2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

mercredi 9 avril 2025

La Quotidienne centriste du 9 avril 2025. Une augmentation de la puissance militaire chinoise «stupéfiante» qui est une menace alarmante


C’est au moment même où l’Ukraine par la voix de son président annonce qu’elle vient de faire prisonnier deux de ses ressortissants sur le front de l’agression russe que le secrétaire général de l’OTAN fait une déclaration pour dénoncer la «stupéfiante» augmentation de la puissance militaire de la Chine.

Deux annonces qui ne sont guère étonnantes mais qui pointent à nouveau que la menace chinoise est bien réelle et qu’il ne faudrait pas uniquement se focaliser sur celles de la Russie, de la Corée du Nord ou de l’Iran, trois alliés par ailleurs du régime totalitaire de Pékin…

Oui, depuis des années l’Armée populaire se renforce de manière quasi-exponentielle pour assoir la Chine comme la superpuissance asiatique et lui permettre de mener à bien ses objectifs qui sont d’envahir Taïwan pour l’annexer et de contrôler la mer de Chine tout en imposant ses règles à tous les pays de la région.

Oui, depuis l’invasion de l’Ukraine par Poutine, Xi Jinping joue un jeu double que seuls ceux qui ne veulent pas voir affirment ne rien voir.

Non seulement Xi aide son ami Poutine en lui achetant son pétrole, en blanchissant son argent et en l’aidant à se pourvoir en armes ou en composants permettant de les fabriquer mais il ne faut pas oublier, non plus, les nombreuses manœuvres entre les armées russe et chinoise qui se déroulent chaque année.

Car, oui, bien sûr, il y a des soldats chinois qui servent auprès de l’armée russe.

Pas officiellement mais par le biais de «mercenaires» qui d’ailleurs s’épanchent sur les réseaux sociaux sur leurs conditions et leurs salaires.

Dès lors, dans un pays aussi contrôlé que la Chine communiste, il est impossible que des «mercenaires» puissent s’enrôler pour une puissance étrangère sans la connaissance et, surtout, l’aval des autorités.

Ces «mercenaires» sont donc bien des soldats chinois maquillés.

Alors oui la Chine devient une menace de plus en plus extrême pour l’ordre internationale, pour la paix et pour l’indépendance des pays européens sans évidemment parler de tous les pays asiatiques.

Et qu’elle avance cachée avec des discours lénifiants sur sa volonté pacifique est d’autant plus inquiétant et alarmant.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


mardi 8 avril 2025

Vues du Centre. Le honteux point d’interrogation des chaines d’info

Par Jean-François Borrou


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Bandeaux racoleurs et anxiogènes, nous savons tous comment les chaînes d’information en continu mais aussi les sites internet des médias «traditionnels» agissent pour attirer le chaland et le retenir. 

Une pratique racoleuse aux antipodes de ce que devrait être le journalisme dans une société démocratique, c’est-à-dire transmettre des informations et non des émotions. 

Parmi ces bandeaux, il y a ceux qui sont ponctués d’un point d’interrogation.

Théoriquement, ils devraient ressortir d’une réalité dont il faudrait débattre pour informer les téléspectateurs et lui permettre de se former son opinion.

Or, il ne s’agit en aucun cas de vrais questionnements mais bien d’affirmations que l’on veut faire passer grâce à une ponctuation fallacieuse.

Ainsi, le point d’interrogation a deux objectifs.

Le premier veut faire croire que l’on va débattre d’un problème alors que c’est bien une affirmation qui est lancée souvent peu en relation avec les faits, qui va développer un argumentaire partisan loin de la mission d’information des médias (d’autant que la chaîne d’information en continu su service public n’est pas la dernière à utiliser ce stratagème honteux pour ce dessein).

Le deuxième veut faire croire, le plus souvent avec une volonté anxiogène, qu’il y a un questionnement à propos de tel ou tel problème alors que celui n’existe tout simplement pas mais que cela va éveiller la curiosité du téléspectateur.

A chaque fois, le point d’interrogation est là pour attirer le chaland avec un but qui n’est pas d’abord de l’informer mais soit de lui délivrer un message, soit de le retenir sur telle ou telle chaîne.

En ce moment de crise mondiale et de situation tendue un peu partout dans le monde dont en France, le point d’interrogation est une arme idéologique ou commerciale utilisée sans décence et aucune modération qui n’honore pas ceux qui les exploitent et les instrumentalisent pour ces motifs.

Comme d’habitude les deux victimes sont l’information et le citoyen.

Jean-François Borrou

 

 


Editorial du CREC. La fusion Renaissance-MoDem est-elle une bonne idée pour le Centre?


Il fut un temps où François Bayrou voulait un seul grand parti du Centre, à l’époque où il se sentait plus fort et qu’il voulait faire revenir à l’UDF puis au Mouvement démocrate des dissidents partis fonder d’autres formations comme le Nouveau Centre puis l’UDI autour de Jean-Louis Borloo.

Ce temps dura jusqu’à la victoire d’Emmanuel Macron en 2017.

Prônant toujours l’union, il refusa pourtant un grand parti centriste et freina des quatre fers un rapprochement entre ce qui est devenu Renaissance – qui s’appelait alors En Marche! puis LaREM – et son MoDem, parlant plutôt d’une fédération assez peu contraignante où chacun garderait ses spécificités, ce qui aboutit in fine à des alliances mais rien de plus.

C’était le temps où il craignait que le parti présidentiel n’absorbe «son» Mouvement démocrate.

Aujourd’hui, il a, de nouveau, changé d’avis en prétendant ne l’avoir jamais fait…

Il semble en effet ne plus avoir cette angoisse de la marginalisation puis de la disparition et plaide pour un parti unique du Centre qu’il aurait toujours voulu.

Cela vient-il de son analyse que Renaissance n’est qu’une création qui s’effondrera une fois Emmanuel Macron parti de l’Elysée et qu’il en récoltera les bénéfices?

Toujours est-il qu’avec Elisabeth Borne, numéro deux de Renaissance, il a relancé l’idée de cette fusion la semaine dernière.

Celle-ci est-elle une bonne idée pour le Centrisme en France?

La création d’un grand parti centriste, réunissant tous les courants de cette pensée politique, n’a jamais existé.

Ni le MRP (Mouvement républicain populaire) surtout démocrate-chrétien, ni l’UDF (Union pour la démocratie française) réunissant au départ des partis et des hommes allant d’une droite assez dure au centre-gauche qui soutenaient Valéry Giscard d’Estaing, ne réunirent tous les centristes et/ou rien que des centristes.

Sa création serait donc une nouveauté et sans doute un plus pour affirmer le Centre comme courant majeur en France en ce début de 21e siècle.

Sauf qu’Elisabeth Borne a plutôt parlé de réunir le «bloc central» c’est-à-dire l’axe central qui lui va de la gauche sociale-démocrate à la droite libérale et réformatrice en passant par le centre libéral social.

Donc pas uniquement des centristes.

Et que, de son côté, François Bayrou n’est sans doute pas prêt à accueillir dans ce grand parti du Centre un certain nombre de personnalités qui sont aujourd’hui à Renaissance et trop à droite selon lui comme Gérald Darmanin ou Sébastien Lecornu.

Mais ce qui risque d’être plus compliqué, ce sont les différences de cultures politiques.

Si le MoDem n’est plus à strictement parler un parti démocrate-chrétien, il puise néanmoins ses racines dans ce vivier qui a vu le jour dans l’entre-deux guerres et a rayonné avec le MRP ainsi que l’a rappelé Bayrou et sa volonté de fêter en 2024 le centenaire du Parti démocrate populaire ancêtre du Mouvement républicain populaire qui vit le jour en 1944.

Même si Bayrou a ouvert son parti à d’autres mouvances centristes, celui-ci n’a pas la diversité que l’on connait à Renaissance dont le noyau dur vient plutôt au départ du libéralisme, de la social-démocratie et d’un Centrisme laïc.

Ces cultures différentes seront certainement un frein à la création de ce grand parti.

Mais l’existence de deux formations différentes peut aussi être préférable pour le Centre en lui permettant d’attirer des militants et des électeurs plus nombreux avec ceux qui se sentent plus proche d’un Centre issu de la pensée démocrate-chrétienne et ceux qui se sentent plus proche d’une Centre issu du libéralisme.

A deux ans de l’élection présidentielle et alors que l’instabilité politique issue des dernières législatives devrait ramener aux urnes les Français dans le courant de l’année, on comprend que les dirigeants des deux partis réfléchissent à la puissance supplémentaire que pourrait avoir un grand parti unique.

Mais il ne faudrait pas, non plus, qu’ils sous-estiment ses effets négatifs.