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mercredi 23 avril 2025

Editorial du CREC. Sauver l’Humanité d’elle-même, un défi impossible?


Alors que l’on vient de célébrer de manière assez confidentielle la énième Journée de la Terre, rappelons que faire en sorte qu’elle soit habitable n’est pas de la sauver – elle s’en fiche d’être ou non accueillante pour la vie – mais de sauver l’Humanité et plus largement tous les êtres vivants.

Ce discours sur le sauvetage de la planète est une grossière erreur de communication car elle met une distance malheureuse entre ce qui est vraiment en jeu et l’objectif ainsi assigné, sauvegarder les conditions de vie sur celle-ci.

Quoiqu’il en soit, cette sauvegarde en question semble être un défi impossible.

Non pas parce qu’il n’est pas atteignable techniquement parlant mais qu’il semble l’être humainement.

Et quand on dit «humainement», on parle de la volonté des êtres humains de réellement y parvenir.

Paradoxalement, alors qu’on parle d’une question existentielle, il y a trop d’intérêts en jeu qui se liguent contre cette tâche ainsi qu’une indifférence irresponsable.

Ainsi, l’humain semble incapable d’agir avec l’intensité souhaitable si le danger pour sa vie n’est pas, concrètement et directement, au-dessus de sa tête.

Regardons les comportements inciviques des populations à propos de l’environnement pour s’en convaincre.

Jeter un sac plastique à la mer, n’est pas «très grave» pour la plupart d’entre nous.

Résultat, la mer est devenue un dépotoir avec une menace pour la vie sous-marine et, donc, la vie tout court…

Et le jour où cela surviendra et que les humains s’alarmeront et voudront agir, il sera trop tard.

Quant aux intérêts, certains ne sont pas illégitimes.

Ceux qui meurent de faim et n’ont pas de quoi vivre dignement se préoccupent peu de savoir que dans des dizaines d’années voire plus après leurs morts, la planète sera inhabitable, la seule chose qu’ils veulent c’est, d’abord survivre puis essayer d’améliorer leurs conditions d’existence.

De même, se retrouver au chômage parce que son secteur d’activité est trop polluant n’est pas une perspective qui mobilise ceux qui se trouvent dans cette situation.

En revanche, tous les profits énormes réalisés sur le dos de la vie (et non de la planète encore une fois) sont inacceptables et devraient être combattus avec la plus grande rigueur et sévérité.

Mais, là, on parle de puissants qui ont le même raisonnement que les plus pauvres, même s’ils n’ont aucune légitimité à le faire leur, «quand la planète sera inhabitable, je serai mort depuis longtemps», et ils ajoutent avec ce cynisme odieux «alors profitons!»

Par ailleurs, nombre de pays sont de toute façon incapables de prendre les mesures de protection de la vie car celles-ci ont un coût qui dépasse leurs moyens financiers.

Dès lors, seule une action mondiale concertée est possible.

C’est ce que tente de faire les Nations Unies et les conférences COP.

Mais pour que cette mutualisation du combat – et des moyens matériels pour le mener – pour la vie fonctionne, il faudrait que tous les pays soient d’accord sur les objectifs, ce qui n’est pas le cas – et dans ceux qui ne veulent pas suivre on compte les plus grandes puissances comme les Etats-Unis de Trump et la Chine communiste – et que des sanctions fortes soient prises contre les récalcitrants et les fraudeurs.

Sans parler de tous les conflits qui enflamment l’Humanité et qui rendent impossible l’action écologique ainsi que des accords entre pays ou factions belligérants.

Enfin, l’Histoire nous apprend que les civilisations sont mortelles, le plus souvent parce qu’elles se sont autodétruites par leurs agissements irresponsables.

Alors, oui, le défi semble impossible.

Ce qui n’est pas une raison pour abandonner le combat…

 

 


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