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jeudi 7 novembre 2024

Propos centristes. France – Mettre fin au harcèlement à l’école / L’absolue nécessité d’une prise de conscience des Européens / Budget 2025 / Industrie automobile en difficulté…


Voici une sélection, ce 7 novembre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je n'ai pas l'intention de laisser l'Europe comme un théâtre habité par des herbivores, que des carnivores, selon leur agenda, viendront dévorer. Européens, nous devons être lucides, ambitieux et déterminés sur notre propre agenda, un agenda de souveraineté.

> Donald Trump a été élu par les Américains pour défendre l’intérêt des Américains. La question qui se pose à nous, Européens, c’est sommes-nous prêts à défendre l’intérêt des Européens ? Et moi je pense que c’est notre priorité. (…) C’est un moment, pour nous, Européens, qui est décisif. Au fond, la question qui nous est posée: voulons-nous lire l’Histoire écrite par d’autres? Les guerres lancées par Vladimir Poutine, les élections américaines, les choix faits par les Chinois en matière technologiques ou commerciaux. Ou est-ce que l’on veut écrire l’Histoire? Je pense qu’on a les forces pour l’écrire. Nos économies sont fortes, nos pays ont des système de défense sophistiqués et on représente quelque chose. L’Union européenne c’est 440 millions d’habitants avec ses 27 pays.

> Insultes, moqueries, violences. Voilà le quotidien d’un jeune sur dix, à l’école et sur les réseaux sociaux. Je vous parle là d’un fléau, le harcèlement. Je vous parle de vies retranchées peu à peu des autres, de destins brisés, d’enfances volées. De la boule au ventre pendant les cours, de drames intimes, de solitude, de honte. Mais la honte, c’est le harcèlement.
Depuis 2017 j’ai fait de cette cause, la lutte contre le harcèlement à l’école, une cause qui m’oblige. Cela s’est traduit par des mesures : Nous avons lancé le 30 18, un numéro et une application mobile gratuits pour signaler un fait de harcèlement et être accompagné. Il faut en parler encore et encore, le faire connaître de tous. Nous avons créé un réseau de référents harcèlement pour venir en aide aux victimes et sensibiliser chaque communauté éducative.
D’ici 2027, tout le personnel sera formé pour mieux accompagner. Parce que les réseaux sociaux amplifient le harcèlement, nous avons interdit l’usage des téléphones portables à l’école et au collège. Ces mesures ont commencé à porter leurs fruits, mais tant qu’il y aura du harcèlement, nous devrons redoubler nos efforts collectivement.
J’ai confiance en nous. Confiance dans l’État, dans les collectivités, dans l’École ; confiance dans la Justice ; toujours du côté des victimes et des familles. Confiance en nos enseignants. Je le dis à tous les jeunes de France : n’en doutez jamais, vos enseignants se lèvent chaque matin pour vous.
Alors, si vous êtes harcelé, si vous êtes témoin de harcèlement, allez vers eux. Ils seront là. Confiance en tous les opérateurs du 30 18, engagés pour vous. Confiance dans les 67 000 collégiens et lycéens qui se sont portés volontaires pour être ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement dans leur établissement.
Confiance dans les 157 000 élèves qui ont participé au prix « Non au harcèlement ». Ils sont notre fierté. Avec eux, tous ensemble, ne lâchons rien dans cette lutte. Ne cédons rien aux premiers gestes, aux premiers mots, aux premiers messages qui dérapent sur les réseaux, aux premiers regards qui dénigrent, qui blessent, qui moquent.
Tenons-nous toujours aux côtés des victimes et des familles. Forgeons des âmes fraternelles et citoyennes, dans toutes nos écoles. Car la France c’est cela, la nation de la Fraternité. N’entamons rien de cette grande espérance : venir à bout, pour cette génération et les prochaines, du harcèlement. Confiance, engagement et espoir. Je compte sur chacun de vous.

> Si on sait bâtir une grande Europe de l'électricité, on arrive à traiter beaucoup de sujets (...) de compétitivité prix par l'énergie.

> Félicitations Président Donald Trump. Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années. Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité. (…)
Je viens d’échanger avec le chancelier Olaf Scholz. Nous allons œuvrer pour une Europe plus unie, plus forte, plus souveraine dans ce nouveau contexte. En coopérant avec les États-Unis d’Amérique et en défendant nos intérêts et nos valeurs.

> [Déclaration conjointe de soutien à la Moldavie] Nous, chefs d’État et de gouvernement de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de la Pologne, de la Roumanie, du Royaume-Uni, aux côtés du président du Conseil européen et de la présidente de la Commission européenne, réaffirmons notre soutien indéfectible à la Moldavie après une réunion avec la présidente Maia Sandu, en marge du sommet de la Communauté politique européenne à Budapest.
Nous saluons l’attachement du peuple moldave à la démocratie, à la liberté et à l’Etat de droit, illustré par l’organisation réussie d’élections présidentielles libres et régulières, qui ont vu la réélection de la présidente Maia Sandu pour un deuxième mandat, avec un fort taux de participation.
Nous nous félicitons aussi des résultats du référendum inscrivant l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne dans la Constitution moldave.
Nous demeurons solidaires de la Moldavie dans sa quête de paix, de prospérité et de stabilité, et nous réaffirmons qu’elle a toute sa place au sein d’une Europe libre et démocratique.
Ces résultats ont été obtenus en dépit d’attaques et d'ingérences étrangères sans précédent visant à compromettre l’intégrité du processus électoral et les institutions démocratiques moldaves.
Nous condamnons fermement ces tentatives attestées de fausser les résultats des élections par des campagnes de manipulation de l’information, des actes de corruption et l’achat de voix. Nous nous réjouissons que la Moldavie soit parvenue à faire échouer les efforts de la Russie pour la déstabiliser et continuerons de l’aider à y résister.
Nous réaffirmons notre détermination collective à soutenir la Moldavie dans la défense de sa souveraineté et de son intégrité territoriale conformément à sa Constitution.

> [Déclaration des dirigeants du Triangle de Weimar sur la situation en Géorgie] Nous réaffirmons notre préoccupation à l’égard du déroulement des élections législatives en Géorgie comme rapporté dans les conclusions préliminaires publiées par la mission internationale d’observation des élections. Nous sommes notamment vivement préoccupés par les nombreuses irrégularités et l’intimidation des électeurs dont il y est fait état, lesquelles ont eu des répercussions négatives sur la confiance de l’opinion publique dans le processus électoral.
Nous appelons à mener rapidement des enquêtes transparentes pour instruire toutes les plaintes et faire la lumière sur les irrégularités rapportées et nous examinerons avec soin le rapport final de la mission internationale d’observation, qui doit être rendu dans les délais attendus. 
Nous soutenons les aspirations démocratiques et européennes du peuple géorgien. Les libertés de rassemblement pacifique et d’expression sont des droits fondamentaux dans les sociétés démocratiques et doivent être défendues et protégées. À cet effet, nous appelons à un dialogue ouvert avec toutes les forces politiques et les organisations de la société civile.
Avant la tenue des élections législatives le 26 octobre, le Conseil européen avait mis en avant le fait que la Géorgie s’éloignait de sa trajectoire européenne et insisté sur la nécessité d’organiser des élections libres et régulières.
Si la Géorgie ne change pas de cap en faisant preuve d’efforts concrets en matière de réforme, notamment en abrogeant sa législation récente qui est contraire aux valeurs et aux principes européens, nous ne serons pas en mesure de soutenir l’ouverture de négociations d’adhésion à l’Union européenne avec ce pays.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais trois d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent depuis toujours de droite – Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et Benjamin Haddad – dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]

Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> En ce 7 novembre, c’est la journée nationale contre le harcèlement à l’école.  Trop d’élèves en souffrent encore. Ce sont en moyenne deux élèves par classe. Ce n’est pas acceptable. Ces violences, qu’elles soient verbales, physique ou en ligne laissent des cicatrices profondes. (…) Ma priorité reste la même, protéger chaque élève. (…) Ensemble faisons de nos écoles des lieux où chacun peut apprendre en confiance (…) Personne ne devrait aller à l’école avec la boule au ventre.

> Main dans la main avec les Régions et les Départements de France ! Avec la présidente Delga et le président Bonneau, nous avons signé une convention-cadre pour renforcer le partage de données entre l'État et les régions. Un partenariat inédit pour mieux accompagner nos élèves, mettre en commun nos ressources éducatives et coopérer afin d'améliorer la qualité et la sécurité des lycées. Avec le président Sauvadet, nous avons lancé une nouvelle étape de coopération pour la réussite de nos collégiens et l'implication de l’école dans l’accompagnement des enfants suivis par les départements. Les collectivités sont des partenaires essentiels pour élever le niveau partout dans nos territoires.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> 398 jours de cauchemar. Aux proches d’Ofer et Ohad, dès mon arrivée à Tel Aviv, j’ai exprimé à nouveau l’émotion et la solidarité de la Nation. La France continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour libérer les siens, et tous les otages encore retenus à Gaza.

> De retour en Israël, pour poursuivre un dialogue exigeant sur le Liban et sur Gaza. Des solutions diplomatiques sont possibles pour libérer les otages, protéger les civils et garantir la sécurité de tous. Il est temps de mettre fin à la tragédie commencée le 7 octobre.

> Un pas de géant pour l'Océan ! Après l'Assemblée nationale, le Sénat vient d'adopter le traité sur la haute mer, faisant de la France le 1er pays de l'Union européenne, du G7 et du G20 à ratifier cet accord historique.

> [Elections américaines] Pour nous, Français et Européens, cette élection marque un tournant majeur en ce qu'elle devra nous permettre de raffermir notre autonomie et souveraineté. 
Je crois qu'il faut que l'Europe sorte de son complexe d'infériorité, qu'elle se réveille, qu'elle se muscle sur le plan militaire, sur le plan industriel, sur le plan commercial. 

> [Déclaration des ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de l’Australie, du Canada, de la France, de l’Italie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de la République de Corée et du Royaume-Uni, et du haut représentant de l’Union européenne, relative au déploiement de troupes nord-coréennes en Russie] Nous, ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de l’Australie, du Canada, de la France, de l’Italie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de la République de Corée et du Royaume-Uni, et haut représentant de l’Union européenne, déclarons notre vive préoccupation suite au déploiement en Russie de troupes de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui pourraient prendre part aux combats contre l’Ukraine.
Plusieurs milliers de soldats de la RPDC ont été déployés en Russie. Un soutien direct de ce pays à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, attesterait non seulement des efforts désespérés de la Russie pour compenser ses pertes mais représenterait aussi une extension dangereuse du conflit, avec des répercussions graves sur la paix et la sécurité en Europe et dans la région Indopacifique. Cela représenterait une nouvelle violation du droit international, notamment des principes les plus fondamentaux de la Charte des Nations Unies.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté la coopération militaire croissante entre la RPDC et la Russie, notamment l’exportation par la RPDC et l’acquisition illicite par la Russie de missiles balistiques nord-coréens en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que l’utilisation par la Russie de ces missiles et munitions contre l’Ukraine. Le fait pour des soldats de la RPDC de recevoir ou de donner une quelconque formation ou aide portant sur l’utilisation de missiles balistiques ou d’armes constitue une violation directe des résolutions 1718, 1874 et 2270 du Conseil de sécurité des Nations Unies. En outre, nous sommes profondément préoccupés par le risque de transfert par la Russie vers la RPDC de technologies liées au nucléaire ou aux missiles balistiques, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Nous appelons instamment la RPDC à cesser d’apporter son aide à la guerre d’agression de la Russie.
Nous réaffirmons notre détermination inébranlable à soutenir l’Ukraine, qui défend sa liberté, sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale. Nous travaillons avec nos partenaires internationaux à une réponse coordonnée pour faire face à ce nouveau développement.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> [Il faut] souligner le caractère répétitif des aléas climatiques auxquels nous faisons face. Vous y voyez la main de l’homme. C’est vrai, ces aléas climatiques sont non seulement dus au dérèglement climatique lié aux activités humaines – ce qui nous impose de baisser très rapidement nos émissions de gaz à effet de serre –, mais ils sont aussi accentués par des aménagements humains qui ont imperméabilisé les sols, densifié les centres urbains et qui entraînent, de ce fait, des dégâts plus importants encore.
Face à cela, il faut agir, c’est-à-dire anticiper, élever notre niveau de gestion du risque – c’est tout l’enjeu du plan national d’adaptation au changement climatique –, prévoir, agir pendant la crise et réparer ensuite. Cela veut dire aussi travailler spécifiquement sur les cours d’eau. Je l’ai constaté en tant qu’élue du Pas-de-Calais et en tant que ministre chargée de ces sujets depuis un an. Dans le Pas-de-Calais, nous avons mené 600 travaux d’urgence visant à faciliter la circulation de l’eau. Les zones humides sont des zones de captage en cas d’inondations ; le fait de prévoir des zones d’expansion ou encore la plantation de haies permettent de freiner ces phénomènes.
Nous avons simplifié les procédures. Dans 90 % des cas, les travaux structurants ne se heurtent pas à des problèmes de procédure ; dans le Pas-de-Calais, il est difficile de trouver des entreprises pour les exécuter. Nous devons parvenir à un équilibre entre la protection de la nature et le développement urbain afin de concilier les deux. Vous pouvez compter sur nous pour simplifier lorsque cela a une utilité, mais surtout pour avancer et protéger les Français.

 

Antoine Armand (ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie)
> Nous sommes face à une situation conjoncturelle mondiale particulièrement délicate et les récents résultats électoraux aux États-Unis nous appellent, comme l’a souligné le Premier ministre, à travailler davantage ensemble, en Européens, pour soutenir la croissance et la compétitivité européennes. Nous devons le faire sans naïveté aucune. C’est pourquoi la France a inspiré l’évolution des droits de douane sur les véhicules asiatiques, afin de préserver les entreprises qui font face à une concurrence très agressive et hostile.
Ces dernières années, la majorité à laquelle nous appartenons – même si c’est sous une autre forme désormais – a soutenu des réformes indispensables pour le pays et pour les entreprises, qui ont créé des emplois. Cette politique de l’offre doit se poursuivre car elle est la seule à même de favoriser la création d’emplois, l’activité et la croissance en France.
S’agissant des allégements de charges que nous proposons, et pour reprendre les propos du Premier ministre, nous le faisons surtout parce qu’augmenter de 100 euros une personne payée au Smic coûte en définitive 450 euros.
Clairement, cela n’incite pas à augmenter les salaires, alors que nous en avons pourtant besoin pour accroître le pouvoir d’achat. Nous le faisons aussi dans un contexte financier délicat : nous avons bien conscience de l’impact de cette mesure d’allégement sur les finances publiques c’est pourquoi, comme l’a rappelé le Premier ministre, nous sommes prêts à ce qu’elle évolue – nous y travaillons à vos côtés.

> [Budget 2025] On est en plein débat démocratique ; débats parlementaires à l'Assemblée, bientôt au Sénat. Et j'entends que ça interroge. Mais je me rappelle aussi qu'il y a un an, on disait, «Comment ? On ne va pas laisser vivre le débat ? Il ne va pas y avoir pleinement un débat à l'Assemblée nationale?» Je crois que c'est vital, démocratiquement, que le débat ait lieu. Pourquoi ? Parce qu'on a une Assemblée qui est à l'image de ce qu'ont souhaité les Français, une assemblée diverse qui débat. Ensuite, est-ce que, en tant que ministre des Finances, j'accepterais, à la fin, un budget irresponsable qui conduit au matraquage fiscal ? Jamais, jamais. Je le dis ici sans suspense, sans volonté d'effets de manches. Les Français, les entreprises, les gens qui travaillent, ceux qui font tourner le pays, ils attendent de nous de la responsabilité. Et si après l'ensemble du débat parlementaire, le matraquage fiscal est au rendez-vous, nous serons au rendez-vous de nos responsabilités pour l'éviter. (…)
Je suis ministre de la République. Je n'ai pas à critiquer ou à parler de la manière dont les débats se font à l'Assemblée nationale. Ce que je constate, c'est qu'il y aura aussi un débat dans quelques jours au Sénat et que j'espère que ce débat se tiendra dans des conditions qui sont plus proches de ce que vivent les entreprises. Parce que quand, en quelques jours… Mais que dis-je, en quelques jours… En quelques heures, vous avez des milliards ou des dizaines de milliards d'impôts qui sont votés sur les entreprises.

> Ce qui pénalise le plus les entreprises, c'est la situation des finances publiques. Parce qu'une économie en bonne santé, ce n'est pas une économie qui a 6% de déficit. Donc réduire le coût de financement de la dette, avoir des finances publiques qui fonctionnent, c'est le premier service qu'un Etat doit rendre aux entreprises. C'est le tout premier. Et pour y arriver, on demande un effort aux entreprises. Je note que les grandes entreprises se sont dites prêtes sur la surtaxe, sur l'impôt sur les sociétés, à participer. Il y a la question du coût du travail. J'appartiens à une sensibilité politique qui a baissé le coût du travail. Pourquoi ? Parce que – je le dis à vos téléspectateurs et vos auditeurs - on veut que la différence entre ce que ça coûte à l'employeur et ce que touche le salarié à la fin du mois, cette différence, elle se réduise. Pour ça, on fait des réformes et on baisse le coût du travail. Et j'ai entendu ce qui a été dit, notamment par beaucoup d'entreprises, par des chefs d'entreprises, notamment de TPE-PME, par le groupe Ensemble pour la République. Nous allons réfléchir à moduler cette mesure à ce que les hausses de cotisations soient moins importantes, notamment pour les bas salaires. Mais à nouveau, je le dis ici, on fera une proposition.
Je dis que nous sommes en train de regarder comment faire. Pourquoi c'est délicat ? Parce que, je vous l'ai dit à l'instant, on est dans une situation de finances publiques extrêmement préoccupante. Donc, comme ministre des Finances, si je mets sur la table une mesure qui coûte de l'argent, je dois avoir une mesure qui permet de créer de l'activité, de créer de l'emploi, de créer du travail en France, parce qu'on en a besoin.

> En moyenne, un Français travaille nettement moins que ses voisins, sur une année. Et qu'est-ce que ça a comme conséquence ? Ça a comme conséquence moins de cotisations, donc moins de financement de notre modèle social, moins de recettes aussi, et puis, évidemment, moins d'emplois, moins de travail, moins de croissance. Or, c'est cette croissance qui crée de la richesse. Je veux le dire ici parce que vous savez, quand vous discutez avec certains, notamment dans des oppositions d'extrême-gauche, vous avez le sentiment que tout est gratuit. Mais les cotisations, le modèle social qu'on a, c'est parce qu'il y a des gens qui, tous les jours, travaillent en France. Et donc, travailler un petit peu plus collectivement, en commençant par s'assurer que chacun respecte la durée de travail qui est fixée, évidemment, dans tous les secteurs, c'est indispensable.

> On ne gouverne jamais pour une agence de notation, mais ne pas écouter et regarder ce que disent les analyses, ce serait complètement déconnecté. Moody's, en l'occurrence, cette agence, elle dit deux choses très importantes. La première, la France a mené des réformes depuis dix ans et elle doit continuer. Vous voyez, ce n'est pas moi qui le dis, ce n'est pas un ministre qui se flatte du bilan de ses prédécesseurs, c'est une agence de notation indépendante et la deuxième chose qu'elle dit, et c'est ce que je dis sur ce plateau ce matin, c'est qu'il y a un risque de dérapage. Si aujourd'hui, on ne contrôle pas nos finances publiques, demain, après-demain, il y a un risque de dérapage et c'est pour cela qu'on fait un budget, que les gens disent difficile, et je vais vous dire, je n'ai pas peur d'utiliser ce mot, c'est un budget difficile, c'est un budget qui demande des efforts. Pourquoi ? Parce que revenir sous les 5 % en 2025, ce n'est pas une lubie de ministre, c'est une nécessité pour nos comptes publics.

 

Geneviève Darrieussecq (ministre de la Santé et de l’Accès aux soins)
> La santé mentale des jeunes, en effet, est aujourd’hui plus fragile. Il n’y a cependant qu’une seule santé, indissociablement mentale et physique. Nous devons bien entendu continuer de promouvoir des programmes de prévention sur l’alimentation, le sommeil, la modération dans l’usage des écrans, qui nuisent également au sommeil, ainsi que sur les contenus, souvent anxiogènes, de ces écrans.
Quant aux rythmes scolaires, et je pense que la ministre de l’éducation nationale sera favorable à ce que s’engage un travail sur ce sujet. La santé mentale des jeunes nous préoccupe cependant pour elle-même, et je voudrais leur adresser un message. Certes, comme vous le remarquiez, ils ne votent pas, mais ce n’est pas important. Ce qui est important c’est qu’on s’occupe d’eux, qu’on leur montre du respect et de la bienveillance.
Ce qui est important, c’est qu’on leur apprenne l’estime de soi, qui est souvent ce qui leur manque, à eux qui ont tant de valeur. Nous soutiendrons donc la jeunesse, et notamment par la prévention et le repérage de ceux qui vont mal – c’est particulièrement important.
Il y a des lignes d’écoute et des programmes de prévention contre les addictions dans les établissements scolaires. Tout cela relève de la santé mentale et me paraît aussi important que les rythmes scolaires. C’est dans cet esprit que nous devons, tous ensemble, rendre service à la jeunesse : notre pays a besoin d’elle, d’une jeunesse en forme, mentalement et physiquement.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du Travail et de l’Emploi)
> [Emploi] Il existe un triple paradoxe, qu’il nous faut traiter. Notre taux de chômage, de 7,3 %, reste bas par rapport à ce que nous avons pu connaître mais il est supérieur à la moyenne de l’Union européenne, alors que 500 000 emplois ne sont pas pourvus.
Notre taux de chômage est élevé car le taux d’activité des jeunes et des seniors est particulièrement bas. Je sais que cette question vous est chère.
Avec le Premier ministre, nous avons relancé la question de l’assurance chômage et celle de l’emploi des seniors par le dialogue social. Je n’entends pas préempter les négociations qui se déroulent actuellement, et qui doivent trouver un aboutissement mi-novembre. Elles concernent notamment les bornes d’âge, les entretiens de mi-carrière, les formations, le recrutement pour les seniors, les retraites progressives. Nous en reparlerons.
Pour ce qui concerne les offres d’emploi non pourvues, nous disposons d’un dispositif de formation professionnelle très riche mais complexe, qui devrait gagner en lisibilité. Il serait bon que les financements publics de ces dispositifs soient fléchés vers les besoins en main d’œuvre des entreprises et vers les métiers en tension.
Enfin, concernant les politiques d’insertion des personnes éloignées de l’emploi, je sais que vous êtes attentif à la quarantaine d’expérimentations menées pour mieux accompagner les bénéficiaires du RSA. Les résultats sont encourageants : plus de 40 % des allocataires ont trouvé un emploi dans les six mois. C’est ce que nous voulons généraliser.

Laurent Saint-Martin (ministre auprès du Premier ministre, chargé du Budget et des Comptes publics)
> [Budget 2025] C’est un texte nécessaire pour tenir les 6,1% de déficit en 2024 et indispensable pour la trajectoire de 2025. Nous poursuivons les efforts engagés par le précédent Gouvernement en freinant au maximum la dépense publique. La baisse de la dépense reste notre priorité.

> J'en suis convaincu : les enjeux de la filière équine sont essentiels pour le développement de nos territoires. Les paris hippiques contribuent à faire vivre le monde agricole et nous nous donnerons les moyens de protéger l'ensemble de ces acteurs du quotidien.

> [Aides publiques versées aux entreprises] Il y a un enjeu qui est de regarder de manière précise le montant global des aides touchées par les entreprises en question.

 

Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> L'élection américaine nous rappelle la nécessité d’avancer vers une plus grande souveraineté européenne, pour faire nos choix sans dépendre des autres. Pour notre défense et notre industrie, pour l’investissement dans les secteurs clés, nous devons prendre notre destin en main.

> L'élection américaine doit nous interroger, non pas sur ce que vont faire les États-Unis, mais sur ce que va faire l'Europe. Depuis 2017, nous appelons à agir en Européens pour ne plus dépendre de puissances extérieures.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie)
> La situation de notre filière automobile est préoccupante. C’est le cas dans la plupart des pays européens. En Allemagne, Volkswagen a annoncé la fermeture de trois grandes usines.
Face à cette situation, la première des réponses d’urgence est d’examiner les restructurations avec l’exemplarité et les moyens nécessaires.
Ces dernières heures, nous avons discuté avec l’ensemble des élus concernés et avec la direction des sites Michelin de Cholet et de Vannes. Nous réunirons tout le monde dans les prochaines heures pour discuter de la reprise des sites et pour envisager toutes les options.
Avec Antoine Armand, ministre de l’économie, nous avons exigé que les engagements pris par Michelin dans l’accompagnement des salariés soient extrêmement puissants et ne laissent personne sur le bord du chemin.
Concernant la filière automobile, les réponses ne peuvent pas seulement se faire à l’échelle française. Elles doivent concerner l’ensemble de la filière – constructeurs et équipementiers – et doivent être formulées à l’échelle européenne.
Je reviens de Berlin. Lors de la discussion que j’y ai eue avec mon homologue allemand, nous avons discuté d’un plan d’urgence européen en soutien de la filière automobile – les constructeurs, l’ensemble des sous-traitants et les équipementiers. Nous défendons un tel plan avec Antoine Armand, sous l’autorité du Premier ministre.
Notre réponse doit s’appuyer sur le soutien à la demande, en particulier pour les véhicules électriques.
Nous devons être moins naïfs vis-à-vis de nos concurrents américains et chinois.
Dans les prochaines semaines, nous nous impliquerons donc au niveau européen pour formuler des propositions visant à protéger notre industrie. Soyez-en convaincue.

> Favoriser la reconnaissance du doctorat en entreprise : un enjeu pour l'innovation et la compétitivité française  Nous avons officiellement reçu un rapport qui répond aux enjeux d’innovation, de recherche et de compétitivité qui touchent à la fois nos deux ministères et propose des mesures concrètes pour améliorer la reconnaissance du doctorat dans nos entreprises et valoriser la contribution des docteurs.
Pourquoi ce rapport est-il important ? Nous devons valoriser les compétences et l'apport unique des docteurs dans le monde de l’entreprise. La thèse est un parcours exigeant, une «montagne» qui forme à la rigueur, à l’analyse et à l’innovation. Aujourd’hui, il est crucial d’augmenter le nombre de docteurs dans nos entreprises et nos administrations, car l’innovation, clé de notre compétitivité, repose aussi sur eux.
Les propositions :
- Améliorer la perception du doctorat : en informant mieux les doctorants sur leurs débouchés professionnels variés.
- Organiser une journée dédiée au doctorat, pour célébrer cette formation et ses perspectives.
- Créer un réseau d’ambassadeurs du doctorat : afin de valoriser et faire connaître la diversité des carrières des docteurs.
- Acculturer les employeurs à la présence des docteurs en entreprise est aussi essentiel pour que leurs compétences soient pleinement reconnues. En favorisant la transparence sur leur présence dans les entreprises, nous souhaitons encourager l’intégration des docteurs et l’émulation entre les employeurs.
Merci à Sylvie Pommier et Xavier Lazarus pour ce travail précieux, qui nous aidera à ouvrir des perspectives nouvelles aux docteurs et à renforcer les liens entre la recherche et le secteur économique.

 

Marina Ferrari (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie chargée de l’Economie du tourisme)
> Je suis élue d'une commune thermale. J'en connais les bienfaits thérapeutiques. J'en mesure aussi pleinement l'impact sur l'attractivité de nos territoires et les équilibres des villes d'eaux qui se sont construites, parfois depuis l'Antiquité, autour des sources d'eau chaude.
Comme ministre en charge de l'Économie du tourisme, je suis aussi pleinement consciente de la plus-value qu'apportent nos villes d'eaux à la destination France, et singulièrement depuis que les professionnels des Bains ont engagé une transition ambitieuse vers des parcours bien-être.
Ce message - mais aussi cette conviction -, j'ai tenu à les partager devant les acteurs du thermalisme réunis à Gréoux-les-Bains pour leurs rencontres nationales organisées par la fédération thermale et climatique française.
Ils peuvent compter sur mon soutien mais aussi mon engagement au service du développement de nos stations thermales.

> La proposition de loi visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue vient d'être définitivement adoptée par le Parlement. Elle est l'aboutissement d’un travail parlementaire exigeant auquel j’avais activement participé comme députée à l’Assemblée nationale. Les préoccupations que j’avais exprimées concernant les meublés de tourisme classés - qui font l’effort de monter en gamme et qui ne sont pas nécessairement recensés sur les grandes plateformes - ont été prises en compte : ils bénéficieront d’un taux d’abattement plus favorable et c’est une bonne nouvelle.
Concrètement, ce texte nous permet de reprendre le contrôle sur notre parc locatif, tout en ayant une approche « sur-mesure », en fonction des besoins des bassins de vie et des attentes des habitants : il rééquilibre les avantages fiscaux, il offre de nouveaux outils de régulation aux maires en permettant de créer, s'ils l'estiment nécessaire, des quotas de locations saisonnières et fixer un nombre maximal de jours dédiés à la location au cas par cas, sur décision municipale, on pourra créer des zones exclusivement réservées aux résidences principales au cas par cas, sur décision municipale pourront être créées des zones exclusivement réservées aux résidences principales, il engage la transition écologique du parc actuel en programmant l'interdiction des passoires thermique.
C’est un texte de bon sens qui permet de démontrer que lorsque les parlementaires travaillent ensemble, en dépassant les clivages partisans, nous pouvons agir concrètement dans l’intérêt de nos concitoyens et en tenant compte des réalités territoriales.

> Une journée au salon mondial de référence pour les professionnels du voyage à Londres. Au moment où notre pays veut conforter sa place de première destination mondiale dans un contexte de forte concurrence internationale, je suis allée à la rencontre des nouveaux marchés que nous souhaitons cibler mais aussi de professionnels du tourisme avec qui nous pourrons tisser des partenariats.
J'ai également eu le plaisir d'échanger avec mes homologues présents sur le salon. Merci à tous les acteurs du tourisme français.
Plus durable, plus adapté aux demandes des nouveaux visiteurs, ouvert sur le monde...mais toujours aussi authentique : le tourisme que nous bâtissons rendra aussi notre pays plus attractif et notre économie plus dynamique.

 

Olga Givernet (ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques, chargée de l’Energie)
> Bâtissons une grande Europe de l'énergie ! Pour que, de la Finlande au Portugal, chaque Européen ait accès à une énergie abordable et décarbonée. C’est ensemble, grâce à une véritable intégration énergétique, que nous réussirons

> Le futur des véhicules sera électrique. L’électrification est la clé de la décarbonation, mais des critiques politico-médiatiques freinent nos constructeurs français. Il faut adapter le paiement des amendes 2025 pour que l’innovation ne paie pas l’addition.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Professeurs, parents, amis : chacun peut être le soutien dont un enfant harcelé a besoin. Une écoute attentive, un regard qui ne se détourne pas. Ce sont parfois de petits gestes qui font une grande différence. Ensemble, refusons le silence autour du harcèlement scolaire.

> Les députés savent s’unir quand l’intérêt des Français est en jeu. Premier texte transpartisan de cette législature pour encadrer les meublés de tourisme et renforcer l’accès au logement permanent. Une réponse à la crise du logement née de l'écoute et du dialogue.

> L'Assemblée nationale a voté à l'unanimité le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie. L’urgence est maintenant de retrouver le chemin du dialogue, de l’apaisement et de la reconstruction. Avec Gérard Larcher nous nous rendrons auprès des Calédoniens la semaine prochaine pour les accompagner dans cette voie.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> Beaucoup de Français, beaucoup d'Européens, se demandent : Mais comment est-il possible que Donald Trump ait été renvoyé à la Maison-Blanche ? Alors que les scandales se sont multipliés, les accusations se sont multipliées, les procès se sont multipliés. Tout le monde se remémore ce qui s'est passé au Capitole.
Il y a là une réponse qui nous intéresse tous, nous les Français, nous les Européens et nous les Américains, parce que je crois que ce phénomène existe partout dans les pays occidentaux. Ce phénomène, c'est la rupture profonde, profondissime entre la base, les familles, ceux qui travaillent, ceux qui cherchent de l'emploi, ceux qui sont au chômage, ceux qui sont à la retraite, ceux qui ont la vie de tous les jours si je puis dire, et les autres, c'est-à-dire le sommet, les puissants, les célèbres, ceux qui ont de l'argent.
Et je dis souvent que la frontière, c'est l'écran de télévision : ceux qui sont d'un côté et les autres. Et le génie de Trump, si je puis employer un mot positif, c'est d'avoir su se faire le porte-parole de la base contre les sommets !
Et donc cette rupture-là, elle existe aussi chez nous. Elle existe aussi dans les pays européens. C'est tout l'Occident qui en est victime.
Deuxième sujet qui nous concerne aussi, c'est que toutes ces aventures, ces guerres, ces conflits dans lesquels les États-Unis sont plus ou moins engagés - l'Ukraine, le Moyen-Orient-. Les Américains ne se sentent pas engagés, ils n'en veulent plus...
Tout ceci nous place devant une question, nous, les Européens, sachant que les États-Unis ne seront plus notre protection à court terme ou à moyen terme : est-ce que nous acceptons la soumission à d'autres ou bien est ce que nous voulons nous défendre, faire en sorte que nous soyons capables de rééquilibrer les échanges pour que nous soyons maîtres de notre propre destin ?
Cette question, qui est une question proprement existentielle, elle est posée par l'élection de Trump. C'est à nous d'y répondre. C'est une obligation désormais pour l'Europe d'exister.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Le harcèlement scolaire détruit des vies. Il arrive que des drames surviennent, avec des élèves, des jeunes, des enfants, qui estiment qu'à un moment donné, le seul moyen de mettre fin à leur souffrance est de mettre fin à leur vie.

> [Election de Trump] Il y a des raisons d'être inquiet d'un point de vue économique, géopolitique, climatique. (…)
Il y a une inquiétude sur l'engagement américain dans le soutien à l'Ukraine. (...) Une victoire de la Russie sur l'Ukraine aurait un impact pour les Français.

 

Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> Avec le résultat des élections américaines, l’Europe doit plus que jamais renforcer son unité. Nous devons œuvrer encore davantage pour une Union européenne plus forte et plus souveraine.

 

Roland Lescure (député)
> La victoire de Donald Trump est sans appel. Une majorité des Américains s’est retrouvée dans un discours simpliste mais semblant répondre à leurs préoccupations. L’agrégation des colères, des frustrations, des inquiétudes l’a emporté sur un message de progrès.
Plus que jamais, l’Europe doit être au rendez-vous de l’Histoire. La protection de l’Ukraine, la réindustrialisation de nos territoires, la décarbonation, mais aussi la défense de nos valeurs démocratiques doit nous animer. Et rassembler nos forces politiques. J’y travaillerai.

> Trump va essayer de nous diviser en Europe. S’il applique des tarifs, on doit en faire autant. Il faut que l’Europe soit l’atelier de l’Europe.

> La Chine a été l’atelier du monde pendant des années. Les Etats-Unis construisent le leur. L’Europe doit être son propre atelier et doit investir dans l’industrie de demain. Économiser sur les dépenses, oui. Économiser sur les investissements, non.

> On ne combat plus les populistes en les diabolisant. C’est même contre productif, car lorsque vous insultez Donald Trump, ceux qui ont voté pour lui se sentent aussi insultés. Et c’est aussi le cas en France.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> En tant que rapporteur de la mission Culture, je me félicite du maintien de son budget malgré un contexte budgétaire contraint L’accessibilité à la culture dans les territoires ruraux sera ma priorité La culture est indispensable au rayonnement de notre pays.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Les Américains ont réélu Trump! Européens réveillons-nous ! L’Europe doit défendre son unité et assumer de devenir une véritable puissance économique, industrielle et militaire. C’est le seul chemin qui s’offre à nous. Autrement nous serons balayés !

 

● MoDem 
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Tellement d’enseignements à tirer de la victoire de Trump qui se profile. Mais une exigence absolue : que notre qu’Union européenne décide - enfin - de peser face aux déséquilibres du monde.

 

Maud Petit (députée)
> [Conséquences de l’élection de Trump]
-  Sur le plan économique, tout d’abord : Une politique américaine projectionniste avec le probabilité d’une forte hausse des droits de douane sur les produits importés européens, ce qui pénaliserait fortement nos exportations ;
- Sur le plan environnemental ensuite : Donald Trump est un climatosceptique. Parler risques de changement climatique est pour lui de l’ordre du canular. Il envisage donc, à nouveau, le retrait des Etats-Unis des « Accords de Paris sur le climat » et souhaite relancer la politique « pétrole » des USA avec, par exemple, l’extension des forages en Alaska ;
- Sur le plan diplomatique, enfin : Donald Trump a affirmé pouvoir régler le conflit russo-ukrainien « en 24h ». Est-ce au prix d’une partition de l’Ukraine, quand on sait le rapprochement qui s’est opéré, pendant la campagne, entre lui et son homologue russe, Vladimir Poutine ? Et quelles seront les conséquences de sa réélection sur la situation au Proche-Orient, à Gaza, quand on connaît la grande proximité de Trump avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou ?

 

Frédéric Petit (député)
> L'Union européenne doit prendre cette situation pour dire, maintenant, on va s'occuper de nos affaires (...) on va arrêter de déléguer notre sécurité aux États-Unis.

 

● Parti radical 
> Le Parti radical prend acte de l’élection de Trump, le choix du repli sur soi dans un contexte de crise profonde. L'Europe doit montrer qu'un autre chemin est possible conciliant puissance économique, respect de l'environnement et humanisme.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> De nombreux Européens, en particulier en Ukraine, vont ressentir de l'anxiété face à ce résultat. Les Européens soucieux de la démocratie peuvent prendre des mesures pour la renforcer en s'impliquant dans la politique, dans leurs communautés et en collectant des fonds pour l'Ukraine. L'unité européenne et la clarté des objectifs demeurent désormais essentielles. L'Europe doit enfin prendre ses responsabilités et s'approprier son propre destin dans un monde en mutation.
En ce qui concerne l'OTAN, cela signifie un pilier européen fort au sein de l'alliance et un engagement conséquent à augmenter encore plus les dépenses de défense nationale. Cela signifie également une autonomie stratégique accrue, la conclusion de nouveaux accords commerciaux et de sécurité avec les démocraties et l'élaboration d'un nouveau plan pour soutenir l'Ukraine, économiquement et militairement.
Là où M. Trump divise, l'Europe doit s'efforcer d'unir. L'Europe doit montrer qu'elle est capable de diriger le monde libre.

 

Pascal Canfin (député)
> Nous devons plus que jamais affirmer l’Europe puissance. Ce matin c’est l’heure du réveil pour celles et ceux qui en doutaient encore! Face au trumpisme et à ses clones qui veulent détruire l’Europe de l’intérieur ne cédons rien.

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La victoire de Trump démontre que la démocratie et les valeurs humanistes ne sont pas une seule et même chose


Comme le proclamait Abraham Lincoln sur le champ de bataille de Gettysburg encore rougi par le sang des combattants de la guerre civile américaine, la démocratie c’est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.

Cette définition largement acceptée ne dit absolument rien des valeurs que doit défendre cette démocratie au-delà de donner la parole au peuple pour qu’il élise ses représentants (ou qu’il s’auto-administre) pour le servir.

Mais un peuple qui choisit un autocrate qui tourne le dos aux valeurs humanistes est-il légitime vis-à-vis de ce que doit être un régime démocratique?

La réponse est oui.

Il est élu par le peuple telle que la définition le stipule et sa seule mission est de gouverner en faveur de ce peuple qui, ayant choisi sciemment comme c’est le cas aux États-Unis, un ennemi des valeurs humanistes, sera donc servi par rapport à ses attentes et son choix dans les urnes.

C’est pourquoi, comme d’autres, je milite depuis longtemps pour que ce que l’on appelle aujourd’hui la «démocratie républicaine libérale» soit porteuse de valeurs qui garantissent les droits «naturels» des individus, que ceux-ci soient consubstantiels  à celle-ci, voire que l’on change, aussi, le nom de ce régime en cours dans les démocraties du monde entier mais qui ne peut être limité à la définition de Lincoln.

Qu’on appelle ce régime «respectocratie», «dignitocratie», «humanocratie» ou d’un autre nom peu importe, c’est ce qu’il recouvre qui est important.

Un tel régime aurait donc empêchée un Trump d’être élu voire même de pouvoir se présenter (c’est d’ailleurs à ce moment du processus démocratique et électoral que tout ennemi de la démocratie doit être exclu de celui-ci avec la mise en place de procédures contraignantes et accompagnée d’une responsabilité pénale en cas de non-respect des serments de fidélité) tout comme cela aurait été le cas pour Hitler, Mussolini ou Erdogan, par exemple, pour tous les autocrates et dictateurs qui se firent élire par le peuple.

Pour bien comprendre ce qui est en jeu, je reproduis ci-dessous l’éditorial que j’ai écrit en septembre dernier:
Le nécessaire dépassement de la démocratie

Dépasser la démocratie alors que celle-ci est l’objet d’attaques incessantes pour la supprimer et que l’ensemble du projet démocratique est loin d’avoir été mis en place de manière pérenne et, surtout, à être inclus dans le comportement des individus et des peuples qui vivent sous son régime sans oublier que nombre de ses mécanismes ne fonctionnent pas correctement, semble être une fuite en avant et un refus de voir cette réalité.

Avant de la dépasser, ne faut-il pas tout simplement la mettre en œuvre?

Sauf que le dépassement de la démocratie est une nécessité pour sauver les acquis de la démocratie, surtout pour sauvegarder ses principes et les valeurs humanistes qui sont ses fondements.

En fait, la démocratie doit être conceptualisée comme une étape.

Dépasser la démocratie, en l’espèce, ce n’est d’ailleurs pas discuter ses acquis mais, au contraire, affirmer que ses principes et les valeurs humanistes ne se discutent pas, donc ne peuvent être remis en question et évidemment supprimés.

Dépasser la démocratie, c’est aller au-delà et doit aboutir à fonder une «respectocratie» ou «dignitocratie» qui pose les valeurs humanistes liées à la liberté, l’égalité et la fraternité comme non-négociables par le vote du peuple qui demeure néanmoins le pilier de la représentation politique.

Aujourd’hui, il est possible pour un peuple qui vit dans une démocratie d’élire des gens dont la volonté affichée est de détruire la démocratie et qui peuvent y parvenir en récoltant une simple majorité du vote populaire.

Rien de ce qu’est la démocratie n’est réellement sanctuarisé, même ce qui se trouve dans la Constitution d’un pays car tout est rétractable par la volonté du peuple ou ses représentant.

Or la démocratie est «le» régime naturel car bâtie sur des valeurs qui sont «naturelles», c’est-à-dire qui s’attachent à l’être humain dès sa naissance et qui ne peuvent lui être supprimées car elles sont ce qui le définit comme une personne dont le respect de sa dignité et de son individualité ne sont pas négociables même par une majorité de la population, même par une unanimité de la population (celle-ci ne pouvant oblitérer la condition de personne des prochaines générations).

Si c’est bien la démocratie qui a apporté ces valeurs – et qui refuse la loi du plus fort en étant le régime de la loi du plus faible –, celles-ci sont plus puissantes qu’elle ce qui implique que le peuple n’a aucune légitimité à les ôter à quiconque.

Car la démocratie n’a fait qu’établir un ordre qui est le plus respectueux de l’humain et c’est cet ordre qui est l’essentiel et qui doit être inaltérable.

Bien sûr, pas de naïveté sur la possibilité de forces anti-démocratiques et totalitaires de supprimer par la violence un régime démocratique.

Mais déclarer tout régime qui ne respecte pas les principes démocratiques et ne s’appuie pas sur les valeurs humanistes, illégitime est un acte indispensable pour faire en sorte que le respect de la dignité de toute personne soit le fondement même de la vie en société.

C’est pour cela que ce dépassement humaniste de la démocratie est non seulement indispensable mais également la marche «naturelle» de l’Humanité vers le respect de la dignité de chacun de ses membres car aucune preuve morale ou scientifique n’existe pour justifier l’inégalité d’essence et de condition entre les humains.