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samedi 12 avril 2025

La Quotidienne centriste du 12 avril 2025. Protéger les enfants, un devoir bien mal effectué


Il n’y a pas de ministère de l’Enfance depuis qu’Emmanuel Macron a été élu en 2017 malgré les demandes incessantes et répétées des associations et des professionnels qui s’occupent des enfants.

Cette volonté réitérée de ne pas agir en ce sens est assez étonnante d’autant que plus qu’il y a eu inflation de ministères dans quasiment tous ses gouvernements…

C’est un manquement incompréhensible déjà pointé ici.

La création d’un Haut-commissariat à l’enfance cette année et la nomination de Sarah El Hairy à sa tête verra, espérons-le, une véritable prise de conscience que l’enfance a besoin d’être au cœur des politiques publiques pour être correctement protégée.

C’est évidemment encore plus le cas pour l’enfance en danger et les enfants faisant l’objet de procédures éducatives ou de placements face à des familles déficientes soit parce que violentes avec eux, soit parce qu’incapables de leur assurer le minimum matériel pour leur épanouissement.

Un rapport vient d’être publié issu d’une commission d’enquête parlementaire dirigée par deux députées.

Et il dresse un bilan inacceptable en pointant les responsabilités de la puissance publique notamment celle de l’Etat.

Voici quelques phrases-chocs que l’on y trouve:
- «Système profondément dysfonctionnel, la prévention constitue un impensé politique alors qu’elle devrait être une priorité de l’action publique.»
- « Les conditions d’accueil sont défaillantes, indignes et inadaptées, avec de nombreuses mises en danger et des violences institutionnelles qui deviennent systémiques.»
- « Les enfants protégés subissent trop souvent des conditions de vie et d’hébergement inadaptées à leurs besoins fondamentaux.»
- « L’État doit reconnaître qu’il n’a pas su protéger les enfants qui ont été victimes de maltraitances au sein des institutions.»
- « Les enfants faisant l’objet d’une mesure d’ASE représentent jusqu’à la moitié des adolescents hospitalisés à temps complet, en particulier pour des troubles du comportement et des syndromes dépressifs. »
- « Il est intolérable de voir des jeunes de l’ASE mis à la rue à leur majorité. L’accompagnement vers l’autonomie doit être inconditionnel, et ce jusqu’à leur autonomie, qui intervient aujourd’hui entre 23 et 25 ans en population générale. Une garantie de ressources est en ce sens incontournable, de même qu’une meilleure prise en compte des aspirations scolaires et professionnelles des jeunes. »
- « Il y a des retards inacceptables pris dans la publication de décrets, dont certains se font toujours attendre, au détriment de la sécurité des enfants. »

Le rapport préconise que soient mises en œuvre 92 recommandations dont la première, essentielle, est de créer «un code de l’enfance, comportant un chapitre spécifiquement consacré à la protection de l’enfance, et un manuel de référence sur la protection de l’enfance, qui permettront de disposer d’une vision clarifiée et consolidée des droits des enfants et de la politique publique de protection de l’enfance».

Espérons que les recommandations contenues dans ce rapport trouveront une issue plus concrète et positive que leurs devancières.

On est toujours étonné que l’enfance, soi-disant une priorité des priorités, soit traitée avec si peu de dignité et de responsabilité où l’effet d’annonce semble-t-il remplace l’action.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 


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