La Quotidienne centriste du 3 février 2025. France – Les extrêmes face à face ou côte à côte?

François Bayrou a donc engagé la responsabilité de son gouvernement devant les députés avec le 49-3 qu’il a utilisé à la fois pour le Budget de l’Etat et pour celui de la Sécurité sociale.

De son côté, le Parti socialiste a décidé de ne pas censurer le Gouvernement sur les deux budgets mais en indiquant que si la pays avait besoin urgemment d’un Budget, il demeurait solidement dans l’opposition et qu’il présenterait une motion de censure dans les semaines à venir.

Donc, les socialistes ne voteront pas les motions déposées par LFI sur les deux budgets, le parti d’extrême-gauche les traitant immédiatement de traitres.

Le Gouvernement et son Premier ministre centriste ne devraient pas tomber sauf… si le RN vote les motions de LFI et que certains socialistes ne suivent pas les consignes de vote de leur groupe.

Mais même si c’était le cas, il devrait malgré tout manquer quelques voix pour que les motions soient adoptées.

Reste que le seul fait d’envisager ce cas de figure en dit long sur une alliance de fait entre les extrêmes.

Rappelons d’abord que cela s’est déjà produit donc qu’il ne s’agit pas d’un scénario abracadabrantesque.

Ensuite, le parti de Marine Le Pen a indiqué qu’il n’avait pas encore pris sa décision en la matière et qu’il le déciderait avant le vote des motions.

Le RN n’a pas un intérêt clair de voter la censure du Gouvernement – sachant qu’en plus elle ne gagnera pas – mais c’est sans doute une manière de mettre la pression sur ce dernier et prendre date auprès de ses électeurs que de prétendre ne pas encore avoir adopté une position définitive.

Il n’en reste pas moins vrai que le RN réfléchit à provoquer une crise de régime afin d’espérer une démission d’Emmanuel Macron et une présidentielle avant que la justice ne déclare Marine Le Pen inéligible dans l’affaire des attachés parlementaires européens du parti d’extrême-droite.

Les deux extrêmes poursuivent ainsi le même objectif, affaiblir le régime démocratique pour s’emparer du pouvoir.

Leur face à face est ainsi plutôt un compagnonnage jusqu’à la crise politique.

Ensuite, si celle-ci devait survenir, fini le côte à côte et début d’une lutte à mort sur le dos de la France.

 

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