L’occasion pour le nouveau Premier ministre d’envoyer un message aux Français
sur sa complète implication en leur faveur avec en ligne de mire le vote du
Budget et la volonté de durer.
Rien n’indique pourtant que ces deux objectifs ont des chances de réussite
puisque aucun des partis de l’opposition n’a indiqué qu’il lui permettrait de
les atteindre.
Au-delà de ces questions essentielles pour le présent du pays, rappelons que c’est la première fois sous la Ve République qu’un gouvernement est dirigé par un centriste historique.
Les autres chefs de gouvernement qui ont dirigé le pays avec une ligne centriste n’en étaient pas (Raymond Barre, Elisabeth Borne, Gabriel Attal étant plus centraux que centristes tandis qu’Edouard Philippe ou Jean Castex étant de droite et que Jacques Chirac de 1974-1976 ne dirigeait pas un gouvernement centriste ou central mais plutôt de droite modérée).
Le 31 décembre,
Emmanuel Macron a adressé ses vœux aux Français dans une intervention dans
laquelle il a rappelé les défis du pays et la nécessité pour tous de s’unir
pour les affronter.
Comme d’habitude, les médias ont cherché dans les propos du chef de l’Etat ce
qui pouvait provoquer la controverse et la polémique.
Ils ont alors mis en avant son soi-disant mea culpa sur la dissolution de l’Assemblée
alors que Macron, s’il a bien expliqué que l’objectif qu’il poursuivait alors
en redonnant la parole aux électeurs, clarifier la situation politique après
les européennes, n’avait pas donné les résultats escomptés, n’a pas fait
machine arrière sur le processus qu’il avait voulu enclencher et que les
Français puis les députés qu’ils ont élu ont été incapables de relever.
Rappelons que la composition de l’Assemblée qui bloque toute possibilité de
gouverner de manière satisfaisante vient du vote des Français, non d’une
décision d’Emmanuel Macron.
Cette polémique médiatique a permis aux journalistes ainsi qu’aux extrémistes
populistes et à quelques haineux du Président de la République de remettre sur
le tapis sa démission au mépris même du fonctionnement des institutions d’une
démocratie républicaine libérale.
Soyons sûrs que celle-ci sera encore présente jusqu’en 2027 et la prochaine échéance
des présidentielles tant les médias se régalent pour des raisons partisanes ou
commerciales de ce genre de controverse sans fin et tant les populistes extrémistes
comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon avec l’aide de leurs idiots utiles,
rongent leur frein de leur ambition personnelle de s’installer à l’Elysée…
La responsabilité d’un
élu de la République est de faire en sorte que le pays puisse fonctionner
au-delà de ses orientations partisanes.
C’est dans cette optique qu’il faut absolument qu’un Budget soit voté par le
Parlement.
Une tentative sera faite dans les semaines à venir avec cette idée qu’une France
sans budget avancerait dans l’inconnu et ferait face à de multiples handicaps.
Reste que le vote d’un Budget n’arrangerait pas ceux qui veulent instituer le
chaos, LFI et le RN, qui ont la majorité pour faire tomber tous les
gouvernements qui seront constitués avant qu’Emmanuel Macron puisse à nouveau
dissoudre et appeler aux urnes en juillet prochain.
Bien sûr, ce qui
angoisse toutes les démocrates de la planète et donc les centristes, c’est la
prochaine investiture de Donald Trump pour un deuxième mandat à la tête des
Etats-Unis.
Les actes et les propos du populiste extrémiste et de ses soutiens, notamment
ceux du milliardaire d’extrême-droite, Elon Musk, n’augure rien de bon.
S’il faudra juger sur pièce, reste que le programme de celui qui veut abattre l’Etat
de droit démocratique et qui a tenté un coup d’Etat de 2021, est assez clair
pour alarmer l’ensemble des gouvernements des pays démocratiques et contenter,
à l’inverse, tous les autocrates et les dictateurs de la planète.
De ce point de vue, 2025 pourrait être une année charnière où la principale
démocratie et de surcroit première puissance mondiale commencera à basculer
dans l’autocratie…
[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]