2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

jeudi 20 mars 2025

Propos centristes. France – Défense européenne / Fonds d’investissement pour financer la défense française / Soutien à l’Ukraine / Crise de Gaza / Réforme des retraites / Guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis / Baisse du nombre d’élèves / Port du voile…


Voici une sélection, ce 20 mars 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Déclaration du Président de la République à Berlin]
Merci beaucoup, Monsieur le Chancelier, cher Olaf. Merci pour l'accueil aujourd'hui et la discussion que nous avons eue ensemble à l'instant sur l'actualité la plus brûlante, le Chancelier vient d'y revenir, sur la préparation du Conseil européen, suite d'ailleurs aux échanges que nous avions pu avoir avec la présidente de la Commission et le président du Conseil.
Le Chancelier a détaillé, je souscris à tout ce qui a été dit à l'instant. Je voudrais revenir sur quelques points. D'abord, pour vous féliciter du vote historique du Bundestag, qui est une bonne nouvelle pour l'Allemagne et une bonne nouvelle pour l'Europe. C'est une bonne nouvelle parce qu'il va permettre de faire davantage pour la défense, les investissements, et nous en avons besoin. Ensuite, pour revenir sur la question de l'Ukraine, nous continuons le soutien à l'armée ukrainienne dans sa guerre de résistance face à l'agression russe, et nous avons raison de le faire. Nous sommes aussi en train de mobiliser les financements sur lesquels nous sommes pleinement engagés. Je pense à la part européenne du prêt du G7, les 18 milliards d'euros financés par les revenus des avoirs russes gelés pour financer en particulier du soutien militaire. Et il est important de continuer à accompagner dans ce moment où la Russie, ces derniers jours, encore ces dernières heures, a intensifié les conflits, de rester aux côtés du peuple ukrainien et de sa défense.
Vous savez la position qui est la nôtre. Nous défendons, je dirais, avant le premier jour, la paix, puisque nous avons tout fait l'un et l'autre de concert en février 2022 pour éviter une nouvelle opération après l’annexion, déjà, de la Crimée et une première annexion partielle du Donbass qui fait suite aux opérations de 2014. Et donc, nous avons toujours été du côté de la paix. Il ne faut céder à cet égard à aucune forme d'inversion des valeurs ou des discours. C'est le rôle historique de l'Allemagne et de la France ensemble et de toute l'Europe aux côtés des Ukrainiens. Les dernières discussions vont dans le bon sens et nous voulons en effet un règlement solide et durable pour l'Ukraine et pour la sécurité en Europe.
Et à ce titre, grâce au travail avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, nous avons, je crois, œuvré utilement pour convaincre le Président Zelensky et il a fait, je crois, un très bon choix d'avoir le courage de prendre une initiative de paix avec le président Trump en acceptant un cessez-le-feu pour 30 jours. Monsieur le Chancelier a rendu compte des échanges que nous avions eus avant cette conférence. Les premières étapes se mettent en place, mais l'objectif doit rester le même : avoir un cessez-le-feu mesurable et vérifiable, pleinement respecté, lancer des discussions de paix détaillées et complètes qui permettront d'avoir une paix solide et durable et les garanties qui vont avec. Cela reste notre objectif. Et évidemment, cela n'est pas concevable sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table. C'est là aussi avec constance que nous avons défendu.
Au-delà de l'Ukraine, sur la défense, la Commission présentera demain son livre blanc et notre volonté, là aussi, en commun, est de pouvoir accélérer la mise en place du plan que nous avons validé en Conseil il y a quelques jours, de pouvoir décliner les processus les plus rapides et les plus efficaces pour avoir des programmes communs, et au fond, continuer de nous défendre, de mieux nous défendre, d'accroître nos capacités de dissuasion collective, et de le faire en développant davantage d'équipements et de capacités en Europe. Ce qui suppose de la recherche en commun, des programmes en commun, plus de simplicité, plus de rapidité. Mais cette valeur ajoutée européenne qui va dans le sens de l'autonomie stratégique que nous défendons l'un et l'autre est pour nous absolument critique. C'est celle que nous avions lancée ensemble en mars 2022 lors de l'agenda dit de Versailles, après l'agression russe.
Nous sommes maintenant à la phase de réalisation et d'action pour les questions de défense, production, acquisition conjointe, simplification, standardisation, mobilisation des financements disponibles, de la Banque européenne d'investissement et de nos capacités budgétaires nationales. Sur la question de l'économie, et l'un ne va pas sans l'autre, car il n'est pas d'autonomie stratégique en matière de défense et de sécurité, s'il n'y a pas aussi une compétitivité forte de l'Europe. Nous avons, à Meseberg, bâti ensemble une feuille de route pour nous stratégique et qui demeure totalement valide, comme l'a rappelé monsieur le Chancelier, qui a d'ailleurs largement inspiré les lignes directrices de la Commission et qui est en train, elle aussi, de se dérouler, réformes nécessaires justement pour simplifier. Et à cet égard, les décisions de fin février vont dans le bon sens : simplification réglementaire, allègement des charges, soutien à l'industrie, cleantech, intelligence artificielle, défense des plans qui ont été présentés pour l'automobile ou pour l'acier ces derniers jours à nos industriels européens et la chimie évidemment, qui tous vont dans le même sens, qui sont des mesures d'accompagnement face au dérèglement du monde, des mesures de simplification, des mesures de plus grande compétitivité.

Au-delà de la simplification, le renforcement du marché unique, les politiques de défense et les clauses de sauvegarde, c'est évidemment l'union des marchés de capitaux sur lesquels nous avons bâti un accord historique à Meseberg, avec cette volonté qu'en effet, l'épargne européenne puisse pleinement financer les grands projets d'innovation et d'investissement européens. Sur chacun de ces points, nous œuvrons ensemble.
Et monsieur le Chancelier a été très complet, je ne veux pas ici le paraphraser, mais je voulais revenir avant ce sommet qui traitera essentiellement de l'Ukraine, de la mise en œuvre de notre stratégie de défense et de la compétitivité sur ces quelques points. Nous nous retrouverons donc après-demain pour poursuivre ce travail, et à coup sûr dans les jours et les semaines qui viennent pour poursuivre ce travail à la fois pour l'Europe, mais aussi cette action commune aux côtés de l'Ukraine pour la souveraineté de nos amis ukrainiens, mais aussi pour la défense et la sécurité de nous tous Européens.

> La reprise des frappes israéliennes constitue un retour en arrière dramatique pour les populations de Gaza, les otages, leurs familles et toute la région. Aucune approche militaire n'apportera la sécurité dont ont tant besoin Israéliens et Palestiniens. Avec le Roi de Jordanie aujourd’hui à Paris, nous appelons à la cessation des hostilités, à la libération des otages et à la reprise des négociations de bonne foi. Paix et sécurité pour tous : il est temps !

> [Discours à l’occasion de l’entretien de travail avec le roi Abdallah II de Jordanie] Je veux d'abord ici remercier sa majesté le roi Abdallah pour sa venue à Paris et le plaisir de vous retrouver à nouveau depuis votre visite de l'été dernier et nos nombreux échanges téléphoniques et nos rencontres des derniers mois. Et je veux ici saluer votre action, mais vous avoir durant cette période où, évidemment, la région est bousculée une fois encore par beaucoup de transformations, et tout particulièrement dans cette période de Ramadan, signifient beaucoup.
Et je vous remercie de cette visite en vous souhaitant le meilleur pour ce Ramadan. Alors que la guerre à Gaza reprend, la situation en Cisjordanie est particulièrement inquiétante et que la Syrie a connu un récent bouleversement majeur, la région est face à des risques substantiels de déstabilisation. Notre coopération politique et sécuritaire avec la Jordanie est plus que jamais essentielle. À la Jordanie et aux Jordaniens, je redis tout l'engagement et la solidarité de la France dans cette période difficile et notre détermination à relayer vos préoccupations dans toutes les instances internationales et auprès de tous nos partenaires. La signature, il y a peu, d'un partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Jordanie illustre l'étroitesse de nos relations et la confiance que la France comme l'Union européenne ont dans leur amitié et leur partenariat avec vous. Et votre visite, votre majesté, sera l'occasion de travailler à encore étoffer notre coopération bilatérale sur les plans militaires, économiques, culturels, archéologiques, humanitaires et de développement, et je m'en réjouis.
Mais soyons clairs et rappelons-le, à chaque fois que la sécurité et la stabilité de la Jordanie seraient contestées, la France sera là. Je souhaite saluer l'engagement de la Jordanie dans ses actions en faveur de la paix et de la stabilité, que ce soit via l'accueil de 2 000 enfants gazaouis blessés sur son territoire, son implication sur la question syrienne aussi, puisque nous avons chacun accueilli une conférence pour la Syrie, ou dans le sujet majeur de la lutte contre le terrorisme à travers le processus d'Aqaba, auquel nous nous sommes toujours joints.
L'actualité, évidemment, m'oblige à m'arrêter sur Gaza. Comme sa majesté, nous n'avons cessé d’œuvrer pour un cessez-le-feu. La reprise des frappes israéliennes hier, malgré les efforts des médiateurs, constitue un retour en arrière dramatique. Dramatique pour les Palestiniens de Gaza, à nouveau plongés dans la terreur des bombardements. Dramatique pour les otages et leurs familles qui vivent dans le cauchemar de l'attente et de l'incertitude d'une libération que nous souhaitons plus que tout. Dramatique pour la région tout entière qui tente de se relever en plus d'une année de guerre et de bouleversements. Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains à qui nous devions ce premier cessez-le-feu. Nous appelons de nos vœux une cessation permanente des hostilités et une libération de tous les otages. Une politique d'otages n'a jamais assuré ni victoire militaire ni victoire politique.
Le Hamas a été vaincu et a contribué au désastre le plus grave qui se soit abattu sur les Palestiniens depuis 1948. Il se retrouve dépourvu du parrain qui l'avait poussé au crime du 7 octobre. L'axe de la résistance est aujourd'hui une illusion, de même, il n'y aura pas de solution militaire israélienne à Gaza, pas davantage que la colonisation, l'annexion ou le déplacement forcé n'offrent d'issue au traumatisme du 7 octobre. Il faut simplement retrouver le chemin, une solution politique, et ces éléments sont aujourd'hui sur la table. Répondant à l'appel du président Trump, les dirigeants arabes ont présenté un plan pour Gaza, un plan qui propose un cadre crédible de reconstruction et des éléments pour garantir la sécurité et installer une nouvelle gouvernance qui ne peut pas être celle du Hamas. Ce travail doit permettre de consolider un cessez-le-feu, et cette proposition, nous la soutenons. Nous sommes, nous, Français et Européens, prêts à contribuer à cette réflexion et à ce plan. Nous en parlerons d'ailleurs demain au Conseil européen, entre nous et avec le secrétaire général des Nations-Unies, et nous aurons l'occasion d'y revenir avec Sa Majesté dans un instant.
Les ferments d'une nouvelle architecture de sécurité qui permettent enfin aux Israéliens d'imaginer l'intégration régionale qu'ils ont cru pendant longtemps inaccessible sont là, et les éléments qui permettent et permettront, nous l'espérons, la stabilité et la paix pour tous sont là. Si nous savons travailler ensemble et les tenir. La Syrie, avec toutes ses fragilités, est sortie de la main iranienne qui la tenait. Le Liban a pris une nouvelle voie qu'il faut soutenir, et je recevrai dans quelques jours son nouveau président. Le président Trump entend poursuivre la dynamique des accords d'Abraham. Il manque aujourd'hui une pièce à cet ensemble éminemment complexe. Celle-ci est un État palestinien qui viendra enfin rendre aux Palestiniens leur droit légitime et qui enlèvera tout prétexte à la manipulation de la cause palestinienne par ceux qui ne veulent qu'assurer leur domination. Cela doit se faire avec les garanties de sécurité nécessaires pour Israël. Et c'est un élément clé pour la stabilité de tous les pays de la région. Il faut aujourd'hui du courage politique pour offrir un avenir serein au peuple de la région. Sa majesté en a fait la démonstration jour après jour en ces temps troublés. Il faut que les dirigeants israéliens et palestiniens fassent de même et que nous les soutenions tous sur cette voie et non sur celle d'un extrémisme de la force qui plongera leur peuple dans de nouvelles décennies de souffrance et n'assurera que la répétition de la tragédie. Nous sommes prêts à les soutenir sur cette voie avec nos partenaires, premier rang desquels la Jordanie. C'est mon engagement. C'est aussi celui que nous avons pris avec le prince héritier Mohammed Ben Salmane, avec lequel j'échangerai ce soir, en soutenant le projet de conférence pour les deux États qui doit constituer une étape sur cette voie.
Votre majesté, vous à voir à Paris aujourd'hui dans ce contexte pour pouvoir évoquer la Syrie, évidemment Gaza, la question palestinienne, et pouvoir revenir sur les équilibres de la région, mais aussi notre coopération bilatérale, est une chance, et comme à chaque fois, un honneur et un bonheur.
Merci, votre majesté, d'être présent à Paris aujourd'hui avec nous, et nous continuerons d'agir ensemble.

> Je viens de m’entretenir avec le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed bin Salman. J’ai salué son initiative de Djeddah qui a permis de débuter des négociations de paix en Ukraine. S’agissant du Proche-Orient, nous condamnons la reprise des frappes israéliennes sur Gaza. Il faut revenir au cessez-le-feu. C’est essentiel pour la libération de tous les otages et la protection des civils.
J’ai salué le travail mené par l’Arabie Saoudite avec ses partenaires arabes sur un cadre crédible pour le jour d’après à Gaza, qui doit constituer la base des discussions.
Nous travaillerons ensemble à la réouverture d’un horizon politique indispensable. La conférence sur les deux États que nous co-présiderons doit permettre de contribuer à rouvrir un horizon politique aux bénéfices des Israéliens comme des Palestiniens.
En Syrie comme au Liban, la France et l’Arabie Saoudite partagent les mêmes objectifs : un Liban pleinement souverain ; une Syrie unie et stable engagée dans une transition inclusive.   Le partenariat stratégique signé lors de ma visite en Arabie Saoudite permet d’avancer ensemble pour la paix et la sécurité de tous dans la région.

> J’ai reçu une délégation des églises congolaises engagées pour la paix en RDC. J’appuie pleinement leur initiative. Pour dépasser la crise actuelle à l'Est du pays et permettre le rétablissement de la souveraineté congolaise, la France soutient le dialogue. La rencontre entre le président Tshisekedi et le président Kagame organisée par l’Émir du Qatar hier à Doha et tous les efforts régionaux vont dans ce sens. Ils doivent se poursuivre.

> Olivier Grondeau est libre, en France, parmi les siens ! Nous partageons l'immense bonheur et soulagement de sa famille. Je remercie tous les services de l'État, notre ambassadeur en Iran et le Centre de Crise et de Soutien du Quai d'Orsay, de leur action décisive. Notre mobilisation ne faiblira pas : Cécile Kohler et Jacques Paris doivent être libérés des geôles iraniennes. Toutes mes pensées vont vers eux et leur famille en ce jour.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> Le financement de la base industrielle et technologique de défense est un enjeu central pour accompagner la montée en puissance de notre industrie de défense. Nous devons mobiliser les financements publics et privés – européens et nationaux, au service de nos entreprises et de cette ambition.

> [Retraites] Les partenaires sociaux sont-ils légitimes pour travailler au financement et à l'équilibre du système des retraites ?

Certains pensent que non, ce n'est pas mon cas ; je leur ai donc donné la main. Cela dit, me suis-je immiscé dans leur débat ?
Jamais je ne me suis immiscé dans leur débat ; je ne leur ai même pas présenté le rapport de la Cour des comptes.

Ma lettre de mission indique que l'on ne peut pas dégrader l'équilibre financier. Dans une autre, j'ai expliqué qu'il fallait revenir à l'équilibre - la Cour des comptes a en effet montré qu'on avait atteint un déficit à hauteur de 7 milliards d'euros par an, qui va croissant.
On m'a demandé s'il était possible d'atteindre l'équilibre : à mes yeux, cela n'est pas possible en revenant à 62 ans. C'est mon analyse. Cette affirmation est partagée sur de nombreux bancs de l’Assemblée, y compris dans l'inconscient de ceux qui me posent la question.
J'ai rencontré de nombreux protagonistes qui veulent continuer à s'investir sur ce sujet. Je souhaite que l'on trouve les aménagements nécessaires pour atteindre l'équilibre financier indispensable à l'avenir de notre système.

> Très grand bonheur de savoir Olivier Grondeau, après 887 jours de captivité, de retour sur le sol français, auprès des siens. Nos pensées vont vers Cécile Kohler et Jacques Paris, toujours détenus. La mobilisation de la France pour les libérer est de chaque jour.

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Sur la méthode d’élaboration des cartes scolaires. Nous sommes confrontés à une baisse importante de la démographie, avec près de 100 000 élèves de moins à la prochaine rentrée, dont 80 000 pour le premier degré. Néanmoins, nous avons fait le choix de stabiliser le nombre de postes de professeurs, ce qui nous permet non seulement d’améliorer le taux d’encadrement de nos élèves, mais aussi de promouvoir des politiques prioritaires comme la réduction des inégalités sociales et territoriales, le renforcement des brigades de remplacement ou encore la poursuite du déploiement de l’école inclusive.
La stabilité globale du nombre de postes ne veut pas dire pour autant que la carte scolaire est figée, car il importe d’anticiper et de partager les constats de ces évolutions démographiques relatives au nombre d’élèves : c’est précisément le rôle des observatoires des dynamiques rurales de partager ces constats, de se projeter sur plusieurs années et de s’organiser en fonction des évolutions démographiques.

> [Retraites] Prétendre qu'on peut abroger purement et simplement cette réforme (...) je pense que ce n'est pas dire la vérité aux Français.

> [Éducation sexuelle à l'école] Je pense que c'est important, très jeune, de dire aux enfants qu'on doit respecter leur intimité et leur corps.

> [Violences des jeunes] Il n'y a même pas à réfléchir, quand il y a une arme blanche dans un établissement, il doit y avoir un passage devant un conseil de discipline.

> Quand on impose le port du voile à une femme, à une jeune fille, ça me choque.

> [Voile dans le sport] Sur ces questions, je n'ai aucune leçon à recevoir de personne (...) je dis très clairement qu'il y a de l'entrisme dans le sport. (…) Tous les ministres étaient favorables à l'interdiction des signes religieux dans les compétitions sportives.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Nous ne sommes pas à l’origine des tensions que connaissent la France et l’Algérie et nous souhaitons qu’elles soient résolues durablement. Mais ce n’est pas la France qui détient arbitrairement un ressortissant franco-algérien et ce n’est pas elle qui refuse de réadmettre des ressortissants qui se trouvent en situation irrégulière sur notre sol alors même que les accords qui régissent la relation entre nos deux pays prévoient que ces réadmissions se fassent sans difficulté particulière.
Pour coopérer, il faut être deux. Nous souhaitons retrouver une relation constructive et équilibrée avec l’Algérie, mais cela ne se décrète pas ; cela suppose que la ligne qui a été fixée par le premier ministre lors du comité interministériel de contrôle de l’immigration puisse être suivie.
Nous avons présenté vendredi dernier une liste d’une dizaine d’Algériens en situation irrégulière sur le territoire national et qui présentent une menace à l’ordre public. Il appartient aux autorités algériennes, dans un délai qui a été fixé par le premier ministre, d’examiner cette liste et de réadmettre leurs ressortissants, sur le fondement des accords qui régissent notre relation, notamment celui de 1994. C’est ainsi que nous pourrons cheminer vers une relation plus constructive et équilibrée.

> Nous suivons avec attention les événements se déroulant en Serbie depuis l’accident survenu le 1er novembre dernier à la gare de Novi Sad, qui a suscité une très vive émotion. Nous observons avec inquiétude les tensions qu’illustrent aussi bien la multiplication des attaques verbales et des intimidations contre les organisations de la société civiles que la forte perturbation des travaux du parlement serbe le 4 mars dernier.
Le 8 février, le président de la République s’est entretenu avec le président serbe, Aleksandar Vucic ; il lui a rappelé que le futur de la Serbie est en Europe et l’a invité à continuer de faire progresser son pays sur le chemin de l’adhésion à l’Union européenne, en écartant toute violence et en créant les conditions d’un dialogue respectueux des sensibilités de tous.
Pour ma part, le 9 février dernier, je me suis entretenu avec mon homologue serbe, Marko Djuric, et je lui adressé les mêmes messages.
La France a noté l’ampleur de la manifestation de samedi 15 mars dernier et son caractère pacifique. Aucun incident n’a été rapporté, bien que les autorités soient soupçonnées d’avoir utilisé une arme interdite à l’occasion de cette manifestation. Il appartient désormais au peuple serbe et à ses dirigeants de trouver la voie d’un rétablissement de la confiance dans les institutions, nécessaire à la poursuite du processus d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne.
Si nous soutenons ce pays dans ce processus, c’est évidemment dans l’intérêt de la population serbe, mais aussi dans celui de la France et des Français. En effet, si cette enclave au cœur de l’Europe que forment les Balkans occidentaux n’adopte pas les règles que nous nous sommes démocratiquement données au fil des années afin de retrouver une forme de stabilité, elle risque de nous conduire à importer de l’instabilité au sein de l’Union européenne.

> Olivier Grondeau est enfin libre. Otage en Iran pendant 887 jours, il a retrouvé sa famille, ses proches et son pays. C’est un immense soulagement.
Cette libération fait honneur à la diplomatie française et au travail acharné de notre ambassade à Téhéran, du centre de crise et de soutien et des services du ministère des Affaires étrangères, que je félicite pour leur persévérance.
Nous poursuivrons sans relâche nos efforts pour que tous nos compatriotes toujours otages, dont Cécile Kohler et Jacques Paris, soient libérés à leur tour.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> En France, la pollution de l’air, ce sont chaque année 48 000 décès précoces soit quinze fois la mortalité routière, et 30 000 enfants de plus atteints d’asthme, sans compter les pathologies cardiaques, respiratoires, les bronchiolites déclarées par des bébés. Cette pollution touche surtout les plus grandes agglomérations en raison de la circulation automobile, qui émet des particules fines. La science, la santé, les médecins nous le disent !
Les drames dont je viens de parler ne surviennent pas dans les familles aisées mais parmi les plus modestes, celles qui n’ont pas les moyens de se loger loin des principaux axes de circulation, dans la verdure, dans les quartiers bourgeois. Comment éviter cela, sinon en réduisant la pollution ? Tel est le but des ZFE [Zones à faible émission]: par la qualité de l’air, améliorer la santé des Français, surtout des plus vulnérables, dont vous ne donnez guère le sentiment de vous préoccuper. Si les maires fixent les règles des ZFE, l’État en a établi le cadre, qui concerne quarante-deux agglomérations présentant une qualité de l’air inférieure aux recommandations de l’OMS. Seules deux comportent des restrictions de circulation, figurant dans la loi et ciblant les véhicules âgés de plus de quinze ans s’ils roulent au diesel, de vingt ans s’ils roulent à l’essence.

> Parce que nous n’opposerons jamais agriculture et écologie, nous nous sommes entretenues hier avec Annie Genevard sur un ordre du jour chargé : OFB, avenir de la filière forêt-bois, feuille de route captages d’eau potable, volet agriculture du Plan national d’adaptation au changement climatique… C’est une certitude : c’est en alliant ces enjeux que nous ferons face aux défis de demain !

> Mon rôle : défendre nos pêcheurs. Valoriser leurs efforts pour une pêche durable, les protéger de la pêche illégale et garantir qu’ils restent au cœur de notre souveraineté alimentaire, alors que nous importons 80% des produits de la mer que nous consommons. C’est l’engagement que je porte à travers le Contrat stratégique de filière, signé sous l’égide du Président de la République et du Premier ministre au Salon International de l’Agriculture. Lundi, à Bruxelles, je porterai une ligne claire : la pêche européenne ne sera pas une variable d’ajustement des négociations post-Brexit. Et elle doit être protégée de la concurrence déloyale de la pêche illégale !

> Trier ses déchets, c'est souvent un sujet entre colocs… Mais pas que ! Journée mondiale du recyclage ou pas, c'est un geste concret qui nous permet, collectivement, de réduire de 50% nos émissions de CO2. Un geste qui évite le déversement de 9 millions de tonnes de plastique dans les océans chaque année dans le monde. C’est agir à notre échelle (mais pas que) pour une économie vraiment circulaire, où l'on valorise chaque millimètre de déchet produit sur notre sol.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> J’appartiens à une génération pour laquelle la laïcité et les valeurs de la République ne sont plus une évidence. Ce sont des combats prioritaires. La laïcité, c'est notre combat pour l'émancipation et la liberté.

> La vulnérabilité n'est pas une faiblesse. Avoir subi des violences n'est pas une culpabilité à porter. Avoir réussi à en sortir, c'est une force, une résilience. Et à ma place aujourd'hui, c'est une responsabilité supplémentaire. Celle de casser des préjugés sur les violences. Celle de changer notre droit pour mieux les combattre. 

> Il faut sortir de l'indifférence. L'indifférence est coupable et complice. Depuis quand faudrait-il soi-même être concerné pour se sentir concerné par la souffrance de l'autre ?

> Le voile et tous les signes religieux ostentatoires n'ont pas leur place dans les compétitions sportives, départementales, régionales, nationales. (…)
Sur un terrain de sport, il n’y a pas de politique, il n’y a pas de religion, il n'y a qu’un seul maillot qui est le maillot de l’équipe. (…)
La liberté, c'est la laïcité. La laïcité, c'est l'émancipation. Nous ne cèderons rien face à l'entrisme islamiste. Le gouvernement inscrira dans les meilleurs délais la proposition de loi adoptée au Sénat.

> Quand Jean-Luc Mélenchon nous dit «taisez-vous»: Notre réponse est claire, on ne se taira pas face à l’antisémitisme. L’antisémitisme ce sont des vies brisées. La haine antisémite a déjà tué dans notre pays. 

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Ne disqualifions pas le social au profit de la question de la souveraineté alors que les deux se renforcent.

> Les retraites ne sont pas un « petit sujet ». Les partenaires sociaux ont toute la légitimité et la responsabilité à s’emparer de ce sujet.

> Je crois au dialogue social et en la capacité des partenaires sociaux à trouver des bons compromis.

> Nous n’avons pas de leçons à recevoir en matière de dialogue social et de démocratie sociale. Avec le Premier ministre, dans une démarche inédite, nous avons donné les cartes aux partenaires sociaux pour aboutir à un accord sur les retraites en veillant à l’équilibre budgétaire et en prenant en compte tous les sujets qui leur tiennent à cœur : usure professionnelle, égalité femmes-homme, épargne retraite, gouvernance du système… Laissons les travailler.

> [Retraites] Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a dit qu'il fallait faire confiance au dialogue social et aux partenaires sociaux ; ces règles ne changent pas. La légitimité des partenaires sociaux est nécessaire et reconnue. Notre démarche est inédite.
D'abord, car nous avons demandé un diagnostic irréfutable à la Cour des comptes, qui indique que notre déficit atteint 7 milliards d'euros. Ensuite, dans une lettre de mission aux partenaires sociaux, le Premier ministre a rappelé l'exigence sine qua non de l'équilibre à 2030 pour notre régime de répartition. Quand vous arriverez à la retraite, vous et vos administrés pourrez ainsi bénéficier d'une retraite décente. Démarche inédite aussi, car nous avons demandé aux partenaires sociaux d'établir un ordre du jour. Ils se réunissent tous les jeudis pour discuter sur divers sujets. Cette discussion doit parvenir à son terme, pour corriger les injustices, notamment la pénibilité et la carrière des femmes.
Le Gouvernement veut réduire la part des dépenses de retraite dans le PIB, comme l'indique le rapport de la Cour des comptes : atteindre 13 centimes de retraites par euro produit en 2045 contre 14 centimes actuellement.

> Le premier ministre l’a indiqué lors de sa déclaration de politique générale : nous voulons faire confiance au dialogue social et aux partenaires sociaux. Comme il vient de le redire, leur légitimité est naturelle, nécessaire, renforcée. C’est pourquoi nous nous sommes engagés dans une démarche absolument inédite : d’abord, interroger la Cour des comptes, dont les conclusions, incontestées, rappellent le caractère préoccupant – d’ores et déjà 7 milliards d’euros de déficit ! – de la trajectoire du régime par répartition, auquel nous sommes tous profondément attachés. Ensuite, adresser aux partenaires sociaux une lettre de mission, dans laquelle le premier ministre précisait qu’ils pouvaient discuter de tout sous réserve d’un retour à l’équilibre financier en 2030, condition sine qua non pour que les actifs qui cotisent aujourd’hui perçoivent une pension de retraite. Enfin, organiser des réunions hebdomadaires dont ces partenaires définissent l’ordre du jour. Nous entendons les laisser travailler, afin que se poursuive ce processus indispensable à la consolidation de la trajectoire financière, mais aussi à l’amélioration des dispositions concernant la carrière des femmes ou les métiers pénibles. En outre, compte tenu du durcissement de la situation économique, notamment sur le front de l’emploi, nous avons également besoin d’eux pour améliorer et simplifier les dispositifs de reconversion.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Opposer effort de défense et modèle social, c’est non. La France est une grande puissance, nous avons les moyens de garantir le soutien à nos priorités. Chaque euro dépensé doit être un euro utile.

> [Défense] Nous allons identifier les besoins des industriels pour produire plus et quels sont les financements qui peuvent être mis à disposition. Ce sera de toute façon des produits basés sur le volontariat."

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Une filière en difficulté, celle de la chimie. Face aux difficultés structurelles de cette filière, face à la concurrence asiatique, notamment chinoise, qui s’exerce le plus souvent dans des conditions déloyales avec des produits subventionnés, nous agissons, au niveau français comme au niveau européen.
Au niveau français, le soutien à la filière passe notamment par une action sur chaque dossier. Nous nous battons ainsi sur chaque dossier, de même que nous le faisons au niveau européen. Vous avez raison de dire que le sujet est également européen. Lors du dernier Conseil compétitivité, qui s’est tenu à Bruxelles la semaine dernière, j’ai interpellé la Commission européenne et obtenu le lancement d’un dialogue stratégique en faveur de la filière chimie à l’échelle européenne, avec des mesures de protection contre la concurrence déloyale et de soutien. En effet, c’est aussi en soutenant financièrement les entreprises, dans le secteur de la chimie comme dans ceux de l’acier ou de l’automobile, que nous apporterons les réponses structurelles nécessaires.
Nous ne baissons et ne baisserons jamais les bras. Nous ne baissons et ne baisserons jamais les bras pour soutenir les entreprises, qu’elles soient en difficulté ou qu’elles aillent bien, et l’innovation. Nous le faisons au niveau français et au niveau européen. Nous avons réussi à aligner un certain nombre de nos partenaires sur cette démarche de soutien à la filière européenne. Nous aurons sans doute l’occasion d’en rediscuter dans les prochaines semaines.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme)
> Un début d’année prometteur pour notre tourisme français !
- 8% de recettes internationales
- 12,5% d’arrivées aériennes
- 12% de fréquentation des hébergements marchands

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> La défense de la Nation est l’affaire de tous. Grâce à la convention signée entre France mutualiste et la Garde nationale, des hommes et des femmes issus du monde civil rejoindront ceux qui veillent sur nous, sans avoir à choisir entre servir leur entreprise et servir la France. Un engagement gagnant pour tous :
- Nos armées, qui bénéficient des compétences et de l’engagement des réservistes.
- Les employeurs, qui voient leurs salariés renforcer des compétences précieuses : discipline, travail en équipe et gestion de crise.
- La société tout entière, qui se dote d’un modèle plus résilient et solidaire.
Ce partenariat montre qu’une entreprise, sans vendre d’armes, peut jouer un rôle actif dans la défense et la sécurité du pays. Dans un monde où vigilance et anticipation sont essentielles, ce modèle prend tout son sens. Comme le rappelait le Président de la République en juillet 2022 : nos forces morales sont notre meilleur rempart face aux défis à venir.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Il y a 13 ans, le terroriste islamiste Mohammed Merah assassinait froidement Myriam Monsonégo, Arié et Gabriel Sandler, ainsi que leur père Jonathan Sandler. Un crime d’une violence inouïe, perpétré uniquement parce qu'ils étaient juifs. Ce drame nous rappelle l’urgence de lutter inlassablement contre la haine anti-juive. En tant que secrétaire d'État chargée de l’Aide aux victimes, j'avais assisté aux commémorations en 2017. Un moment émouvant de solidarité et de mémoire. Pensées profondes pour les victimes et leurs familles.

> À l’approche du Comité interministériel des Villes (CIV), j’ai réuni lundi les acteurs du monde associatif au ministère de la Ville pour une journée d’échange et de concertation pour construire ensemble. L’objectif : travailler conjointement sur les enjeux des quartiers politiques de la Ville, avec une approche collective et transversale permettant de couvrir tous les champs de l’action publique.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> [Guerre commerciale avec les Etats-Unis] Si des droits de douane venaient à être imposés, il est du devoir de la Commission de riposter et la France la soutient. Sur le contenu de ces mesures, nous ne laisserons pas tomber la filière des vins et spiritueux.

> Face aux menaces étasuniennes, nous sommes déterminés à :
- rappeler que la guerre commerciale ne fait que des perdants ;
- répondre de manière ferme et proportionnée aux droits supplémentaires injustifiés ;
- protéger la filière des vins et spiritueux, en Européens.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Protéger les populations les plus vulnérables, œuvrer à la stabilité internationale et être au rendez-vous des enjeux de notre siècle est une responsabilité collective à laquelle la France prend toute sa part. C’est aussi l’intérêt des Français. Face aux crises qui ne s’arrêtent pas à nos frontières, il n’y a pas d’alternative à la solidarité internationale. Pour être à la hauteur des enjeux, l’efficacité doit être la boussole de nos actions.

 

Autres ministres
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Tout Français qui souhaite investir dans l'industrie de défense doit pouvoir le faire. La banque publique d'investissement, Bpifrance, proposera ainsi un fonds, ouvert aux investissements des particuliers, dédié à la défense. Chacun pourra y investir dans des entreprises françaises ou européennes, à partir de 500 €. C'est un placement long terme, qui viendra soutenir le développement de nos PME. Objectif cible de ce fonds : 450 millions d'€. S’agissant des acteurs privés du secteur financier, je compte sur les assureurs, les gestionnaires d’actifs et les banques pour proposer également aux Français des produits financiers qui soutiendront nos 4 500 entreprises et nos 220 000 emplois du secteur de la défense.

> Dans un contexte de tensions internationales croissantes, notre base industrielle et technologique de défense est essentielle pour renforcer notre souveraineté dans une période d'incertitude.
Le financement sera essentiel pour renforcer les PME dans l'industrie de la défense. Cela implique de mobiliser tous les investisseurs privés en supprimant les différents obstacles au financement.
Les politiques ESG ne peuvent pas être un obstacle au financement de nos entreprises dans l'industrie de la défense. Jeudi, je réunirai tous les acteurs clés du secteur, ainsi que les principales institutions financières, afin que nous puissions continuer à construire un écosystème financier solide pour soutenir notre liberté.
Les marchés cotés en bourse jouent un rôle important à cet égard, notamment en garantissant la liquidité du marché. Il est souvent difficile pour les investisseurs de s'engager dans le financement d'une entreprise s'il n'y a pas de stratégie de sortie identifiée. Dans ce contexte, la cotation en bourse constitue une solution pertinente, comme l'a démontré l'introduction en bourse réussie d'Exosens.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Pour faire face aux menaces dans la durée, nos armées doivent accélérer leur montée en puissance. Cet effort de défense doit se faire sur la base de l’expression concrète d’un besoin militaire. Pour l’Armée de l’air, cela passera notamment par de nouvelles commandes de Rafales.

 

Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de l’Economie sociale et solidaire)
> [Fast fashion] Des plateformes étrangères, de plus en plus nombreuses, ont créé un nouveau modèle, la fast fashion, qui a d’importantes répercussions environnementales, sociales et économiques. Face à cela, il nous faut agir sur plusieurs axes. Le premier est européen et nous ne pouvons que nous réjouir que la France appuie de tout son poids la révision des seuils d’exemption des droits de douane pour les colis de faible valeur. C’est aussi un enjeu de lutte contre la fraude, que je partage avec ma collègue Amélie de Montchalin. Toujours au niveau européen, une réflexion est en cours à propos de frais de gestion non discriminatoires pour financer les services douaniers.
Il nous faut également agir au niveau national. C’est l’objet de la proposition de loi qui a été examinée en commission au Sénat ce matin et qui, je vous l’annonce, sera probablement à l’ordre du jour en mai – le gouvernement pousse pour que ce soit la semaine du 19 mai.
Je tiens à saluer le travail réalisé à l’Assemblée nationale sous l’égide d’Anne-Cécile Violland et d’un certain nombre d’autres députés, dont Antoine Vermorel-Marques.
Cette proposition de loi comprend plusieurs apports, dont une définition plus précise de la fast fashion, qui cible la largeur de gamme ainsi que le fait que de tels prix n’incitent pas à la réparation ; surtout, elle précise, ce qui était essentiel, que des malus pourront être infligés aux produits en fonction non seulement de leur durabilité mais également des pratiques commerciales particulières à ces plateformes.
Voyez l’engagement du gouvernement sur le sujet !

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Je salue les annonces du commissaire Stéphane Séjourné en soutien à notre industrie sidérurgique. L'Europe doit agir sans faiblesse face aux tarifs douaniers étasuniens et à la concurrence déloyale. Nos emplois et notre souveraineté industrielle ne sont pas négociables.

> J’ai rencontré à Bruxelles le commissaire européen à l'Agriculture. Nous partageons la même ambition : renforcer notre souveraineté alimentaire et soutenir nos agriculteurs en avançant sur la simplification et la nouvelle PAC. J'ai rappelé notre opposition au Mercosur en l’état.

> Échanges avec le commissaire européen à la Défense et à l’Espace, à la veille de la publication du Livre blanc, qui fixe nos ambitions en matière de défense européenne. Nous avons réaffirmé notre objectif : renforcer nos capacités et bâtir une défense européenne forte et souveraine.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Olivier Grondeau est libre, enfin ! Un soulagement immense, que nous devons aux efforts de notre diplomatie. Espérons aussi le retour prochain de nos compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris, pour lesquels l’Assemblée se mobilisera.

> S’engager, c’est accepter la critique, parfois la violence des mots. Mais quand vient la menace, qu'elle vise les proches, une ligne inacceptable est franchie. Tout mon soutien à Prisca Thevenot, qui a raison de ne rien laisser passer.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Thomas Cazenave (député)
> Dans la folie trumpienne qui s’abat sur le monde, chaque jour apporte son lot de nouvelles provocations et de nouvelles menaces. Aujourd’hui, ce sont les vins, les champagnes et les spiritueux français qui se retrouvent avec une cible au milieu du front en raison du projet d’une augmentation de 200 % des droits de douane.
S’attaquer à notre viticulture, c’est menacer près de 500 000 emplois, mais aussi la première filière agricole à l’export, ainsi qu’un savoir-faire admiré et imité dans le monde entier. S’attaquer à notre viticulture, c’est menacer nos paysages, façonnés par des générations de vignerons. En définitive, c’est menacer tous nos territoires : le Bordelais, la Bourgogne, l’Alsace, le Languedoc, la Provence, la Loire, le Rhône, la Champagne, la région de Cognac, le Gers et d’autres encore, sans oublier le Jurançon. Je salue celles et ceux qui, au quotidien, se battent pour la défendre – cet engagement est d’ailleurs largement partagé sur ces bancs.
Les gouvernements successifs ont répondu présents face aux difficultés récentes de la filière : ils ont lancé un plan d’arrachage, apporté un soutien aux exploitations en difficulté, décidé d’aides exceptionnelles face au mildiou, défendu nos appellations. Mais cette fois, il ne s’agit pas seulement d’une hausse de droits de douane mais de la volonté de fermer purement et simplement le marché américain, crucial pour la filière. Il est impératif que la France, aux côtés de ses partenaires européens, parle d’une seule voix pour protéger ses intérêts.

 

Olivia Grégoire (députée)
> [Fast fashion] Alors que la semaine de la mode vient de se terminer, l’occasion est belle pour rappeler que ce secteur représente pour la France plus de 150 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 600 000 emplois. Lorsqu’on est champion, comme la France sait l’être, on est forcément défié. Toutefois, si la concurrence est le moteur d’une économie dynamique et innovante, encore faut-il qu’elle soit loyale.
Or plusieurs dizaines de milliers d’articles apparaissent chaque jour sur les plateformes de fast fashion, stimulant de façon affolante une surconsommation de produits de faible qualité. Ces plateformes profitent de seuils d’exonération pour échapper aux droits de douane et bénéficient d’un régime qui entraîne des contrôles fort limités.
Quand les entreprises françaises respectent strictement le droit du travail, ces fournisseurs l’ignorent trop souvent. Nos commerçants respectent les périodes de promotions, à la différence de ces plateformes. Nos marques investissent pour produire durablement ; ces sites inondent le marché de vêtements jetables. Nos marques respectent la propriété intellectuelle, que ces plateformes pillent.
Face à ces pratiques intolérables, nous devons rétablir l’ordre économique et une réponse à l’échelle européenne semblait indispensable. Pourtant, en même temps qu’elle sacrifie la directive CSRD, la directive omnibus prévoit le report de l’obligation du devoir de vigilance.
Il est urgent de muscler la législation nationale. Il est essentiel que la proposition de loi sur le sujet, qui a été adoptée à l’Assemblée et qui arrive au Sénat, détermine des seuils différenciés ne pénalisant pas nos PME et les plateformes multimarques qui les valorisent. Il faut sanctionner et contrôler ceux qui contournent les règles, mais sans créer de dommages collatéraux sur notre tissu économique.

 

Laure Miller (députée)
> [Sécurité dans les transports en commun] La sécurité dans les transports est un sujet sérieux, qui concerne des millions d’utilisateurs chaque jour. État comme collectivités territoriales, notre responsabilité partagée est de développer et d’investir dans les transports publics collectifs pour opérer la nécessaire transition écologique de notre pays.
Pourtant, comment faire pour que les Français se tournent vers ces modes de transport plutôt que vers leur voiture, tant que l’organisation n’en est pas optimale et que la sécurité n’y est pas garantie ?
S’agissant de l’organisation et du développement des transports en commun, les élus locaux en sont les fers de lance. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer les grandes évolutions chez moi : depuis quelques mois, le réseau de transports couvre chacune des 143 communes de la communauté urbaine du Grand Reims et, d’ici peu, des bus à haut niveau de service desserviront la ville.
À Reims, comme ailleurs, ces évolutions bienvenues sont le fruit d’un engagement et d’un travail rigoureux des élus locaux au service d’une mobilité partagée accessible, multimodale et adaptée à toutes les spécificités du territoire.
Toutefois, alors que près d’un Français sur deux ne se sent pas en confiance dans les transports, la question de la sécurité doit impérativement être résolue par les opérateurs et, surtout, par les services de l’État, si l’on veut que chacun puisse les emprunter sereinement.
C’est le sens du texte que nous nous apprêtons à adopter définitivement, après plus d’une année de travail, de discussions et d’aléas politiques. En effet, si les chiffres de la délinquance dans les transports diminuent, la gravité des actes, elle, augmente. Pour la seule année 2023, nous recensons 90 800 victimes de vols sans violences, 6 400 victimes de vols avec violences, 7 600 victimes de coups et blessures volontaires, 2 400 victimes de violences sexuelles et plus de 4 000 personnes dépositaires de l’autorité publiques victimes d’outrages et de violences. Les femmes peuvent s’y sentir tout particulièrement menacées : en France, 87 % des usagères des transports en commun déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement sexiste ou sexuel, d’agressions sexuelles ou de viols.
En outre, chaque jour, les opérateurs de transport sont confrontés à des formes d’incivilités, volontaires ou involontaires, qui viennent perturber le fonctionnement des transports. Une telle situation implique que nous agissions davantage.
C’est tout l’objectif visé par cette proposition de loi qui est le fruit des travaux du sénateur Philippe Tabarot, aujourd’hui ministre des Transports : renforcer les prérogatives des opérateurs et de leurs agents pour toujours mieux assurer la sécurité et le bon fonctionnement de nos transports. Après l’adoption au Sénat de cette proposition de loi, c’est avec sérieux que nous avons poursuivi ici les travaux entamés par les sénateurs : nous avons adopté ce texte courant février en commission, puis en juillet en séance publique, grâce au travail du rapporteur Guillaume Gouffier Valente. Ainsi le texte que nous nous apprêtons à adopter résulte-t-il de l’accord des deux chambres réunies en commission mixte paritaire.
Mon groupe, Ensemble pour la République, votera en faveur de ce texte, parce qu’il sauvegarde entièrement les trois grands axes de la proposition de loi initiale.
Le premier concerne plusieurs dispositifs de nature régalienne qui visent à adapter les règles d’intervention des agents de sûreté de la Suge et du GPSR. Au regard de l’évolution des comportements auxquels ces agents sont confrontés, ces mesures sont nécessaires. Nous rendons ainsi les palpations possibles sans autorisation préalable du préfet et autorisons la saisie d’objets dangereux et la poursuite sur la voie publique, entre autres. Le texte renforce ainsi le continuum de sécurité avec les services internes, la police municipale et les agents de sécurité privée.
Le deuxième axe tend à clarifier le cadre d’utilisation de plusieurs nouvelles technologies afin de garantir la sécurité des agents des opérateurs et des usagers. Cette partie constitue un pas en avant déterminant dans l’utilisation des outils numériques pour assurer la sécurité dans les transports en commun. Nous nous réjouissons notamment de la pérennisation, attendue, du recours aux caméras-piétons pour les agents de contrôle et de la création d’une expérimentation pour les conducteurs d’autobus et d’autocar. Nous saluons également l’accord trouvé sur le déploiement à titre expérimental d’alarmes discrètes dans l’habitacle des conducteurs de bus.
Le troisième axe introduit de nouvelles dispositions, nécessaires à l’amélioration du fonctionnement du service de transport offert et à sa continuité. Elles nous permettront de mieux lutter contre les incivilités du quotidien, source de tensions et d’insécurité dans les transports, contre le phénomène d’abandon de bagages, qui perturbe de manière régulière le fonctionnement des services, contre la fraude tarifaire, qui représente plusieurs centaines de millions d’euros de pertes budgétaires pour les opérateurs de transport et contre les agressions sexuelles et sexistes.
Mes chers collègues, cette proposition de loi présente des mesures concrètes et pragmatiques pour améliorer le fonctionnement et la sûreté de nos transports publics. Les Français nous regardent et, lorsqu’il s’agit d’améliorer la sécurité de nos concitoyens dans les transports, nous avons une obligation de résultat. Ce texte est important et nous espérons que l’accord trouvé en CMP saura rassembler notre assemblée.

 

Sébastien Huyghe (député)
> [Narcotrafic) En 2024, on a compté 110 personnes décédées, 341 personnes blessées dans des violences liées au narcotrafic, 367 assassinats et tentatives d’assassinat liés au trafic de stupéfiants : telle est la terrible réalité de l’ampleur du narcotrafic et de la criminalité organisée en France.
Derrière ces chiffres, il y a des vies brisées, des familles endeuillées, des territoires gangrenés. Derrière ces chiffres, il y a des enfants, des frères et des sœurs, arrachés aux leurs par la drogue et la violence qu’elle engendre, ainsi qu’un nombre croissant de jeunes happés par l’engrenage du trafic.
Derrière ces chiffres, il y a aussi ceux qui prospèrent sur cette misère : les chefs de réseau, les blanchisseurs, les financiers du crime qui agissent encore trop souvent en toute impunité. Nous devons livrer bataille contre eux, contre les têtes de réseau et les organisations criminelles structurées, contre ceux qui pensent que l’État a renoncé. Nous devons donner à l’État les outils nécessaires pour combattre efficacement les trafiquants de mort et gagner une chance de sortir la France du piège du narcotrafic.
La France est aujourd’hui à un point de bascule : soit nous agissons avec détermination, soit nous laissons le narcotrafic gangrener un peu plus notre société. Une lourde responsabilité nous incombe. Doter l’État des moyens de reprendre le contrôle, faire en sorte que les politiques publiques répondent aux réalités de terrain et aux attentes de nos concitoyens, faire de la lutte contre le narcotrafic une priorité nationale : tel est notre devoir de parlementaires.
Si les sujets régaliens font rarement consensus dans l’hémicycle, je suis persuadé que, sur un sujet aussi grave, nous pouvons trouver des terrains d’entente. Nous devons être à la hauteur de l’enjeu : les victimes et leurs familles nous obligent ! Il nous faut réagir en conséquence et, ensemble, faire front partout.
Le sursaut national dont nous entendons parler doit devenir une réalité. Un changement de paradigme est possible, mais pour cela aucune main ne doit trembler. Il nous faut traiter le sujet pour ce qu’il est : un véritable fléau économique et social qui finance la criminalité, affaiblit nos institutions et menace la cohésion nationale. Aucune zone ne doit être abandonnée aux trafiquants. En examinant ce texte, notre objectif doit être de restaurer l’autorité de l’État dans chaque quartier, de démanteler les réseaux et de reprendre le contrôle des territoires perdus.
Si je ne puis être exhaustif à propos d’un texte d’une telle envergure, il m’apparaît néanmoins essentiel de revenir sur quelques mesures clés du texte. Cette proposition de loi réformera l’architecture judiciaire avec la création d’un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco). Sur le modèle du parquet national financier (PNF) et du parquet national antiterroriste (Pnat), il traitera les crimes les plus graves, incarnera la lutte contre le narcotrafic et coordonnera les parquets spécialisés.
Plus que jamais, il est impératif de repenser nos modes d’action pour faire face aux organisations structurées. Les réseaux criminels adoptent des stratégies de plus en plus sophistiquées qui affaiblissent l’efficacité des méthodes d’enquête traditionnelles. Face à ces organisations disposant de ressources et de technologies avancées, il est impératif d’adapter nos dispositifs de surveillance et d’investigation. Sur ce point, avec mes collègues du groupe Ensemble pour la République, je défendrai des amendements visant à rétablir la mesure du dossier coffre et l’activation à distance des appareils technologiques.
Enfin, la prise en charge des détenus condamnés pour criminalité organisée doit être ajustée à leurs profils spécifiques. À cette fin, les articles 23 et suivants prévoient plusieurs mesures indispensables visant à renforcer la sécurité pénitentiaire.
Je tiens à saluer le travail conséquent de nos trois rapporteurs sur cette proposition de loi. Sans surprise, le groupe EPR votera en faveur de ce texte d’équilibre qui contribuera à protéger nos concitoyens. Nous choisissons de doter nos pouvoirs publics, nos forces de l’ordre et notre justice des outils nécessaires pour traquer les narcotrafiquants et pour faire face aux chefs de réseaux criminels. Enfin, nous voterons ce texte pour envoyer un message clair aux narcotrafiquants : partout où vous serez présents, nos forces de l’ordre le seront aussi. Partout où vous outrepasserez la loi, la justice passera.

 

● MoDem 
Philippe Latombe (député)

> [Sécurité dans les transports en commun] La sûreté est un enjeu majeur pour nos transports en commun. En 2023, on a dénombré plus de 100 000 victimes de vol ou de violences dans les transports ; nous sommes face à un véritable problème de sécurité publique, qu’il nous faut appréhender avec pragmatisme et efficacité. Alors que les contrevenants adoptent des comportements de plus en plus dangereux, nous devons apporter des réponses proportionnées aux menaces, en veillant au respect des libertés publiques. Le sentiment d’insécurité ne doit plus être un frein à l’usage des transports en commun par nos concitoyens, en particulier les plus vulnérables d’entre eux.
C’est pourquoi nous avons travaillé à réformer le cadre juridique d’intervention des agents de la sûreté dans les transports, car sans doute est-il désormais inadapté ou trop contraignant. Il n’est pas acceptable que les agents de la Suge et du GPSR, qui bénéficient d’une formation exigeante et continue, soient dans l’incapacité juridique d’intervenir quand ils constatent des infractions.
La proposition de loi que nous nous apprêtons à voter nous donne les moyens d’aider ces agents dans leur travail en comblant les lacunes de la législation pénale. Elle doit nous permettre de renforcer le continuum de sécurité et d’assurer la bonne coopération entre les différents acteurs de la sécurité. On y appréhende la sûreté dans les transports sous ses multiples facettes, en renforçant le pouvoir des agents et en sécurisant leur recrutement, en durcissant la réponse pénale, en intensifiant la lutte contre la fraude dans les transports.
L’extension des prérogatives des agents de sûreté en matière de palpation et de saisie, la possibilité pour les agents de contrôle et les conducteurs de bus de faire usage de caméras-piétons ou encore la possibilité d’interdire l’entrée en gare aux individus qui troublent l’ordre public ou qui refusent de se soumettre à l’inspection de leurs bagages, tous ces dispositifs vont renforcer les moyens juridiques, administratifs et opérationnels des agents de sûreté et leur permettre d’assurer au mieux leurs missions de sécurisation de nos transports.
Nous souhaitons toutefois exprimer quelques réserves quant à la prolongation de l’expérimentation mise en œuvre à l’occasion des Jeux olympiques pour le traitement algorithmique d’images collectées au moyen de systèmes de vidéoprotection et de drones. Cette expérimentation concerne un champ bien plus large que les transports qui nous occupent aujourd’hui, et il ne nous semble pas adapté de la prolonger par cette proposition de loi visant à renforcer la sûreté dans les transports, sans avis préalable du Conseil d’État.
Nous regrettons que la prolongation de l’expérimentation ne tienne pas compte du bilan, pour le moins contrasté, dressé par le rapport d’évaluation de Christian Vigouroux. Nous savons que, pendant les Jeux olympiques, la présence des forces de l’ordre sur le terrain a finalement rendu la vidéosurveillance à surcouche algorithmique moins utile qu’escompté. Le rapport montre également que, sur les huit types de situations inhabituelles censées pouvoir être détectées, les résultats sont incertains pour cinq d’entre eux. C’est notamment le cas pour la détection d’objets abandonnés, qui présente pourtant un intérêt particulier pour les services de sécurité dans les transports. Cet article risque de ne pas franchir la barrière constitutionnelle, donc d’être invalidé par le Conseil constitutionnel. À titre personnel, j’adresserai une contribution au Conseil à l’occasion de sa saisine.
Nous sommes néanmoins satisfaits des équilibres trouvés avec les différents groupes de l’Assemblée et du Sénat. Nous tenons à saluer le travail du gouvernement, ainsi que celui des rapporteurs de l’Assemblée, Clément Beaune puis Guillaume Gouffier Valente, qui ont contribué à améliorer cette importante proposition de loi. Notre groupe votera donc pour ce texte, qui est attendu par nos concitoyens.

 

Anne Bergantz (députée)
> [Narcotrafic] Notre société fait face à un phénomène sournois, insidieux, qui la ronge de l’intérieur : le narcotrafic. Il se propage et gangrène nos quartiers, nos familles et notre jeunesse. Il prospère dans les villes, grandes, moyennes ou petites, comme dans les campagnes : aucune catégorie sociale, aucun territoire n’est épargné. Ses manifestations sont multiples : violences, criminalité, délinquance, mais aussi désespoir et sentiment d’abandon. Le narcotrafic a des conséquences sanitaires et sociales dévastatrices.
Certains voudraient fermer les yeux et nier la gravité de la situation. Mais la réalité est là, crue, implacable : 200 000 personnes vivraient aujourd’hui en France du narcotrafic. Il faut agir et ne pas se contenter de demi-mesures ! En effet, les trafiquants s’adaptent continuellement, exploitent nos failles, gèrent leurs affaires depuis l’étranger et prospèrent sur notre éparpillement administratif. Il est donc crucial de coordonner nos efforts et de mobiliser nos forces pour répondre à la détresse de nos concitoyens.
Cette proposition de loi nous donne l’occasion de le faire, en renforçant les pouvoirs de l’Ofast, l’Office français antistupéfiants, et en créant un parquet national dédié à cette criminalité organisée. Il s’agit d’une évolution indispensable pour répondre aux insuffisances avérées de notre système judiciaire : il faut plus de coordination, pour plus d’efficacité.
Autre ambition du texte : frapper fort à l’endroit où les narcotrafiquants sont les plus vulnérables et d’où ils tirent leur puissance, leurs finances, notamment en luttant contre le blanchiment. Il est fondamental de briser le modèle économique des dealers tant les flux financiers que représente le trafic de drogue sont massifs. Nous parlons ici d’un modèle capitaliste ultralibéral, avec ses plans marketing, ses promotions, ses tarifs réduits en cas de parrainage ou encore ses échantillons gratuits pour faire tester de nouvelles drogues. Il s’agit en somme d’entreprises criminelles extrêmement agiles, comme on a pu le voir au moment de la crise sanitaire : dix jours seulement ont alors suffi aux trafiquants pour organiser une nouvelle logistique, à la suite du confinement.
Il nous faut également ouvrir les yeux sur une autre réalité implacable, qui contribue largement à cette agilité : les trafiquants sont à la pointe de la technologie. Ils utilisent des outils sophistiqués pour organiser leurs activités, échapper aux forces de l’ordre, blanchir leur argent sale. Force est de constater que notre législation est obsolète : nos lois n’ont pas été conçues pour faire face aux outils du crime moderne. Il faut les adapter à cette nouvelle donne.
Face à ce constat, nous devons choisir de doter, ou non, nos policiers, nos magistrats et nos douaniers des moyens de lutter à armes égales avec les criminels. À armes égales, mais avec une différence de taille : la garantie, de notre côté, d’une procédure de renseignement encadrée par la loi, contrôlée par une autorité administrative indépendante, dans le respect plein et entier de l’État de droit. C’est tout l’enjeu de ce texte : notre action résolue, déterminée, devra être encadrée, pour éviter de rogner nos libertés.
Nous sommes conscients que plusieurs des mesures prévues dans le texte ont fait l’objet de nombreuses interrogations, notamment le régime de détention particulier des narcotrafiquants et l’utilisation du dossier coffre dans certaines enquêtes. Sur ces deux points, notre groupe salue la démarche inédite du gouvernement, qui a sollicité un juge de paix : le Conseil d’État. Cette initiative nous permet de débattre sereinement de ces mesures, car nous sommes désormais rassurés quant à leur constitutionnalité.
Face aux narcotrafiquants, aucun compromis n’est possible. La tolérance zéro ne doit pas être un slogan mais une réalité pour nos concitoyens et pour les familles qui n’en peuvent plus de voir leurs rues, leurs quartiers, leurs halls d’immeuble transformés en supermarchés de la drogue. Ces habitants sont devenus les otages de la peur, parfois les victimes collatérales de fusillades, et assistent impuissants à la fuite des commerces et des services publics de leurs quartiers.
La lutte contre le narcotrafic constitue aussi un enjeu de santé publique : près de 5 millions de Français consomment du cannabis et 600 000 usent de cocaïne, dont on connaît les ravages sur l’organisme et la santé mentale.
Pensons aussi aux forces de l’ordre, qui risquent leurs vies pour protéger les nôtres. Leur engagement nous oblige.
Nous avons une responsabilité collective. Pour toutes ces raisons, le groupe Les Démocrates votera ce texte majeur.

 

► Autres 
Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie industrielle)
> Soit nous acceptons que l'Europe ne soit jamais compétitive dans le domaine de l'acier et nous renonçons à être indépendants des autres. Soit nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir une industrie sidérurgique souveraine en Europe.

> L’acier, c’est 2,6 millions d’emplois en Europe. Des emplois menacés par une concurrence déloyale de pays étrangers qui déversent leur surplus de production à prix bradés.

L’Europe est le seul marché ouvert dans le monde. Dans le secteur de l’acier très concurrencé et très stratégique dans le contexte du réarmement, elle ne doit pas être la dernière à se réveiller. Il faut sortir de la naïveté dans laquelle on était. (…)
Il s’agit d’abord de faire baisser la quantité autorisée d’acier importé. Je ne veux pas rentrer dans un match tarifaire avec les Etats-Unis, mais on doit se protéger et produire plus pour réaliser des économies d’échelle et être plus compétitifs. (…)
Dans les prochaines semaines. Nous allons changer certaines règles actuellement contournées et renforcer le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.

> [Label bas carbone/recyclage] Il doit favoriser l’acier vert européen dans les marchés publics. On étudie aussi la possibilité d’utiliser l’acier recyclé pour certains produits.

 

● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Christophe Grudler (député)
> J’ai tiqué lorsque Robert Kennedy, antivax notoire, a été nommé secrétaire à la Santé. Mais je n’aurais jamais pu penser que les choses iraient aussi loin dans le dogme : interdiction d’utiliser certains termes académiques sous peine de perdre des subventions fédérales, attaques contre la clean tech, suppression de financement aux universités qui n’acceptent pas les nouvelles normes, coupes inédites dans la Nasa et la recherche publique… La situation est assez étrange.
C’est un mélange de libertarianisme qui voit l’investissement public comme mauvais et de «lyssenkisme», procédé soviétique qui vise à subordonner la science à l’idéologie.
L’UE se prépare à attirer des chercheurs venus des États-Unis, peu importe leur nationalité, pour qu’ils puissent travailler sereinement dans des universités ou des laboratoires publics. Pour le moment, nous avons débloqué en urgence 22,5 millions d’euros début mars. C’est très peu puisqu’un chercheur "coûte" entre 300 000 et 1 million d’euros. Mais la commissaire européenne à la recherche et l’innovation, Ekaterina Zakharieva, et ses équipes sont à pied d’œuvre pour accélérer en abondant les fonds communautaires par des fonds privés, en mettant en place un guichet unique pour répondre aux questions des chercheurs, les orienter vers la structure la plus adaptée pour eux. Fin 2025, ils pourront également bénéficier de procédures simplifiées d’obtention de visa.
Pour être vraiment efficace, il est nécessaire d’avoir de la volonté politique et de l’argent.

> Reconnaissons un mérite aux attaques de Donald Trump contre la science, elles font l’unanimité… contre elles !
À l’échelle européenne, il y a un vrai consensus, nos initiatives sont soutenues, les institutions communautaires et les gouvernements sont unanimes pour accélérer.
Le principal obstacle étant la difficulté à trouver des compromis, nos mesures pour attirer les scientifiques en Europe peuvent être déployées rapidement et massivement. (…)
Si la politique actuelle se met en place, les Américains prendront du retard dans les innovations de rupture, n’attireront plus les meilleurs cerveaux.

Une partie des républicains pro-entreprise ou scientifiques risquent de tirer la sonnette d’alarme et de passer à l’offensive dès que le trumpisme montrera ses premiers signes de faiblesse.

 

 


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