Mais l’on oublie souvent aussi que les Etats-Unis sont les principaux alliés de ces mêmes pays et de cette même union.
Du coup, comment réagir avec la vigueur nécessaire face à l’extrémiste populiste qui sera de nouveau à la tête de votre principal allié dans les semaines à venir et, qui plus est, est la première puissance mondiale qui continue à être votre parapluie sécuritaire.
Si la difficulté de se positionner vis-à-vis des Etats-Unis n’est pas nouvelle pour les Européens, les Américains étant des concurrents en matière économique, par exemple, avec des administrations, qu’elles soient républicaines ou démocrates qui défendaient naturellement les intérêts de leur pays et de leurs entreprises, l’ampleur des attaques et leur nature ainsi que les domaines visés – comme l’alliance de Trump avec les ennemis de l’Europe telle la Russie ou sa volonté (déjà exprimée il y a longtemps) d’annexer le Groenland sous souveraineté danoise –, nécessiteraient une réponse d’une fermeté sans faille comme celle que l’on ferait à un ennemi avec le risque d’une brouille avec les Etats-Unis qui seraient dommageable pour les deux parties mais dont les Européens paieraient le prix fort.
C’est comme cela qu’il faut comprendre certaines réactions molles voire inexistantes aux derniers propos de l’extrémiste populiste qui va bientôt s’installer dans le Bureau ovale.
L’Europe, faible parce qu’elle le veut, parce qu’elle ne fait pas grand-chose pour devenir ce qu’elle devrait être, un acteur mondial majeur, est obligée de faire profil bas devant les Etats-Unis et de chercher systématiquement des arrangements avec Washington et à minimiser les différends.
Et le fait que ce soit Donald Trump qui soit leur interlocuteur ne change pas la donne.
Celui le sait et en joue en n’y allant pas avec le dos de la cuillère tout en utilisant la stratégie de la division envers les Européens où, pendant qu’il menace le Danemark et qu’il insulte l’Allemagne et le Royaume Uni par le biais d’Elon Musk, il complimente la première ministre d’extrême-droite italienne ainsi que l’autocrate hongrois.
Alors, bien sûr, Trump est un réel danger pour l’Europe et la démocratie.
Mais s’il le peut, c’est aussi grâce ou à cause des Européens eux-mêmes.
Sauront-ils enfin réagir?
Rien n’est moins sûr.
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