► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des
membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti
Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais
quatre d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent depuis toujours
de droite – Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Guillaume Kasbarian et Benjamin
Haddad – dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique
de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]
Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> L'école est la priorité du président de la République depuis 2017.
> Les élèves français sont à la traine, et cela justifie les mesures que nous mettons en place, comme l'acte II du Choc des savoirs.
> [Éducation à la sexualité à l’école] Si je suis reconduite à la tête du Ministère, le Conseil supérieur de l'éducation proposera ce programme avant la fin de l'année.
> [Éducation à la sexualité à l’école] Entre Pornhub et l'école, moi je choisis l'école !
> [Éducation à la sexualité à l’école] Quand Adèle Haenel a été agressée sexuellement, savait-elle dire : «là, on n'a pas le droit de me toucher?» (...) Il faut pouvoir leur expliquer !
> [Éducation à la sexualité à l’école] Dans le programme, les maternelles apprendront à lire les émotions sur un visage.
> [Éducation à la sexualité à l’école] Il n'y a aucun apprentissage à la pratique sexuelle dans le programme EVARS, ce sont des fausses informations !
> Allah n'a rien à faire dans les classes françaises !
> Un professeur sur deux se dit contesté dans ses enseignements. L'institution doit pouvoir déposer plainte pour soutenir nos enseignants contestés. Ça doit être inscrit dans la loi.
> Procès d'une élève ayant giflé son professeur à Tourcoing : "La sanction doit être systématique.
> Les professeurs ont été augmentés de 11%.
> [Le rejet du 49.3 comme clé d’un accord de non-censure] Vous croyez que c'est ça que les Français attendent? Non !
> [Gouvernement sans le RN] Je ne veux pas que nous ayons une France qui refuse d'apporter sa contribution à l'UE. Je ne veux pas d'un Frexit déguisé, d'une France alignée sur Poutine ou la politique commerciale de Trump !
> Prêt à taux zéro, tickets-restaurant... Le budget censuré par le RN apportait des réponses à tous les Français !
> Boualem Sansal combat avec beaucoup de courage l'islam politique. C'est un écrivain extrêmement intéressant.
Laurent Saint-Martin (ministre auprès du Premier
ministre, chargé du Budget et des Comptes publics)
> Il y a deux mois, j’étais venu sur votre plateau pour présenter le
budget et j’ai insisté sur la nécessité de redresser nos comptes. La situation
budgétaire n’a pas changé, mais nous avons besoin dans l’urgence d’une loi
spéciale pour assurer la continuité de l’Etat.
> M. Barnier a proposé des compromis dans ce texte, ils n’ont pas été donnés au RN. Nous avions eu 15 jours pour écrire ce budget. Je ne le regrette pas, c'était la méthode la plus constructive.
> Le RN avait décidé d’appuyer sur le bouton de la censure, le sujet de fond était un prétexte. On n’a rien résolu avec cette censure. La problématique des finances publiques, elle, demeure.
> Les plus riches sont les grands gagnants de cette censure. On avait parlé d’un effort important de 60 milliards d’euros, cela n’aura pas lieu. Ce n’est pas que le gouvernement qui est tombé, c’est aussi la question d’assainir nos comptes.
> Il y a eu énormément d’amendements à l’Assemblée nationale, votés par LFI ou le RN, en disant : ‘C’est anti-constitutionnel, mais on va le voter quand même et on verra bien si on nous censure.’ Il ne faut pas s’y habituer.
> C'est un exemple concret. Ce budget répondait aussi à toutes les promesses faites aux agriculteurs. C’est à ceux qui ont voté cette censure de s’expliquer. » Censure : l’utilisation des tickets-restaurants bientôt limitée.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Aurore Bergé (députée)
> Nous serons tous jugés
irresponsables si rien n'avance. Les défis budgétaires, la lutte contre les
narcotrafics, la maîtrise de l'immigration, le travail et sa revalorisation: si
nous ne sommes même pas capables de ça, nous serons tous disqualifiés.
> Aujourd'hui, les retraités n'ont pas l'angoisse du financement de leur retraite et les petites retraites ont été revalorisées. La question centrale est celle du financement.
> Il est temps. Il est temps que la gauche se libère de LFI. La lutte contre l'antisémitisme, la lutte contre le terrorisme, ce ne sont pas des variables d'ajustement. C'est le moment pour que des compromis existent.
Thomas Cazenave
(député)
> Le Conseil d’Etat a tranché : impossible d'intégrer le barème de
l'impôt sur le revenu à la loi spéciale. Sans action, 18 millions de Français
verront leurs impôts augmenter. La priorité est de bâtir très rapidement le
chemin pour doter le pays d'un budget non censuré.
Sylvain Maillard (député)
> Tous les députés ont été élus en juin dernier avec des demandes fortes
de leurs électeurs : plus de sécurité, plus de souveraineté économique, plus de
revalorisation du travail. Il faut donc un socle commun pour travailler
ensemble et avancer sur ces priorités réclamées par les Français.
> Il faut que le Parlement puisse travailler ! Beaucoup de textes importants pour nos concitoyens sont en attente d’examen, que ce soit sur la fin de vie ou encore sur la simplification. Il faut avancer.
> [Mercosur] On fera tout pour s'y opposer.
> Si les LR participent au gouvernement, ça me semble bien.
> Nous avons toujours dit à Renaissance, que nous ne travaillons ni avec le RN, ni avec LFI.
> [Syrie] L'islamisme est un poison, on ne peut pas composer avec.
> [Syrie] Nous avons des inquiétudes vives sur les nouveaux maîtres de ce régime.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> Le nouveau gouvernement devra non seulement construire un budget mais
aussi réduire le déficit. Un défi d'autant plus difficile que la coalition sera
large.
> Chacun est revenu de sa circonscription en s’étant fait engueuler ! Les Français sont sévères et ils ont raison : ils attendent qu’on avance pour eux ensemble. Vite des compromis, sans compromission avec le RN et LFI !
> On ressort tous perdants de cette période. Le pays sort perdant, le socle commun sort perdant, la gauche sort perdante, et chacun est revenu de sa circonscription en s'étant fait engueuler ! Les Français sont très sévères !
> [Nouveau gouvernement] Ça fait partie de notre ADN que de trouver des compromis pour l'intérêt général.
> Aux apprentis censeurs : Le Conseil d’État confirme aujourd’hui qu’il est impossible d’amender la loi spéciale et donc de revenir sur les conséquences désastreuses de la censure avant un nouveau PLF !
> Les 18 millions de français qui, demain, paieront plus d’impôts peuvent remercier les apprentis censeurs d’hier ! Il faudra tout faire pour que cette mesure soit dans le PLF25 de janvier.
> Ce week-end, les gersois m'ont partagé leurs inquiétudes : pouvoir d'achat, bonne santé de leurs entreprises… Pour les rassurer et sortir de la crise : travailler ensemble sur le fond et bâtir un consensus républicain de LR au PS.
Prisca Thevenot
(députée)
> Stop au débat de posture ! Les Français attendent de nous des réponses
pour leur quotidien. Nous avons réussi par le passé à trouver des accords sujet
par sujet et nous devons continuer à le faire.
> Il faut mettre fin à la majorité de blocage alliant Lepénistes et Mélenchonistes. Un autre chemin existe si et seulement les uns et les autres arrêtent de venir avec leur liste à la Prévert pour expliquer pourquoi ils ne travailleraient pas avec d'autres qu'eux-mêmes.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> En une semaine tout a changé dans le paysage politique. Le RN est
hors-jeu, LFI est marginalisé et des partis qui refusaient le dialogue sont
autour de la table. Un chemin se dessine afin de stabiliser le pays et faire
fonctionner l’hémicycle. Tout doit être fait pour y aboutir.
> Les lignes bougent et c’est tant mieux. Les discussions entre les partis de gouvernements sont nécessaires pour débloquer la situation. Si le compromis est toujours difficile, il est indispensable pour briser la tenaille populiste RN-LFI, qui paralyse le pays.
> On peut créer les conditions d'une Assemblée nationale qui fonctionne.
● MoDem
Bruno Fuchs (député)
> La France tjs aux côtés de l’Ukraine pour une paix juste et durable La
France reste engagée pour soutenir l’effort de reconstruction, au niveau
national et européen.
Frédéric Petit (député)
> 13ème soir de suite où les Géorgiens manifestent dans tout le pays
contre un pouvoir mafieux qui tabasse et emprisonne les opposants ! Qu’attend
l’Europe pour leur envoyer un message d’espoir ? Ce qu’il se passe en Géorgie
nous concerne !
> Le développement de l'hydrogène est stratégique, nous devons le travailler en Européens. Avec des collègues de l'Assemblée nationale et du Bundestag, nous souhaitons une stratégie franco-allemande de l'hydrogène afin de faire avancer ensemble sa montée en puissance à l’échelon européen.
● Parti radical
> [Le Parti radical, ouvert au compromis en responsabilité, s’inscrit
dans un pacte gouvernemental de transition sans LFI et le RN]
Dans le cadre de la réunion à l’Elysée entre les responsables politiques et le
Président de la République, Nathalie Delattre, présidente du Parti radical, a
indiqué que les Radicaux souhaitaient continuer à s’inscrire dans un pacte
gouvernemental de transition sans LFI et le RN. Le Parti radical privilégie une
attitude responsable d’ouverture au compromis dans la modération qui sied au
pacte social et humaniste qui anime les Radicaux et qu’ils défendent depuis 120
ans.
Le Parti radical veut œuvrer dans un temps utile pour les Français en
responsabilité. Les forces politiques réunies autour de la table à l’Elysée ont
d’ores et déjà montré leur capacité durant les quelques semaines passées à
trouver des compromis en votant six propositions de loi transpartisanes, un
projet de loi de fin de gestion et une commission mixte paritaire du PLFSS
conclusive, ce qui ne s’était pas produit depuis 14 ans.
Le Parti radical attend la nomination d’un Premier Ministre rassembleur dans sa
méthode et la composition d’un gouvernement resserré qui inclut des
personnalités politiques favorables à ce pacte de gouvernement mais aussi de la
société civile. Il est nécessaire de trouver une voie pour doter la France d’un
budget et rassurer tant les Français que nos partenaires en Europe et dans le
monde. Il est également important qu’au côté du dialogue institutionnel chemine
le dialogue social auquel les Radicaux sont fortement attachés. Dès la
nomination du Premier Ministre, le Parti Radical partagera avec lui sur le fond
ses priorités.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Plus que jamais, les défis auxquels nous faisons face sont des défis
communs. L’unité des Européens est notre plus précieux atout. Pour une Europe
souveraine, libre et prospère.
Pascal Canfin (député)
> [Bilan de l’écologie au Parlement européen et Pacte vert] Depuis 2019,
l’Union européenne a engagé une stratégie climatique d’ampleur pour faire de
l’Europe une véritable puissance verte : le Pacte vert pour l’Europe, la loi
européenne pour le climat et le plan « Fit for 55 » proposés en 2021,
prévoient de réduire d’au moins 55 % les émissions de gaz à effet de serre
d’ici 2030, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Le Pacte vert c’est un ensemble de 70 textes sectoriels dont plus de 80 % ont
déjà été adoptés lors de la dernière mandature. Les efforts engagés portent
déjà leurs fruits : les émissions de gaz à effet de serre en Europe ont
ainsi baissé de 8% entre 2022 et 2023 (-37% depuis 1990). (…)
Le Pacte vert a posé les bases de la décarbonation du secteur de l’énergie, qui
représente encore 75% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Le
développement d’une électricité zéro carbone produite en Europe est
indispensable pour renforcer notre indépendance stratégique. La guerre en
Ukraine l’a montré, notre dépendance aux énergies fossiles, quasiment
exclusivement importées, peut déstabiliser toute l’économie européenne.
Les mesures pour réduire cette dépendance sont d’ores et déjà structurantes :
- Nous avons doublé les objectifs de développement des énergies renouvelables
pour atteindre 42,5 % de la consommation d’énergie d’ici 2030.
- Nous avons réformé le marché européen de l’électricité pour stabiliser et
faire baisser les prix, qui peuvent désormais être décorrélés des énergies
fossiles, notamment du gaz russe.
Nous devons continuer à massifier les investissements en faveur des énergies
sans les opposer par idéologie. S’opposer aux renouvelables ou au nucléaire
revient à se priver d’une partie de la solution et mènerait à une impasse face
à des besoins en électrification qui ne vont cesser de croître. Les débats
entre pro et anti-nucléaire sont stériles. A mes yeux les données du problème
sont claires : les énergies renouvelables ont vocation à devenir majoritaire,
mais le nucléaire est indispensable pour apporter du volume et stabiliser le
réseau. Les scientifiques du GIEC prônent d’ailleurs cette approche sur deux
jambes.
> [Economie verte] L’Europe a pris des mesures concrètes
pour accélérer le déploiement de solutions technologiques : véhicules
électriques et infrastructures de recharge nécessaires à leur déploiement, ENR,
carburants alternatifs, les batteries…bref toutes les technologies clés de la
transition.
C’est essentiel car la course à la localisation des technologies vertes est
lancée partout dans le monde. Les États-Unis se sont dotés de l’IRA (Inflation
Reduction Act) qui leur permet de mettre sur la table autour de 1000 milliards
de dollars pour soutenir l’implantation d’usines, le déploiement des ENR et des
voitures électriques. De son côté, la Chine a misé depuis longtemps sur des
technologies clés de la transition comme les batteries, les voitures
électriques ou encore les panneaux solaires.
Cette concurrence acharnée est à la fois une bonne nouvelle pour le climat
puisqu’elle permet de massifier les technologies vertes, mais aussi un
véritable risque pour l’Europe : celui de remplacer une dépendance par une
autre. C’est pourquoi nous avons défini des technologies vertes clés que nous
voulons produire chez nous. Grâce à l’Alliance européenne des batteries, nous
déployons des giga factories partout en Europe, et notamment dans les Hauts de
France qui vont devenir l’un des hubs européens de la mobilité électrique. Rien
que dans la région de Dunkerque, ce sont près de 40 000 emplois qui doivent
être créés dans les secteurs de l’automobile et de l’énergie décarbonée.
> [Environnement] Aujourd’hui c’est la fin de l’Europe
naïve. Avec un constat simple : il n’est pas possible d’exiger de nos
industriels de réduire leurs émissions de CO2, sans lutter contre le dumping
climatique de leurs concurrents, qui ne paient pas le même prix du carbone.
C’est pour cela que nous avons mis en place un « mécanisme d’ajustement
carbone aux frontières » qui fonctionnera comme une écluse à l’entrée du
marché européen. Si une tonne d’acier chinois a payé l’équivalent de 2 euros
sur le carbone émis pour sa production et l’entreprise européenne 80 euros,
alors la tonne chinoise paiera 78 euros lorsqu’elle entre sur le marché
européen. Ce mécanisme, une première mondiale, commence déjà à porter ses
fruits avant même son entrée en vigueur formelle en 2026 puisque des pays ont
décidé d’adopter un prix du carbone par anticipation. La France défendait cette
idée depuis 30 ans, nous en avons fait une réalité.
C’est une véritable bataille idéologique qui se joue en Europe entre les
tenants du libre-échange et ceux qui mettent en avant l’autonomie stratégique.
Les tarifs chinois sur les voitures électriques en 2024 ont été une autre
occasion de montrer que nous étions prêts à réagir au risque d’importations
massives de produits chinois, sur-subventionnés et parfois exportés vers
l’Europe en dessous de leur cout de production !
> Les transports représentent un quart des émissions de
gaz à effet de serre en Europe. Effectivement accélérer le rythme de leur
décarbonation est crucial. La transition bas carbone est aussi une opportunité
pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles à la concurrence, chinoise
notamment.
Avec l’interdiction de la vente de voitures neuves non « zéro émission de
CO2 » en 2035, l’Union européenne veut faire évoluer son parc automobile
vers la neutralité carbone et des véhicules « zéro émission », tout en
accompagnant les consommateurs et l’industrie automobile. L’Europe favorise
également ’accélération du déploiement d’un réseau de bornes de recharge.
Les constructeurs européens ont d’ailleurs engagé la transition du secteur avec
le lancement de nouveaux modèles de véhicules électriques abordables sur le
marché en 2024. Nous devons désormais soutenir davantage la demande avec des
mesures d’aide à l’achat (leasing social, bonus…), et de soutien pour
l’électrification des flottes de véhicules d’entreprises, qui représentent près
de 50% des ventes de véhicules neufs.
Nous avons également adopté de nouvelles normes de réduction des émissions de
CO2 pour les véhicules lourds neufs (les poids lourds représentent 6 % des
émissions de l’UE), qui devront être à 90 % zéro émissions en 2040 et pour les
bus (100 % zéro émissions en 2035 avec un traitement spécifique pour les bus
utilisant le biométhane). Nous avons ainsi voté sous la précédente mandature
toutes les nouvelles règlementations pour décarboner le transport routier. Plus
globalement l’Union s’est engagée dans une stratégie de verdissement du fret et
de report modal vers le ferroviaire.
L’Europe a également engagé la décarbonation des secteurs maritime et aérien
avec des objectifs d’incorporation de carburants alternatifs notamment produits
en Europe, et des investissements en matière de recherche et d’innovation
(avion bas carbone…). A partir de 2025, les avions au départ de l’Europe
devront embarquer une part de carburants d’aviation durables, de 2 % dans le
kérosène des vols au départ de l’Europe en 2025 à 42% en 2045). En ce qui
concerne le transport maritime, les navires de 5000 tonnes devront réduire
leurs émissions de 80 % d’ici 2050. Pour réduire la pollution de l’air
dans les ports, les porte-conteneurs et les navires de croisière seront obligés
d’utiliser l’alimentation électrique lorsqu’ils seront à quai à partir de 2030.
La diminution des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution générées
par les transports permettra d’améliorer sensiblement la qualité de l’air et la
santé des citoyens. Que ce soit dans les ports ou sur nos routes, les solutions
d’électrification sont à la fois bonnes pour le climat et pour notre santé.
> [Transition écologique] Pour la première fois, l’Union
s’est dotée d’instruments pour accompagner les ménages et les entreprises dans
une logique de solidarité et de justice face à la transition écologique :
- Le fonds de transition juste (17,5 milliards d’€ pour 2021-2027) doit
favoriser la modernisation de l’économie locale en atténuant les répercussions
négatives sur l’emploi (technologies énergétiques propres, réhabilitation des
sites industriels, reconversion des salariés…).
- Le fonds social pour le climat (86,7 milliards d’€) accompagne les ménages et
les PME les plus vulnérables via le financement de dispositifs d’aide comme le
bonus écologique à l’achat d’un véhicule électrique, chèque énergie, etc.
Si ces outils financiers sont indispensables, ils n’épuisent pas le sujet de la
transition juste. Nous devons aller plus loin dans le fait de contraindre des
usages réservés aux « ultra riches » à se décarboner plus vite que la
moyenne. Le débat sur les jets privés est à mon sens très révélateur car il
touche la question clé de “l’exemplarité des élites”. Je ne suis pas favorable
à l’interdiction des jets privés car ils rendent un service utile, certes utile
à une infime partie de la population mais utile. En revanche, je ne vois aucune
raison pour ne pas exiger d’eux qu’ils soient zéro émission avant tous les
autres puisque les clients ont, par définition, les moyens de payer plus chers
ce service. Même si cela représente une partie infime de nos émissions de CO2,
c’est un sujet symbolique qui permet à chacun de comprendre que l’on demande
plus à ceux qui ont plus. Cette dimension est absente aujourd’hui du Pacte
vert, ce qui peut nuire à son acceptabilité.
> [Biodiversité] La loi sur la restauration de la nature
prévoit des mesures inédites pour restaurer les écosystèmes naturels dégradés
et crée pour la première fois en Europe une gouvernance de la restauration de
la nature : 20% de l’intégralité des terres et espaces marins de l’Union
européenne feront l’objet de mesures de restauration d’ici 2030, ce qui
alignera l’Europe avec ses engagements pris lors de l’accord de
Kunming-Montréal en 2022.
Chaque État devra réaliser un plan de restauration pour traduire les objectifs
de restauration et de bon état des écosystèmes naturels (marais, forêts, zones
humides, dunes, espèces protégées…) en 2030, 2040 et 2050. Des mesures pour
protéger les pollinisateurs et leurs habitats seront obligatoires dans tous les
états européens. Cette loi met fin à certaines incohérences pour la protection
des écosystèmes marins en imposant des mesures communes de protection (par
exemple la protection des dauphins dans le golfe de Gascogne s’imposera
désormais aux pêcheurs espagnols). La première menace sur les rendements
agricoles c’est le dérèglement climatique. Restaurer la nature, c’est protéger
la biodiversité, mais c’est aussi lutter contre l’érosion des sols contre les
inondations avec des zones tampons naturelles, et ainsi protéger les rendements
donc les revenus agricoles.
Nous avons aussi adopté un règlement actant la fin de la commercialisation dans
le marché intérieur de produits issus de la déforestation tels que le café, le
chocolat, l’huile de palme, le soja, le bœuf, etc. En cas de non-respect de ce
règlement les entreprises s’exposent à une amende atteignant au minimum 4 % de
leur chiffre d’affaires annuel dans l’Union européenne. Ce texte, largement
initié par la France, est la première loi au monde de cette nature et j’en suis
particulièrement fier. Ce texte constitue aussi une clause miroir pour nos
agriculteurs qui sont de fait en concurrence avec des importations responsables
de la déforestation. Désormais, ces produits ne pourront plus accéder au marché
européen.
L’entrée en vigueur de ce texte qui devait avoir lieu au 1 janvier 2025 sera
finalement repoussée d’un an pour permettre à tout le monde, entreprises comme
pays tiers, d’être prêts.
> [Déforestation] Il s’agit désormais de mettre en
cohérence le commerce et le climat. L’Europe ne se contente plus de se doter de
normes très ambitieuses en matière d’environnement. Elle utilise la puissance
du marché unique au service de ces objectifs en imposant des exigences à ses
partenaires, tout en s’assurant de créer les conditions d’une concurrence plus
loyale au bénéfice de ses propres entreprises.
A titre d’exemple, l’UE a commencé à mettre en place des mesures miroirs pour
assurer une réciprocité des normes. C’est ce que nous avons fait avec le
règlement sur les batteries, avec le mécanisme d’ajustement carbone aux
frontières, ou avec le règlement sur la déforestation importée. C’est le cas
également avec les clauses miroirs en matière agricole, comme l’a démontré le
récent contrôle de la commission européenne qui a conduit le Brésil à suspendre
immédiatement une partie de ses exportations de viande bovine en Europe, faute
de systèmes de traçabilité et de contrôle suffisants sur la présence d’hormones
de croissance interdite en Europe.
Par ailleurs, nous avons mis en place une nouvelle doctrine sur les accords
commerciaux qui font de l’Accord de Paris une clause essentielle, en incluant
pour la première fois un mécanisme de sanctions (cf. Accord
UE-Nouvelle-Zélande). Désormais, une violation grave des engagements sociaux et
environnementaux, sera enfin suivie d’effets et pourra être sanctionnée. C’est
pour cela que j’ai voté cet accord, avec l’immense majorité des députés
socialistes et verts européens… à l’exception des députés français. Et c’est
précisément parce que le texte de l’accord avec le Mercosur ne respecte pas
cette nouvelle approche que j’y suis opposé.
Alors que la présidente de la Commission européenne vient de finaliser les
négociations sur l’accord avec le Mercosur, rien n’est encore joué, puisque
pour être ratifié, cet accord devra être adopté par le Conseil et par le
Parlement européen dans les prochains mois. Ces votes seront d’ailleurs très
serrés et dépendront en grande partie des pays qui rallieront le camp du non
mené par la France, notamment l’Italie ou la Roumanie qui pourraient contribuer
de façon décisive à constituer une minorité de blocage au Conseil.
> Les élections européennes de juin 2024 ont
incontestablement changé la donne au Parlement européen. La majorité dite
« progressiste » du groupe centriste Renew aux groupes de gauche en
passant par les écologistes n’existe plus. En revanche, la majorité allant de
la droite à l’extrême-droite, existe belle et bien. Et cette “union des
droites” européenne a fait de la lutte contre le Pacte vert l’un de ses
ciments. La donne politique a donc changé. Dans ce contexte, notre stratégie
est d’abord de tenter de consolider la majorité centrale qui a largement
soutenu le pacte vert dans la mandature précédente sous l’impulsion d’Ursula
von der Leyen. Celle-ci a été réélue en juillet 2024 par la droite, le centre,
les sociaux-démocrates et les verts. Sa politique doit donc refléter cette
majorité et les récentes auditions des nouveaux commissaires ont montré que la
ligne pro-Pacte vert était bien tenue. Les batailles seront donc moins au sein
de la Commission qu’au Parlement, qui est aujourd’hui parmi les institutions européennes,
celle où l’extrême-droite a le plus de pouvoir de nuisance.
Depuis 2019 je suis convaincu que la réussite du Pacte vert passe par la
dépolarisation de l’action climatique. Gagner la bataille de la décarbonation
implique de s’inscrire dans des politiques de temps long, qui ne sont pas
soumises aux aléas de chaque échéance électorale. Il suffit de voir à quel
point la situation américaine ultra polarisée, sur ce sujet comme sur beaucoup
d’autres, empêche de mener des politiques de long terme de réduction des
émissions. Elles sont mises en place par les Démocrates et détricotés par les
Républicains. La trumpisation d’une partie de la droite européenne est donc la
première menace contre le Pacte vert aujourd’hui. Pour la contrer, nous devons
agir sur plusieurs fronts. Tout d’abord continuer à travailler avec les entreprises
progressistes qui sont engagées dans la transition et qui montrent concrètement
les voies de l’avenir. Deuxième front, échanger en permanence avec les députés
du centre droit qui sont hostiles à ces alliances de fait avec les extrêmes
droites. Il faut leur tendre la main pour préserver le Pacte vert.
Troisièmement, continuer à élargir la façon dont nous parlons des politiques
écologiques. Bien sûr elles sont bonnes pour le climat, c’est leur raison
d’être première. Mais elles sont aussi bonnes pour notre compétitivité et pour
notre indépendance géopolitique. Chaque année l’Europe dépense autour de 400
milliards d’euros pour acheter du gaz et du pétrole ! C’est une véritable
saignée financière. Décarboner notre énergie c’est produire chez nous notre électricité
en lieu et place d’importer des énergies fossiles. Développer un récit
politique autour de la « souveraineté écologique » me semble
essentiel dans un contexte de montée en puissance des nationalismes.
Dans la mandature qui s’ouvre je me battrai pour que l’on approfondisse notre
Union de l’énergie zéro carbone de façon à ce qu’on se donne les moyens de
gagner la bataille de l’électrification et donc de la souveraineté et de la
sortie de notre dépendance aux fossiles. Le Clean Industrial Deal annoncé par
Ursula von der Leyen constituera dès le début de l‘année 2025 le nouveau volet
industriel du Pacte vert, avec de nouveaux outils pour investir encore
davantage dans les industries propres et chaines de valeur stratégiques
européennes, pour simplifier – sans déréguler – et accélérer la révolution
industrielle verte. Nous devrons également compléter le Pacte vert en agissant
de façon coordonnée en matière d’adaptation et de résilience aux effets du
dérèglement climatique pour protéger les européens et les rendements agricoles,
et donc notre souveraineté alimentaire, et mieux prévenir les conséquences des
catastrophes climatiques dont nous avons encore vu un exemple dramatique à
Valence ces dernières semaines.
Nous devons plus que jamais agir ensemble pour maintenir le cap, gagner ces
batailles en additionnant les solutions technologiques sans dogmatisme, pour
accélérer la construction de l’Europe puissance verte et souveraine !
Christophe Grudler (député)
> [Opinion sur la crise au Moyen-Orient]
Après plus de deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah sur le
sol libanais, plus de 4 000 morts, 16 000 blessés et un million de déplacés, un
accord de cessez-le-feu a été signé le 27 novembre dernier, offrant enfin une
lueur d’espoir aux Libanais. Même si cet accord représente un espoir fragile
pour la paix, il incarne l’influence de la diplomatie française et du ministre
des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui a œuvré pour permettre au Liban
de retrouver sa souveraineté et d’entamer sa reconstruction.
Historiquement liée au pays du Cèdre, la France et nos grandes entreprises ont
joué un rôle majeur en apportant un soutien indéfectible à sa population. À
l’initiative d’une conférence internationale de soutien à la population et à la
souveraineté du Liban, à laquelle j’ai participé, la France a permis de lever
plus d’un milliard de dollars, dont 800 millions d’aide humanitaire pour
répondre aux besoins de protection et de secours de la population libanaise, et
200 millions pour soutenir les forces de sécurité du Liban, garantes de la
stabilité du pays.
Le soutien humanitaire de l’Union européenne a également été déterminant,
notamment dans le cadre du pont aérien humanitaire qui a permis d’acheminer des
médicaments et des équipements médicaux pour venir en aide aux Libanais
déplacés. Au Parlement européen, après la signature d’une déclaration écrite
commune rassemblant plusieurs eurodéputés de sensibilités politiques
différentes en faveur du Liban, j’ai obtenu que nous puissions débattre en
session plénière d’octobre à Strasbourg, des actions prioritaires à
entreprendre pour soutenir le Liban et sa population et assurer la protection
des forces intérimaires des Nations Unies (FINUL).
Ce cessez-le-feu n’est que la première étape et les engagements internationaux
ne doivent pas faiblir, alors qu’il reste encore beaucoup à faire. L’enjeu
majeur réside désormais dans la mise en œuvre durable de cet accord sur le
terrain et dans le temps. La France participera activement au comité de
surveillance de cet accord et apportera une aide financière et matérielle au
Liban pour lui permettre de redéployer ses forces armées dans le sud du pays,
et retrouver pleinement sa souveraineté sur son territoire.
Avec cet accord, le véritable travail pour la reconstruction du Liban ne fait
que commencer.
Il passera par l’élection rapide d’un Président de la République, alors que le
pays n’en a plus depuis 2022, pour remettre sur pied l’État et entamer une
reconstruction en profondeur.
Le Liban est aujourd’hui à la croisée des chemins. Après des mois de violence
dévastatrice, le cessez-le-feu signé en novembre dernier offre une lueur
d’espoir, à condition que toutes les parties prenantes en mesurent l'importance
et s’engagent pleinement à en garantir la mise en œuvre effective. Il incombe
désormais aux autorités libanaises, avec le soutien de la communauté
internationale, d’engager le Liban sur la voie de la souveraineté pour bâtir un
avenir prospère et poser les bases d’une réconciliation durable.