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lundi 24 mars 2025

La Quotidienne centriste du 24 mars 2025. Les centristes européens se mobilisent pour la démocratie et les libertés


Face à la constitution d’une internationale totalitaire et, plus récemment, d’une internationale réactionnaire, les démocrates tentent de s’organiser.

C’est dans ce sens que l’on doit apprécier l’initiative prise par Gabriel Attal et Valérie Hayer d’avoi organisé ce lundi 24 mars un «Sommet pour la démocratie et les libertés» qui a réuni une soixantaine de partis et organisations de l’axe central et progressistes européens.

Ce sommet a donné lieu à la «Déclaration de Paris»:
Les démocraties libérales peuvent l’emporter
La démocratie est attaquée. La lutte pour la défendre est plus urgente que jamais. La Russie despotique envahit et menace. La Chine autocratique se développe. L’Amérique de Trump glisse vers l’oligarchie et la ploutocratie. L’extrémisme montre à nouveau son ignoble visage en Europe. Beaucoup pensent que tout est perdu, pourtant ce n’est pas la fin de l’histoire. Nous pouvons, et devons, trouver la force pour continuer le combat. La démocratie peut gagner. Nous sommes des dirigeants de partis politiques. Nous sommes des membres du Parlement européen. Nous sommes des membres éminents des parlements nationaux. Nous appartenons tous à une famille politique profondément enracinée dans la démocratie et les valeurs libérales.
Ensemble, nous le disons haut et fort : la démocratie libérale reste le système de gouvernement le mieux placé pour faire progresser et défendre le progrès.
Réunis aujourd’hui à Paris, nos partis, qui occupent une place centrale dans nos systèmes politiques respectifs, affirment leur alliance politique pour défendre la démocratie et structurer des majorités capables de la réarmer, que ce soit pour défendre l’Ukraine, restaurer l’ordre multilatéral ou stimuler la croissance économique chez nous. Nous nous engageons à lutter pour la démocratie aux niveaux local, national, européen, et au-delà. Nous nous engageons à ce qui suit :
1. Une alliance des démocraties libérales
La situation actuelle de la démocratie libérale dans le monde est désastreuse. Sur 167 pays, moins de 45 % sont des démocraties et 55 % sont des régimes semi-autoritaires ou autoritaires. Nous ferons tout notre possible pour inverser cette tendance. Nous sommes déterminés à unir les démocraties libérales partout dans le monde. Notre initiative est prête à s’étendre, en coopérant avec d’autres pays et forces politiques démocratiques. Ce sommet marque le début d’un effort plus large et plus durable pour sauvegarder et faire progresser les principes démocratiques à travers le monde. Il constituera la première étape de notre démarche d’opposition à l’«internationale réactionnaire» et illibérale à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés. Cette initiative constitue un rempart contre les influences autoritaires, appelant à favoriser la coopération et le soutien mutuel entre les nations membres. Nous reconnaissons que la force de nos démocraties réside dans notre unité et notre engagement commun en faveur de l’État de droit, des droits de l’homme et des principes inhérents à des sociétés libres. C’est pourquoi nous sommes déterminés à lutter contre les ingérences étrangères et la désinformation sur les réseaux sociaux et ailleurs. Il n’y a pas d’autres régimes que les démocraties où la liberté d’expression est autant préservée. En restant unis, nous pouvons mieux relever les défis complexes de notre époque et faire en sorte que les valeurs démocratiques restent la pierre angulaire de la gouvernance mondiale. Nos forces politiques ont convenu de se réunir à nouveau à Bruxelles en juin 2025.
2. Assurer une paix et une prospérité durables.
Les cyniques disent que la paix n’existe pas et que la paix n’est que la guerre prenant une pause. Nous leur prouverons qu’ils ont tort. Une paix durable est notre objectif politique primordial, et elle doit être la pierre angulaire de la stabilité mondiale. Mais la paix ne peut être obtenue à n’importe quel prix. Les conditions de la paix doivent respecter les droits fondamentaux et préserver la souveraineté territoriale des nations et de leurs citoyens. À cet égard, nous condamnons toute menace contre la souveraineté d’un territoire autonome d’un État membre de l’UE. Par conséquent, nous rappelons notre soutien total au Groenland et au Danemark ainsi qu’au droit des Groenlandais de décider de leur avenir. La paix n’est pas seulement l’absence de conflit, mais aussi la présence de la justice, de l’État de droit et de la protection de la dignité humaine. Nous nous engageons à promouvoir le dialogue, la diplomatie et la coopération internationale comme principaux moyens de résolution des conflits. Plus les démocraties sont fortes, plus la paix peut être assurée ; nous travaillerons sans relâche à la construction d’un monde plus démocratique où les droits et les libertés de tous les individus sont respectés et protégés. La paix et la démocratie sont les pierres angulaires de la prospérité. Nous croyons que la prospérité est un facteur clé de stabilité pour nos sociétés et nos modèles économiques et sociaux. Nous nous engageons à stimuler la croissance économique en renforçant notre base industrielle dans tous les secteurs et en innovant autant que la dynamique du 21e siècle l’exige. Cet effort impliquera de garantir notre indépendance énergétique, notamment en éliminant progressivement les importations d’énergie russe. À cet égard, nous nous félicitons de la synchronisation des réseaux électriques des États baltes avec le réseau continental européen et de la coopération visant à stimuler l’énergie offshore en mer du Nord.
3. Construire une véritable défense européenne
En 1940, Roosevelt déclara que l’Amérique devait être «l’arsenal de la démocratie». La nouvelle administration américaine a renoncé à ce rôle. L’Europe doit reprendre le flambeau, pour sa propre sécurité mais aussi pour garantir un avenir prospère et durable à l’humanité. Nous nous engageons à prendre des mesures politiques organisées et coordonnées dans nos pays et au niveau européen pour préparer nos nations, notamment, à cet effort de défense nécessaire. Nous allons promouvoir et faciliter la mise en place d’un cadre de défense européen et d’une base industrielle solides et efficaces. Nous reconnaissons également que l’environnement actuel de sécurité et les menaces multiples, complexes et évolutives en matière de sécurité exigent des États membres qu’ils consacrent au moins 3 % de leur PIB à la défense, et nous sommes prêts à prendre des mesures pour aller en ce sens. Cette augmentation est cruciale pour assurer notre souveraineté et notre sécurité collectives. Nous rappelons de plus que le bien-être des Européens et leurs besoins en matière de sécurité ne sont pas contradictoires. Les deux sont nécessaires et essentiels pour nos nations.
Nous saluons également la proposition de discuter de l’élargissement de la dissuasion nucléaire française à d’autres pays européens. Cette capacité de dissuasion renforcera notre capacité collective à décourager les menaces et à garantir la paix tout en maintenant son droit de décision exclusif.
4. Soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra
L’Ukraine incarne la lutte pour la liberté et la démocratie. Elle est une source d’inspiration pour nous tous. Nous soutenons les Ukrainiens et leurs aspirations européennes. Aujourd’hui, demain, et aussi longtemps que nécessaire. Nous voulons mettre en place des mécanismes juridiques et financiers pour utiliser les avoirs publics russes gelés, afin de soutenir la défense et la reconstruction de l’Ukraine, d’indemniser les victimes de l’agression russe et de contribuer au financement des réparations, légitimes, de guerre, dues par la Russie à l’Ukraine et à son peuple, pour sa guerre d’agression. En outre, nous soutenons sans réserve l’accélération des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, gardant à l’esprit que le futur élargissement de l’Union nécessite de profondes et crédibles réformes internes qui sont indispensables pour en faire un succès pour tous. Nous voulons intégrer l’Ukraine et considérer le pays comme un État membre dans certains domaines pertinents où l’Ukraine et l’UE sont prêtes à le faire, par exemple s’agissant de la construction d’une base industrielle de défense commune. Nous voulons permettre aux représentants ukrainiens de participer en tant qu’observateurs au Parlement européen dès que possible, et au plus tard en 2026. Cette initiative sans précédent enverra un signal fort de notre solidarité et de notre engagement envers l’avenir européen de l’Ukraine.
5. Défendre les droits de l’homme dans le monde entier
Nous nous engageons à promouvoir les valeurs démocratiques et les droits de l’homme tant dans nos propres pays que dans le monde entier. Nous nous efforcerons de renforcer les institutions démocratiques, de protéger l’État de droit et de défendre les principes inhérents à des sociétés ouvertes et inclusives. Nous défendrons les droits de tous les individus, quels que soient leur origine, leur race, leur sexe, leur orientation sexuelle ou leurs croyances. Nous lutterons contre la discrimination, l’intolérance et l’injustice sous toutes leurs formes. En promouvant les valeurs démocratiques et les droits de l’homme, nous pouvons construire un monde plus juste et plus équitable pour tous. Nous appelons à des élections libres et équitables en Biélorussie et nous soutenons le peuple biélorusse. Nous condamnons le régime dictatorial d’Alexandre Loukachenko et la répression des opposants dans le pays. Nous soutiendrons tous ceux qui luttent pour défendre la démocratie dans leur pays, comme nous le faisons pour ceux de Géorgie, de Moldavie et d’autres pays où le mouvement démocratique et pro-européen est plus vivant que jamais.
6. Renforcer le multilatéralisme
L’ordre multilatéral d’après-guerre, dans lequel personne n’agit seul mais où les nations comptent sur la coopération, s’effondre. Pourtant, le besoin de collaboration n’a jamais été aussi pressant. Les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont globaux et nécessitent une action collective. Depuis50 ans, le dollar américain est «ma monnaie, votre problème». Réinventer le multilatéralisme nécessitera également un système monétaire plus équilibré. Nous devons promouvoir l’euro en tant que monnaie de réserve, une monnaie de premier ordre pour le commerce international, les réserves des banques centrales et l’aide internationale. Du changement climatique aux pandémies, des menaces sécuritaires et économiques aux bouleversements technologiques, nous devons travailler ensemble pour trouver des solutions durables et inclusives. Nous nous engageons à relever ces défis par la coopération internationale et le multilatéralisme. Les démocraties libérales doivent continuer à travailler en étroite collaboration pour lutter contre le changement climatique, promouvoir le développement durable et construire des économies résilientes et inclusives. C’est en travaillant ensemble que nous pourrons lutter contre les autocraties et créer un avenir plus prospère, plus sûr et plus durable pour tous. Nous devons aussi être prêts à réformer les formats existants que nous avons mis en place ou à en créer de nouveaux, dans le cas où la collaboration échouerait.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


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