► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Guerre commerciale de Trump] La suspension partielle
des tarifs américains pour 90 jours est un signal et une porte ouverte à la
négociation. Mais cette pause reste fragile.
Fragile, car les droits de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile et les
tarifs à 10% sur tous les autres produits sont toujours là. Ils représentent
52 milliards d’euros pour l’Union européenne !
Fragile, car cette pause de 90 jours, c’est 90 jours d’incertitude pour toutes
nos entreprises, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique et au-delà.
Avec la Commission et dans l’unité européenne, notre objectif reste
simple : négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un
accord équilibré, sans asymétrie.
Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts : l’Europe
doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires et
mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger, aussi pour éviter que
des flux de pays tiers ne viennent déséquilibrer notre marché.
La France est prête. L’Europe doit l’être aussi.
Restons lucides, unis, et défendons nos intérêts avec fermeté. Hier encore
j’étais auprès d’entrepreneurs et d’industriels très inquiets. Les tarifs
américains frappent en plein cœur leurs activités.
Nous avons raison de nous battre : ce sont des emplois et la vie de nos
territoires qui sont ici en jeu. Avec les Européens, nous ferons tout pour
protéger nos entreprises et nos filières, tout pour affirmer notre souveraineté
économique, tout pour garantir l’avenir de nos emplois.
> Dans ces temps si bousculés, il est essentiel d’agir ensemble pour faire face aux défis communs. Je me réjouis de l’entretien très substantiel que je viens d’avoir avec le Premier ministre polonais Donald Tusk. Nous avons fait le point sur la préparation du traité bilatéral que nous finalisons entre la Pologne et la France. Dans les domaines stratégiques, de la défense, l'énergie, le nucléaire, les transports, la coopération scientifique, linguistique et culturelle, ce traité va sceller des liens encore plus forts entre nos deux pays.
> Soutenir les civils à Gaza, ce n’est pas être contre Israël. C’est défendre la paix et refuser les amalgames. Ne jugeons jamais quelqu’un selon son origine ou sa religion. Notre combat, c’est la paix. Notre unité, c’est la République.
> Long échange à
l’instant avec le Président de la Serbie, . Je lui ai d’abord redit
l’importance que la France attache au destin démocratique et européen de la
Serbie.
J’ai exprimé ma confiance dans la capacité de la Serbie à retrouver le chemin
du dialogue, mon espoir que le futur gouvernement poursuivra avec détermination
les réformes attendues et consolidera les très bons résultats économiques.
J'ai souligné notre attachement à l'intégration européenne des pays des Balkans
occidentaux. Nous avons évoqué la situation en Bosnie-Herzégovine.
J’ai rappelé notre soutien indéfectible à l’unité de ce pays, ainsi que notre condamnation
de toute action visant à la remettre en cause. Il est de la responsabilité de
tous d’œuvrer au respect de l’ordre constitutionnel pour remettre la
Bosnie-Herzégovine sur son chemin européen.
Nous avons aussi échangé sur la normalisation des relations entre la Serbie et
le Kosovo. La France y est profondément attachée. C’est une condition
essentielle de leur intégration européenne.
Enfin, nous avons parlé du renforcement de notre coopération politique,
économique et de défense, dans le prolongement de ma visite à Belgrade en août
dernier.
Fidèle notre ambition pour l’Europe, j’ai confirmé au Président Vučić la
participation de la France à l’Expo 2027 de Belgrade.
> 1 200 tonnes de fret humanitaire, un navire hôpital militaire, des capacités de soutien logistique, une conférence humanitaire à Paris : la France est engagée depuis le premier jour. J’étais hier à El-Arich près de Gaza, auprès des humanitaires du Croissant rouge égyptien, de MSF, Handicap International, PUI, et Solidarités International, et des agences des Nations unies qui viennent en aide aux populations civiles de Gaza. Ils mènent une action absolument essentielle. La situation humanitaire à Gaza est intenable. La reprise de l'aide, la libération des otages, le cessez-le-feu et le chemin vers la paix sont absolument indispensables.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Discours à l’occasion du Comité
interministériel de l'innovation: «L'occasion de faire un bilan du projet
France 2030»]
Je suis très content de cette rencontre. (...) C'est un
combat que j'ai conduit, pour lequel je me suis battu dans d'autres fonctions,
des fonctions précédentes qui étaient les fonctions du Haut-commissaire au
Plan, que nous avons fait renaître avec le président de la République au moment
du covid. Parce que l'idée d'un Haut-commissaire au Plan, cette volonté de
déchiffrer ce que l'avenir pourrait être et ce que les grands enjeux de
l'avenir devraient être, cette idée-là avait été abandonnée en France depuis
plusieurs décennies, parce que l'idée d'un plan apparaissait comme une idée
archaïque qu'on reliait plus ou moins à l'Union soviétique, au « Gosplan »
comme on disait historiquement. Et ce n’était pas du tout à la mode. Ce qui
était à la mode, c'était l'ultralibéralisme, c'est-à-dire l'idée que tout ça
allait finalement s'organiser mieux par le marché. C’est comme ça qu'on
réfléchissait il y a 15 ans, 20 ans.
Puis, on s'est aperçu que ce n'était pas tout à fait exact, parce que les
grandes mutations du temps sont telles qu'elles ne peuvent pas être relevées,
les défis ne peuvent pas être relevés, uniquement par des initiatives
individuelles, désordonnées et financières, et que la puissance publique,
c'est-à-dire cette idée que la nation, au fond, choisit des objectifs qui ne
sont pas des objectifs immédiatement rentabilisables, et que pour affronter
l'avenir de manière efficace, il faut que la décision publique et les moyens
publics soient investis pour être d'ailleurs relayés aussi par des moyens et
des investissements privés.
Et France 2030, c'est ça. C'est ce combat que le président de la République a
voulu, lorsqu'on a créé France 2030. Ce n'est pas très facile de faire de la
politique et en général, ceux qui en font sont critiqués. Mais ceci est le
résultat d'une volonté politique qui a été choisie, mise en œuvre et pour
laquelle on a mis les moyens.
Je veux insister sur ce sujet de l'investissement. On vit
dans un pays qui a eu beaucoup recours à la dette — on aura l'occasion
d'en parler la semaine prochaine — à l'emprunt. Mais cette dette-là, comme
vous savez, de plusieurs milliers de milliards, 3 300 milliards, et je répète
toujours parce que le calcul mental — pas dans cette salle, Madame la
ministre d'État, mais ailleurs dans la société — le calcul mental est
assez largement abandonné et je répète toujours qu'un milliard, ça n'est que
deux syllabes, mais c'est 1 000 millions d'euros. Et donc, 3 200 fois 1 000
millions d'euros, notre endettement, nous l'avons consacré beaucoup à nos
dépenses quotidiennes. Or, le choix qui aurait dû être le nôtre et qui devrait
être le nôtre à l'avenir, c'est de consacrer ces facilités d'emprunt, à
condition que — facilité soit la situation d'avenir, on n'en est pas totalement
sûr — ces facilités d'emprunt soient consacrées à l'investissement.
Et France 2030, c'est ça. On a mobilisé des fonds pour que notre pays, notre
Europe puisse affronter les défis les plus difficiles de l'avenir. L'action de
France 2030 a été tout à fait remarquable. On a vu des chiffres, mais il faut
les répéter, 7 000 entités, entreprises, ont été choisies pour réaliser leur
projet. Plus de 7 450 projets ont été financés avec des sommes considérables,
puisque c'est 34 milliards qui ont déjà été investis. 34 000 millions d'euros
ont déjà été investis pour prendre à bras le corps des problèmes aussi
importants, on l'a vu, que le spatial, les biotechnologies d'avenir,
l'intelligence artificielle, les ordinateurs quantiques, tout ce qui tient à
l'hydrogène, et il y a encore d'immenses progrès à faire. Et c'est au fond le
choix que nous venons célébrer et honorer ici. Et donc, j'ai été très intéressé
par les trois personnalités expertes qui se sont exprimées à cette tribune.
J'ai été très intéressé par la détermination, la créativité, l'ambition, et ce
sont pour nous de grandes sources d'espoir.
Il y a une histoire que j'aime beaucoup : lorsque le général De Gaulle est
revenu au pouvoir en 1958, il y avait de très grands débats autour, au fond, de
l'ouverture européenne de la France. Débat auquel il avait participé lui-même,
pas toujours en étant favorable – en tout cas, ses amis n'étaient pas toujours
favorables – et il y avait le traité de Rome, c'est-à-dire la possibilité
d'ouvrir les frontières pour construire un grand marché. Et quand il est arrivé
au pouvoir, ses collaborateurs lui ont apporté des notes, et une de ces notes,
c'était pour sortir du traité de Rome, qu'il avait combattu comme homme
politique, et au fond, de très grands noms suggéraient que la France n'avait
pas les capacités d'affronter la concurrence internationale. On lui a apporté
cette note, et il a pris son stylo, et il a écrit en marge à ceux qui lui
proposaient de sortir du traité de Rome, il a écrit : « Non ! Ils sont
forts, mais ils ne le savent pas ».
Et je trouve que notre pays et notre Union européenne sont exactement dans
cette situation-là. Ils sont forts, mais ils ne le savent pas. Et au fond, ce
que nous découvrons dans France 2030, c'est que nous pouvons être forts et pour
une fois le savoir, et pour une fois mobiliser nos capacités, et nos capacités
financières et celles des générations qui viennent, parce que quand on
emprunte, on emprunte avec la certitude que c'est les générations qui suivront
qui rembourseront. C'est donc un mouvement de confiance vers l'avenir et cette
idée que nous avons de grande force, elle est appuyée par des réalités.
Sur les 15 dernières années, nous avons obtenu quatre médailles Fields et huit
prix Nobel scientifiques. Donc, nous croyons que la relève existe partout en
France, que partout en France se trouvent les ressources, les talents. Vous
avez beaucoup insisté sur la volonté de travailler au redressement de notre
pays. Et c'est pour cela que nous sommes ici, pour que la force qui a été
engagée dans les projets, dans les recherches, dans les entreprises, se
communique au pays tout entier. On a tous vécu le basculement qui nous a
entraînés dans un nouveau monde, pas le nouveau monde qu'on espérait, mais un
nouveau monde qu'on subit. Et vous avez insisté, madame, sur la révolution que
le monde de la recherche est en train de subir aux États-Unis et donc sur la
planète entière. Les États-Unis étant l'épicentre et considéré jusqu'à
maintenant comme l'épicentre inviolable, d'un système de recherche totalement
optimiste, totalement ouvert, totalement partagé, qui rayonnait sur le monde et
d'ailleurs absorbait, vous en êtes une preuve vivante, une grande partie des
chercheurs qui, sur la planète, développaient, inventaient, permettaient de
mettre au point des technologies nouvelles. On avait l'impression que tout
convergeait vers les États-Unis, et le tremblement de terre qui a été déclenché
par la réélection du président américain, ce tremblement de terre, nous en
connaissons, vous en connaissez tous, les conséquences directes, actuelles,
contemporaines à chaque jour, puisque chaque jour découvre un paysage nouveau.
Le renversement de la position stratégique des États-Unis, à la fois croyant en
la science et qui devient l’épicentre ou le centre du doute sur la science, à
la fois croyant à la liberté d'entreprise et la liberté du commerce, et qui
devient le lieu du doute sur l'entreprise et sur le commerce, croyant aux
droits et aux libertés, et qui devient le lieu du doute sur les droits et sur
les libertés. Cette contagion d'inquiétude crée un monde nouveau, et dans ce
monde-là, nous avons des responsabilités, sans oublier ce qu'est le contexte
sur un autre continent, le contexte chinois, avec une stratégie extrêmement
puissante de prise de contrôle scientifique et technique industrielle sur
l'univers que nous vivons ensemble.
Excédent commercial chinois : 1 000 milliards de dollars. Déficit commercial
des États-Unis, en tout cas sur les biens : 1 000 milliards de dollars
équivalents, ce qui explique la situation que nous sommes en train de vivre.
Ces tremblements de terre sont inédits et ils s'inscrivent dans une succession
d'accidents que nous avons connus. Le covid-19, nous a fait découvrir que nous
ne pouvons pas laisser à d'autres la production de tous nos matériels de santé
et de tous nos médicaments critiques. Et il faut se rappeler que cette crise
nous a révélé la faiblesse de nos capacités de production et les dépendances
auxquelles nous étions soumis, avoir découvert que nous manquions de produits
de base, comme à l'époque le masque et les médicaments élémentaires, le paracétamol,
par exemple, et découvrir en même temps que ce sont nos chercheurs qui, aux
États-Unis, ont mis au point la réponse, les vaccins à ARN Messager, chercheurs
pour certains, pour beaucoup, français, alors que nous, sur notre sol, nous
étions en dépendance. Ce paradoxe-là est un paradoxe évidemment extrêmement
provoquant pour notre conscience nationale. Et nous savons depuis au moins le
24 février 2022, date de l'attaque de la Russie de Poutine sur l'Ukraine, nous
savons que nous ne pouvons pas dépendre de n'importe qui dans des domaines
aussi stratégiques que l'énergie et les intrants nécessaires à la production
agricole. Et je le disais, nous avons découvert que nous ne pouvions pas,
depuis le mois de janvier de cette année, dépendre dans le domaine des
technologies de pointe, dans les domaines de l'intelligence artificielle, dans
le domaine du cyber et du quantique.
Nous savons qu'il est vital de renforcer notre base industrielle et
technologique de défense. La question, c'est la maîtrise des maillons
essentiels des chaînes de valeur et c'est exactement là que nous avons investi.
Cette reconquête de notre production et de notre indépendance est la question
première que nous avons à résoudre parce que d'elle dépend notre sécurité,
notre prospérité et le financement de notre modèle social. Et puis, il s'agit
de quelque chose d'autre : c'est l'idée que nous nous faisons de notre avenir
national, l'ambition industrielle française qui a eu ses succès au XXe siècle,
que tout le monde a en tête, dans le domaine de l'aviation, dans le domaine du
ferroviaire, dans le domaine du nucléaire. Cette ambition industrielle en
France a toujours été poursuivie en conjuguant les efforts de la recherche
privée et de la recherche fondamentale soutenue par les pouvoirs publics. Cette
ambition industrielle, nous avons pensé – avec, je le disais, le président de
la République, en 202 – qu'elle était plus que jamais d'actualité, et que pour
repousser les frontières de la connaissance et du projet technique, nous avions
encore des choses à dire, essentiels dans ce domaine, et à entreprendre.
Il existait pour cela un chemin, c'était le chemin qui continuait celui
qu’Alain Juppé, Michel Rocard à la fin des années 2010, avait conduit à la
création des programmes d'investissement d'avenir du Secrétariat général pour
l'investissement qui a été poursuivi par la décision de France 2030. Peut-être
faut-il insister parce que les chiffres passent trop vite sur la dimension de
cet investissement. 34 milliards d'euros votés par le Parlement en 2021 qui
venaient s'ajouter aux 20 milliards déjà votés en faveur du quatrième Programme
d'investissement d'avenir. Ce plan était particulièrement important et il était
fondé autour d'une idée que Bruno Bonnell a défendue tout à l'heure, c'est la
pluriannualité qui est la condition essentielle de toute politique de long
terme.
Bruno Bonnell a donné plusieurs éléments, on les a cités : 155 000 emplois ont
été directement créés à partir des efforts de France 2030 et ces emplois l'ont
été pour beaucoup dans les PME, dans les entreprises intermédiaires et dans les
toutes petites entreprises qui représentent, il est nécessaire de le rappeler,
55 % des bénéficiaires de France 2030 et 22 % des aides accordées. Bruno Bonnell
a rappelé que 14 %, c'était dans les zones rurales et il a rappelé aussi que la
majorité de ses investissements étaient en province hors Île-de-France. Et je
veux insister à mon tour sur un aspect qui a peut-être été moins défendu tout à
l'heure dans les présentations qui est l'investissement dans la formation,
avec, en métropole et en Outre-mer, de remarquables choix qui ont été faits et
qui vont être faits.
Tout à l'heure, on a, à très juste titre, entendu l'idée des petits réacteurs
nucléaires consacrés à la chaleur. Il n'y a pas que ces équipements de pointe,
on a sous nos pieds la géothermie qui nous permet, là encore, de produire avec
une empreinte carbone totalement réduite, mais pour cela, il faut former des
foreurs. Les calories disponibles dans la géothermie mobilisable immédiatement,
éternelles et gratuites dès l'instant que l'équipement est assuré et a été
payé. Cette énergie-là, disponible dans 95 % du territoire français, cette
énergie-là, nous sommes le pays le plus en retard d'Europe sur la géothermie et
qu'il était nécessaire de lancer un grand plan de formation de chômeurs. Ce
sont des outils totalement matures, totalement au point, totalement sans aucune
difficulté technique et ces outils-là, ils sont développés en France.
Simplement, nous, nous ne savons pas les mettre en œuvre parce que nous avons
depuis longtemps abandonné avec pourtant des économies d'énergie formidables,
80 % par rapport à une dépense énergétique pour produire de la chaleur, 80 %
économisés grâce à la géothermie et puisqu'on va vers un changement climatique,
pour ce qui est du rafraîchissement, de la climatisation, 95 % d'économies. Il
suffit de le mettre en œuvre et de lancer le plan que nous avons évoqué avec
Agnès Pannier-Runacher dans des temps précédents et qu'il faut faire
avancer.
Tout ça pour dire que France 2030, c'est évidemment des recherches de pointe
et, je dirais, d'ultra spécialisation scientifique et technique, mais nous
avons aussi beaucoup de développement comme dans le domaine de l'agriculture
(on l'a tout à l'heure évoqué) dans le domaine de l'énergie, que l'on peut
parfaitement mettre en œuvre d'ores et déjà en France, en métropole et en
Outre-mer. Je veux rappeler qu'à La Réunion, un projet qui s'appelle Échobat va
former 1 200 personnes à l'éco-construction en milieu tropical, et nous venons
de voir à Mayotte quelle est l'importance de ces choix. C'est dans le détail
qu'il faut observer les effets des efforts budgétaires très importants qui ont
été engagés, objectif par objectif et levier par levier. Nous pouvons alors
être certains que les défis les plus importants que nous avons signalés, que
vous avez signalés, vont être relevés : ordinateurs quantiques européens
à leadership français qui représentent d'ores et déjà la
moitié des ventes mondiales, 52 % des ventes mondiales, la production de 60
biomédicaments dont 47 ont déjà été développés, un taux d'approvisionnement en
fruits et légumes frais de 60 % en 2030, nous en sommes à 56 %. Et France 2030
participe au financement de ceintures vertes dans une vingtaine de villes
françaises, dont une dans les Pyrénées, qui est particulièrement remarquable,
qui en tout cas a été première dans le développement de ces ceintures vertes. En
plus des objectifs que vous avez fixés, petit réacteur nucléaire français en
service en 2030, où nous sommes déjà en bonne place dans la course mondiale. 2
millions de véhicules électriques et hybrides : nous en sommes à 650 000.
Projets aéronautiques bas-carbone, comme le projet d'hélicoptère bas-carbone,
ou l'avion bas-carbone de l'entreprise AURA AERO, toulousaine.
Et dans le domaine culturel, madame la ministre de la Culture : 11 studios de
tournage, ça a été tout à l'heure relevé dans le comité interministériel, ce
qui va nous placer devant le Royaume-Uni et faire de la France un lieu encore
plus attractif pour le tournage de films et de séries. Vous avez souligné que
dans le domaine spatial, les quatre projets français de micro-lanceurs ont
récemment fait leur premier test moteur. Et notre ambition est qu'ils donnent à
la France un accès autonome et compétitif à l'espace avec la capacité de
déployer des constellations de satellites. Nous avons réduit de près de 8
millions de tonnes annuelles les émissions de sites industriels pour un
objectif de 11 millions de tonnes en 2030. Et la technologie d'exploration des
fonds marins, le drone ULYX de l'IFREMER, est déjà en situation de maturité. Ce
drone sous-marin descend à 6 000 mètres de profondeur avec une autonomie de 24
à 48 heures. Et il peut cartographier par sonar jusqu'à 80 km² autour de lui.
Pour sécuriser notre accès aux matières premières, nous avons réalisé des
progrès remarquables dans la cartographie du sous-sol, dans son exploitation et
dans la réincorporation des chutes industrielles dans les chaînes de valeurs.
France 2030 finance par exemple l'usine de recyclage et de raffinage de terres
rares de Caremag à Lacq, qui devrait devenir le premier recyclé européen de ces
minerais. Pour ce site qui était le premier gisement européen de gaz, c'est à
la fois une renaissance industrielle et un service rendu à la transition
énergétique du pays. Nous avons l'ambition de produire 234 000 wafers,
qui sont des petites plaques de semi-conducteurs en 2030. Et nous étions à un
peu plus de la moitié dès 2024, 125 000. Nous voulons former 400 000 personnes
aux métiers d'avenir ; je le disais, elles étaient 100 000 en 2024.
Ces résultats sont des sources de fierté. Nous avons des progrès à faire sur la
production d'hydrogène décarboné. Nous avons sécurisé 0,4 GW de capacité
d'électrolyse pour un objectif en 2026 qui aurait dû être de 0,8 GW. Notre
stratégie nationale d'hydrogène actualisée sera détaillée par le ministre de
l'Industrie la semaine prochaine. Et nous n'avons pas encore atteint non plus
notre but dans le retour à une production scientifique, à des publications
scientifiques dont nous voudrions qu'elles représentent 1,1 % des publications
les plus citées dans le monde et nous ne sommes pas encore tout à fait à cet
objectif-là. Et la création des innovations et la création de sites industriels
se fait encore attendre puisque le nombre de ces créations n'a pas atteint le
seuil que nous avions fixé en 2024. Nous savons très bien quels sont ces
enjeux. Nous mesurons les difficultés. Nous savons aussi que des sommes
importantes qui étaient en attente depuis juin 2024 ont été désormais
débloquées, que depuis notre prise de fonction, nous avons attribué un milliard
et demi d'aides aux lauréats, et très prochainement 24 nouveaux appels à
projets vont être lancés pour nous permettre d'accélérer dans tous les domaines
critiques, en particulier dans ces domaines que nous avons cités : le
quantique, l'intelligence artificielle et le spatial. Et d'ici à 2027, 54
millions d'euros engagés fin 2021 seront bien mobilisés en faveur de
l'investissement d'avenir. Et ce, dans le contexte budgétaire très contraint,
de plus en plus contraint, que personne ici n'ignore et sur lequel nous aurons
à nous exprimer très bientôt.
Mais je veux donner ici des orientations claires pour la poursuite de ce
programme d'investissement crucial pour notre avenir. La première orientation
concerne la méthode, je le disais : c'est la pluriannualité, parce qu'un
chercheur, notamment en recherche fondamentale ou appliquée, a besoin d'une
garantie de continuité. L'annualité budgétaire, qui est notre règle, met
souvent cette continuité en péril, et il est sain que notre programme
d'investissement, lui, soit décidément pluriannuel. Mais il faut aussi que
chaque euro dépensé nous rapproche de nos objectifs. Nous sommes comptables
devant les Français du bon usage des fonds si importants qui ont été mobilisés.
Et dans le paysage budgétaire qui est le nôtre, nous devons aussi réfléchir à
d'autres modes de financement que les subventions. Je pense, on l'a dit ce
matin dans le Comité interministériel, je pense aux avances remboursables et
aux prises de participation qui assurent à la dépense publique, monsieur le
ministre, un meilleur retour sur investissement. Et nos stratégies
d'investissement doivent être sans doute encore mieux clairement définies en
amont, de manière à coordonner les efforts de recherche entre acteurs privés et
acteurs publics, mais également entre les acteurs privés eux-mêmes. Nous avons
enfin un très grand enjeu dans l'évaluation des investissements que nous avons
faits.
Il est impossible que des investissements aussi importants et aussi nombreux
réussissent à tous les coups. Ce serait un défi qui mettrait en cause le
fonctionnement normal des choses. Il y a des échecs qu'il faut être capable de
détecter assez tôt. Il faut être capable de changer d'orientation sur ces
sujets-là. Mais évidemment, pour nous, ce qui est le plus important et ce qui
est la raison d'être de notre réunion ce matin, c'est que c'est notre politique
d'innovation qui est la clé de notre avenir. La puissance publique, dans son
ensemble, doit soutenir l'innovation jusqu'à la production et à la
commercialisation.
France 2030 finance l'innovation et la formation mais la réindustrialisation
exige aussi de réunir d'autres conditions et nous le savons tous, tous les élus
locaux le savent, par exemple la capacité de disponibilité du foncier qui est à
peu près sur tous les territoires un problème aujourd'hui, limitant notre
capacité d'action.
Enfin, nous devons nous assurer que pour chaque filière, l'environnement
réglementaire et fiscal permet de n'étouffer et/ou de ralentir ni l'innovation
ni l'implantation industrielle. C'est pourquoi la politique de simplification
est nécessaire. Comme vous le savez, un texte de loi est en discussion en ce
moment devant l'Assemblée nationale, par lequel nous espérons des pas
décisifs et dont nous annonçons à l'avance qu'il sera repris constamment et
aussi souvent que nécessaire au travers du temps, puisque nous avons
l'intention d'associer, et ils sont nombreux dans cette salle, chacun des
acteurs de terrain à la définition ou au repérage des sources de simplification
nécessaires. Cette simplification touche bien sûr les entreprises, elle touche
la recherche, mais elle touche aussi chacun des foyers français. Je veux citer
un seul exemple : beaucoup de collectivités souhaiteraient pouvoir passer
commande de solution cyber innovante auprès de jeunes entreprises. Or, le code
de la commande publique rend cette volonté très difficilement applicable parce
que, comme vous le savez, on demande des antécédents pour pouvoir participer à
la commande publique, ce qui n'est pas toujours accessible pour les jeunes
entreprises. C'est pourquoi j'ai demandé que soient examinés les moyens
concrets de simplifier le code de la commande publique en matière de soutien à
l'innovation, et dans les deux mois, j'aurai les conclusions de ce rapport.
Il y a bien d'autres facteurs, et le premier de ces facteurs, c'est qu'un pays
se trouve exposé à une concurrence qui est assez souvent déloyale. Il m'est
arrivé de travailler, dans une fonction précédente, avec l'Académie des
sciences sur ce sujet, et l'inquiétude ou parfois le désespoir d'un certain
nombre de créateurs de voir capter leurs innovations, leurs découvertes ou
leurs brevets par des procédures qui touchent beaucoup à l'intimidation par le
droit, à l'intimidation par la justice, à la captation par des règles
financières qui sont peu accessibles à des innovateurs de petite taille. Tout
cela est une manière de menacer notre capacité de recréation et
d'innovation.
C'est ainsi que nous sommes sur le point, grâce à France 2030, de relever non
pas tous les défis qui sont devant nous, mais un grand nombre de ces défis-là.
Le travail que vous avez fait, je considère que c'est un travail essentiel. Les
experts, les créateurs et les entreprises lauréates et qui sont présents dans
cette salle sont la preuve de l'excellence et du caractère vital pour la
nation, pour l'Europe et peut-être aussi pour une certaine idée du
développement de la recherche dans le monde, que la France aura contribué à
faire avancer. Pour nous tous, c'est infiniment précieux. Les menaces sont les
plus graves qu'on ait rencontrées depuis la guerre. Les déstabilisations sont
les plus menaçantes, sont les plus inquiétantes qu'on ait vues depuis très longtemps.
Il y a dans la volonté que la France et, j'espère, l'Union européenne expriment
de relever ce défi, il y a un élément de stabilité pour tous ceux qui, sur la
planète, pensent que l'humanité peut elle-même produire les réponses au défi
que trop souvent, elle a laissé grandir. Je pense à l'environnement, je pense à
des phénomènes de menaces sur l'opinion publique, sur des cyberattaques, sur le
fait que les esprits soient captés et mis sous contrôle.
Mais nous, nous croyons que les réponses existent. Les réponses existent si
nous sommes capables de réunir les capacités de l'action publique et
l'inventivité des initiatives privées. C'est cette initiative unique que France
2030 a fait naître et mis en place depuis des années, et c'est pourquoi je
voulais, au nom du Gouvernement et peut-être plus largement encore au nom de la
société française, exprimer notre gratitude au travail qui a été fait pour
France 2030.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> On ne va pas orienter
les élèves dès la maternelle, donc manifestement, mes propos n'étaient pas
clairs, donc ce que j'ai voulu dire, c'est que l'orientation c'est un sujet
global et on doit veiller à ne pas prédéterminer, conditionner les choix. Et on
sait qu'il y a beaucoup de biais dans l'orientation qui sont très forts et qui
apparaissent très tôt, par exemple, au niveau de l'entrée en CP, où pour les
maths, et le même chez les filles et chez les garçons, au bout d'un trimestre,
les filles décrochent et l'écart se creuse tout au long de la scolarité. Donc,
ce que je veux dire, c'est qu'on doit préparer, veiller à ce que les élèves
puissent d'abord découvrir leurs capacités, qu'ils puissent prendre confiance
en eux, qu'on leur donne l'envie d'apprendre et que ça permette, le moment
venu, d'avoir les choix les plus éclairés et avec le moins de biais.
> L'utilisation des réseaux sociaux pour les jeunes a un impact qui n'est pas du tout positif sur la scolarité des élèves. Je pense que d'apprendre aux jeunes, d'abord, je souhaite qu'ils soient alertés sur les risques du numérique, sur le fait que toutes les informations ne sont pas vraies sur les réseaux sociaux, et apprendre de la distance par rapport au numérique.
> Le souhait, c'est qu'il passe le moins de temps possible sur les écrans, et le plus de temps possible à lire des livres.
> Parcoursup évolue, et on essaie de l'améliorer d'année
en année, en étant conscients qu'au moment où on fait ses choix, c'est un
moment de stress pour les familles, pour les jeunes, et donc il faut améliorer
le dispositif, donner plus d'informations. (…)
On a de toute façon besoin d'un outil, parce qu'il y a des centaines de
milliers de jeunes, il y a même près d'un million de jeunes qui sont inscrits
sur Parcoursup cette année, et qui font beaucoup de vœux, on doit avoir
10 millions de vœux, donc il faut bien un outil pour pouvoir rapprocher
tous ces vœux de toutes les formations qui existent. (…)
Je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire en soi de remplacer Parcoursup, qu'il
faille sans cesse améliorer l'outil qui permet aux jeunes de bien choisir et
d'avoir le maximum de possibilités et d'avoir les choix les plus éclairés
possibles, ça c'est clair. (…)
C'est toujours mieux que le dispositif d'avant dans lequel on était tiré au
sort.
> On prend de nombreuses initiatives pour encourager la
lecture, vous savez, à la fois des concours de lecture à voix haute, des
rencontres avec des auteurs, il y a la démarche Un Livre pour les vacances qui
a été lancée donc tous les élèves de CM2 ont un livre pour les vacances. Et
puis cette année, on va lancer une opération Cet été je lis, on va s'efforcer
de donner envie de lire à tous les jeunes.
Avec beaucoup de partenaires, par exemple, dans les stations-services sur les
autoroutes, on va proposer des livres aux jeunes. Pas gratuits mais pas chers,
et on veut aussi leur prêter des livres, vous savez, sur les centres de
documentation des établissements, qu'on puisse prêter des livres, pour le coup
gratuitement, pour tout l'été. Au-delà de ça, il y a un travail avec tous les
ministères concernés pour voir quelles nouvelles initiatives on peut prendre et
ça fera l'objet d'annonces prochainement.
> Il y a deux sujets, il y a à la fois comment on s'assure que les jeunes passent moins de temps sur les écrans, c'est notamment la généralisation de la pause numérique. Vous savez qu'on a une centaine de collèges qui sont dans cette expérimentation. Et puis, par ailleurs, comment on encourage à acheter des livres, à aller vers les librairies de proximité. Donc, c'est des sujets sur lesquels on travaille, notamment avec la ministre de la Culture.
> [Expérimentation de la pause numérique au collège] On
range son portable en arrivant au collège et donc, on le récupère en quittant
le collège. (…)
Je souhaite qu'elle soit généralisée. Et on est à la rentrée prochaine. On est
en train d'en discuter avec les conseils départementaux puisque ce sont les
conseils départementaux qui financent les casiers ou les sacs dans lesquels on
peut ranger son portable pour la journée. Mais donc, je suis confiante sur le
fait qu'on puisse généraliser cette expérimentation à la rentrée prochaine. (…)
L'objectif, c'est bien de généraliser à la rentrée prochaine. (…)
On voit que dans les collèges où on a fait cette expérimentation, le climat
scolaire est plus apaisé, donc, je pense que ça vaut la peine de généraliser.
> En 4ème et en 3ème, on démarre à la prochaine rentrée une heure de soutien, d'approfondissement, en maths ou en français, par semaine, et donc du coup, on poursuit l'accompagnement des élèves en 4ème et en 3ème.
> A priori, on était à 99,5 % de professeurs de poste qui étaient pourvus à la rentrée, mais on sait que tout au long de l'année, il peut y avoir des maladies, il peut y avoir des problèmes, et donc, la situation n'est pas satisfaisante. Ça renvoie à un problème d'attractivité du métier, et c'est pour ça que j'ai annoncé qu'on allait revoir les modalités de recrutement et de formation initiale des professeurs. Quand on est passé à un recrutement au niveau du Master 2, on a eu 45 % de candidats de moins pour les postes de professeurs des écoles. Donc, c'est important de revoir ce mode de recrutement. On va mettre en place, à partir de la rentrée 2026, des formations, des licences pluridisciplinaires dans lesquelles les étudiants pourront avoir des cours de français, de maths, d'histoire-géo, de SVT, donc toutes les matières qu'ils auront à enseigner dans le premier degré, et on recrutera à la fin de la licence. Ensuite, il y aura deux années de Master professionnalisant dans lequel on pourra continuer à approfondir les compétences disciplinaires et, en même temps, on apprendra le métier de professeur. C'est important de savoir gérer une classe, de savoir prendre en charge des élèves, notamment en situation de handicap. Et vous savez que 4 professeurs sur 5 nous disent qu'ils ne sont pas suffisamment préparés à ces gestes métiers qui sont fondamentaux.
> On est en train de définir une filière, un parcours qui est beaucoup plus clair qu'aujourd'hui pour devenir professeur. Moi, ce que je constate, c'est qu'il y a beaucoup de jeunes qui, après la terminale, ont envie de s'orienter vers ce très beau métier. Mais aujourd'hui, il n'y a pas de parcours clair pour devenir professeur des écoles.
> Ce métier de professionnel pour lequel on a revalorisé les débuts de carrière et les fins de carrière, mais sur lequel il y a tout un milieu de carrière où on n'est pas augmenté pendant très longtemps. Et donc, on a aussi engagé des discussions avec les organisations syndicales. Moi, je souhaite qu'on débouche d'ici l'été sur la façon dont on a un parcours de carrière plus attractif sur ce milieu de carrière.
> J'ai annoncé un plan «Brisons le silence, agissons ensemble», qui vise à systématiser les remontées d'informations sur les faits de violences dans les établissements qui vise aussi à mieux recueillir la parole des élèves et à augmenter les contrôles. On passe de 80 inspecteurs qui étaient dédiés à cette tâche à 200 en deux ans. Et on veut contrôler 40 % des établissements privés sous contrat dans les deux ans qui viennent. Je pense que c'est important qu'on ait ces contrôles et qu'on puisse surtout s'assurer que les faits qui sont révélés, et on a beaucoup de témoignages d'anciens élèves qui sont dramatiques, dans lesquels on voit qu'on a des personnes dont la vie a pu être brisée, que ces faits ne puissent pas se reproduire.
> Je viens de recevoir le rapport qui a été fait sur l'institution Bétharram. Je suis en train d'en prendre connaissance et je communiquerai très prochainement sur le contenu et les suites données à ce rapport.
> De l'entrisme islamique, on est très vigilant,
notamment dans les établissements hors contrat pour qu'il n'y ait pas, comme on
a pu le voir dans un certain nombre d'établissements, des livres qui ne sont
pas conformes aux valeurs de la République. Dans ce cas-là, on peut décider de
la fermeture de l'établissement. C'est ce qu'on a fait dans un certain nombre
de cas. (…)
De façon générale, on s'assure que les valeurs de la République sont
respectées, y compris dans les établissements hors contrat.
> Il faut revenir à ce qu'est la laïcité dans notre pays, c'est la liberté de croire ou de ne pas croire. Et c'est la neutralité de l'État et de ses agents qui ne doivent pas porter des signes religieux de façon ostensible, quels qu'ils soient et en l'occurrence, les accompagnatrices ne sont pas des agents du service public.
> La France naturellement fait le maximum, et je peux vous assurer qu'on en discute autour du Premier ministre pour tenir l'objectif de déficit qui a été fixé. Ensuite, avec les décisions qui ont été prises par Donald TRUMP, évidemment ça peut avoir des conséquences très fortes sur l'économie mondiale. C'est pour ça que l'Europe a une réponse qu'elle met en œuvre à partir d'aujourd'hui et progressivement, et se prépare à un nouveau train de réponses. L'objectif, c'est plutôt de sortir de cette guerre commerciale qui est néfaste pour tout le monde. Mais, en effet, on peut avoir un risque de décrochage de l'activité économique, de ralentissement, et donc, on devra en tenir compte, oui.
> L'antisémitisme est un délit. Les tags qui ont ciblé les étudiants juifs sur le campus de l’université de Nanterre sont intolérables. Je condamne fermement ces actes. Les auteurs doivent être retrouvés et punis. L’université a porté plainte et a fait un signalement au Procureur.
> Un professeur d’université contraint de quitter son cours sous la menace d’individus cagoulés : ce qu'il s’est passé à Lyon est inadmissible. Un signalement au procureur a été fait par l’université et je souhaite que mon ministère se constitue partie civile. Avec Philippe Baptiste, nous y veillons : la liberté de l’enseignement à l’université doit être garantie.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> La situation à Gaza ne peut plus durer. L’aide humanitaire doit
reprendre. Les otages doivent être libérés, les civils préservés. Le Hamas doit
être désarmé et écarté de la gouvernance de Gaza. La paix durable entre
Israéliens et Palestiniens passera par une solution à 2 États.
> [Guerre commerciale de Trump] Non, nous ne considérons
pas que le mot «tarif» est le plus beau du dictionnaire, puisqu'il est synonyme
d'impôt sur les classes moyennes, à commencer par les classes moyennes
américaines, qui vont considérablement s'appauvrir avec les décisions qui ont
été prises par le président Trump. D'ailleurs, il n'y a qu'à consulter les
résultats des sondages d'opinion réalisés aujourd'hui aux Etats-Unis pour
s'apercevoir que les Américains sont parfaitement conscients de l'impact que
ces décisions désastreuses vont avoir sur leur pouvoir d'achat.
Face à cela, ce que nous disons, c'est bien évidemment que ces décisions sont
mauvaises, et nous espérons vivement qu'elles puissent être revues. Nous disons
également que nous ne les avons pas provoquées, et que si le président Trump ne
revenait pas sur ces décisions, eh bien que nous nous tenons prêts, en
Européens, à riposter en mobilisant toute la palette des instruments à notre
disposition, qu'ils soient tarifaires ou non tarifaires. Au niveau européen,
c'est d'ailleurs la première salve de contre-mesure qui a été adoptée ce matin
et qui frappera 22 milliards d'exportations américaines vers l'Europe d'un
droit de douane de 25%. Et puis la Commission européenne a initié un travail
qui va conduire à une deuxième salve de mesures. En attendant, le Président de
la République a réuni avec le Premier ministre et les membres du Gouvernement
les filières concernées dès jeudi dernier. Hier, c'est le ministre de l'Industrie
qui a réuni le Conseil national de l'industrie. Et aujourd'hui, c'est le
ministre de l'Economie et des finances qui consultera l'ensemble des
représentants de filières ainsi que les syndicats, sur les impacts attendus par
l'ensemble des parties prenantes de ces décisions dévastatrices.
Le Gouvernement est mobilisé aux côtés des filières pour préparer une réponse qui permette de défendre les intérêts français et les intérêts européens. Plus généralement, puisque nous avons à répondre en européen, c'est la Commission européenne qui dispose de la compétence, ce que nous préconisons, ce que nous prescrivons, c'est du calme, de la détermination et de l'unité. Et c'est dans cet esprit-là que nous échangeons avec nos interlocuteurs, dans les capitales européennes et avec la Commission européenne.
> [Guerre commerciale de Trump] Evidemment que nous
allons veiller à ce que les décisions qui ont été prises soient revues et dont
nous considérons qu'elles vont appauvrir les Etats-Unis, leur classe moyenne,
leurs entreprises, qu'elles vont appauvrir aussi les partenaires des
Etats-Unis, au premier rang desquels l'Europe. Sans quoi, nous n'aurions
d'autre choix que de riposter en mobilisant l'ensemble de la palette des
instruments qui sont à notre disposition, avec des droits de douane comme ceux
qui ont été adoptés ce matin pour l'Europe, 25% sur l'équivalent de 22 milliards
d'exportations américaines vers l'Europe ; soit des mesures non tarifaires -
vous avez cité les services, et nous disposons depuis 2023 d'instruments qui
permettent à la Commission européenne, lorsque les intérêts européens sont en
jeu, de s'en prendre, si je puis dire, à l'accès au marché public, à l'accès de
certains services sur le marché unique européen.
Nous ne devons pas nous contenter de répondre ou de réagir à l'administration
américaine. Nous devons nous poser des questions sur nous-mêmes, en commençant
par nous apercevoir que le marché unique n'a sans doute et jamais été aussi
important pour permettre à nos entreprises de se diversifier. On estime que les
barrières qui se dressent entre pays de l'UE représentent un droit de douane
d'environ 45%. Si nous approfondissons le marché unique, si nous levons les
barrières, nous permettrons à nos entreprises de compenser une partie de
l'impact des droits de douane extravagants de l'administration Trump.
Et puis ensuite, puisque nous entrons dans une époque de guerre commerciale,
alors il faut nous y préparer en gagnant en compétitivité, en retirant la chape
de plomb qui empêche aujourd'hui les entreprises françaises de pouvoir livrer
bataille sur les marchés internationaux, je dirais sur un pied d'égalité avec
leurs concurrents étrangers. Et de ce point de vue-là, les annonces de ces
derniers mois faites par la Commission européenne vont dans le bon sens.
Maintenant, il faut accélérer pour être en mesure, non pas seulement de
défendre nos intérêts, mais aussi, dans cette période de tension commerciale,
d'aller prendre des parts de marché.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> France 2030, c’est 54 milliards d'euros pour faire de la France un
leader de l’innovation, de la transition écologique et de la souveraineté
industrielle, avec comme cap 50% d'investissements consacrés à la décarbonation
de l'économie. Déjà plus de 6 000 dépôts de brevets envisagés, près de 7 500
projets soutenus, et plus de 350 000 emplois mobilisés par ces projets. Comme
annoncé ce matin par le Premier ministre, 250 nouveaux lauréats rejoignent
l'aventure ! Mieux produire. Mieux vivre. Mieux comprendre le monde !
> Il y a plus de 4 millions de Français, adultes, qui n’ont aucune solution de mobilité, ni voiture, ni transports en commun. Ils sont parmi les plus précaires. Et il y a ceux qui ont une voiture, et à qui on dit que ce n’est pas le bon modèle et qu’il faut en changer pour pouvoir circuler. Cette violence, je l’entends totalement. C’est la réalité avec laquelle je travaille tous les jours.
> [Intervention à l’Assemblée] Dès ma nomination à ce
ministère, j’ai souhaité m’emparer de ce sujet que je sais crucial pour la
protection de la santé de nos concitoyens. Je l’ai fait en m’inscrivant dans le
prolongement du travail mené par mon prédécesseur, Christophe Béchu, qui avait
lancé un plan sur les PFAS il y a maintenant trois ans ; nous avons
toujours la même ligne de conduite, écouter la science, et un seul objectif,
protéger les Français. À cette fin, nous avons agi. Plus de
2 900 sites industriels et usines ont fait l’objet de mesures de
concentration en PFAS de leurs rejets dans l’eau, ce qui a permis d’identifier
200 sites auxquels nous avons imposé des obligations de réduction des
rejets de PFAS. Au total, ce sont 99 % des rejets industriels de PFAS dans
l’eau qui ont été identifiés et qui font l’objet d’un traitement.
Néanmoins, je souhaite que nous allions plus loin. C’est pourquoi, avec l’appui
du Bureau de recherches géologiques et minières, je mettrai en ligne, d’ici à
l’été, les cartes recensant les sites qui produisent, utilisent ou rejettent
des PFAS, ainsi que plus de 1,8 million de données d’analyse sur le sujet.
Tout cela sera ouvert et accessible à nos concitoyens. J’ai également demandé à
l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement
et du travail, de lancer une campagne exploratoire pour mesurer le niveau de
PFAS dans l’eau que nous buvons ; trente-quatre d’entre elles seront
recherchées dans plusieurs centaines d’échantillons. Enfin, vous,
parlementaires, avez adopté il y a quelque temps une proposition de loi visant
à lutter contre cette pollution Les décrets d’application sont en cours de
rédaction. Ce texte permettra notamment d’appliquer le principe du
pollueur-payeur.
Vous pouvez donc compter sur ma vigilance, que ce soit à l’échelon national ou
à l’échelon international, pour poursuivre le combat contre les PFAS.
Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier
ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> Un principe simple : la voix de chaque citoyen doit avoir la même
valeur, quel que soit son arrondissement ou son secteur. Un objectif clair :
aller vers un mode de scrutin plus démocratique pour les maires de Paris, Lyon
et Marseille. La proposition de loi visant à réformer leur mode d'élection a
été adoptée par l'Assemblée nationale en première lecture. Merci aux députés
qui, par leurs travaux, tant en commission qu'en séance, ont permis d'améliorer
ce texte et de l'enrichir. Le texte va désormais poursuivre son parcours
législatif au Sénat où le Gouvernement entend échanger devant la représentation
nationale dans le même état d'esprit : bâtir un texte de consensus qui aille
vers une meilleure représentativité des élus, tout en préservant les échelons
de proximité.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Nos valeurs ne sont pas à vendre à la découpe. Face à ceux qui veulent
nous imposer d'abandonner nos politiques d'égalité et d'inclusion, nous
réaffirmons que nous ne plierons pas. Merci à ceux qui par leur talent, leur
art, leur parcours s'engagent. Merci aux entreprises qui ne renoncent pas.
> La ménopause n'est pas une maladie. Elle est encore moins une fin. Elle est une étape essentielle de la vie de plus de la moitié de l'humanité. Merci Stéphanie Rist qui nous permet au travers de ses 25 recommandations de briser les tabous, d'agir pour informer, accompagner, garantir un accès à des traitements spécialisés et à une vie professionnelle accomplie.
Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la
ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail
et de l’Emploi)
> Ravie d’avoir accueilli Céline Gréco, présidente de l’association Im’pactes
[dont l’objectif est «de favoriser, développer et promouvoir la santé, la
scolarité et l'accès à la culture des enfants et jeunes adultes protégés»], et Bruno
Le Maire, membre de son Conseil d’Administration, pour échanger autour d’un
enjeu fort :
- Mobiliser les entreprises afin qu’elles ouvrent leurs portes aux jeunes
sortants de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) dans le cadre de l’alternance.
- Les accompagner avec bienveillance, en tenant compte de leurs parcours de vie
souvent difficiles Merci pour votre engagement.
> Renforcer le dialogue social est indispensable pour ancrer la prévention en santé au travail dans l'action collective.
> Lancement d’une grande initiative pour l’emploi des
seniors autour de 5 leviers : conférence nationale le 29 avril, campagne de
mobilisation, jobdatings, édition d’un guide pratique, et transposition de
l’ANI signé en novembre dernier.
Valoriser l’expérience, lutter contre les stéréotypes, améliorer l’accès à la
formation : nous avons besoin de la contribution des 50+ ans.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Quand François Bayrou, Éric Lombard et moi sommes arrivés au
gouvernement, nous avons pris l’engagement de ne pas augmenter les impôts pour
les ménages des classes moyennes et populaires. La campagne de l’impôt sur le
revenu commence demain, sans hausses d’impôts pour les classes moyennes et les
classes.
Nous avons entrepris le plus grand effort de réduction des dépenses de
fonctionnement de l’État depuis vingt-cinq ans. Ce matin encore, parce que la
croissance diminue, parce que nous devons tenir les comptes, j’ai annoncé que
nous allions réduire de nouveau de 5 milliards d’euros les dépenses
publiques. Nous agissons. (…)
Nous sommes ouverts à toutes les propositions. Si des
Français ont des idées pour réduire efficacement la dépense publique, nous les
examinerons. Toutefois, il faut avoir un discours de vérité. La dépense
publique sert les Français, elle paye l’école, les hôpitaux, les policiers, les
douaniers, etc.
Il n’existe donc pas de réduction magique de la dépense publique. Il y a des
politiques publiques qu’il nous faut protéger, des Français qu’il nous faut
unir et un déficit que nous devons réduire. Cela passe par de la méthode et des
compromis, non par de la désinformation ou du populisme.
> Nous passons d'un monde où il y avait le «quoi qu'il en coûte», et aujourd'hui notre doctrine, c'est le «quoi qu'il arrive».
> Cette année, nous ferons un effort supplémentaire de réduction de notre dépense de 5 milliards d’euros pour tenir notre objectif de déficit dans un monde de grande incertitude. Quoi qu’il arrive, le chemin est celui du désendettement.
> > Nous devons repenser le pilotage de nos finances publiques, en faisant entrer dans le cockpit le plus de monde possible. Transparence, anticipation, mobilisation collective : c’est le «quoi qu’il arrive» !
> Nous devons ajuster notre dépense de 5 milliards d'euros de réduction pour pouvoir tenir ce déficit en 2025, et pour continuer de viser 3% de déficit en 2029.
> [Guerre commerciale de Trump] L'objectif est que nous reprenions une économie mondiale où l'on ne fait pas du chantage et de l'extorsion.
> [Guerre commerciale de Trump] Notre objectif, c'est que ces droits de douane ne s'appliquent pas.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> France 2030 : cap sur la souveraineté technologique française J’ai
participé ce jeudi au Comité interministériel de l’innovation : l'objectif
était de faire un bilan des réalisations et de définir les orientations pour la
suite du programme. Faire de l’innovation un levier de souveraineté, de
croissance et de reconquête industrielle.
Déjà 38 milliards d’euros investis, 7 457 projets soutenus. Ce qui a été
annoncé ce matin, c'est 1,5 Md d'investissements dans 250 nouveaux lauréats et
25 nouveaux appels à projet lancés dans les prochains jours.
France 2030, c'est très concret : renforcer la France dans ses filières
d'excellence pour conserver notre rang dans le monde et gagner notre place dans
les filières émergentes : véhicules électriques, biomédicaments, décarbonation
de l'industrie, IA, spatial, réacteurs nucléaires modulaires, avions
bas-carbone etc.
Soyons fiers de transformer notre pays en soutenant les esprits innovants -
avec ambition, fierté et esprit de conquête !
> « La République faite homme. Une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort. » Le 9 octobre 2025, Robert Badinter fera son entrée au Panthéon comme l'a annoncé aujourd'hui le président de la République. 44 ans jour pour jour après la promulgation de la loi abolissant la peine de mort en France, Robert Badinter recevra de la République la juste reconnaissance de ce qu’il nous a légué : l’humanisme en partage. Un hommage à la hauteur de son engagement. La Patrie reconnaissante.
> [Guerre commerciale de Trump] On a un certain de nombre
de filières aujourd’hui potentiellement en difficulté. Ça peut être la
cosmétique et le luxe, l’aéronautique qui exporte beaucoup, l’industrie
mécanique.
La suppression d’emplois est un risque, il faut bien le voir. Si les droits de
douane de l’administration américaine s’inscrivent dans la durée, il y aura des
impacts sur l’emploi. Quels vont être ces impacts quantitativement, c’est très
difficile à dire parce que ça dépend de l’impact sur les prix des produits des
entreprises qui exportent aux Etats-Unis ou qui sont concernées par leurs
équipementiers ou par leurs fournisseurs par l’augmentation des droits de
douane. Est-ce que ces entreprises vont répercuter ces 20% sur les prix ou
est-ce qu’elles peuvent diminuer leurs marges ? C’est une question difficile. (…)
On a l’ambition d’obtenir une désescalade à court terme c’est-à-dire une baisse
des droits de douane et d’éviter les effets récessifs, les pertes d’emplois. Et
pour ça, nous devons accélérer les réformes qui doivent renforcer la
compétitivité de nos entreprises. (…)
Nous sommes en train d’en discuter au Parlement avec un projet de loi. Ça veut
dire permettre à nos industriels d’accéder à des prix de l’énergie compétitifs,
ça veut dire poser la question de la baisse des impôts, en particulier des
impôts de production, de la baisse des charges qui pèsent notamment sur le
travail. Tous ces sujets aujourd’hui doivent être regardés.
> Je dis depuis très longtemps que le financement de notre protection sociale pèse trop sur le travail. Est-ce qu’on doit le financer en taxant la consommation à travers la TVA, en augmentant d’autres prélèvements, l’impôt foncier comme ce que proposent certains économistes ? Je n’ai pas de religion sur ce qu’on doit faire, le débat doit être ouvert. Si on se restreint, ceux qui vont souffrir à la fin, ce sont nos entreprises, en particulier les petites qui sont dans les territoires et ce sont les emplois, en particulier les emplois industriels qui vont en pâtir.
> [Délocalisations vers les États-Unis] Il ne faut pas montrer à Trump que sa stratégie fonctionne. Si les investissements se multiplient aux États-Unis, évidemment qu'il va en tirer argument pour aller encore plus loin. C'est ça que nous devons éviter.
> [Négociations commerciales avec les États-Unis] Les accords bilatéraux sont précisément ce que cherche l’administration américaine, diviser les européens. Si nous perdons cette capacité à négocier en groupe, à 27, ce sera très difficile pour nous.
> [Modalités de réponse aux droits de douane] On peut augmenter les tarifs douaniers, on peut opérer des restrictions quantitatives. On peut taxer de manière spécifique certains types de services. Toutes ces options sont sur la table.
> Nous prenons acte de la décision du tribunal de commerce de Lyon de valider une offre de reprise partielle de l’usine Vencorex. L’État s’est engagé jusqu’au bout en faveur d’une reprise de la totalité des activités de Vencorex, et était prêt à poser 1€ d’argent public pour 1€ d’argent privé à condition que le projet soit recevable économiquement. Force est de constater que les conditions n’était pas réunies pour une reprise totale de Vencorex. Nous veillerons à ce que la reprise partielle se fasse rapidement et nous serons attentifs à l’accompagnement du reclassement de chacun des salariés. Concernant les activités de souveraineté (nucléaire civil et propulsion nucléaire) : la défaillance de Vencorex n’aura aucun impact sur ces dernières. Les sources d’approvisionnement sont sécurisées et la résilience est pleinement assurée.
> Je tiens à apporter tout mon soutien à Jean-Marc Chéry
après les tensions récentes au sein du conseil de surveillance de
STMicroelectronics et l’annonce du plan de réorganisation.
Automatisation, IA, investissements massifs dans les technologies 300 mm et
carbure de silicium : ST confirme son ancrage industriel en France et en
Europe, et sa volonté de rester à la pointe de l’innovation technologique.
Un cap clair : préserver la compétitivité, renforcer notre souveraineté
industrielle, et préparer l’avenir des filières stratégiques. Investir dans des
infrastructures de fabrication de pointe, miser sur les technologies les plus
avancées — c’est la bonne stratégie pour préparer les marchés d’avenir, rester
compétitif, et renforcer notre souveraineté industrielle. Vous pouvez compter
sur mon appui et sur celui du gouvernement pour accompagner la vision
stratégique portée pour le groupe, essentielle à notre souveraineté
industrielle et technologique, en France et en Italie.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Face à la hausse des droits de douane, notre réponse doit être ferme
pour protéger les intérêts de nos entreprises. Nous avons reçu les acteurs
économiques. Mobilisés pour construire ensemble cette réponse européenne.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Trois ans après le début du conflit, l’Ukraine doit tout construire
pour ses vétérans : reconnaissance, réparation, accompagnement. Un défi
immense, où la France peut apporter son expérience. Pendant que les extrêmes –
à droite comme à gauche – détournent le regard ou relativisent l’agression
russe, nous, nous choisissons de soutenir un peuple qui se bat pour sa liberté.
> Ils n’ont pas tous été libérés en 1944. Certains ont attendu jusqu’en mai 1946. Oubliés parmi les oubliés. Entre 1940 et 1946, plus de 6 500 hommes, femmes et enfants ont été internés en France uniquement parce qu’ils étaient Tsiganes. Cette page sombre de notre histoire s’est écrite au cœur même de notre territoire. Et elle est restée trop longtemps dans l’ombre. Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des Roms, nous rendons hommage à toutes ces victimes. Nous reconnaissons leur souffrance. Et nous faisons vivre leur mémoire. Le 30 janvier 2023, la Première ministre Elisabeth Borne annonçait la création d’un musée sur le site de l’ancien camp de Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire. Une avancée importante pour faire vivre cette mémoire et reconnaître la souffrance des gens du voyage internés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> L'enfance et la jeunesse sont les piliers de notre société. Il est de
notre devoir de leur offrir un environnement sûr et épanouissant, dans les
quartiers populaires où les défis sont plus importants.
La prévention est cruciale pour éviter les décrochages, les violences et les
inégalités. Nous devons agir en amont pour donner à chaque enfant les mêmes
chances de réussite.
> Investir dans la jeunesse des quartiers populaires, c'est construire l'avenir de notre société.
> Prévenir la mortalité infantile ça commence par soutenir la femme enceinte précaire, dans les quartiers défavorisés des villes comme ailleurs.
> Émotion. Reconnaissance et hommage à Robert Badinter, à celui qui fut une référence pour toute une génération d’avocats, de magistrats de fonctionnaires et de citoyens engagés pour les droits humains. Merci Emmanuel Macron d’avoir pris la décision de le faire entrer au Panthéon.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Dans l’Indopacifique, la France et l’Australie jouent un rôle
structurant pour accélérer la coopération régionale face au changement
climatique. Responsables politiques, scientifiques, acteurs privés,
philanthropes et représentants de la société civile sont réunis pour préparer
la contribution de l’océan Indien au sommet des Nations-Unies sur les océanes
- Conservation et restauration de la biodiversité,
- Gestion durable de la pêche,
- Économie bleue,
- Adaptation à l’élévation du niveau des mers…
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Il y a 79 ans, la loi du 11 avril 1946 permettait aux femmes d’entrer
dans la magistrature. Une avancée historique pour l’égalité dans notre justice.
Depuis, des femmes d’exception ont ouvert la voie et incarné l’autorité
judiciaire avec courage et exigence : Simone Veil, magistrate avant de devenir
l’icône que l’on connaît, Charlotte Béquignon-Lagarde, première femme
magistrate en France, Chantal Arens, première femme à la tête de la Cour de
cassation, À toutes les femmes qui rendent la justice au quotidien : votre
engagement fait honneur à la République.
> Le 31 juillet prochain, le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil deviendra la première prison de haute sécurité, et accueillera 100 narcotrafiquants très dangereux dans des conditions de détention extrêmement strictes.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> [Protection de l’enfance placée] Je voudrais tout d’abord souligner la
grande qualité des travaux que vous avez menés en tant que rapporteure et
saluer la présidente de la commission d’enquête Laure Miller. Je mesure
pleinement l’ampleur du travail effectué dans votre assemblée et rends
également hommage à l’action de la délégation aux droits des enfants, présidée
par la députée Perrine Goulet.
Très concrètement, vous me demandez des mesures et un calendrier. Vous avez
raison ! Nous avons eu l’occasion d’en parler et je vous remercie pour ce
moment que nous avons partagé. Je vous propose une dizaine de mesures qui
reprennent les quatre-vingt-douze recommandations du rapport. Je crois qu’il y
a une vraie convergence entre ce que vous recommandez et les mesures que je
voudrais prendre afin de renforcer les dispositifs de prévention et de soutien
à la parentalité, pour éviter dans la mesure du possible les placements et
favoriser un accueil de type familial.
Pour ce faire, il convient:
- Premièrement de créer un vivier d’assistants familiaux. Il
faut pour cela traiter l’enjeu de leur rémunération mais aussi celui de leur
capacité à travailler en parallèle, afin de les renforcer et de leur permettre
de prendre du répit.
- Deuxièmement, nous sécuriserons, dès septembre 2025, le parcours des enfants
placés par la généralisation du dispositif d’honorabilité.
- Troisièmement, il convient de travailler sur l’adoption lorsque l’on sait que
le retour en famille n’est plus envisageable car c’est cela donner une vraie
chance aux enfants.
- Quatrièmement, il faut prêter une attention toute particulière aux
tout-petits, limiter le temps qu’ils passent en pouponnière et faciliter leur
placement en famille. Là encore, c’est permettre aux enfants de se développer
et de grandir.
- Cinquièmement, il est nécessaire d’améliorer la prise en charge
santé-éducation, avec un bilan psychique.
- Sixièmement, il faut travailler avec l’ensemble des acteurs.
- Septièmement, il convient de mobiliser le monde économique et les
entreprises.
- Huitièmement, nous devons préparer l’autonomie des jeunes.
- Neuvièmement, l’échange doit être privilégié.
- Dixièmement, enfin, il faut associer la justice, les départements, les
professionnels et les associations.
Ces enfants sont des pépites. Chacun d’entre eux mérite l’attention de la
nation.
> [Loi sur la fin de vie] L’équilibre de ce texte sur cette notion d’aide à mourir réside particulièrement dans les conditions d’accès à cette aide à mourir.
> [Soins palliatifs] Il n’y a pas qu’une question d’argent, il y a une question de formation professionnelle, ce qui est important est qu’on ait partout des unités de soins palliatifs.
> La ménopause concerne 17 millions de femmes dans notre
pays, c'est un véritable enjeu de santé public. Je salue la qualité du rapport
de Stéphanie Rist, rendu public ce matin dans les murs du ministère du Travail,
de la Santé, des Solidarités et des Familles.
Nous annonçons quatre priorités pour améliorer la prévention et mieux
reconnaître la ménopause dans notre société.
- Mettre en place une consultation dédiée à la ménopause pour chaque femme
- Renforcer l’information dès le plus jeune âge
- Soutenir la recherche médicale
- Améliorer les conditions de travail et mieux les adapter
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> J'annonce la révision de notre prévision de croissance économique à
0,7 % en 2025, tenant compte de l'impact des tarifs douaniers américains. Cette
révision de notre croissance ne nous détournera pas de notre objectif : le
rétablissement de nos comptes publics. Cette guerre commerciale, ce sont
d'abord les États-Unis qui en sont les victimes. Et l'Union européenne
maintiendra la pression pour pousser à la négociation. Je suis convaincu que
c'est la meilleure voie à suivre.
> Être unis, c'est être fort. Nous sommes 450 millions d'Européens, nous avons le poids pour faire respecter nos intérêts.
> Face aux hausses des droits de douane américains, l’Union européenne réagira pour défendre les intérêts de nos entreprises. J’ai réuni à Bercy les acteurs économiques pour recueillir leurs alertes sur l’impact de cette décision brutale des États-Unis et leurs recommandations sur les meilleures réponses à y apporter. Nous ferons bloc.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Depuis plusieurs semaines, les état-majors français et britannique
travaillent sur la planification d'options de réassurance en Ukraine, pour
garantir une paix durable après un cessez-le-feu, en lien avec les état-majors
des pays de la Coalition des volontaires. À Bruxelles, avec John Healey , nous
avons présidé la première réunion des ministres de la Défense de cette
coalition pour présenter ces travaux. Pour travailler à la réassurance dans le
ciel ukrainien, en mer Noire, ou encore à terre en arrière de la future ligne
de cessez-le-feu. Et permettre la régénération de l'armée ukrainienne, qui
constitue la première des garanties de sécurité pour le pays. Les Européens ont
la volonté politique et la capacité militaire de garantir une paix durable en
Ukraine et sur le continent européen.
> Avant d'entamer la réunion avec les ministres de la Défense de la Coalition des volontaires à Bruxelles, entretien avec mes homologues britannique et ukrainien. Sur la base de l'impulsion donnée par nos chefs d'État et de Gouvernement et des travaux préparatoires menés par nos chefs d'état-major, le Royaume-Uni et la France continueront à animer cette coalition en lien étroit avec l'Ukraine. Pour aboutir à une paix juste et durable, et construire les garanties qui permettront d'assurer la sécurité de l'Ukraine.
> Que notre industrie de défense bénéficie financièrement de notre effort de défense est une bonne chose. Nous devons rester attentifs à ce que les prix pratiqués soient justes, notamment vis-à-vis de la commande publique. Mais aussi que les profits soient répartis équitablement : des industriels vers leurs sous-traitants, ainsi qu’en leur sein vers les salariés.
> Nous devons prendre en compte nos vulnérabilités, face à des manipulations de l'information qui, avec l'IA, vont continuer à s'accélérer, se massifier et se perfectionner. Nous sommes une démocratie : il serait impensable que nous utilisions les mêmes armes que des Etats totalitaires en matière de lutte informationnelle. Pour la légitimité démocratique de ce débat, l'initiative de la réflexion et des propositions d'actions doivent émerger du Parlement.
> Nous devons continuer de nous désensibiliser aux dépendances extérieures, y compris envers nos alliés. Sans mettre en cause leur fiabilité, mais pour renforcer notre autonomie quelles que soient les circonstances. En partant de l'inventaire précis de nos dépendances, j'ai donné mandat aux différents chefs du ministère des Armées de me présenter des propositions en ce sens.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> Hier le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur était mauvais, il
n’est pas devenu bon par la grâce de la hausse des tarifs douaniers. Le
combat continue !
> [Guerre commerciale de Trump] Cette pause dans la guerre commerciale lancée par Trump est un soulagement, qui reste fragile. L’unité de l’Europe doit être préservée, il en va de l’intérêt de nos filières.
> Nous revalorisons le prix des productions agricoles et alimentaires, luttons contre le gaspillage alimentaire et rendons plus lisibles les prix pour les consommateurs ! C’était tout l’objectif de la proposition de loi adoptée ce soir ! Pour permettre à chacun d’être conscient de la véritable valeur de son alimentation et de ce qu’il consomme au quotidien.
> Près de deux milliards d’euros c'est l'investissement
de France 2030 dans l'agriculture !
J'ai participé au comité interministériel de l'innovation présidé par le
Premier ministre. Ce sont près de 450 projets bénéficiaires qui contribuent à
notre souveraineté alimentaire. Ce soutien doit continuer avec 3 priorités :
- La reindustrialisation agroalimentaire de maillons stratégiques
- Les pratiques réduisant nos besoins en intrants, notamment phytosanitaires
- Le développement d'agroéquipements innovants
> La technologie au service de notre agriculture ! Le
Sénat ouvre ce soir la possibilité d'utiliser l'épandage par drone. Cette
technique d'agriculture de précision permettra :
- De protéger efficacement nos cultures
- D'améliorer les conditions de travail des agriculteurs
- De préserver la santé humaine et l'environnement
Le progrès technique est l'une des clés qui soutiennent dans le même temps
notre production et la lutte contre le changement climatique. Il est
indispensable de s'en saisir.
> Première plénière 2025 du Parlement du sanitaire ! Aujourd'hui, j'ai réuni les acteurs du sanitaire végétal et animal pour échanger sur la méthode de travail dans le cadre des Assises du sanitaire et nous fixer un cap. L'objectif est de déployer d'ici la fin de l'année un cadre rénové et efficace pour la prévention, la surveillance et la lutte contre les maladies. L'État reste pleinement engagé aux côtés de toutes les parties. La prochaine étape est la construction des contrats sanitaires de filières : merci à tous pour votre engagement et votre collaboration. Ensemble, bâtissons un système sanitaire plus résilient !
Sophie Primas (ministre déléguée auprès du Premier
ministre, porte-parole du Gouvernement)
> [Guerre commerciale de Trump] Dans le rapport de force qu'il va y
avoir avec les États-Unis, nous n'avons de salut que par la force de l'Union
européenne. Et donc, toute la force de notre négociation, la force de notre
détermination, elle doit être portée par l'ensemble des pays européens, ce qui,
évidemment, n'est pas d'une simplicité absolue, parce que nous n'avons pas
exactement les mêmes profits industriels, agricoles, etc. Mais nous devons, et
la détermination est assez grande, elle a été exprimée lundi dernier, nous
devons trouver les voies pour avoir une seule voie, une voie déterminée et une
voie très forte vis-à-vis des États-Unis, non pas pour escalader le conflit,
mais pour être en position de force pour pouvoir parler au président Trump,
d'ailleurs plus qu'avec les Américains, parce que je ne suis pas sûre
qu'aujourd'hui, les Américains soient très heureux avec ce qui se passe sur ces
droits de douane.
> Il n'y a aucune dissonance à l'intérieur du Gouvernement. La ligne est toujours la même. Nous devons tenir nos engagements. 5-4 % de déficit et une décroissance de ce déficit l'année prochaine. Donc, nous sommes sur cette ligne. C'est pour ça que nous avons engagé tous les travaux sur la réforme structurelle de l'État, sur les travaux de simplification. Le budget reste pour nous prioritaire. C'est aussi reconquérir notre souveraineté économique et financière naturellement. Il n'y aura pas de force, il n'y aura pas de puissance si nous ne sommes pas forts au niveau budgétaire. Donc, nous maintenons la trajectoire des 5-4 et en effet, cela s'accompagne d'un certain nombre de décisions que nous pouvons attendre d'ailleurs au fil de l'année et au fil des chiffres qui seront annoncés pour la croissance, pour les recettes de l'État, vous savez, qui sont pilotés. Amélie de Montchalin a annoncé ce matin qu'effectivement 5 milliards qui étaient en réserve dans le budget 2027 ne seront définitivement pas dépensés. Voilà, donc on prend les mesures au fur et à mesure de l'année, de l'évaluation de nos finances publiques pour tenir les 5-4. C'est impératif pour notre souveraineté.
> [Fin de vie] le
Premier ministre a souhaité que les deux textes soient séparés, considérant
qu'il s'agissait de sujets différents. Le premier a trait à l'accès à tous aux
soins palliatifs, qui est presque du service public en réalité, et le second
qui a trait à l'aide active à mourir. Ce débat mérite vraiment, enfin cette
question mérite des débats qui sont des débats extrêmement sensibles,
extrêmement profonds, tout courant politique confondu et il n'y a pas de prise
de position politique. Il n'y en a pas non plus du Gouvernement. Le Premier
ministre s'était engagé auprès de Madame la présidente de l'Assemblée nationale
à faire perdurer ce débat et à le faire aller jusqu'au bout. Et donc, chacun
avec nos convictions propres ou pas de convictions en fonction, nous allons
faire état de ce débat et nous regarderons ce que fait le Parlement. C'est au
Parlement de décider et d'aller au bout des débats. (…)
La volonté, c'est d'aller au bout du débat. Il y a une plage qui est
mi-mai, je crois, qui commence aujourd'hui en Commission, qui est mi-mai pour
la séance publique à l'Assemblée nationale. On prendra le temps nécessaire pour
mener ce débat jusqu'au bout, mais il faut que le Parlement se décide et vote
en pleine conscience, et chacun d'entre nous fera état de ce résultat.
> [Assurance-chômage] Nous sommes aujourd'hui dans la transposition de l'accord interprofessionnel qui a été pris en fin d'année dernière. Donc, il y a eu un premier décret qui s'est appliqué à partir de janvier de cette année. Il y a d'autres éléments qui sont en cours de transposition, qui sont en cours de discussion et qui feront l'objet d'un texte au mois de juin, me semble-t-il. Donc, on est à la fois dans les négociations de cette transposition, dans les détails, et après, il y aura un débat parlementaire, donc, on n'est pas encore à la fin de cette transposition. Aujourd'hui, vous savez qu'il y a des discussions entre les partenaires sociaux sur la question des retraites dans le cadre de la réunion entre les partenaires sociaux. Et puis, parallèlement, il y a un travail sur l'employabilité, sur la formation, sur les seniors, sur les jeunes. Voilà, ce qui est plutôt à l'ordre du jour. Et nous avons en tête, bien sûr, que l'assurance-chômage doit aussi avoir un équilibre financier qu'il faudra respecter. Mais nous allons faire les choses séquentiellement. Donc d'abord, on transpose l'accord interprofessionnel. Ensuite, on laisse finir la question des retraites pour les partenaires sociaux. Ensuite, on travaille sur l'employabilité des jeunes, des seniors, etc., des seniors. Et ensuite, on travaillera l'équilibre de l'assurance-chômage. Chaque chose en son temps.
> A l'heure où de nombreux États se désengagent de la scène internationale, la France veut rester une France forte, pas une France absente. Et c'est exactement à quoi sert l'aide au développement. Elle fait partie vraiment de notre stratégie diplomatique parce qu'elle renforce notre présence dans le monde et qu'elle appuie des politiques publiques dans des pays qui sont des pays partenaires. C'est aussi un levier économique puisque 50 % des marchés que nous finançons dans ces pays par cette aide sont remportés par des entreprises françaises, et ça génère 3 milliards d'euros dans les caisses de l'État de retombées financières chaque année. Ceci dit, vous avez raison, cher Julian, d'être vigilant. Chaque euro de l'argent des Français doit être bien investi. C'est pourquoi nous veillons à ce que l'aide au développement serve toujours les intérêts de la France et respecte également notre trajectoire budgétaire. C'est la raison pour laquelle, dans le budget 2025, cette aide a dû être réduite de près de 2 milliards, c'est-à-dire d'un tiers du budget qui lui est habituellement consacré. Enfin, le président de la République l'a dit à l'issue du Conseil présidentiel des partenariats internationaux qui a été réuni vendredi dernier, nous allons recentrer nos efforts là où les besoins sont les plus importants et les plus urgents. Voilà, donc : une France forte, c'est aussi une France qui est présente dans les autres pays.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> Aux côtés de Juliette Méadel pour une réunion autour de la prévention
en santé pour les enfants et les adolescents des quartiers prioritaires de la
politique de la ville. Les inégalités de santé naissent dès les premières
années, et s’aggravent quand précarité, isolement et violences s’additionnent.
Dans ces quartiers, les besoins sont immenses, les réponses souvent
insuffisantes. Nous avons une responsabilité collective : prévenir plus tôt,
plus près du terrain. Cela signifie repérer les souffrances psychiques,
soutenir les familles, développer des dispositifs de santé mentale de
proximité, et agir avec les habitants et les professionnels. Un premier temps
d’échange précieux pour faire émerger des propositions ambitieuses, ancrées
dans la réalité du terrain.
> Je suis très heureux et honoré d’avoir inauguré aujourd’hui l'Institut de la Santé de la Femme et de la Fertilité de l’Hôpital Foch. Cet institut incarne une vision que je défends avec conviction : une approche globale, coordonnée et humaine de la santé des femmes, articulée autour de parcours de soins personnalisés, intégrant la fertilité, la prévention et l’innovation. C’est aussi un lieu d’excellence scientifique, où la recherche et l’audace médicale se mettent au service du progrès. Je lui souhaite de continuer à fédérer les talents ! Je tiens à saluer tout particulièrement le Pr Jean-Marc Ayoub, dont l’engagement pour la santé des femmes est exemplaire. Merci à toutes les équipes soignantes et à la direction de l'hôpital Foch pour leur travail remarquable.
> Nous devons agir vite pour répondre aux besoins de soins de tous nos concitoyens. Le Premier ministre François Bayrou annoncera d’ici le 30 avril plusieurs mesures pour faire face à ces enjeux d'accès aux soins. Des évolutions majeures sont déjà engagées : réforme des PADHUE, rapatriement de nos étudiants à l’étranger, 4e année de médecine générale mais aussi une loi à venir pour définir les besoins médicaux dans chaque territoire. Les décrets seront pris avant l’été. Nous sommes pleinement mobilisés. Élus locaux, soignants, acteurs de terrain : nous aurons besoin de tous pour réussir.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Nous faisons face à une conjonction de crises : la guerre en Ukraine,
la menace russe contre nos démocraties, la guerre commerciale américaine et les
questions plus générales sur l'avenir de la relation transatlantique. Avec en
plus la permanence de crises dans notre voisinage comme en Bosnie-Herzégovine,
avec des contre-feux qui peuvent être allumés par Vladimir Poutine pour
contribuer au chaos. C'est un moment de bascule historique.
Mais je reste optimiste car l'Europe a toujours avancé pendant ces moments de
crise. Nous sommes en train d'assister à un réveil stratégique, avec une prise
de conscience de la nécessité d'une réponse européenne.
> [Guerre commerciale de Trump] Il ne faut pas confondre
précipitation et fermeté. Nous sommes prêts justement parce que nous avons
passé les dernières années à renforcer les instruments de défense commerciale
de l'Europe, à la faire sortir de la naïveté, et à développer des outils comme
l'instrument anti-coercition, dont on ne disposait pas pendant le premier
mandat de Donald Trump, et qui a été créé pour répondre exactement à ce type de
situation.
Maintenant, l'enjeu c'est de prendre les mesures qui peuvent être les plus
efficaces pour pouvoir frapper en profondeur l'économie américaine sans nous
exposer. On peut regarder la propriété intellectuelle, l'accès aux marchés
publics européens, la taxation des services numériques... Il faut parvenir à
une désescalade et retrouver une relation normale. Mais la seule façon de le
faire c'est d'imposer un rapport de force, en montrant que l'on est capable de
faire mal. Et on en a les moyens.
> Il faut être lucides sur la gravité du moment, mais voir en effet l'opportunité pour les Européens de prendre des décisions qui de toute façon s'imposent. Augmenter les budgets de défense, se réarmer, achever le marché unique pour mieux flécher notre épargne privée vers nos besoins d'investissement... Et faire en sorte que la Commission européenne, quand elle se réveille, ne pense pas normes, régulation et bureaucratie en plus, mais investissement, innovation et union des marchés de capitaux.
> Le DSA ou le Digital Markets Act (DMA) ne sont
pas des instruments politiques, mais juridiques. C'est l'Etat de droit européen
qu'on a construit : le DSA pour protéger notre espace numérique contre la
désinformation, les ingérences, les manipulations des algorithmes ; le DMA pour
faire respecter les règles concurrentielles en ligne.
En revanche ce qui est certain c'est qu'il ne faut pas les envisager comme des
moyens de faire des concessions face aux Etats-Unis. Il ne faut pas faire
preuve de timidité : face aux ingérences, il faut les utiliser. J'ai vu les
ingérences russes avec Telegram en Moldavie et TikTok en Roumanie. En Roumanie,
l'amplification artificielle a permis au candidat d'extrême droite prorusse
roumain Calin Georgescu d'être temporairement tendance numéro huit au monde !
C'est un risque systémique, et il faut utiliser nos outils pour nous protéger.
> Il y avait beaucoup de voix pour dire avant 2022 que la
Russie n'attaquerait jamais l'Ukraine, et avant 2008, qu'elle n'attaquerait pas
la Géorgie. Aujourd'hui la Russie n'est pas un Etat normal, c'est un Etat qui
s'est construit autour de la guerre et de l'agression. Tout son budget est
fléché vers les dépenses de défense. Vu la posture agressive de la Russie, la
vision du monde qu'elle promeut, le fait qu'elle a reconstruit toute son
économie autour de la guerre, et l'incertitude sur la garantie de sécurité
américaine... oui, nous sommes menacés. (…)
Dans tous les cas, les Européens devront prendre leurs responsabilités, car
c'est de leur sécurité qu'il s'agit. On ne parle pas de soldats européens sur
la ligne de front, mais de forces de réassurance pour empêcher que la Russie
n'attaque à nouveau. Cela passera d'abord par un soutien continu à l'armée
ukrainienne, et par le réarmement de nos pays.
> [Plan européen pour le réarmement] C'est un bon départ.
Il offre plus de flexibilité aux Etats membres pour investir dans la défense,
et un prêt de 150 milliards aux Etats membres est en cours d'élaboration. Pour
nous, une condition importante est que cet argent finance l'industrie de
défense européenne, car l'enjeu est de réduire nos dépendances, de donner de la
visibilité à nos industriels pour monter en capacité, et de garder la maîtrise
du savoir-faire technologique, de l'usage et de l'exportation de ces armements.
Aujourd'hui, quand je parle à mes partenaires en Europe centrale et orientale,
ils voient bien le risque que représente la dépendance aux Américains dans
l'utilisation de leur armement.
Mais c'est un chantier générationnel et il faudra aller plus loin. On a défini
les domaines dans lesquels on a des retards, mettons-y des ressources. En
utilisant des fonds européens peu utilisés comme le mécanisme européen de
stabilité. Et pourquoi pas des eurobonds. Il faudra construire un consensus sur
ce point, mais les lignes bougent.
[Saisies des avoirs russes] Il n'y a pas de consensus aujourd'hui en Europe sur ce sujet. Certains pays sont très exposés économiquement, sur ce que cela pourrait vouloir dire comme précédent pour les investisseurs. Mais c'est un levier dont on dispose.
> [Agression de l’Ukraine part Poutine] Emmanuel Macron
est en lien constant avec Donald Trump et avec Volodymyr Zelensky, et la France
joue un rôle pilote avec les Européens pour élaborer des garanties de sécurité
pour l'Ukraine. Mais fondamentalement, cette négociation n'en est pas une. La Russie
s'y dérobe, et continue ses attaques sur le terrain et ses manœuvres dilatoires
sur les négociations.
Face à ce constat, il faut continuer à augmenter la pression sur la Russie. À
cet égard, je me réjouis de voir que le président Trump a reconnu que Moscou
évite la négociation, et qu'il envisage d'accroître la pression économique sur
la Russie.
Q - Maintenant que les Américains discutent avec les Russes, les Européens devraient-ils aussi entamer des discussions avec Moscou ?
> Nous voulons une relation normale avec la Russie, qui est un grand pays en Europe, avec lequel la France a des relations historiques et culturelles anciennes. Mais ce n'est pas la France qui a tourné le dos à la diplomatie, c'est la Russie qui a choisi la guerre. Le régime russe doit accepter la souveraineté des nations, les frontières issues de la guerre froide. Et accepter, contrairement à ce qu'a dit Vladimir Poutine, que la chute de l'URSS n'est pas la plus grande catastrophe géopolitique du 20e siècle.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Mon livre est une ode à l’engagement des femmes. Parce qu’on en a
marre. Marre de gagner moins. Marre de porter la charge mentale. Marre qu’on
prenne moins soin de notre santé. Partout où je vais, les femmes me le disent.
Il est temps que ça change.
> Oui, le monde politique est encore un monde d’hommes. Le sexisme persiste. Seules 20 % des maires sont des femmes. Cela suffit. Nous sommes 50 % de la population : notre place est partout où les décisions se prennent.
> Robert Badinter entrera au Panthéon. L’avocat, le ministre, le sage. Celui qui fit triompher l’humanité contre la peine de mort. La République honorera un homme juste. Son combat s’inscrira à jamais dans notre mémoire. Son nom, dans l’Histoire
> On l’a fait ! La parité devient une réalité dans toutes les communes de France. À toutes les femmes : vous avez désormais toute votre place dans la vie politique locale. Prenez-la.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Roland Lescure (député)
> Ce qu’on voit aux Etats-Unis, c’est l’installation d’un régime autour
de la crainte, de la terreur qui me fait penser aux débuts de Vladimir Poutine.
> Une histoire et des valeurs communes, une coopération hors-du-commun : c’est notre belle amitié entre le Québec et la France !
> Ratifions le CETA ! Retravaillons le MERCOSUR ! Face à une Amérique de Donald Trump qui se referme sur elle-même, retrouvons-nous entre pays alliés et commerçons ensemble dans le respect des normes et des clauses miroirs.
Sylvain Maillard (député)
> Victoire ! L’Assemblée nationale a adopté en première lecture notre
proposition de loi réformant le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille. Une
étape importante pour plus de lisibilité, plus de transparence, plus de
démocratie. Pour que chaque voix compte !
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Sur les droits de douane, Donald Trump change d’avis et tergiverse.
Les acteurs économiques ont besoin de stabilité, de prévisibilité. Comment
voulez-vous que l’on construise, durablement, une économie aussi
interdépendante et qu’on la stabilise en termes de croissance avec un président
des États-Unis qui se comporte ainsi ?
> Nous sommes un pays parmi les plus taxés au monde. Pour résoudre nos problèmes de croissance et de recettes, il vaut mieux travailler à produire plus pour créer naturellement du revenu imposable plutôt que d’augmenter les impôts. Il peut arriver que nous soyons obligés de le faire, mais la situation actuelle ne le justifie pas, ni ne le permet.
> Je partage la position du Président de la République au sujet de la reconnaissance par la France d’un État palestinien, qui doit s’inscrire dans un processus de reconnaissance mutuelle dans lequel les États qui aujourd’hui ne reconnaissent pas l’État israélien le fassent. Les Palestiniens ont le droit à un État. Les Israéliens ont le droit à un État. Les deux ont le droit de vivre en sécurité dans un régime démocratique. A l’heure où M. Netanyahou n’évacue pas l’idée d’occuper l’ensemble du territoire palestinien, c’est bien de poser cette question en ces termes, pour faire en sorte qu’un pas soit fait les uns vers les autres.
> L'essentiel des sujets de déséquilibre des comptes, c'est les questions des comptes sociaux.
> L'objectif ce n'est pas d'avoir de hausses d'impôts, je pense qu'il faut réduire les dépenses" et "produire plus.
Perrine Goulet
(députée)
> Protéger les enfants dans le milieu artistique, c’est une
urgence. Leur art mérite un cadre. Leur talent, du respect. Leur parole,
notre attention.
Erwan Balanant (député)
> [Violences dans la culture] Le monde du spectacle a oublié qu’il
existe un code du travail et un code pénal. (…) Ce qu’on dit dans le rapport,
c’est aussi que ce monde de la culture est le reflet de notre société, de notre
société encore sexiste et encore bâtie sur cet héritage patriarcal. (…)
Parce que vous avez du pouvoir, parce que vous êtes un grand comédien, parce
que vous avez un pouvoir d’argent, mais aussi un pouvoir parfois de charisme
artistique, on vous pardonne tout. (…)
On peut parfaitement créer de belles œuvres dans un cadre où chacun trouve sa
place, et où surtout chacun a le respect de sa personnalité, de sa personne, de
son intimité. (…)
Le monde de la culture doit être exemplaire pour justement être prescripteur
d’une société plus inclusive. (..)
Le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) a mis des choses en
place qui vont dans le bon sens. Il faudra amplifier, il faudra encore faire
mieux.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Bernard Guetta (député)
> Avec le retour des empires et la politique anti-européenne de Trump,
la logique des alliances de revers renaît. L’Europe devra peut-être envisager
une alliance politique avec la Chine — contre la Russie et contre Trump.
Difficile à imaginer, mais les discussions ont commencé.
Pascal Canfin (député)
> Je salue l’accord conclu hier soir sur les microplastiques. Pour la
première fois, l’Union européenne se dote de règles visant à prévenir et gérer
les catastrophes environnementales liées aux microplastiques sur terre et en
mer, grâce à l’extension du champ d’application au transport maritime. Cet
accord garantit des conditions de concurrence équitables pour les entreprises
européennes, car les sociétés non européennes devront également se conformer à
ce règlement.
> Nous avons interdit les PFAS et 34 familles de bisphenol dans les jouets vendus en Europe. Une mesure essentielle pour garantir des jouets non toxiques pour nos enfants.
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