► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours de vœux aux Armées]
(…) L'année écoulée a été exceptionnelle à plus d'un titre, car les fronts
étaient nombreux, et vous avez été là, sur tout notre territoire et en chaque
instant.
Là, dans la permanence d'une dissuasion qui poursuivra sa modernisation dans
toutes ses composantes ; là, face à la menace terroriste, plus faible pour
l'année dernière en France grâce à l'action de tous, mais qui n'a en rien
disparu, nous l'avons vu en Allemagne ou aux États-Unis. Vous avez été là face
aux catastrophes naturelles, en soutien, encore, il y a quelques semaines à nos
concitoyens de Mayotte, déployés aussi en Nouvelle-Calédonie face aux
événements, ponts reliant l'Hexagone et les zones de crise. Là aussi, dans
l'ensemble de nos Outre-mer, pour assurer notre sécurité, notre souveraineté,
lutter contre les trafics, encore ces derniers jours. Là, sur tous les
horizons, de l'Est et du Nord de l'Europe, avec nos alliés de l'OTAN et de
l'Union européenne, en mer Rouge, avec la mission Aspides que vous portez, au
Liban, dont je reviens, au Levant, face au terrorisme, oui, là, de l'Atlantique
jusqu'à l'Indopacifique, qui a été un des pivots des dernières années, de
Singapour à l'Inde, de l'Indonésie à la Malaisie, du Qatar aux Émirats arabes
unis et à l'Arabie saoudite, vous avez multiplié les points d'appui et la
confiance à l'égard de nos forces armées a aussi nourri la relation stratégique
et le lien avec nos industriels.
Année exceptionnelle
parce que la nation a rayonné aussi et montré un visage d'audace, de fierté, de
concorde. Vous avez contribué à la réussite de nos Jeux olympiques et
paralympiques, à travers vos missions de sécurité, l'excellence de nos missions
cyber, nous venons encore de le voir, mais vous avez aussi contribué à leur
palmarès, je ne l'oublie pas, et je salue les nombreux champions issus de vos
rangs. Vous avez pris votre part dans la réouverture de Notre-Dame de Paris. Et
avec vous, enfin, la Nation s'est souvenue du sacrifice de celles et ceux
tombés pour libérer la patrie, des plages de Normandie à la Provence, puis à
l'Alsace, mémoire vive qui fonde ce que nous sommes.
Cette année exceptionnelle a aussi porté l'empreinte de nos engagements
récents, du sacrifice que la Nation consent pour ses forces et ses hommes. Nous
avons considérablement réinvesti dans nos armées. En une décennie, le budget de
nos armées aura doublé. Réparation, puis transformation. Nous aurons exécuté
nos lois de programmation à l'euro près, fait inédit. Nous avons
considérablement renforcé nos capacités, nos ressources, réparé, innové,
préparé aussi l'avenir dans tous les domaines. Je n'oublie pas, à cet égard
aussi, la transformation de nos services : DRSD, DRM, DGSE, en complémentarité
avec ce qui a été fait aussi pour la sécurité intérieure. Nous avons veillé à
protéger nos hommes également, je pense au plan famille, au plan blessé, à
enclencher également des mesures indiciaires de fidélisation. Car la France
sait ce qu'elle doit à ses armées. Elle veille sur ses familles endeuillées,
ses blessés, ses invalides, invariablement. Et je veux saluer à ce titre tout
particulièrement, mais au-delà, l'engagement du ministre des Armées, cher
Sébastien Lecornu. Je sais aussi l'action que vous portez, madame la ministre,
chère Patricia Mirallès, aux côtés du ministre, pour la mémoire et le monde
combattant. En quelques années, nous avons réparé le passé et préparé l'avenir.
Et je le perçois, le ministre et le CEMA à mes côtés aussi, à chacune de nos
rencontres lors de nos visites aux troupes. Et je sais traduire ici un
sentiment général, je crois pouvoir le dire, de nos soldats, marins, aviateurs,
civils de la défense, mais aussi de nos industriels, de nos agents de l'État,
de nos élus.
Quelque chose dans nos armées s'est remis en mouvement. Là où, pendant tant
d'années, on s'était habitués à organiser la fermeture des bases, nous avons
réinvesti, remis des capacités. C'est parfois dur, d'ailleurs, parce que les
gens le croient totalement, parce que l'esprit s'était habitué à cela. Mais
soyons clairs et nets, et les chiffres sont là, les faits avec, pour le dire
avec force, nous sommes repartis pour investir et pour aller de l'avant. Nous
avons réussi notre réarmement dans les faits et dans les têtes. Nous l'avons
anticipé par rapport à nombre de nos partenaires en Europe et n'avons pas
attendu 2022 pour soudain nous réveiller. Et nos territoires vivent ce profond
changement en voyant de premières mains, les investissements, les emplois, l'implantation
de nos troupes et de leurs familles, se consolider, parfois revenir, avec eux
aussi des réorganisations se faire qui déploie encore davantage sur notre
territoire la présence. Alors, je ne suis pas là simplement pour faire un
satisfait et quitte, mais il est important de dire tout ce qui a été fait
durant ces dernières années, qui est ce travail collectif qui nous rend
beaucoup plus forts, et par cette anticipation qui nous permet aussi de
regarder l'avenir. Pour autant, est-ce à dire que nous pourrions nous contenter
d'en rester là ? Non. Non, car la France est sur la ligne de front des menaces.
Et je remercie le CEMA, le général Thierry Burkhard, qui le sait, le comprend
et accompagne les changements essentiels avec courage et constance. Et
j'associe les chefs d'État-major d'armée qui portent avec lui ce changement.
En première ligne, car nous sommes présents, et c'est une chance, dans tous les
océans, dans toutes les zones de conflit et de rivalité, de tous les
dérèglements climatiques aussi, en première ligne dans tous les espaces
nouveaux, cyber ou spatial, numériques et sous-marins où les confrontations
s'étendent, en première ligne de la brutalisation du monde avec la guerre en
Ukraine et les conflits au Proche-Orient, les enjeux migratoires, économiques
et financiers liés à toutes les perturbations que les crises entraînent.
Alors face à cela, ce monde en désordre, le fait que l'Europe, à nouveau, est
menacée à ses propres frontières, le fait que puissance archipélagique à part
nos Outre-mer, nous sommes exposés à beaucoup de théâtres qu'ignorent certains
de nos voisins européens. Est-ce à dire que nous sommes désarmés ? Non, pas
davantage. Mais dans un monde où les règles s'effacent et où les arsenaux se
remplissent, il nous faut aller plus loin et plus vite. En 7 ans, nous avons
beaucoup fait, vous composez aujourd'hui l'armée la plus efficace d'Europe.
C'est un fait. Mais la ligne de front se rapproche et la menace se transforme.
Et si nous refusons de le voir, si nous refusons de voir cette accélération de
la menace, si nous renonçons aux efforts nécessaires, alors nous manquerons à
notre devoir et à notre vocation. Donner à la France l'armée la plus efficace
en Europe, aujourd'hui et demain encore. C'est l'objectif de la France et il
doit nous guider collectivement. Oui, parce que l'état du monde l'exige. Les
menaces, en effet, s'accumulent : dilution des règles du droit international,
désinhibition de la violence ; nous sommes entrés dans un temps de déraison.
Ces changements que je décris ne sont pas théoriques. Ils affectent la vie de
chaque Française et de chaque Français. Et nos concitoyens observent les faits.
Ces dernières années ont été marquées par la fin de l'encadrement des activités
balistiques et nucléaires, par le développement d'une rhétorique agressive
jusqu'au choix récent du régime russe d'adopter une doctrine nucléaire plus
menaçante. Comment ne pas être lucide face à ces transgressions ? Comment ne
pas comprendre que pour nos compatriotes, c'est une menace réelle, tangible,
concrète ? Comment nos compatriotes pourraient-ils éprouver confiance et
sérénité quand la carte du monde ainsi se recompose, quand des puissances,
rivales ou adversaires, investissent dans leur défense plusieurs fois les montants
que nous consacrons à la nôtre ? Quand la technologie est mise au service de la
destruction et de la mort, avec la prolifération de drones, la sélection de
cibles par algorithme, et demain, un ennemi à visage artificiel ? Comment
espérer la paix et la liberté pour nos enfants quand chaque jour les certitudes
s'effacent et la force fait loi. Et au fond, ce qui caractérise le moment que
nous vivons, c'est le fait que, de manière inédite, nous avons une accélération
technologique extrême aux deux bornes, accélération des innovations
technologiques maîtrisées par beaucoup, prolifération aussi sur certaines de
ces technologies, dont l'accès à l'arme nucléaire, la proximité à celle-ci pour
certains, innovation y compris dans la plus grande rusticité chez d'autres, le
théâtre ukrainien en est la démonstration.
Et dans le même temps, destruction depuis 7-8 ans du cadre international qui
nous protégeait. Fin du traité FNI, acté par les Américains, les Russes ne
respectant plus depuis plusieurs années. En 2019, fin de tous les dialogues de
lutte contre la prolifération nucléaire, etc. Et le croisement de ces deux
tendances nous placent dans un monde d'accélération de la menace et d'extrême
dangerosité pour nous.
C'est ce qui fait que si aujourd'hui, nous sommes l'armée la plus efficace
d'Europe, oui, il nous faut continuer le réveil avec nos partenaires, mais
accroître encore plus nos efforts, car la transformation que je suis en train
de décrire a, et aura, des conséquences profondes. Aussi, pour disposer de
l'armée la plus efficace du continent, il nous faut opérer un vrai choc de
souveraineté et de compétitivité européen. Nous avons commencé à changer de
paradigme avec beaucoup de lucidité, et le travail que la France, ces dernières
années, a conduit en Europe n'est pas rien à cet égard. Je le rappelle à chaque
fois, mais beaucoup nous disaient : « vous avez vos idées françaises, elles
sont bien sympathiques ». Mais personne ne pensait qu'on irait vers un Fonds
européen de la défense, que nous irions parler d'autonomie stratégique ou de
souveraineté européenne en parlant de défense, il y a de ça à peine 6 ans.
C'est aujourd'hui le langage commun de tous.
Mais nous devons changer d'échelle dans nos montants consacrés à la défense et
dans l'approche. En effet, l'Europe ne peut espérer assurer sa paix et sa
sécurité en continuant de dépenser moins que les autres continents ou espaces
politiques. Et à cet égard, même si beaucoup ont rattrapé ces dernières années,
l'accélération que nous constatons en Chine, aux États-Unis, en Russie, et même
chez des puissances intermédiaires qui sont en train aussi d'aller à
l'escalade, fait que les Européens ne peuvent rester avec des normes ou des
référentiels qui ont été pensés parfois, il y a 10 ou 15 ans. Nous avons devant
nous un mur d'investissement. Alors oui, nous avons commencé, en particulier
avec ce Fonds européen pour la défense, que d'aucun jugeait impossible, nous
l'avons fait. Désormais, plusieurs milliards d'euros sont dédiés à la recherche
aux équipements de défense pour l'Europe. Nous ne sommes pas seuls non plus
dans cette aventure. En Allemagne, le réveil dès 2022 s'est constaté avec, là
aussi, un fonds exceptionnel, et ceci devra être poursuivi. En Pologne, en
Grèce, en Suède, en Norvège, dans de nombreux pays européens, on a vu un
sursaut, là aussi, de l'investissement important.
Un mouvement de réarmement, que je veux ici saluer, est amorcé pour mieux
protéger, et évidemment, le prochain cadre financier pluriannuel devra aussi
porter ses ambitions à l'échelle de l'Union européenne. L'Europe de la défense
évolue donc en termes réels, mais elle doit continuer de changer d'échelle et
résolument accélérer. Changer d'échelle, cela suppose d'investir plus, mais
aussi de transformer profondément nos méthodes. En Europe, nos acquisitions et
industries sont trop morcelées. Là où les États-Unis d'Amérique ont 8
principaux types de plateformes terrestres, l'Union européenne en rassemble 62.
Dans le domaine naval, le rapport est de 6 aux États-Unis pour 47 en Europe. Il
faut donc aller vers plus de programmes communs, accepter de choisir le champion
européen plutôt que dans l'entretien d'industries nombreuses et moins
performantes. C'est un chemin stratégique qu'il nous faut emprunter sans
naïveté. Je sais combien nos industriels, à raison, sont attachés à la
simplification. La simplification consiste à choisir les meilleurs en Europe et
à tout y investir, et à sortir de la logique que nous avons toujours eue
jusqu'à présent, qui était, au fond, de financer tout le monde de la même
manière. Et donc l'Europe, c'était la poursuite de notre fragmentation. On ne
peut pas moins investir que les États-Unis d'Amérique et avoir 6 ou 7 fois plus
de standards qu’eux, et continuer à essayer de réussir dans cette compétition.
On doit investir plus, mais on doit aussi simplifier, intégrer, accepter
d'avoir des champions européens. Soyons clairs, nous ne serons pas toujours les
champions européens, mais au moins serons-nous sûrs que les champions européens
auront une vocation mondiale. Le risque, c'est une marginalisation de tous les
Européens dans cette compétition, dans beaucoup de segments. Et donc, ce chemin
stratégique, nous devons l'emprunter sans naïveté. Et les programmes communs
d'avions de combat, de chars, de défenses solaires ou de missiles sont à cet
égard clés, comme les réussites que nous avons su avoir ces dernières années,
du Rafale à l’A400M et qui doivent pouvoir nous guider dans ce chemin.
Il faut aussi des structures d'acquisition performantes. La DGA est enviée et
peut inspirer en Europe. Ce modèle précieux doit cependant être modernisé et je
sais tout le travail qui a été fait ces dernières années. L'approche de nos
propres acquisitions doit évoluer pour favoriser l'innovation, l'adaptation
réactive là où cela est nécessaire, l'acquisition de drones pour l'armée de
Terre ne peut suivre le process défini pour construire un avion de combat.
C'est évident. Et c'est ce que vous avez su bousculer ces dernières années. Une
révolution dans les affaires capacitaires est en somme, là aussi, nécessaire.
Être efficace, c'est tout le sens du chantier d'économie de guerre que nous
avons initié il y a deux ans. Et je veux ici saluer tout le travail, l'engagement
du ministre, de l'ensemble de nos armées et votre engagement, tous les
personnels aussi civils et puis nos industriels. Je sais toutes les
transformations et tout ce que nous avons su durant ces un peu plus de deux ans
bousculer et améliorer.
Nous avons ainsi pu revoir des modus operandi industriels, réintroduire des
activités en France. Nous avons progressé dans de nombreux domaines. Plusieurs
ont montré l'exemple, mais nous devons encore faire mieux. Entamer une deuxième
étape de transformation plus structurelle, indispensable pour gagner encore en
efficacité. Et au fond, la guerre en Ukraine a été un déclencheur, mais il nous
faut maintenant rentrer dans nos habitudes, ce dialogue constant, ce changement
des processus, cette accélération de nos méthodes face à la compétition
internationale. Changer d'échelle, cela suppose de rénover aussi notre logique
et nos instruments. Nous ne pouvons pas nous endetter collectivement, dépenser
davantage pour notre défense, pour subventionner les industries d'armement, la
richesse et les emplois d'autres continents. Je le dis ici avec beaucoup de
force, car quand on dit dépenser plus pour nos armées, dans beaucoup de pays,
peut-être chez beaucoup de commentateurs européens, ça veut encore trop souvent
dire acheter plus de matériel américain. Alors, c’est vrai, certains, ces
dernières années, ont parfois aussi acheté du matériel sud-coréen et ont
cherché à diversifier.
Mais nous, ce n'est pas comme ça que nous l'entendons. Non, si nous voulons
être cohérents, et si la nation est prête à faire ce choix, qui, dans les temps
que nous vivons, est un choix grave, profond, coûteux, en opportunité par
rapport à d'autres choix que nous pourrions faire, c'est bien pour nous
protéger, c'est bien pour nous équiper et c'est aussi pour créer de la valeur
dans notre pays. Et la logique industrielle est à cet égard inséparable de la
véritable souveraineté. Oui, la France défend et continuera de défendre une
préférence européenne. Préférence européenne pour avoir un vrai rendement sur
nos efforts budgétaires, pour créer des emplois à Rennes, comme dans tout le
territoire et sur tout le continent européen.
Préférence européenne pour demeurer maître de notre destin, nous délivrer de
nos dépendances, échapper au sort insensé qui nous voit nous contenter d'être
de simples clients d'autres puissances quand il s'agit de nous défendre.
Préférence européenne parce que nous avons aussi chez nous des réussites
exceptionnelles. Regardez les succès à l'export, comme le RAFALE, mais aussi
nos sous-marins. Regardez la performance de nos matériels au combat en Ukraine
avec le CAESAR, le SAMP/T. Nous avons construit des succès, des succès qui sont
reconnus sur nos théâtres d'opérations actuels.
Nous sommes en train de bâtir les futures générations, si je reviens aux
dernières cités, qui sont clairement compétitives, nous avons des succès à
l'export et donc il n'y a aucune fatalité. Construisons sur ces succès et cette
excellence. Ne laissons pas cet effort de dépense européenne être entravé par
des habitudes, parfois des fausses certitudes, par la bureaucratie, les
règlements, les procédures.
Et donc, assumons la préférence européenne, elle est indispensable pour notre
souveraineté. Et elle est indispensable, car le jour où certains auront
construit leur dépendance capacitaire, excessive, même à l'égard de formidables
alliés d'aujourd'hui, que sont les États-Unis d'Amérique, qui nous dit que dans
10 ans, dans 15 ans, leur priorité ne sera pas plutôt chinoise ou
indopacifique, et si nous, notre priorité sécuritaire continue à être notre
borne ? Où se feront les choix ? Comment se feront les choix ? J'ai une réponse
simple. C'est le fournisseur qui fera les choix pour nous. Et donc notre
vocation n'est pas d'être des clients, mais d'être des nations souveraines en
Europe.
La préférence européenne doit aller avec ce choc de compétitivité que
j'évoquais, qui consiste à ne pas réguler avant d'innover. Et là aussi, dans
beaucoup de domaines, il nous faut savoir bâtir une capacité à être à la
frontière technologique, qu'il s'agisse de l'espace, du cyber, du quantique, de
l'intelligence artificielle. Et là, nos armées sont exposées aux mêmes risques
que nos industries dans le civil, c'est que notre continent européen,
aujourd'hui, diverge par une régulation excessive et parfois une capacité à
réguler avant d'innover. Ce que nous avons par trop fait sur l'intelligence
artificielle, y compris ces dernières années, j'avais eu l'occasion d'alerter.
Et donc, là aussi, soyons compétitifs et cohérents. C'est la capacité
d'autonomie stratégique qui est posée et qui se joue maintenant et pour les
prochaines générations.
Sur l'espace en particulier, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la
course. Et là aussi, j'évoquais l'intelligence artificielle, mais sur le
spatial, c'est la capacité d'un accès souverain des Européens à l'espace qui se
joue dans les toutes prochaines années. Rien de moins que cela pour le civil
comme pour le militaire. En somme, sur tous ces volets, il nous faut investir,
simplifier, protéger et avoir une préférence européenne. C'est le seul moyen
d'un réveil européen réel. J'entends que certains voudraient nous rendre plus
grands, qu'ils se rassurent, nous nous en occuperons seuls, mais oui, en avant
les Européens, pour reprendre plutôt l'interpellation de Churchill le 19
septembre 1946, c'est de cela dont il s'agit. À nous d'aller de l'avant, à nous
de nous réveiller, d'agir en européen, d'en tirer toutes les conséquences et de
ne laisser personne, quels que soient les modes actuels, nous dicter l'avenir
qui devrait être le nôtre. À nous de ne céder à aucune solution de facilité,
elles n'existent pas. Il n'y a que par l'investissement, le travail de chaque
jour, la capacité à nous appuyer sur nos forces et à réparer nos faiblesses que
se bâtit l'avenir. Ça tombe bien. C'est ainsi que la France a fait, au sortir
de la Deuxième Guerre mondiale, qu'elle a pu constituer l'armée qui est la
sienne, que ses choix, d'ailleurs, nous ont permis de continuer à pouvoir être
maître de notre destin, y compris ces dernières années. Et donc, notre
responsabilité, c'est de continuer de voir loin. Nous en avons la force, et je
l'ai encore vu aujourd'hui à Rennes, ce génie d'innovation dans les domaines
d'avenir. Et partout, vous trouvez des solutions, vous formez, vous préparez
des talents indispensables. C'est une énergie qui se mobilise, et nous venons à
l'instant de le voir sur l'intelligence artificielle avec l'Agence
ministérielle pour l'Intelligence Artificielle de Défense, l'AMIAD. Et
j'attends que vous soyez les meilleurs en IA, dans le cyber, dans le quantique,
dans l'espace. C'est à notre main. Cette armée de références portera à l'OTAN
une voie européenne. J'entends en la matière des débats parfois abscons qui
nous taraudent sur l'OTAN et l'Europe.
Là aussi, nous avons beaucoup progressé ces dernières années. Rappelez-vous, il
y a 6 ans, il était impossible de parler d'Europe à l'OTAN. Nous nous diluions
à l'époque dans l'Alliance. Je crois à l'inverse dans un pragmatisme absolu. Là
aussi, l'en même temps est possible. L'en même temps, c'est de la constance, ce
n'est pas de l'ambiguïté. L'OTAN est un cadre de solidarité extraordinaire.
C'est la matrice d'une interopérabilité qui vous permet d'agir en coalition sur
tous les fronts. Cette richesse est essentielle. Elle repose sur l'engagement
de tous ses membres, du continent américain à l'Europe. Dans le temps, le
renforcement du pilier européen doit être notre horizon et il faut y œuvrer,
comme nous le faisons depuis 7 ans et comme je propose de le faire pour les
années à venir. Cela passe à la fois par le développement de la défense
européenne, par la coopération aussi entre l'Union européenne et l'OTAN.
Soyons pragmatiques. La mobilité militaire en Europe l'illustre. Cela vient de
m'être présenté à nouveau à l'instant. Les solutions sont européennes pour des
défis qui engagent l'efficacité de l'OTAN. Et de manière très claire, si nous
voulons que notre Alliance soit efficace, aux Européens d'être progressivement
de plus en plus engagés dans leur sécurité. C'est logique. Et cela correspond à
la demande qui nous est faite par nos alliés américains. Et au fond, il y a
deux manières de répondre à cette demande.
D'abord, ne nous laissons pas dicter nos choix. Si nous investissons, décidons
de le faire. Ne le faisons pas comme la réponse à des leçons qui nous seraient
données par-delà l'océan.
Ensuite, si nous voulons dépenser plus, faisons-le par des opérations,
faisons-le par de véritables opérations et déploiements militaires, plutôt
qu'une fois encore en achetant sur étagère ce qui est donné par d'autres. La
défense européenne, c'est notre garantie de savoir agir si nos intérêts sont en
jeu. Elle renforce l'OTAN et nous avons besoin. Et je le dis ici parce que la
France croit en la force de l'OTAN. Elle l'a fondée et elle y a contribué, elle
l’a transformé ces dernières années, parce qu'il existe une culture stratégique
de l'Alliance atlantique, parce qu'elle est l'espace de coopération naturelle
avec les États-Unis, tant qu'ils restent engagés dans la sécurité européenne,
parce que l'Alliance peut agir sur des espaces décisifs pour nous. Je pense à
l'Arctique ou à la Baltique, à son échelle aussi, avec son organisation
militaire et sa capacité à anticiper, préparer, agir. Une fois cela dit, soyons
lucides, et là aussi, ne nous payons pas de mots. Ce n'est pas être un mauvais
allié qu'être un allié critique et exigeant. Les changements politiques et
stratégiques profonds qui parcourent le monde peuvent légitimement susciter
chez nos partenaires européens des inquiétudes sur l'Alliance. Notre allié
américain affirme que l'on doit dépenser plus, il a raison, et la France a pris
ses responsabilités. Elle n'a pas attendu, comme je le rappelais, pour
réengager ce réinvestissement dans sa défense. Mais cet effort nous permet de
consolider notre souveraineté nationale. Il renforce l'Europe et il nous donne
une capacité à choisir nos priorités. C'est cet effort que j'évoque, celui que
nous portons depuis plusieurs années et que nous allons poursuivre, c'est aussi
celui d'une puissance dotée, pleinement souveraine, consciente du rôle
particulier que cela lui donne dans la défense de notre continent.
La France va à cet égard au-delà des 2 % du PIB pour sa défense. Est-ce pour
autant suffisant pour un monde qui sort de ses gonds ? Est-ce suffisant pour
atteindre la masse, la profondeur, la rusticité et l'innovation ? Pour le cas
échéant, nous défendre dans une confrontation majeure. Est-ce suffisant pour
nous organiser à l'échelle européenne et disposer de moyens de combat en
quantité significative ? Demain, que ferons-nous en Europe si notre allié
américain retire ses navires de guerre de la Méditerranée, s'il bascule ses
avions de chasse de l'Atlantique vers le Pacifique ? Ce sont tous ces scénarios
auxquels nous devons nous préparer. Ce sont tous ces scénarios auxquels nous
sommes en train de nous préparer. Et je n'ai pas évoqué là beaucoup d'autres choses
qui pourraient advenir. Face à tous ces scénarios, c'est simple, la réponse
devra venir de nous, Français et Européens. Faisons donc de cette nécessité
d'autonomie une opportunité, celle d'un réveil stratégique européen.
Ces dernières années ont suffi à démontrer à ceux qui pensaient que ces
scénarios avaient quelque chose d'illusoire, de politique-fiction, qu'ils
adviennent plus rapidement qu'on ne le pense, plus rapidement qu'ils ne
croient. Pour notre sécurité, qui repose sur des qualités de force, d'agilité,
de flexibilité, qui impose une capacité à agréger, à tirer profit de
l'interopérabilité construite avec l'OTAN, à disposer de moyens de
commandement, un cadre qui permette à ceux qui veulent agir pour la sécurité de
notre continent, du Royaume-Uni à la Moldavie, des Balkans à la Norvège, de
pouvoir le faire. C'est ce à quoi nous devons nous préparer.
Oui, au sein de l'OTAN, de pouvoir nous préparer aux scénarios du pire, à
certains scénarios qui sont crédibles, et au fond, d'être une nation cadre qui
pourra agréger ses capacités, bénéficier de l'interopérabilité, mais qui aura
construit sa part d'autonomie, qui aura attiré avec elle les autres Européens à
le faire et qui pourra assurer sa défense à ses frontières ou face à
l'adversité qui peut survenir. C'est là, encore une fois, où être une puissance
dotée nous donne un rôle singulier.
Soyons donc forts, réduisons nos dépendances dans les secteurs stratégiques en
investissant dans notre base industrielle, dans nos emplois, dans nos régions,
et soyons capables d'entraîner, d'agréger, de coordonner les autres nations.
Alors ainsi, nous pourrons agir avec nos alliés et nos amis européens. Alors
ainsi, avec les Américains, nous serons forts et unis dans l'alliance face aux
menaces sur le continent. Voilà quel doit être l'alignement de bon sens.
Pour devenir l'armée la plus efficace d'Europe, il nous faut, au-delà de cette
clarification sur l'OTAN, accepter de vraies bascules stratégiques. Notre
obsession depuis 7 ans, c'est d'adapter sans cesse nos moyens aux menaces,
ajuster notre arsenal à l'état du monde et nous préparer à la guerre de demain
et d'après-demain. Rien ne sert de regretter le passé, il faut préparer
l'avenir.
En Afrique, nous avons opéré un changement structurel de notre présence,
changement qui n’ôte rien aux sacrifices consentis hier par vos frères d'armes
au Sahel pour nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs, lorsque nous sommes
intervenus à leur demande dans les pays menacés.
Mais changement nécessaire de réinvention de nos partenariats dans une Afrique
dynamique dont la jeunesse porte beaucoup d'espoir.
Cela passe en effet par un partenariat de sécurité repensé qui est en cours de
déploiement, plus de formations dans nos écoles, plus d'exercices et de
coopérations ponctuelles, des coopérations capacitaires qui sont, là aussi, une
vraie transformation de notre approche à l'égard de l'Afrique, et je compte sur
vous pour l'accompagner, et une empreinte plus légère. Il nous faut prolonger
notre présence, notre partenariat stratégique, mais différemment. Prolonger
artificiellement une empreinte partout où elle n'était plus souhaitée par ses
hôtes, par ses bénéficiaires, aurait été une mauvaise politique. Ce changement
est, je le crois, parfaitement compréhensible par nos compatriotes. Ils
comprennent aisément que dans la réorganisation de nos efforts, votre présence
soit plus nécessaire parfois sur des théâtres, qu'ils soient anciens ou
nouveaux, où se joue notre avenir : sur notre territoire métropolitain, dans
nos Outre-mer ou dans d'autres géographies. À Mayotte, le voisinage de la corne
de l'Afrique, les risques climatiques, terroristes, migratoires imposent de
nouvelles réponses.
Et je sais combien FAZSOI y répondent aussi en Nouvelle-Calédonie, en
Polynésie, à La Réunion, en effet, se joue notre présence dans l'Indopacifique,
sur les rives duquel s'affrontent les grandes puissances. Et nous avons eu
raison de faire ce pivot ces dernières années, et nos Outre-mer sont au cœur de
ce pivot Indopacifique, et nous donnent une crédibilité stratégique, la marque
de notre constance dans cette région, et permet de relayer notre offre
industrielle. En Guyane et aux Antilles, nous sommes plus exposés aux
dérèglements du monde, aux narcotrafics, aux catastrophes climatiques, aux
migrations, et les résultats des derniers jours de notre marine ou de notre
gendarmerie l'ont encore montré. Oui, dans nos Outre-mer, il faut protéger
davantage nos compatriotes et être en défense des opportunités de tel
territoire. C'est l'un des axes majeurs de la LPM en cours.
La ligne de notre sécurité passe évidemment aussi par nos frontières en Europe
et par l'Ukraine. Je le dis ici sans tergiverser. Soyons fiers de l'effort que
la nation a consenti pour l'Ukraine. L'Ukraine, aujourd'hui, est la sentinelle
de l'Europe. Je sais votre engagement, votre effort et votre action, notamment
dans la formation. Et cet engagement de votre part est essentiel. Comme nous
avons eu raison, en février de l'année dernière, d'organiser ce sursaut
européen, de recréer de l'ambiguïté stratégique et de remobiliser nos
partenaires dans un moment qui était si risqué. Mais cet engagement de votre
part suppose la franchise la plus complète. Et je le dis ici avec force :
ne nous leurrons pas. Ce conflit ne se terminera pas demain ni après-demain et
ce conflit ne sera pas la fin du sujet de sécurité que la Russie pose aux
Européens plus largement. Et du Caucase à nos amis baltes, ce risque demeurera.
L'enjeu aujourd'hui est de donner les moyens à l'Ukraine de durer et d'entrer
dans toutes futures négociations en position de force. L'enjeu demain, quand
les hostilités s'arrêteront, sera de donner à l'Ukraine des garanties contre
tout retour de la guerre sur son territoire et des assurances pour notre propre
sécurité. À cela, l'Europe doit prendre toute sa part, comme nos armées le font
déjà sur le flanc Est dans le cadre de l'Alliance. L'Europe devra prendre toute
sa part, car ses parts, ses garanties de sécurité et au-delà l'architecture de
sécurité que nous bâtirons, que là aussi, nous défendrons souveraineté et
sécurité. Et c'est ce qui nous permet aujourd'hui de dire qu'il ne peut pas y
avoir de paix et de sécurité en Europe sans les Européens et sans qu'elles ne
soient négociées par les Européens. Oui, la ligne de front s'est rapprochée.
Voilà pourquoi nous devons d'abord reconfigurer notre présence dans le monde, y
compris dans ces espaces où la fonte des glaces crée de nouvelles situations
géopolitiques. Qui aurait pensé il y a encore un an que le Groenland serait au
centre des débats politiques et stratégiques. C'est ainsi. Voilà pourquoi
ensuite nous devons revenir à l'essentiel et accepter des bascules face à
l'accumulation des menaces, à l'évolution des risques et de nos intérêts. Nous
devons le voir et nous adapter, se mettre en cohérence.
Alors face à cette accélération du monde, aux défis que je viens d'évoquer,
notre défense est-elle au maximum de ses capacités, est-elle parée au risque du
monde comme il va, des périls de l'époque telles qu'elle est ? C'est à nous de
le trancher.
Les Français m'ont confié la responsabilité de leur protection. C'est la raison
pour laquelle je demande que l'on me propose les actions nécessaires pour que
notre défense s'adapte à ce nouvel environnement. Je demande donc au SGDSN de
me proposer, d'ici le mois de mai, une actualisation de la Revue nationale
stratégique qui définisse les contours de notre défense globale et du
réarmement, y compris moral. Je demande en particulier au ministre des Armées,
dans ce cadre, de mobiliser la réflexion sur la défense, sa BITD, l'impact des
nouvelles technologies, pour nourrir ce travail d'actualisation. Je saurai sur
cette base prendre les décisions nécessaires. J'attends de vous des idées, de
l'allant, de l'invention. Au fond, cette forme d'audace et de courage venue du
peuple, cette force qui, lorsqu'elle se trouve employée à la défense de la
nation, fait de notre peuple un grand peuple.
Enfin, ces bascules stratégiques se jouent aussi chez nous. Vous le savez,
notre défense n'existe pas sans une véritable force morale et une cohésion
nationale. Je l'évoquais à Brienne, il y a de ça bientôt deux ans. Notre force
morale, oui, cette capacité de tout un pays à se tenir prêt, à accompagner par
l'effort réel et la pensée solidaire nos armées sur le front. Ce ciment qui
nous tient et nous fait, comme Français, soldats d'un certain idéal. Disposer
de l'armée la plus efficace d'Europe est une chance pour la nation tout
entière. Et votre place au cœur de notre défense fait de vous un ferment
d'unité de notre pays. Depuis 7 ans, je porte l'idée de faire nation avec notre
jeunesse pour inculquer l'esprit de cohésion, résilience face aux risques,
apprentissage de nos valeurs.
Alors, face à l'accélération des périls, je crois aujourd'hui que nous devons,
avec réalisme, proposer à notre jeunesse un engagement fort. Nous le voyons au
moment des grandes catastrophes, il existe une formidable énergie prête à
donner son temps, ses talents. Nous le voyons aussi de cette énergie, nous
savons faire si peu. De cet élan citoyen, trop souvent, nous le dispersons. À
ceux qui ont soif d'idéal, nous n'avons pas toujours de réponse d'engagement
suffisamment exigeante ou structurée.
Aujourd'hui, nous nous contentons d'un recensement, d'une Journée défense et
citoyenneté, et je sais que vous en faites tous le constat, c'est trop peu.
D'où l'ambition du SNU. J'ai pu rencontrer les premiers jeunes qui ont fait
l'expérience du Service national universel, mesurer leur satisfaction, leur
plaisir à se retrouver plusieurs mois après pour poursuivre un engagement
commun au service de notre nation, entendre leurs témoignages chaleureux,
porteurs d'espoir et de confiance. C'est pour moi une source de confiance dans
notre jeunesse.
Il faut aujourd'hui tracer un chemin que beaucoup espèrent, donner le choix de
servir. Non pas rétablir le Service national obligatoire, mais permettre à une
jeunesse volontaire d'apprendre avec les armées et d'en renforcer les rangs
grâce à des talents recherchés, de vivre aussi dans un environnement où les
différences s'effacent pour remplir une mission qui donne du sens, celui du
service, de l'entraide, du respect, de faire nation. Donner le choix de servir.
Pour cela, nous devrons mieux détecter les volontaires, leurs compétences,
leurs progressions professionnelles, les former et être capables de les
mobiliser le jour venu, de les employer en renfort des armées, en métropole ou
ailleurs, ou potentiellement d'autres ministères qui pourraient être appelés.
Après l'armée de métiers, c'est la réserve de professionnels qu'il nous faut à
présent mobiliser en appui, en appoint. La loi de programmation militaire
prévoit d'atteindre un réserviste pour deux militaires d'actifs en 2035, soit
100 000 personnes. Pour constituer cette réserve, la Journée de défense et de
citoyenneté sera rénovée et redeviendra demain un moment de temps retrouvé avec
les armées. Ce sont ainsi chaque année 800 000 jeunes. Parmi eux, certains se
signaleront et diront qu'ils répondront présents si la nation les appelle.
Donner le choix de servir. Que chacun, dans notre jeunesse, se demande comment
être utile à la nation et la nation saura lui confier une mission adaptée à ses
talents, ses connaissances, son état de santé. Que chacun puisse s'engager
volontairement et soit prêt à servir en cas de crise, au sein des unités dont
il fait partie comme réserviste. Que tous, nous retrouvions ainsi un esprit de
fraternité et d'action, celui qui vous anime chaque jour et sur lequel nous
devons prendre exemple. C'est pourquoi je souhaite que des propositions me
soient faites avant le mois de mai pour réaliser ce nouvel élan, que notre
jeunesse devienne à son tour gardienne de la noblesse du monde, qu'elle soit
cette force, ce supplément d'âme.
Monsieur le ministre, mon général, je compte sur vous pour porter cet acte fort
pour la nation et me faire ses propositions pour le mois de mai prochain.
Mesdames et messieurs, dans cette époque de montée des périls, nous devons être
au rendez-vous. Ne cédons rien aux certitudes réconfortantes, pas plus que nous
ne devons céder au fatalisme décourageant. Tenons-nous prêts. Pour conserver
l'essentiel, nos intérêts et nos valeurs, soyons toujours prêts à tout remettre
en cause, nos méthodes, nos dispositifs, notre présence dans le monde.
L'essentiel, ce qui nous fait et nous fonde, c'est vous. Votre engagement,
votre sacrifice, celui de vos frères tués, blessés, invalides. L'essentiel,
c'est cet éternel français fait de mémoire et d'espérance. Ce sont les visages
que je vois, venus de tous les milieux, de toutes les régions, de tous les
horizons de France.
Oui, la France est bien cette nation dont l'avenir est dans tant de mains.
Ainsi, nous tiendrons notre rôle en première ligne. Nous protégerons les
Français et les intérêts de la nation. Je forme donc devant vous, en ce mois de
janvier, des vœux de reconnaissance pour votre engagement, pour les efforts
demandés, à vous-mêmes, à vos proches, reconnaissance aussi pour le sacrifice
des tués, des blessés, des invalides.
Je forme des vœux de confiance. Nous avons l'excellence, les talents, la
détermination et la force d'âme.
Je forme des vœux d'espérance. Nous saurons être à la hauteur de notre
histoire, en première ligne face aux menaces.
Vive la République, vive la France !
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Certaines
victoires sont de grande signification, locale et nationale ! 64 % dans la 1ère
circonscription de l’Isère perdue en juillet ! Félicitations affectueuses à
Camille Galliard-Minier et à toute l’équipe qui la soutenait. Accolade à
Olivier Véran.»
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> J'ai présenté mes vœux aux personnels du ministère de
l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Je leur
ai dit ma fierté et mon engagement pour que l’École, l’Université et la
Recherche demeurent la pierre angulaire de la promesse républicaine.
J’œuvrerai avec les personnels de ce grand ministère pour que la France soit
une nation exemplaire d’émancipation et d’égalité des chances. Cela passe par
un engagement total pour élever le niveau de chaque élève. Cela signifie faire
de l’École, des universités et des organismes de recherche des lieux
d’épanouissement, de transmission des savoirs, et de découvertes scientifiques.
Cela implique de soutenir professeurs et chercheurs, de défendre l’excellence
scolaire et universitaire, et de promouvoir sans réserve l’innovation. Vous
pouvez compter sur moi !
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Ce scrutin montre que les électeurs ne sont pas dupes du chaos voulu par l’extrême gauche. La responsabilité, le dialogue, la volonté de stabilité pour la France ont gagné ce soir !
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Face au retour de la loi du plus fort, il n’y a qu’un chemin possible
pour l’Europe : être forte et s’affirmer sans aucune inhibition, sans aucun
complexe.
Le monde a changé. L’Europe doit se défendre ses intérêts partout et tout le
temps. (…) Le cap est clair : autonomie stratégique – passons aux actes,
accélérons car nous ne pouvons plus attendre. (…)
Nous nous sommes préparés à ce monde nouveau : doublement du budget des armées en France, adoption de mesures pour nous défendre au niveau européen.
> Face au nouveau désordre mondial, l’Europe doit se révéler comme une grande puissance. (…) L’Europe est une grande puissance qui s’ignore, alors qu’elle dispose de capacités considérables, dans les domaines politique, militaire, économique et culturel.
> L’Europe est le plus grand marché économique du monde, elle est une puissance sur le plan militaire. Personne n’a intérêt à entrer en conflit avec l’Union européenne. Nous devons rester fidèles à ce qui a permis une organisation équilibrée des échanges, fondée sur le droit plutôt que sur la force, tout en affirmant notre propre puissance pour être crédibles lorsque nous défendons le droit.
> [Le danger Trump] Qui a intérêt à une guerre
commerciale entre les États-Unis et l’Europe ? Les Américains ont un
déficit commercial vis-à-vis de nous, mais c’est l’exact inverse en termes
d’investissements. De nombreux intérêts ou entreprises américaines sont présents
en Europe. Si nous en venions à élever nos droits de douane, les intérêts
américains en Europe seraient les grands perdants. (…)
Si nos intérêts sont atteints, nous réagirons avec une volonté de fer. Mais
avant d’engager nous-mêmes une forme d’escalade, il nous appartiendra de faire
la démonstration que les États-Unis ont tout à perdre à une guerre commerciale
avec l’Europe. Nous avons beaucoup changé depuis le premier mandat de Donald
Trump, l’Europe s’est dotée d’instruments de défense commerciale. On l’a vu
concernant les véhicules électriques importés de Chine.
Que chacun ait bien conscience que l’Europe a décidé de faire respecter
l’équité dans les échanges commerciaux. Si nous constatons des pratiques
abusives ou déloyales, nous répliquerons.
> On assiste au retour, à l’échelle mondiale, des logiques d’empire, qui considèrent que les frontières peuvent être des variables d’ajustement.
> [Le danger Trump] L'amitié entre la France et les
États-Unis a plus de deux siècles et a vocation à perdurer. Elle a surmonté
cinquante-neuf élections présidentielles américaines, elle s’adaptera à la
soixantième ! L’investiture est un moment fort dans la vie démocratique
des États-Unis. Je souhaite un plein succès au nouveau président et à son
administration. (…)
Il est naturel que Donald Trump promeuve les intérêts américains, c’est son
« job ». À nous de défendre les nôtres et d’être intransigeants sur
tout ce qui n’est pas négociable.
Au Groenland comme ailleurs, les frontières européennes ne sont pas
négociables. Il en est de même de nos processus démocratiques.
Il est toutefois allé très loin…
> [Le danger Trump] Il faut considérer les États-Unis comme un partenaire mais il faut dire ce qui n’est pas négociable : les frontières européennes, l’intégrité du débat public européen.
> Il n’est pas acceptable que nos processus d’élection puissent être perturbés par les réseaux sociaux. Ce n’est pas à moi de quitter X, c’est à X de quitter l’Europe s’il ne respecte pas nos règles.
> La démocratie et le débat public sont un trésor.
> [Cessez-le-feu entre Israël et le Hamas] C’est un accord fragile et j’appelle le Hamas comme Israël à en respecter les termes. C’est la condition pour une cessation durable des hostilités, pour que s’ouvre un nouveau chemin à Gaza : humanitaire, de reconstruction, politique.
> Si l’Ukraine était aujourd’hui forcée de capituler, ce
précédent consacrerait définitivement la loi du plus fort. Comme une invitation
permanente lancée à tous les régimes autoritaires à envahir leurs voisins, en
toute impunité.
Une telle consécration porterait certainement atteinte aux intérêts des
États-Unis, notamment dans le Pacifique ou en mer de Chine. Je crois que le
Président élu en a pleinement conscience.
> Aucune paix n’est envisageable en Ukraine sans la
participation des Européens. Nous ne reviendrons pas dans le monde d’avant la
guerre d’agression lancée par la Russie.
La menace a muté. Elle a pris la forme d’une invasion à grande échelle, elle
s’est internationalisée, elle s’est hybridée.
Soit nous restons aveugles à cette mutation et nous laissons la ligne de front
se rapprocher de nous au risque d’être un jour entraînés dans la guerre, soit
nous élevons significativement notre défense pour dissuader la menace, et nous
aurons la paix.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous devrons faire
plus, quoi qu’il arrive, parce que nous avons changé de monde. Il n’est pas
exclu que les États-Unis réduisent le niveau de leur engagement dans l’Otan.
Plutôt que de voir cette hypothèse comme une tragédie, voyons-le comme une
opportunité que l’Europe puisse prendre une place centrale dans l’Alliance,
pour y développer sa vision et ses propres capacités.
> Nous avons avec la Côte d’Ivoire un partenariat exceptionnel, tourné vers l’avenir : économie, culturel, sécurité, défense et développement !
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> L’OFB [Office français de la biodiversité] joue un rôle essentiel dans
nos territoires, en assurant la gestion et la potabilité de l'eau, en luttant
contre les pollutions, en garantissant la sécurité de la chasse. Je l'ai dit
aux sénateurs et je le redis ici : je n’accepte pas que l’on mette des cibles
dans le dos d’agents publics, comme cela a encore été fait ce week-end de
manière violente dans l’Hérault.
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] La preuve que notre force politique et nos valeurs parlent toujours aux Français. Une victoire amplement méritée après une superbe campagne de terrain.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Tiphanie Bel est vivante. Elle est revenue de l'enfer des violences.
Elle l'écrit pour que son message soit entendu : plus d'indifférence ! Une
femme victime de violences, ça n'est pas une affaire de couple. Composer le 17,
ça n'est pas de la délation. Agissons ensemble !
En Vendée, une femme est morte étranglée des mains de son mari. Elle avait 69
ans. 6 féminicides depuis le début de l'année. A chaque fois, ces femmes
avaient décidé de reprendre le contrôle de leur vie et leur liberté, de se
séparer. Nous devons nous réveiller collectivement et nous mobiliser.
> Jamais nous ne devons accepter l'indifférence. L'antisémitisme, ce n'est pas l'affaire des Juifs. Le sentiment de solitude de trop de nos compatriotes juifs m'est insupportable. Ils ne doivent pas être seuls.
> Une femme qui a recours à l'avortement est libre de le faire, c'est son droit le plus absolu. Elle n'a ni honte, ni culpabilité à éprouver.
> Sur les retraites, c'est un véritable compromis. Et oui, ça nous coûte. Mais c'est nécessaire. On redonne pleinement la main aux partenaires sociaux, avec une ligne rouge très claire sur la soutenabilité budgétaire du système.
> [Budget] Concernant le volet de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, évidemment qu'il n'y aura pas un euro en moins, parce que ce sont des causes qui méritent une mobilisation générale.
> [IVG] Ce qu'on a fait avec la constitutionnalisation, c'est de dire qu'on donnait la plus haute sécurité juridique possible dans notre pays à l'avortement. Le fait que ce soit la France qui le porte a eu un écho dans d'autres pays.
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> L’absence de négociations annuelles obligatoires (NAO) est l'une des
conséquences directes de la censure : les entreprises doivent attendre de
savoir quels sont les niveaux de charges pour pouvoir discuter des salaires.
> Je suis favorable à un recul de l’âge légal de départ à la retraite, mais pas nécessairement le même pour tout le monde : certains métiers ne sont pas tenables toute une vie.
> Le Sénat propose de travailler 7h de plus par an pour
financer la dépendance. Nous travaillons 70h de moins par an que les Allemands
et 100h de moins que la moyenne européenne. Mais le financement de la
protection sociale aujourd'hui ne peut pas incomber qu'aux entreprises et aux
travailleurs. (…)
Si les 7h de travail en plus sont votées, il faut regarder avec les partenaires
sociaux et le parlement comment les appliquer. Une application uniforme dans
chaque secteur et dans chaque entreprise n'est pas nécessairement la meilleure
formule.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Ce budget ne sera pas celui d’un parti mais celui du pays. La dette et
le déficit ne sont ni de droite ni de gauche. C’est pourquoi il doit se
construire dans le compromis, et dans le cadre budgétaire qu’a fixé François Bayrou:
réduire le déficit, ne pas augmenter les impôts des classes moyennes et des
PME. J’entends certains parler de marchandages. Non : pour construire le
compromis nécessaire, nous faisons justice à des demandes de parlementaires de
gauche, du centre, et de droite dans l’intérêt des Français. Dans le sérieux et
la responsabilité collectifs.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Je me félicite qu’en 2024, la France ait franchi pour la première fois
le seuil de 95% de production d’électricité décarbonée selon RTE. C’est une
avancée majeure qui illustre la force et la diversité de notre mix énergétique.
Grâce à un nucléaire performant, fruit d’un pari industriel ambitieux, à notre
production hydraulique et à la croissance des filières éolienne et solaire,
nous atteignons ce nouveau record. Cette étape démontre que la décarbonation de
notre énergie est une formidable opportunité pour renforcer notre souveraineté
énergétique, protéger notre planète et soutenir notre industrie.
> Heureux de représenter la France au Forum Économique Mondial de Davos en tant que ministre de l’Industrie et de l’Énergie. L’occasion d’échanger avec nos partenaires européens, les acteurs économiques mondiaux sur la compétitivité de nos entreprises, la décarbonation, les investissements dans notre santé et les enjeux liés à l’électricité et l’énergie. Enfin, et c’est d’actualité avec le prochain sommet sur l’IA à Paris, je participerai à un échange sur l’intelligence artificielle, une technologie clé pour transformer nos industries et innover pour demain.
> Lors de la discussion du PLF 2025 en séance publique au
Sénat, dans le cadre de la mission « Écologie, développement et mobilité
durables », je suis intervenu pour rappeler que l’énergie est au cœur de notre
vie et de notre avenir.
Nous poursuivons trois grands objectifs : la souveraineté énergétique, pour
réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées ; la compétitivité, en
maîtrisant les coûts pour nos entreprises et pour le pouvoir d’achat des
Français ; et enfin, la décarbonation, essentielle pour lutter contre le
changement climatique et bâtir l’avenir de notre pays. Le nucléaire et les
énergies renouvelables sont les piliers de notre stratégie. Ils doivent non
seulement produire une énergie abondante et bas carbone, mais aussi créer des
emplois et dynamiser nos territoires. Ce budget est un budget de responsabilité
et chaque euro public investi doit l’être de manière efficace.
> Stabilité politique nécessaire pour soutenir nos entreprises. Sans budget voté, nous ne pouvons pas aider les entreprises en difficulté comme il le faudrait. Il est urgent de retrouver un cadre budgétaire stable pour préserver nos emplois et notre compétitivité.
> La France, première destination en Europe pour les investisseurs étrangers, quatre années de suite ! Les réformes sur le travail, l’apprentissage et la fiscalité ont permis de renforcer notre compétitivité et de rouvrir des sites industriels. Continuons à bâtir sur ces acquis.
> La souveraineté industrielle et la souveraineté énergétique sont véritablement les deux faces d'une même pièce.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Grâce au fonds Enfance et Montagne, ce sont 23 000 enfants qui ont pu
découvrir le ski dans le cadre d'une classe de neige en 2024. Objectif 100 000
enfants à horizon des JO 2030.
> Avec 350 stations de ski et 120 000 emplois directs ou indirects les montagnes françaises sont en tête des lieux touristiques.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> [Le danger Trump] Nos économies et nos démocraties sont victimes d’un
Tsunami historique avec DonaldTrump. Ceux qui comme Eric Zemmour ou Marion
Maréchal se félicitent de son arrivée au pouvoir n’aiment ni la République, ni
la France ni l’Europe. Bas les masques. Il est temps de réagir, merci François
Bayrou d’en appeler au réveil. La France est ma patrie, l’Europe est son avenir
comme disait François Mitterrand…
> Soutenir la production de logement, accompagner nos territoires dans l’accès aux services publics et la rénovation énergétique sont au cœur de notre engagement.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> L’Europe doit renoncer à la naïveté et être plus unie que jamais pour
défendre nos intérêts communs, moderniser les règles commerciales et relever
les défis de demain.
> La France exemplaire en matière d’énergie verte : 95% de notre électricité est désormais bas carbone ! Un atout majeur pour les entreprises et investisseurs à la recherche d'une croissance durable. La transition énergétique est un levier d’attractivité économique !
> La France regorge de filières d’excellence : aéronautique, nucléaire, luxe, vin, cosmétique, pharmacie et tant d'autres. Pour les développer, les protéger et réussir à l'export, nous devons avancer "en pack" avec une stratégie par filière, de la grande entreprise à la PME.
> [Le danger Trump] Le retour de Donald Trump doit être une opportunité et un réveil pour l’Europe. Face aux défis de demain, renonçons à la naïveté et agissons avec lucidité, unité et déterminés à construire une nouvelle politique commerciale à la hauteur du moment.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Alors que la France préside le Sommet de la Francophonie
jusqu’en 2026, moment chaleureux lors de la cérémonie de vœux de l’Assemblée
parlementaire de la Francophonie ! L’APF contribue de façon incontournable à la
bonne gouvernance et au dialogue au sein de l’espace francophone. Son
engagement pour le développement durable, ses actions pour la promotion de la
langue française et du plurilinguisme et son rôle pour renforcer le sentiment
d’appropriation des citoyens, en particulier des jeunes, à la Francophonie est
essentiel.
● Autres
ministres
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté
industrielle et numérique)
> Ce qui a coûté très cher,
c'est la censure. Parce que la censure, elle s'est traduite par deux choses.
D'abord, une baisse de la croissance, parce que les entrepreneurs le savent
bien. L'incertitude génère un arrêt des investissements, des recrutements. Et
ça, on pense que c'est de l'ordre de 6 milliards d'euros. Et puis des pertes de
recettes.
On a perdu sans doute 0,3 point de croissance. Donc c'est très coûteux.
Et puis 6 milliards d'euros de pertes de recettes, de mesures qui n'ont pas pu
être prises, d'ajustements. Donc la première source de difficulté, c'est la
censure, qui est un processus démocratique et inattaquable. Ce n'est pas ça que
je mets en cause. Mais il a des conséquences économiques qui sont graves. Et à
cet égard, le fait que le Parti socialiste n'ait pas voté la censure, au
contraire, permettra de relancer l'économie plus vite. Et donc, c'est un accord
qui n'est pas coûteux, mais qui va générer de l'activité, qui va générer des
recettes.
> Le ministère
des Finances, c'est aussi le ministère des Entreprises. C'est beaucoup le
ministère des Entreprises. On veut protéger les entreprises, on veut protéger
le développement, on veut protéger l'emploi de cette façon et donc on ne
souhaite pas augmenter les impôts des entreprises. Il y avait dans le budget de
Michel Barnier une surtaxe prévue pour deux ans pour les grandes entreprises.
D'abord, nous considérons que cette surtaxe qui a été votée et que nous
conservons, on ne va l'appliquer que pour un an.
On va réduire d'un an. On trouvera d'autres solutions dans le budget. La
participation exceptionnelle est ramenée à un an. Il y avait aussi une
participation exceptionnelle sur les hauts revenus qui devaient rapporter 2
milliards d'euros. On la garde dans le budget pour le moment. On pense qu'il
pourrait être plus intelligent et plus équitable d'ailleurs de la ramener à une
contribution qui serait différentielle, qui ne serait pas un impôt nouveau sur
les hauts patrimoines, qui serait surtout une mesure anti-optimisation, vous
savez, pour ces personnes qui ont un patrimoine important, qui est logé dans
des holdings. Je précise, on ne parle pas de l'outil de travail. Nous
souhaitons protéger l'outil de travail.
> Le libéralisme, ce que j'appelle plutôt l'économie de marché, c'est la meilleure façon de créer des ressources. Et toutes les entreprises le savent bien. La création de richesse vient des entreprises. Après, on a deux questions. On a une question de partage de ces richesses. Et donc, c'est vrai que si on pouvait trouver des voies et moyens d'améliorer le pouvoir d'achat, notamment des personnes qui gagnent peu, ce serait une contribution utile à l'équilibre du pays. Et puis, on a aussi une autre question : quelle est la principale priorité du moment en réalité ? C'est la transformation écologique. C'est ça l'impératif, le réchauffement climatique est là ; il faut qu'on s'adapte. Et ça, ça va demander beaucoup d'investissements qui sont des investissements qui ne sont pas toujours rentables.
> À moyen terme. Le meilleur investissement qu'on puisse faire pour l'économie, c'est l'investissement climatique. Pourquoi ? Parce que le dérèglement climatique, sinon, va tuer l'économie. Mais cet investissement à court terme, il peut peser sur la rentabilité. Et donc il faut accepter deux mouvements dans les années qui viennent, mais qui doivent être le fait de ce que j'appelle un nouveau consensus économique pour qu'il y ait un meilleur partage, et au profit de la planète, et au profit des personnes.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> [Le danger Trump] par définition, il faut toujours prendre les
chefs d'État des grandes puissances au sérieux
> Ne nous y trompons pas, si Mme Harris avait gagné, le
cadre de l’investiture aurait sans doute été différent sur la forme, et sur
beaucoup de sujets pour les Américains sur le fond, mais pas sur l’obsession
chinoise.
La question de la prédation russe ou chinoise inquiète au plus haut point
Washington. (…)
Nous avons grandi dans des salles de classe avec l'Europe et l'Afrique, au
milieu de nos planisphères. Or, à Washington, le milieu du planisphère, c'est
le Pacifique Nord, c'est cet endroit dans lequel les trois plus grandes marines
de guerre du monde se croisent.
> Nous sommes la génération qui pourrait connaître une vraie « guerre des étoiles ». Si la militarisation de l'espace continue et se concrétise par des destructions de satellites, nous courrons même le risque que la quantité de débris puisse le rendre impraticable pour tous.
> La menace cyber change de nature : les États assument de plus en plus de mener des actions offensives et le mercenariat se développe. Un nouveau champ de bataille se dessine, dans lequel des attaques sur des infrastructures civiles pourraient avoir des effets dévastateurs.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Le danger Trump] on sera plus forts tous ensemble, si nous restons
unis. Evidemment, il y aura des risques. On va voir Donald Trump et d'autres
essayer de nous diviser. Mais sur les grands enjeux comme les négociations
commerciales, si on veut pouvoir peser, si on veut pouvoir assumer des rapports
de force et défendre nos intérêts, nous avons intérêt à rester unis. Vous
savez, Donald Trump, le Président de la République le connaît bien. Une
relation de travail avec lui s'est développée lors de son premier mandat. Il
est d'ailleurs venu à la cérémonie de Notre-Dame. Il y a une rencontre qui a
été organisée par le Président [de la République] avec le président Zelensky.
Donc nous continuerons à travailler bien sûr avec les Américains, qui sont nos
alliés. Mais Donald Trump va défendre ses intérêts. Il va le faire de façon
très brutale, en assumant des rapports de force. (…)
On a eu nous-mêmes des échanges, comme je vous le disais, avec Donald Trump, et
même une rencontre qui a été organisée avec le président Zelensky. Mais une
fois de plus, sur ces grands sujets, que ce soit la sécurité de l'Europe, avec
la défense de l'Ukraine, que ce soit sur les sujets commerciaux, où on est sous
la menace de tarifs douaniers, sur tous ces enjeux, c'est en étant unis que
nous serons plus forts.
> [Le danger Trump] J'espère que ce sera une opportunité pour le réveil stratégique des Européens. J'espère que les Européens vont investir massivement dans leur défense commune, dans la coopération industrielle, vont se donner les moyens de relancer leur compétitivité et que ce qu'on est en train de voir dans la concurrence internationale doit servir de révélateur. Depuis 30 ans, les Etats-Unis ont généré deux fois plus de PIB par habitant que l'Europe. Quand, sur des sujets comme l'intelligence artificielle, le numérique, le quantique, la défense, quand d'autres ont investi et innové, nous avons régulé. Et bien ça doit être effectivement le réveil pour investir, pour commencer à simplifier toutes les normes qu'on s'est imposées, qu'on a imposées à nos entreprises, et pour relancer - encore une fois, puisque c'est une opportunité immense, ce marché unique européen - notre compétitivité. C'est au cœur de mon agenda et des propositions que je fais avec mes partenaires, précisément pour que l'Europe pèse plus dans ces équilibres globaux.
> Quand je vois Eric Zemmour se précipiter pour aller faire des courbettes devant Donald Trump, c'est assez ridicule et humiliant. On a ici des souverainistes, des nationalistes, mais qui se précipitent... qui iront dire demain à nos agriculteurs, à nos viticulteurs, si précisément on a ces menaces de mesures commerciales contre nos intérêts... Nous, on défendra les intérêts de la France. L'intérêt de la France, c'est d'avoir une Europe unie, qui assume de défendre sa souveraineté, qui travaille avec les Américains pour défendre nos intérêts en commun. Mais notre seule boussole, ce sera l'intérêt de la France et des Français, pas d'aller se précipiter vers les uns et les autres.
> Je pense que ce serait une énorme erreur de commencer à arriver dans une négociation qui s'ouvre en faisant des concessions unilatérales et en disant : "On va acheter américain, du gaz ou des armes" pour essayer d'apaiser. Je crois qu'on sera respectés que si on est forts. Nous avons des intérêts commerciaux. L'Europe commence enfin à sortir de sa naïveté. Pendant longtemps, on était un peu les derniers dindons de la farce de la mondialisation. Et sous l'impulsion - je le dis, beaucoup - de la France, du Président de la République depuis le discours de la Sorbonne en 2017, nous nous dotons d'instruments commerciaux. Pas plus tard qu'il y a quelques mois, l'Europe a fixé des tarifs douaniers contre l'industrie du véhicule électrique chinois parce qu'il y a eu une enquête qui a démontré que la Chine subventionnait massivement son industrie de véhicules électriques au détriment de la nôtre, eh bien on a imposé des tarifs douaniers. Ça, il y a quelques années, l'Europe en était incapable. Elle attendait des processus interminables à l'OMC, tandis que les autres, que ce soient les Américains ou les Chinois, ne s'en privent pas. Donc on commence progressivement à sortir de cette naïveté, mais là, tout le message que fait porter la France, c'est de dire que le protectionnisme n'est dans l'intérêt de personne, que nous voulons des échanges commerciaux avec nos partenaires mais, précisément, pour empêcher de se retrouver sous la coupe de tarifs douaniers, il faut aussi dire qu'on sera capables de répondre et de se défendre aussi, le cas échéant.
> L'Union européenne, je voudrais le rappeler, c'est quand même un marché unique de 450 millions d'individus. C'est l'une des premières économies au monde. On est capables de peser, on est capables d'assumer des rapports de force. Et donc à un moment, ce qu'il faudra, c'est la volonté politique, et ça c'est le message que portera la France.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Le
sérieux, la responsabilité et le sens du dialogue l’ont emporté.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Toutes nos félicitations à Camille Galliard-Minier qui l’emporte dans l’Isère face un candidat de la France insoumise. Les Français ne s'y trompent pas. Au chaos des extrêmes, nos compatriotes préfèrent le travail, de l'action et une France en paix. Nos idées et nos valeurs ont de l'avenir. Au travail !
Gabriel Attal (député,
secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la
république à l’Assemblée nationale)
> [Victoire de Renaissance dans la législative partielle de l’Isère] Deux
élections partielles, deux succès pour les candidats que nous soutenons, deux
victoires face aux agents du chaos : en décembre face au RN dans les Ardennes,
aujourd’hui face à LFI dans l’Isère !
Roland Lescure (député)
> [Le danger Trump] En tant qu'Européens, il faut réagir ensemble et
fermement aux agressions possibles de Donald Trump. Les Etats-Unis
restent le plus grand et le plus vieil allié de la France et de l'Europe, mais
aujourd'hui, nous avons un chef d'État démocratiquement élu qui met en place un
programme qui peut nous affaiblir.
> [Le danger Trump] On se réveille dans un monde différent aujourd'hui, un monde plus risqué, plus imprévisible. Il a parlé de l'âge d'or, je me demande si on ne rentre pas dans l'âge de glace du monde.
> [Le danger Trump] Face à ce tribun volontariste mais aussi caricatural, il faut répondre de manière ferme à des agressions. Donald Trump est l'homme du bras de fer systématique. Il faut répondre en musclant le bras droit et surtout pas en baissant les bras.
> Il ne faut pas se faire une raison. L’Europe doit se réveiller et ne pas se laisser diviser.
> J’ai quitté X. X a toujours nourri la haine, c’était l’essence même de son algorithme. Mais désormais elle la porte en son sein. Avec Elon Musk comme rédacteur en chef et propagandiste.
> Quand vous êtes dans une soirée qui dégénère, vous pouvez décider d’appeler la police, de vous jeter dans la bagarre ou de quitter la soirée à plusieurs pour faire en sorte qu’elle cesse. Sur X, j’ai choisi la troisième option.
> [Dette: travailler sept heures de plus gratuitement pour faire des économies] Ce qui est clair, c'est que face à la conjoncture internationale, il faut plutôt qu'on travaille plus, que moins. Il faut qu'on continue à faire baisser le chômage. Il faut qu'on préserve un âge de départ à la retraite à minimum 64 ans, de mon point de vue, pour qu'on puisse mettre des seniors au travail et cela, un certain nombre d'eux le souhaitent.
> Il faut que, collectivement, on ait ce débat sur le temps de travail. Est-ce-que c'est un jour de plus comme cela avait été fait il y a quelques années ? Je ne sais pas mais il faut porter ce débat du 'travailler plus' pour que la France soit plus forte. On y a tous intérêt. Le travail, c'est la santé, comme disait l'autre. Le travail fait partie des forces de la France.
Prisca Thevenot (députée)
> Félicitations Camille Galliard pour cette victoire [dans l’Isère]!
Deux élections partielles, deux succès pour les candidats que nous soutenons.
Jour après jour et même si le travail sera long, nous faisons barrage au RN et
à LFI.
David Amiel (député)
> [Dette: travailler sept heures de plus gratuitement pour faire des
économies] C’est une bien mauvaise idée. Par principe : tout travail mérite
salaire. On ne peut pas travailler plus…pour ne gagner rien. Pour une question
de justice : tous les efforts en France ne peuvent pas toujours reposer sur les
actifs et sur l’imposition du travail !
Marie Lebec (députée)
> Le projet de loi d'urgence pour Mayotte est une première étape.
Reconstruire vite et bien, en soutenant les entreprises locales et en plaçant
les Mahorais au cœur des décisions. Mais gardons en tête les défis structurels
à relever pour un département résilient et durable.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> J'adresse mes chaleureuses félicitations à Camille Galliard, élue ce
soir députée de la première circonscription de l'Isère. Ce dimanche, les
électeurs de ce territoire ont choisi de privilégier l'ancrage local et la
clarté des convictions à l’insoumission tous azimuts qui n’apporte, in fine,
que conflictualité et instabilité. Dans le contexte politique que la France
connaît, il est heureux que Camille puisse joindre ses forces à ceux qui, à
l'Assemblée nationale, aspirent au succès de l'esprit de compromis au bénéfice
de l'ensemble du pays.
Erwan Balanant (député)
> [Le danger Trump] La sortie des Accords des Paris annoncée par Donald
Trump est un signal glaçant. Son discours d’investiture menace nos standards
démocratiques européens. C’est le moment de faire de l’Europe une vraie
puissance. Pour l’enfance, Pour le climat, Pour nos démocraties
Maud Petit (députée)
> L'examen du projet de loi d'urgence pour Mayotte a débuté à 16h à
l’Assemblée nationale. Un texte technique mais indispensable pour une étape
intermédiaire et urgente, entre les premiers secours apportés immédiatement
après le passage de l'ouragan Chido et avant un projet de loi-programme à venir
dans quelques semaines.
Frédéric Petit (député)
> Pour réaliser des économies sur nos dépenses publiques, chacun y va de
sa proposition de rabot, à commencer par le RN, dans son obsession
anti-étrangers, n'a de cesse de réclamer la suppression de l’AME) ou encore de
vouloir mettre les instituts français au régime minceur.
Sandrine Josso (députée)
> [Violences faites aux femmes] J’ai rencontré la médecin qui avait
ausculté Gisèle Pelicot, l’experte, la procureure, les avocats, les
associations de victimes. J’ai écouté les plaidoiries de toutes les parties. Ce
qui m’a marqué, c’est la façon dont la police, la justice, les avocats,
questionnent la victime.
On a beaucoup de retard en France par rapport à d’autres pays. Il faut que les
avocats soient mieux formés pour interroger les victimes, sans les
déstabiliser. (…)
C’est très important de faciliter l’accès à la preuve, sur le plan médical,
dans les pharmacies, les établissements de santé, pour faire les prélèvements
de sang et d’urine et pouvoir ensuite les envoyer aux laboratoires homologués.
Les médecins et les pharmaciens, aujourd’hui, sont mobilisés et mesurent l’ampleur
du problème. Ils m’ont soutenue à l’Assemblée nationale, quand j’ai défendu un
amendement pour prendre en charge les examens de sang et d’urine. Je pense
qu’on va endiguer cette soumission chimique grâce à l’action des professionnels
de santé. (…)
Les faits de soumission chimique sont très difficiles à prouver. Dans certains
cas, une fois sur deux, avec certains médicaments, l’amnésie frappe, la
personne sédatée ne se souvient de rien. Avec la soumission chimique, c’est le
crime presque parfait. Après, c’est une course contre la montre des
victimes pour essayer de rassembler des preuves. (…)
90 % des victimes de soumission chimique n’ont pas de preuves et beaucoup
d’entre elles, pour des raisons diverses, ne veulent pas porter plainte ou
témoigner. Elles vivent la même souffrance mais sans preuve. (…)
Quand ça vous arrive, il faut que ce soit dans la bonne ville, que vous
puissiez contacter ou voir les bonnes personnes, au commissariat, à
l’hôpital, etc.. Que vous trouviez un bon avocat. C’est un coup de
poker. Cette loi du hasard doit cesser.
Et ça peut arriver partout. Dans une soirée, mais aussi au
domicile familial, ce qu’on oublie trop souvent.
La drogue n’est pas le premier moyen de soumission chimique. Le premier, ce
sont les médicaments antihistaminiques, les anxiolytiques, d’autres encore, des
produits que l’on a souvent dans nos boîtes à pharmacie à la maison. On
dissimule le produit dans une boisson ou dans un plat épicé parfois.
● Parti radical
Bernard Fialaire (sénateur)
> La recherche et l'enseignement sup doivent être des priorités,
surtout en période de crise éco et financière. Investir dans ces domaines est
essentiel pour un pays qui valorise le travail et l'intelligence de ses
citoyens.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
> [Le Danger Trump] Renew Europe appelle les dirigeants européens à s'unir et à défendre les intérêts et les valeurs de l'Europe. L'alliance transatlantique, en place depuis des décennies, a apporté la prospérité et la sécurité, et elle doit être préservée. En tant qu'alliés clés, nous attendons et espérons que nos alliés américains seront aussi convaincus que nous qu'une relation forte entre l'UE et les Etats-Unis, y compris le soutien à l'OTAN, est une valeur ajoutée réciproque des deux côtés de l'Atlantique.
Valérie Hayer (députée, présidente)
> [Le Danger Trump] La journée d’hier en dit long sur la vision de
Donald Trump pour les États-Unis. Un Président réactionnaire, radical et
brutal. L’Europe est la meilleure réponse pour protéger vos intérêts, à vous,
Européens.
> [Le Danger Trump] Ne nous voilons pas la face sur ce que réserve la présidence Trump aux intérêts européens. Il est temps pour l’Europe de faire front pour son unité.
> [Le Danger Trump] Dans cette nouvelle ère de la présidence de Donald Trump, être prêts devrait être le premier atout de tous les Européens. Défendre la compétitivité européenne. Soutenir l'Ukraine jusqu'à sa victoire. Pour défendre nos valeurs libérales et démocratiques.
> [Le Danger Trump] L'alliance transatlantique est puissante et précieuse. Elle doit être entretenue et non affaiblie. Une guerre commerciale inutile ou des différends diplomatiques ne profiteront qu'à Pékin et à Moscou. Les Européens doivent faire leur part et montrer clairement qu'ils ont l'ambition d'assumer un véritable leadership, en renforçant leurs capacités de défense et en élevant la voix pour défendre l'Europe. La nouvelle administration américaine pourrait interpréter un tel manquement comme de la faiblesse ou de la complaisance. Nous mettons explicitement en garde contre le danger réel d'une nouvelle ère de perturbation totale de l'État de droit, de l'ordre mondial et d'un programme antidémocratique caché, sous l'impulsion de Donald Trump. L'Europe ne doit pas tolérer cela, notre capacité à agir sera notre force.
> Nous sommes le parti du progrès et de la liberté. Notre promesse aux Français : nourrir le débat d’idées et rassembler autour de nos valeurs.
> Les entreprises américaines ne renonceront pas facilement à notre marché de 450 millions de consommateurs. Alors nous pouvons — et nous devons —renforcer notre souveraineté européenne. L’Europe est bel et bien une puissance.
> Le véritable patriotisme, c’est l’intérêt européen donc l’unité européenne.
> Les réformes de Meta permettent à présent de qualifier les femmes d’objets ou de propriété, les personnes LGBT de malades mentaux, et de proférer des insultes racistes. Nos lois interdisent de tels propos en Europe. Elles vous protègent et s’appliqueront.
> [Tribune: « Liberté d’expression : ne soyons
pas dupes »]
À quelques heures de l’investiture de Donald Trump, l’extrême droite européenne
joue un jeu pour le moins osé. Car l’allié du futur président des États-Unis
s’est lancé depuis plusieurs semaines à la conquête d’une bataille
idéologique : celle de la liberté d’expression. Cette bataille, comme le
Rassemblement national et ses alliés, Elon Musk la dévoie sans rougir.
Ne nous méprenons pas. Le propriétaire de X a parfaitement le droit de soutenir
les plus rances idées politiques. Là n’est pas le débat. Le vrai débat autour
de la liberté d’expression se situe sur un autre plan. Car le véritable danger
pour cette liberté qu’ils prétendent défendre, c’est l’algorithme surpuissant à
la merci d’Elon Musk. Et entendons-nous bien, c’est tout notre idéal
républicain de liberté, d’égalité et de fraternité qu’il met là à mal.
Car il n’y a aucune liberté là où règne la loi de la jungle. Sans la protection
de nos lois, où serait la liberté dans un monde où la haine des uns mènerait à
l’autocensure des autres ? En s’attaquant aux politiques de modération, les
grandes plateformes ouvrent la voie à un espace où les caïds s’attaquent
impunément aux plus faibles. C’est le retour de la loi du plus fort. Voilà,
hélas, le « débat public » auquel semblent rêver certains patrons de
réseaux sociaux.
Il n’y a aucune égalité là où des algorithmes sont manipulés, par des acteurs
privés, en vue d’un agenda politique. La publicité électorale est régulée à la
télévision : ce n’est pas un hasard. L’égalité, ce n’est pas valoriser de
façon opaque la cheffe de l’extrême droite allemande auprès d’un public
d’abonnés trois fois plus nombreux que la population française.
Il n’y a aucune fraternité là où pullule la désinformation. Nos services de
police et de renseignement européen ont mis à jour plusieurs opérations de
désinformation et d’ingérences sur notre sol, financées depuis la Russie dans
le but de semer la discorde. Ce n’est pas un hasard. L’information est le
pilier d’une démocratie éclairée. Osons le dire : les faits existent. Et
une opinion n’est pas un fait.
La volonté du peuple est la chose la plus précieuse à nos démocraties. Mais
Elon Musk et consorts ne sont hélas pas seuls dans leur entreprise de
revirement politique. En Europe, les partis d’extrême droite reprennent à leur
compte les croisades mortifères du patron de X. Face à leur offensive
réactionnaire, nous ne devons pas rester silencieux !
Alors nous mènerons le combat législatif. Des lois existent. Il y a quelques
jours, avec l’ensemble de mon groupe Renew Europe, j’ai appelé officiellement
la Commission européenne à les faire respecter. Ayons le courage d’appliquer
les sanctions qui s’imposent, selon les conclusions des enquêtes européennes.
Nul n’est au-dessus de nos lois. N’ayons pas la main qui tremble pour défendre
nos démocraties.
Nous mènerons aussi le combat idéologique. Ne pas le faire signerait notre
défaite morale. Elon Musk et l’extrême-droite se font les chantres de la
liberté d’expression. Ne laissons pas les extrêmes s’emparer de ce pilier de
nos Lumières à des fins cyniques. Ne cédons pas à la tentation de la faiblesse
ou de la lâcheté. Aucun milliardaire, qu’il soit américain, russe ou chinois,
ne peut s’arroger le droit de manipuler nos débats publics.
Georges Clemenceau disait qu’on ne recevait pas les honneurs pour savoir ce
qu’il fallait faire, mais pour le faire. Prenons-le au mot, et faisons. Notre
liberté à tous en dépend. »
Bernard Guetta (député)
> [Opinion Une puissance se rassemble] C’est sans l’ombre d’un mea
culpa. Il n’est plus grand monde qui n’adjure matin et soir l’Europe de
s’affirmer au plus vite face à Donald Trump mais où les entend-on, ces
eurosceptiques et autres souverainistes d’antan regretter d’avoir si longtemps
ignoré, moqué, rejeté l’effort d’unification de nos pays ?
On aimerait les voir tirer les leçons de leurs erreurs passées à défaut de s’en
excuser mais non ! C’est d’abord l’Union qu’ils blâment. C’est à elle et
non pas à l’ardeur avec laquelle ils l’avaient combattue, qu’ils reprochent la
faiblesse dans laquelle nous sommes, sans vraie Défense et si mal armés contre
la menace de barrières douanières, d’une entente avec Vladimir Poutine sur le
dos de l’Ukraine et d’un retrait de la protection militaire des Etats-Unis.
Il faut se pincer pour y croire mais bon, c’est ainsi, et maintenant que grâce
à Donald Trump la nécessité de l’unité européenne n’est plus guère contestée la
question est de savoir comment serrer nos rangs et faire front.
L’urgence, disent beaucoup, est d’élargir l’Union à l’Ukraine, aux Balkans
occidentaux et à la Moldavie, aux sept pays candidats et même aux neuf en
comptant Serbie et Géorgie. Il le faut, expliquent-ils, car si nous continuions
à laisser ces pays dans l’antichambre, la Turquie, la Chine, les États-Unis et,
bien sûr, la Russie tenteraient d’y prendre pied pour y étendre leurs zones
d’influence.
C’est absolument vrai. Ce danger n’est que trop réel mais le fait est que les
électeurs européens ne sont pas majoritairement prêts à accepter ce passage à
34 ou 36 États membres au lieu de 27. Même si le Parlement européen et le
Conseil y donnaient leur feu vert, de nombreux votes nationaux, référendaires
ou parlementaires, le bloqueraient et l’Union essuierait ainsi un retentissant
échec dont elle mettrait du temps à se remettre.
C’est la première erreur à ne pas commettre et la seconde serait de vouloir
modifier les traités afin d’en finir avec la règle de l’unanimité. Cela semble
impératif car l’unanimité ralentit les prises de décisions en obligeant à de
longues quêtes de compromis mais le problème est que tout débat sur une
modification des traités rouvrirait la guerre de religions entre partisans de
l’Europe fédérale et de l’Europe des nations. La méfiance et les
incompréhensions conduiraient à des votes de rejet encore plus nombreux qu’en
2008, lors des empoignades sur le projet de traité constitutionnel. Tout comme
l’élargissement, la voie institutionnelle est à éviter mais alors que
faire ?
C’est dans les cadres existants qu’il faut agir car les évolutions politiques
et économiques des États membres le permettent.
Depuis la première élection de Donald Trump, il n’est plus un seul pays de
l’Union pour refuser de la doter d’une Défense commune. Ce qui était vu
jusqu’en 2016 comme une lubie française est aujourd’hui l’ambition commune et
l’agression contre l’Ukraine a déjà conduit les 27 à passer leurs commandes de
munitions ensemble.
Les traités actuels n’interdisent aucunement de poursuivre dans cette voie. La
Pologne qui n’avait si longtemps juré que par les achats d’armes américaines
envisage d’investir dans Airbus. L’Union va jeter les bases d’industries
militaires paneuropéennes et plus Donald Trump tournera le dos à l’Europe, plus
elle accélérera cette affirmation d’un pilier européen de l’Alliance
atlantique.
Cela ne se fera pas forcément à 27. Toutes les capitales n’iront pas du même
pas car toutes ne disposent pas des mêmes capacités financières ou ne sont pas
mues par une même volonté d’aller de l’avant mais rien n’empêchera celles que
veulent aller plus loin plus vite de le faire. La force motrice de ce
changement sera le triangle de Weimar – France, Pologne et Allemagne – parce
qu’il y a un consensus polonais sur la nécessité d’augmenter les budgets
militaires de l’Union, que la France a toujours plaidé pour faire de l’Europe
un acteur de la scène internationale et que l’Allemagne, en pleine évolution,
acceptera bientôt que l’Union emprunte pour financer ses efforts de Défense.
Au sein de ce triangle, l’entente franco-polonaise s’approfondit et devient
décisive. La Grande-Bretagne va, pour sa part, se rapprocher de l’Union en
épaulant le Triangle de Weimar sur les questions militaires. Quant à l’Ukraine,
à défaut d’immédiatement devenir membre à part entière de l’Union, elle devrait
associer son industrie de Défense à la création des industries militaires
paneuropéennes dont elle deviendra l’un des promoteurs essentiels.
Or qui dit Défense commune, dit politiques industrielles et diplomatie
communes. C’est en faisant plutôt qu’en disant que l’Europe s’affirmera autour
d’objectifs partagés et de projets civils et militaires. Au sein de la
Communauté politique européenne, forum de 44 États créé après l’entrée des
troupes russes en Ukraine, les 27 et les pays candidats vont ainsi développer
un ensemble commun dont la logique et l’utilité ne seront plus contestables.
Bien des pièces de ce puzzle sont encore à emboiter mais beaucoup le sont déjà
et laissent deviner un nouveau paysage européen. Attaquée par la Russie,
délaissée par l’Amérique, une puissance se rassemble.
> [Le Danger Trump] On est dans un moment de rupture absolue
> [Le Danger Trump] Nous sommes démunis devant les menaces, par exemple, de guerre commerciale.
> [Le Danger Trump] Comment prendre au sérieux un homme qui se dit investi d'une mission divine?
Pascal Canfin (député)
> [Le Danger Trump] Les États-Unis vont de nouveau quitter l’accord de
Paris sur le climat alors que nous avons encore battu le record de chaleur en
2024. Nous résisterons à l’offensive de l’international d’extrême droite contre
nos actions pour la planète. C’est notre devoir et c’est notre intérêt
> [Le Danger Trump] Et Musk qui fait un salut nazi à l’investiture de Trump…
> Pour notre souveraineté. Pour notre indépendance. Pour notre balance commerciale. Pour notre prospérité et nos emplois. Nous devons avancer en faveur de l'action pour le climat. Ce n'est pas seulement une question morale. C'est aussi notre intérêt économique.
> La France atteint pour la première fois en 2024 le seuil de 95% de production électrique decarbonée ! Grâce au nucléaire et à une production renouvelable record, la France connaît ainsi une hausse de production d’électricité decarbonée de 8,45% par rapport à 2023. On continue !
Christophe Grudler (député)
> La fusion nucléaire revêt un potentiel considérable : une énergie
propre, abondante, et sans déchet, capable de garantir la sécurité énergétique
des générations futures. Adoptons une vision de long-terme, bien au-delà de
2050.
> En 2024, la France a atteint pour la 1ère fois le seuil de 95% de production électrique bas carbone selon RTE Grâce à son mix énergétique mêlant renouvelables ET nucléaire, l'Hexagone fait figure de modèle en Europe. C'est cette approche que je défends au niveau européen.