Bien sûr, la personne de Trump n’a aucun intérêt et ses limites intellectuelles
et morales n’intéresseraient pas grand-monde s’il n’était le président des
Etats-Unis.
Et en la matière, ce dernier a, comme souvent, dit n’importe quoi, ce qui ne
serait pas nouveau ou trop grave, sauf que les actes ont suivi.
Ainsi en attaquant
encore le président Zelensky et en faisant des compliments au dictateur Poutine
avec des phrases du genre «il est plus facile de négocier avec les Russes qu’avec
les Ukrainiens», Trump a fortifié la position intransigeante du Kremlin et
affaibli une démocratie.
Pire, en décidant de ne plus fournir d’armes et de renseignements militaires à
l’Ukraine, il a permis à Poutine de recommencer sa campagne de terreur initiée
en 2022 à l’encontre des les civils ukrainiens qui ont été copieusement
bombardés avec de nombreux morts qui portent la coresponsabilité de l’extrémiste
populiste de la Maison blanche.
De même, dans sa guerre économique, Trump impose des tarifs douaniers à des
pays qu’il annule lendemain avant de les remettre le surlendemain et, in fine,
de les surseoir…
Même chose dans sa politique intérieure où il a été obligé de réembaucher
nombre de fonctionnaires qui avaient été virés parce que l’Etat fédéral ne
pouvait plus fonctionner à cause des agissements d’Elon Musk qu’il a, à la
fois, félicité et sanctionné dans sa tâche qu’il lui a confié de détruire les
services publics.
Tout cela est bien erratique…
Comme a expliqué le nouveau premier ministre canadien, le centriste Mark Carney
qui succède à Justin Trudeau – qui a affirmé que le Canada ne pouvait plus
faire confiance aux États-Unis et qu’il lutterait contre la politique de Trump –
qu’il n’est pas psychiatre pour analyser l’étai mental de ce dernier…
Car, oui, cet état d’un homme âgé et instable, très souvent incohérent dans ses
propos et dans ses actes, pose une véritable question et est une menace pour le
monde.
Les Européens se
voient et parlent beaucoup.
Ils ont même tenus plusieurs réunions ces derniers jours dont le Conseil
européen extraordinaire du 6 mars où ils ont parlé défense et soutien à l’Ukraine.
Les déclarations faites à l’issue de cette réunion sont encourageantes mais ce
n’est que par les actes que l’on verra si, enfin, les Européens sont prêts à
prendre ne main leur destin, à se défendre contre les menaces – et pas
seulement celle de Poutine mais toutes les autres présentes et à venir – et à
empêcher l’Ukraine d’être vassalisée puis absorbée par la Russie.
Car la décision de se réarmer, de parler d’une même voix, de ne pas laisser les
autres parler pour eux, ne doit pas être conjoncturelle mais bien structurelle.
Cela signifie que quel que soit le président des États-Unis, quel que soit le
dirigeant russe ou chinois en place, la création d’une véritable Europe de la
défense et de la diplomatie doit se faire pour durer et être de plus en plus
dans une logique d’intégration.
Sera-ce le cas?
Rien n’est sûr mais, au moins, commençons comme semblent le vouloir les
dirigeants de l’Europe libre.
La Syrie connait de la
violence avec ces opérations qui ont visé la communauté alaouites, celle de l’ancien
dictateur Al Assad et notamment les civils qui ont été la cibles d’une partie
des forces armées et de police du nouveau régime islamique avec de nombreux
morts à la clé.
Il faut dire qu’une résistance des anciens sbires d’Al Assad s’est formée
contre le régime en place à Damas et qu’il s’agissait de représailles, ce qui
ne les rend néanmoins pas acceptables.
La France et nombre de pays occidentaux ont décidé de faire le pari de soutenir
ce régime pourtant proche des thèses les plus obscurantistes de l’islamisme afin
de tenter de le modérer et de tourner définitivement la page de la famille de
bouchers Al Assad.
Rien ne dit que ce pari réussira mais il est encore trop tôt pour dire le
contraire et les critiques que l’on voit poindre sur ce soutien sont, certes,
légitimes, mais sans doute encore trop prématurées.
Reste que l’Occident doit demeurer sur ses gardes.
[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]
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