► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Le 7 janvier 2015, Simon
Fieschi a survécu au feu des terroristes qui arrachèrent la vie à ses camarades
de Charlie Hebdo. Grièvement blessé, il n’a depuis cessé de se battre. Pour la
vie. Pour la liberté. Pour dire avec courage et humanité, l’horreur du
terrorisme islamiste. Sa disparition aujourd’hui est une grande tristesse pour
nous tous. Déchirure qui ravive une douleur intacte presque une décennie plus
tard. J’adresse à sa famille, à ses proches, à Charlie, les condoléances de la
Nation.
> Face aux crises, le monde a besoin d'unité. A Berlin, avec le Chancelier Scholz, le Président Biden et le Premier ministre Starmer, nous nous sommes entretenus sur la situation en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais
dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres
centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance
compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais trois d’entre
eux sont des personnalités qui se revendiquent de droite dont nous ne reportons
donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus
centriste mais essentiellement droitiste]
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Mutilés en défendant héroïquement leur pays. J’ai rendu visite à des
soldats ukrainiens, victimes de la guerre, soignés à Kiev. Profondément touché
par leur résilience et leur courage !
> Avec mon homologue Andrii Sybiha, à Kiev, j’ai redit le soutien indéfectible de la France à l’Ukraine ! Le Plan pour la victoire ukrainien et la contribution de la France à sa mise en œuvre étaient au cœur de nos échanges.
Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition
écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> [La Gauche a tenté de phagocyter le Budget en commission à l’Assemblée]
Taxer, taxer et taxer : ce n’est pas un programme ! Le NFP n’a pas joué le jeu
de la responsabilité en commission des finances. Quand on augmente de 50
milliards d’euros les impôts, c’est tous les Français qui trinquent, et en
particulier ceux de la classe moyenne.
> Nous avons mené une politique écologique qui a montré son efficacité. Je rappelle que nous avons diminué de 5,8% nos émissions de gaz à effet de serre en 2023. Continuons !
> Sur le budget, je défends mes convictions et je veux que chacun prenne conscience de ce qui est en jeu : le pouvoir d’achat des Français, la vitalité du tissu industriel et la transition écologique. Le Premier ministre l’a dit : la dette écologique et la dette financière doivent être mises au même niveau.
> [Interview manipulé par le journal Le Parisien] Citations tronquées, interprétations erronées, fausses revendications… Alors que j’ai beaucoup insisté sur le sérieux budgétaire dont il faut faire preuve, les enjeux de fond pour concilier cela avec l’écologie, le pouvoir d’achat et la compétitivité des entreprises et ma volonté d’avancer de manière apaisée, c’est le contraire qui ressort. J’aurais du me méfier. Il faut croire que la polémique fait vendre plus de papier que la manière dont on s’engage dans la transition écologique. On ne m’y reprendra pas.
Antoine Armand (ministre de l’Economie, des Finances et
de l’Industrie)
> [La Gauche a tenté de phagocyter le Budget en commission à l’Assemblée]
Pour réduire notre déficit et engager le désendettement, notre Gouvernement a
présenté un budget d'effort qui préserve notre économie et notre capacité à
investir. Des alliances de circonstances ont conduit à l’adoption de dizaines
d’amendements pour imposer toujours plus les français, au détriment de
l’épargne des classes moyennes, de la mobilité professionnelle, de la
transmission de nos commerces et de nos PME… bref de notre quotidien. Je prends
note du rejet par la commission des Finances de l’Assemblée nationale d’un
budget qui aurait conduit au matraquage fiscal de nos concitoyens. J’appelle à
ce que les débats en séance préservent l’esprit de responsabilité du projet
présenté par le Gouvernement. Je sais pouvoir compter sur les parlementaires de
notre socle commun.
> Simon Fieschi nous a quittés. Survivant de l’attentat contre Charlie Hebdo, il a remarché, résisté et témoigné debout malgré son corps meurtri. N’oublions jamais le visage de celles et ceux qui se battent pour la liberté. J’adresse mes condoléances à sa famille et à ses proches.
Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du Travail et de l’Emploi)
> Quand la réindustrialisation rime avec la décarbonation et la souveraineté
énergétique créatrices d’emplois et d’opportunités économiques pour tous et
partout dans le pays !
Guillaume Kasbarian (ministre de la Fonction publique, de
la Simplification et de la Transformation de l’action publique)
> [La Gauche a tenté de phagocyter le Budget en commission à l’Assemblée]
"Taxe, taxe, taxe, taxe, taxe, taxe, taxe, taxe, taxe (…)"
Hallucinante énumération des taxes créées ou augmentées par la commission des
finances de l’Assemblée. Cette version bolivarienne du budget est finalement
rejetée. Espérons qu’elle ne revienne jamais en séance…
Laurent Saint-Martin (ministre auprès du Premier
ministre, chargé du Budget et des Comptes publics)
> Je dirai non à un budget conduisant à un matraquage fiscal ou un
dérapage du déficit.
> [La Gauche a tenté de phagocyter le Budget en commission à l’Assemblée] Les propositions faites hier en Commission sont inacceptables car elles matraqueraient par l’impôt tous les Français. Je fais confiance aux parlementaires pour être collectivement responsables et redresser nos comptes publics d’abord par la baisse de la dépense publique.
> Aucun pays n’a autant protégé sa population, ses PME, ses collectivités. L’Etat a augmenté les dépenses pour protéger la population et les territoires. Le déficit public est le résultat d'un État qui a été au rendez-vous pour protéger les Français face aux crises.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du Premier
ministre, chargée des Relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> [La Gauche a tenté de phagocyter le Budget en commission à l’Assemblée]
Rejet du Projet de loi de Finances en Commission. Un travail important de
concertation s’ouvre lundi. Le Gouvernement est à l’écoute des parlementaires
et s’adaptera à l’évolution des débats pour que le budget soit le fruit du
compromis, mais en responsabilité pour le redressement économique du pays
Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> |Fin de vie] L'objectif est de représenter un projet de loi fin de vie
à l'Assemblée nationale et au Sénat plutôt en début d'année 2025. Autant une
solidarité gouvernementale est nécessaire sur un certain nombre de sujets,
notamment sur le budget, je crois qu'en revanche, sur la fin de vie, les
Français comprendront qu'au sein du collectif qui est le nôtre, on puisse
avoir des avis divergents, de même qu'au sein de Renaissance ou du groupe
parlementaire.
> La prochaine loi immigration ne vise pas à reprendre
l'intégralité des dispositions qui ont été censurées par le Conseil
constitutionnel. (…) J'ai dit qu'il faudrait un nouveau véhicule législatif, en
l'occurrence une nouvelle loi, pour intégrer notamment cette augmentation de la
durée de rétention en centre de rétention administrative. J'ai dit aussi que
dans le cadre des discussions qu'on aurait avec les différents groupes
parlementaires, on ne s'interdisait pas d'y faire figurer d'autres mesures qui
nous paraissent utiles aujourd'hui au regard de la situation. (…)
On ne s'interdit pas de regarder les mesures qui sont prises dans les
différents pays européens, pas uniquement en Italie, il y en a d'autres, le
Danemark, etc., et de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
> Renaissance a un travail colossal à faire en matière d'ancrage local. Je pense que Renaissance doit de nouveau être un lieu de débat, un lieu où émergent des idées et force est d'admettre que ça ne l'a pas suffisamment été ces dernières années. Je pense qu'ensuite, on a un travail colossal à faire en matière d'ancrage local. Je jugerais sur les projets qui seront présentés par les différents candidats lorsqu'ils seront déclarés.
> La question de la santé mentale est encore un grand
tabou français. Quand j'étais députée, j'avais demandé à l'époque à
Catherine Vautrin une mission parlementaire sur les troubles du comportement
alimentaire, donc tout ce qui touche à l'anorexie, à la boulimie. Ces
troubles ont augmenté de 30 à 40% depuis le covid19, 30 à 40% ! Donc c'est
absolument, absolument énorme. (…)
Un spécialiste, un jour, m'a dit que c'était en France, une des dernières
maladies honteuses. Et je pense qu'il y a beaucoup de jeunes femmes, de jeunes
hommes aussi, qui sont dans des familles où ils ne sont pas compris, ils ne
sont pas entendus, qui n'ont pas accès à des professionnels, que c'est un
sujet social et sociétal majeur dont on parle peu et quand le Premier ministre
en fait une grande cause nationale, il démontre qu'il a parfaitement compris
son époque.
> [Ligne politique du gouvernement Barnier] C’est aussi un cap d’auquel j’adhère personnellement : celui d’une politique qui ne détricote pas les réussites du président et de l’ex-majorité depuis 7 ans, notamment en matière de création d’emplois et de créativité mais qui entend les messages – et ils ont été forts – des Français lors des dernières élections, les législativee et les européennes, notamment sur le besoin d’ordre, de justice sociale et de justice fiscale.
> Mes convictions sont constantes. J’ai quitté ma vie
d’ingénieure pour faire de la politique avec un objectif : être utile aux
gens, ce qui implique de ne pas fuir les responsabilités quand les temps
deviennent difficiles. J’ai accepté cette mission parce que j’ai confiance en
l’homme qu’est Michel Barnier et parce que nous partageons l’essentiel sur les
orientations nécessaires pour notre pays.
Ensuite, je n’oublie pas d’où je viens. J’ai une forme de double loyauté et
je l’assume. Une loyauté historique et inaltérable envers le président de la
République, qui est à l’origine de mon engagement en 2016. Et une loyauté
envers Michel Barnier qui m’a nommée, qui me fait confiance, avec qui je
partage des convictions et une volonté de répondre aux aspirations profondes
des Français : il se retrousse les manches sur le régalien, il a un haut
niveau d’exigence sur la justice fiscale et sociale. Enfin il partage avec
Renaissance l’engagement européen et une vision du rôle central de la France
au sein de l’Union européenne.
Enfin, il nous faut être lucides : ma famille politique n’a pas gagné les
élections. Nous sommes légitimement très attachés à ce que nous avons fait
depuis 7 ans. Mais il nous faut entendre et comprendre les raisons de cette
défaite. Lorsqu’on perd plusieurs élections successives, on ne peut pas
estimer que, malgré l’expression des électeurs, on aurait raison contre tout
le monde.
Michel Barnier me semble porter un bon équilibre. Lucidité sur la situation,
respect porté aux uns et aux autres, valorisation de ce qui a été fait avec
le président de la République depuis 7 ans, volonté de rassembler malgré
des histoires politiques différentes.
Je n’ai jamais cru à la fable de l’ancien et du nouveau monde. J’ai toujours
estimé qu’il y avait une continuité, une transmission qui devait s’opérer
dans la vie politique comme dans la vie en général. Le chef du gouvernement
construit aujourd’hui ce trait d’union entre des mondes politiques qui ne se
parlaient plus. C’est positif et sain.
> Lorsqu’on on a accepté de rentrer au gouvernement, tous autant qu’on est, on avait conscience de le faire dans un cadre budgétaire extrêmement contraint et dans un contexte politique inédit. En bref, on savait où on mettait les pieds. Que les uns et les autres défendent la cause qu’ils portent dans leur ministère, c’est légitime, mais cette cause doit être portée dans un cadre collectif. Et discutée dans un cadre collectif.
Olga Givernet (ministre déléguée auprès de la ministre de
la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des
risques, chargée de l’Energie)
> Défi immense : nous dévoilons
les zones prioritaires d’implantation des éoliennes en mer, à horizon 2035 et
2050. En 2050, l’éolien en mer pourra couvrir 20% de notre production
électrique. Donnons-nous les moyens de relever ce défi technologique et
industriel.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> Comment est-il possible que Bercy ne sache plus estimer des recettes à
partir d'une croissance donnée ? Je pense utile que le ministère effectue
son introspection. Je ne m'explique pas non plus le dérapage des dépenses
publiques ces derniers mois.
Thomas Cazenave
(député)
> [La Gauche a tenté de phagocyter le Budget en commission à l’Assemblée]
50 Md€ d’impôts et de taxes supplémentaires grâce à des accords de circonstance
alors que la priorité doit être aux économies. Je me félicite du rejet en
commission d’un budget très largement dénaturé par rapport à la version
initiale qui nous était proposée par le gouvernement.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> [La Gauche a tenté de phagocyter le Budget en commission à l’Assemblée]
4 jours et 4 nuits en commission des Finances pour arriver à un Budget NFP/RN
indigeste:
- Augmentation des impôts de 50 milliards d’euros
- Tous les Français touchés par cette augmentation
- Incohérence : une somme d'amendements ne fait pas un budget
- Un massacre à la tronçonneuse de nos entreprises.
Nous nous y sommes opposés!
Pierre Cazeneuve
(député)
> Le mort de Paul V. est un acte ignoble qui montre la perte de repères
dans notre société. Plein soutien à sa famille et amis. Si la récupération sur
l'interdiction des SUV est déplacée, ce drame doit nous alerter sur la place du
vélo dans la ville et la protection des cyclistes.
Olivia Grégoire
(députée)
> Je me souviens de votre bouleversant témoignage en 2020. La rage de
vivre malgré tout. Votre courage et votre résilience resteront en nos mémoires
à jamais. En espérant que ce sera moins dur là haut, votre souvenir en nous ici
bas. Paix à votre âme Simon Fieschi.
● MoDem
Bruno Fuchs (député)
> Rencontre à Kiev avec le président Zelensky.Nous avons réaffirmé avec
force et détermination, l’importance du soutien de nos deux assemblées à la
réussite du plan de victoire.
Frédéric Petit (député)
> Mélenchon pense-t-il vraiment que si les Ukrainiens font taire les
canons, arrêtent de se battre et vont aux négociations, ils garderont leur
intégrité territoriale, leur souveraineté et auront des garanties de sécurité ?
Soit il rêve, soit il ment, soit il brasse de l’air. Ou les trois.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> [Choix italien d'externaliser des demandeurs d'asile en Albanie,
« pas transposable » en France selon Barnier] Oui, même si, plutôt que «
transposable », j'aurais préféré que Michel -Barnier dise que ce n'était « pas
acceptable », car pour moi il est surtout très clair que cela ne peut en
rien être une solution. Depuis le début, Giorgia Meloni n'est que dans
l'affichage et la surenchère sur la question migratoire. Avant son élection,
elle assurait qu'elle la réglerait seule, évoquant même l'idée d'un blocus
naval. Si elle s'est finalement tournée vers l'Europe, elle multiplie encore
les propositions spectaculaires qui ne peuvent que se terminer par des flops.
Sa « solution » albanaise va coûter 160 millions par an aux Italiens. Et
pourquoi ? Pour traiter le cas de seulement 10 % des migrants arrivant sur ses
côtes, soit 7 000 personnes par an. Enfin, autre preuve que c'est une mauvaise
solution : ce vendredi, un tribunal italien a invalidé après moins d'une
semaine la rétention des premiers migrants en Albanie... Pour régler la
question migratoire, j'appelle à privilégier la responsabilité plutôt que la
démagogie.
> Les « return hubs » ne seront pas efficaces car ils ne dissuaderont en rien les arrivées. La Grande-Bretagne a vu les traversées de la Manche augmenter de 20% depuis un an et l'annonce du gouvernement précédent d'envoyer ses migrants illégaux au Rwanda. Quelle réussite pour la dissuasion ! Ensuite, ce n'est pas raisonnable économiquement. Le plan britannique est estimé à 800 millions d'euros et chaque transfert d'un migrant vers Kigali aurait coûté 13 000 euros. Cet argent public aurait pu servir à des mesures vraiment plus utiles. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que leurs successeurs aient abandonné ce projet. Enfin, ces centres ne sont pas cohérents avec la volonté de l'Europe de garantir sa souveraineté. Avec un tel choix, on se met dans la main d'autres pays qui ne partagent en rien nos valeurs. N'oublions pas ce qui s'est passé avec la Turquie lors de l'afflux d'exilés syriens ; elle ouvrait les vannes en fonction de ses intérêts politiques. Quand je lis que Bruno Retailleau envisagerait de passer des accords avec des pays comme l'Égypte, le Kazakhstan ou l'Irak, je regrette de le voir agiter de telles fausses solutions. J'espère sincèrement que ces rumeurs effarantes sont infondées.
> Le sujet migratoire est un défi majeur. C'est une priorité qui doit d'abord être traitée au niveau européen, et complétée car il manque encore quelques briques. La dernière loi française a moins d'un an, la priorité n'est pas à une énième loi nationale mais à l'application la plus rapide possible de notre arsenal législatif à disposition, à commencer par le pacte sur la migration et l'asile négocié par les Vingt-Sept. Ensuite, comme l'a évoqué Ursula von der Leyen, il faut une nouvelle « directive retour », car celle qui s'applique date de 2008 ! Dans ce cadre, il faudra renforcer les retours des migrants illégaux qui sont chez nous vers des pays sûrs d'origine ou de passage. Enfin, nous devons trouver des solutions pour lutter contre l'instrumentalisation migratoire. La Pologne ou les pays Baltes subissent des afflux de migrants venus de Russie ou de -Biélorussie pour les déstabiliser politiquement. L'Europe doit trouver la réponse commune à ces menaces hybrides, dans le respect du droit international.
> [Immigration] Si certains pays se livrent à la surenchère sous la pression de l'extrême droite, je ne céderai pas à ce jeu. Je n'ai pas envie de proposer de fausses solutions.
> C'est une petite musique qui court mais qui est absolument fausse. La situation politique française a pu, c'est vrai, susciter des interrogations à Bruxelles, mais elle n'a en rien affaibli la France. Parmi les dirigeants des Vingt-Sept, Emmanuel Macron demeure le seul à avoir une vision ambitieuse et claire pour l'Europe. Si ce n'était pas le cas, Ursula von der Leyen n'aurait pas donné le portefeuille le plus important au sein de sa Commission à un Français, ni ne se serait inspirée pour son programme de travail de la feuille de route dressée par le chef de l'État, que ce soit sur la défense, la souveraineté européenne ou l'industrie... Tous les proeuropéens du continent se réjouissent qu'Emmanuel Macron soit là et saluent son leadership.
● Propos collectifs
> [Tribune: « Que l’État vende 10 % de ses participations ]
Le débat public laisse parfois une impression de déjà-vu. À peine
commencé, l'examen du projet de Budget pour 2025 laisse entrevoir les pires
passions françaises: la dépense publique comme seule fin et la fiscalité
comme seul moyen. Dans ce domaine, l'imagination des parlementaires des deux
extrêmes est sans limites. Disons-le clairement : le redressement des comptes
publics est un impératif catégorique. Sans ordre budgétaire, il n'est point
de progrès social, point de services publics de qualité ni d'avenir pour la
compétitivité de notre économie. C'est entendu.
Mais quelles sont les caractéristiques de notre modèle
social ? Des dépenses sociales plus élevées que partout ailleurs, et des
prélèvements obligatoires plus élevés que partout ailleurs, pour justement
tenter de les financer. Par conséquent, nous pensons que l'ajustement
budgétaire qui vient doit continuer de servir notre compétitivité et non pas
le contraire. De ce point de vue, les réussites économiques lentement
acquises, au prix de la constance et de la stabilité de ces sept dernières
années, pourraient rapidement devenir, si l'on n'y prend pas garde, une
parenthèse heureuse, mais une parenthèse quand même, de notre vie
économique.
Dans la féroce compétition économique internationale, dans un monde dominé
par les efforts industriels massifs des États-Unis et de la Chine, nos
entreprises et leurs salariés ne peuvent pas être de nouveau pénalisés par
des coûts salariaux excessifs et par des impôts annoncés aujourd'hui ciblés
et ponctuels mais demain, on le sait, possiblement pérennes et élargis. Ce
serait une erreur pour l'emploi, une faute pour nos recettes publiques à moyen
terme et un contresens total pour le pouvoir d'achat et pour le travail, qui
doit résolument payer plus.
Deux millions et demi d'emplois créés, fin du chômage de masse, création de
300.000 emplois industriels, première nation terre d'investissements dans
l'Union européenne : veut-on vraiment sacrifier ces acquis sur l'autel de la
facilité fiscale ? Nous disons que des alternatives existent, que notre pays
est d'abord malade de ses dépenses et qu'il a un besoin pressant de réformes
qui transforment son modèle économique et social, plutôt que de nouvelles
pressions fiscales parfois séduisantes à court terme, mais toujours
délétères et récessives à moyen et long termes.
Vendre seulement 10 % de ces participations rapporterait
autant, voire plus, que la hausse contre-productive de l'impôt sur les
sociétés ou l'augmentation des charges du travail prévues par le
gouvernement.
Plutôt que d'augmenter le coût du travail, réformons l'indemnisation du
chômage et permettons à plus de 100 000 Français de retrouver le chemin de
l'emploi. Dans un pays où les exonérations de charges ont permis de percevoir
près de 100 milliards d'euros de recettes fiscales et sociales depuis 2017,
augmenter le coût du travail, pour la première fois depuis trente ans, serait
incompréhensible.
Plutôt que d'être le seul pays développé à augmenter massivement l'impôt
sur les bénéfices alors que tous nos voisins sont en train de le
sanctuariser, cédons des participations dans lesquelles l'État lui-même ne
comprend d'ailleurs plus vraiment ni son rôle ni sa mission. Notamment 180
milliards de participations dans des entreprises cotées : vendre seulement 10
% de ces participations rapporterait autant, voire plus, que la hausse
contre-productive de l'impôt sur les sociétés ou l'augmentation des charges
du travail prévues par le gouvernement. Que faisons-nous encore dans Orange, Stellantis,
la FDJ ? C'est le sens de l'amendement que nous déposons pour le budget 2025.
Et puisque ce budget est un « budget d'efforts », il nous semble évident
que l'État lui-même doit être exemplaire. Faire mincir un peu l'État
actionnaire (comme nous avions d'ailleurs commencé à le faire dans la loi
Pacte en 2019) serait bien moins délétère que d'augmenter l'impôt sur les
sociétés bénéficiaires.
C'est enfin une question éthique : la situation budgétaire actuelle impose
des choix, et suppose aussi d'avoir le courage d'impulser des réformes
structurelles : commençons à réduire le périmètre d'intervention de
l'État plutôt que de revenir aux recettes d'hier consistant à augmenter les
impôts sur les entreprises productives. Il ne s'agirait que de céder quelques
participations sans pour autant mettre en risque le maintien des remontées de
dividendes futurs (qui demeureraient importants compte tenu de l'ampleur de nos
participations). « La crise est l'occasion d'une réflexion sur
l'essentiel », disait Albert Camus. C'est essentiel : nous avons le devoir
impérieux de repenser le périmètre d'intervention publique.
[Signataires les députés et sénateurs Renaissance: Gérald
Darmanin, Olivia Grégoire, Mathieu Lefèvre, Sylvain Maillar, Karl Olive, Aurore
Bergé, Florent Boudie, Ludovic Mendes, Constance Le Grip, Paul Midy, Charles
Rodwell, Caroline Yadan, Violette Spillbout, Annie Vidal, Jean Marie Fiévet, Bertrand
Sorre, Stéphane le Rudulier, Danielle Brulebois, Romain Daubie, Charles
Sitzenstuhl ; Liliana Tangu, Béatrice Piron, Christophe Blanchet]