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dimanche 29 décembre 2024

Propos centristes. France – Création d’un haut-commissariat à l’enfance / Budget 2025 / Des hausses d’impôts très limitées / Réduire la dépense publique / Lutte contre le trafic de drogue, facteur d’insécurité…


Voici une sélection, ce 29 décembre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> La protection des plus jeunes est au cœur de mon engagement. Elle le restera pour les trente prochains mois. Pour poursuivre et renforcer notre action, j’ai demandé pour janvier la création d’un haut-commissariat à l’Enfance.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> Il y a un an, Jacques Delors nous quittait. Son héritage demeure, porté par sa vision d’une Europe sociale, d’une économie au service de l’intérêt général et d’une société bâtie sur le dialogue et la confiance. Son absence nous rappelle plus que jamais l'actualité de ses combats.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Trois personnes ont perdu la vie tôt ce matin en tentant de traverser la Manche. À nouveau nos forces de secours sont intervenues pour sauver 45 hommes et femmes. La solidarité en mer est un principe cardinal de notre action avec lequel nous ne transigeons pas. Merci à tous les agents mobilisés en cette période de fêtes.

 

Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> Un an après la disparition de Jacques Delors, puisse son œuvre éclairer nos débats, à un moment où ils n'ont jamais été autant polarisés. Hommage à l'artisan d'une France plus juste dans une Europe puissante. Respect pour celui qui bâtit des compromis sans jamais se compromettre.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Soutien total à Manuel Valls dont le combat pour les valeurs républicaines et universalistes rappelle à la gauche ses propres renoncements. Le débat et les désaccords, oui. Mais ce flot de haine ad hominem, non. C’est l’esprit même du débat public qu’on abîme ainsi.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> 2 échanges importants pour entamer ma mission : donner un budget à la France et aux Français. Avec Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, réduire les dépenses en suivant les travaux de cette vigie indépendante des finances et des politiques publiques. Avec François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, remettre notre pays sur une trajectoire financière qui permette le retour de la confiance et du redressement face à nos partenaires européens.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Dès mardi, en prenant mes fonctions, j'ai eu un entretien avec le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et j'ai eu un échange de travail avec la directrice générale de l'Energie et du Climat. Jeudi, j'ai échangé avec des acteurs de l’énergie et de l’industrie pour relever ensemble les défis qui nous attendent. Ma journée a été marquée par des échanges avec la présidente d’Enedis et la ministre de la Transition écologique, et plusieurs entretiens téléphoniques président-directeur général de Total énergies, la présidente de la CRE, le président-directeur général d’EDF, la directrice générale d’Engie, et le président de l’ASN. Ce matin, vendredi, j’ai échangé avec le président du directoire de RTE. Ces rencontres structurent notre stratégie pour l’avenir énergétique et industriel du pays.

> Deux nouveaux parcs éoliens en mer en Méditerranée pour accélérer la transition énergétique. Le gouvernement a désigné les lauréats pour la construction de deux parcs éoliens flottants en Méditerranée. Ces projets, d’une puissance de 250 MW chacun, permettront d’alimenter en électricité 450 000 habitants chacun.
Zone «Narbonnaise» (entre Agde et Port-la-Nouvelle) : le projet est confié à Ocean Winds et Eolien en Mer Participation.
Zone «Golfe de Fos» (au large de Fos-sur-Mer) : le projet est attribué à Eoliennes Méditerranée Grand Large, porté par EDF Renouvelables et Maple Power. Ces réalisations marquent une étape clé pour notre pays : Les éoliennes seront recyclées, y compris les pales et aimants.
10 % des prestations seront confiées à des PME, soutenant ainsi nos entreprises locales. Nous consolidons notre engagement pour une énergie durable et une transition énergétique responsable. Avec ces nouvelles avancées, la France atteint une puissance éolienne en mer cumulée de 5,3 GW (en service, en construction ou en développement). Nous visons 18 GW en service d’ici 2035 et 45 GW d’ici 2050. Je suis convaincu que ces projets, portés par des acteurs innovants, allient la performance industrielle et la réponse aux défis climatiques. Ensemble, nous construisons un avenir énergétique durable.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Je suis la ministre des habitants de ces quartiers difficiles, qui veut restaurer, réparer l'accès aux services publics. C'est un ministère de gauche, on y vient pour résoudre les problématiques d'inégalité. Pour éviter la dislocation du lien social.

> Je pense à cette jeunesse qui ne se sent pas forcément aimée, qui se sent rejetée, avec laquelle il faut parler. Casser cette espèce de défiance et de méfiance.

> Je ne suis plus dans les logiques d’appareil et j’ai la conviction qu’on peut être de gauche en dehors des partis. Je me revendique d’une gauche républicaine et de Gouvernement au même titre que Manuel Valls, Éric Lombard ou encore Frençois Rebsamen.

> J'étais à Clichy-sous-Bois et à Montfermeil, pour parler avec les habitants des quartiers les plus pauvres. Objectif : améliorer leur vie quotidienne, l’accès à la santé, à l’école, la tranquillité publique, le cadre de vie et l’urbanisme. Avec les élus locaux, les associations et les habitants, ensemble et sur place, nous pourrons construire les réponses adaptées à leurs attentes et tenter ainsi de retisser le lien distendu avec la République.

 

Autres ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Chacun désormais est absolument conscient du danger de sécurité intérieure que représentent la drogue et le narcobanditisme pour notre pays.

> Il y a quelque chose qui ne va pas dans le fonctionnement de nos prisons.

> [Narcotrafiquants] Il faut que nous soyons fermes et coordonnés avec le ministère de l'Intérieur et le ministère des Finances.

 

Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Je salue la décision du Président de la République de créer un haut-commissariat à l’Enfance. Je m’engagerai dès les prochains jours personnellement pour nos enfants, notamment en faveur de la protection de l’enfance et de la petite enfance. L’enfance est un moment déterminant dans la construction de chaque individu, et notre mission est d’offrir à tous les mêmes chances, notamment aux enfants les plus fragiles.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Je ferai tout mon possible pour qu'un budget soit adopté.

> Nous pouvons construire un budget pour notre pays en passant par le dialogue avec toutes les forces politiques. À la demande du Premier ministre, nous recevrons leurs représentants. Il nous faut trouver des compromis et avancer.

> Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème. Les Français qui ne paient pas d'impôts sur le revenu aujourd'hui n'en paieront pas demain.

> Il peut y avoir des discussions sur des hausses d'impôts, qui devront être très limitées.

> Il faudra des économies supplémentaires et un déficit un peu au-dessus de 5% du PIB pour protéger la croissance.

> Je dialoguerai avec tout le monde et j’aurai le même discours avec tous. Certains seront peut-être plus engagés, d’autres plus réticents. Nous verrons bien. (…) Il faut trouver des compromis, c’est indispensable.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Chaque Français qui le souhaite doit pouvoir s’engager dans nos armées, dans l’active comme dans la réserve. Nous réformons la logique des règles d’aptitude médicale pour intégrer la réserve : au lieu de critères uniques et uniformes, ils seront adaptés à chaque fiche de poste. Cela permettra, par exemple, aux diabétiques de type 1 de rejoindre la réserve. Au premier trimestre 2025, des aménagements similaires seront pris concernant l’active.

> Notre objectif est de disposer d’un modèle cohérent d’un militaire réserviste pour deux militaires d’active, soit 105.000 réservistes opérationnels en 2035. En ce sens, la limite d’âge pour servir dans la réserve a été rehaussée à 72 ans. Plus de 1200 conventions facilitant la disponibilité des réservistes ont été signées entre la Garde nationale et des employeurs. Ces mesures portent leurs fruits : de 37.000 réservistes en décembre 2022, nous en sommes aujourd’hui à près de 45.000. Après la réforme des critères d’aptitude médicale, les axes d’efforts porteront en 2025 sur la simplification du recrutement et des convocations, et sur l’accélération des délais de paiement.

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> Je vais voir la santé comme un enjeu de politique nationale et non politicien. Ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, je dois œuvrer à ce que chaque journée soit utile à nos concitoyens.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Les menaces d’emprisonnement de la présidente géorgienne Zourabichvili par le Parti rêve géorgien sont inacceptables et incompatibles avec toute perspective européenne. Les violences et les intimidations contre les manifestants doivent cesser. La France soutient les aspirations européennes et démocratiques de la population géorgienne.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Jean-René Cazeneuve (député)
> Les contribuables français devraient envoyer la facture aux apprentis censeurs. L'Etat va payer les casinos pour qu'ils restent fermés... parce que nous n'avons pas budget !

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> La présidente de Géorgie Zourabichvili mérite tout notre soutien. Elle se bat avec détermination et un grand courage pour la démocratie et l’avenir et européen de son pays, qui affronte les manipulations et les ingérences de la Russie !

 

David Amiel (député)
> Tout mon soutien à Caroline Fourest et Sophia Aram qui luttent pour la République depuis des années avec culture et courage. Ceux qui s’en prennent à elles après l’extrême droite et les islamistes ? Des élus professionnels de la lâcheté et de la bêtise.

 

● MoDem 
Bruno Millienne (porte-parole)
> Pour les transports, il faut s'occuper de décarboner le stock et ne pas agir que sur le flux. Pour le bâtiment, il faut arrêter de subventionner l'achat de matériel énergétique pour subventionner l'efficacité énergétique. Trois ans que je me bats avec les différents gouvernements sur ces deux sujets. Puisse le gouvernement de François Bayrou enfin prendre ces sujets à bras le corps.

> Il est peut-être temps de reconnaître que personne n'a gagné. Et que les Français ont demandé à nos élus de bosser ensemble pour leurs intérêts et pas pour les intérêts particuliers des partis. Au lieu de ça, ceux qui ont voté la censure les ont un peu plus enfoncé dans le marasme.

 

Maud Petit (députée)
Une date ? Un certain 28 décembre 1967. La pilule contraceptive est légalisée en France grâce à la loi Neuwirth, votée le 19 décembre et entrée en vigueur le 28 décembre 1967. Cette loi a permis la prescription de la pilule à but contraceptif, un tournant majeur dans la liberté de contraception pour les femmes en France.
Avant la loi Neuwirth, l’accès à la contraception était très limité et souvent illégal. Les mouvements féministes de l'époque ont milité activement pour le droit des femmes à contrôler leur propre corps et à choisir librement leur méthode de contraception. Des figures emblématiques comme Simone de Beauvoir et des associations telles que le Mouvement Français pour le Planning familial ont été à l’avant-garde de cette lutte. Elles ont organisé des campagnes de sensibilisation, des manifestations et ont exercé des pressions politiques pour changer les lois restrictives. Leur combat a été essentiel.
Concernant la pilule contraceptive pour homme, les recherches sont toujours en cours. Elle contribuerait à l’égalité entre les hommes et les femmes en matière de contraception.
Actuellement, la responsabilité de la contraception repose majoritairement sur les femmes, avec des options comme la pilule, le stérilet, et les implants. En offrant une pilule contraceptive pour homme, l’objectif est de partager cette responsabilité et de permettre aux hommes de jouer un rôle plus actif dans la planification familiale.
Une loi oubliée qui a pourtant changé la vie des femmes françaises.

 

Frédéric Petit (député)
> Nous sommes 5 députés, de 5 groupes politiques différents, à avoir écrit aux ministre des Armées, pour envoyer des instructeurs militaires français en #Ukraine. La dureté des combats et la pression russe croissante dans le Donbass nous conduisent à penser que les formations dispensées par l’armée française sur le territoire français et polonais doivent se poursuivre désormais sur le sol ukrainien.
Nous soutenons la proposition de création d'une coalition européenne dans l'envoi d'instructeurs militaires en Ukraine. La France peut aujourd'hui prendre un rôle moteur dans cette coalition aux côtés des armées britanniques, polonaises, des états baltes et scandinaves.
À l'heure où la Fédération de Russie fait appel à des milliers de soldats nord-coréens pour se battre contre l'armée ukrainienne, notre réponse doit être d'accroitre notre soutien direct à l'Ukraine ; non pas en envoyant des soldats se battre contre l'armée russe mais en envoyant des instructeurs militaires former sur le sol ukrainien des soldats qui défendent l'intégrité de leur territoire et nos valeurs démocratiques.
Les perspectives autour d'éventuelles négociations se précisant, la France et les pays européens ne doivent montrer aucun signe de faiblesse ne pas se laisser dicter leurs conduites par les lignes rouges tracées par le Kremlin. Cette formation sur le sol ukrainien est aujourd'hui importante pour aider l'Ukraine à se défendre, pour protéger des vies et ne pas perdre cette guerre.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Pascal Canfin (député)
> L'Europe améliore notre quotidien : dès aujourd'hui l'UE rend obligatoire le chargeur universel pour les appareils électroniques mis sur le marché européen
- 11000 tonnes de déchets électroniques évités chaque année
- Une économie de 250 millions € par an pour les consommateurs.

 

 

La Chronique de Jean-Louis Pommery. Matignon, une marche trop haute pour Bayrou?


Pour avoir un avenir politique, François Bayrou devait exister.

Il tentait de le faire depuis 2017 et son bref passage au ministère de la Justice, dans le commentaire de la vie politique tout en essayant d’instituer une différence entre lui et les autres notamment Emmanuel Macron dont il devra pourtant porter l’héritage s’il veut avoir ses chances à la présidentielle de 2027 qui demeure son grand et dernier objectif.

Sa nomination au poste de Premier ministre par le même Macron lui donne donc l’occasion de revenir sur le devant de la scène politique et de démontrer son savoir-faire.

Bien sûr, les conditions ne sont pas optimums pour reprendre du service actif!

Mais tel n’est pas le propos ici.

Ainsi, quelques soient les circonstances, on peut questionner la capacité du maire de Pau à occuper un poste aussi important.

Si l’on ne peut douter de ses capacités intellectuelles, en tout cas pas moindre que nombre de ses prédécesseurs, c’est de ses capacités politiques dont il s’agit.

Car, François Bayrou se doit de rassembler au-delà de son camp pour pouvoir prétendre s’installer à l’Elysée.

Et cela l’oblige à réussir son expérience à Matignon.

Une réussite qui passe nécessairement par un large rassemblement de diverses forces politiques plus ou moins antagonistes.

Or, comment rassembler quand on a, certes, parlé d’union nationale pendant des années mais qu’on a surtout cultivé les inimitiés à gauche, à droite et au centre?

Comment rassembler quand tout le monde sait que l’ambition personnelle est le principal moteur de cette volonté et qu’elle s’entrechoque avec celles d’autres qui n’ont pas de cadeau à lui faire, bien au contraire?

Et comment convaincre les Français qui ne l’ont jamais été, selon les sondages, qu’on a les qualités d’être leur président?

La tâche semble prométhéenne avec peu de chances de succès malgré le discours tenu.

D’autant que François Bayrou n’a pas l’air d’y croire lui-même en témoigne ses débuts hésitants et la multiplication de ses propos, parfois polémiques ou vagues, dans les médias comme s’il devait convaincre qu’il est bien à sa place.

Afin de se donner du cœur à l’ouvrage, il vient de convoquer Jacques Delors, l’ancien président de la Commission européenne, ancien ministre de l’économie et François Mitterrand et favori des sondages pour l’élection présidentielle de 1995 à laquelle il ne se présenta pas!

Un homme qu’il a toujours admiré.

«Il y a un an, Jacques Delors nous quittait. Son héritage demeure, porté par sa vision d’une Europe sociale, d’une économie au service de l’intérêt général et d’une société bâtie sur le dialogue et la confiance. Son absence nous rappelle plus que jamais l'actualité de ses combats.»

Voilà ce qu’il écrit sur le réseau X.

Et cela ressemble fort aux lignes directrices de la politique qu’il veut suivre.

Jacques Delors, qui était une personnalité de la gauche modérée et catholique pratiquant comme Bayrou, avait pour devise de ne jamais laisser l’idéologie supplantée le réel.

Cette posture hautement digne et responsable lui a attiré de très nombreux ennemis de la gauche sectaire à la droite nationaliste sans parler évidemment des extrêmes.

Mais l’homme est demeuré droit dans ses bottes jusqu’au bout.

C’est la raison pour laquelle il n’a jamais été nommé Premier ministre, une erreur de Mitterrand, et qu’il a refusé de se présenter à la présidentielle estimant qu’il n’aurait jamais une majorité pour la politique qu’il estimait que la France devait suivre.

Pour François Bayrou, se mettre dans les pas de Jacques Delors est, certes, estimable mais également extrêmement casse-gueule!

Car les oppositions qui empêchèrent ce dernier d’avoir le destin politique national qu’il méritait sont toujours aussi présentes, voire plus.

Dès lors, suivre un agenda «delorien», c’est probablement aller politiquement dans le mur.

Cependant, Bayrou peut aussi opter pour une politique «au centre» et non «du Centre».

Il s’agira alors de faire des cadeaux à sa gauche et à sa droite pour tenter de contenter tout le monde et avoir l’espoir de durer.

Il semble déjà que cette option, au-delà des propos comme ceux sur Delors, soit celle qui est retenue.

On ne peut évidemment en faire totalement le grief au président du MoDem et maire de Pau au vu de la configuration partisane de l’Assemblée nationale.

Reste que dans le climat politique du moment, cela amène irrémédiablement à décevoir la Gauche et la Droite sans pour autant contenter le Centre, donc à avoir une durée de vie très courte.

D’où cette marche qui risque d’être trop haute et rendre celle de l’Elysée inatteignable…