Les autorités roumaines semblent s'en inspirer avec un «pas d'élection pour les ennemis de la démocratie».
Après avoir invalidé le premier tour de la présidentielle où le candidat d'extrême droite et populiste, Calin Georgescu, était arrivé en tête, invalidation confirmée depuis par la Cour suprême qui lui a en plus définitivement interdit de se présenter, la commission électorale a rejeté la candidature pour le nouveau premier tour de la présidentielle de Diana Sosoaca, encore plus extrémiste que Georgescu et soutien de Poutine.
Ces décisions nous amènent au cœur même des débats sur ce que doit être la démocratie et de comment elle doit se protéger de ses ennemis dont l'objectif déclaré est sa suppression.
En cette période de crise mondiale où les attaques contre le projet démocratique par ses ennemis de l'extérieur et l'intérieur, souvent alliés entre eux, doit-on, peut-on accepter au nom de la démocratie de permettre à des personnages qui se proposent de la supprimer de pouvoir se présenter et d'exercer le pouvoir?
La fragilité de la démocratie est en partie dans cette question et de la réponse que celle-ci a apporté jusqu'à présent est d’accepter, sauf rares exceptions, que ses ennemis puissent profiter de ses règles et ses principes pour les supprimer.
Si Trump est au pouvoir aux États-Unis alors qu'il se propose de provoquer un chaos pour affaiblir puis supprimer la démocratie, c'est qu'il bénéficie de ces règles et principes.
On comprend bien qu'une réponse ferme à cette interrogation véritablement existentielle pour la démocratie est quasi-impossible.
Ainsi, si la démocratie accepte la candidature de ses ennemis, elle se tire une balle dans le pied voire dans la tête.
Mais si la démocratie refuse cette candidature alors elle enfreint ses propres règles.
Tout ce que l'on peut répondre, c'est qu'on ne regrettera pas l’absence de ces candidats roumains lors du scrutin présidentiel, sachant que les valeurs portées par le projet démocratique sont des impératifs catégoriques et que personne n'est légitime à les supprimer comme ils le souhaitent.
Dans cette optique, la démocratie roumaine a raison de se protéger parce qu’elle protège le droit de chacun de ces citoyens a bénéficié des valeurs démocratiques, ce qui est une de ses obligations.
A voir si le peuple roumain l'a compris.
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