► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Intervention d’Emmanuel
Macron] Françaises, Français.
Mes chers compatriotes,
Hier l’Assemblée nationale a voté
à la majorité absolue le rejet du budget de la sécurité sociale et ce faisant
la censure du gouvernement de Michel Barnier. Aujourd’hui, le Premier ministre
m’a remis sa démission et celle de son gouvernement et j’en ai pris acte. Je
veux ici remercier Michel Barnier pour le travail qu’il a accompli pour le
pays, pour son dévouement et pour sa pugnacité. Lui comme ses ministres se sont
montrés à la hauteur du moment quand tant d’autres ne l’ont pas été.
Le 9 juin dernier, je me suis
adressé à vous pour annoncer la dissolution de l’Assemblée Nationale. Cette
décision était à mes yeux en effet inéluctable. D’abord car le vote aux
élections européennes avait donné une large avance au Rassemblement national et
plaçait les extrêmes en tête. Ensuite, car de nombreux responsables politiques
annonçaient déjà la censure pour cet automne. Cependant, je dois bien le
reconnaitre cette décision n’a pas été comprise. Beaucoup me l’ont reprochée et
je sais beaucoup continuent de me le reprocher. C’est un fait et c’est ma
responsabilité. Cependant, nul ne peut dire qu’en faisant cela, je ne vous ai
pas redonné la parole. Je crois que c’était nécessaire.
Vous avez pris vous-même votre
responsabilité en allant massivement voter aux élections législatives en juin
et juillet dernier. Et ce vote ainsi que les désistements réciproques décidés
par plusieurs partis ont composé une Assemblée Nationale sans majorité. Aucun
parti, aucune coalition présentée aux électeurs en effet ne peut prétendre
avoir seul la majorité. et cette situation exige une nouvelle organisation
politique. C’est inédit mais c’est ainsi. Alors durant cet été, j’ai
largement consulté, d’abord pour tenter de convaincre les forces politiques de
travailler ensemble, comme cela se fait chez beaucoup de nos voisins, puis pour
choisir un Premier ministre qui ne soit pas censuré dès sa nomination.
C’est pourquoi en septembre, mon
choix s’est porté sur Michel Barnier, un responsable d’expérience jusqu’alors
dans l’opposition. Parce qu’il était en effet susceptible de rassembler la
majorité la plus large à l’Assemblée et au Sénat, de la droite républicaine au
centre, en passant par les radicaux et les forces indépendantes et des
territoires.
J’ai laissé le Premier ministre
gouverner, le Parlement légiférer.
Hier donc, le gouvernement a été
censuré, et cela malgré les concessions faites par Michel Barnier à l’ensemble
des groupes parlementaires. Il a été censuré, ce qui est inédit depuis 60 ans,
parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies dans un front
anti-républicain et parce que des forces qui hier encore gouvernaient la France
ont choisi de les aider.
Je sais bien que certains sont
tentés de me rendre responsable de cette situation, c’est beaucoup plus
confortable. Mais si j’ai toujours assumé toutes mes responsabilités, une bonne
chose comme parfois les erreurs que j’ai pu faire, je n’assumerai jamais
l’irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi
en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France, à
quelques jours des fêtes de Noël.
Les députés du Rassemblement
national ont choisi de voter une motion de censure qui disait le contraire de
leur programme, qui insultait leurs propres électeurs. Ce faisant ils ont
simplement choisi le désordre, qui est le seul projet qui les unit à l’extrême
gauche. Et cela avec la complicité du reste du Nouveau Front Populaire. Non pas
pour faire, mais pour défaire, pour créer le désordre.
Pourquoi tous ces députés ont-ils
agi ainsi ?
Ils ne pensent pas à vous, à vos
vies, à vos difficultés, à vos fins de mois, à vos projets. Soyons honnêtes.
Ils ne pensent qu’à une seule chose : à l’élection présidentielle. Pour la
préparer, pour la provoquer, pour la précipiter. Et cela avec le cynisme, si
c’est nécessaire, et un certain sens du chaos.
Mais ce faisant, d’abord ils se
gardent bien de vous rappeler la réalité de notre Constitution, quoiqu’il
advienne, il ne peut pas y avoir de nouvelles élections législatives avant dix
mois. Et dans ces conditions, l’Assemblée a le devoir de faire ce pour quoi
vous l’avez élue : travailler ensemble, au service de la France et des
Français.
Ensuite, personne, ne peut en fait
se permettre d’attendre, pour agir pour être utile. Le monde, l’Europe avancent
et nous avons besoin d’un gouvernement qui puisse décider et trancher.
Enfin le mandat que vous m’avez
démocratiquement confié est un mandat de cinq ans, et je l’exercerai pleinement
jusqu’à son terme. Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de
l’Etat, au bon fonctionnement de nos institutions, à l’indépendance de notre
pays, et à votre protection à tous. Je le fais depuis le début, à vos côtés, à
travers les crises sociales, l’épidémie de Covid 19, le retour de la guerre,
l’inflation et tant d’épreuves que nous avons partagé.
A partir d’aujourd’hui, c’est une
époque nouvelle qui doit commencer où tous devront agir pour la France et où il
faudra bâtir des compromis nouveaux. Parce que la planète avance, parce que les
défis sont nombreux et parce que nous devons être ambitieux pour la France.
Nous ne pouvons nous permettre ni les divisions ni l’immobilisme.
C’est pourquoi je nommerai donc
dans les prochains jours un Premier ministre. Je le chargerai de former un
gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un
arc de gouvernement, qui puissent y participer ou à tout le moins qui
s’engagent à ne pas le censurer. Le Premier ministre aura à mener ces
consultations et former un gouvernement resserré à votre service.
Sa priorité sera le budget. Une
loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement et cette loi
temporaire permettra comme c’est prévu d’ailleurs par notre Constitution, la
continuité des services publics et de la vie du pays : elle appliquera
pour 2025 les choix de 2024. Et je compte bien qu’une majorité puisse se
dégager pour l’adopter au Parlement. Les services publics fonctionneront, les
entreprises pourront travailler, nos obligations seront tenues, nos maires
pourront évidemment là aussi continuer de fonctionner, je les remercie encore
de leur dévouement pour la Nation.
Puis, en début d’année, ce
gouvernement préparera un nouveau budget. C’est nécessaire pour en effet
protéger les Français des hausses d’impôts mécaniques liées à l’inflation car
je refuse que les Français paient la facture de cette censure. Et c’est aussi
nécessaire d’avoir ce budget au tout début d’année pour permettre au pays
d’investir comme c’était prévu, pour nos armées, notre justice nos forces de
l’ordre, mais aussi aider nos agriculteurs en difficultés qui attendaient ce
budget ou venir en soutien de la Nouvelle-Calédonie
Vous le savez, je ne pourrai pas
me représenter en 2027. C’est pourquoi le seul calendrier qui m’importe n’est
pas celui des ambitions, c’est celui de notre Nation, au fond celui qui compte
pour vous, pour nous.
Nous avons devant nous trente
mois, trente mois jusqu’au terme du mandat que vous m’avez confié. Trente mois
pour que le gouvernement puisse agir. Agir pour faire de la France un pays plus
fort et plus juste : innover, produire, investir dans les transitions
technologiques et environnementales, instruire nos enfants et nos jeunes,
prévenir et soigner, protéger. Au moment où les guerres en Europe et au
Moyen-Orient nous déstabilisent, continuer de préparer nos armées mais aussi
toute la société, et agir pour la paix. Avoir une France plus forte dans une
Europe plus forte, plus indépendante et prête peut être à de nouveaux conflits
et à résister à toutes les pressions.
Oui les trente mois que nous avons
devant nous doivent être trente mois d’actions utiles pour le pays. Et pour
cela le gouvernement devra partir du réel et non pas des fantasmes ni des
contre-vérités. Je ne crois pas pour ma part que l’avenir de la France puisse
se faire avec plus d’impôts, plus des normes, ou avec quelque laxisme face au
narcotrafic ou dans la multiplication des divisions, ou dans l’abandon de notre
ambition climatique. Il faudra que le gouvernement rassemble pour agir
concrètement, au cours de ces trente mois, pour nous et nos enfants.
Regardez, samedi, devant le monde
entier, nous allons célébrer la réouverture au public de Notre-Dame-de-Paris.
La cathédrale sera rendue aux Parisiennes et aux Parisiens, à nous tous, aux
catholiques du monde entier et aux cultes. Et ce chantier qu’on croyait
impossible, rappelez-vous, nous tous, ce soir d’avril 2019. Et bien nous
l’avons fait. Comme nous avons réussi nos Jeux Olympiques et paralympiques.
Nous l’avons fait car il y a eu un cap clair, une volonté et parce que chaque
femme et chaque homme ont travaillé dur : responsables publics,
fonctionnaires, salariés, compagnons, bénévoles… chacun a eu un rôle essentiel
pour une cause plus grande que nous tous. C’est la preuve que nous savons faire
de grandes choses, que nous savons faire l’impossible Et d’ailleurs le monde
entier, à deux reprises cette année nous admire pour cela.
Et bien c’est la même chose qu’il
faut pour la Nation : avoir un cap clair pour ces trente mois : l’école,
la santé, la sécurité, le travail, le progrès, le climat, l’Europe. Des actes
clairs, qu’un gouvernement devra prendre, au service du pays, un Parlement qui
saura trouver les compromis, un sens des responsabilités et du
respect. Partout où elle est fragilisée, rebâtir la Nation ; partout où il
y a des emportements de l’insulte, remettre de la sagesse et partout où il y a
de la division vouloir l’unité ; partout où les uns cèdent à l’angoisse,
vouloir l’espérance.
Nous l’avons fait, nous allons le
montrer au monde entier, nous en sommes donc capables, nous allons donc le
faire pour notre pays et notre République.
Vive la République. Vive la
France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des
membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti
Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais
quatre d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent depuis toujours
de droite – Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Guillaume Kasbarian et Benjamin
Haddad – dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique
de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]
Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> Un gouvernement d’intérêt général pour servir les Français, c'est
l'appel du Président de la République à toutes les forces républicaines. Si
nous ne sommes pas d’accord sur tout, je forme le vœu que nous puissions nous
retrouver sur l’essentiel. Travaillons ensemble pour faire face aux immenses
défis qui se dressent devant nous. L’intérêt national est le seul qui compte.
> Merci. Merci Monsieur le Premier ministre pour votre confiance et la mission que vous m’avez confiée au service de l’École de la République. Pour élever le niveau de tous les élèves, lutter contre le fléau du harcèlement et défendre inlassablement ce trésor qu’est la laïcité, pas une fois votre soutien n’aura manqué. Votre engagement et votre sens de l’État auront marqué votre action. Pour tous les Français qui espèrent encore le meilleur de la politique, pour tenir toutes les promesses de l’École de la République, le combat continue.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Déclaration conjointe des ministres des affaires étrangères de la
France, de l’Allemagne et de la Pologne (6 décembre 2024)
Nous, ministres des Affaires étrangères du Triangle de Weimar, regrettons la
décision du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, de mettre de côté les
discussions sur l’adhésion à l’Union européenne et de rejeter le soutien
financier de l’Union jusqu’en 2028, en contradiction flagrante avec les
aspirations européennes du peuple géorgien telles qu’inscrites dans la
Constitution de la Géorgie.
Les mesures prises par les autorités exposent la Géorgie à une instabilité
externe et interne. Nous soulignons notre détermination à soutenir les
aspirations démocratiques et européennes du peuple géorgien.
Nous condamnons fermement l’usage disproportionné de la force contre les
manifestants pacifiques ainsi que le ciblage de l’opposition et des
représentants des médias. Nous déplorons les opérations de police dans les
bureaux de partis d’opposition et d’organisations de la société civile, ainsi
que les arrestations de membres de l’opposition politique, dont nous demandons
la libération immédiate. Les droits fondamentaux, notamment la liberté de
réunion pacifique et la liberté d’expression, doivent être respectés et
protégés conformément à la Constitution et aux engagements internationaux de la
Géorgie.
Nous exhortons le Rêve géorgien à désamorcer les tensions et à ouvrir un
dialogue inclusif avec toutes les forces politiques et les représentants de la
société civile.
Nous rappelons que c’est la ligne de conduite suivie par le Rêve géorgien
depuis le début de l’année 2024 qui a entraîné l’interruption de fait du
processus d’adhésion à l’Union européenne et, par conséquent, la dégradation de
nos relations avec la Géorgie.
Nous porterons ce sujet à l’attention du prochain Conseil Affaires étrangères
afin de prendre des mesures appropriées au niveau de l’Union européenne et, en
outre, nous examinerons les conséquences des actions du Rêve géorgien pour nos
relations bilatérales respectives.
Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition
écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> Le Président de la République a fixé un cap clair pour le pays. Oui,
nous aurons un budget pour que la France fonctionne. Nous aurons un
gouvernement d’intérêt général, au service des Français, pour poursuivre le
travail. Les forces républicaines doivent être à la hauteur de la situation.
Pour les Français.
> Voilà à quoi nous mène l’irresponsabilité des extrêmes. Voilà ce contre quoi Michel Barnier n’a cessé d’alerter ! Le Rassemblement national savait parfaitement que voter une motion de censure dans le moment présent affaiblirait la France dans sa négociation sur le Mercosur. Mais le RN n'a que faire de l'intérêt de la France et de nos agriculteurs. Et il nous explique que c'est pour eux qu'il a censuré le budget ? Soyons sérieux !
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du Premier
ministre, chargée des Relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> Emmanuel Macron a rappelé pourquoi son choix s’était porté sur Michel Barnier,
homme d’expérience capable de réunir largement. Et pourquoi il est nécessaire
aujourd’hui de rassembler pour former un gouvernement d’intérêt général. Nous
devons être à la hauteur de la situation
Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> La conclusion des négociations UE-Mercosur, au mépris de notre
souveraineté agricole et des exigences environnementales, est un coup de canif
majeur porté au lien de confiance entre les Français et l’Europe. Le bras de
fer avec la Commission doit être plus que jamais maintenu.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie,
des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie)
> On a besoin d'un Premier ministre de compromis. (…) Le compromis est
la voie de passage pour avancer. Chacun doit assumer la responsabilité du pays,
sans calculs politiciens. (…) Changer de culture politique : nous avons besoin
d’une culture du compromis pour sortir de l'impuissance publique.
> La continuité de l'État est essentielle pour que la France avance, et porte une voix forte en Europe et à l’international.
> La France a besoin de compromis pour sortir de l’impasse politique. La stabilité est cruciale pour redynamiser l’économie et répondre aux défis de nos entreprises. La situation actuelle met en péril la relance économique et la création d'emplois.
> L'incertitude politique nuit gravement à l’économie. En affaires courantes, nous ne pouvons pas agir pour soutenir l'investissement et l'emploi. L'intérêt de l'industrie française, c'est une solution rapide.
> L'incertitude politique a des conséquences directes sur l'économie : investissements suspendus, embauches retardées, risques de nouveaux plans sociaux. Tant que la situation d'affaires courantes perdure, nous ne pourrons pas agir efficacement pour soutenir l’industrie et les entreprises en difficulté.
> Avant d’être ministre, j’étais député des Français de Suisse, un pays où le compromis et la coalition sont au cœur de la vie politique. Si cela fonctionne là-bas, cela peut aussi fonctionner ici. L’esprit de responsabilité doit primer pour sortir la France de l’impasse.
> L’industrie continue de créer des emplois, mais certaines filières (automobile, sidérurgie, chimie) sont en difficulté. Les entreprises ont besoin de stabilité et de visibilité pour se projeter et recruter.
> Nous avons une fenêtre d’opportunité en Europe pour renforcer la compétitivité industrielle, mais l’instabilité politique freine nos actions. C’est notre place en Europe qui est en jeu.
> Ceux qui ont voté la censure en joignant leurs voix à l'extrême droite et gauche sont responsables de la censure.
> Nous pouvons sortir de cette crise. La France a des atouts formidables et, malgré la situation actuelle, il faut garder confiance et avancer ensemble.
> Le RN a montré qu’il n’est pas à la hauteur des enjeux du pays. Il profite de la colère des Français mais ne propose aucune solution constructive.
> Nous devons continuer de nous battre pour l’industrie, l’innovation, et pour l’avenir des Français.
Marina Ferrari (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie chargée de l’Economie du tourisme)
> Rien ne serait pire que de céder au front antirépublicain ou à
l'alliance des irresponsables. Dignement, fidèles au mandat qui nous a été
confié par le peuple français, nous pouvons encore et nous devons unir nos
forces autour de l'essentiel. Les 30 mois qui viennent doivent être ceux du
sursaut, pas du chaos. Dans la concorde républicaine, le respect de chacun, au
service de tous. C'est le sens du message d'Emmanuel Macron. Je le partage. Et
je me battrai, à la place qui est la mienne pour en être digne.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Nous avons réuni avec Gérard Larcher les forces politiques du Congrès
de la Nouvelle-Calédonie. Notre engagement se poursuit. Ensemble, nous avons
défini une méthode, un calendrier, et une ambition commune : bâtir ensemble un
avenir institutionnel à la hauteur des attentes des Calédoniens.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Le Centre ne peut pas être la réponse seul, mais le choix du Centre
peut rassembler des gens différents, on peut surmonter les divisions,
spécialement quand la situation du pays est très inquiétante et très grave. Ce
qui s’impose, ce sont des rassemblements de personnalités qui gardent leurs
idées, mais décident de travailler ensemble. C’est la vocation du Centre de
rassembler.
> Le Centre peut rassembler des gens différents. Le Centre est la réponse.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du
groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Marine Le Pen, la Commission européenne vient d’annoncer aujourd’hui
la conclusion d’un accord entre l’Europe et le Mercosur. Je le disais dès
mercredi devant l’Assemblée nationale : déstabilisée faute d’un gouvernement
stable, la France pourrait voir son influence affaiblie pour s’opposer au
Mercosur. Ce risque est en train de devenir réalité. Je sais d’expérience que
c’est grâce aux gouvernements précédents, en appui du président de la
République, que l’Union européenne n’a pas signé le Mercosur. Nous avons
résisté et toujours obtenu, parfois in extremis, qu’il ne soit pas signé. Nous
l’avons fait en déployant tous les ministres concernés à tous les étages pour
convaincre nos partenaires et la commission européenne. Faute de gouvernement,
les négociations ont été précipitées dès mercredi soir et ont abouti
aujourd’hui. Aujourd’hui, nos agriculteurs risquent donc de payer le prix de la
chute du gouvernement, par votre faute. Car en faisant tomber le gouvernement,
vous avez affaibli la voix de la France en Europe, et limité sa capacité de
blocage du Mercosur. Il n’y a jamais de hasard : il n’y a que des
responsabilités à assumer. Alors, qu’attendez-vous pour assumer les
conséquences de vos actes ?
Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> La Commission européenne vient d’annoncer la conclusion d’un accord
entre l’Europe et le Mercosur. Le Rassemblement national savait pertinemment
que voter une motion de censure affaiblirait la position de la France dans la
négociation. Les masques tombent : le RN gère ses intérêts au détriment de la
France et de nos agriculteurs.
Aurore Bergé
(députée)
> Oui une majorité de députés a
voté la censure. Mais ça ne fait pas une alternance. Ça ne fait pas une
politique alternative, ni un projet politique commun.
> Il est temps que le PS renonce à l'alliance avec LFI. Les tweets d'indignation, c'est trop facile ! Oui, évidemment, nous sommes prêts à tendre la main à la gauche républicaine. Mais pour que ce soit possible, il faut que le PS sorte de la tutelle avec LFI !
> Les Maisons France services, ça marche ! Des services publics de proximité, la lutte contre la fracture numérique, le soutien à toutes les démarches administratives.
> Ma ligne a toujours été claire : jamais un bulletin en faveur du RN et jamais un bulletin en faveur de LFI. Jamais de compromission. Et comme j'ai tenu cette position, la gauche a maintenu son candidat face à moi au second tour, quitte à faire gagner le RN. J'ai gagné dans la clarté.
Roland Lescure
(député)
> Un Gouvernement resserré, au service de l’intérêt général, rassemblant
les forces républicaines. Nous devons nous rassembler.
Thomas Cazenave (député)
> Avec cette motion de censure, le NFP s’allie avec le RN, sacrifiant la
stabilité du pays sur l’autel des ambitions présidentielles. Seul un accord
entre les forces modérés de gauche et de droite permettra de sortir de la
crise.
Sylvain Maillard (député)
> Nous devons dépasser nos clivages pour soutenir un gouvernement et un
budget. Ainsi toutes les forces politiques qui sont dans l’arc républicain sont
les bienvenues, ce qui exclut la France Insoumise et le Rassemblement National.
> La main reste tendue vers les socialistes pour trouver un socle commun avec les forces vives républicaines. Et voter un budget. L’esprit de responsabilité doit être la boussole de chacun.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> Quel est le projet commun de ceux qui, hier, ont uni leurs votes ?
Pour avancer et éviter la censure, il faut des compromis. On le dit depuis
juillet : le pays mérite mieux que ces postures.
> Pour éviter la censure et faire avancer notre pays, on est obligé d'aller vers des compromis, le plus largement possible.
> La politique c’est des additions. Construire une coalition d’intérêt général sera extrêmement difficile, mais nécessaire. Je suis prêt à soutenir un gouvernement allant du PS aux LR si un compromis sérieux émerge.
> Emmanuel Macron réaffirme son rôle de garant des institutions et trace un cap : rassurer les marchés et les entreprises, sécuriser le budget et aboutir à une sortie de crise. Responsabilité et ambition.
Olivia Grégoire
(députée)
> Donc le PS vote une Motion destructrice main dans la main avec le RN
et nous parle le lendemain de stabilité et de respect des institutions ?
Prisca Thevenot
(députée)
> Mercosur : faute de gouvernement, les négociations ont été
précipitées dès mercredi soir et ont abouti aujourd’hui. Oui, ceux qui ont fait
tomber le gouvernement ont affaibli la voix de la France en Europe sur le
Mercosur. Quand Gabriel Attal alertait, Marine Le Pen rigolait.
> Stop au récit de victimisation de Marine Le Pen! Non les députés RN ne sont pas ostracisés. Pour preuve ils ont réussi à faire entendre leur voix en créant des majorités de vote avec les Insoumis : sur la motion de censure mais aussi lors des débats sur le budget.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Pour briser la tenaille des partis populistes et pour débloquer la
situation politique, la France a besoin d’un gouvernement d’intérêt général qui
agisse sur quelques grandes priorités au service des Français. Nous devons
faire des compromis pour faire avancer le pays !
> Le Président a raison de rappeler que ce qui se passe au Parlement est de la responsabilité exclusive des parlementaires. Cette responsabilité, impose désormais de rassembler les forces républicaines au service de l’intérêt général. C’est le seul chemin à suivre !
> La censure portée par le RN et LFI a affaibli le pays au moment ou nous devions faire bloc pour défendre les intérêts de la France. C’est une faute lourde dont les premières victimes sont nos agriculteurs.
> les lignes bougent pour la première fois depuis longtemps ! C’est une bonne chose et il faut poursuivre résolument sur ce chemin. La seule voie utile au pays et pour débloquer la situation est celle de la discussion et du compromis entre les forces républicaines.
David Amiel (député)
> La personnalité du premier ministre ou sa provenance ne doit pas être
un point de blocage.
Charles Rodwell (député)
> Il faut être prêt au compromis mais pas à la compromission. (…) On ne
peut pas sacrifier notre politique économique et régalienne sur l’autel d’un
accord avec les socialistes.
● MoDem
Bruno Millienne (porte-parole)
> Encore une fois Marine Tondelier, le NFP n'a pas gagné les
législatives. C'est le Front Républicain qui les a gagnées. Et vous avez trahi
tout en annonçant dès le soir du 2ème tour que vous n'appliqueriez que le
programme du NFP, rien que le programme et tout le programme.
Maud Petit (députée)
> Je vais souhaiter beaucoup de courage à celle ou celui qui acceptera
de conduire un nouveau gouvernement, car la route sera semée d'embûches. Car,
oui, l'Assemblée nationale est factuellement éclatée en 3 blocs, de poids quasi
identiques depuis les législatives de juin dernier. C'est vrai. Mais nous avons
réussi, bien souvent, à voter, tous ensemble, des textes de loi consensuels.
Personne ne le dit ! (…)
Nous sommes capables de travailler ensemble. Nous sommes capables de trouver
des consensus. Tant que des intérêts politiques ou électoralistes n'entrent pas
en jeu... Les Françaises et les Français n'attendent rien d'autre de nous que
ça.
Frédéric Petit (député)
> Comme Ianoukovytch en Ukraine et Lukashenka au Bélarus, le régime
pro-russe en Géorgie recrute des criminels et des malfrats pour terroriser et
réprimer les manifestants ! Nous ne devons pas regarder ailleurs !
● Parti radical
> [Communiqué : «Pour sortir de l’impasse politique, un
« pacte parlementaire de stabilité »]
Le Parti radical tient à saluer le courage et la dignité de Michel Barnier qui,
en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, a su dépasser les clivages
politiques et placé son action au service des Français. (…)
Aujourd’hui, pour sortir notre pays de l’impasse politique et le préserver du
déclin, le Parti radical en appelle à un « pacte parlementaire de
stabilité » entre les forces politiques et parlementaires, des
socio-démocrates à la droite républicaine, autour de quelques mesures
prioritaires courant sur l’année 2025 qui pourront faire l’objet d’un
compromis.
Le Parti radical souhaite la nomination comme premier ministre d’une
personnalité expérimentée, modérée, rompue au dialogue, capable d’un compromis
de coopération parlementaire. Il propose la mise en place par ce premier ministre
d’un groupe de travail associant les députés et sénateurs de chacune des
formations politiques permettant d’aboutir à ce pacte de stabilité.
Le Parti radical, défenseur des majorités d’idées chères à Edgar Faure, prendra
toute sa part dans la construction du pacte parlementaire de stabilité,
indispensable pour mettre en œuvre les mesures nécessaires à la qualité de vie
et la sécurité des Françaises et des Français, ainsi qu’au maintien de notre
crédibilité en Europe et dans le monde.
Bernard Fialaire (sénateur)
> [Opinion : «Le jour d’après »]
Le jour d’après, nous y sommes.
Au lendemain de la censure du gouvernement par l’alliance NFP-RN.
Alliance hétéroclite ?
Peut-être pas tant que ça !
Se sont rassemblés les extrêmes qui ont en commun la recherche du chaos dont
ils espèrent ressortir vainqueurs. Parce qu’ils mesurent que les Français, même
ceux qui leur apportent leur soutien dans certaines occasions, ne sont pas
prêts à leur donner une majorité pour gouverner sérieusement.
Si nous ne sommes pas surpris de cette attitude du pire, en revanche je pensais
que le PS, le PC, les Verts ne se prêteraient pas à cette compromission. Comme
il y a la double peine, il y a la double honte : la soumission aux insoumis et
l’alliance de circonstance avec le RN.
Suivre Mélenchon et Le Pen : quelle dérive !
Mais qu’ont-ils à nous proposer ? Rien.
La faillite des idées, le confort ou même la paresse intellectuelle dans
laquelle ils se sont installés les privent de toutes propositions innovantes pour
relever les défis qui sont devant nous.
Pouvez-vous me citer une seule idée nouvelle apportée par ces formations ?
Le PC reste archaïquement attaché à une lutte des classes alors que la jeunesse
attend un rapport au travail différent.
Les Verts ne se départissent pas de la décroissance et de l’écologie punitive.
Le PS est à la traîne et ne fait que se raccrocher à LFI pour assurer sa
survie.
Que faire ?
Il nous faut très vite un nouveau gouvernement pour gérer les affaires
courantes dans la recherche d’un consensus pour le pays, redonner confiance aux
marchés pour ne pas alourdir notre dette.
C’est ce que s’efforçait de faire Michel Barnier et son gouvernement avec
hauteur et responsabilité. Avoir interrompu aussi rapidement ce travail est
inconséquent.
J’ai du respect et de la reconnaissance pour toutes celles et tous ceux qui s’y
sont employés au détriment parfois de leur situation personnelle. Ce fut leur
honneur, qu’ils en soient toutes et tous salués.
Qu’est ce qui explique cette situation ? C’est le manque de courage de la
génération actuelle de repenser les fondements de notre société. Le monde a
changé depuis la Libération et la protection sociale conçue par le CNR.
Le temps et l’espace se sont modifiés avec l’accélération que les progrès
scientifiques et techniques ont permise, et pourtant, nous nous reposons encore
sur une organisation territoriale moyenâgeuse.
Il faut revenir aux fondamentaux : la société doit garantir la santé,
l’éducation, la sécurité et la justice.
Toute l’inflation de lois, de règlements, de normes n’a permis que la
financiarisation de notre société ainsi que les profits colossaux de
quelques-uns et la paupérisation du plus grand nombre.
Revoyons le financement de la protection sociale, dont la ressource principale
ne peut être les revenus de ceux qui travaillent. Elle doit s’appuyer sur
l’ensemble des richesses de l’économie.
Ayons le courage d’une réforme territoriale qui respecte la base, le terrain,
ceux qui y vivent et ceux qui les représentent mais en abandonnant les petits
duchés personnels pour une organisation cohérente, efficace et économe en
deniers publics.
Et surtout, rétablissons l’autorité. L’autorité de la science sur les « fake
news », des enseignants, des éducateurs, des élus de la République en
sanctionnant comme il se doit les comportements inadmissibles.
Rétablissons l’ordre qui garantit la sécurité de chacun par le respect des
forces de l’ordre et de sécurité.
Vaste programme ? Non, nécessité absolue et urgente. À instaurer radicalement !
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Les querelles qui opposent nos partis républicains servent toujours
les extrêmes. Ce que l'Europe nous enseigne, c'est que la coopération entre
nous porte au contraire ses fruits. Non, le dépassement n'est pas dépassé.
> Ce que nous savons de l’accord avec le Mercosur n’est pas acceptable en l’état. Il pénalise des secteurs agricoles déjà fragiles, ignore la réciprocité et le défi climatique. Toute ratification exige quoi qu’il arrive l’aval du Parlement européen. L’histoire ne s’arrête pas là.
Bernard Guetta (député)
> Un gouvernement de gauche et de centristes serait la meilleure
solution aujourd'hui.
> La balle est dans le camp de ceux qui ont provoqué la chute du gouvernement. Aujourd'hui, nous devrions demander aux partis qui ont fait tomber le gouvernement de proposer une nouvelle majorité.