mercredi 13 novembre 2024

Propos centristes. France – 13 novembre 2015, 9e anniversaire / L’école n’est pas le problème, l’école est la solution / Santé mentale / Budget phagocyté par le duo NFP-RN rejeté…


Voici une sélection, ce 13 novembre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Le 13-Novembre est gravé dans nos mémoires en lettres de douleur. Le Bataclan, les terrasses, le Stade de France. Paris, Saint-Denis. La France. Marqués à jamais par l’effroi. Les victimes, les familles, ceux qui ont tout donné pour préserver la vie, à jamais dans nos cœurs. Ce soir de 2015 et les jours qui ont suivi, face à l’horreur et à la haine, notre courage a redoublé. Toujours, nos valeurs et notre unité sont demeurées inébranlables. Nous n’oublierons jamais.

> Pour la sécurité de nos citoyens, il nous faut une Ukraine forte, une Europe forte et une Alliance forte. C’est notre agenda collectif.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais quatre d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent depuis toujours de droite – Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Guillaume Kasbarian et Benjamin Haddad – dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]

Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> L’École est le cœur de la République. Quand elle réussit, c’est la République tout entière qui triomphe.

> Élever le niveau. C'est la mission de l'École. Si nous réussissons, c'est toute la République qui triomphe. Avec l'Acte II du Choc des savoirs, nous choisissons le sursaut plutôt que le déclin de notre École. Chaque élève disposera des moyens et d'un accompagnement sur mesure pour réussir, quelle que soit sa condition d'origine. C'est la promesse de l'École. Nous l'honorerons.

> Face aux déclinistes de salon, je le redis : l’École n’est pas le problème, l’École est la solution ! Une École pour tous, juste et efficace. Je serai toujours en soutien de nos professeurs. Au-delà de leur ministre, c’est toute la société qui doit les soutenir !

> Les élèves de France apprendront désormais les fractions dès le CE1. Nous étions l’un des rares pays en Europe à commencer cet apprentissage seulement à partir du CM1. Une mesure très concrète qui va dans le sens d’«élever le niveau».

> Les maths reviendront au Bac pour tout le monde, en classe de première. (…)
Il n’y a pas de fatalité de dire que certains sont bons en maths et d’autres non, on peut être tous bons en maths. On évalue bien le français pour tout le monde, de la même manière, on évaluera les maths pour tous, Nos deux fondamentaux, maths et français, seront évalués de la même manière en classe de première. (…) Ce que je veux, c'est disposer d'un véritable baromètre et d'élever le niveau en mathématiques.

> Aujourd’hui, le tri existe. Le collège est devenu très inégalitaire, et ce n’est pas notre promesse. Ceux qui échouent au brevet échouent également au lycée.

> [Les professeurs des écoles travaillent 24h par semaine, 6 mois de l’année selon Nicolas Sarkozy] Je ne suis pas d’accord, je ne comprends pas ces propos, ça m’étonne. (…) Je suis sur le terrain en tant que ministre, j’ai rencontré des professeurs engagés, dévoués, passionnés par leur métier et franchement qui font un métier très difficile. Il faut saluer cet engagement et je veux leur apporter mon soutien. Je suis toujours à leurs côtés. (…)
On ne peut pas dire que nos enseignants travaillent peu. Ils travaillent beaucoup dans des conditions parfois très difficiles. (…) Ce sont des professeurs qui sont motivés, passionnés, engagés pour la réussite de leurs élèves. (…)
Les professeurs des écoles français travaillent 30% de plus dans l'année que leurs homologues allemands. (…) Il faut soutenir nos professeurs, nos personnels de direction. Pas un soutien ne doit manquer.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Permettez-moi une précision lexicale. Nous condamnons avec force toutes les violations du droit international et du droit international humanitaire, mais retourner l’accusation de génocide contre le gouvernement d’un peuple qui l’a subi [comme le fait LFI], c’est non seulement une faute morale, mais aussi une faute juridique.

> La France défend l’idée que l’Afrique doit avoir deux sièges de membres permanents au Conseil de sécurité des Nations unies.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> Nous parlons d’une politique écologique fondée sur deux piliers. Le premier, le plan national d’adaptation au changement climatique, présenté il y a quinze jours par le Premier ministre, s’inscrit dans le droit fil du travail préparatoire mené par les gouvernements précédents. Le second, le plan de baisse des émissions de gaz à effet de serre, s’aligne sur les objectifs du continent le plus ambitieux en la matière, l’Europe. La stratégie nationale bas-carbone et la programmation pluriannuelle de l’énergie visent à réduire de 50 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Ce sont les actions menées par la France. L’Europe, je l’ai dit, poursuivra la mise en œuvre du Pacte vert pour l’Europe, pour lequel la France est l’un des pays les plus ambitieux.
Au niveau international, la COP29 de Bakou vise à accélérer les financements en mobilisant l’argent de nouveaux pays et à continuer à défendre la sortie des énergies fossiles.

> Dans le cadre du plan national d’adaptation au changement climatique, l’enveloppe allouée au fonds Barnier  passera de 225 à 300 millions – cette augmentation d’environ 30 % est suffisamment rare pour être soulignée. De plus, le fonds Vert consacrera une partie importante de ses crédits à l’adaptation au changement climatique. Nous disposons donc de moyens importants, mais aussi de l’ingénierie nécessaire grâce à la mission qui sera conduite par le Cerema et par l’Ademe.
Le plan sera présenté dans les prochains jours, lors du congrès des maires de France. Très concret, il compte cinquante-et-une mesures appelées à être déployées rapidement dans les territoires. Son objectif est de rehausser notre niveau de gestion des risques, tout en continuant à nous mobiliser pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre.

> En cette journée contre la précarité énergétique, rappelons qu’encore 5 millions de Français vivent dans des passoires thermiques. Un logement classé G, c’est une facture énergétique trois fois plus élevée ! Avec MaPrimeRenov, avec le chèque énergie, avec l’ensemble des dispositifs mis en place, nous nous battons tous les jours pour mettre fin à ce fléau. Santé, planète et portefeuille : la rénovation énergétique doit profiter au confort et au mieux vivre de chacun.

 

Antoine Armand (ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie)
> Après un dialogue parlementaire réussi, nous fléchons 1,6Md€ pour accélérer la décarbonation de notre industrie. Objectifs : réindustrialiser, créer de l’emploi et réduire drastiquement les émissions des 50 sites les plus polluants de notre pays.

> L’Assemblée nationale rejette l’irresponsabilité fiscale prônée par l’opposition. Nous continuerons à porter la réduction de nos déficits et le soutien à notre économie lors de l’examen du budget au Sénat.

> Chaque jour, plus de 3 millions d'artisans créent, forment et transmettent des savoir-faire uniques. Ils sont un maillon indispensable de notre économie et je souhaite que nous simplifions davantage leur quotidien.

> Nous devons avoir un engagement transpartisan, dans cet hémicycle et au Sénat, sur les questions industrielles. Nous ne restons pas sans réponse face à une situation conjoncturelle et économique particulièrement difficile, aggravée par une concurrence et des pratiques commerciales agressives de la part des pays asiatiques et des États-Unis.
Ainsi le Gouvernement a instauré un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et soutenu des tarifs douaniers d’ampleur face à la Chine et à certaines pratiques, afin de protéger les industries françaises – vous l’avez mentionné – et d’anticiper la création de nouveaux emplois. À ce propos, vous auriez pu rappeler, vous qui vous réjouissez des bonnes nouvelles pour notre pays, que, dans la Somme, plus de trente projets ont bénéficié en 2024 du soutien du plan France 2030, au titre duquel plus de 1 milliard d’euros d’investissements ont été engagés dans le département, ainsi que des milliards pour toute la région des Hauts-de-France. Ces investissements permettront d’anticiper et de préparer la décarbonation et la compétitivité de demain.
Il n’y a donc aucune naïveté ! En revanche, il y a une forme d’incohérence de la part de certains groupes, qui veulent taxer les entreprises par milliards ! Ne vous étonnez pas, ensuite, que la France connaisse des problèmes de compétitivité ! Et, si j’ai bien suivi les débats, il me semble que, sur vos bancs, vous avez également voté des impôts qui affecteront les entreprises.

 

Geneviève Darrieussecq (ministre de la Santé et de l’Accès aux soins)
> [Déficit de la Sécurité sociale] Nous avons 5 milliards d’économies à réaliser. Nous travaillons actuellement à trouver des solutions afin de limiter au maximum la pression sur le ticket modérateur.

> [Arrêts de travail] Nous étions à 8 milliards il y a 10 ans, et nous sommes à 18 milliards d’euros. Je crois qu’il faut travailler sur la qualité de vie au travail, sur l’explication de ce nombre de jours d’arrêts de travail.

> [Nutriscore] Nous avons 1 400 entreprises françaises qui sont dans ce dispositif. Il ne sera pas obligatoire, mais le nouvel algorithme sera proposé à tous les industriels.

> [Budget de l’hôpital public] Il y a une reprise de l'activité, des recrutements, l'hôpital est attractif, et cette reprise sera aussi un des facteurs d'amélioration des finances de l'hôpital.

> [Manque de moyens à l’hôpital] Rien ne se fait dans un claquement de doigts. Désengorger les urgences, c’est une obligation. Il faut des moyens, mais il faut aussi des transformations, et elles sont à l’œuvre.

> [Proposition de loi sur l’implantation des médecins libéraux] L’incitation ne suffit pas forcément. J'ai entendu, porté par certains parlementaires, un projet de service sanitaire obligatoire. Je trouve que c’est intéressant.

> [Santé mentale] C’est un grand sujet de préoccupation : la psychiatrie n’attire pas les étudiants. Ce ne sont pas des lits qui manquent, mais des professionnels autour de ces lits.

> Nous devons préserver la santé mentale de nos enfants et adolescents. Limiter le temps passé sur les écrans. Nous préparons un nouveau carnet de santé, avec des pages ciblées sur les écrans, qui sera mis en place au 1er janvier 2025.

> [Temps d’écrans des plus jeunes] Un nouveau carnet de santé va être mis en place, et il y aura des pages dédiées aux écrans, avec des conseils, des mesures de suivi.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du Travail et de l’Emploi)
> [13 novembre 2015] Stade de France, Bataclan, Le Carillon, Le Petit Cambodge, Cosa Nostra, Café Bonne Bière, La Belle Équipe Des vies fauchées, des familles brisées Le terrorisme islamiste est un poison. Notre attachement à l’unité et à la liberté sont plus forts que tout.

> Les Plans de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) sont en augmentation depuis 2023. Ils résultent de la conjonction de problématiques structurelles qui touchent certains secteurs en particulier et de problématiques conjoncturelles : persistance d’un coût élevé de l’énergie, durcissement des pratiques commerciales et concurrence de nos partenaires commerciaux…
Face à cela toutes les réponses doivent être mobilisées, défensives comme offensives. Il nous faut changer de braquet sur les solutions collectives qui doivent être activées - activité partielle, transition collectives, reconversion… - qui sont objectivement complexes et principalement pensées pour des problématiques conjoncturelles. Nous allons nous y employer avec les partenaires sociaux et les régions.
Il faut exiger l’exemplarité des plans de restructuration des entreprises, surtout quand elles font des bénéfices. Elles doivent aussi rendre des comptes, comme tous ceux qui touchent de l’argent public. Enfin, il faut poursuivre la bataille de la compétitivité, notre montée en gamme, le soutien à la décarbonation et une réponse européenne ferme aux concurrents qui ne jouent pas le jeu du commerce international.

> Le nombre des plans de sauvegarde de l’emploi augmente de manière significative depuis 2023, et il continuera à le faire. Leur multiplication s’explique par la conjonction de problématiques structurelles, dans certains secteurs comme l’automobile ou la grande distribution, et conjoncturelles – Antoine Armand a mentionné la question énergétique et le durcissement des relations commerciales avec la Chine, l’Inde et les États-Unis.
Face à cela, nous devons activer tous les leviers, d’ordre défensif comme offensif. Au-delà des outils existants, nous devons changer de braquet quant aux solutions collectives: l’activité partielle, les transitions collectives et les reconversions, pensées pour des problématiques conjoncturelles, sont trop complexes à utiliser.
Nous nous y emploierons avec les partenaires sociaux et les régions, compétentes en matière d’orientation et de développement économique. Nous devons aussi, vous avez raison, exiger des entreprises l’exemplarité dans les plans de restructuration, surtout quand elles font des bénéfices. M. le premier ministre l’a rappelé, elles doivent rendre des comptes en matière d’utilisation des aides publiques s’agissant du maintien de l’emploi dans notre pays. Enfin, nous devons continuer la bataille de la compétitivité coût et hors coût, par notre montée en gamme, le soutien à la décarbonation, et une réponse européenne ferme aux concurrents qui ne jouent pas le jeu du commerce international.

> La filière automobile est confrontée à des mutations fortes, rapides, majeures. Dans la bataille commerciale menée au niveau international, je sais les ministres de l’économie et de l’industrie au travail pour dégager des solutions d’avenir, à l’échelle européenne. Quant au ministère du travail, il doit changer de braquet sur les solutions collectives, trop complexes et pensées pour des questions conjoncturelles alors que la filière automobile traverse de véritables transformations structurelles. Nous nous y emploierons avec les partenaires sociaux, les fédérations professionnelles et les régions.
Enfin, comme l’a dit M. le premier ministre, nous contrôlerons que chaque euro d’aide publique versé aux entreprises contribue à maintenir l’emploi dans notre pays

> Les résultats de la révolution culturelle de l'apprentissage que nous avons menée sont au rendez-vous avec une insertion de qualité pour les apprentis ! Le CFA PROMEO Formation à Venette en est un parfait exemple : 90% de réussite à l'examen et un taux moyen d'insertion de 96%. Ce CFA forme à tous les niveaux de qualification du CAP jusqu'au diplôme d'ingénieur. Les clés de ce succès :
- des formations sur des métiers en tension de recrutement : ceux de l'industrie, de la chimie et de la logistique
- un accompagnement de qualité des apprentis
- une formation adaptée au plus près des besoins des entreprises avec une attention particulière aux enjeux de sécurité au travail
- un réseau riche et dynamique de partenariats avec les entreprises du bassin d'emploi.
Je vais initier à la fin du mois une concertation sur le financement de la formation en apprentissage, car il faut que le système favorise et soutienne plus particulièrement les modèles qui marchent et réponde aux besoins du marché de l’emploi. Au-delà du financement, j'ai aussi été marquée que des places soient vacantes au sein de ce CFA, alors que les entreprises sont au rendez-vous. Il reste beaucoup à faire pour changer la perception sur les métiers de l'industrie.
Nous devons pour cela progresser sur l'orientation vers ces métiers avec le service public de l'emploi. Enfin, nous devons développer les parcours mixtes en permettant aux élèves de lycées professionnels d'avoir la possibilité de continuer leur parcours en apprentissage en mobilisant l'ensemble de l'offre de formation du territoire.

> Accompagner la formation et l'acquisition de compétences des jeunes, permettre leur insertion professionnelle et garantir un avenir professionnel pour tous, voilà l'ambition de l'apprentissage.
Ici, les jeunes suivent notamment des formations en coiffure, boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie et traiteur. Ils m'ont partagé leur enthousiasme et leur détermination à apprendre leur métier. J'ai été sensible à leurs parcours professionnels et de vie notamment pour ceux en reconversion. Ils savent pouvoir s'appuyer sur des formateurs motivés et compétents au sein de ce Centre de Formation des Apprentis à l'exemple des autres CFA du réseau des CMA. Les collectivités territoriales sont aussi des acteurs clés de la réussite de l'apprentissage. Cette dynamique doit être poursuivie !

 

Laurent Saint-Martin (ministre auprès du Premier ministre, chargé du Budget et des Comptes publics)
> Nous avons initialement fixé un cadre clair : le rétablissement des finances publiques sans matraquage fiscal. Force est de constater, à l’issue de l’examen de la première partie du projet de loi, relative aux recettes, que ce cadre n’a pas été respecté. D’un côté, plus de 35 milliards d’impôts supplémentaires ont été votés.
Inutile de croire qu’ils concerneront uniquement quelques millionnaires ou quelques grandes entreprises : ils pèseront sur l’ensemble du pays.
De l’autre côté, comme vous l’avez mentionné, le texte a été amendé pour mettre fin à la contribution de la France à l’Union européenne, ce qui est inenvisageable. Pour toutes ces raisons, la copie présentée par le NFP avec la complicité du Rassemblement national nous paraît inacceptable.
Pour répondre précisément à vos deux questions, je vous confirme que le Gouvernement vise toujours un équilibre de deux tiers – au minimum – de baisse de la dépense publique et d’un tiers de contributions exceptionnelles. Si la dépense publique diminue encore davantage, nous serons les premiers à le saluer.
Quant à la CDHR, vous mentionnez à juste titre que les mesures de justice fiscale n’ont pas vocation à être trop étroitement limitées dans le temps ; votre proposition me semble donc très bonne. Tant que la CDHR permettra de réduire le déficit public jusqu’à un certain point – que nous pourrions par exemple fixer à 4 % –, alors elle doit être préservée. Je propose de retenir cette évolution du texte dont vous avez eu l’initiative.

> Je confirme qu'il n'y aura aucune perte de pouvoir d'achat pour toutes les retraites qui sont en dessous de l'équivalent du SMIC.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> [Rejet du Budget] Le texte dénaturé a été légitimement rejeté par notre socle commun. Le débat va reprendre au Sénat, c’est la force de notre bicamérisme. Un bicamérisme au service de notre démocratie.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie)
> Souvenons-nous : en ce 13novembre, neuf ans après, nous honorons la mémoire des victimes du terrorisme islamiste.
Gratitude envers les forces de sécurité et les secours, toujours engagées sans relâche au service de nos concitoyens. Leur souvenir doit nous rappeler combien notre cohésion nationale et les valeurs de la République qui en sont le ciment sont un trésor qu'il nous faut entretenir.

> [Feuille de route du ministère de l'Industrie] Un ministère de combat en soutien à la production et à l'emploi en France. L'occasion ensuite d'échanger de façon constructive sur les défis actuels de nos entreprises et sur nos priorités pour renforcer notre compétitivité industrielle.
Notre défi : réussir la reconquête industrielle, grâce à la transition écologique. Face à la concurrence internationale, c'est en Européens que nous devons réagir. Nous allons faire des propositions ambitieuses pour une véritable stratégie européenne dans les prochaines semaines.

 

Olga Givernet (ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques, chargée de l’Energie)
> Ne pas oublier. Le 13 novembre 2015, la France était frappée par le terrorisme. 9 ans plus tard, nous n’oublions pas ces visages.

> Je tiens d'abord à rappeler l'objectif principal de notre politique : décarboner notre mix énergétique pour faire baisser la facture énergétique des Français et de l'État. Certains Français ont déjà bénéficié de la baisse des prix sur le marché de l'électricité.
Et au mois de février prochain, les 80 % restants bénéficieront d'une diminution allant jusqu'à 9 %. Pour que les prix restent compétitifs, il reste important pour nous de maintenir notre ambition en matière de production. Et garder notre maîtrise sur la consommation, en usant d'efficacité et de sobriété, doit également permettre aux prix de l'énergie de continuer leur baisse.
La PPE donne une trajectoire non seulement pour y arriver, mais aussi pour ne pas s'écarter de la neutralité carbone en 2050. Notre modèle économique reste très largement carboné, à hauteur de 60 % de notre consommation énergétique. Une tendance qu'il nous faut inverser d'ici à 2030.

> Investir dans la décarbonation, c’est à la fois investir dans la souveraineté énergétique et créer les emplois de demain. C’est le sens de la programmation énergétique que je porte !

> Mon objectif : faire baisser la facture d'énergie des Français. Nous avons annoncé une baisse de 9% de la facture en février. Nous avons réussi à passer la crise et nous avons de l'énergie suffisante pour être compétitifs.

> Nous nous sommes engagés à baisser le coût de l'électricité. À compter du 1er février, cette baisse de 9% s’appliquera à tous les Français bénéficiant du tarif réglementé de l’énergie.

> Nous avons fait un effort monumental en matière de transition énergétique : aides à la rénovation énergétique, leasing social pour les voitures électriques. Nous devons poursuivre dans cette voie pour assurer notre souveraineté énergétique.

> Cet objectif de sortir du charbon en 2027 est confirmé, il est inscrit dans notre programmation de l'énergie pour les dix prochaines années. Je m'assure régulièrement que nous avons suffisamment d'énergie pour passer l'hiver.

> L’IA a une empreinte environnementale tout au long de son cycle de vie : forte consommation d’énergie et d’eau, artificialisation des sols, extraction de métaux rares. (…) [Trouver] les solutions pour faire de l’IA un allié de la transition écologique.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> [13 novembre 2015] Il y a neuf ans, une soirée ordinaire s'est transformée en cauchemar, brisée par le terrorisme. Des vies ont été fauchées, des destins brisés, des familles marquées à jamais. La douleur est toujours vive, le souvenir ne s’éteindra jamais. Que cette mémoire nous guide pour défendre sans relâche nos valeurs de liberté et de paix.

> Un an après la marche pour la République et contre l'antisémitisme, les événements récents nous rappellent que la menace persiste. Ne cédons pas à ceux qui cherchent à nous diviser. Nous sommes un seul peuple : unis, déterminés, Français.

> La réconciliation est possible, et c'est une exigence. Ce à quoi aspirent les citoyens: une Nouvelle Calédonie unie, un avenir commun, un rêve calédonien ambitieux. Retrouvons ensemble le chemin de la confiance.

> Avec Gérard Larcher, nous soutenons les propositions d'amendements des élus calédoniens visant à donner des perspectives aux entrepreneurs et aux indépendants qui veulent s’engager dans la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie.

> Depuis les émeutes du 13 mai, nos forces de sécurité n’ont cessé d’agir pour ramener la paix en Nouvelle-Calédonie, payant un lourd tribut avec des vies perdues et de nombreux blessés. Elles méritent tout notre respect, notre admiration et notre gratitude.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Nous nous souvenons de chaque visage, de chaque innocent tombé le 13 novembre 2015. Et de cette promesse faite alors : de toujours combattre l’islamisme radical, de toujours faire preuve d’unité. D’être Nation. Hommage aux 130 victimes. Nous ne les oublions pas.

 

Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> Le 13 novembre 2015 commençait une longue soirée de terreur qui a frappé le Stade France, les terrasses de Paris et le Bataclan. Face à la haine, notre unité restera toujours indéfectible. En hommage aux nombreuses victimes et à leurs proches, nous n’oublierons jamais.

 

Aurore Bergé (députée)
> Dans la nuit du 7 novembre, au cœur de notre continent européen, des hommes et des femmes ont été pris pour cible, tabassés, pourchassés et lynchés pour une seule raison : ils étaient juifs ou supposés l’être.
Où est notre humanité commune quand au cœur du continent européen des hommes et des femmes doivent crier « je ne suis pas juif » pour espérer sortir indemnes d’une chasse à l’homme ?
Où est notre humanité commune quand des députés qui siègent à l’Assemblée nationale placent des cibles dans le dos de nos compatriotes juifs, les essentialisent, les considèrent responsables de la situation humanitaire à Gaza, refusent de dénoncer le pogrom du 7 octobre et de considérer le Hamas comme une organisation terroriste ?
Pire, une de ces députées a parlé d’eux en disant « ces gens-là ». Je pourrais vous lire des dizaines de témoignages de nos compatriotes juifs qui ont peur, qui doutent de nous – de la République – et se demandent quand cette dernière sera capable de se dresser unanime face à l’antisémitisme.

> Ma réponse aux vociférations de la LFI quand on alerte sur l'antisémitisme. Nous sommes plus nombreux et plus déterminés que vous à faire gagner la République et à lutter contre l'antisémitisme !"

> Évidemment que le match France Israël doit se tenir. Ce qui est insupportable c'est que certains aient demandé son annulation. Ce qui est terrifiant c'est qu'il faille 4000 forces de l'ordre pour le sécuriser. Où est notre humanité quand des hommes et des femmes doivent crier "je ne suis pas Juif" pour ne pas être lynché au cœur de l'Europe ?"

> Je le dis très clairement : nous nous opposons à la hausse du coût du travail. Nous ne voulons pas de la suppression des allègements de charges qui aurait des conséquences lourdes sur l'emploi, notamment industriel. Le soutien de notre groupe est conditionné à cela.

 

Roland Lescure (député)
> [13 novembre 2015] Neuf ans plus tard, on n’oublie rien. Nous pleurons les victimes, et nous pensons aux rescapés qui souffrent encore.

> La nécessité de continuer à investir dans la décarbonation de notre industrie en la conciliant toujours avec emploi, souveraineté et écologie.

 

Thomas Cazenave (député)
> Il y a 9 ans, le 13 novembre marquait une nuit de tragédie. Aujourd’hui, nous rendons hommage aux 130 victimes et aux nombreux blessés. Leur mémoire reste vive, et nos pensées accompagnent leurs familles et leurs proches. Ne jamais oublier.

> Le rejet du Budget marque la fin des alliances de fait entre le NFP et le RN pour augmenter massivement les impôts et arrêter notre financement à l'Union Européenne.

 

Sylvain Maillard (député) 
> Neuf ans après, c’est toujours la même douleur qui saisit tous les Parisiens, tous les Français, au souvenir des victimes des attentats terroristes du 13 novembre 2015. Nous ne les oublions pas.

> J'ai voté contre la première partie du Budget 2025.
- Pas de contribution à l’Union européenne (suppression des 23 milliards de contribution),
- Un délire fiscal de +35 millards pour les ménages et les entreprises,
- Pas reçu de garantie que le coût du travail n'augmentera pas en France comme nous l'exigeons avec les députés Ensemble pour la République.

 

Pierre Cazeneuve (député)
> Il y a 9 ans, l'horreur absolue a frappé Paris. Les terroristes s'en sont pris à ce qu'il y a de plus simplement beau et fort dans notre société : la joie d'être ensemble, le plaisir d'écouter de la musique, de partager un demi, de regarder un match de foot, de vivre libre tout simplement. Souvenons-nous des victimes des attentats du 13 novembre, de leurs familles, et honorons leur mémoire. Malgré cette tragédie ; le rock, le sport, les soirées en terrasse, la culture continuent de nous rassembler. Que notre liberté demeure.

 

Olivia Grégoire (députée)
> [13 novembre 2015] Chacun de ces visages est en nous depuis 9 ans. Chacun. En plein Paris, un Paris joyeux et un Paris en fête, les terroristes islamistes frappaient. Nous n’oublions pas, vos visages nous obligent et nous continuerons à lutter pour honorer votre mémoire à jamais.

> Sans contribution à l’Union européenne (suppression des 23 milliards de contribution). Sans engagement sur la baisse du coût du travail. Avec un enfer fiscal garanti aux ménages comme aux entreprises, J’ai voté contre la première partie du Budget.

 

Prisca Thevenot (députée)
> [13 novembre 2015] Il y a 9 ans. La barbarie islamiste frappait Paris en plein cœur. En hommage aux victimes, restons unis et fidèles à nos valeurs. Face à la haine, notre réponse doit être la force de l’unité.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> En ce 13 novembre, nous rendons hommage aux 130 victimes et aux centaines de blessés des attentats terroristes de Paris et Saint-Denis. 9 ans plus tard le souvenir de chacune et chacun d’entre eux demeure vif. Nous n’oublions rien !

> Le Budget 2025 a été dénaturé par le NFP et le RN avec 35 Mds d’euros de hausses d’impôts. 80% de ce budget impliquerait de sortir de l’UE. C’est un Frexit déguisé, porté par les extrêmes qui souhaitent affaiblir l’Europe. En responsabilité, nous en rejetons la première partie.

> Le déploiement récent de soldats Nord-Coréens sur la ligne de front est une escalade grave et nous continuerons de plaider pour que l'OTAN et ses alliés apportent tout leur soutien à l'armée ukrainienne.

 

David Amiel (député)
> Avec ce vote sur la première partie, nous arrivons au terme d’un immense gâchis parlementaire. Quelque 80 % des hausses d’impôts qui ont été votées dans cet hémicycle nécessiteraient de sortir de l’Union européenne, de violer des traités internationaux ou de mettre à bas notre ordre constitutionnel et juridique. Ces chiffres ont été établis par M. le rapporteur général du budget, qui ne fait pas partie de notre majorité.
Si la première partie du budget était adoptée en l’état, la France n’appartiendrait plus à l’Europe, elle ne disposerait plus de moyens d’éviter des coupures de courant électrique après 2026 – c’est vous dire le degré que nous avons atteint dans l’absurde ! – et elle ne réglementerait plus les prix de l’électricité, exposant les Français à la spéculation des marchés.
Il faut se rendre compte de ce que cela signifie que de produire un tel texte à l’Assemblée nationale. Certains me répondent que ce budget n’est pas fait pour s’appliquer, qu’il s’agit d’envoyer des « signaux politiques » – le terme est revenu souvent dans la discussion. Mais c’est encore plus grave : cela veut dire que l’on se moque des conséquences de ce que l’on vote dans cet hémicycle.
Ceux qui disent vouloir envoyer des signaux admettent qu’ils votent un budget pour rire, sans se soucier des conséquences pour les Français. Quand on se comporte ainsi, le seul signal politique que l’on envoie, c’est celui du cynisme et de l’irresponsabilité.
Le résultat, ce n’est pas un projet économique alternatif ! C’est un barbouillis budgétaire sans queue ni tête qui n’a aucune cohérence interne, est à 80 % inapplicable et est donc indigne du respect que l’on doit aux Français et à l’Assemblée.
Nous en sommes arrivés là parce qu’à plusieurs reprises, l’extrême droite et l’extrême gauche se sont donné la main pour voter une véritable explosion fiscale, acceptant de mettre à terre notre économie, le pouvoir d’achat des Français et des travailleurs ainsi que la compétitivité de nos industries.
Une fois dans l’hémicycle, ceux qui, sur les plateaux de télévision, se réclament de la souveraineté, conspirent avec La France insoumise pour mettre à bas notre souveraineté économique : quelle ironie !
Nous en sommes arrivés là, ensuite, parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont donné la main pour s’opposer à l’Europe. Quand le Rassemblement national a proposé de réduire la contribution française au budget de l’Union européenne, il a bénéficié de la complicité de La France insoumise, par l’abstention de cette dernière.
Nous en sommes arrivés là, enfin, parce que l’esprit de compromis a déserté l’hémicycle. Contribution différentielle sur les hauts revenus, prélèvement sur les rentes du secteur maritime, taxe sur les rachats d’actions : le texte comportait beaucoup d’ouvertures en matière de justice fiscale. Nous aurions pu trouver des compromis supplémentaires et nous avons d’ailleurs voté des amendements issus notamment des bancs socialistes – je pense à ceux de notre collègue Pirès Beaune – pour mieux lutter contre la fraude fiscale. Mais chaque main tendue de notre part n’a suscité chez vous que surenchère, la gauche républicaine s’alignant systématiquement sur le programme économique de La France insoumise.
Ce gâchis parlementaire affaiblit notre pays à l’heure de la bataille économique mondiale. La Chine s’apprête à déverser ses surcapacités industrielles sur notre continent. Aux États-Unis, Donald Trump prépare une nouvelle guerre commerciale. Partout en Europe, nos voisins se préparent ; au Royaume-Uni, les travaillistes viennent d’ailleurs de lancer un plan d’investissement massif pour soutenir l’économie.
La France, elle, après des années de redressement de sa compétitivité, court le risque d’un désarmement industriel unilatéral. Vous connaissez l’opposition de notre groupe à l’augmentation des taxes sur l’électricité, qui mettra à terre nos industries, nos entreprises, et qui ruinera le pouvoir d’achat des travailleurs. Vous connaissez l’opposition de notre groupe aux hausses de charges, alors que la baisse du coût du travail faisait l’objet, depuis des années, d’un consensus transpartisan qu’avaient approuvé aussi bien la gauche – je vois le président François Hollande parmi nous – que la droite et le centre ! Cette politique donnait des résultats.
Si nous avions pu examiner la seconde partie, nous aurions présenté des amendements en faveur de nos filières industrielles, d’investissements nécessaires à la transition écologique, de l’éducation et de l’innovation. Contrairement aux années précédentes, nous ne pourrons pas les défendre. Mais chacun connaît l’engagement du groupe Ensemble pour la République pour défendre les réformes indispensables et s’opposer à la démagogie budgétaire et fiscale.
Si nous refusons le sérieux budgétaire, qui implique de compter ce que l’on vote, ce sont les plans sociaux qu’il faudra compter en janvier ! C’est la raison pour laquelle nous voterons contre la première partie du PLF.

 

● MoDem 
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [13 novembre 2015] 9 ans après que le terrorisme islamiste a fait irruption un doux soir d’automne, l’horreur continue de nous saisir. Ne jamais oublier.

 

Bruno Millienne (porte-parole)
> L'écologie n'aurait jamais dû devenir politique. Quand le dogme s'invite, la raison et le pragmatisme disparaissent. Du coup, l'écologie punitive produit de plus en plus de climato-septiques.

 

Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Budget] À ce stade, on ne peut pas être rassurés compte tenu des votes des oppositions. Michel Barnier proposait au départ 40 milliards d'économies, 20 milliards de fiscalité. C'était un équilibre dans lequel nous pouvions nous retrouver, dès lors que l'effort était juste, et que cela préservait la compétitivité des TPE-PME.

Résultat des courses : 50 milliards de fiscalité et 60 milliards de dépenses ! Tout ça est grotesque, irresponsable et surtout grave.
Que Jean-Luc Mélenchon et son orchestre alliés à Marine Le Pen pour les circonstances agissent ainsi, c'est une chose et c'est attendu. Mais que les socialistes, des modérés du NFP, se prêtent à la même duperie sous les hourras de la foule est désespérant.
Notamment de la part de personnalités dont je considère, qu'un jour, elles seront appelées à gouverner ! J'appelle chacun à faire un effort sur lui-même.
On découvre, dans ce pays, les nécessités et les contingences de la coalition, pour la première fois. Ce n'est rien de moins qu'une absolue révolution copernicienne à mener.
Le monde politique va devoir apprendre à vivre dans un système où même lorsque l'on n'est pas d'accord avec l'autre, on doit rechercher le compromis, sans vivre avec l'obsession d'écraser son homologue sous prétexte que l'on pense différemment de lui. Or, la construction de nos débats budgétaires a mis tristement en lumière l'impuissance collective à laquelle conduisent les postures : plutôt que de nous essayer à des terrains d'entente pour trouver une majorité autour du projet de loi de finances, chaque groupe politique a préféré bâtir jour après jour les conditions pour que ce texte soit rejeté.

> La seule chose qui doit nous guider, c'est de répondre aux préoccupations des Français, pas de tirer la couverture à soi.
Sur la forme, on n'a jamais intérêt, quand on essaye de faire vivre un collectif, de s'arroger des victoires personnelles quand c'est le collectif qui devrait s'imposer à tous et que c'est le fruit d'un équilibre commun. C'est contraire à l'idée que nous nous faisons au MoDem de l'engagement politique et nous ne nous y livrerons jamais pour une raison simple : ce n'est pas à la hauteur du moment.

> Au sein de ce qu'on appelle le « socle commun », c'est-à-dire les LR et la majorité sortante, nous avons été élus les uns contre les autres et nous nous sommes combattus ces sept dernières années.
La configuration est d'autant plus baroque que les députés de droite sont les seuls à ne pas avoir participé au front républicain.
Mais nous devons dépasser cela au service du pays. Ceux qui sont aujourd'hui autour de la table de Michel Barnier doivent se dire ce sur quoi ils sont d'accord et assumer leurs désaccords, pour mieux avancer ensemble sur des priorités. Car si nous avions été d'accord sur tout, nous aurions été ensemble depuis 2017 !
Le grand malentendu tient au fait que nous faisons semblant d'être en phase sur tout. Mais ce n'est pas un drame que tel ne soit pas le cas !
Par le passé, des personnes qui n'étaient pas d'accord sur grand-chose ont quand même pu s'entendre pour trouver des points de convergence et faire avancer le pays. Je pense à Poincaré en 1926 ou de Gaulle en 1944. Si nous ne sommes que dans l'immédiateté, les populistes gagneront. Il faut conjuguer la réponse à des sujets très concrets pour les citoyens et la mise en perspective pour donner une cohérence de long terme à notre action.

> Chacun joue son bilan d'opposant ou son bilan de majorité. Ce n'est pas un drame, et c'est même normal. Mais il faut en sortir. Il y a des tensions, mais je crois qu'on peut y arriver. Sous réserve que la volonté existe.
Le drame serait qu'on n'arrive pas à avancer dans cette période cruciale pour notre pays : au sein de nos frontières, les Français attendent qu'on se hisse à la hauteur de la situation qu'ils vivent ; à nos portes, l'élection de Donald Trump , la concurrence chinoise, la guerre en Ukraine ne vont, à l'inverse, pas nous attendre. Au MoDem, nous ferons tout pour être utiles, sans arrière-pensées. Cela nécessite que chacun cesse d'avoir en ligne de mire son agenda personnel en vue de l'élection présidentielle de 2027, par exemple.
La question n'est pas de tirer la couverture à soi, c'est d'être utile aux Français, de répondre à leurs préoccupations et de se respecter. Toute démarche individuelle est vouée à l'échec.

> L'ambition ne doit pas rendre aveugle : en tant que soutiens du gouvernement Barnier, il ne faut pas être obnubilé par la recherche de popularité. Si on ne veut être que populaires, on finit avec les populistes. Gouverner, c'est assumer des positions difficiles car nécessaires et donner des perspectives.

> Michel Barnier a raison de vouloir s'inscrire dans le temps long. Les Français nous en voudraient de ne rien faire face à leurs problèmes, et ils auraient raison.
Pour ma part, je ne vois aucun intérêt à une nouvelle dissolution.
Je crois assez crédible que la configuration politique actuelle puisse durer plus longtemps que ce que l'on croit. Car il n'y a pas d'alternative. Chacun doit faire l'effort de s'extraire de l'immédiateté et de l'échéance suivante qui mènent au « chacun pour soi ».

> Nous n'avons pas la culture du compromis en France. L'arrivée d'Emmanuel Macron - avec le soutien de François Bayrou - a été une aventure heureuse, celle de l'arrivée au pouvoir des modérés. Mais le fait que des centristes permettent à des modérés de gauche comme de droite de se rejoindre en 2017 a pu être perçu, et parfois voulu, comme un effacement des deux rives. C'était une erreur.
Moi, je considère au contraire qu'il y a une droite, qu'il y a une gauche, qu'il y a un centre. Le centre est le point de convergence.
En France, on cultive le côté « blanc ou noir », « droite ou gauche ». Nous sommes la seule démocratie mondiale qui ne supporte pas l'idée que le réel mérite d'être abordé sans dogmatisme ! Peut-être faut-il aller chercher les explications dans nos tréfonds révolutionnaires. C'est comme si nous n'étions pas suffisamment solides sur nos convictions pour être capables de tendre la main.
Le refus du compromis est l'apanage des faibles. Car le fort sait faire le compromis. Vous ne faites pas la paix avec vos amis, vous faites la paix avec vos adversaires. Parler avec Bernard Cazeneuve ou avec Michel Barnier ne remet pas en cause ce que je pense et n'affaiblit pas mes convictions : l'ouverture à l'autre, dans un monde en mal de nuance, est une façon de considérer qu'aucun responsable politique n'a raison tout seul.

> Nous devons déterminer sur quels textes nous pouvons avancer ensemble, par exemple sur la lutte contre le narcotrafic ou sur la fin de vie. Cette discussion que nous n'avons pas eue au départ, nous devons l'avoir en cours de route. Mais il faut trouver des process de rationalisation de nos débats sans passer par un changement ni du règlement de l'Assemblée ni de la Constitution. Je vais prendre des initiatives en ce sens, pour avoir des travaux qui renforcent la force de notre Parlement plutôt que de renvoyer une image d'impuissance ou d'inutilité. Rendez-vous compte que, aujourd'hui, des oppositions en viennent à nous réclamer le 49.3 !
Tout le monde assiste à la disparition de la démocratie parlementaire et tout le monde applaudit, sauf dans l'espace central. Il faut que l'on se ressaisisse !
De François Hollande ou Jérôme Guedj en passant par Cyrielle Chatelain, il est des députés à gauche eux aussi sensibles à ce risque.

> La victoire du populisme survient quand les thèmes des populistes s'imposent et quand ils font écho à un ressenti des citoyens. Dès 2016, puis en 2020 et en 2024, Donald Trump a imposé les thèmes de campagne : l'immigration, America First, l'inflation, la vie quotidienne, l'identité profonde de l'Amérique. Ces sujets l'ont emporté sur d'autres, sans doute trop vécus comme abstraits ou loin des réalités vécues.
Et les démocrates, y compris malheureusement Joe Biden, se sont laissés aller au caniveau avec les populistes. Sauf que, quand on abaisse ainsi le débat public, on accrédite les thèses et on fait gagner les populistes !
Donald Trump a su parler au cœur des gens, ce que les modérés doivent aussi faire. Et ce n'est pas antinomique avec la défense de grands principes !

> Ce n'est pas parce qu'on est raisonnable qu'il ne faut pas essayer de parler aux émotions des citoyens et chercher à percevoir et exprimer ce qu'ils vivent. Si on n'y arrive pas, on peut vite paraître méprisant.
La population doit trouver un écho à la colère, aux problèmes rencontrés. Il faut parler à l'esprit de résistance des gens. On peut tout à la fois être rationnel et toucher le coeur des Français. À condition de savoir mettre des mots sur les maux !
Les gens en ont marre qu'on leur dise : « Il faut que vous soyez raisonnables. » D'autant plus qu'il y a un mouvement de délégitimation des élites, quelles qu'elles soient. C'est aussi une question d'attitude.
Il y a des sujets dont s'emparent les populistes que nous devons résoudre, sans tomber dans leurs travers. Je pense à l'État de droit, aux problématiques régaliennes, au sentiment d'impuissance publique sur l'immigration ou la sécurité... Et pour cela inutile de tomber dans les discours ou la rhétorique entendus parfois lors d'années sombres d'avant-guerre, comme certains s'y sont livrés, ce que je regrette.

Veillons à nos mots et agissons surtout avec la force des valeurs de la République.

 

Erwan Balanant (député)
> Nous sommes le 13 novembre. C'était il y a 9 ans. Avec peur et inquiétude, je vois le souvenir de l'horreur s'effacer. Nous ne pouvons pas oublier, nous ne devons pas oublier ! Je pense à toi David et à toutes les victimes.

 

Maud Petit (députée)
> Le projet de loi de finances pour 2025 vient d’être rejeté à l’Assemblée, par 362 voix contre et 192 voix pour. Les 4 partis du socle commun gouvernemental ont voté Contre. Sans 49-3 et après 75h de débats en séance publique, la partie Recettes (Partie-I) du PLF2025 a été radicalement transformée à travers l’adoption de 472 amendements sur 2.466 discutés.
Au final, l’examen du texte a virtuellement conduit à une baisse du déficit de 57 milliards… Mais qui s'explique par : •Des hausses d'impôt à hauteur de 34,4 milliards € ! (Amendements du bloc NFP) : Cette augmentation de recettes fiscales est artificielle : beaucoup de dispositions votées sont susceptibles d’être contraire au droit européen, aux conventions fiscales internationales entre Etats ou à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel.
Ainsi que le rejet ou la suppression de 12 articles, dont la suppression de l’article 40 fixant le montant du prélèvement opéré sur les recettes de l’Etat au titre de la participation financière de la France au budget de l’Union Européenne, soit - 23 milliards €, nous mettant ainsi factuellement en situation de Frexit (Amendement du RN). La première partie (Recettes) du PJL ayant été rejeté, c’est l’ensemble du texte qui est rejeté : la Partie Dépenses ne sera pas examinée.
C’est donc le projet de loi initial présenté par le Gouvernement qui sera maintenant examiné au Sénat.

 

Frédéric Petit (député)
> [Géorgie] Les députés du parti au pouvoir Rêve Géorgien ont refusé de rencontrer notre délégation de députés de pays de l’UE à Tbilissi au prétexte qu’ils ne sont pas d’accord avec nous. C’est la négation de ce qu’est la démocratie. Nous devons parler même quand nous ne sommes pas d’accord, c’est ça le modèle européen !

 

Jean-Paul Mattei (député)
> Nous avons abordé le projet de loi de finances dans un esprit de responsabilité budgétaire, de respect des positions de chacun et de recherche du compromis. Mais, loin du compromis, c’est à une guerre de positions que nous avons assisté. L’examen dans notre assemblée a conduit à une forme de concours des outrances entre les deux extrémités de l’hémicycle, qui se soutiennent et se renforcent.
L’une a fait adopter un Frexit de fait, l’autre près de 40 milliards de hausses d’impôts.
En l’état, le groupe Les Démocrates ne peut que repousser ce texte. Pourtant, nous devons donner un budget à la France et le cheminement du projet de loi doit se poursuivre. Il y a un chemin que nous pouvons emprunter pour sortir la France de l’ornière budgétaire, grâce aux trois priorités que notre groupe a défendues : la responsabilité budgétaire, la justice fiscale et un développement économique conforme à la trajectoire d’adaptation au changement climatique.

> Après trois semaines de débat budgétaire, voici le moment du vote de la première partie du projet de loi de finances pour 2025. Je commencerai par remercier l’ensemble de nos collègues pour les discussions de qualité que nous avons eues ; le président Coquerel, qui en dépit de ses convictions affirmées, qu’il n’hésite pas à défendre, a dirigé ces discussions dans le respect de nos différences; le rapporteur général Charles de Courson, qui a pris le temps, presque à chaque fois, de justifier son avis avec une maestria parfois un peu technique, mais que j’ai personnellement appréciée. Je remercie également Laurent Saint-Martin d’avoir su répondre à tout le monde avec patience, dans le respect des positions de chacun, même celles qui divergeaient le plus de la ligne du Gouvernement. Enfin, j’aurai une pensée pour tous ceux qui ont travaillé à ce texte : fonctionnaires de notre assemblée, cabinets ministériels, services de Bercy, très actifs dans ce dossier et qui ont répondu à certaines de nos interrogations.
Le groupe Les Démocrates a abordé ce budget avec trois priorités : la responsabilité budgétaire, la justice fiscale et le développement économique, aligné sur nos réalisations depuis sept ans, en tenant compte de la nécessaire adaptation au changement climatique. C’est ce qui nous rendait favorables au texte déposé par le Gouvernement, et que nous avons souhaité amender pour qu’il corresponde mieux encore à ce que nous promouvons. Or force est de constater que le projet de loi soumis à notre vote s’est grandement éloigné de sa version initiale ; pire, comme nous avons tous eu le loisir de le constater lors de l’examen de l’article d’équilibre, dans la nuit de vendredi à samedi, il n’est plus assis sur la réalité et ne consiste plus qu’en une série de hausses et de baisses d’impôts, sans vision d’ensemble. Je voudrais d’ailleurs souligner que la réduction du déficit à 2,9 % du PIB, dont certains ici se gargarisent, n’est que faciale : près de la moitié de cette diminution est en effet imputable au rejet du prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne, prélèvement déjà fortement écorné par l’adoption d’un amendement du Rassemblement national. Nous, députés du groupe Les démocrates, qui avons depuis le départ placé la construction européenne au cœur de notre engagement politique, ne pouvons accepter ce Frexit de fait.
Plus de la moitié de la baisse restante est soit euro-incompatible, soit anticonstitutionnelle, soit inopérante du fait des rédactions adoptées, comme l’institution de l’impôt Zucman.
D’ailleurs, chers collègues du NFP, si vous aviez remporté les élections, auriez-vous déposé et adopté de tels amendements ? C’est peu probable.
Nous voterons donc contre cette première partie.
Si ce texte devait être repoussé, comme nous le souhaitons, ce ne serait pas pour autant la fin de son chemin législatif. Il sera transmis au Sénat dans sa version initiale, plus équilibrée, puis nous nous en ressaisirons dans quelques semaines, en vue d’aboutir à un meilleur texte.
Au groupe Les Démocrates, nous continuerons, avec nos partenaires du Sénat, à défendre nos positions, comme nous l’avons fait à l’Assemblée.
Ce sera le cas en matière de justice fiscale, en défendant la pérennisation de la contribution différentielle sur les hauts revenus, tant que la situation budgétaire exigera cet effort de solidarité, et en s’assurant, a contrario, que la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises sera temporaire, afin de ne pas mettre à mal leur compétitivité.
Ce sera aussi le cas en matière de responsabilité budgétaire, notamment en refusant de participer au concours de la mesure la plus éloignée possible de notre cadre constitutionnel ou de notre engagement européen.
Ce sera enfin le cas en affirmant notre objectif d’accompagner le plus possible une croissance économique qui bénéficie à tous, dans le respect de notre trajectoire d’adaptation au changement climatique. Tel est le sens d’un ensemble de mesures que nous avons défendues en vue de soutenir nos entreprises, notamment les plus petites d’entre elles, dans la création et la redistribution des richesses.
Nous poursuivrons aussi notre combat pour une réforme systémique de la fiscalité du logement, dans un contexte de forte crise de ce secteur. Si nous avons réussi à convaincre le Gouvernement s’agissant de la justice fiscale, je ne doute pas que nous y parviendrons aussi sur ce sujet.
Les différents groupes avaient des positions très différentes sur ce texte au début de son examen. Plus que ces divergences, ce sont les attitudes jusqu’au-boutistes qui nous ont empêchés d’aboutir à un compromis – un terme que les Démocrates apprécient particulièrement. Nous le regrettons amèrement.

 

● Parti radical 
> 13 novembre: l’horreur des attentats islamistes commis au Bataclan et dans les rues de Paris qui ont à jamais marqué notre pays. Le Parti radical

rend hommage aux victimes et à leurs proches. Ne jamais oublier. Le combat contre le terrorisme continue.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> Au cœur de la nuit, l’horreur. Du Bataclan au Stade de France, des terrasses de la Belle Équipe à celles du Petit Cambodge, 130 personnes ont trouvé la mort parce qu’elles aimaient la vie. Face aux ennemis de la République, nous ne cesserons jamais de défendre la liberté, l’égalité et la fraternité. En France et dans toute l’Europe. En ce 13 novembre, mes pensées les plus solidaires se tournent vers les victimes et leurs proches.

 

Pascal Canfin (député)
> Avec les éleveurs français, je continuerai à me battre contre la signature de l’accord Mercosur et pour que les clauses miroirs s’appliquent vraiment ! L’enjeu : protéger la santé des consommateurs et assurer une concurrence équitable à nos agriculteurs européens.

 

Marie-Pierre Vedrenne (députée)
> [Opinion: «Grand oral ou petite audition?]
C’est un exercice démocratique inédit - que nous ne connaissons pas en France - à savoir celui des auditions des commissaires désignés par leurs États membres et proposés par la Présidente Von der Leyen auxquels nous nous livrons depuis le 4 novembre au Parlement européen.
La nouvelle commission européenne ne pourra entrer en fonction qu’avec la validation de chaque membre par les députés et avec un feu vert pour le collège des 27 commissaires dans son entier. C’est un exercice redouté par les candidats dont certains dans le passé ont subi le veto parlementaire.
C’est la troisième fois en tant que députée européenne, membre de la commission commerce international, que j’ai la responsabilité d’interroger les commissaires désignés au commerce. Est ce que parce qu’il s’agit d’une troisième session que je trouve cet exercice plus habituel et moins singulier ? Oui, sûrement. Et aussi, du fait d’un contexte politique nouveau dans lequel s’inscrivent ces temps d’interpellations de trois heures.
L’évolution des rapports de force au Parlement européen, la continuité de la guerre en Ukraine suite à l’agression par Moscou, l’instabilité au Proche-Orient, la compétition avec la Chine, le retour de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis… ces nombreux facteurs d’inquiétude et d’insécurité ont conduit à une prudence et une précaution de l’ensemble des candidats. En effet, ces derniers - contraints également par les lettres de missions reçues par la Présidente de la Commission - cherchaient aussi à donner des gages aux différents groupes politiques afin d’obtenir notre confiance.
Force est de constater également que lors de l’audition de Stéphane Séjourné, candidat français à la vice-présidence exécutive à la stratégie industrielle et à la prospérité, nos oppositions ont mis à mal l’image de notre pays préférant à l’extrême droite comme à l’extrême gauche bercer dans des propos populistes et attaques nominales.
Quel triste gâchis, mais gardant son calme, mon habile ancien Président de groupe, a fait un exercice de haute voltige démontrant qu’il était le bon candidat pour cette future responsabilité dans laquelle il sera compté sur mon soutien pour défendre nos ambitions et intérêts.

 

Laurence Farreng (député)
> [Tribune: « Après les élections aux USA, l’impérieux devoir de l’Europe »]
C’est une alerte rouge, qui nous a réveillés ce mercredi 6 novembre, celle de la couleur de la carte des États-Unis acquise à Donald Trump, désormais 47e président des USA. Cette victoire sans appel a une portée particulière pour nous, Européens, et ce sur plusieurs plans.
Notre sécurité d’abord avec une véritable crainte sur le front est de l’Europe. Donald Trump a fait deux promesses pendant sa campagne. La première, « arrêter la guerre en Ukraine en un jour », ce qui, au-delà de la formule, signifie faire allégeance à Vladimir Poutine et désosser une partie de l’Ukraine en concédant la victoire et des territoires à la Russie.
La deuxième, se désengager financièrement de l’OTAN si les États membres ne payaient pas leurs dettes : rappelons-nous du tonitruant « Non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les [NDLR: les Russes] encouragerais à vous faire ce qu’ils veulent. » Un coup de tonnerre alors que nous vivons encore et toujours sous parapluie américain faute d’avoir pris notre défense en main.
Notre prospérité ensuite, avec un renforcement du protectionnisme économique déjà mis en œuvre par Joe Biden avec son programme « Inflation Reduction Act » visant à subventionner massivement l’économie américaine. Trump amplifiera le mouvement avec une volonté d’augmenter les droits de douane, mettant à mal nos exportations et donc nos entreprises déjà affaiblies par la concurrence internationale et particulièrement chinoise. Les dramatiques plans sociaux en cours en France en attestent.
On ne soigne pas le mal par le mal. Face à ces enjeux, l’heure n’est pas au repli mais bien à une union des forces européennes pour notre industrie de la défense, pour l’investissement dans l’économie et dans nos compétences. Or depuis les élections européennes de juin dernier, c’est exactement le contraire qui se produit. La montée – réelle – des extrêmes partout en Europe crée un réflexe nationaliste même au sein des gouvernements les plus pro-européens. Citons par exemple la fermeture des frontières en Allemagne ou la tentation de notre Premier ministre, par ailleurs ex-commissaire européen, de s’affranchir de la primauté du droit européen dans le domaine de la migration.
Ce n’est certainement pas à la hauteur des enjeux.
L’enjeu est bien celui de notre reprise en main collective, ensemble, en mettant en avant le poids que représente notre marché de 450 millions d’habitants. Mais la route est longue et la volonté politique devra être implacable.
Les solutions existent et elles sont données dans le rapport sur la compétitivité européenne que Mario Draghi, ex-président du conseil italien et de la Banque centrale européenne, a rendu à la Commission européenne en septembre dernier. Il prône en premier lieu un plan d’investissement massif (de 5% du PIB annuel) qui pourrait être constitué par la mobilisation de l’épargne pour enrayer notre déclin, investir massivement dans les secteurs stratégiques de l’industrie et dans la formation pour reconquérir notre souveraineté et une place de premier plan pour l’Europe au plan économique et géopolitique.
L’élection de Trump met l’Europe au pied du mur. Grandir, se renforcer, se doter d’une gouvernance politique plus ambitieuse ou décliner et mourir.
Ce qui entraînerait à la fois la chute de nos démocraties et de notre modèle social financé par la vitalité de notre économie.
L’heure est grave mais les pro-européens restent majoritaires en Europe, tant dans les gouvernements qu’au Parlement européen.
Nous avons tous maintenant une grande responsabilité, celle de ne pas céder aux sirènes nationalistes des extrêmes et, in fine, au trumpisme.