2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

jeudi 6 mars 2025

Propos centristes. France – Crise mondiale: soutien à l’Ukraine, défense de l’Europe, la Russie l’adversaire / Protection de l’enfance / Protection des enseignants / Lutte contre l’obésité / Réindustrialisation / Succès d’Ariane 6…


Voici une sélection, ce 6 mars 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Adresse aux Français] Françaises, Français, mes chers compatriotes,
Je m’adresse à vous ce soir en raison de la situation internationale et de ses conséquences pour la France et pour l’Europe et cela après plusieurs semaines d’action diplomatique.
Vous êtes en effet légitimement inquiets devant les évènements historiques en cours qui bouleversent l’ordre mondial.
La guerre en Ukraine, qui a entraîné près d’un million de morts et de blessés, continue avec la même intensité.
Les Etats-Unis d’Amérique, notre allié, ont changé leurs positions sur cette guerre, soutiennent moins l’Ukraine et laissent planer le doute sur la suite. Dans le même temps, les mêmes Etats-Unis d’Amérique entendent imposer des tarifs douaniers aux produits venant d’’Europe.
Enfin, le monde continue d’être sans cesse plus brutal, et la menace terroriste ne faiblit pas.
Au total, notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines. Il faut bien le dire nous rentrons dans une nouvelle ère.
La guerre en Ukraine dure maintenant depuis plus de trois ans. Nous avons dès le premier jour décidé de soutenir l’Ukraine et de sanctionner la Russie et nous avons bien fait car c’est non seulement le peuple ukrainien qui lutte avec courage pour sa liberté, mais c’est aussi notre sécurité qui est menacée.
En effet, si un pays peut envahir impunément son voisin en Europe alors personne ne peut plus être sûr de rien, et c’est la loi du plus fort qui s’applique et la paix ne peut plus être garantie sur notre continent même. L’Histoire nous l’a enseigné.
Au-delà de l’Ukraine, la menace russe est là et touche les pays d’Europe. Nous touche.
La Russie a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial. Elle a mobilisé sur notre continent des soldats nord-coréens et des équipements iraniens, tout en aidant ces pays à s’armer davantage. La Russie du Président Poutine viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie et en Moldavie. Elle organise des attaques numériques contre nos hôpitaux, pour en bloquer le fonctionnement. La Russie tente de manipuler nos opinions, avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux. Et au fond, elle teste nos limites et elle le fait dans les airs, en mer, dans l’espace et derrière nos écrans. Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières : et la Russie dans le même temps continue de se réarmer, dépensant plus de 40% de son budget à cette fin. D’ici 2030, elle prévoit encore d’accroitre son armée, d’avoir 300 000 soldats supplémentaires, 3 000 chars et 300 avions de chasse de plus. Qui peut donc croire, dans ce contexte, que la Russie d’aujourd’hui s’arrêtera à l’Ukraine ? La Russie est devenue au même ou je vous parle et pour les années à venir une menace pour la France et pour l’Europe. Je le regrette très profondément et je suis convaincu qu’à long-terme la paix se fera sur notre continent avec une Russie redevenue apaisée et pacifique, mais la situation que je vous décris et celle-là et nous devons faire avec.
Face à ce monde de dangers, rester spectateurs serait une folie. Il s’agit sans plus tarder de prendre des décisions pour l’Ukraine, pour la sécurité des Français, pour la sécurité des Européens.
Pour l’Ukraine d’abord. Toutes les initiatives qui aident à la paix vont dans le bon sens et je veux ce soir les saluer. Nous devons continuer d’aider les Ukrainiens à résister jusqu’à ce qu’ils puissent négocier avec la Russie une paix solide pour eux-mêmes et pour nous tous. C’est pour cela que le chemin qui mène à la paix ne peut pas passer par l’abandon de l’Ukraine, bien au contraire. La paix ne peut pas être conclue à n’importe quel prix et sous le diktat russe. La paix ne peut être la capitulation de l’Ukraine. Elle ne peut pas être son effondrement. Elle ne peut pas davantage se traduire par un cessez-le-feu qui serait trop fragile. Et pourquoi ? Parce que là aussi nous avons l’expérience du passé. Nous ne pouvons oublier que la Russie a commencé à envahir l’Ukraine en 2014, que nous avons alors négocié un cessez- le-feu à Minsk et la même Russie n’a pas respecté ce cessez-le-feu et que nous n’avons pas été capable de les maintenir faute de garanties solides. Aujourd’hui, on ne peut plus croire la Russie sur parole.
L’Ukraine a droit à la paix et à la sécurité pour elle-même et c’est notre intérêt, l’intérêt de la sécurité du continent européen. C’est en ce sens que nous travaillons avec nos amis britanniques, allemands et plusieurs autres pays européens. C’est pourquoi vous m’avez vu ces dernières semaines rassembler plusieurs d’entre eux à Paris, aller les retrouver il y a quelques jours à Londres, pour consolider les engagements nécessaires à l’Ukraine. Une fois la paix signée, pour que l’Ukraine ne soit pas à nouveau envahie par la Russie, il nous faut le préparer. Cela passera à coup sûr par un soutien à l’armée ukrainienne dans la durée. Cela passera aussi peut-être par le déploiement de forces européennes. Celles- ci n’iraient pas se battre aujourd’hui, elles n’iraient pas se battre sur la ligne de front, mais seraient là au contraire une fois la paix signée pour en garantir le plein respect. Dès la semaine prochaine, nous réunirons à Paris les chefs d’état majors des pays qui souhaitent prendre leur responsabilité à cet égard. C’est ainsi un plan pour une paix solide, durable, vérifiable que nous avons préparé avec les Ukrainiens et plusieurs partenaires européens et que j’ai été défendre aux Etats-Unis il y a 15 jours et à travers l’Europe. Et je veux croire que les Etats-Unis resteront à nos côtés : mais il nous faut être prêts si tel n’était pas le cas.
Que la paix en Ukraine soit acquise rapidement ou non, les Etats européens doivent compte tenu de la menace russe que je viens de vous décrire, être capables de mieux se défendre et de dissuader toute nouvelle agression. Oui quoi qu’il advienne, il nous faut nous équiper davantage, hausser notre position de défense et cela pour la paix même, pour dissuader. A ce titre, nous restons attachés à l’OTAN et à notre partenariat avec les Etats Unis d’Amérique, mais il nous faut faire plus, renforcer notre indépendance, en matière de défense et de sécurité. L’avenir de l’Europe n’a pas à être tranché à Washington ou à Moscou. Et oui, la menace revient à l’est et l’innocence en quelque sorte des trente dernières années depuis la chute du mur de Berlin est désormais révolue.
A Bruxelles demain, lors du conseil extraordinaire qui réunira les 27 chefs d’Etat et de gouvernement avec la Commission et le Président du Conseil, nous franchirons des pas décisifs. Plusieurs décisions seront prises, que la France proposait depuis des années. Les Etats-membres pourront accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit. Des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants. J’ai demandé au gouvernement d’être mobilisé pour que d’une part cela renforce nos armées le plus rapidement possible, et d’autre part que cela accélère la réindustrialisation dans toutes nos régions. Je réunirai avec les ministres compétents les industriels du secteur dans les prochains jours.
L’Europe de la défense que nous défendons depuis huit ans devient donc une réalité. Cela veut dire des pays européens davantage prêts à se défendre et à se protéger, qui produisent ensemble les équipements dont ils ont besoin sur leur sol, qui sont prêts à davantage coopérer et à réduire leurs dépendances à l’égard du reste du monde et c’est une bonne chose. L’Allemagne, la Pologne, le Danemark, les Etats baltes et nombre de nos partenaires ont annoncé des efforts inédits en matière de dépenses militaires.
Alors dans ce temps de l’action qui s’ouvre enfin, la France a un statut particulier. Nous avons l’armée la plus efficace d’Europe et grâce aux choix faits par nos aînés après la deuxième Guerre mondiale, nous sommes dotés de capacités de dissuasion nucléaire. Ceci nous protège beaucoup plus que nombre de nos voisins. De plus, nous n’avons pas attendu l’invasion de l’Ukraine pour faire le constat d’un monde inquiétant, et à travers les deux lois de programmation militaire que j’ai décidées et que les Parlements successifs ont voté, nous aurons doublé le budget de nos armées en presque dix ans. Mais compte tenu de l’évolution des menaces, de cette accélération que je viens de décrire, nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables.
J’ai demandé au gouvernement d’y travailler le plus vite possible. Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés mais aussi des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés. Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage.
Notre dissuasion nucléaire nous protège. Elle est complète, souveraine, française de bout en bout. Elle a depuis 1964 de manière explicite toujours joué un rôle dans la préservation de la paix et de la sécurité en Europe. Masi répondant à l’appel historique du futur chancelier allemand, j’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen. Quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du Président de la République, chef des armées.
Maîtriser notre destin, devenir plus indépendant, nous devons y œuvrer au plan militaire mais aussi au plan économique. L’indépendance économique, technologique, industrielle et financière sont des nécessités. Nous devons nous préparer à ce que les Etats-Unis décident de tarifs douaniers sur les marchandises européennes comme ils viennent de le confirmer à l’encontre du Canada et du Mexique. Cette décision incompréhensible tant pour l’économie américaine que pour la nôtre aura des conséquences sur certaines de nos filières. Elle accroît la difficulté du moment mais elle ne restera pas sans réponse de notre part. Alors tout en préparant la riposte, avec nos collègues européens, nous continuerons comme je l’ai fait voilà quinze jours à tout tenter pour convaincre que cette décision nous ferait du mal à tous. Et j’espère oui convaincre et en dissuader le Président des Etats-Unis d’Amérique.
Au total, le moment exige des décisions sans précédent depuis bien des décennies. Sur notre agriculture, notre recherche, notre industrie, sur toutes nos politiques publiques nous ne pouvons pas avoir les mêmes débats que naguère. C’est pourquoi j’ai demandé au Premier ministre et à son gouvernement et j’invite toutes les forces politiques, économiques et syndicales du pays à leurs côtés à faire des propositions à l’aune de ce nouveau contexte. Les solutions de demain ne pourront être les habitudes d’hier.
Mes chers compatriotes,
Face à ces défis et ces changements irréversibles, il ne faut céder à aucun excès : ni l’excès des va-t-en- guerre ni l’excès des défaitistes. La France ne suivra qu’un cap, celui de la volonté pour la paix et la liberté, fidèle en cela à son Histoire et ses principes. Oui c’est ce en quoi nous croyons pour notre sécurité, et c’est ce en quoi nous croyons aussi pour défendre la démocratie, une certaine idée de la vérité, une certaine idée d’une recherche libre, du respect dans nos sociétés, une certaine idée de la liberté d’expression qui n’est pas autour des discours de haine, une certaine idée de l’humanisme. C’est cela que nous portons et qui se joue. Notre Europe possède la force économique, la puissance et les talents pour être à la hauteur de cette époque, et que nous nous comparions aux Etats-Unis d’Amérique et a fortiori à la Russe, nous en avons les moyens. Nous devons donc agir en étant unis en européens et déterminés à nous protéger. C’est pourquoi la patrie a besoin de vous, de votre engagement. Les décisions politiques, les équipements militaires et les budgets sont une chose mais ils ne remplaceront jamais la force d’âme d’une nation. Notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix. Il ne tient qu’à nous que nos enfants récoltent demain les dividendes de nos engagements.

Alors nous ferons face, ensemble.
Vive la République.
Vive la France.

> Notre satellite d'observation militaire CSO-3 est en orbite : le premier vol commercial d’Ariane 6 est un succès ! C’est un grand pas pour notre souveraineté française et européenne dans le spatial, la défense et l’industrie. Un grand bravo à tous les acteurs mobilisés.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Intervention à l’Assemblée nationale] Monsieur le président Attal, je tiens à vous remercier pour votre participation à notre débat d’hier, qui a été, je crois, de haute tenue. Comme l’avez justement indiqué, hier est déjà dépassé : hier nous en étions restés à la manière brutale dont avait été traité Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine ; nous y avions vu un renversement qui faisait passer notre univers, singulièrement en Europe, d’un monde régi par la loi du plus juste au monde brutal de la loi du plus fort.
Vous avez, à juste titre, ajouté que ce qui rend plus insupportable encore la situation, c’est l’inversion de valeurs, au terme de laquelle les États-Unis, qui ont défendu la liberté et les principes démocratiques à nos côtés, en viennent à reprendre les arguments, les mots, les raisonnements de l’envahisseur, de celui qui veut détruire.
Vous avez eu une formule, que j’ai trouvée excellente : si la Russie arrête de combattre, la guerre est finie ; si l’Ukraine arrête de se battre, l’Ukraine est finie. Cette éloquente mise en perspective résume la situation devant laquelle nous sommes.
Vous me demandez ce qui manquera aux forces armées ukrainiennes, si les livraisons d’aide américaines cessent brutalement – elles sont en train de cesser : des trains entiers, chargés de matériels pour l’Ukraine sont arrêtés et interdits de se rendre à destination. Ce qui peut manquer, ce sont les munitions, certains systèmes de renseignement, l’accès à des réseaux et la connectivité, divers soutiens logistiques et de formation. J’ajoute le soutien diplomatique et, peut-être plus important encore, le soutien de peuple à peuple : les Ukrainiens se sentent abandonnés et terriblement seuls. Vous en avez fait l’expérience quand vous vous êtes rendu en Ukraine ces derniers jours.
Quel est l’enjeu pour la France ? Il s’agit de réunir tous les moyens possibles pour nous substituer, autant que faire se peut, à une aide internationale venant à s’arrêter.
C’est un effort considérable que les Européens, du moins ceux qui sont décidés à aider l’Ukraine, doivent fournir. Mais au-delà, et tout en souhaitant que notre soutien permette à l’Ukraine de résister, il nous faut bâtir une défense européenne. Nous devons le faire avec nos moyens, dont je me suis efforcé de montrer, hier, qu’ils ne sont pas négligeables – ils sont même, si on les additionne, nettement supérieurs aux capacités russes. La France demande depuis des années – huit années sous la présidence d’Emmanuel Macron – et même depuis des décennies, si l’on remonte à la présidence du général de Gaulle, la création d’une capacité de sécurité et de défense indépendante, qui ne soit pas soumise aux décisions de ses alliés, notamment pour ce qui est des livraisons d’armements et de systèmes de sécurité.
C’est donc un immense effort que nous devons fournir. Si je puis vous dire ce que je pense vraiment, cela va nous obliger à réfléchir à notre modèle, à nos priorités, et à voir différemment le monde que nous pensions connaître et dont nous avons découvert, par l’action de ceux que nous croyions être nos alliés, qu’il était plus dangereux que nous ne l’imaginions.

> [Intervention au Sénat] Notre priorité devait être l'autonomie stratégique. Ces mots peuvent sembler abstraits, mais cela veut dire, concrètement, être capable de se défendre par nos propres forces, en vertu de nos propres décisions.
Les Français et les Européens découvrent combien la situation est déstabilisée : aux Nations unies, les États-Unis ont voté avec la Russie et la Corée du Nord pour que l'agression ne soit pas évoquée dans les résolutions.
Or notre autonomie stratégique n'est pas acquise : le droit américain prévoit en effet que les armes achetées auprès des États-Unis ne peuvent être utilisées en cas de veto - soit deux tiers des armes en Europe !
Depuis le général de Gaulle, la France a défendu l'idée que l'armement des Européens devait être européen – pourtant, nombre de pays y ont renoncé.
Que faire, alors ? Nous devons convaincre les décideurs européens qu'il est temps de relancer notre base industrielle et technologique de défense. Pour cela, l'opinion publique doit prendre conscience que notre destin se joue en Ukraine, mais que nous l'avons entre nos mains.

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Défendre l’École et ceux qui y travaillent est une priorité. La proposition de loi garantit une protection fonctionnelle immédiate en cas de menaces ou de violences, et permet à l’institution de déposer plainte à la place de l’agent. Le vote à l’unanimité de cette proposition de loi aujourd’hui au Sénat est un signal fort de notre mobilisation collective en soutien à toute la communauté éducative.

> Une nouvelle page de l’Histoire spatiale s’écrit avec le décollage d’Ariane 6 depuis Kourou. Immense bravo à tous les ingénieurs, techniciens et chercheurs d’Arianespace, engagés aux côtés de l’ESA pour renforcer notre autonomie stratégique. C’est une réussite pour l'Europe spatiale, une fierté pour la France.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
Défense européenne : « Nous ne pouvons nous reposer que sur nous-mêmes »

> Nous vivons un moment historique et un moment grave. (…) Les Européens doivent reprendre leur destin en main.

> Après des semaines d'efforts diplomatiques, l’adresse[ aux Français du président de la République a permis de rendre compte aux Français de la situation et de l'horizon qui est devant nous. Ce que le président de la République a dit hier, c'est que la ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous, que la menace est devenue existentielle.

> L’agressivité redoublée de Vladimir Poutine ne connaît pas de frontières et se rapproche sans cesse de nous. (...) Si nous restons aveugles à cette transformation de la menace, nous serons, oui, un jour ou l'autre, entraînés vers la guerre.

> Nous ne pouvons que nous reposer sur nous-mêmes. Et c'est le moment, après des décennies d'insouciance pendant lesquelles nous, les Européens, avons vécu sous la protection américaine, de reprendre notre destin en main et en particulier, et c'est le plus fondamental, notre sécurité et notre défense.

> Nous exigeons une préférence européenne très forte, car c'est la condition de notre indépendance. Nous ne supportons plus d'être dépendants pour nos approvisionnements militaires et pour notre armement.

> Depuis trois ans, La France Insoumise se prosterne devant Vladimir Poutine et continuent d'affirmer que ce sont l’Europe et les États-Unis qui ont provoqué cette guerre. C’est tout l'inverse.

> La guerre que nous voulons éviter et la paix que nous voulons garantir ne se joueront pas seulement dans nos dépenses militaires, elle se jouera aussi dans notre force d'âme, dans les esprits. Et c'est ce réarmement des esprits auquel il faut nous préparer.

> [Intervention à l’Assemblée nationale] Voici en effet que, dans la nuit de lundi à mardi, du fait de la suspension de l’aide américaine, l’Ukraine a perdu l’un des soutiens qui lui a permis de tenir tête depuis trois ans, avec beaucoup de courage et d’héroïsme, à l’envahisseur, l’une des plus grandes armées du monde.
Notre responsabilité d’Européens et notre devoir devant les Français, nous obligent à faire tout notre possible, comme l’a dit le premier ministre, pour permettre à la résistance ukrainienne de tenir le front. Cette ligne de front, ne l’oublions pas, est la première ligne de défense de l’Europe et de la France.
Mais notre responsabilité et notre devoir, c’est aussi de tout faire pour ne jamais nous trouver à nouveau dans une situation qui nous oblige à nous en remettre aux États-Unis d’Amérique pour assurer notre sécurité. C’est tout l’objet du sommet européen qui se tiendra jeudi et au cours duquel sera discuté et décidé un plan massif de 800 milliards d’euros pour financer la défense des pays européens.
Mais si nous voulons parvenir à nous passer définitivement de l’aide américaine, pour nous-mêmes comme pour l’Ukraine, nous devrons consentir à des efforts et revoir notre modèle car rien ne sera facile. Soit nous l’acceptons et nous pourrons espérer préserver notre indépendance et notre liberté, soit nous y renonçons et nous prenons le risque d’être vassalisés ou asservis.
Nous sommes désormais face à un choix : les efforts et la liberté ou bien le confort et la servitude.

> [Intervention au Sénat] Les déclarations d'outre-Atlantique appellent une réponse claire : les frontières de l'Union européenne ne sont pas négociables.
Sur l'Ukraine, ces derniers jours ont montré de manière éclatante la dépendance inacceptable des Ukrainiens et des Européens vis-à-vis des États-Unis en matière d'armement - nous en avons débattu hier.
Par le passé, nous avons accepté de réduire la part de nos dépenses militaires dans la richesse nationale – divisée par trois depuis les années 1950 –, mais depuis huit ans, sous l'impulsion du Président de la République, les deux lois de programmation militaire nous permettent de réarmer notre pays et d'approcher les 2 % du PIB.
Le Conseil européen sera l'occasion de réaffirmer que nous soutenons la résistance ukrainienne, première ligne de défense de l'Union européenne. Il sera l'occasion de nous accorder sur les moyens de réarmer les pays européens. Mme von der Leyen propose 800 milliards d'euros, avec un assouplissement des critères du pacte de stabilité et de croissance, une nouvelle facilité d'endettement à hauteur de 150 milliards d'euros et une nouvelle priorisation des fonds européens non utilisés.
Tout cela concourt à notre autonomie stratégique, que nous défendons inlassablement depuis huit ans, et à laquelle nos partenaires européens sont, enfin, en train de se rallier.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Aux côtés de Sophie Panonacle à la réunion du Conseil national de la mer et du littoral. Au programme: suivi de la Stratégie nationale mer et littoral (SNML) et présentation des enjeux de planification maritime, de l’Année de la mer, du Comité interministériel de la mer et de la Conférence des Nations Unies sur l’océan. En bref, un rendez-vous clé pour protéger nos mers et nos littoraux !

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> [Intervention à l’Assemblée nationale] Il y a un an presque jour pour jour, l’Assemblée et le Sénat, réunis en Congrès à Versailles, faisaient le choix d’inscrire dans notre Constitution la liberté garantie aux femmes de recourir à l’avortement. C’était le fruit d’une démarche parlementaire transpartisane et de l’impulsion du président de la République qui avait souhaité que nous puissions être réunis en Congrès. En agissant ainsi, nous avons affirmé très clairement que dans notre pays, la liberté et la dignité des femmes devaient être des valeurs irréversibles. En effet, nous faisons le constat dans le monde entier que malheureusement, tout peut aller très vite quand il s’agit de régression.
Vous avez évoqué ce qui se passe aux États-Unis. Imaginez par exemple que pour avoir accès à la commande publique, les entreprises américaines doivent désormais affirmer, écrire et signer l’engagement qu’elles renoncent à toute leur politique de diversité, d’inclusion et d’égalité entre les femmes et les hommes : cela se passe aujourd’hui. Cela peut aussi aller très vite, lorsque des intégrismes religieux ou l’islamisme prennent le pouvoir : nous voyons à quel point ils cherchent à rendre les femmes invisibles et silencieuses, à les faire disparaître de l’accès à l’éducation et, tout simplement, de l’espace public.
La diplomatie féministe n’est donc pas un gadget, mais un levier supplémentaire pour réaffirmer des droits et des principes auxquels nous sommes particulièrement attachés, au sein d’une coalition où figurent des alliés comme le Canada, le Mexique ou la Colombie – États au sein desquels une société civile se bat pour garantir les libertés et les droits des femmes.
Enfin, alors que des manifestations auront lieu le 8 mars prochain pour faire progresser les droits en France, il serait inacceptable que certains cherchent à intimider voire à interdire la participation du collectif « Nous vivrons ». Le féminisme est un bloc, il s’adresse à tous et reconnaît les droits et les libertés de toutes les femmes, partout dans le monde et ici aussi.

> [Intervention à l’Assemblée nationale] Le combat pour l’égalité commence par l’autonomie économique et financière des femmes : c’est la première des batailles que nous devons remporter ! Vous l’avez dit, les chiffres ont évolué lentement et nous avons encore des écarts de rémunération inexpliqués – de l’ordre de 4 à 5 % – pour un même niveau de poste, de responsabilité et la même durée de travail.
Nous continuons à avancer sur ce sujet avec la ministre du travail : dès cet après-midi, Astrid Panosyan-Bouvet et moi-même réunissons les partenaires sociaux dans le cadre de la transposition de la directive européenne sur la transparence salariale. En la matière, la France, premier pays européen à créer un index d’égalité professionnelle, a été pionnière : on ne corrige que ce que l’on mesure bien ! Nous avons non seulement mesuré mais aussi sanctionné : depuis 2019, huit cent cinquante-sept entreprises ont été mises en demeure parce qu’elles ne voulaient pas publier leur index ou prendre des mesures correctives des inégalités et plusieurs dizaines ont été sanctionnées, jusqu’à 1 % de leur chiffre d’affaires, parce qu’elles ne progressaient pas.
Nous travaillons la question des filières sous l’autorité du premier ministre : toutes les filières d’avenir, liées à la souveraineté militaire, industrielle, alimentaire et agricole de notre pays, font face à des pénuries de main d’œuvre ; il convient de répondre à cet enjeu par la féminisation.
Pour résoudre ce problème, il faut s’attaquer à sa racine, à l’école, là où les inégalités se forment dès le plus jeune âge ; là où on enferme, de manière trop rapide, les petites filles et les petits garçons dans des destins préconçus à leur place. Nous devons changer ces représentations si nous voulons une France plus forte, plus attractive, plus prospère mais aussi plus juste.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Réalisme, gravité et lucidité . Le ton juste du Président pour expliquer aux Français les bouleversements de l’ordre mondial et leurs implications pour nous tous.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Augmenter nos moyens de défense, oui. Le faire en augmentant les impôts des Français, non. Nous ferons des choix pour protéger les Français et protéger leur pouvoir d’achat.

> Saisie historique à Dunkerque : 10 tonnes de cocaïne interceptées, la plus grande jamais réalisée sur notre sol ! Un immense bravo à nos douaniers pour cette opération exceptionnelle qui porte un coup majeur aux trafiquants. La lutte contre le trafic de stupéfiants ne s’arrête jamais : l’État est et restera pleinement mobilisé aux côtés de celles et ceux qui défendent nos frontières.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Innover et investir dans notre industrie automobile pour assurer son avenir ! Lors de notre visite à l'usine Renault ElectriCity, nous avons échangé sur les défis actuels de la filière automobile européenne. Aux côtés de Stéphane Séjourné, j’ai salué l'engagement de la Commission européenne pour soutenir la transition vers l'électrique, notamment en offrant des flexibilités sur les normes CO2 et en renforçant le soutien à la production de véhicules électriques et de batteries. Le secteur automobile connaît des difficultés conjoncturelles et structurelles depuis plusieurs mois. Il était essentiel que l'Europe soutienne ses industries, non seulement pour maintenir l'emploi, mais aussi pour garantir la compétitivité du secteur à l'échelle mondiale. Nous nous félicitons que le plan présenté engage des mesures concrètes pour lesquelles la France n’a rien lâché. L'Europe doit se positionner comme un acteur stratégique face à la concurrence mondiale.

> [Intervention à l’Assemblée nationale] Certains imaginaient, il y a quelques années, que notre économie pouvait être forte sans industrie – que l’on pouvait consommer, échanger, sans produire. C’était un mythe. Parler de souveraineté, il y a quelques années, n’était ni une évidence ni une priorité. Ces idées fausses se sont très vite brisées sur la réalité, les conflits géopolitiques, la pandémie et les crises. Le monde change, les consciences s’éveillent et le gouvernement agit. Résolu, déterminé, il agit sans relâche pour réindustrialiser la France. Le ministère de l’industrie et de l’énergie, dont j’ai l’honneur d’avoir la charge, est un ministère de combat. Notre combat, avec Éric Lombard et l’ensemble du gouvernement, est de faire de la France une grande nation industrielle, fidèle à son histoire et capable d’affronter les défis technologiques de demain.
Alors que se durcissent les tensions mondiales et que s’intensifie la concurrence internationale, ce combat est plus que jamais essentiel à la prospérité de notre économie, à la cohésion des territoires, à la souveraineté du pays. Je remercie le groupe La France insoumise d’avoir pris l’initiative de ce débat, essentiel, sur notre souveraineté industrielle.
La souveraineté, c’est notre capacité, en tant que nation, à choisir notre destin. Sans industrie forte, c’est ma conviction, il n’y a pas de pays fort, pas de pays indépendant, pas de pays souverain : voilà pourquoi la reconquête industrielle est notre priorité. Grâce à une politique ambitieuse et volontariste, nous avons commencé, depuis 2017, à gagner des batailles.
La bataille de l’attractivité, d’abord. Vous le savez, la France est depuis cinq ans le premier pays européen pour les investissements étrangers. Le sommet mondial pour l’intelligence artificielle a, une fois de plus, mis en lumière les formidables atouts de notre pays.
Mais nous devons aller plus loin, et l’avenir de notre compétitivité passera par de nouvelles réformes, comme la réforme du financement de la protection sociale, à laquelle MM. Alfandari et Rolland nous ont justement appelés : pour qu’elle continue à soutenir la société, sans freiner l’économie, pour qu’elle pèse moins sur le travail, en particulier industriel, et pour qu’elle soit véritablement une force au service de notre avenir.
Nous avons aussi gagné des batailles sur le front des ouvertures de sites industriels : trente-six ouvertures nettes ou extensions d’usines se sont concrétisées au premier semestre 2024, selon le baromètre industriel de l’État. Nous attendons les chiffres du deuxième semestre.
Enfin, nous avons gagné des batailles sur le front de l’emploi industriel, avec plus de 130 000 créations nettes d’emplois depuis 2017.
Nous avons une stratégie. Celle-ci repose sur trois axes : une action offensive, pour bâtir une industrie puissante et résiliente ; une action défensive, pour protéger nos filières et nos emplois de nouvelles menaces ; une action déterminée à l’échelle européenne, au service de nos intérêts stratégiques et souverains.
Sur le plan offensif, la souveraineté industrielle exige que nous investissions massivement dans la France de demain. C’est ce que nous faisons, via le plan France 2030, pour positionner notre pays à la frontière technologique. Jamais nous n’avons autant investi dans l’innovation, en particulier dans l’innovation de rupture.
Les résultats sont là.
Nous avons fait émerger de nouvelles filières dans les batteries, les biomédicaments ou encore l’intelligence artificielle. Nous avons renforcé nos positions dans des secteurs clés, comme l’aéronautique, une industrie d’excellence où nous avons réussi à consolider notre avantage, à développer de nouvelles technologies, à accélérer l’émergence de nouveaux acteurs. Notre pays, dans ce secteur, est le deuxième exportateur, non pas en Europe, mais dans le monde. Nous sommes les seuls, avec les États-Unis, à savoir construire des avions, civils ou militaires, de A à Z.
Cette filière fait notre fierté industrielle. Je pense à Safran, qui a fait certifier en janvier le premier moteur électrique pour avion au monde. Je pense à Aura Aero, jeune entreprise toulousaine qui conçoit et fabrique l’avion bas carbone de demain. Je pense encore à Airbus Helicopters et à son usine de Marignane, que j’ai visitée la semaine dernière, où 8 000 salariés conçoivent, fabriquent et assemblent des hélicoptères à la pointe de l’innovation. Autant d’exemples qui montrent que la force de notre industrie est la clé de notre souveraineté.
Il n’y a pas non plus, réciproquement, d’industrie forte sans souveraineté, et en particulier sans souveraineté énergétique. C’est pourquoi notre ambition, dans la droite ligne du discours prononcé en 2022, à Belfort, par le président de la République, est de « reprendre en main notre destin énergétique et donc industriel », en produisant une énergie abondante, décarbonée et compétitive.
Alors, sans ambiguïté, sans tergiversation, nous soutenons le nucléaire, nous renforçons le nucléaire, nous investissons dans le nucléaire. Le programme du « nouveau nucléaire français » en est la preuve. Les futurs réacteurs de type EPR sont là pour servir les Français ainsi que l’industrie de notre pays et de nos enfants.
Mais le nucléaire à lui seul ne nous sortira pas de notre dépendance aux importations d’hydrocarbures, qui représentent encore les deux tiers de notre consommation énergétique. Notre souveraineté passe aussi par le développement des énergies renouvelables. Nous y investissons avec force et discernement.
Si je parle de discernement, c’est qu’il s’agit de faire de notre souveraineté énergétique une souveraineté industrielle, en produisant, en France, l’énergie dont notre pays a besoin. Certains orateurs, je pense en particulier au rapporteur Matthias Tavel, nous ont interpellés sur la nécessité d’une planification énergétique. C’est oublier qu’Élisabeth Borne a été la première à instaurer une institution qui organise cette planification : le secrétariat général à la planification écologique, placé auprès du premier ministre.
Nous soutenons toutes les filières industrielles. M. Fournier a déploré qu’on ne fabrique plus de panneaux photovoltaïques en France. C’est faire peu de cas des salariés de l’entreprise Alsace Solar à Rixheim, ou de ceux de l’entreprise Reden Solar à Roquefort, qui fabriquent précisément ce type de panneaux.
Si nous devons nous appuyer sur cette approche offensive, notre deuxième axe d’action doit être défensif. Pourquoi ? Parce que garantir notre souveraineté, c’est aussi préserver nos intérêts et nos actifs stratégiques de la prédation des pays étrangers.
C’est ce que nous faisons grâce au contrôle des investissements étrangers en France. Vous y avez insisté, monsieur Maurel. Je précise donc qu’en 2023, les services de l’État ont rendu 255 décisions sur des dossiers de demandes d’autorisation, dont 44 % étaient assorties de conditions pour garantir la préservation des intérêts nationaux.
La souveraineté, c’est aussi, dans certains cas, prendre le contrôle d’entreprises disposant d’actifs stratégiques. C’est ce que nous avons fait en 2024 en rachetant 80 % du capital du champion mondial des câbles optiques sous-marins, Alcatel Submarine Networks (ASN).
C’est ce que nous faisons pour Atos, où l’État est en négociations exclusives en vue de l’acquisition des activités les plus sensibles pour notre autonomie stratégique. C’est également ce que nous sommes en train de faire avec Velan dans le secteur de la robinetterie et des vannes nucléaires. Alors qu’en 2023, nous avions bloqué le rachat par un groupe américain, l’entreprise devrait être rachetée par le champion français Framatome.
Enfin, la souveraineté industrielle, c’est soutenir nos entreprises lorsqu’elles sont en difficulté. En 2023-2024, les services de Bercy ont accompagné plus de 160 entreprises. L’action de l’État a permis de protéger des milliers d’emplois, partout en France.
Je pense à l’entreprise Niche Fused Alumina (NFA), à La Bâthie, en Savoie, reprise par le Groupe Alteo en septembre dernier – 119 emplois sauvés. Je pense à l’entreprise ARC, fleuron industriel dans la fabrication de verre dans le Pas-de-Calais. Je me suis rendu à Arques, en janvier dernier aux côtés de Xavier Bertrand. Ce sont 4 000 emplois qui ont été sauvés, notamment grâce à la contribution de l’État par le biais d’un prêt de 30 millions d’euros du fonds de développement économique et social.
Je pense à Ascométal à Fos dans les Bouches-du-Rhône, spécialisée dans les métaux spéciaux, reprise par l’industriel italien Marcegaglia – 323 emplois sauvés.
Je pense à l’aciérie Hachette et Driout, à Saint-Dizier en Haute-Marne, l’une des plus belles fonderies d’Europe, que j’ai visitée hier matin, où 274 emplois ont été préservés.
Vous connaissez ma détermination et mon engagement, entiers. Chaque jour, avec mes équipes, je me bats pour arracher des solutions, partout où c’est possible ; je me bats pour les salariés et pour nos territoires, pour nos savoir-faire, pour notre souveraineté.
Je me bats aussi contre le mensonge et la récupération politique. À ceux qui instrumentalisent la détresse des salariés en faisant croire qu’il existe des solutions miracles, je réponds que, partout, l’État travaille avec les élus et les industriels afin de trouver des solutions crédibles et pérennes pour chaque dossier, dans chaque territoire, pour chaque emploi.
Enfin, plus que jamais, le gouvernement se bat au niveau européen. La concurrence internationale est de plus en plus féroce et elle est parfois déloyale. Face à cette concurrence, face au dumping chinois et aux droits de douane américains, l’Europe doit réagir avec unité et fermeté.
Nous riposterons de façon immédiate et proportionnée aux mesures protectionnistes qui menacent nos intérêts industriels et le pouvoir d’achat de nos concitoyens.
La semaine dernière, la Commission européenne a présenté son projet de Pacte pour une industrie propre. Je salue cette étape. Ce travail, mené sous l’égide et l’impulsion du commissaire Stéphane Séjourné, est une bonne base, et comprend des avancées – inconcevables il y a encore quelques mois, comme la préférence européenne.
L’Europe avance, mais le monde avance plus vite encore. C’est pourquoi nous devons aller beaucoup plus loin, plus vite et plus fort. Nous y œuvrerons au cours des prochains mois, en dialoguant avec nos partenaires européens.
L’industrie européenne vit un moment charnière, comparable à celui qu’a vécu le système financier en 2008. Nous devons prendre des mesures puissantes le plus rapidement possible. Il faut soutenir en urgence les industries de l’acier, de l’automobile et de la chimie.
Monsieur le rapporteur, vous nous avez interpellés sur ces mesures d’urgence, en particulier pour l’automobile. Demain, lors d’un déplacement auquel je participerai, le commissaire Séjourné annoncera différentes mesures pour soutenir la filière automobile, en particulier les équipementiers, qui souffrent. Dans nos territoires, les fermetures de sites sont souvent difficiles à vivre pour les salariés et leurs familles.
Dans quelques jours également, sous notre regard vigilant, la Commission annoncera des mesures en faveur du secteur de l’acier et de la sidérurgie. Vous l’avez évoqué, monsieur Gokel, et je connais votre attachement à la filière sidérurgique compte tenu de votre implantation locale.
Nous avons demandé à la Commission d’aller vite car des projets d’investissements sont suspendus, en particulier à Dunkerque, faute de protection de l’acier européen. C’est pourquoi nous plaidons pour le renforcement de la clause de sauvegarde sur l’acier, introduite en 2018, mais désormais très insuffisante. Nous espérons que la Commission fera très prochainement des annonces. Nous accompagnerons ensuite les choix opérés au niveau européen.
Nous plaidons également pour des mesures favorisant l’achat européen dans la commande publique et pour des mesures visant à accroître l’investissement et à accélérer la décarbonation.
Pour sauver nos usines et nos emplois, nous avons besoin d’un choc de confiance à la hauteur des enjeux. La France et l’Europe vivent un moment historique. Dans cette période décisive pour notre prospérité, notre cohésion et notre souveraineté, les Français nous demandent d’agir avec responsabilité – et avec force. C’est ce que nous ferons.

> [Intervention à l’Assemblée nationale] La filière aérospatiale est confrontée à une concurrence des plus vives, venue notamment des États-Unis avec les réseaux Starlink, SpaceX ou les lanceurs renouvelables. Ce phénomène percute vigoureusement la filière, qui a annoncé des plans de restructuration.
Ainsi, comme je l’ai déjà indiqué dans cet hémicycle en réponse à une question, chez Airbus Defence and Space, la restructuration concerne 2 500 emplois, sans licenciement contraint – l’entreprise s’y est engagée.
Nous devons être offensifs pour nos filières spatiale et aérospatiale. Il faut par exemple concrétiser le projet Iris2 – une constellation de satellites visant à améliorer notre souveraineté satellitaire et celle de notre base industrielle.
Il faut y être particulièrement vigilants. À l’heure actuelle, l’Europe organise la filière industrielle spatiale sur le principe du retour géographique – la contribution de chaque État membre doit lui permettre de recevoir les bénéfices, en matière de retombées industrielles, des investissements consentis.
À Bruxelles, puis lors de la conférence sur les perspectives spatiales organisée par le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), je l’ai dit au commissaire Kubilius : le pilotage politique de notre filière spatiale ne doit plus uniquement être assumé par l’ESA, mais par l’ensemble des États membres et par la Commission. Concrètement, il ne faut plus appliquer de manière aussi systématique le principe du retour géographique, délétère pour la compétitivité de nos chaînes de valeur et pour notre filière spatiale.

> L’intelligence artificielle n’est plus une perspective lointaine : elle est déjà dans nos usines, dans nos bureaux, dans nos services publics. Elle est au cœur de nos vies quotidiennes et nous concerne tous : salariés, chercheurs, entrepreneurs, élus, citoyens. Elle est en train de redessiner le monde du travail, notre tissu économique et notre souveraineté technologique.
Cette révolution est riche d’un formidable potentiel. En tant que ministre chargé de l’industrie et de l’énergie, je suis bien placé pour le voir et pour agir. Notre combat à nous – le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard, la ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique Clara Chappaz, et moi-même – consiste à favoriser l’essor de l’intelligence artificielle en France pour en faire une force au service de la compétitivité de nos industries et au service du bien-être de nos concitoyens.
La France a pris le tournant de l’intelligence artificielle et notre pays compte dans ce domaine, à l’échelle mondiale. On l’a vu avec le sommet sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu à Paris – une immense réussite. Ce rendez-vous a marqué une étape clé pour l’avenir de l’IA et pour la construction d’une gouvernance mondiale de l’IA alliant innovation, souveraineté et responsabilité. La France et l’Europe ont un rôle majeur à jouer dans cette révolution et il est de la responsabilité du gouvernement de donner un cap clair pour que cette transformation bénéficie à tous. C’est ce cap que je veux vous décrire en quelques mots.
Depuis 2018, le gouvernement a œuvré activement à faire de la France une puissance de l’intelligence artificielle. En effet, depuis le lancement de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle cette année-là, sous l’impulsion du président de la République, la France a pris des décisions structurantes pour se positionner parmi les leaders mondiaux de l’IA. Grâce à une stratégie nationale ambitieuse, nous avons investi 2,5 milliards d’euros dans la recherche, dans l’innovation et dans l’accompagnement des entreprises. Et les résultats sont là : la France est le premier pays en Europe pour les investissements étrangers dans l’intelligence artificielle ; elle compte plus de 1 000 start-up spécialisées, qui ont levé plus de 1,9 milliard d’euros en 2024 ; nous disposons de fleurons technologiques comme Mistral AI ou Hugging Face, qui s’imposent à l’échelle mondiale ; nous avons attiré les centres de recherche des plus grands acteurs internationaux, d’OpenAI à Google DeepMind.
Mais nous devons aller plus loin encore. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a ouvert une troisième phase de la stratégie nationale, autour de plusieurs priorités.
La première est de renforcer l’attractivité du territoire pour l’implantation des infrastructures clés pour l’essor de l’IA. La France a plusieurs atouts majeurs, sinon uniques, à commencer par un mix énergétique largement décarboné grâce à notre parc nucléaire et à nos investissements massifs dans les énergies renouvelables – aujourd’hui, plus de 95 % de l’électricité produite en France est décarbonée. Cette énergie abondante et décarbonée est une force pour l’essor de l’IA en France et pour notre attractivité. La France a un autre atout majeur : une connectivité bien supérieure à celle que l’on trouve dans les pays européens voisins, en particulier grâce au développement de la fibre dans le cadre du plan France très haut débit.
Si, à l’occasion du sommet que j’ai évoqué, 109 milliards d’euros d’investissements privés dans les infrastructures stratégiques pour l’IA ont été annoncés, notamment pour soutenir l’installation de nouveaux centres de données en France et le développement de puces plus performantes, c’est la conséquence de ces avantages comparatifs. Ces infrastructures sont essentielles pour améliorer les capacités de calcul et pour accélérer l’essor de l’IA en France et en Europe. En effet, il n’y a pas d’IA sans infrastructures. C’est pourquoi mon ambition, en tant que ministre chargé de l’industrie, est de donner à nos talents et à nos entreprises les meilleures infrastructures possibles pour devenir les champions de l’IA en Europe et dans le monde. Nous y travaillons activement au niveau national, via le plan d’investissement France 2030, et au niveau européen, dans le cadre du règlement européen sur les semi-conducteurs, dit Chips Act.
La deuxième priorité est de cultiver notre écosystème pour attirer et retenir les meilleurs talents. Des entreprises du monde entier s’appuient aujourd’hui sur les compétences scientifiques et d’ingénierie de nombreux talents formés en France, des talents qui disposent d’une renommée internationale. Cet atout est essentiel et nous devons continuer à investir dans la formation, pierre angulaire de la stratégie que mes collègues Élisabeth Borne, Astrid Panosyan-Bouvet et moi-même mettons en œuvre. Ainsi, nous investissons 360 millions d’euros dans nos neuf IA clusters pour atteindre le chiffre de 100 000 personnes formées en 2030.
La troisième priorité est de faire de l’IA un outil au service de nos politiques publiques et au service d’une meilleure efficacité administrative. Notre rôle ici est d’accompagner cette transformation et d’y sensibiliser nos concitoyens, car l’intelligence artificielle est un outil qui doit être maîtrisé et encadré – je sais que vous en avez abondamment discuté au cours la table ronde qui a précédé. C’est le sens, par exemple, des cafés IA, qui permettent à tous de se retrouver pour apprendre et pour débattre des enjeux du quotidien liés à l’intelligence artificielle.
Mais parce que l’IA est un enjeu stratégique qui dépasse les frontières, c’est aussi en Européens que nous devons agir – ce qui fera l’objet de mon deuxième point. Avec l’Europe, nous dessinons une troisième voie pour une IA à la fois souveraine, responsable et durable. C’est une question de compétitivité, de leadership et de souveraineté économique. Nous ne pouvons pas nous contenter de réguler des innovations conçues ailleurs : nous devons être à la source des avancées technologiques en la matière.
L’Europe, par la voix de la présidente de la Commission européenne, a ainsi annoncé 200 milliards d’euros d’investissements, notamment 50 milliards d’investissements publics dont 20 milliards dédiés à la construction de gigafactories spécialisées dans l’entraînement de modèles d’IA de grande envergure. L’Europe a aussi manifesté sa volonté d’accélérer la simplification pour faciliter l’innovation en matière d’intelligence artificielle. À cette fin, nous devons réussir une mise en œuvre équilibrée de la réglementation relative à l’IA.
Dans le même temps, nous devons promouvoir une approche éthique et durable de cette technologie, car il faut être lucide, notamment sur l’impact écologique de l’intelligence artificielle. Les modèles de plus en plus puissants qui se développent nécessitent des quantités d’énergie qui doivent rester compatibles avec nos objectifs climatiques. Nous devons donc encourager une IA plus frugale, plus optimisée, qui consomme moins de ressources et réduit d’autant son empreinte environnementale. Ainsi, lors du sommet de Paris, une centaine de partenaires ont rejoint la coalition pour l’IA durable sur le plan environnemental, lancée par la France, le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’Union internationale des télécommunications. Le sommet a en outre été l’occasion de lancer la fondation Current AI, soutenue par neuf gouvernements et plusieurs entreprises technologiques, et dotée d’un financement initial de 400 millions d’euros pour développer des projets d’IA d’intérêt général.
En conclusion, je tiens à vous dire qu’il y a aujourd’hui la place pour un modèle français et européen de l’intelligence artificielle. C’est une révolution, je l’ai dit, porteuse d’un formidable potentiel, mais cette révolution nous oblige. Nous avons une responsabilité véritablement historique : il s’agit de façonner une IA qui nous ressemble, une IA qui soit fidèle à nos valeurs, une IA qui renforce notre souveraineté tout en créant des opportunités pour tous. La France a tous les atouts pour être un leader mondial en la matière, mais elle ne peut réussir seule. C’est la raison pour laquelle nous devons agir en Européens, en soutenant une IA européenne qui conjugue excellence scientifique, innovation industrielle et encadrement éthique. Le gouvernement est pleinement mobilisé pour faire de cette révolution une force de progrès, d’émancipation et de justice ; nous nous donnerons tous les moyens pour que l’IA mondiale porte la voix de cette Europe à la fois forte et ambitieuse.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme)
> Vacances d’hiver | La dynamique positive se confirme ainsi que l’engouement pour nos montagnes! Les bonnes prévisions pour le printemps sont aussi la preuve qu’elles séduisent au-delà de la saison hivernale ouvrant des perspectives de développement pour nos territoires.

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Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Nous n’avons pas attendu la guerre en Ukraine et encore moins l’élection de Donald Trump pour engager notre réarmement. Depuis 2017, le budget des armées a augmenté de 18 milliards d’euros, conformément aux lois de programmation militaire. Si l’on prolonge cette trajectoire, le budget aura doublé en dix ans. Les orientations que nous avons prises collectivement sont les bonnes : la modernisation de la dissuasion, l’épaulement des forces nucléaires et conventionnelles, la souveraineté de notre industrie de défense et le futur porte-avions.
Pourtant, le contexte stratégique a changé depuis le vote de la dernière loi de programmation militaire et les menaces se sont précisées. Le ministre Sébastien Lecornu l’a longuement expliqué lundi dernier dans cet hémicycle : il faut accélérer notre réarmement, comme l’a clairement affirmé le président de la République.
Sur le volet industriel, la question qui se pose à nous est de savoir si nos industriels seront capables de fournir plus et plus vite pour nous-mêmes comme pour nos alliés. Je vous le dis clairement : l’effort de réarmement européen ne doit pas conduire à acheter massivement américain. Notre souveraineté passe aussi et surtout par la souveraineté industrielle.
Le travail engagé pour passer à une économie de guerre – et se mettre en ordre de bataille pour fournir plus et plus vite – porte déjà ses fruits. Les délais diminuent et les cadences augmentent, avec le triplement de la production des canons Caesar, des délais de production des radars Thales divisés par trois et des livraisons de missiles Aster multipliées par six. Onze projets de relocalisation sont lancés dans la filière poudre à Bergerac et la production d’imprimantes 3D à Bourges.
Nos industriels sont en train de pivoter vers l’Europe. Il y a dix ans, 10 % de nos exportations étaient destinées aux pays européens ; en 2024, c’est plus de la moitié. Mesurons le chemin parcouru : la Grèce, la Serbie, la Croatie commandent des Rafale, les Pays-Bas des sous-marins, les coalitions se forment pour des achats communs de Mistral et de Caesar.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Protéger l’enfance et l’adolescence, c’est un devoir collectif. Investir massivement dans son bien-être entre 0 et 10 ans n’est ni un « sujet de femmes » ni un « petit sujet », c’est un enjeu de société ! Il est temps de mobiliser tous les adultes pour les protéger des addictions, de la violence et du mal-être.

> Depuis 10 ans, le budget de la politique de la Ville n’a cessé d’augmenter. En 2025, j’ai réussi à le préserver en le maintenant quasiment stable par rapport à l’année dernière. La politique de la Ville demeure une priorité pour notre gouvernement, car celle-ci renforce la cohésion nationale. Garantir aux habitants des quartiers une vie normale et un cadre de vie digne, c’est essentiel pour renforcer l’unité de la Nation.

> [Crise mondiale] On a vraiment basculé dans un autre monde. Il n'est plus possible de ne rien faire.

> « Nous n’en pouvons plus ! » C’est le cri des habitants, associations et élus face à la dégradation de leur cadre de vie : ascenseurs hors service, insalubrité, absence de réponse des bailleurs…. Il faut agir pour ramener la dignité dans tous les quartiers!

> Présente aux Rencontres nationales du programme des « Quartiers de Demain » à la Cité de l’Architecture. La valeur incontestable de ce programme est de penser la ville du futur en additionnant le talent des urbanistes à l’expertise du quotidien des habitants. La méthode de « Quartiers de demain » est à répliquer dans les autres domaines de la politique de la ville : anticipation, participation et innovation.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> La France reste attractive pour les investisseurs étrangers ! Dans un contexte mondial incertain, pas de décrochage, pas d’effondrement.
- 1 688 projets d’investissement en 2024
- 37 747 emplois créés ou maintenus
- L’IA en force avec 43 nouveaux projets.

 

Autres ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Je m’y étais engagée, c’est désormais possible : les résidents des Ehpad pourront accueillir leurs animaux de compagnie au sein des établissements qui l’acceptent.

> Dès sa nomination en conseil des ministres [à la Haute-autorité de l’enfance], j’ai reçu Sarah el Hairy dans mon ministère pour aborder les différents sujets sur lesquels nous travaillerons ensemble dès demain. Les défis de l’enfance sont immenses, elle a toute ma confiance pour accomplir à bien cette mission.

> Protéger nos enfants est une priorité nationale et au cœur de mon action. J’ai reçu cet après-midi le rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE). Fruit de neuf mois de travail approfondi, ce rapport propose plusieurs mesures pour renforcer la protection des enfants victimes d’inceste et de violences sexuelles, alors qu’un enfant sur dix est concerné dans notre pays. J’ai bien reçu les propositions de ce rapport et m’engage à les présenter lors d’une réunion interministérielle, afin de prendre des décisions rapides et concrètes.

> La santé mentale est l’affaire de tous. J’ai réuni ce matin des experts en matière de santé mentale, Grande Cause Nationale 2025. La santé mentale est un enjeu primordial pour notre société : elle touche une large part de la population française et reste mal comprise par un grand nombre de nos concitoyens. Il nous faut définir et identifier ces troubles afin de lutter contre leur stigmatisation. C’est collectivement que nous devons agir pour soutenir et accompagner les personnes qui en sont atteintes.

> Nous sommes des acteurs, par la prévention, de notre santé. C’est par un comportement responsable de chacun que nous pourrons conserver et entretenir ce trésor national qu’est notre système de protection sociale.

> Pour lutter contre les déserts médicaux, le gouvernement agit :
- Plus de médecins formés : 9000 internes sortiront de formation en 2025, 10 000 en 2026
- ⁠Une pratique pluriprofessionnelle favorisée pour améliorer les conditions dexercice
- ⁠Augmentation des revenus et exonérations fiscales pour renforcer lattractivité du métier.

> La solidarité à la source voulue par le Président de la République est devenue réalité pour 6 millions de nos compatriotes !

> On a un énorme sujet d'obésité que nous devons prendre à bras-le-corps.

> La solidarité intergénérationnelle repose sur les seuls actifs et nous vivons de plus en plus longtemps. À nous d'être créatifs pour maintenir ce système.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> [Intervention à l’Assemblée nationale] Le nouvel ordre mondial auquel nous faisons face nous oblige à accentuer nos efforts en vue d’une souveraineté européenne et nationale, notamment en matière de défense. C’est une de nos priorités, sous l’autorité du président de la République et du premier ministre, pour les mois et les années à venir.
Notre action prendra plusieurs directions.
Nous allons d’abord travailler à mobiliser les financements européens. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé, hier, 800 milliards de fonds européens à destination de la BITD européenne.
Mais nous allons également mobiliser les financements français. Avec Sébastien Lecornu, ministre des armées, nous allons réunir le 20 mars, à Bercy, l’ensemble des investisseurs privés – assureurs, banques, fonds d’investissement. Il s’agira d’abord de modifier les règles de fonctionnement, qui, trop souvent, ne leur permettent pas d’investir dans le secteur de la défense, pourtant essentiel. Nous entendons mobiliser ainsi l’épargne privée.
Avec le premier ministre, enfin, nous travaillons à élargir le champ de la LPM, protégée dans le budget, pour nous préparer aux temps à venir. Nous présenterons à la nation, dans les semaines et les mois à venir, des propositions sur le financement de l’effort de défense qui nous attend, tout en respectant nos contraintes budgétaires – car l’indépendance nationale exige également que nous maîtrisions notre dette publique.

> La décision de la Commission européenne sur les amendes pour les constructeurs automobiles est un soulagement pour le secteur et surtout pour nos fleurons français. Nous avons tous les atouts pour que l’Europe soit le fer de lance de développement du véhicule électrique.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Une étape importante du retour à l’autonomie et à la souveraineté spatiale française et européenne est franchie. Pour son premier vol commercial, Ariane 6 vient de mettre en orbite avec succès notre satellite d'observation militaire CSO-3. Il rejoint ainsi ses prédécesseurs CSO-1 et 2, que nous avions lancés respectivement en 2018 et 2020, à l'époque par des fusées Soyouz. La constellation CSO permet à nos armées, et à nos alliés, d'obtenir des images optiques et infrarouges à une définition inégalée en Europe. Un succès qui confirme notre choix de souveraineté française et européenne, et de soutien à notre industrie.

> [Intervention à l’Assemblée nationale] Débuté en 2015, à la suite des décisions du président Hollande et du ministre Le Drian aux lendemains des attentats, le réarmement français s’est accéléré depuis 2017 et le nouveau contexte stratégique nous impose de forcer encore le pas.
Premier commentaire : la revue nationale stratégique constitue un exercice important. Demandée par le groupe socialiste au Sénat, en particulier par le sénateur Temal, elle permettra de documenter toutes les stratégies de contournement de la dissuasion nucléaire française : menaces hybrides, actions dans le champ informationnel ou cyber, manipulations de l’information ou des flux énergétiques. La Russie étant en train de réinventer la guerre, rien ne serait pire que de remettre beaucoup d’argent public pour se préparer à gagner la guerre d’hier et non celle de demain.
Pour cela, le travail ne doit en effet pas être mené dans les couloirs du ministère des armées, mais dans les commissions parlementaires, toutes les commissions et non seulement celle de la défense, dans les deux chambres, avec les think tanks et l’ensemble du monde stratégique, sous peine de passer à côté du bon diagnostic, qui portera sur des questions civiles plus encore que sur les seules questions militaires.
Enfin, il convient évidemment d’atteindre plus rapidement nos cibles capacitaires dont certaines avaient été fixées à 203. Cela vaut aussi bien pour l’armée de terre que pour la marine nationale et l’armée de l’air. Nous aurons l’occasion d’y revenir en commission de la défense.

> Le service militaire tel qu'on l'a connu n'aurait aucun intérêt militaire", assure Sébastien Lecornu. "On a un modèle d'armée professionnelle, avec une dissuasion nucléaire.

> Je souhaite mobiliser l'épargne de manière volontaire pour financer la Défense, pour les Françaises et les Français qui veulent placer de l'argent de manière patriotique, voire rémunérée.

> Le président de la République m'a demandé d'accélérer les paquets d'aide français pour l'Ukraine, pour compenser l'aide américaine qui n'arriverait plus.

> Il n'y a pas un agent de la DGSE, pas un officier d'état-major en France qui considère que la Russie n'est pas une menace.

 

Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Intervention à l’Assemblée nationale] Le Salon de l’agriculture a été – j’ose le dire – une réussite, un moment d’apaisement. Les Français y sont retournés avec bonheur et ont renoué le dialogue avec les agriculteurs. Je veux croire que ce n’est pas totalement le fruit du hasard mais que cela tient au travail entrepris par mon prédécesseur et que j’ai poursuivi.
Je pense à l’adoption de la loi d’orientation agricole, que vous avez votée. Elle érige l’agriculture, comme il se doit, en intérêt national majeur, et contient des mesures importantes en matière de simplification, de transmission et de formation des agriculteurs. Qu’il s’agisse de l’octroi de prêts structurels ou de l’indemnisation des éleveurs confrontés à un surcroît de mortalité de leurs bêtes, l’État a été au rendez-vous – il faut le dire.
Cependant, tous les problèmes sont-ils résolus ? À l’évidence, non – il faut être modeste. Vous pointez du doigt un sujet important : les menaces venues de l’extérieur, par exemple le renchérissement des droits de douane, du côté des États-Unis comme de la Chine.
Vous me demandez également si je peux offrir la garantie que le projet d’accord – car il ne s’agit bien pour l’instant que d’un projet – sur le Mercosur sera rejeté. Or je vous rappelle que nous sommes vingt-sept pays au sein de l’Union européenne. Il nous faut donc mener un travail de conviction auprès de chacun. Je m’y emploie avec tous mes homologues et je me suis rendue en Pologne.
Il faut bien prendre la mesure des choses. Vous mettez en cause l’Union européenne et par conséquent la politique agricole commune, qui est la plus importante politique européenne et qui assure des revenus à nos agriculteurs.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Le premier lancement commercial de Ariane 6 est un succès! C’est un moment clé pour la souveraineté spatiale française et européenne C’est également un moment clé pour notre souveraineté industrielle et de défense grâce a la mise en orbite du satellite CSO-3.
Une telle réussite est toujours un immense moment d’émotion et de fierté. Je tiens à saluer et a féliciter les équipes de Kourou, d’Ariane Group, d’Ariane espace, du CNES et de l’ESA ainsi que l’ensemble des services de l’État qui se sont mobilisés pour faire de ce lancement un succès.

> [Intervention à l’Assemblée nationale] Ces dernières semaines, l’administration Trump a en effet pris des positions contraires au consensus scientifique, notamment dans les domaines du climat, de la biodiversité et de la santé, ce qui a suscité un émoi considérable au sein de la communauté scientifique. Des coupes budgétaires ont par ailleurs été annoncées et de grands programmes internationaux seront retardés, voire supprimés. Ainsi, la date de la désorbitation de la station spatiale internationale a été avancée, décision annoncée de façon presque unilatérale par Elon Musk.
Nous recevons des sollicitations innombrables dans des domaines très variés, allant des sciences humaines et sociales à l’ingénierie, en passant par l’intelligence artificielle. Comme l’ensemble de mes collègues européens, je crois à une recherche libre en parallèle de la recherche appliquée, qui est plus dirigée. Cette recherche doit être menée par la communauté scientifique, et jouir de libertés fondamentales, les libertés académiques et démocratiques.
Les dispositifs pour accueillir les scientifiques internationaux existent déjà– je pense aux contrats de chaire junior et senior. Il faut les renforcer et agir pour augmenter la part des scientifiques américains qui voudraient nous rejoindre. Cette discussion doit aussi avoir lieu au niveau européen ; vous pouvez compter sur moi pour relayer cette discussion au sein de l’Union européenne.

> Le président de la République l’a dit ce soir : nous entrons dans une nouvelle ère et l’avenir de l’Europe ne devra être tranché ni à Washington ni à Moscou. Sous l’autorité du Premier ministre, le gouvernement va se mobiliser afin de préparer le pays à cette nouvelle ère, dans les domaines les plus stratégiques pour notre souveraineté. La Recherche fait partie de ces domaines stratégiques dans lesquels notre mobilisation sera sans faille.
Le Président de la République a évoqué lors de son allocution une certaine idée de la recherche, une recherche libre. Et c'est bien de cela dont nous avons plus que jamais besoin, d’une recherche qui reflète à la fois nos valeurs et nos ambitions. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, les solutions de demain ne pourront pas être les habitudes d’hier. A nous de redoubler d’effort pour faire face aux défis historiques auxquels nous sommes confrontés.
En tant que ministre de la République, en tant qu’européen, au sein du gouvernement et avec tous les acteurs de notre Recherche, j’aurai à cœur d’y contribuer.

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> [Intervention à l’Assemblée nationale] Avec Catherine Vautrin, nous avons célébré cette semaine la journée mondiale contre l’obésité au sein du ministère de la santé, nous n’envisageons pas de nous satisfaire de cet événement et nous entendons développer un plan d’action décliné en plusieurs volets.
Tout d’abord, il convient d’éduquer contre la malbouffe en général et contre la surconsommation de sel, de sucre cachés et de conservateurs que vous avez évoquée. En lien avec Annie Genevard, nous travaillons sur ce sujet avec la filière agroalimentaire.
Dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale, en lien avec les industriels, nous avons commencé à prendre des mesures pour informer sur les taux de sucre et de sel des aliments et les diminuer.
Nous devons aussi réarmer notre médecine scolaire afin de réapprendre à manger à nos enfants. Au salon de l’agriculture, nous avons vu des expériences très intéressantes de fermes pédagogiques montées avec des collectivités locales dans ce but.
L’obésité, qui fait le lit du diabète de type 2, de l’hypertension, du cholestérol et, partant, de 140 000 décès par infarctus et accidents vasculaires cérébraux, nécessite une prise en charge médicale. Nous allons déployer des filières de soins permettant une prise en charge psychologique et organique et ouvrir des plateaux techniques susceptibles de recevoir des patients en surpoids. Cette prise en charge globale sera également développée dans le cadre du plan de santé mentale.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Sommet européen] C'est un moment historique. (…) Pour prendre notre destin en main (...) on a besoin de cette unité. (…) La prise de parole du président de la République a été saluée.

> Le président Emmanuel Macron a tenu un discours de vérité aux Français. Agressivité de la Russie, incertitude américaine: nous devrons faire des choix courageux pour ne pas subir les turbulences du monde.

> La Russie mène une guerre hybride contre nos démocraties. A travers l’Ukraine, ses attaques cyber, des déstabilisations, elle veut détruire le système de sécurité et de coopération que nous avons construit en Europe depuis des décennies.

> La liberté a un coût, mais c’est le rôle de la France de refuser la servitude pour notre continent et de porter cet esprit de résistance.

> On ne peut pas dire le mardi « il faut augmenter nos budgets de défense, réduire nos dépendances, soutenir l’Ukraine » et mercredi « il faut travailler moins et taxer plus ». Face à la situation internationale, nous devons avoir un débat cohérent sur notre modèle économique.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Dès mon arrivée au perchoir, j’ai créé une délégation aux droits des enfants pour faire de leur protection une priorité. Trop souvent, l’État est un parent défaillant. Harcèlement, ASE, justice : la délégation agit pour que chaque enfant soit mieux écouté et mieux protégé.

> La France est la patrie des droits de l’Homme, elle doit aussi être celle des droits des femmes. L’IVG est désormais protégé dans notre Constitution : une avancée historique face aux menaces qui pèsent ailleurs, aux États-Unis, en Pologne, en Iran.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> [Intervention à l’Assemblée nationale] Il y a une semaine, à Zaporijjia, un soldat ukrainien me confiait : quand nous sommes au front, nous pensons à notre famille et à la famille européenne. Telle est la réalité de cette guerre : des Ukrainiens qui donnent leurs vies pour défendre leur pays, mais aussi la sécurité d’une Union dont ils ne sont pourtant pas membres ; des Ukrainiens qui remercient la France et le président de la République pour le soutien constant apporté depuis trois ans – ce qui est un motif de fierté – mais des Ukrainiens qui redoutent l’avenir, au moment de la suspension de l’aide américaine.
Hier, nous avons longuement débattu de l’autonomie stratégique à construire en Europe, mais c’est sur le très court terme que je veux vous poser deux questions claires, monsieur le premier ministre : en cas de désengagement américain, quels besoins concrets de l’armée ukrainienne identifions-nous ? Quels équipements supplémentaires la France est-elle en mesure de mobiliser immédiatement pour répondre à ces besoins ?
J’ajoute que nous sommes nombreux à ne plus partager la position du gouvernement au sujet de la saisie des avoirs russes. La donne a changé. Avant de faire payer les Français et les Européens, faisons payer les Russes pour la sécurité de l’Ukraine!
Enfin, je veux revenir sur la complète inversion des valeurs à laquelle nous assistons : du Kremlin au bureau ovale, en passant par Mme Le Pen, on cherche à présenter les Ukrainiens comme des va-t-en-guerre. Je veux leur rappeler des choses simples: l’Ukraine veut la paix, la Russie veut l’Ukraine ; l’Ukraine veut la liberté, la Russie veut un empire ; l’Ukraine veut l’Europe, la Russie veut la disloquer. Tourner le dos à l’Ukraine reviendrait à tourner le dos à notre passé comme à notre avenir. Ne nous contentons pas d’être du bon côté de l’histoire, écrivons-la jusqu’au bout !

 

Charles Rodwell (député)
> «La meilleure façon de réaliser ses rêves est de se réveiller. » Ces mots pleins de bon sens attribués à Paul Valéry traduisent parfaitement l’exigence formulée à notre égard, gouvernement et parlementaires français, dans ce moment charnière pour l’histoire de notre pays. La décennie 2020 doit sonner le réveil des Européens face aux réalités du monde : celles d’un monde en guerre économique, structuré par la confrontation entre deux hyperpuissances, les États-Unis et la Chine. Une confrontation qui, sans réaction urgente et massive de notre part, provoquera la marginalisation définitive du continent européen.
Nous pouvons, tous, saluer le volontarisme politique du président de la République dans le combat qu’il mène pour l’indépendance de la France et la puissance de l’Europe.
Nous avons en effet vécu, ces cinq dernières années, de nombreux basculements politiques et économiques, dont les conséquences, pour les Français, furent sans précédent.
Le choc de la crise sanitaire du covid-19 a révélé le danger extrême de nos dépendances industrielles, cautionnées depuis des décennies. Le choc de la crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine a rendu nécessaire une intervention massive des États européens, à travers des plans d’urgence, pour un total de 800 milliards d’euros. Le choc de la fermeture de dizaines de marchés stratégiques chinois aux entreprises françaises et européennes témoigne de la volonté du président Xi Jinping de passer d’une économie de paix à une économie de guerre.
L’Inflation Reduction Act, déployé par l’administration Biden, et la politique fiscale et douanière de l’administration Trump frappent de plein fouet l’industrie européenne. Les sinistres frasques du président Trump, cautionnées par l’extrême droite française, ont le mérite d’être parfaitement limpides : oui, les États-Unis ont définitivement tourné le dos à l’Europe.
Nous devons considérer ces basculements comme autant de signaux d’alarme pour les Européens. Pour la France, comme pour l’Europe, il est bien minuit moins le quart.
C’est dans ce contexte que je tiens à adresser, au nom du groupe Ensemble pour la République, un message au gouvernement. Un message au nom des 2,7 millions de Français qui ont retrouvé un emploi depuis sept ans. Un message au nom des milliers d’entrepreneurs, français et étrangers, qui investissent dans notre pays et que nous avons massivement soutenus pendant la crise sanitaire. Ces dernières années, ils ont ouvert en France, devenue le pays le plus attractif d’Europe, plus de 300 usines.
Ce message est simple : dans un monde plongé dans une instabilité politique et économique, la constance est la clé de la confiance. Mon groupe et moi-même vous exhortons à sauver la politique de l’offre que nous avons conduite pendant sept ans, notamment avec Bruno Le Maire, du démantèlement en règle que le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national appellent de leurs vœux. Ils appellent au matraquage fiscal des Français ; nous vous demandons de poursuivre les baisses d’impôts – nous les avons réduits de plus de 50 milliards en sept ans. Accepter d’augmenter les cotisations, de faire exploser l’impôt sur les sociétés, de suspendre la baisse des impôts de production serait tout simplement une hérésie économique. Nous vous appelons à poursuivre les réformes fondamentales pour l’avenir de notre pays, à l’image de celles que nous avons menées, depuis sept ans, pour sauver de la faillite notre régime de retraite et mieux rémunérer le travail des Français.
Pour financer l’industrie de notre pays, il nous faut donner la priorité à deux grands combats : celui de la retraite par capitalisation, à l’échelle de la France, et celui de l’union des marchés de capitaux, à l’échelle de l’Europe.
Nous vous appelons, enfin, à mener une politique de dérégulation de l’économie.
Dérégulons, dérégulons, dérégulons, sans considération pour les cris d’orfraie que pousseront quelques sempiternels idéologues afin de libérer les Français et leurs entreprises de l’étouffement économique.
Baissons les impôts, baissons les dépenses publiques, dérégulons, ce sont là les trois piliers de la seule politique qui nous permettra de soutenir notre industrie, de la décarboner et, par la création de richesses, de rétablir définitivement nos comptes publics.
Bien au fait de ces enjeux, Donald Trump et Elon Musk s’apprêtent à écrire un nouveau chapitre de l’histoire géopolitique et économique mondiale. Leur volontarisme agressif place l’Europe et la France devant un choix simple et fondamental : produire pour bâtir notre sécurité et notre indépendance, ou disparaître – tout simplement.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> La proportionnelle n’est pas l’affaire du MoDem, c’est l’affaire de tous ! Vouloir défendre un marqueur est le meilleur moyen de ne pas faire avancer une cause.

> L’Assemblée est trop la chambre d’écho des querelles en oubliant les attentes de nos concitoyens.

 

Laurent Croizier (député)
> [Intervention à l’Assemblée nationale] Au cours des cinquante dernières années, la France s’est profondément désindustrialisée, délocalisant massivement ses emplois et ses activités, principalement vers l’Asie de l’Est et l’Afrique du Nord. Ce phénomène, accentué par la fin de l’ère des industries minière et sidérurgique dans les années 1990, a considérablement affaibli le tissu économique et les territoires français. La persistance du mythe selon lequel nous pourrions délocaliser la production a grandement fragilisé notre pays.
L’industrie revêt une importance cruciale pour relever les nombreux défis qui se présentent. D’abord parce qu’elle est créatrice de valeur : les hausses de productivité et les capacités d’innovation y sont plus fortes qu’ailleurs – l’industrie capte ainsi 68 % des dépenses de recherche et de développement des entreprises. L’industrie fait aussi rayonner la France des territoires – j’y insiste, en tant qu’élu franc-comtois fier de son industrie – en s’appuyant sur l’expertise des PME implantées au cœur de nos régions. Non seulement ces entreprises sont les fers de lance du « fabriqué en France », mais elles se distinguent aussi par leur engagement social et territorial. Elles ont besoin de compétences spécialisées et de savoir-faire qui contribuent à élever le niveau de qualification et de rémunération des emplois. Bref, fabriquer en France permet de créer des emplois, de la richesse, de préserver notre patrimoine industriel et nos savoir-faire.
Soutenir l’industrie, c’est aussi lever les freins qui ralentissent ou empêchent l’installation de nouvelles usines sur notre sol. Le délai actuel pour ouvrir une usine en France est de dix-sept mois, contre neuf en Suède et huit en Allemagne. Lever ces freins à l’implantation industrielle suppose de lancer un plan massif de simplification.
Pour notre souveraineté, l’industrie est essentielle. Nous en avons fait l’amère expérience lors de la crise du covid, quand les pays européens ont manqué de produits de première nécessité médicale. Comment sommes-nous arrivés à cette situation où 80 % des principes actifs des médicaments consommés en Europe sont produits en Chine ou en Inde ? Le secteur de la santé n’est pas le seul à avoir été affaibli, c’est aussi le cas de la défense. Lors du déclenchement de la guerre en Ukraine, nous nous sommes vite rendu compte de l’incapacité de l’industrie de défense européenne à changer d’échelle et à contribuer efficacement à l’effort de guerre.
Depuis 2017, nous n’avons pas ménagé nos efforts : nous avons assumé une politique d’attractivité des investissements industriels, permettant 660 ouvertures d’usines et 133 000 créations de poste d’ouvrier, ce qu’aucune majorité n’avait fait depuis quarante ans. L’électrochoc du covid a servi d’accélérateur dans plusieurs filières stratégiques, avec des projets essentiels dans les domaines de l’énergie, des puces électroniques, des voitures électriques, de l’armement ou des médicaments.
Le plan France 2030, doté de 54 milliards d’euros, témoigne de cette ambition de bâtir une industrie française de pointe, capable de relever les grands défis écologiques, technologiques et économiques. Il a d’ailleurs entraîné une vague d’annonces de projets industriels d’envergure : à Dunkerque, pour fabriquer des batteries électriques ; à Chartres, pour produire de l’insuline ; au Tricastin, pour enrichir l’uranium destiné à nos centrales nucléaires ; ou encore à Fos-sur-Mer, pour fournir des panneaux photovoltaïques.
Au niveau européen, le lancement de projets importants d’intérêt européen commun (Piiec) doit marquer le début d’une nouvelle ère en faveur des industries stratégiques. Le contexte géopolitique doit nous inciter à faire encore davantage, tant la concurrence et les incertitudes se sont accrues. Dès le mandat de Joe Biden, les États-Unis ont adopté une stratégie offensive de relocalisation, en maintenant des droits de douane élevés, en assurant une énergie à bas prix et en octroyant des subventions importantes. Les premières semaines du mandat de Donald Trump semblent indiquer que cette politique s’accélérera. À l’heure où notre continent est défié, les dépendances européennes sont particulièrement préjudiciables, en particulier pour le secteur de la défense.
Il faudra également réfléchir à la manière d’articuler notre stratégie de réindustrialisation avec la transition écologique. S’il est nécessaire de viser la neutralité carbone, il est impératif de l’atteindre au moyen de la réindustrialisation. Comment comptez-vous concilier cet objectif avec celui du zéro artificialisation nette ?

 

► Autres 
Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie industrielle)
> Je présente aujourd'hui à Douai le plan européen pour l'industrie automobile qui va aider nos entreprises dans la transition et protéger nos travailleurs et nos équipementiers avec des mesures pour le «made in Europe».
Nos 10 mesures pour une nouvelle ère de la voiture européenne :
1 - Obligation d'équipements «Made in Europe»
 2 - De la flexibilité pour nos constructeurs. Pragmatisme dans la décarbonation
3 - Plus de 500 millions d'euros pour les infrastructures de recharge
4 - Un marché unique de la voiture autonome
5 - 1,8 milliard d'euros pour soutenir l’industrie de la batterie européenne !
6 - Un plan matières premières pour sécuriser nos approvisionnements, garder nos matières critiques en recyclant chez nous
7 - Un screening des investissements étrangers, finie la naïveté!
8 - Une révision anticipée des standards de CO2 pour fournir de la visibilité
9 - Des flottes professionnelles électriques
10 - Une réforme des aides pour les régions en reconversion industrielle.

> La Commission européenne a décidé d’introduire un mécanisme de flexibilité de trois ans pour les constructeurs automobiles sur les amendes prévues dans la loi sur les standards CO2. Nous ne pénaliserons pas l'industrie que nous devons aider.
En effet, les bons élèves pourront capitaliser sur leurs efforts, ceux qui sont en retard, auront plus de temps. Cette décision est le fruit d'un long travail de conviction et je me réjouis que cette option ait été retenue.

 

● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Des temps sans précédent appellent des décisions sans précédent.

> Il faut que l'Europe s'assume en tant que puissance militaire.

> Nous sommes à un moment de vérité. Le moment est venu de prouver que le mot « Europe » a un sens. Soyons audacieux et soyons efficaces. C'est de notre sécurité dont il s'agit. Nous devons mettre en commun nos ressources et investir dans notre propre défense. Il est temps.

> Notre unité est notre meilleur atout. Elle est plus que jamais nécessaire. Des actes s’imposent : ils demanderont courage et audace. J’ai rassemblé ce matin les dirigeants européens de Renew Europe avant le sommet européen. Nous sommes prêts à faire naître la défense européenne.

> L’une des tares de l’Europe a sans doute été de ne jamais concevoir le pire. Aujourd’hui, on sait que le pire peut être devant nous. Donc on s’organise, et on va mettre les bouchées doubles. C’est l’objet du sommet européen qui va débuter aujourd’hui à Bruxelles.

> L’unité des Européens est la seule voie possible. Nous avancerons, car nous n’avons pas d’alternative face aux puissances impérialistes autour de nous. Mais elles ont des alliés en Europe, comme le Rassemblement national qui se frotte les mains de ce qui se passe aujourd’hui.

> Le bouton nucléaire est et restera sous la responsabilité du Président de la République. Mais nos intérêts sécuritaires comportent une dimension européenne : l’heure est venue d’un vrai débat stratégique pour la protection de nos alliés européens par notre parapluie nucléaire.

> Nous assistons à un véritable renversement d’alliance de la part des États-Unis, avec qui nous avions bâti une architecture de paix mondiale qui est en train de s’effondrer. Notre responsabilité est d’en tirer les conséquences et c’est l’objet du sommet européen d’aujourd’hui.

> Nous vivons une bascule historique. L’allocution du Président de la République visait à prendre la mesure de la gravité du moment, à l’expliquer aux Français et à les rassurer : oui, nous avons les moyens d’être à la hauteur du moment. Ensemble.

> Le président des États-Unis reprend la propagande du Kremlin. Oui, Volodymyr Zelensky veut la paix et les Ukrainiens se battent pour elle. L’impératif, c’est qu’elle vienne avec des garanties de sécurité. Pour les Ukrainiens, mais aussi pour protéger l’Europe

> Viktor Orbán poursuit son offensive réactionnaire et cible la Pride de Budapest. Ils auront beau tenter d’affaiblir les droits humains, aimer ne sera jamais un crime. Avec 150 élus, nous exprimons dans Têtu notre soutien absolu au combat pour l’égalité.

 

Sandro Gozi (député)
> Trump parle de paix, mais il n'y a aucune indication que ce soit une paix durable. Nous voulons la paix aussi, mais elle ne doit pas être imposée aux Ukrainiens contre leur volonté.

> C'est honteux de vouloir lâcher les Ukrainiens et c'est une illusion. Parce que si on lâche les Ukrainiens, on n'évite pas la guerre, on accélère la guerre demain contre un autre État européen.

> [A la Maison blanche] Zelensky était entre Judas et Faust : trahir son peuple ou pactiser avec le diable. Il a choisi d'être digne, en Européen, et nous devons être solidaires.

> [Trump et de Poutine] ne veulent ni d’Européens dignes, ni d’une Union européenne puissante.

> Il y a des décennies dans lesquelles il ne se passe rien, il y a des semaines dans lesquelles il y a des décennies qui se passent. Nous vivons une de ces semaines et nous devons être à l'auteur.

> Il faut dépenser en Européen.

> Si les États-Unis augmentent les tarifs douaniers, l'Europe est parfaitement équipée pour répondre point par point. Mais c'est du pur masochisme, car les premiers bénéficiaires du libre-échange sont les Américains.

> On commence à se réveiller. Finalement, on commence à comprendre que la question de la défense est une question européenne et pas seulement nationale.

> Il faut commencer véritablement à construire cette Europe de la défense. Il ne suffit pas seulement de dépenser plus, mais il faut dépenser mieux. Moins de duplication, plus d'efficacité, il faut le faire entre les pays européens qui sont prêts à les faire.

> La France et le Royaume-Uni, qui disposent de l'arme nucléaire et sont membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont un rôle clé à jouer dans cette autonomie européenne.

 

● Propos collectifs
> |Tribune: L’Union européenne est à un tournant]
L’Union européenne est à un tournant Les Etats-Unis réorientent leurs priorités, la Russie consacre 10 % de son PIB à la défense, et l’Europe se rend compte qu’elle doit faire davantage pour sa propre sécurité. Face aux nouvelles menaces, nous n’avons plus le luxe de l’attentisme. Nous devons investir massivement dans notre défense européenne.

Depuis plusieurs années, l’Union européenne a amorcé un changement. Sous l’impulsion du commissaire Thierry Breton, des initiatives comme Asap ou Edirpa ont été mises en place pour accélérer la production et l’achat de matériel militaire en Europe. Aujourd’hui, nous savons le nouveau commissaire Andrius Kubilius pleinement mobilisé.
Mais se réarmer, ce n’est pas seulement acheter plus d’armes. C’est s’assurer que nous contrôlons celles que nous possédons. Une armée qui dépend d’équipements étrangers prend le risque de se voir refuser leur utilisation en cas de crise. L’histoire récente nous le rappelle : la Colombie a voulu acheter des avions Gripen suédois, mais les Etats-Unis menacent de bloquer la vente parce que ces avions contiennent des composants américains. Plus près de nous, l’Allemagne a voulu livrer des munitions à l’Ukraine, mais la Suisse en a bloqué le transfert.
Des armes conçues et produites dans l’Union européenne
Si nous voulons une défense européenne forte, nous devons garantir que chaque euro investi serve à équiper nos armées avec des armes conçues et produites dans l’Union européenne. L’achat d’armements hors d’Europe doit être limité à des circonstances très exceptionnelles (par exemple, en cas de pénurie de production). Nos industries européennes savent fabriquer des avions de combat, des chars, des satellites, des missiles et des systèmes de défense performants. Il y a de la place dans chaque pays d’Europe pour développer des compétences et des capacités de production dans l’industrie de la défense. Ce qu’il manque, c’est une volonté politique claire et assumée : investir pour produire et acheter européen. Ce week-end, des dirigeants européens et des alliés se sont réunis pour discuter de l’avenir de notre sécurité collective. Ils ont acté la nécessité d’augmenter les budgets de défense en Europe. Mais dépenser plus ne suffit pas : encore faut-il que cet argent garantisse notre autonomie stratégique.
La présidente Ursula von der Leyen a évoqué un effort budgétaire de 800 milliards d’euros pour réarmer l’Union européenne. C’est un bon signal. Mais cet argent doit être investi en Europe, pour l’Europe. Il doit renforcer nos propres industries, nos propres infrastructures, nos propres technologies, et non être utilisé pour acheter des équipements qui nous rendent dépendants. Nous n’avons plus le choix. Soit nous devenons une puissance capable de se défendre seule, soit nous restons un marché sous dépendance étrangère. Jeudi, les dirigeants européens devront choisir. L’heure n’est plus aux demi-mesures. La défense n’est pas une variable budgétaire, c’est un choix stratégique, un enjeu vital pour notre avenir et celui de nos enfants.

[Députés européens signataires : Christophe Grudler (Renew Europe), Urmas Paet  (Renew Europe), Engin Eroglu (Renew Europe), Yvan Verougstraete (Renew Europe), Hilde Vautmans (Renew Europe), Elio Di Rupo (Socialistes et Démocrates), Radan Kanev (Parti populaire européen), Mika Aaltola (Parti populaire européen) Merja Kyllönen (Groupe de la Gauche), Marina Kaljurand (Socialistes et Démocrates), Tomáš Zdechovskyý (Parti populaire européen), Markéta Gregorová (Verts /Alliance Libre Européenne), Matej Tonin (Parti populaire européen), Klára Dobrev (Socialistes et Démocrates), Csaba Molnár (Parti populaire européen), Reinier van Lanschot (Verts /Alliance Libre Européenne),Rihards Kols (Conservateurs et réformistes européens), Stine Bosse (Renew Europe), Charles Gorens (Renew Europe), Valérie Hayer (Renew Europe), Marie-Pierre Vedrenne (Renew Europe), Nathalie Loiseau (Renew Europe), Bernard Guetta (Renew Europe), Sandro Gozi (Renew Europe), Fabienne Keller (Renew Europe), Laurence Farreng (Renew Europe), Valérie Devaux (Renew Europe), Pascal Canfin (Renew Europe), Gilles Boyer (Renew Europe), Grégory Allione (Renew Europe), Stéphanie Yon-Courtin (Renew Europe), Thomas Pellerin-Carlin (Socialistes et Démocrates), Christophe Gomart (Parti Populaire Européen), François Kalfon, (Socialistes et Démocrates), Geadis Geadi (Conservateurs et réformistes européens), Veronika Cifrová Ostrihoñová (Renew Europe), Martin Hojsík (Renew Europe), Lubica Karvasová (Renew Europe), Michal Wiezik (Renew Europe), Lucia Yar (Renew Europe), Francisco Assis (Socialistes et Démocrates), Marta Wcislo (Parti populaire européen)]

 

 


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