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samedi 12 avril 2025

Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ne jamais accepter que l’enfant soit un produit


Vous voulez un enfant?

Pas de problème, on vous en prépare un et allez payer votre commande à la caisse.

Est-ce une fantasmagorie d’un esprit dérangé ou une scène d’un futur trop proche?

Au-delà de la PMA (procréation médicalement assistée) ou de la GPA (gestation pour autrui), on nous dit qu’il sera possible un jour de «fabriquer» un enfant grâce à des «utérus-machine».

Réalise-t-on que toutes ces «fabrications» dans lesquelles j’inclus la PMA et la GPA changent irrémédiablement le statut de l’enfant qui passe d’être humain à produit humain?

Dire cela semble totalement exagéré et d’une simple volonté polémiste en stigmatisant tous ceux qui ont recours à la PMA, autorisée en France, et à la GPA, encore interdite.

Pourtant, en éliminant l’aspect de devenir parent qui est la motivation de ceux qui les utilisent, la fabrication d’un enfant sur demande par des moyens «non-naturels» (puisqu’il faut l’intervention de techniques) pose bien la problématique de l’«enfant-produit».

On peut même ici rapprocher les règles d’adoption en cours dans certains pays, c’est-à-dire la possibilité pour les adoptants de renoncer à l’adopté si celui-ci n’est pas conforme à leurs désirs après un essai grandeur nature, comme c’est le cas aux Etats-Unis!

Or, un produit n’est pas un être.

C’est tellement vrai que l’on a changé le statut de l’animal qui n’est heureusement plus un «objet» mais bien un être vivant auquel s’attache des droits.

Ce questionnement n’est pas d’un autre âge mais bien du notre.

Si l’espèce humaine était mue par la sagesse et l’amour, celui-ci serait sans doute sans fondement.

Mais tel n’est pas le cas.

Tous les dérapages sont dès lors possible.

Ayons seulement en tête une des motivations des natalistes qui demandent aux femmes de procréer afin soit de payer nos retraites, soit de «fabriquer» de futurs soldats qui seront envoyés à la boucherie par des régimes souvent mus par autre chose que les valeurs humanistes.

Ainsi, actuellement, la dictature en place en Russie prend des mesures restrictives pour empêcher les femmes de ne pas avoir d’enfants et afin d’encourager les naissances sans d’ailleurs se cacher que les futurs bébés iront au front et tomberont au champ d’honneur pour les rêves impérialistes de Poutine et ses successeurs.

On comprend quel intérêt peut représenter pour un tel régime un «utérus-machine»…

On s’indigne de ce que Poutine – c’est aussi le cas de Xi en Chine – veuille faire des femmes des «usines à enfants» mais moins que ces enfants ne sont conceptualisés par ce même Poutine que comme des produits, de la chair à canon.

Nos sociétés dites «avancées» ont choisi pour la grande majorité de légaliser la PMA alors que la GPA demeure interdite, notamment en France.

C’est un choix qui se base d’abord sur le désir d’enfant et non sur l’intérêt de ce dernier.

Néanmoins, on peut concevoir que ce désir – à la base d’une grossesse survenue naturellement et voulue par une femme – empêche de considérer que cet enfant à naître est un produit mais bien un être dans le cas de la PMA d’autant qu’il n’existe pas de transaction à titre gratuit ou payant comme c’est le cas pour la GPA.

Ainsi, si nous voulons demeurer dans le cadre des valeurs humanistes, seule la PMA est acceptable.

Pour en revenir à cet «utérus-machine» qui aujourd’hui n’est encore qu’un «utérus artificiel» non-encore utilisé chez les humains et qui permettrait seulement à une grossesse en cours qui connait des problèmes de pouvoir se poursuivre dans un environnement externe à la femme, il n’est qu’une étape de ce que la science et la technologie pourront sans doute réaliser à l’avenir et dont la problématique fondamentale est de savoir jusqu’où peut-on aller, à quel moment le bébé à naître sera «déshumaniser» grâce au «génie» humain.

Un moment de bascule qui ne doit jamais survenir.

 


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