Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
François Bayrou, l’homme, pose des questions sur sa capacité à être premier ministre alors même que sa méthode, elle, semble être la bonne pour la situation politique actuelle.
L’entretien qu’il a donné hier sur LCI confirme une nouvelle fois cette dichotomie entre l’homme et la politique qu’il veut suivre.
Et elle n’est pas une surprise pour ceux qui le suivent depuis des années et qui ont toujours émis des réserves sur ses capacités à diriger le pays, ce qui est sa seule et ultime ambition.
Au-delà de ses contradictions et de ses positionnements multiples selon les époques – s’affirmant centriste un jour et reniant le terme un autre –, François Bayrou ressemble plus à un chef qui a bâti un clan autour de sa personne et créé un parti à sa dévotion qu’à un leader d’un peuple.
Trop souvent, il se laisse dominer par ses émotions, notamment concernant sa personne.
Ses propos sur l’injustice des poursuites à son encontre concernant l’affaire des attachés parlementaires européens payés par l’UE et utilisés à des tâches autre que celles pour lesquelles ils étaient mis à sa disposition pose problème.
D’autant que cela l’oblige à défendre l’indéfendable, les détournements de fonds par Marine Le Pen et le RN/FN alloués par l’UE pour les mêmes raisons et qui ont servi à faire fonctionner le parti d’extrême-droite.
Mais l’on sait également que le président et fondateur du MoDem a toujours dirigé ce dernier comme son bien personnel et comme étant à son seul service ce qui en a fait une coquille vide sans élus pendant des années jusqu’à ce qu’Emmanuel Macron lui sauve la mise en 2017 en lui permettant d’avoir des députés, ce qui l’a sauvé de la disparition et de la faillite.
Beaucoup au Centre ont toujours refusé de voir en lui un leader naturel et nombreux ont été ceux qui l’ont quitté au fil des années pour ce motif et l’absence de réelle démocratie à l’intérieur du Mouvement démocrate.
Enfin, n’oublions pas qu’à part l’élection présidentielle de 2007 où il obtient plus de 18% des voix sans pour autant se qualifier pour le second tour, lui et son parti ont rarement dépassé les 10% de voix au cours d’une élection nationale.
En revanche, et malgré des débuts un peu brouillons voire chaotiques, la méthode de gouvernance qu’il est en train de mettre en place est la bonne même si sa chance de réussite n’est pas du tout assurée du fait des comportements des extrêmes et du clientélisme de la Gauche et de la Droite.
Et celle-ci ressort de ses convictions profondes quant à ce que doit être une démocratie républicaine.
Dommage que l’homme démontre qu’il n’est pas au niveau de la méthode même si nous devons espérer qu’elle pourra être plus forte que l’homme – voire qu’elle sera capable de le transcender – et lui assurer de demeurer en place pour le bien du pays.
Jean-François Borrou
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