité constitutionnel. Tout comme l’élargissement, la voie institutionnelle est à éviter mais alors que faire ?
C’est dans les cadres existants qu’il faut agir car les évolutions politiques et économiques des États membres le permettent.
Depuis la première élection de Donald Trump, il n’est plus un seul pays de l’Union pour refuser de la doter d’une Défense commune. Ce qui était vu jusqu’en 2016 comme une lubie française est aujourd’hui l’ambition commune et l’agression contre l’Ukraine a déjà conduit les 27 à passer leurs commandes de munitions ensemble.
Les traités actuels n’interdisent aucunement de poursuivre dans cette voie. La Pologne qui n’avait si longtemps juré que par les achats d’armes américaines envisage d’investir dans Airbus. L’Union va jeter les bases d’industries militaires paneuropéennes et plus Donald Trump tournera le dos à l’Europe, plus elle accélérera cette affirmation d’un pilier européen de l’Alliance atlantique.
Cela ne se fera pas forcément à 27. Toutes les capitales n’iront pas du même pas car toutes ne disposent pas des mêmes capacités financières ou ne sont pas mues par une même volonté d’aller de l’avant mais rien n’empêchera celles que veulent aller plus loin plus vite de le faire. La force motrice de ce changement sera le triangle de Weimar – France, Pologne et Allemagne – parce qu’il y a un consensus polonais sur la nécessité d’augmenter les budgets militaires de l’Union, que la France a toujours plaidé pour faire de l’Europe un acteur de la scène internationale et que l’Allemagne, en pleine évolution, acceptera bientôt que l’Union emprunte pour financer ses efforts de Défense.
Au sein de ce triangle, l’entente franco-polonaise s’approfondit et devient décisive. La Grande-Bretagne va, pour sa part, se rapprocher de l’Union en épaulant le Triangle de Weimar sur les questions militaires. Quant à l’Ukraine, à défaut d’immédiatement devenir membre à part entière de l’Union, elle devrait associer son industrie de Défense à la création des industries militaires paneuropéennes dont elle deviendra l’un des promoteurs essentiels.
Or qui dit Défense commune, dit politiques industrielles et diplomatie communes. C’est en faisant plutôt qu’en disant que l’Europe s’affirmera autour d’objectifs partagés et de projets civils et militaires. Au sein de la Communauté politique européenne, forum de 44 États créé après l’entrée des troupes russes en Ukraine, les 27 et les pays candidats vont ainsi développer un ensemble commun dont la logique et l’utilité ne seront plus contestables. Bien des pièces de ce puzzle sont encore à emboiter mais beaucoup le sont déjà et laissent deviner un nouveau paysage européen. Attaquée par la Russie, délaissée par l’Amérique, une puissance se rassemble.

> [Le Danger Trump] On est dans un moment de rupture absolue

> [Le Danger Trump] Nous sommes démunis devant les menaces, par exemple, de guerre commerciale.

> [Le Danger Trump] Comment prendre au sérieux un homme qui se dit investi d'une mission divine?

 

Pascal Canfin (député)
> [Le Danger Trump] Les États-Unis vont de nouveau quitter l’accord de Paris sur le climat alors que nous avons encore battu le record de chaleur en 2024. Nous résisterons à l’offensive de l’international d’extrême droite contre nos actions pour la planète. C’est notre devoir et c’est notre intérêt

> [Le Danger Trump] Et Musk qui fait un salut nazi à l’investiture de Trump…

> Pour notre souveraineté. Pour notre indépendance. Pour notre balance commerciale. Pour notre prospérité et nos emplois. Nous devons avancer en faveur de l'action pour le climat. Ce n'est pas seulement une question morale. C'est aussi notre intérêt économique.

> La France atteint pour la première fois en 2024 le seuil de 95% de production électrique decarbonée ! Grâce au nucléaire et à une production renouvelable record, la France connaît ainsi une hausse de production d’électricité decarbonée de 8,45% par rapport à 2023. On continue !

 

Christophe Grudler (député)
> La fusion nucléaire revêt un potentiel considérable : une énergie propre, abondante, et sans déchet, capable de garantir la sécurité énergétique des générations futures. Adoptons une vision de long-terme, bien au-delà de 2050.

> En 2024, la France a atteint pour la 1ère fois le seuil de 95% de production électrique bas carbone selon RTE Grâce à son mix énergétique mêlant renouvelables ET nucléaire, l'Hexagone fait figure de modèle en Europe. C'est cette approche que je défends au niveau européen.