Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
Le soutien affiché par François Bayrou – «troublé» par le jugement qui vient de la condamner – à Marine Le Pen est une honte pour le leader du MoDem et premier ministre de la France.
Car s’en prendre à la justice (même si ce n’est pas frontalement mais cela revient au même) parce qu’elle a condamné la cheffe de l’extrême-droite française sur des faits qui ressemblent beaucoup trop à ce que lui a mis en place au MoDem et pour lequel il est toujours poursuivi – le parquet ayant fait appel de sa relaxe dans l’affaire des attachés parlementaires du Mouvement démocrate – n’est pas digne d’un homme politique du Centre d’autant plus en rapport de ses responsabilités nationales actuelles.
Oui, le MoDem étant quasiment en cessation de paiement du fait de la politique isolationniste de Bayrou, n’ayant plus de députés, quasiment plus de sénateurs, peu d’élus locaux et de militants, donc peu de rentrées financières pour fonctionner.
Et, à l’époque, la solution est venue de l’élection de quelques députés européens et des fonds mis à leur disposition pour s’entourer d’une équipe pour les aider dans leurs tâches au Parlement européen et pas ailleurs.
Mais cette manne financière étant trop tentante pour un parti qui allait devoir mettre la clé sous la porte.
D’où l’utilisation de cet argent européen pour faire fonctionner le parti.
Tout le monde savait à l’époque la décrépitude dans lequel se trouvait le MoDem et tout le monde a été étonné qu’il puisse s’en sortir avant d’apprendre par quels arrangements François Bayrou et ses proches avaient réussi à éviter le pire.
Ici, il n’est pas question de savoir si la carrière politique de Bayrou ainsi que l’existence du MoDem sont plus importantes que des détournements de fonds, il s’agit de dire qu’un homme et un parti politiques qui demandent la confiance aux Français se doit d’être exemplaire, donc de respecter la loi.
C’est exactement ce que l’on demande aussi à Marine Le Pen et au FN/RN.
Et si dans le cas de Bayrou, la justice l’a relaxé alors qu’elle a condamné Marine Le Pen, c’est simplement parce que les preuves étaient limpides pour la leader d’extrême-droite alors qu’un doute – qui doit toujours se faire au bénéfice de l’accusé – subsistait pour le président du Mouvement démocrate.
Mais que ce soit pour Bayrou ou Le Pen, un deuxième procès – le parquet ayant fait appel de la relaxe de Bayrou et Le Pen ayant fait appel de sa condamnation – permettra de clarifier encore plus les choses.
Et aucun des deux n’est à l’abri d’une condamnation.
Reste cette alliance objective plus que troublante entre Bayrou et Le Pen, deux personnes qui n’ont pas voulu assumer leurs responsabilités.
Et ceux quiu, quand ses décisions ne leur plaisent pas, mettent en cause l’action de la justice dans une démocratie républicaine libérale ne sont pas centristes
Jean-François Borrou
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