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lundi 20 janvier 2025

La quotidienne centriste du 20 janvier 2025. Encore un siège de député de gagner par l’axe central


Il y a peu, une élection partielle dans les Ardennes avait permis à un ex-Renaissance mais toujours proche du parti présidentiel, Lionel Vuibert, de remporter un siège lors d’une élection législative partielle contre un candidat du RN.

Dimanche, c’est une candidate Renaissance, Camille Galliard-Minier, ex-suppléante d’Olivier Véran, qui, dans l’Isère, vient d’en gagner une autre, cette fois-ci contre un candidat LFI qu’elle a battu largement avec 64,3% des voix.

La victoire de l’axe central sur les extrémismes populistes est une très bonne nouvelle pour la démocratie.

Et l’on s’étonne du peu de publicité faite autour de de ce double succès par les médias.

On imagine ce qu’ils auraient titré si les deux législatives avaient vu la défaite des deux candidats centristes…

Du côté de l’axe central, on s’est évidemment félicité.

Voici les principales réactions:
- François Bayrou: «Certaines victoires sont de grande signification, locale et nationale ! 64 % dans la 1ère circonscription de l’Isère perdue en juillet ! Félicitations affectueuses à Camille Galliard-Minier et à toute l’équipe qui la soutenait. Accolade à Olivier Véran.»

- Gabriel Attal: «Deux élections partielles, deux succès pour les candidats que nous soutenons, deux victoires face aux agents du chaos : en décembre face au RN dans les Ardennes, aujourd’hui face à LFI dans l’Isère !»

- Yaëlle Braun-Pivet: «Le sérieux, la responsabilité et le sens du dialogue l’ont emporté

- Elisabeth Borne: «Ce scrutin montre que les électeurs ne sont pas dupes du chaos voulu par l’extrême gauche. La responsabilité, le dialogue, la volonté de stabilité pour la France ont gagné ce soir !»

- Renaissance: «Toutes nos félicitations à Camille Galliard-Minier qui l’emporte dans l’Isère face un candidat de la France insoumise. Les Français ne s'y trompent pas. Au chaos des extrêmes, nos compatriotes préfèrent le travail, de l'action et une France en paix. Nos idées et nos valeurs ont de l'avenir. Au travail !»

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 

Vues du Centre. La démocratie américaine, processus en progression désormais en régression

Par Aris de Hesselin


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

 
Oui, la démocratie américaine a toujours été imparfaite et perfectible.

Et ce qui faisait l’attachement à celle-ci, c’est que, malgré quelques à-coups, elle était en constant approfondissement et l’élection du premier président noir semblait en être une preuve irréfutable.

Même la défaite d’Hillary Clinton en 2016 était un motif d’espérance puisqu’elle avait remporté le vote populaire, une première pour une femme se présentant à la présidentielle.

Néanmoins, l’élection alors de Donald Trump était un premier avertissement.

En 2020, la nette victoire de Joe Biden sur l’extrémiste populiste semblait remettre les pendules de la démocratie à l’heure.

Mais il y a eu le 5 novembre 2024.

Ce jour-là, un ennemi de la démocratie a remporté le vote populaire après avoir déjà gouverné pendant quatre ans et montré tout le danger qu’il représentait, son mandat s’étant terminé par une tentative de coup d’Etat.

La majorité des électeurs américains qui sont allés mettre leur bulletin dans l’urne n’a pas été prise au dépourvu comme certains ont pu l’être en 2016.

Ces électeurs savaient exactement qui était le bonhomme.

Alors, sur ces huit dernières années et malgré la présidence courageuse de Joe Biden, on peut bien affirmer que la démocratie américaine qui était un processus en progression depuis l’indépendance du pays en 1783 a connu un coup d’arrêt brutal et qu’à partir de maintenant, premier jour du second mandat de Trump, ce processus est en régression.

C’est un coup dur pour tous les démocrates du monde entier, non seulement parce que cela montre que la fragilité d’un régime de liberté et d’égalité est toujours aussi grande mais aussi parce que cela précarise celui-ci dans tous les pays où il est en place et dans tous les pays où nombre de personnes luttent pour son établissement.

Pendant quatre ans, les Etats-Unis seront un pays où se trouvent à sa tête une bande d’incompétents qui sont admiratifs des régimes autocratiques voire totalitaires et pour nombre d’ente eux des défenseurs d’idéologies d’extrême-droite.

Et, cette fois-ci, ils pourront se targuer d’avoir remporté le vote populaire même si la participation n’a été que d’un peu plus de 60% du corps électoral.

La régression du processus démocratique n’est pas simplement une caractéristique des Etats-Unis mais se manifeste également dans d’autres pays du monde libre et pourrait s’y amplifier avec la bénédiction de Donald Trump qui a confié à Elon Musk de mettre sur pied une internationale réactionnaire dont l’alliée naturelle sera l’internationale totalitaire que dirigent la Chine et la Russie.

Chacun doit être conscient de cette réalité et personne ne devra venir nous dire, comme à l’orée de la Deuxième guerre mondiale: «nous ne savions pas».

Aris de Hesselin

 

 

Editorial du CREC. Aujourd’hui, 20 janvier 2025, est un jour sombre pour les valeurs humanistes


Si l’on considère la démocratie comme un simple mécanisme qui permet au peuple d’élire ses représentants qui auront alors le mandat de la majorité de celui-ci afin de gouverner en son nom pour son profit («le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple» selon Abraham Lincoln»), alors l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en est une nouvelle manifestation.

Mais si, comme le prétend Pierre Mendès France, «la démocratie, c'est beaucoup plus que la pratique des élections et le gouvernement de la majorité: c'est un type de mœurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l'adversaire, c'est un code moral» et l’affirme Albert Camus, «La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité», alors l’élection de Trump est une défaite de la démocratie ou comme l’appelle Alexandre Vatimbella, de la «dignitocratie», terme plus approprié selon lui à ce qu’est, en ce troisième millénaire, le fondement de l’objectif de la démocratie républicaine libérale, le respect de la dignité humaine, de chaque citoyen.

Et, quelle que soit la définition de la démocratie et de sa correcte appellation, aujourd’hui, jour de l’intronisation de l’extrémiste populiste, est un jour sombre pour les valeurs humanistes, la liberté, l’égalité, la fraternité, le respect de la dignité et de l’individualité de toute personne ainsi que toutes les valeurs, principes et règles qui en découlent.

Il faut néanmoins espérer que Donald Trump ne sera pas capable d’appliquer son programme, qu’il trouvera devant lui une opposition suffisante pour le dissuader d’aller trop loin et que la résilience de la démocratie étasunienne sera plus forte que sa volonté de l’abattre.

Cependant face à l’expérience de sa première présidence, à ses déclarations et à ses velléités, ce n’est pas l’espoir qui prédomine mais la crainte, voire la peur. D’autant que l’équipe qu’il a constituée pour gouverner est souvent plus extrémiste que lui (comme son vice-président Vance ou son conseiller spécial Musk), plus complotiste (comme son ministre de la santé Kennedy) et tout autant diffuseur de fake news, le tout alimenté par une haine de tous ceux qui ne pensent pas comme eux (on connait les injures professées par Musk qui n’ont rien à envier à celles de Trump).

Les derniers propos du nouveau président laissent présager le pire, c’est donc à quoi il faut se préparer pour constituer une résistance efficace dont les contours demeurent encore à déterminer ce qui sera possible après quelques mois de gouvernance extrémiste et populiste mais qui devra faire en sorte que les dégâts qu’il va provoquer, auront des conséquences minimes.

Et, bien entendu, c’est à un tout autre niveau que celle-ci devra s’élever s’il devient l’autocrate qu’il rêve d’être, voire un dictateur que beaucoup voient en lui.

Ici, les centristes doivent prendre toute leur part en tant que principaux défenseurs de la démocratie républicaine libérale qui est véritablement en danger.

L’équipe du CREC