2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

dimanche 27 avril 2025

Propos centristes. France – Les défis immense de la France / Lutte contre les déserts médicaux et fronde des médecins / Bien gérer l’ argent des Français / Soutien à l’Ukraine / Protection des enseignants / Pas d’exploitation des fonds marins…


Voici une sélection, ce 27 avril 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Notre pays a d'immenses défis. Pas que notre pays, le continent européen, et regardez ici, le monde entier. Pourquoi ? Parce que notre monde, d'ailleurs depuis au fond, le covid, traverse des crises répétitives. Nous avions déjà le défi climatique et le défi de la lutte contre les inégalités. C'est ajouté à ça une pandémie qui a déstabilisé beaucoup de choses et une géopolitique qui s'est totalement déréglée depuis 5 ans, on le voit bien, des guerres qui sont revenues sur le sol européen, une brutalité internationale, maintenant une guerre commerciale qui se rajoute. Et donc, de là où je suis, mon obsession pour les années qui viennent, ce sera de rendre la France plus forte, plus libre, plus indépendante au sein d'une Europe aussi plus forte, pour essayer justement de nous protéger de ces aléas internationaux, et donc de dire, regardons les choses, nous devons consolider notre modèle social, mais on doit pour ça réussir à être encore meilleur en recherche, en innovation, produire davantage, continuer à investir dans notre armée, dans la protection de nos frontières, parce que ce monde se dérègle, et donc, pour nos compatriotes et nos enfants, il faut nous protéger.

Et donc, je crois qu'il nous faut continuer à mener des grands chantiers qui sont très ambitieux et qui doivent embarquer tout le monde pour ne pas dépendre des autres. Et ça, je crois que c'est encore plus important qu'avant. Et peut-être que pendant des décennies, on a pu vivre dans une France, je dirais, où on croyait que tout était ouvert, qu'il y avait un doux commerce, qu'il n'y avait plus la guerre, et donc, voilà, les choses allaient bien se passer toutes seules. Ça n'est plus vrai. Et donc, il faut un moment de sursaut qui exige, de la part de tous, avec beaucoup d'unité et avec un consensus qui doit progressivement se forger, parce qu'on sait les différences, on sait la fragmentation qu'il y a dans notre vie politique.

Elle est là. Elle correspond aux divisions, aux doutes qu'il y a dans la société. Il faut les regarder en face. Et moi, je vais essayer de créer le maximum de consensus, d'unité pour agir.

> Il y a toujours des gens qui vous disent, vous allez voir ce que vous allez voir. Quand je vais arriver, alors là, ça va chauffer. Mais venez. Mais vraiment, on n'a pas le droit d'attendre. Pas de cynisme, pas de faux-semblants. C'est maintenant qu'il faut agir. Et donc, ne perdons pas une minute. On n'a pas le droit de perdre une minute. Regardez tous les défis qui sont devant nous, ici, sur nos sols français, partout. Donc, on agit.
Moi, j'ai essayé depuis maintenant 8 ans, sans relâche, d'agir, et je continuerai d'agir. Et c'est ce qu'on doit. Vous savez, j'ai essayé de faire des choses bien, j'ai sans doute commis des erreurs, j'ai fait des choses qui, parfois, n'étaient pas comprises. C'est sans doute le cas de la dissolution. Je pensais qu'elle était nécessaire parce que je voyais les gens se diviser, la colère monter. Ça n'a pas été compris, mais j'espère réussir à la réunifier autour de cela et de ces voix plurielles qui, quand même, sont là et doivent travailler ensemble. Mais il y a une chose que je n'ai jamais faite. Je n'ai jamais fait semblant. Je n'ai jamais été cynique et je n'ai jamais calculé. Et je me suis toujours battu pour que, pour avoir le constat le plus lucide possible et avoir toujours de l'audace et dire à nos compatriotes, on y va. Et même quand des choses étaient parfois difficiles à faire. Et donc je nous dis à tous, on y va. Notre pays est un trésor.
Franchement, quand je vois le monde, la France est un pays d'une richesse, d'une force, avec une jeunesse, une capacité innovée. C'est fou. Je veux dire, il suffit de voyager pour voir combien on nous admire, on nous envie. Mais on doit bouger des choses. On doit bouger des choses. Parce que quand on regarde nos grands équilibres, si on reste comme on est aujourd'hui, ça nourrit d'ailleurs l'inquiétude que nos compatriotes sentent bien. Ils se disent, nos enfants vont moins bien vivre que nous. Il n'y a pas de fatalité si on a le sursaut. La vraie solidarité, c'est ça, c'est le vrai sens du collectif, c'est de dire : on est tous dans la même galère. Ce n'est pas une vraie galère, en fait, on est dans une situation qui a ses défis. Si on est lucide ensemble, qu'on accepte de voir les vrais problèmes et qu'on décide d'agir dans la même direction, on peut y arriver. Et donc, il y a quelques grandes transformations qu'on doit mener.

> la position de la France, elle est constante. Elle ne changera pas. Nous sommes pour la souveraineté des peuples et pour l'intégrité territoriale, respectant le droit international. Il n'y a, d'ailleurs, pour la France, pas de double standard. Ça vaut pour l'Ukraine, ça vaut pour le Proche et Moyen-Orient, ça vaut pour le continent africain. Et je m'honore de cette position.

Donc nous continuerons à défendre le droit du peuple ukrainien à vivre en paix sur son territoire et dans ses frontières internationalement reconnues. C'est pourquoi nous avons toujours condamné la guerre d'agression russe.

Nous sommes à un moment où, j'espère, la paix pourra se bâtir, et je veux saluer les efforts faits par la diplomatie américaine. Mais je veux rappeler les faits, là aussi. Il y a un agresseur, la Russie, et un agressé, l'Ukraine. Il y a quelques semaines, sous l'impulsion américaine, le président Zelensky a fait un geste incroyable. Il a dit : "Je suis d'accord pour un cessez-le-feu inconditionnel".

La seule chose que nous avons à faire, la seule chose, je l'ai redit au président Trump que j'ai eu il y a deux jours nuitamment, la seule chose, c'est qu'enfin, le président Poutine arrête de mentir. Quand le président Poutine parle aux négociateurs américains, il leur dit : "je veux la paix." Quand il parle à la planète entière, il dit : "moi, je veux la paix." Il continue de bombarder l'Ukraine. Il continue de tuer des vies en Ukraine. Il n'y a qu'une seule réponse qu'on attend. Est-ce que le président Poutine est d'accord pour un cessez-le-feu inconditionnel ? Les Américains l'ont proposé, les Européens le soutiennent, le président Zelensky a dit oui. Si le président Poutine dit oui, les armes se taisent demain, les vies sont sauvées. La communauté internationale n'a qu'une chose à faire, et l'énervement américain ne doit se porter que sur une seule personne, le président Poutine. Il doit répondre à la question qu'il leur pose. A ce moment-là, nous pourrons construire une paix juste, solide, durable, robuste, c'est-à-dire une paix qui permettra de trouver des concessions territoriales, des garanties de sécurité solides.

Mais au moment où je vous parle, ce n'est pas comme s'il ne s'était rien passé ces dernières semaines. Les Américains ont proposé quelque chose, les Ukrainiens ont dit oui, et nous, nous le soutenons. Il faut maintenant que la Russie donne sa réponse. Si la Russie dit je ne suis pas prêt à cessez-le-feu, elle aura menti au président américain, elle aura menti à tous ceux à qui elle dit qu'elle voulait la paix, et il faudra en tirer les conséquences. S'il dit oui, demain, nous avons à cessez-le-feu.

Moi, je ne veux pas aller dans les faux débats. Il n'y a qu'une seule voix maintenant à entendre et une seule réponse à entendre : est-ce que la Russie dit qu'elle fait le cessez-le-feu ? C'est tout.

> Au moment où beaucoup doutent du continent africain, où des grands pays, parfois alliés historiques, se désengagent de ce continent, coupent brutalement les financements, plaçant d'ailleurs la coopération sanitaire dans des situations terribles. La France, elle, y croit plus que jamais et se réengage ; plus que jamais. Parce que c'est notre histoire, parce que c'est nos intérêts, parce que ce sont nos principes. Et ce sont les trois réunis.

> Échange très positif aujourd’hui avec le Président Zelensky à Rome. Mettre fin à la guerre en Ukraine. C’est l’objectif que nous partageons en commun avec le Président Trump. L’Ukraine est prête à un cessez-le-feu inconditionnel. Le Président Zelensky me l’a redit aujourd’hui. Il souhaite travailler aux côtés des Américains et des Européens pour le mettre en œuvre. Au Président Poutine désormais de prouver qu’il veut vraiment la paix. Nous continuerons nos travaux dans le cadre de la coalition des volontaires lancée à Paris en mars dernier, pour parvenir à la fois à ce cessez-le-feu et à une paix complète et durable en Ukraine.

> Un jeune a été atrocement assassiné dans une mosquée du Gard. À sa famille, à nos compatriotes de confession musulmane, j’adresse le soutien de la Nation. Le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France. La liberté de culte est intangible.

> Après le drame survenu à Vancouver, j’adresse notre solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine. Nos pensées accompagnent les victimes et leurs proches.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> Un fidèle a été assassiné hier près d’Alès à la mosquée de la Grande-Combe. L’ignominie islamophobe s’est exhibée sur une vidéo. Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’État sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni.

> [Discours sur la lutte contre les déserts médicaux]
Nous sommes venus aujourd'hui à Puy-Capel pour traiter de la question des déserts médicaux. Les déserts médicaux sont, à notre avis, le symptôme le plus grave, le plus aigu et le plus insupportable de la fracture que nous avons laissée se créer au travers du temps sur notre territoire. C'est ce symptôme que nos concitoyens des zones concertées demandent à voir traité avec le plus d'urgence et d'efficacité. Alors je sais qu'ils ont souvent entendu ce constat, formulé souvent avec sympathie et sincérité, avec beaucoup d'annonces, beaucoup de discours, on a dit qu'on allait s'en occuper, et puis les choses ne changent pas vraiment, et nous sommes là pour qu'elles changent tout de suite. Nous pensons qu'on n'a plus le temps d'attendre, et que des solutions doivent être apportées, et apportées immédiatement. 
Le plan que nous allons annoncer aujourd'hui, il est fait pour aboutir à des résultats rapides que les Françaises et les Français concernés pourront constater dans leur quotidien. Je crois que ces mesures sont la dernière chance pour notre système de santé qui repose pour une part très importante sur l'exercice libéral de la médecine. Si ce plan ne marchait pas, si on continuait à avoir des zones entières, des millions de nos concitoyens qui ne peuvent pas trouver de médecin, 6 millions de Français qui ne trouvent pas de médecin, alors je crains qu'un changement plus radical ne devienne nécessaire et inéluctable. Ce manque de médecin est un problème intolérable. 
Je disais qu'il y a 6 millions de Français partout dans notre pays. Vous avez maintenant affiché sur les écrans la carte de France de ceux qui ne trouvent pas de médecin traitant, dont 620 000, je m'adresse aux professionnels de santé qui sont là, qui souffrent pourtant d'une maladie chronique. 87% du territoire est classé en désert médical et vous voyez la carte, c'est toujours la même diagonale du vide que notre pays rencontre. Le taux des patients sans médecin traitant y est plus élevé que partout ailleurs, c'est-à-dire supérieur à 7,5%, presque 10% de la population qui ne trouve pas de médecin traitant. C'est évidemment la population vivant loin des grandes villes qui est la plus touchée : 61% de la population qui a des difficultés pour consulter un médecin généraliste habite à la campagne. Et il en va de même pour l'accès aux spécialistes : 37 départements métropolitains, pour l'essentiel des départements ruraux, comptent par exemple moins de 5 dermatologues. Et tout à l'heure, nous parlions avec des professionnels diabétologues qui disaient que pour l'ensemble du département du Cantal, il n'était que 3. Elles n'étaient que 3. Et comme vous le savez, la difficulté à accéder à un médecin généraliste ou spécialiste crée des conséquences lourdes et parfois dramatiques. Des pathologies qui pourraient être traitées rapidement perdurent ou s'aggravent, faute d'avoir été soignées à temps. Les patients se tournent et c'est compréhensible vers les services d'urgence, qui sont devenus au fil des années le premier point d'accès au système de santé, alors que leur rôle devrait être au contraire un rôle de recours. En 20 ans, le nombre de visites aux urgences a tout simplement doublé pour atteindre aujourd'hui 20 millions de passages par an. Et cette situation qui traduit un manque, une difficulté pour certains territoires, ne peut pas durer. 
Et pour nous, pour le gouvernement, pour notre communauté nationale qui est fondée sur la solidarité, elle est intolérable et intolérable à au moins deux titres. La première raison pour laquelle elle est intolérable, c'est qu'elle met d'abord en jeu la santé des Français. Je le disais, et je pense en particulier aux plus âgés qui sont proportionnellement plus nombreux à vivre en zone rurale et qui ont davantage besoin de soins. Or, nous sommes en train de vivre une transition démographique, j’allais dire une révolution démographique, avec l'allongement de la vie et l'affaissement du nombre de naissances, qui crée pour notre pays une situation qui risque de détériorer encore l'accès aux soins si nous ne faisons rien. Il y a une deuxième raison pour laquelle c'est insupportable, c'est que la France s'est bâtie sur des principes, et le principal principe de notre identité républicaine, c'est l'égalité. Or, l'existence de déserts médicaux donne à nos concitoyens l'impression qu'ils ne comptent plus pour ces concitoyens abandonnés, que leur vie, leur souci de santé, ne sont plus une priorité. Or, c'est une part essentielle de la promesse française, l'égalité de tous, qui est ainsi rompue. Pour assurer cette égalité, la politique d'aménagement du territoire a été pendant des décennies un outil puissant et efficace, avant d'être quasiment abandonnée au fil des décennies. 
C'est cette politique d'aménagement du territoire, de volonté de rééquilibrage du territoire, de volonté de la présence des services élémentaires sur le territoire, que nous reprenons aujourd'hui, c'est un renouveau de l'aménagement du territoire auquel le gouvernement appelle. Et ce n'est pas un hasard si un grand nombre de membres du gouvernement ont occupé les responsabilités d'élus locales en province. 
Si l'on veut poser un diagnostic complet du problème des déserts médicaux, il faut aussi en évoquer les causes historiques. Alors je vais vous montrer un diagramme, un schéma de ce qu'a été l'erreur, il m’est même arrivé de dire que c'était un crime, lorsqu'on a créé, il y a 50 ans, le numerus clausus. L'idée était simple en apparence, elle est extrêmement choquante. Dans son énoncé, j'ai entendu de mes oreilles des responsables défendre cette idée, ce principe, c'était : moins il y aura de médecins, moins il y aura d'ordonnances à rembourser. Et cette idée était largement partagée. Je suis obligé de dire qu'elle a été partagée dans l'administration, qu'elle a été partagée dans ceux qui s'occupaient de l'organisation de la santé, je suis obligé de dire qu'elle a été partagée aussi chez les médecins. Et donc cette raréfaction du nombre de médecins, vous avez la courbe sous les yeux, on est descendu dans les années 90 à 3500 médecins par an, alors qu'on était à 8500. Et cet effondrement explique évidemment en partie les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui. Le numéros clausus a été heureusement relevé par la suite, a été supprimé en 2020 à l'initiative du président de la République, au profit d'une définition régionale des besoins en formation. En 2024, 2400 généralistes se sont installés en France, soit deux fois plus qu'en 2011, en 12 ans. Et les installations compensent désormais les départs à la retraite, mais tous dans cette salle, nous savons que ça ne suffira pas. Ça ne suffira pas parce que le mode d'exercice de la profession médicale et même de la vocation médicale a changé, comme toute la société a changé, et comme la vie, et on a entendu tout à l'heure, les médecins de cette commune favorisée, une commune où on a réalisé une organisation exemplaire. Mais il y en a tant d'autres et c'est pourquoi nous sommes venus parler ici, il y a tant d'autres qui n'ont pas la même chance. La suppression du numerus clausus commence seulement à porter des fruits et il y a des réponses nouvelles. Par exemple, la création des infirmiers de pratique avancée, des assistants médicaux. Il y en a 8000 assistants médicaux qui ont déjà été mis en place, mais je suis obligé de dire qu’il y a des régions et des zones de France, tout à l'heure le responsable de la CPAM me disait ça, dans lesquelles ça n'est pas encore mis en place ou accepté ou ça ne prend pas, c'était l'expression que vous utilisiez. Et puis, comme ici, 2700 maisons de santé pluriprofessionnelles à Calvinet, tout ça est très important. Donc cette maison de santé a été créée en 2018 et je veux les en remercier par deux médecins généralistes avec l'aide de la région et de l’Agence régionale de santé. Elles regroupent 11 professionnels de santé généralistes et spécialistes, notamment un chirurgien-dentiste venu du Pas-de-Calais que nous avons vu, un orthoptiste, trois masseurs kinésithérapeutes, trois infirmières. Grâce à la formation reçue par ces deux médecins généralistes, elle assure des soins d'urgence vitale et elle participe aussi à la permanence des soins le week-end. 
Mais les chiffres que j'ai évoqués tout à l'heure, les demandes qu'expriment nos concitoyens, montrent qu'il faut apporter des réponses vraies, encore plus rapides et encore plus massives. Notre volonté et l'engagement que nous prenons ici, c'est la résorption immédiate des déserts médicaux en situation les plus difficiles, à commencer par les zones où le besoin est le plus criant et la population le plus en manque de soins. Donc, nous allons commencer par identifier, par cartographier, les zones qui ont le plus besoin, qui sont le plus en manque et que nous puissions ainsi honorer la promesse d'égalité devant l'accès aux soins. Alors nous avons employé pour cela une méthode que nous avons mise en place pour traiter plusieurs problèmes urgents, comme la reconquête de l’écrit ou l'assurance des communes qui ne trouvaient pas d'assurance pour leurs bâtiments. C'est une méthode commando, une équipe resserrée travaillant hors des processus habituels de l'administration et qui est en lien avec les organisations représentatives pour aboutir dans des délais brefs à des résultats tangibles. Et ce sans forcément passer par de grandes lois. Trop de grandes lois ont été annoncées ou même votées et ont promis un changement radical sans que rien ne change. Le plan que nous présentons aujourd'hui marque l'aboutissement d'une deuxième de ces opérations commando, menées en concertation avec les professionnels de terrain, avec les représentants de patients et les élus locaux réunis depuis plusieurs semaines par les ministres chargés de la Santé. Il s'inspire des travaux parlementaires réalisés ces derniers mois tant au Sénat qu'à l'Assemblée nationale qui sont en cours et qui vont poursuivre leur cheminement parlementaire. Et si ces cheminements parlementaires peuvent enrichir la situation à laquelle nous voulons répondre, c'est très bien. 
Ce plan est fait pour obtenir des résultats rapides. L'ensemble des actions qu'il comporte doit, dans un délai bref, rendre disponible 80 millions de consultations supplémentaires par an, dans les zones les plus en difficulté. Et sa mise en œuvre sera portée par tous les professionnels de santé dont je salue l'engagement. Alors il y a quatre grands axes. Le premier de ces axes, c'est mettre en place un nouveau principe de responsabilité et de solidarité territoriale avec tous les professionnels de santé et notamment tous les médecins. Le deuxième principe, c'est de permettre à plus de jeunes d'accéder aux études de santé partout sur le territoire national. Le troisième principe, c'est unir les compétences pour soigner davantage de patients. Et le quatrième principe, c'est avec les élus locaux, créer les conditions d'accueil attractives pour les étudiants et les professionnels de santé. 
Alors tout d'abord, la situation est si urgente, les déséquilibres si grands et si insupportables, que nous croyons indispensable de mettre en place au plus vite un nouveau principe de responsabilité et de solidarité de l'ensemble de la communauté médicale. Toutes ces dernières semaines, nous avons consulté, nous avons entendu les alertes de médecins, les élus locaux sur certains effets négatifs des contraintes à l'installation. Beaucoup ont dit que ces contraintes à l'installation, ces obligations d'installation, notamment discutées dans une proposition de loi à l'Assemblée nationale, n'étaient pas ce que les médecins souhaitaient, n'étaient pas ce que les médecins voulaient. Nous tenons compte de ces remarques. Et nous disons que cette voie de la régulation autoritaire ne sera donc pas celle que nous retiendrons dans l'étape que nous ouvrons aujourd'hui, même si nous savons, et l'adoption de l'article 1er de la proposition de loi à l'Assemblée nationale dit quelque chose de très important sur ce sujet, que si ce plan d'urgence immédiat ne réussit pas, nous savons bien qu'au bout du compte, le jour viendra où les principes de ce système fondé sur le choix libre des médecins devront changer. Et donc pour moi, c'est cette certitude que nous ne pouvons plus laisser nos concitoyens attendre trois, quatre ou six mois pour être reçus en consultation ou devoir faire des dizaines et des dizaines de kilomètres quand ils ont les moyens de se déplacer, pour trouver un médecin. Des mesures de solidarité sont déjà prévues par la Convention médicale signée le 4 juin 2024, qui incite les médecins à réaliser des consultations à un tarif opposable en dehors de leur cabinet, mais nous avons la certitude désormais qu'il faut aller encore plus loin. 
Donc la solution de solidarité que nous choisissons aujourd'hui, elle partira d'une cartographie complète des zones rouges. Ce que nous appelons zone rouge, c'est celle où l'accès aux soins est aujourd'hui le plus critique, à l'aune d'un certain nombre de critères : la densité de médecins, les départs à la retraite, qu'il est possible d'anticiper, les distances et le nombre de patients chroniques. Pour agir efficacement, c'est du terrain que nous devons partir. Cette carte, cette cartographie sera réalisée dans le mois qui vient par les Agences régionales de santé en lien étroit avec leurs préfets et les élus locaux qui seront consultés et associés. Elle sera actualisée régulièrement, en temps réel, en fonction de l'évolution des situations locales, sans attendre de mise à jour nationale. Ces zones rouges seront notre absolue priorité et le but du plan que nous présentons et d'y apporter en un temps très court des solutions d'accès à des soins de qualité. 
Pour cela, nous allons introduire dans la loi pour la première fois dans l'histoire de notre pays le principe d'une solidarité de l'ensemble de la communauté médicale pour assurer l'accès aux soins. De par leur formation, de par les services qu'ils peuvent rendre, de par leur appartenance au système de solidarité fondé au temps du Conseil national de la Résistance, les médecins ont une obligation de fraternité, dont je sais l'immense majorité d'entre eux sont pleinement conscients. Ainsi, chaque médecin généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont les plus en difficulté, que nous appelons les zones rouges. Ces consultations avancées seront des réponses concrètes aux besoins de santé de nos concitoyens. Les modalités d'organisation, les plannings seront construits dans un esprit de confiance à l'égard des professionnels de terrain. Bien entendu, la mobilisation solidaire des médecins sera faite avec pragmatisme et bon sens. Il s'agira de demander leur aide aux médecins, pour qui il est raisonnablement facile de se rendre sur les territoires prioritaires, à proximité de chez eux ou à proximité d'autres zones qui les intéresseraient pour des raisons familiales ou amicales, je ne sais. Et je redis ma confiance dans la solidarité des professionnels de santé pour que ces organisations se mettent en place rapidement. 
Il s'agit donc dans un premier temps d'une proposition et d'une incitation. Les préfets et les agences régionales de santé n'interviendraient qu'en l'absence de réponse locale. Et il nous paraît également normal, et cela sera prévu, que des contreparties financières soient mises en place. Mais je veux insister sur notre détermination. Nous n'accepterons plus que des millions et des millions de Français se retrouvent sans accès normal aux soins. Et si chaque médecin se mobilise en solidarité, ne serait-ce qu’un ou deux jours par mois, parfois quelques jours seulement par an, alors nous apporterons une solution originale et puissante. Le temps que le nombre, les quelques années, qu'il faut attendre pour que le nombre de soignants formés augmente et pour que les autres mesures de ce pacte portent leurs fruits. La remontée des médecins sur le territoire, elle est inscrite dans les décisions d'ouverture des formations. Elle s'accomplira, elle se réalisera dans les 5, 6 années qui viennent. C'est cette période de 5 ou 6 ans dans laquelle des régions entières sont en détresse. Partout où je me déplace, je rencontre, je le ferai tout à l'heure aussi, les maires. J'ai vu des maires pleurer, parce que dans leur commune, pleurer au sens propre du terme, parce que dans leur commune, en dépit de tous les efforts qui sont faits, mettre en place des cabinets, proposer des logements, proposer parfois des facilités ou même des aides financières, ils ne trouvent pas de médecin. Et ceci est pour nous, pour un citoyen français, pour quelqu'un qui croit au message d'égalité et de fraternité de la France, il est impossible d'accepter cela plus longtemps. 
Le deuxième levier sur lequel nous allons agir, il part d'une constatation. 50% des médecins généralistes exercent à moins de 100 km de leur lieu de naissance et 50% d'entre eux exercent à moins de 40 km de leur lieu de formation, de leur lieu d'internat. Alors nous allons rééquilibrer structurellement la formation aux études de santé pour qu'elle concerne davantage de jeunes provenant des territoires les plus en difficulté, en difficulté géographique et en difficulté sociale aussi. Nous voulons des médecins sur tout le territoire et si nous voulons des médecins sur tout le territoire, il faut des médecins venus de tout le territoire, formés sur tout le territoire, issus de toutes les origines sociales. Notre but est donc de permettre à davantage de jeunes d'accéder aux études de santé, et ce dès la rentrée 2026. Nous allons ouvrir dans chaque département une première année d'accès aux études de santé. C'est l'objet depuis longtemps d'une demande de beaucoup d'élus locaux et d'un effort de la part d'un grand nombre d'entre eux. Nous allons également augmenter peu à peu les places en études de santé en fonction des besoins régionaux. Nous allons déployer les 3 700 internes de quatrième année de médecine générale en priorité sur les zones où le besoin de soins est le plus important grâce à une valorisation de leur engagement. Et enfin, nous allons créer les conditions du retour des jeunes français partis se former à l'étranger et qui sont d'une certaine manière une hémorragie de notre capacité à former des médecins. Nous avons conscience que les mesures qui touchent à la formation sont fondamentales, mais nous savons aussi qu'elles prennent quelques années à porter leurs fruits. 
Nous apportons donc une troisième réponse à la situation inacceptable que nous connaissons de façon à augmenter le temps de soins disponibles pour les patients. Nous réunissons et mobilisons à plein les compétences de chaque profession de santé pour que davantage de patients puissent être traités. Les médecins nous ont dit encore tout à l'heure, dans le tête-à-tête que nous avons eu avec eux, ils nous ont dit à quel point ils sont surchargés de tâches administratives, de certificats à rédiger, de paperasse, ce qui réduit d'autant le temps qu'ils peuvent consacrer à leurs patients. Et ils nous ont expliqué ça avec une vigueur et une éloquence, j'allais dire, qui est tout à fait émouvante. En 2018, les assistants médicaux ont été créés pour alléger ces tâches administratives. Et je le disais, 8000 d'entre eux ont été créés. Mais c'est loin de suffire. Nous allons accélérer et amplifier leur déploiement tout en leur délégant davantage de compétences. Nous allons également faire l'effort de supprimer les certificats inutiles qui encombrent l'activité des médecins. Tout le monde a en tête les associations sportives qui requièrent des certificats dont on ne peut pas dire que l'utilité soit marquante et qui sont le plus souvent sans fondement juridique. Et nous allons aussi encourager, alors là je m'adresse aussi aux médecins, à confier de nouveaux actes à d'autres professionnels de santé. Multiplier le nombre des intervenants potentiels qui peuvent relayer l'acte médical ou le dupliquer, pharmacien, on a tout à l'heure rencontré la pharmacienne depuis Lacapelle, infirmière, assistant dentaire, afin d'utiliser pleinement les compétences qui sont les leurs et de mobiliser pour les patients le temps médical disponible et qui n'est pas extensible. Pourquoi ne permettons pas par exemple à des professionnels de santé extrêmement bien formés présents sur tout le territoire comme les pharmaciens d'officine ? Je rappelle qu'il y a 20 000 officines bien réparties sur notre territoire. Pourquoi ne leur permettons pas de délivrer des médicaments courants ? Par exemple contre les rhinites allergiques, c'est la saison. Par exemple pour soigner les plaies simples ou les conjonctivites. À ces professionnels, nous choisissons de faire confiance pour multiplier la capacité de prise en charge par des soins médicaux. C'est le choix qui avait été fait en 2023 pour la délivrance en pharmacie sans ordonnance de traitements contre, par exemple, les infections urinaires ou les angines. Et les patients témoignent aujourd'hui que cette action a été parfaitement intégrée et parfaitement efficace dans ses résultats. 
Enfin, quatrième axe de notre réponse, nous allons mettre en valeur les efforts des élus locaux et créer avec eux les conditions d'accueil attractives pour les professionnels de santé et les étudiants. Beaucoup est déjà fait par les collectivités, beaucoup de dispositifs existent, par lesquels les communes ou les communautés de communes proposent aux soignants des conditions de travail et un cadre de vie agréable. Mais ces dispositifs sont devenus si nombreux que les principaux intéressés eux-mêmes ont dit mal à s'y retrouver. Le guichet unique numérique qui rassemble déjà les dispositifs d'aide de l'État sera complété pour présenter pour chaque collectivité les aides à l'installation et les conditions d'accueil. Les collectivités locales jouent aussi un rôle essentiel dans l'accueil des étudiants puisqu'elles créent des conditions favorables à la vie loin de leurs proches. Les dispositifs qu'elles proposent seront mieux mis en valeur. 
Enfin, nous allons renforcer partout sur le territoire la sécurité des soignants confrontés, vous le savez bien, à une hausse inacceptable dans certains territoires des violences à leur encontre. Et le gouvernement suivra avec la plus grande précision la mise en œuvre et les effets de l'ensemble de ces mesures. Un compte-rendu au niveau départemental et national sera publié chaque trimestre, en toute transparence, à partir de 10 indicateurs clés qui permettra de juger si les mesures que nous annonçons aujourd'hui sont suffisantes ou si des mesures plus radicales s'avèrent nécessaires. 
Ce pacte d'action traduit la volonté du gouvernement, en concertation avec les organismes représentatifs du monde de la santé, de mettre fin, tout de suite, sans attendre, sans discours mais par des actes, au scandale des déserts médicaux, scandale pour la santé publique, scandale pour l'égalité républicaine. L'accès aux soins est au sommet des priorités du gouvernement et notre détermination collective à la garantir sera la mesure de notre solidarité. 

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> avec la Vice-Présidente de la Commission européenne, nous partageons une ambition : faire de l’Europe un espace attractif pour les étudiants et étudiantes, les chercheurs et chercheuses. Défendre la souveraineté européenne, c’est promouvoir une recherche libre et une science ouverte.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> En Irak, où nous avons combattu le terrorisme islamiste de Daech, se joue une part de la sécurité des Français. C'est la raison de ma visite sur place cette semaine.

> Avec le Koweït, nous étendons notre coopération dans tous les domaines : dans la défense, l’économie, la transition énergétique et les technologies d'avenir.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> L’écologie n’a rien d’abstrait. C’est un combat quotidien, concret, profondément social. Ce n’est pas une lubie de « bobos déconnectés », c’est une réponse aux inégalités, aux crises, aux injustices. N’en déplaise à ceux qui préfèrent caricaturer plutôt qu’agir.

> Les populistes fuient les faits et attisent les colères. La première cause de la baisse des rendements agricoles, c’est le dérèglement climatique, et l’appauvrissement des sols lié aux activités humaines. On ne sauvera pas notre agriculture en niant l’urgence écologique. On la sauvera en protégeant les terres, en préservant l’eau, en soutenant celles et ceux qui, chaque jour, ne comptent pas leurs heures pour nous nourrir.

> La position de la France est claire : pas d'exploitation des hauts fonds marins. Ce serait un désastre environnemental et climatique. Personne ne peut s'arroger le droit de détruire des océans, surtout ceux sur lesquels ils n’ont aucun droit territorial. C’est l’application stricte du droit international. C’est aussi une responsabilité politique qui nous engage. Dans quelques semaines, la France accueillera la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice. Ce sera l'occasion pour de très nombreux pays de se mobiliser pour le rappeler et de renforcer leurs actions pour mieux protéger nos Océans.

> Certains font le tour des plateaux TV pour raconter que la stratégie énergétique du Gouvernement prévoirait de plafonner la production nucléaire au risque d’augmenter les prix…
C’est pourtant très exactement le contraire que le Gouvernement fait et préconise depuis trois ans, comme je le rappelle dans cet extrait récent. Nous avons augmenté de 30% la production d’électricité nucléaire, ce qui a fait baisser les prix. Et nous visons un objectif de production bien plus élevé encore, à 400TWH. Ne polémiquons pas inutilement sur des sujets aussi sérieux et importants pour le pays.

> Lors de la Conférence des Nations unies sur l’Océan à Nice en juin, je présiderai un sommet des ministres méditerranéens de l’Environnement. Ce sommet, c’est l’occasion de renforcer notre coopération avec nos voisins et de démultiplier notre action contre la pollution plastiques.

> Préparation d'une COP30 ambitieuse, crédits carbone, décisions fortes sur l’atténuation, coopération internationale : hier, échange nourri avec Simon Stiell, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

 

Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> Athée ou croyant, quelles que soient nos confessions ou nos convictions, nous nous inclinons aujourd'hui respectueusement en mémoire du pape François. Son message universel, au service des plus démunis et des plus vulnérables, sa volonté de bâtir une Église qui accueille plus qu'elle ne juge, sa proximité avec les fidèles traverseront les siècles, comme ils sont parvenus à transcender les conservatismes.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> D’un point de vue politique, il y a une prévalence d’un antisémitisme d’extrême droite et une explosion d’un antisémitisme d’extrême gauche. J’ai dénoncé, et je le maintiens, la responsabilité historique de La France insoumise dans le ré-enracinement de l’antisémitisme. Il ne s’agit pas de dérapages, mais d’une stratégie électorale. On observe aussi un retour de préjugés antisémites au cœur des plus jeunes générations. Par ailleurs, l’antisémitisme est également étroitement lié à la montée de l’idéologie islamiste. C’est une réalité qu’il faut regarder en face. À cela, s’ajoute le complotisme qui offre une caisse de résonance à l’antisémitisme, amplifiée par les réseaux sociaux.

> [Lutte contre l’antisémitisme] J’ai deux priorités : l’éducation et la justice. Deux groupes de travail ont été chargés de formuler des propositions en totale indépendance. Sur le volet pénal, je retiens la création d’un nouveau délit relatif à la provocation, à la destruction ou à la négation d’un État internationalement reconnu. L’antisionisme est devenu le cheval de Troie d’un antisémitisme décomplexé, la haine d’Israël s’exprime librement, sans complexe et place des cibles dans le dos des Français juifs. Je suis aussi favorable à l’idée de diffuser, avec une circulaire pénale de politique générale, la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA). Cette définition permettrait sans doute de mieux caractériser l’antisémitisme. Enfin, je crois nécessaire de réviser la loi de 1881 pour sortir les cinq infractions à caractère raciste et antisémite du droit de la presse pour les intégrer dans le droit commun.

> Aujourd’hui, il est complètement anachronique de traiter les propos antisémites et racistes comme des opinions. Les auteurs d’actes antisémites sont des délinquants de droit commun. On ne débat pas de l’antisémitisme, on le combat. Il est temps de clarifier.

> Il faut une meilleure protection de nos enseignants. On l’a encore vu récemment avec les attaques contre Fabrice Balanche. Je lui apporte tout mon soutien, sans réserve. La place de l’État est d’être aux côtés des enseignants courageux qui transmettent et non des individus encagoulés qui menacent. Dans notre pays, des enseignants ont été ciblés, assassinés. On ne doit rien laisser passer. L’administration doit être habilitée à déposer plainte en lieu et place de l’agent victime d’une atteinte à caractère raciste ou antisémite. L’octroi de la protection fonctionnelle doit être obligatoire dans de tels cas. Cela passe aussi par la question de la formation des enseignants, avec des sujets spécifiques à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme dans les épreuves de concours.

> Jean-Luc Mélenchon connaît trop bien le sens des mots. Comme de nombreux historiens, je n’ai pas de doute : ses propos sont une référence directe à la Shoah. Mais d’un point de vue juridique, c’est moins évident. Voilà pourquoi nous avons besoin d’une clarification. Quand on fait du droit, on fait aussi de la politique. Et quand on fait de la politique, on se donne les moyens de changer le droit.

> Je ne peux pas considérer qu’il y aurait des générations perdues. On ne peut pas se contenter de constats. Il faut agir à la racine, sensibiliser ceux qui transmettent les savoirs. La sanction sans l’éducation n’a pas de sens. L’idée, ce n’est pas de se donner bonne conscience, c’est de nommer des gens compétents, formés, référents, qui seront soutenus par l’État et qui, du coup, agiront. Aujourd’hui, nous sommes face à un choix existentiel : se soumettre ou combattre. Je suis de ceux qui combattent. Il est minuit moins le quart : réveillons-nous !

> Je souhaite qu’on garantisse que les enseignements historiques arrivent plus tôt dans la scolarité. Aujourd’hui, 6 % des moins de 35 ans pensent que la Shoah est une invention des juifs. Ce qui correspond à un ou deux élèves par classe. Les faits historiques et incontestables doivent être enseignés et le moindre dérapage d’un élève en cours doit être signalé. Le « pas de vagues », c’est fini. Je préfère qu’il y ait des vagues, elles font bouger les lignes.

> Il y a un seul État au monde soumis à ce genre d’appel à la destruction, c’est Israël. C’est encore et toujours Israël. Quand les talibans reprennent le pouvoir en Afghanistan, je n’entends personne appeler à la destruction de l’État afghan. Ces appels se confondent évidemment avec la question de l’antisémitisme. Cela n’a rien à voir avec la critique libre d’un gouvernement. Quand une enfant de 12 ans a été prise pour cible et violée il y a quelques mois, qu’ont dit ses bourreaux ? Ils l’ont traitée de « sioniste ». Ne soyons pas dupes. La haine décomplexée d’Israël est une nouvelle forme d’antisémitisme.

> [Egalité entre les femmes et les hommes] Nos avancées sont claires depuis huit ans, mais la société tout entière doit s’emparer du sujet. Les violences conjugales ne sont pas et ne seront jamais une affaire privée mais bien l’affaire de toute la société. Nous avons augmenté les moyens, nous avons changé la loi, créé les ordonnances de protection, permis que le 3919 soit accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, systématisé les téléphones « grave danger », créé l’aide universelle d’urgence dont plus de 42 000 femmes ont bénéficié en un an. Nous devons continuer. Il y a encore quelques jours, je faisais adopter à l’unanimité, au Sénat, la loi que j’avais déposée sur la question du contrôle coercitif. Je réunirai également mardi l’ensemble des groupes parlementaires pour travailler à l’élaboration d’une loi-cadre.

« Je crois au scrutin majoritaire et à la légitimité qu’il confère »

> [Mettre les retraités à contribution pour redresser les comptes publics] nJ’avais proposé un amendement en ce sens sur le budget à l’automne dernier. Cet abattement coûte plus de 4 milliards d’euros d’argent public chaque année aux Français. À un moment où l’argent public est rare, il faut se réinterroger sur l’ensemble des abattements fiscaux. Mettre encore davantage les actifs à contribution serait une erreur. Les efforts sont nécessaires et ils doivent être partagés.

> [Proportionnelle] Le Premier ministre a toujours défendu cette conviction personnelle. Je suis favorable à ce qu’on travaille sur la question de la proportionnelle, si nous gardons l’idée que cela doit être une dose de proportionnelle et non une proportionnelle intégrale. Je crois au scrutin majoritaire et à la légitimité qu’il confère. Elle est fondamentale.

> Trop de Français meurent « mal » dans notre pays parce qu’ils n’ont pas toujours accès à des soins palliatifs, ne connaissent pas suffisamment leurs droits ou sont seuls. J’attends de voir les débats. Ce sujet renvoie à des questions extrêmement intimes, à des histoires individuelles toujours très douloureuses. Mes réserves sur le sujet sont connues, personne ne doit jamais se sentir de trop dans notre société.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Effroi devant l’assassinat raciste ignoble d’un fidèle de la mosquée de Grand-Combe dans le Gard. Pensées pour la famille endeuillée et les fidèles de la mosquée tous sous le choc. Que l’assaillant soit poursuivi et puni avec la plus grande célérité et sévérité. La République ne tremblera pas.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> L'argent que nous gérons tous les jours, c'est celui des Français. On a un devoir de rigueur, de sérieux, on doit rendre des comptes, et donc faire tout ce travail d'organisation efficace, et de supprimer ce qui est inutile ou ce qui coûte aujourd'hui trop cher.

> Nous allons, d'ici à la fin de l'année, proposer dans le budget 2026 qu'un tiers des agences et des opérateurs de l'État qui ne sont pas des universités soient fusionnés ou supprimés.
Par ce biais, nous réduisons notre complexité, nous remettons un État plus fort, plus efficace sur le terrain.
On va faire des économies de fonctionnement. On rapprochera des équipes, donc il y aura moins d'emplois publics à la clé. 2 à 3 milliards d'économies à la clé, voilà l’objectif.
L'État va faire du ménage dans notre organisation, parce que les Français le demandent. Aujourd'hui, on a 180 000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays. Ces 180 000 personnes ont toutes un métier, une mission, notre rôle, c'est de considérer que les choses ne sont pas immuables. Vous pouvez mettre des gens ensemble pour supprimer des emplois sans faire dans la casse sociale.
 Oui, l'État fait des efforts aujourd'hui, reprend le contrôle sur sa masse salariale, sur ses dépenses de fonctionnement, va faire du ménage dans ce qui est notre organisation.

 > [Montée de la violence en France] Je suis très attristée et très inquiète de voir cette tension extrême, ce sentiment d'insécurité, ces actes qui sont très différents les uns des autres, mais qui disent une chose : nous avons besoin de rétablir l'ordre.

> Aujourd'hui il y a plus de morts dans notre pays par les règlements de compte du narcotrafic que par le terrorisme.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> La chimie est stratégique, car elle est à la base de toute notre industrie : sans elle, pas de souveraineté industrielle et pas de transition énergétique. J’ai réuni aujourd’hui à Bercy les acteurs de la chimie française pour échanger sur leurs priorités de compétitivité : coûts de l’énergie, défense commerciale, décarbonation, simplification réglementaire, fiscalité, innovation, compétences Notre ligne est claire : la chimie, un secteur stratégique et nous devons investir pour sa compétitivité. Soutenir la chimie, c’est soutenir tous les écosystèmes industriels et construire la souveraineté économique de demain.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Pour mémoire, c’était il y a 80 ans. Le 27 avril 1945, la population française découvrait les images montrant des corps meurtris et décharnés des rescapés des camps de concentration.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> [Portiques à l'école] La réponse sécuritaire c'est une des réponses, mais ça ne suffit pas.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Dernière étape de mon déplacement dans l’Océan Indien : Maurice.
Nous avons approfondi nos relations sur plusieurs volets
- Finance durable : Avec le ministre des finances mauricien, nous avons rencontré les acteurs engagés sur le sujet pour mieux mobiliser la finance au service de la lutte contre le changement climatique. Partenariats public privé, fonds européens, investissements dans des actions d’adaptation ont pu être abordés. Nous avons à cet égard signé 3 accords avec des banques mauriciennes.
- Protection de l’Océan: visite du bateau Plastic odyssey qui collecte, traite, recycle le plastique en haute mer. Des idées innovantes que nous pourrons mettre en valeur lors de la 3ème conférence des Nations unies pour l’Océan que la France accueille en juin à Nice !
- Culture et mémoire : Très ému d'avoir inauguré au Musée intercontinental de l'esclavage l’exposition dédiée aux bustes de Froberville, exposition qui s’inscrit dans le cadre des travaux mémoriels que nous encourageons. Occasion également de signer une déclaration d'intention sur la préservation du patrimoine, entre nos deux pays.
- Coopération économique et intégration régionale : j’ai co-présidé la commission mixte Reunion-Maurice avec mon homologue pour progresser sur des projets concrets en matière d’économie circulaire ou d’agro-écologie. J’ai également conclu le forum économique qui a réuni des acteurs de la tech, financiers et institutionnels. Plus de 140 entreprises françaises sont implantées à Maurice ! Ce déplacement aura en définitive permis de resserrer nos liens bilatéraux

> En tant que Ministre de la République française et Mahorais, je salue le courage du Président qui a fait le choix d’imprimer sur la scène internationale le fait que Mayotte est française. Il l’a notamment rappelé lors de la réunion des Chefs d’Etat de la commission Coi qui s’est tenue cette semaine. Les Mahorais ont choisi la France et la liberté. Nous le réitérons avec sérieux et gravité, là où d’autres n’ont que des polémiques stériles à nous opposer. Nous travaillons ardemment à ce que Mayotte bénéficie pleinement des programmes régionaux. Nos différends sur ce sujet ont été posés et seront réglés dans le dialogue, il ne peut en être autrement par esprit de responsabilité. Rien ne peut justifier les impérialismes du moment et ne saurait remettre en cause l’appartenance pleine et entière de Mayotte à la France.

 

Autres ministres

Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> La lutte contre les déserts médicaux est une priorité absolue. Notre plan est destiné à donner des résultats rapides et perceptibles par les Français. Chaque médecin sera un acteur de la solidarité territoriale en dédiant quelques jours de travail pour accompagner les territoires en manque de soignants. Notre objectif est simple : Chaque Français doit pouvoir disposer d'une offre de soin partout sur le territoire.

> Depuis plusieurs jours, les boulangers ont manifesté leur inquiétude face à une situation juridique concernant le 1er mai qui, aujourd’hui, manque malheureusement depuis de nombreuses années de clarté et d’uniformité au niveau national. J’ai entendu leur demande et j’ai décidé de leur apporter, dès la semaine dernière, mon soutien à travers une évolution législative portée par les parlementaires. C’est désormais chose faite : une proposition de loi a été déposée. Elle permettra aux salariés des boulangeries qui le souhaitent de travailler le 1er mai, dans le respect absolu du volontariat. Je veux remercier les parlementaires mobilisés sur ce sujet, qui ont déposé la proposition de loi, ainsi que les parlementaires Renaissance et LR qui ont pris position avec responsabilité. Le Gouvernement soutiendra cette initiative, car elle vient sécuriser notre droit et répondre aux attentes des boulangers, mais aussi de tous ceux dont l’activité est indispensable, aussi bien le 1er mai que le dimanche. Ce texte ne se limite pas aux boulangers : il apportera de la clarté et de la sécurité juridique pour toutes les professions concernées. Le Gouvernement est aux côtés de ceux qui travaillent, aux côtés de ceux qui font vivre notre pays, y compris les jours fériés.

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> 6,4 millions de Français sont sans médecin traitant, c’est inacceptable. C’est tout le sens de l’engagement que vient de prendre le gouvernement en annonçant le plan national de lutte contre les déserts médicaux. Je suis contre la coercition à l’installation, mais je suis convaincu que nous pouvons demander un engagement solidaire mesuré à la communauté médicale plutôt que de contraindre l’installation de quelques-uns, en l'occurrence les jeunes médecins. C’est l’objet de la mesure de solidarité médicale territoriale qui consiste à ce que des médecins se déplacent 2 jours par mois pour soigner dans les zones prioritaires. Ces interventions auprès des patients qui en ont besoin seront organisées avec les élus locaux et les collectivités et valorisées financièrement pour les médecins. Nous devons avancer collectivement, avec pragmatisme et courage, pour faire reculer les déserts médicaux en formant plus, en répartissant mieux et en innovant partout.

> Deux décrets, parus vendredi au Journal Officiel, marquent l’aboutissement d’un engagement fort du gouvernement: permettre aux infirmiers diplômés, volontaires et formés, de réaliser les certificats de décès. Cette mesure, attendue de longue date, répond à une réalité de terrain : garantir aux familles une prise en charge rapide et digne, même dans les territoires les plus isolés. C’est une reconnaissance de la compétence et de l’engagement des infirmiers, qui interviennent ainsi dans l’un des moments les plus difficiles pour les familles endeuillées. Les premiers résultats sont sans appel : plus de 8 000 certificats réalisés sur l’ensemble du territoire depuis le début de l’expérimentation, salués pour leur qualité. Dans la lignée du pacte de lutte contre les déserts médicaux et des mesures annoncées par le Premier ministre vendredi, ces textes permettent de moderniser et de simplifier les organisations entre les professionnels de santé et d’unir leurs compétences pour répondre aux besoins de la population. Mon ministère reste mobilisé pour accompagner tous les professionnels qui vont continuer à s’engager dans ces avancées, au service de la dignité et avec la confiance de nos concitoyens.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
>  À Sartrouville ce matin, en cette journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Le courage de ceux qui ont affronté l’inhumain nous oblige. Nous avons le devoir de transmettre leur histoire pour éclairer notre avenir et protéger l'idéal d’humanité qui fonde notre République.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Chaque année, le dernier dimanche d'avril est la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Ce matin à Vanves et à Issy-les-Moulineaux, comme partout en France, nous étions rassemblés pour honorer leur mémoire.

> Dans le Gard, un jeune homme a été sauvagement assassiné dans une mosquée. La haine anti-musulmans, le racisme, n’ont et n’auront jamais leur place en France. Mes pensées vont à sa famille, à ses proches, et à tous nos compatriotes de confession musulmane. Nous sommes à vos côtés.

 

 


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