D’un côté, il y a un soulagement que l’extrême-droite n’ait pas dépassé les 20% de voix comme certains sondages le prévoyaient mais de l’autre il y a cette crainte que ce n’est que partie remise.
Ainsi, les électeurs de l’AfD, ravis d’avoir plus de 150 députés au Bundestag, clament partout qu’ils seront au pouvoir la prochaine fois, ce qui n’est pas impossible.
La Gauche avec le SPD est la grande perdante alors que l’extrême-gauche avec Die Linke retrouve ses scores d’avant 2021.
Autre perdant remarquable, le FDP, le parti libéral qui est à l’origine des élections législatives anticipées – son leader, Christian Lindner, ayant quitté la coalition que son parti formait avec la SPD et les Verts (qui perdent un peu de terrain) –, qui ne parvient même pas à obtenir les 5% de voix nécessaires pour avoir des députés.
On devrait assister à la formation d’une nouvelle «grande coalition» regroupant la CDU-CSU et le SPD puisque la première n’a pas de majorité absolue au Parlement et qu’elle a toujours indiqué qu’elle ne gouvernerait pas avec l’extrême-droite néo-nazie.
Reste que ces élections confirment la montée en puissance de cette dernière – qui, rappelons-le est soutenue par Donald Trump et Elon Musk –, ce qui est une encore mauvaise nouvelle pour la démocratie et le monde libre d’autant que le passé récent de l’Allemagne rend celle-ci particulièrement inquiétante.
Alors que Donald Trump
et ses sbires continuent de détruire l’Etat fédéral et ses services publics et
que l’extrémiste populiste nomme à tour de bras des fidèles à des postes-clés
comme il vient de le faire pour les militaires qui occupent les postes les plus
élevés, le rapprochement de l’Américain et du dictateur russe se confirme et
fait peser des menaces immenses sur l’Europe.
Certains parlent avec une certaine justesse de la construction d’un pacte russo-américain
qui ressemble fort, au vu des personnages qui le mettent en place, au pacte de
triste mémoire germano-soviétique conclu entre Hitler (admiré par Trump) et Staline (réhabilité par Poutine).
A propos des relations entre les deux dictateurs les plus criminels ayant
jamais existé avec leur compère Mao, les découvertes historiques d’une période
où de nouvelles sont faites sans cesse (il faut dire que les événements se sont
déroulés il y a peu pour ce qui est de l’Histoire), on s’aperçoit qu’ils s’admiraient
mutuellement ou, plutôt, qu’ils admiraient leurs réalisations.
Ainsi Staline appréciait la prise du pouvoir d’Hitler et voulait, dès le
départ, conclure des accords avec l’Allemand afin de constituer une alliance
contre les démocraties, notamment la française et la britannique, ses principaux
ennemis.
De son côté, Hitler était admiratif du système concentrationnaire mis en place
par le Soviétique et s’inspira au Goulag pour ses camps de la mort.
Cette admiration
réciproque fait immédiatement penser à celle que se vouent Trump et Poutine dans
leur lutte commune contre la démocratie républicaine libérale.
Encore un mot: Hitler arrivant
au pouvoir affirmait qu’il était «le chancelier de la paix» pour tromper la
communauté internationale et l’on entend sans cesse Trump se définir comme «le
président de la paix»…
Le Salon de l’agriculture
a ouvert ses portes.
C’est la fête annuelle pour les paysans qui pendant longtemps, votèrent comme
leur châtelain, c’est-à-dire contre leurs intérêts.
Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux perpétuent cette aberration en votant pour
l’extrême-droite.
Et la Coordination paysanne, syndicat dès son origine, en 1991, populiste (elle
a adopté comme signe de reconnaissance les bonnets jaunes, «signe de révolte»
comme l’explique sa présidente, qui font une évidente référence aux Gilets
jaunes) a viré à l’extrême-droite entretenant des liens de plus en plus proches
avec le RN.
Un syndicat qui prône la violence pour se faire entendre et qui est en pleine
ascension comme l’ont démontré les récentes élections aux Chambres d’agriculture
début février.
Car au-delà d’un monde rural idéalisé et idéologisé, l’extrême-droite n’est pas
et n’a jamais été l’amie des agriculteurs.
Elle l’est d’autant moins qu’elle est depuis toujours opposée à la construction
européenne et à la politique agricole commune qui, quoi qu’en disent ses détracteurs,
a été un bienfait pour les paysans français avec le marché unique mais aussi
avec les aides dont ils bénéficient largement depuis sa mise en place.
Cette proximité de plus en plus proche entre le monde agricole et l’extrême-droite
fait écho à bien d’autres aberrations politiques où l’on voit des individus et
des groupes sociaux voter contre leurs propres intérêts.
[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]
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