► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Il est minuit moins le quart, mais on a encore la main.
> Si quelqu'un joue à la troisième guerre mondiale, c'est Vladimir Poutine. S'il y a une seule personne, qu'on a tous entendue nous menacer d'ailleurs du nucléaire, qui joue à la troisième guerre mondiale, il ne faut pas aller la chercher du côté du Kiev. Il faut plutôt chercher du côté de Moscou.
> Face à l’anxiété, il faut de l’action. Ce qui s’est passé dans le bureau ovale contribue à la prise de conscience collective.
> L’épisode du Bureau ovale crée beaucoup d’émotion, elle est légitime. Mais je dis qu’il faut à la fois avoir du respect pour tous ceux qui ont contribué à aider l’Ukraine, comme il faut avoir du respect pour ceux qui se battent pour leur liberté et leur indépendance.
> Je pense que c’était une bonne chose que Zelensky et
Trump puissent se voir, insiste Emmanuel Macron. À partir du moment où on est
convaincu que les États-Unis doivent rester engagés, il est important de
faciliter tous les contacts possibles. Il faut des contacts, des contacts, des
contacts. (…)
Je pense qu'au-delà de l'énervement, il faut que tout le monde revienne au
calme, au respect, et à la reconnaissance, qu'on puisse avancer concrètement
car ce qui est en jeu est trop important.
> Nous sommes pour la paix, il ne faut pas qu’il y ait une inversion des valeurs. Mais pas pour une capitulation qui se fasse sur fond de débandade ou d’abandon des Ukrainiens
> Si les États-Unis concluaient un cessez-le-feu uniquement avec la Russie, ils se mettraient en contravention avec le droit international, ce qui serait, pour un membre du Conseil de sécurité, une rupture profonde, met en garde le chef de l’État. S’ils venaient à conclure un accord avec la Russie sans que les Européens soient autour de la table, et qu’il s’agisse de questions de sécurité, ce serait une rupture au sein de l’Alliance.
> La destinée manifeste des Américains est d'être du côté des Ukrainiens, je n'en ai aucun doute.
> Ce qu'ont fait les États-Unis depuis trois ans est tout à fait conforme à leur tradition diplomatique et militaire. Je veux faire comprendre aux Américains que le désengagement de l'Ukraine n'est pas dans leur intérêt. Bien sûr, nous sommes tous d'accord pour faire la paix. Mais il ne peut y avoir de paix juste et durable avec un abandon de l'Ukraine. Signer un cessez-le-feu sans aucune garantie de sécurité pour l'Ukraine conduirait la capacité de dissuasion géostratégique à l'égard de la Russie, de la Chine et d'autres à s'évanouir.
> Si Poutine n'est pas freiné, il ira à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie.
> Je l’ai toujours dit. Le dialogue avec le président Poutine pourra avoir lieu au moment opportun. J’ai une approche extrêmement pragmatique avec une obsession qui est la sécurité des Français.
> [Réunion d’un Conseil européen extraordinaire le 6 mars] L'objectif de cette réunion est d'accroître le soutien à l'Ukraine et de donner un mandat à la Commission européenne pour lancer un financement massif et commun le plus rapidement possible car notre sécurité est en jeu. Ce sommet du 6 mars est donc très important. Ce financement massif correspond probablement à des centaines de milliards d'euros.
> [Défense européenne commune] Cela prendra 5 ans, 10 ans, mais ce n’est pas grave. Je crois qu’aujourd’hui, c’est le moment d’un réveil stratégique, parce que tous les pays qu’il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée. (…) Il faut une capacité de financement européenne massive rapide.
> Je pense qu'au-delà de l'énervement [l’agression de Trump contre Zelensky à la Maison blanche}, il faut que tout le monde revienne au calme, au respect, et à la reconnaissance, qu'on puisse avancer concrètement car ce qui est en jeu est trop important
> Cocorico : la France est à la première place européenne pour son écosystème de start-up ! C’est de l’emploi, de la croissance et de l’innovation partout en France. Fierté. Nous continuerons de soutenir celles et ceux qui innovent et investissent dans notre pays et ses talents.
> Dans mon projet pour le pays en 2022, j’ai proposé que le versement des prestations sociales soit plus simple, plus lisible et plus juste. C’est la Solidarité à la source. Plus de 6 millions de nos compatriotes sont concernés dès aujourd’hui.
> Trois semaines après le Sommet de Paris pour l’action sur l’intelligence artificielle, la dynamique se poursuit ! Le World economic forum et Viva tech annoncent qu’ils vont ouvrir ensemble à Paris le Centre européen pour l’excellence en IA. L’Europe prend son destin en main.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Échanges constructifs aujourd’hui avec le président de la
commission éducation de l‘AMF [Association des maires de France] sur la
définition d’une nouvelle méthode de travail entre les élus locaux et
l’Education nationale pour mieux préparer et anticiper la carte scolaire chaque
année. Élue d’un territoire rural, je mesure la nécessité pour les maires de
pouvoir disposer du temps nécessaire pour répondre au mieux aux besoins des
élèves.
Manuel Valls (ministre d’Etat, ministre des Outre-mer)
> [Nouvelle-Calédonie] Le dialogue, le respect, l’écoute permettent
d’avance. Le seul fait que tous les acteurs politiques calédoniens soient
autour de la table, c’est un succès pour eux. C’est à eux de construire, avec
l'ensemble citoyens de ce beau territoire, l’avenir. (…)
Je repars avec le sentiment du travail accompli et de l'espoir pour les
Calédoniens, parce que ce pays est incroyable, cette terre a tellement
d’atouts, le premier, ce sont les femmes et les hommes qui la font vivre. (…)
Tout le monde dit : il faut la paix, reconstruire le pays. (…)
La France, l’État, le gouvernement sont là. (…)
Le plus difficile reste à venir, c'est-à-dire trouver un accord. J’espère que des
négociations se noueront dans les prochaines semaines. Ce miracle calédonien,
qui a ému tout le monde il y a plus de trente ans, est-ce qu’on est capable de
le retrouver? (…)
Je souhaite que si nous arrivons à trouver un accord, toute la société
calédonienne s’en empare, à travers les maires, le Congrès, le Sénat coutumier,
des assises. Il faut que ça bouillonne. (…)
Il y a une volonté de terminer la décolonisation, d’émancipation du peuple
kanak, c’était la base de l’Accord de Nouméa, il faut la faire vivre. Et puis
les Calédoniens ont voté trois fois, même si le dernier référendum a laissé un
goût d’inachevé, trois fois non à l'indépendance. (…)
Il faut faire pays, faire société, créer les conditions d’un peuple calédonien,
des gens qui ne se regardent pas en chien de faïence. (…)
Avant il faut un processus institutionnel et constitutionnel. Mais je ne veux
pas casser le fil. Parfois on a voulu précipiter les choses et c’est pour ça
que ça n’a pas marché. (…)
Je reviendrai avec des propositions parce qu’il faut avancer, le débat ne peut
pas durer des mois et des mois, pour arriver à un accord si c’est possible,
mais encore une fois, je ne veux bousculer personne. (…)
En Calédonie, les non-dits sont importants, les silences aussi, il faut prendre
le temps pour avancer et créer les conditions d’une confiance pour permettre
l’accord. Je pense que ces bases là ont été établies. (…)
Le nickel appartient à cette terre, il faut être capable de le conserver et de
gagner en compétitivité. (…) Des milliers d'emplois sont en jeu, l'avenir des
provinces. (…) Nous allons continuer à travailler. (...) Il faut créer les
conditions d’une réouverture des mines à travers un dialogue avec les élus,
avec les coutumiers, les partenaires sociaux, examiner les offres de reprise.
Le nickel est stratégique mais il faut une nouvelle stratégie, des changements,
adapter l’outil industriel, regarder de près les offres qui existent.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Le fléau des violences sexuelles faites sur nos enfants doit nous
obliger. La force et la dignité des victimes doit nous obliger. Le 3 avril, le
Sénat examinera ma proposition de loi sur l’imprescriptibilité des crimes
sexuels commis sur nos enfants. Nous le devons aux victimes. Pour que plus
jamais on leur dise : ’’c'est trop tard, il fallait parler plus tôt’’.
> Le président de la République, la France et les Français sont aux côtés des Ukrainiens depuis le premier jour. Et nous serons à leurs côtés jusqu'au dernier jour, celui de leur intégrité territoriale retrouvée. L'esprit de défaite qui anime trop de populistes est insupportable. L'indépendance et la souveraineté européennes sont le chemin que nous devons impérativement construire.
> Mon objectif est très clair : la fermeture de 100 % des prétendus salons de massage qui ne sont rien d'autre que des lieux de l’exploitation sexuelle en France et de prostitution.
> On ne corrige que ce qu'on mesure bien. La France a été le premier pays européen à créer un index d'égalité salariale. Et chaque année les résultats s'améliorent. Nous réunissons dès mardi les organisations syndicales et patronales pour transposer la directive européenne et aller plus loin dans la transparence et l'égalité.
> Depuis le 7 octobre, toutes nos démocraties ont connu un regain d'antisémitisme. Derrière ce nouvel antisémitisme, il y a l'islamisme. Nous devons être intraitables et ne jamais laisser seuls les Français juifs. C'est l'affaire de toute notre société.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Face aux défis mondiaux, l'Europe doit rester unie. Avec un marché de
450 millions de consommateurs, nous devons répondre collectivement aux menaces
commerciales, sans escalade mais avec fermeté. L’unité européenne est
essentielle pour défendre nos intérêts économiques.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> La voix de la France reste forte sur le plan international. L’Europe
doit prendre son destin en main et renforcer sa sécurité.
> L’agritourisme est une source de croissance. Je souhaite lancer une mission parlementaire pour définir un cadre légal et un dispositif de soutien. Nous sommes en mesure de concurrencer l’Italie aujourd’hui.
> Les Français sont très attachés à la montagne, les stations ont enregistré en fin d’année des taux d’occupation record de 85%. La stratégie du gouvernement, c’est de faire découvrir notre France hiver comme été, sur l’ensemble du territoire.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Les bailleurs sociaux doivent jouer leur rôle sinon il y aura des
sanctions
> L’État doit mettre fin aux marchands de sommeil et à la précarité extrême dans laquelle vivent les habitants de ces copropriétés dégradées
> Les bailleurs sociaux reçoivent une aide, il faut au moins qu’en échange, ils s’occupent de la propreté et des ascenseurs.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> [Tribune: « L’aide au développement, formidable outil
diplomatique »]
Ces derniers jours, des contrevérités ont été assenées dans les médias pour
attaquer les politiques d'appui au développement et de solidarité
internationale. Copiant un discours populiste qui s'est propagé
outre-Atlantique et ailleurs, avec notamment la fermeture de l'agence
humanitaire et de développement américaine Usaid, un vent nauséabond souffle
sur l'aide publique au développement.
Usaid et les grands acteurs du développement international, dont l'Agence
française de développement (AFD), jouent un rôle clé dans la lutte contre
l'extrême pauvreté et la réponse aux crises. Le soutien d'Usaid à l'Ukraine,
son premier bénéficiaire, a contribué à ce que le pays tienne face à l'invasion
russe. Pouvons-nous nous réjouir que cet appui à un pays allié, qui se bat
vigoureusement contre l'oppression russe sur le continent européen, subisse un
tel arrêt ? Pouvons-nous applaudir le fait que des acteurs humanitaires chargés
de secourir des enfants victimes de malnutrition aiguë dans le monde soient
susceptibles d'être privés de financement ? Que des programmes de recherche en
santé mondiale qui nous protègent des futures pandémies soient menacés ?
Ces réactions de repli et ces raccourcis ne sont pas à la hauteur des défis de
notre temps pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce que les politiques de
développement international et d'aide humanitaire permettent de faire face à la
multiplication des crises, qui ne s'arrêtent pas à nos frontières, et protègent
très directement les Français. En luttant contre l'extrême pauvreté, nous
aidons à réduire l'instabilité de régions qui pourraient sinon plonger dans le
chaos.
En nous attaquant aux racines des conflits, depuis la malnutrition jusqu'au
manque d'eau potable, ou aux risques climatiques et pandémiques, nous limitons
les risques de flux migratoires incontrôlés. Nous servons aussi l'intérêt de
nos entreprises : 50 % des marchés financés sont remportés par des entreprises
françaises.
Les Français veulent une France forte, pas une France absente. La France ne
peut abandonner sa vocation de puissance d'équilibre et de solidarité
internationale. Une seconde raison qui nous oblige, c'est que les
arguments financiers mis en avant par les polémistes d'extrême droite sur l'AFD
sont tout simplement des mensonges. Je prends un exemple : le prétendu
financement de projets dans certains grands pays émergents aux frais du
contribuable.
On s'étrangle ! Rappelons l'essentiel : l'AFD est une banque qui emprunte sur
les marchés financiers et prête à un taux qui lui permet de couvrir ses coûts
et de dégager des bénéfices. C'est le cas en Chine, où l'AFD n'accorde que des
prêts que le gouvernement chinois rembourse avec intérêts, au taux du marché
(environ 5 % contre un taux moyen d'emprunt de 3 %). Cela ne coûte rien au
contribuable français. En revanche, elle ouvre des marchés et permet de mettre
en valeur le savoir-faire de nos entreprises et de nos bureaux d'études, par
exemple en matière d'environnement avec l'expertise apportée là-bas par le parc
naturel régional des Ballons des Vosges.
Son action bénéficie d'effets de levier : pour 1 euro de l'État, ce sont
12 euros qui sont investis au total. Mais l'AFD est une banque publique de
développement, ce qui veut dire qu'elle dirige ses financements vers des
secteurs stratégiques, en ligne avec les grands enjeux actuels et nos priorités
politiques à l'étranger. Les reproches de financer des projets dans le secteur
culturel, du droit des femmes ou du sport, qui sont des vecteurs de liens
humains indispensables, illustrent le mépris pour les ponts qui sont créés
entre nos jeunesses.
Mais préserver le formidable outil diplomatique qu'est l'AFD ne veut pas dire
ne rien toucher : nous travaillons depuis des mois à rendre l'aide au
développement plus efficace, plus visible, plus axée encore vers les priorités
des Français, et à mieux évaluer l'impact de nos projets. Pour que chaque euro
d'argent public réponde pleinement à la commande.
Ceux qui appellent cyniquement à rayer d'un trait de plume cette politique qui
soutient les plus vulnérables, et qui sert nos intérêts économiques et
diplomatiques tout en renforçant notre sécurité, jouent avec le feu. Le
ressentiment les anime davantage que les intérêts de la France. Dans un monde
de plus en plus fragmenté et en tension, nous devons justement redoubler
d'efforts pour préserver la solidarité internationale et être à la hauteur des
défis de notre siècle.
La France et l'Europe sont attendues. Elles seront au rendez-vous pour tenir
leur rang et réformer les institutions internationales, pour être plus
représentatives et mobiliser les ressources adéquates. Au cours des
prochains mois, j'irai à la rencontre des Français pour marquer cette
conviction : notre politique d'investissement solidaire et durable est un
formidable outil pour construire un monde plus stable et plus juste, fondé sur
nos valeurs démocratiques et humanistes. C'est un pilier indispensable du
rayonnement de la France.
● Autres
ministres
Bruno Retailleau (ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur)
> En cette Journée mondiale de la Protection Civile, nous rendons
hommage aux sapeurs-pompiers, démineurs, pilotes, secouristes et bénévoles qui
veillent sans relâche sur notre sécurité. Toujours en première ligne face aux
crises, vous faites preuve d’un courage exemplaire et d’une solidarité sans
faille. Votre engagement et votre expertise sont indispensables pour protéger
nos concitoyens et renforcer la cohésion de nos territoires. Vous êtes un
pilier essentiel de notre système de secours. Merci pour votre dévouement au
service de la Nation.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> Notre monde change vite et avec brutalité. Nous devons nous y adapter
en faisant les bons choix : investissement dans notre base industrielle et
technologique de défense, maîtrise de nos finances publiques et assouplissement
des contraintes qui grèvent la compétitivité de nos entreprises.
> Chacun doit prendre conscience que ce qui se joue en Ukraine dépasse ses frontières et façonne l’avenir. Aujourd’hui, plus que jamais : Slava Ukraini.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Dans un contexte stratégique durci, rendre compte à nos concitoyens de
la réalité des menaces auxquelles nous faisons face et de la manière dont nous
nous y préparons est une nécessité. C’est l’exercice que j’ai voulu réaliser en
écrivant « Vers la guerre ? » . En repartant de notre histoire, du
gaullisme militaire des années 1960 qui a construit notre modèle de défense et
nous permet d’assurer aujourd’hui notre autonomie et notre souveraineté. Un
modèle hélas abîmé par des décennies de coupes budgétaires, que nous nous
attelons à réparer depuis 2017, pour nous réarmer. Si les premiers résultats
sont là, nous devons maintenant encore accélérer : cela nécessitera des choix
politiques et budgétaires.
> Notre dissuasion nucléaire est française, et elle le
restera : de la conception et la production de nos armes, jusqu’à leur mise en
œuvre sur décision du Président de la République. Elle protège les intérêts
vitaux de la France, que le chef de l’Etat est seul à définir : c’est
d’ailleurs aussi pour cela que le général de Gaulle a voulu l’élection du
Président de la République au suffrage universel direct.
Depuis 1962, les chefs d’Etat successifs ont tous répondu à la question de
savoir si nos intérêts vitaux se limitaient strictement au territoire national.
- Le Général de Gaulle en 1964 dans une instruction aux armées précisait que la
France devrait « se sentir menacée dès que les territoires de l’Allemagne
fédérale et du Benelux seraient violés ».
- Le Président Mitterrand en 1992 disait que la dissuasion nucléaire serait
« une des questions majeures de la construction d’une défense européenne
commune ».
- Le Président Chirac en 1996 disait : « la dimension européenne apparaît
également dans notre dissuasion nucléaire ».
- Le Président Hollande en 2015 : « La définition de nos intérêts vitaux ne
saurait être limitée à la seule échelle nationale, parce que la France ne
conçoit pas sa stratégie de défense de manière isolée, même dans le domaine
nucléaire »
Emmanuel Macron s’inscrit dans cette continuité lorsqu’il exprime que nos
intérêts vitaux comportent une « dimension européenne ». Donc oui : nous
devons répondre aux questions de nos partenaires européens sur ce qu’est notre
dissuasion, sur ce qu’elle peut signifier pour eux, et ce qu’elle restera.
Revenir à l’approche gaullienne, en somme. Ce sujet mérite sérieux, rigueur et
précision, à hauteur de la gravité du moment que nous vivons. Et du rôle de la
France.
> La période actuelle a des similitudes avec celle des années 1960 : revenir au gaullisme militaire nous projette aussi vers l'avenir.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> Avec le commissaire européen à l’agriculture et à l’alimentation, nous
partageons la même ambition : soutenir la production de nos agriculteurs pour
reconquérir notre souveraineté alimentaire. La vision que porte le commissaire
rejoint un grand nombre des priorités françaises.
J’ai néanmoins tenu à affirmer des points très importants auxquels la France
tient fermement : un budget dédié spécifiquement à l’agriculture à la hauteur
des besoins accrus des producteurs, le maintien d’une PAC forte et commune,
l’opposition de la France au projet d’accord avec le MERCOSUR et la
sécurisation des paiements directs pour tous les agriculteurs. J’ai aussi réuni
l’ensemble des représentants professionnels agricoles français pour qu’ils
aient un échange direct avec le commissaire et qu’il entende spécifiquement
leurs demandes.
> Le renouvellement des générations est crucial pour notre monde agricole. Et les nombreuses formations au métier du vivant participent à ce défi.
Sophie Primas (ministre déléguée auprès du Premier
ministre, porte-parole du Gouvernement)
> À Washington, en refusant de plier, Volodymyr Zelensky était l’honneur
de l’Europe. Ce nouvel épisode illustre la nécessité d’une Europe forte et
solidaire. L’Ukraine n’est pas seule.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Les réveils tardifs sont souvent brutaux. Nous avions pourtant vu les
signes avant-coureurs: exhortations à dépenser plus pour notre défense,
« pivot vers l’Asie », ligne rouge en Syrie, Trump I, retrait
unilatéral d’Afghanistan.
Mais nous avons cru que nous avions le temps. Que les turbulences
transatlantiques étaient des accidents de parcours ou des parenthèses. Que le
monde dans lequel nous avions grandi ne pouvait décemment s’effondrer en un
instant, qu’on nous préviendrait un peu avant. Que nous pouvions continuer
notre vacance de l’histoire, faisant reposer notre sécurité sur d’autres,
ignorant les règles qui avaient régi les relations internationales depuis la
nuit des temps.
Et un instant nous fait comprendre que nous avons changé de monde. Si nous ne
voulons pas laisser d’autres écrire notre histoire à notre place, nous devons
changer de logiciel. Très vite et très fort. Investir massivement dans la
défense et la tech, simplifier nos règles, lever nos tabous, passer en économie
de guerre et prendre notre destin européen en main. Les échéances des prochains
jours doivent le permettre.
Le premier test est l’Ukraine. Parce que c’est pour le drapeau européen que
meurent les Ukrainiens depuis 2014, parce que la Russie veut abattre l’ordre
européen réunifié et démocratique issue de la fin de la Guerre Froide. Parce
que l’appétit de puissance de Poutine se portera toujours plus loin vers
l’ouest, vers l’Union européenne, parce que nous serons les prochains sur la
liste. Parce que nous ne voulons pas vivre dans un monde où l’agression brute
remplace le droit. Rares sont les cas où nos intérêts et nos valeurs se
rejoignent de façon si claire.
C’est dans le soutien à l’Ukraine que commence notre Europe géopolitique. Dans
l’abandon de l’Ukraine triompheront tous les adversaires de la civilisation
européenne, chez nous comme au-delà de nos frontières; ils l’ont bien compris.
Ne nous y trompons pas. Il n’y a aucune fatalité.
Nous pouvons créer les conditions d’une paix durable, refuser un cessez-le-feu
bâclé, mais cela exigera un engagement de long terme des Européens. Les
rapports de force ne sont pas statiques, les dernières décennies sont remplies
de guerres asymétriques perdues par les grandes puissances. On les rééquilibre
en y mettant des armes, du cash, de la volonté politique, du courage et de
l’imagination. Les défaitistes d’aujourd’hui étaient les défaitistes d’hier.
Ceux qui confondent toujours paix et soumission, réalisme et cynisme, qui
admirent les hommes forts mais curieusement méprisent les petites nations qui
se battent pour leur liberté. Ceux qui citent le dialogue de Mélos en rappelant
que « les forts exercent leur pouvoir et les faibles doivent leur
céder », mais oublient que c’est Athènes qui a perdu la guerre.
Qui croient qu’un nouveau Yalta sur notre continent amènera la paix, alors
qu’il ne sera qu’une capitulation à une puissance révisionniste agressive qui
l’utilisera pour réarmer et préparer la suivante, qui oublient que le premier
Yalta a enfermé des centaines de millions d’âmes derrière le rideau de fer.
Nous savons que nous vivons un tournant historique, mais pas encore si ce sera
l’Etrange Défaite ou Their Finest Hour. Cela dépend de nous.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Olivia Grégoire (députée)
> Ah ça pour parler y a toujours du monde ! Mais pour voter la
proposition de loi afin d’améliorer les conditions de travail des infirmiers
libéraux qui chaque jour, sans répit, soignent nos malades… y a plus personne.
Le RN, cette imposture.
Marie Lebec (députée)
> Le destin de l’Ukraine et de l'UE sont entre nos mains. L’Europe doit
être forte, déterminée et à la hauteur de ses responsabilités. L'avenir de
notre continent en dépend. Emmanuel Macron l’a dit : il est minuit moins le
quart, agissons !
Mathieu Lefèvre (député)
> « La dépense publique, c’est comme les antibiotiques, c’est pas
automatique ». En plein accord avec Amélie de Montchalin: commençons par
interroger les fins avant d’exiger les moyens.
● MoDem
Erwan Balanant (député)
> Trois ans que la loi pour combattre le harcèlement scolaire
existe!
Elle vise notamment à :
- protéger les enfants à l’école contre toute forme de harcèlement, par les
pairs
- établir des obligations de prévention et d’accompagnement pour les
établissements scolaires.
Frédéric Petit (député)
> Pour un Français qui habite en Pologne depuis près de 30 ans, entendre
un premier ministre polonais parler ce langage de la puissance européenne,
c’est un choc très positif. Je l’ai attendu des décennies. Passons, ensemble,
des paroles aux actes désormais !
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Oui à la simplification, non à la remise en cause de nos objectifs. Je
suis convaincue que l'accélération de la décarbonation de nos industries est
moteur de compétitivité.
> La nouvelle donne géopolitique nous oblige à lever les tabous qui empoisonnent la progression de l'Europe de la défense. Investissons ensemble. Empruntons ensemble. La Russie n'attend pas.
> La France n'est pas une puissance militaire comme une autre, nous disposons de l'outil de la dissuasion nucléaire. Je pense que nos partenaires européens doivent en bénéficier. Le Président l'a évoqué, ce débat doit être ouvert.
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