Voici une sélection,
ce 18 octobre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les
médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Conférence de presse au
Conseil européen]
Je vais commencer, compte tenu à la fois
de sa gravité et de son actualité, par la situation au Proche-Orient. Je prends
la peine, comme à chaque fois, de venir faire une conférence de presse auprès
de vous, et vous prenez la peine d'être ici devant moi. Je le fais à l'issue de
chaque sommet comme de chaque conférence. Je prends la peine, à l'issue de
chaque conversation avec un homologue, de faire des communiqués de presse pour
exprimer la parole de la France. C'est pourquoi je voudrais me permettre, en commençant
cette conférence de presse, de rappeler quelques règles.
Il y a chaque semaine des conseils des ministres. Les conseils des ministres
sont rapportés à la presse par la porte-parole du Gouvernement et par un
communiqué. Pour le reste, il appartient à chacun des participants à ce conseil
de se montrer respectueux des règles et de ses fonctions, par éthique, par
discipline personnelle, pour ne pas faire circuler des informations fausses,
tronquées ou sorties de leur contexte, et il appartient aussi aux journalistes
et aux commentateurs de traiter les rumeurs et les propos rapportés avec les
précautions qui s'imposent. Et si des paroles qui sont rapportées, tronquées et
déformées sont reprises entre guillemets, il n'est plus la peine de faire des
conférences de presse ni de répondre à vos questions, vous en conviendrez avec
moi.
Ces règles étant rappelées, qui valent pour les ministres comme pour les
journalistes et qui, simplement, sont le cadre respectueux, démocratique et
transparent dans lequel s'inscrit l'ensemble de mon action. Je dois vous dire
combien j'ai été stupéfait de lire tant de commentaires, de commentaires de
commentaires, de réactions, y compris de responsables politiques étrangers ou
français, devant des propos que j'aurais tenus sans se poser la question de
savoir ce qu'ils disaient et ce que j'aurais exactement dit. Je crois que je
dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient pour ne pas avoir besoin de
ventriloques. Tout cela est une preuve, au fond, d'un délitement du débat
public et d'un manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des
propos déformés, des journalistes qui les ont repris et des commentateurs qui
ne se sont pas attardés à la réalité et à la véracité de tels propos. Il faut
donc remettre les choses en bon ordre et avec honnêteté, parce qu'il s'agit là,
sur un sujet extrêmement grave, de la parole de la France, ni plus ni moins.
Ceci est d'autant plus grave que cela a blessé beaucoup de gens, en particulier
plusieurs de nos compatriotes de confession juive, et dans un moment où, depuis
maintenant plus d'un an, une de mes priorités est de préserver l'unité du pays.
Je le dis là, rien ne doit susciter l'inquiétude sur la question d'Israël, au
moment même où notre pays a à faire face à une montée des actes antisémites. Et
constamment, les gouvernements successifs, moi-même, avons lutté contre toute
forme d'antisémitisme dans notre pays sans relâche et, oserais-je le rappeler,
dès juillet 2017, je rappelais combien l'antisionisme était un antisémitisme.
C'était au Vel d'hiv et j'avais à mes côtés un Premier ministre appelé Benyamin
Netanyahou. Il n'y a donc pas d'ambiguïté. Tous ceux qui voudraient la faire
exister par ce type de manipulation non seulement se trompent, mais blessent
certains et affaiblissent la France.
La France s'est toujours tenue aux côtés d'Israël. L'existence et la sécurité
d'Israël sont intangibles pour la France et les Français. C'est pourquoi je
vous confirme l'évidence : nous nous tenons en effet aux côtés de l'État
d'Israël depuis le premier jour, lorsque David Ben Gourion l'a proclamé en
1948, conformément à la résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations
unies. Et que ceux qui donnent des leçons d'Histoire lisent cette proclamation,
ils comprendront pourquoi la France a immédiatement reconnu l'État d'Israël et
ne lui a jamais fait défaut. Cet engagement demeure, comme nous l'avons encore
montré cette année en participant à la défense d'Israël contre les attaques de
l'Iran et des Houthis du Yémen. Nous l'avons fait en avril comme en octobre
sans coup férir. Et ce soutien ne faiblira pas, car Israël a droit à la paix et
la sécurité, comme chacun au Moyen-Orient. Israël a le droit de se défendre
face à ceux qui nient son existence, menacent les siens, attaquent son
territoire. Nous serons aux côtés d'Israël dans ce combat, comme depuis le
premier jour et même avant.
C'est pourquoi aussi, la France s'est trouvée, dès octobre 2023, aux côtés
d'Israël, que nous avons été aux côtés des victimes, de toutes les victimes du
7 octobre, que nous avons aussi été aux côtés des victimes franco-israéliennes
tout particulièrement, auxquelles nous avons rendu hommage le 7 février dernier
à Paris, aux Invalides. Et la France est ainsi le seul État qui a organisé une
telle cérémonie. Nous l'avons fait avec l'expérience du terrorisme dans notre
chair, sans aucune complaisance, en sachant ce que le terrorisme islamiste
signifie. Depuis le premier jour aussi, la France s'est battue pour la
libération de tous les otages, avec présente constamment à l'esprit cette
obsession.
Nous avons aussi agi. Nous avons mobilisé nos partenaires internationaux et
j'ai, dès octobre 2023, proposé de lancer une coopération comparable à celle
établie contre Daech en l’étendant au Hamas et aux autres groupes terroristes
agissant au Moyen-Orient. À plusieurs reprises, les ministres compétents ont
ainsi coordonné l'action internationale, pu échanger des informations,
coordonné les mesures prises en termes de sanctions, d'interdictions, de
vigilance. Nous avons aussi apporté notre soutien aux opérations ciblées
qu'Israël a menées et pourrait mener contre le Hamas, afin que ces derniers ne
puissent plus jamais commettre leurs crimes. Nous avons aussi mis en garde
l'Iran et ceux qui sont manipulés par cet État contre Israël, et nous les avons
mis en garde sur les graves responsabilités qu'ils prendraient dans l'extension
de la guerre à la région. Nous avons condamné depuis le début leurs
agissements, s'agissant tout spécialement du Hezbollah, qui menaçait non
seulement la sécurité des Israéliens, mais mettait aussi délibérément en danger
l'ensemble des Libanais.
Mais il faut aussi aujourd'hui se rendre à l'évidence. Ajouter la guerre à la
guerre n'amène ni la paix, ni la sécurité, ni pour Israël, ni pour personne
dans la région. Les otages du Hamas restent détenus et leurs familles
désespèrent. La situation humanitaire est catastrophique à Gaza. L'aide est
entravée. Les enfants sont sans éducation. Les familles sont sans abri. Et qui
peut croire que cela permettra aujourd'hui d'assurer la sécurité dans la durée
? Aujourd'hui est marquée par la mort de Yahya Sinwar et ce jour est un
tournant en même temps qu'un succès militaire pour Israël. Je pense, en le
disant, aux familles du 7 octobre. Cette occasion doit être saisie pour que
tous les otages puissent être libérés et pour que la guerre soit enfin arrêtée.
Il faut en effet mettre fin aux opérations militaires, désormais, après ce
résultat, accepter le cessez-le-feu à Gaza et ouvrir enfin une perspective
politique crédible pour les Israéliens comme pour les Palestiniens. Nous y
travaillons avec tous nos partenaires israéliens, arabes, américains. Au jour
d'après la guerre à Gaza, il faudra donner à Israël des garanties solides pour
sa sécurité, réformer l'autorité palestinienne et avancer vers la solution des
deux États. Dans l'immédiat, il faut un cessez-le-feu à Gaza. Il faut urgemment
multiplier les opérations humanitaires qui sont aujourd'hui à leur point le
plus bas et avancer, en effet, pour que cessent aussi les violences perpétrées
par les colons contre les Palestiniens en Cisjordanie. Il revient au Premier
ministre Netanyahou d'agir et d'entendre ce que lui disent la France et tous
ceux qui sont sincèrement attachés à la sécurité d'Israël. Ceux qui lui livrent
les armes pour mener sur Gaza ses opérations ont une responsabilité
particulière, car on ne peut pas appeler à cesser le feu et continuer à livrer
les armes qui permettent ces excès.
C'est pourquoi nous continuerons à appeler au cessez-le-feu, à la réponse
humanitaire urgente et à la solution politique. C'est dans ce contexte aussi
qu'il nous faut agir pour le Liban. L'Iran et le Hezbollah portent une très
lourde responsabilité dans la situation actuelle. En activant le Hezbollah
contre Israël, en dépit de l'intérêt fondamental du Liban de se tenir à l'écart
de la guerre, l'Iran a fait le choix cynique d'exposer les Libanais et de se
préserver lui-même. Il a précipité l'élimination de M. Nasrallah et le
déclenchement des opérations israéliennes. Le Hezbollah doit ainsi en tirer les
conséquences. Il a des obligations. D'abord, celle de renoncer aux armes, au
terrorisme, à la violence. Aujourd'hui qu'il est affaibli par la mort de son chef
et la destruction de ses capacités militaires, ce que personne ne peut
regretter, il doit permettre aux Libanais de se rassembler et de trouver les
solutions aux crises multiples qui minent leur pays.
C'est pourquoi la France tiendra une conférence de soutien au Liban et à sa
souveraineté le 24 octobre prochain. Celle-ci aura pour objet d'apporter l'aide
humanitaire nécessaire aux centaines de milliers de personnes déplacées en
conséquence des opérations israéliennes, de donner aux institutions libanaises
les moyens de tenir dans cette période dangereuse et de préparer l'avenir en
prenant les premières mesures pour que l'armée libanaise puisse se déployer au
sud du pays, mais aussi en facilitant le dialogue indispensable pour sortir de
la crise politique. C'est dans ce contexte que la France demande à Israël de
mettre fin à ses opérations militaires, de ne pas y étendre son action au sol,
de respecter la souveraineté du Liban aussi bien que ses obligations à l'égard
des Nations unies, s'agissant tout particulièrement de la FINUL. Je salue ici
l'engagement sans faille de nos soldats au sein de cette force. Pour la France,
la souveraineté du Liban est une cause essentielle qu'elle défendra toujours
dans le respect de la diversité des communautés libanaises, convaincue que le
Liban porte un message de paix et de diversité utile à toute la région, et
qu'il est en quelque sorte, comme j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs
reprises, un pays plus grand que lui-même. Ce qui se joue au Moyen-Orient est
essentiel pour l'avenir d'Israël, mais aussi pour la paix et la sécurité
internationale. C'est pourquoi je suis en contact régulier avec le Premier
ministre israélien, le Président iranien, l'ensemble des acteurs de la région,
évidemment le Premier ministre libanais, mais également tous les dirigeants de
la région, car c'est bien une conflagration générale qu'il faut éviter. Cela
nécessite que l'Iran renonce à menacer Israël directement ou indirectement,
qu'il revienne au respect de ses obligations nucléaires, mette un terme à ses
activités dangereuses au Moyen-Orient, et cesse de surcroît de fournir à la
Russie les armes qu'elle utilise contre l'Ukraine. Voilà ce que je souhaitais
rappeler sur cette crise ô combien importante, loin des caricatures ou des
commentaires, mais pour restaurer aussi la complexité de cette situation et
pour dire qu'on peut être aux côtés d'Israël, de sa sécurité, de son existence,
ce qu'est la France, de manière irrévocable et intangible, mais cela ne
signifie pas pour autant ne pas avoir le droit d'être en désaccord avec le
Premier ministre du gouvernement d'Israël. C'est même parfois une nécessité et
c'est la responsabilité de la France.
Au-delà de cette question, nous avons tenu hier soir le premier sommet entre
l'Union européenne et le Conseil de coopération des États arabes du Golfe. Il a
permis de marquer notre attachement à un partenariat stratégique d'avenir avec
les pays du Golfe, que nous devons désormais concrétiser avec la négociation
d'accords de partenariat stratégique bilatéraux et l'identification de projets
concrets sur le commerce, la connectivité, les transports, l'énergie, la
sécurité. Nous avons pu avoir également une discussion stratégique sur les
sujets que je viens d'évoquer.
Le Conseil européen, aujourd'hui, a pu d'abord échanger avec le Président Zelensky,
venu présenter son plan de victoire. J'avais eu l'occasion de le voir sur ce
sujet à Paris il y a quelques jours. Le Conseil a réitéré son soutien résolu à
l'Ukraine, d'abord à travers une nouvelle aide macro financière de l'Union
européenne pour les besoins actuels et futurs de l'Ukraine en matière
militaire, budgétaire et pour sa reconstruction. Comme décidé au sommet du G7
en juin, ce prêt s'élèvera à 50 milliards de dollars, répartis équitablement
entre les membres du G7, et sera remboursé par les revenus exceptionnels tirés
des avoirs gelés russes. Une part substantielle des fonds européens qui seront
mis à disposition de l'Ukraine devra permettre l'achat d'équipements
militaires, avec une préférence claire vers des achats auprès de l'industrie
européenne de défense. Cela se traduit aussi par la mobilisation des
instruments de l'Union européenne pour soutenir militairement l'Ukraine.
D'abord, la Facilité européenne pour la paix, qui a permis cette année de
financer l'achat d'équipements militaires essentiels grâce à la mobilisation
d'une part importante des revenus exceptionnels tirés des mêmes avoirs gelés
russes. Ensuite, la mission de l'Union européenne a formé déjà près de 60.000
militaires ukrainiens, et nous poursuivons, comme vous le savez, cet effort. Le
Conseil européen a appelé à renforcer la protection des infrastructures
énergétiques, soutenu les efforts pour renforcer celle-ci en Ukraine à
l'approche de l'hiver, et à titre bilatéral, la France financera la
reconstruction d'infrastructures critiques ukrainiennes dans les prochaines
semaines.
S'agissant des autres sujets internationaux, nous avons pu marquer notre
soutien à la Moldavie dans ce contexte électoral important, et alors que
celle-ci est touchée par des actions hybrides menées par la Russie. Nous avons
exprimé nos préoccupations sur la situation en Géorgie, alors que la dérive du
gouvernement mène de fait à une interruption du processus d'adhésion, et alors
même que là aussi, le peuple géorgien aura à s'exprimer dans quelques jours. Et
nous sommes revenus sur quelques grandes crises : Haïti, le Venezuela ou la
situation dans les Grands Lacs, même si cette dernière n'a pas donné lieu à des
conclusions écrites.
Sur l’immigration, malgré une diminution du nombre global de franchissements
irréguliers aux frontières extérieures de l'Union européenne en 2024, la
pression migratoire actuelle nous impose de rester unis et d'apporter une
réponse coordonnée à l'échelle européenne. Le Conseil européen a eu une
discussion stratégique sur les différents volets de notre action et les travaux
ont mené à l'identification de plusieurs mesures conduites de manière
coordonnée. D'abord, la priorité qui consiste à mettre en œuvre le pacte asile
et immigration. Celui-ci, poussé sous présidence française, adopté en début
d'année, permet de préserver l'équilibre entre responsabilité et solidarité. Il
a donc été décidé d'en accélérer la mise en œuvre. Nous devons, en parallèle,
compléter ce pacte pour réviser le cadre législatif sur les retours. La
Commission a été invitée à soumettre une nouvelle proposition législative afin
de faciliter, accroître et accélérer les retours effectifs des migrants
irréguliers. Nous avons appelé à intensifier l'action européenne sur la
dimension externe des migrations en renforçant la coopération avec les pays
tiers de transit et d'origine par la conclusion de partenariats mutuellement
bénéfiques pour agir sur les causes profondes des migrations, mais aussi lutter
contre les réseaux de passeurs et les trafics et conserver les voies de
migration légales, et ce en utilisant les leviers européens à disposition
permettant une politique efficace à la fois pour prévenir mais également
faciliter les retours et réadmissions en mobilisant nos politiques de visa, de
préférence commerciale ou d'aide au développement. Nous avons appelé à
continuer à protéger les frontières extérieures, en particulier dans les cas
d'instrumentalisation des migrations, je pense tout spécifiquement à la
situation que subit aujourd'hui la Pologne, mais tout cela constamment dans le
respect du droit international.
Voilà, mesdames et messieurs, ce que je souhaitais ici rappeler. D'autres
sujets ont été évoqués, la compétitivité, en particulier le rapport Draghi,
mais nous y reviendrons plus longuement en Hongrie dans quelques semaines, et
j'aurai donc l'occasion d'y revenir à cet égard. Je vous remercie.
> D'abord, la
France joue un rôle actif au Moyen-Orient. Ensuite, précisément parce que la
situation est grave et que la France joue un rôle actif, je dis suffisamment de
choses devant vous et à travers ma bouche, et à travers les communiqués qui
sont écrits, comme je l'ai dit, pour ne pas avoir besoin de ventriloques. Et
donc, je pense que non, la responsabilité, c'est les gens qui n'ont pas
l'éthique de tenir ce qu'est un Conseil des ministres, c'est-à-dire que les
propos sont rapportés par un porte-parole et par un communiqué. Ils ne sont pas
déformés, ils ne sont pas rapportés hors du contexte, parce que le sujet est
suffisamment complexe pour que tout se tienne, et chaque mot est précis. Je
pèse à chaque fois mes mots sur ce sujet depuis le début. Et donc, je pense
qu'à partir de là, je ne vais pas me mettre à faire des conférences de presse
pour démentir des propos que j'aurais tenus et que je n'ai pas tenus. Sinon, on
devient fou. Donc voilà, il faut de la discipline, de l'éthique, du sens de la
responsabilité, précisément si on veut que la France soit forte. Sinon, je ne
vais pas déplorer des conséquences dont vous avez collectivement créé les
causes.
> [Immigration] Concernant
la Pologne, je pense qu'il ne faut surtout pas de législation spécifique. Au
fond, je comparerai la situation de la Pologne à ce que plusieurs États ont
vécu à l'automne 2021, c'est-à-dire des attaques hybrides passant par la
Biélorussie, si vous vous souvenez, qui avaient beaucoup poussé d'ailleurs sur
la Pologne et plusieurs États baltes. C'est exactement la même chose qui est en
train de se passer à la frontière polonaise aujourd'hui, où ils sont en effet
menacés, pas menacés, mais chaque jour sous la pression de passeurs qui, avec
beaucoup de violence, beaucoup de heurts à la frontière, font rentrer des gens
que les Russes et Biélorusses font venir du bout du monde. Donc, c'est
clairement une manipulation du phénomène migratoire pour déstabiliser un pays.
Et donc, je pense que l'Europe a su montrer, par ses conclusions d'octobre 2021
et l'action que nous avons menée, à la fois la Commission et plusieurs pays,
nous avons su faire face à cela. Et donc, il faut aider la Pologne à faire face
à cette tentative de déstabilisation. Ensuite, sur l'évolution de nos règles,
je pense que ces dernières années, nous avons avancé et je pense que l'avancée
la plus significative est celle, précisément, du pacte asile et migration, car
rappelez-vous, à partir de la crise migratoire, enfin de la deuxième crise
migratoire, si j'ose dire, on a longtemps été bloqués et tout le sujet
migration et asile était totalement bloqué dans nos conclusions.
On a décidé d'une approche graduelle et c'est ce qui a permis de relancer sous
présidence française ce pacte asile et migration qui a été conclu en début
d'année. C'est une avancée très concrète qui nous a permis de durcir les règles
européennes, mais en restant cohérents et fidèles à nos valeurs. On se
coordonne mieux pour prévenir les arrivées illégales. On a des règles beaucoup
plus claires à l'entrée et on a mis des mécanismes et on a financé des
dispositifs pour mieux enregistrer à l'entrée. On a des mécanismes
d'enregistrement qui permettent le suivi ensuite, quand les grands irréguliers
passent d'une frontière à l'autre, et on a des mécanismes de responsabilité de
retour qui sont beaucoup plus opérants. Donc tout ça est une avancée, c'est
pour ça qu'on ne dit pas un durcissement, on accélère, parce que la pression
étant accrue, on accélère la mise en œuvre.
La France a beaucoup œuvré en lien avec nos partenaires en cela, on le fait
sans changer les équilibres du pacte asile et migration parce que c'est un
équilibre qui préserve les intérêts des pays de première entrée et des pays de
mouvements secondaires. Donc, si on accélère simplement pour les pays de
mouvements secondaires, on redéstabilise tout et on ouvre d'autres sujets. Donc
ça c'est le premier point, l'accélération.
Ensuite, la directive retour est un des éléments qui, aujourd'hui, est bloqué
depuis 2018 dans les termes de négociations. Et donc là, on a donné l'impetus
politique pour pouvoir relancer cette discussion et que la Commission, en lien
avec nos ministres compétents, puisse reprendre ce sujet et avancer. Donc tout
ça, ce sont des éléments d'efficacité à la lumière de ce que nous avons su
faire ces dernières années et qui permettent de mettre fin à beaucoup de
divisions qu'il y avait.
À côté de ça, il y a ce qu'on appelle des solutions innovantes. Et là-dessus,
c'est sur ce sujet que la réunion s'est tenue ce matin. Que la Présidente de la
Commission fût présente ne me choque pas. Je pense qu'elle a défendu par
construction les traités, et les traités sont clairs. C'est-à-dire que nous,
nous voulons protéger mieux nos frontières. On veut lutter contre l'immigration
irrégulière, les passeurs et tous ces mouvements clandestins, mais on veut le
faire en étant fidèles à l'histoire, aux valeurs, aux principes des Européens.
C'est dans nos traités et par essence, si je puis dire, la présidente de la
Commission en est la gardienne. Donc, elle a été ce matin pour expliquer ce
qu'on pouvait faire en restant dans ce cadre, et c'est une bonne chose.
> Moi, je suis pour
qu'on dissuade et qu'on empêche les gens d'arriver sur le sol européen
lorsqu'ils suivent des mouvements clandestins organisés. Je suis pour qu'on
puisse accueillir les femmes et les hommes qui, combattants de la liberté, ont
vocation à avoir l'asile sur notre pays et je suis pour qu'on soit beaucoup
plus efficaces sur les politiques de retour vers les pays d'origine.
Ensuite, les lignes rouges sont celles que nous avons dans notre préambule et
dans les textes que nous avons internationalement contractés. Mais on peut être
efficaces en utilisant beaucoup mieux tout ce que nous permettent de faire ces
grandes règles, qui me semblent d'ailleurs relever d'une forme de bon sens. Et
donc, qu'on ait des discussions pour rendre plus efficace le retour vers les
pays d'origine, j'y suis très favorable, mais qu'on ait des discussions avec
des pays tiers qui accepteraient de garder les gens qu'on ne veut pas accepter,
qu'on a refoulé, que les pays d'origine ne prennent pas, je suis plus
sceptique. Mais pour moi, les règles sont claires. Elles sont dans nos textes
et je les ai toujours rappelées.
Journaliste
> Avoir un Gouvernement et un ministre de l'Intérieur qui veut lutter plus
efficacement contre l'immigration clandestine, irrégulière et tous ces
mouvements qui exploitent la misère, c'est une bonne chose. Ensuite, ça se
regarde au cas par cas. Ce que le ministre a défendu dans le conseil compétent,
justice et affaires intérieures, c'est exactement la ligne que je viens de vous
donner.
> Le seul modèle
qui marche face à l'immigration irrégulière et à tous ces mouvements
clandestins, c'est un modèle européen pragmatique, mais respectueux de ces
valeurs. C'est le pacte asile et migration. C'est la directive retour. C'est le
seul qui a montré son efficacité. Les autres modèles n'ont pas montré leur
efficacité. D'ailleurs, je ne vois personne les utiliser. Ce qui a bloqué
l'Europe, c'est quand des pays ont voulu jouer solo, quand des pays ont dit :
"Nous, on ne joue pas avec les autres, on ne veut pas participer à telle
solidarité. On a nos propres règles." Et là, l'Europe s'est divisée et ça
a été la catastrophe. Mais le ministre suit exactement cette ligne dans les
conseils auxquels il a participé jusqu'à présent.
> [Aide à l’Ukraine
de l’UE] Non, d'abord, aujourd'hui, tout n'est pas bloqué puisqu'on a en début
d'année décidé au niveau européen de donner de nouvelles visibilités à
l'Ukraine. Et ensuite, nous avons justement pris les dispositions, c'est toute
la subtilité qu'il y a entre le 20 et le 35, de donner à nos partenaires et
nous donner la possibilité de faire, donc ça n'est pas bloqué. Et moi, je
constate qu'à chaque fois, il y a eu des discussions âpres avec le Premier
ministre hongrois, mais qu'à chaque fois, on a trouvé un accord, y compris il y
a quelques mois. Donc, je pense que l'Europe a montré depuis toutes ces années
sa crédibilité. Elle a été unie pour sanctionner, pour soutenir l'Ukraine et à
chaque fois pour prendre les décisions. Donc, on sait qu'il y a des désaccords,
mais ils ont à chaque fois été résolus à la fin, donc on n'est pas bloqués du
tout. On avance conformément aux accords qui ont été pris et les déboursements
se feront conformément aux accords qui ont été pris.
> [Etat de l’UE] D'abord,
je pense que tout ce qui permet d'accélérer, ça a été d'ailleurs évoqué dans
l'échange avec la Présidente du Parlement, est une bonne chose. Je pense qu'il
faut en effet prendre des décisions. Le Conseil les prend à marche forcée et je
souhaite que le Parlement puisse aussi mener son travail au plus vite.
Ensuite, vous savez, les évolutions politiques depuis 7 ans et demi, merci de
me rappeler cette réalité, vous avez raison, les choses vont et viennent, mais
je vois quand même une certaine constance. C'est qu'à la fin, quand je regarde
ce qui a beaucoup bougé, notre Europe est de plus en plus consciente qu'elle a
des défis multiples à traiter au même moment : les sujets de migration, le
climat et les dérèglements climatiques qui s'ensuivent, la révolution
technologique et l'intelligence artificielle et les guerres, et donc sa
sécurité. Et donc, par rapport à il y a 7 ans et demi, pour moi, le changement
le plus fondamental c'est qu'il y a un réveil stratégique des européens et
qu'il y a beaucoup plus d'alignement sur le fait que nous avons besoin, en
européen, d'agir ensemble et de préserver ce qu'on a appelé cette autonomie
stratégique. Ce n'était pas dans les discussions il y a 7 ans et demi.
Sur l'immigration, c'est une question qui est depuis 10 ans au cœur des
discussions européennes, donc je ne peux pas vous dire que ce soit un
changement. Et après, on sait les solutions qui fonctionnent, on a vu celles
qui ne fonctionnaient pas. Et je pense qu'on a mis en place des mécanismes
communs qui sont en train de se déployer, donc je vois plutôt une
consolidation.
Maintenant, je pense que le grand débat qui nous attend, et c'est pourquoi
aussi je pense qu'il faut agir, c'est évidemment les deux guerres, celle en
Ukraine et celle au Proche-Orient, où l'Europe doit être une puissance
stratégique de paix, c'est-à-dire qui produit de la paix juste et durable, pas
par la capitulation ou l'abandon. C'est tout notre défi. C'est un effort énorme
pour nous, Européens, parce qu'on est la principale puissance touchée. Et je
pense que le défi sur la compétitivité est absolument clé. Il a été très bien
posé par le rapport de Mario Draghi comme celui d'Enrico Letta, auquel je
souscris. Je me suis exprimé lors du discours de la Sorbonne, il y a quelques
mois. Et ça, c'est un défi qui, je crois, est encore plus fort qu'il y a 7 ans
et qui est, pour le coup, un grand changement et va devoir, à mon avis, nous
faire prendre des décisions beaucoup plus audacieuses en termes de rapidité
d'exécution, de simplification et d'audace budgétaire collectivement.
> [Fausses
déclarations rapportées par la presse] Je vais être clair. Je ne peux pas
l'être plus que je l'ai été. Si ce n'est pas dans le communiqué ou le
compte-rendu du porte-parole, ça n'existe pas. Tout au long de l'année, on
explique que des conseillers présidentiels disent ça, que le Président aurait
dit ça, etc. À ce tarif-là, tous les jours, je fais des démentis ou des
confirmations.
Quand j'ai quelque chose à dire, je fais un communiqué de presse ou une
conférence de presse. C'est ça, la déontologie, il n'y en a pas d'autre. Et
avec moi, il n'y aura pas de règle autre que celle-ci. Et depuis 7 ans, c'est
comme ça. Je ne vais pas me mettre à faire des démentis sur des propos qui sont
sortis de leur contexte et qui n'avaient pas vocation à être rendus publics. Et
je ne pense pas deux choses différentes. Ce que je pense, la position de la
France c'est ce que je vous ai dit. Et là où c'est grave, c'est de sortir des
propos de leur contexte, de les déformer, et après, de vouloir qu'il y ait une
réaction. Le travail de mes équipes n'est pas de faire des démentis sur des
propos que j'aurais tenus dans telle ou telle réunion, parce que ce sont des
propos qui n'ont pas vocation à être des propos publics. Sinon, je ne fais plus
de propos publics et jamais. C'est ça, la déontologie collective, c'est la
déontologie des ministres et c'est la vôtre.
Donc, je veux bien que vous recoupiez, mais vous ne recoupez pas les propos
qu'il y a avant, qu'il y a après la précision avec laquelle je m'exprime, comme
je l'ai fait aujourd'hui devant vous. Sinon, on rentre dans un système qui est
impossible, où je passe ma vie à faire des démentis sur ce que vous écrivez. Et
regardez aussi la pratique qui est la vôtre depuis ces dernières années, qui
consiste à mettre entre guillemets des propos après un conditionnel. Si ça,
c'est du journalisme, on ne fait plus de conférence de presse, on ne fait plus
de questions réponses, parce qu'à ce moment-là, il suffit que des gens vous
répètent ce que je pense et puis vous demandez si je confirme ou pas, entre
nous.
Donc honnêtement, ça ne peut pas marcher. Je suis suffisamment disponible et je
réponds suffisamment aux questions pour qu'on ait des règles claires et qui
soient saines pour le débat public. Et quand après, je vois des gens faire des
surréactions dans tous les sens sur des propos sortis de leur contexte, et
après en citant même des mots que je n'ai jamais prononcés, franchement, c'est
une pollution et une espèce de dégradation du débat public. Voilà.
Mais bien sûr, tels qu'ils ont été rapportés, oui. Mais les propos que j'ai
tenus, c'est ce que j'ai tenu dans mon communiqué de presse du même jour avec
le Premier ministre Netanyahou et que je vous tiens là. Je ne vais pas
commencer à rentrer dans un jeu où je démens et je confirme. Ça n'existe pas si
ce n'est pas un propos que je tiens de telle sorte à ce qu'il soit écrit ou dit
devant vous. C'est tout.
> La France a une
position claire depuis le début: le Mercosur, en l'état, n'est pas un traité
qui est acceptable. Et nous, nous demandons le respect substantiel des accords
de Paris, des clauses miroirs et la protection des intérêts des industries et
des agriculteurs européens parce que c'est une question d'équité des règles. Et
de la même manière que nous avons soutenu la Commission lorsqu'elle a protégé
notre industrie automobile face à une distorsion de concurrence pour les
véhicules électriques chinois, nous soutenons le fait que pour nos agriculteurs
et nos industriels, on ne doit pas avoir de distorsion de concurrence. On doit
être avec les mêmes règles du jeu. Aujourd'hui, ce n'est pas l'état de la
discussion. Donc je suis toujours dans la même position.
> [Demande des
Ukrainiens à participer aux réunions de l’OTAN] La demande est celle d'une
invitation à venir au sommet de l'OTAN, pas ce qu'on appelle une adhésion
formelle entière. Dans un premier temps, en tout cas, ils veulent être des
invités réguliers pour envoyer ce signal. La France soutient cet aspect. La question
substantielle qu'il y a derrière, c'est celle de la nature des garanties de
sécurité. Donc c'est celle-là dont nous devrons parler demain, entre autres,
aussi entre Européens, mais dont nous aurons à parler à Berlin avec le
chancelier Scholz, le Président Biden et le Premier ministre Starmer. Je pense
qu'il y a beaucoup de choses dans les propositions et les demandes du Président
Zelensky qui sont justifiées et que nous restons dans la même, je dirai le même
cap, c'est-à- dire que nous soutenons l'Ukraine dans son effort de résistance
face à la guerre d'agression russe, nous ne voulons pas d'escalade, mais nous
voulons qu'elle soit le plus rapidement possible dans une situation qui lui
permette de négocier une paix juste et durable, c'est-à-dire respectueuse du
droit international. Et ce faisant, il est indispensable qu'on continue à aider
concrètement les Ukrainiens et qu'on regarde de manière très précise leurs
demandes.
À ce titre, la France est en train de mener, comme vous le savez, une première
sur le plan du soutien, qu'a rappelé d'ailleurs ce matin le président Zelensky
en s'en félicitant. C'est que nous formons et nous équipons de manière intégrée
une brigade entière dans l'est de la France. Et donc, on aura près de 2 500
soldats ukrainiens qui repartiront début décembre dans leur pays, formés et
équipés, et donc, avec l'ensemble des équipements militaires et des munitions
qui leur permettront de défendre leur pays. Nous continuons.
> [Mort du chef
militaire du Hamas] Yahya Sinwar était le principal responsable des attaques
terroristes et actes barbares du 7 octobre. En ce jour, je pense avec émotion
aux victimes, dont 48 de nos compatriotes, et à leurs proches. La France exige
la libération de tous les otages encore retenus par le Hamas.
Ce jour est un tournant, en même temps qu’un succès militaire pour Israël.
Cette occasion doit être saisie pour que tous les otages soient libérés et la
guerre enfin arrêtée.
> Le 17 octobre
1961, la manifestation d’Algériens était réprimée sous l’autorité de Maurice
Papon. La France se souvient des morts, des blessés, des victimes. De ces faits
inexcusables pour la République. Avec lucidité, nous regardons l’Histoire en
face, pour dessiner l’avenir.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais
dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres
centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance
compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais trois d’entre
eux sont des personnalités qui se revendiquent de droite dont nous ne reportons
donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus
centriste mais essentiellement droitiste]
Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> [Intervention à l’Assemblée sur le budget de l’Education nationale] L’école
est un investissement ; il n’y a aucun doute là-dessus. J’ai l’honneur
d’être à la tête d’un ministère qui compte plus de 1,2 million de
personnels, dont je salue le dévouement et l’engagement – vous en faites
partie. Cependant, le moment n’est pas à la polémique, mais à considérer les
faits, qui sont très clairs. Depuis 2017, l’école a bénéficié de
14 milliards d’euros supplémentaires dans son budget, des moyens jamais
alloués jusqu’à présent.
Quand je suis arrivée à la tête de ce ministère, son budget était de
62,1 milliards d’euros ; il s’élèvera à 63 milliards d’euros en
2025 ; l’école a donc pu obtenir un peu plus de 800 millions d’euros
supplémentaires. Saluons cette victoire. Nous pourrons faire beaucoup avec
cela, malgré les inquiétudes que vous exprimez.
D’autres chiffres sont implacables ; il faut les avoir en tête et les
prendre en compte. À la rentrée scolaire 2024, il y a eu
80 000 élèves de moins ; en septembre 2025, il y en aura
100 000 de moins. Le nombre d’élèves par classe n’a jamais été aussi bas,
avec un peu moins de 22 élèves par classe en moyenne dans l’école
publique.
Le budget de l’éducation nationale a permis, depuis 2017, d’allouer près de
3 000 postes d’enseignants dans l’académie de Créteil, notamment pour
dédoubler les petites classes dans les territoires comme en Seine-Saint-Denis. C’est
aussi ce budget qui a permis de verser une prime de fidélisation à
26 000 agents, dont 22 000 professeurs qui enseignent en
Seine-Saint-Denis, pour un gain d’un peu plus de 6 000 euros par an. Enfin,
c’est ce budget qui a permis d’augmenter les infirmières scolaires et les
accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) de 200 euros net
par mois.
J’attends beaucoup du débat parlementaire. En tant que ministre de l’éducation
nationale, ma boussole, mon objectif, mon obsession même, sera toujours
d’élever le niveau.
> [119 incidents ont été recensés mercredi lors des
hommages à samuel Paty et Dominique Bernard] Chacun de ces incidents donnera
lieu à une sanction disciplinaire et pour les cas les plus graves, il y aura un
signalement au procureur de la République. C'est très important, on ne peut pas
laisser ces atteintes au moment de recueillement qui sont très importants.
Ça va du simple chahut (...) jusqu'à des propos, des comportements
inacceptables, avec des propos qui sont une sorte d'apologie du terrorisme,
c'est inacceptable, c'est illégal.
> Atteintes à la laïcité dans le milieu scolaire] Il y a
une amélioration parce qu'un certain nombre de dispositifs ont été mis en place.
À la rentrée scolaire, en septembre 2024, les ports de signes ostensibles
religieux avaient diminué de façon drastique. On était sur une centaine de cas
contre plus de 800 l'année dernière. Ça, c'est aussi le résultat de
l'interdiction du port de l'abaya et du qamis qui était une bonne chose, une
bonne décision de Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale à l'époque.
(…)
Il y a d'autres atteintes à la laïcité comme les contestations
de l'enseignement qui peuvent légèrement progresser. Ça, je ne l'accepterais
pas. (…)
Nous devons tous être en soutien de nos professeurs qui, avec détermination et
engagement, défendent la laïcité, défendent la liberté d'expression, défendent
les valeurs de la République.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Si la France se tient toujours du côté du droit international, c'est
parce que la seule alternative au droit international, c'est la loi du plus
fort. Nous sommes toujours du côté des opprimés, du droit international et de
la justice.
> Le chef du Hamas, architecte du pire massacre
antisémite depuis la Shoah, a été tué. À Gaza, en Israël, au Proche orient :
une nouvelle page doit désormais s'écrire, par la diplomatie et pour la paix. (…)
Yahya Sinouar, c'était l'architecte du pire massacre antisémite de notre
histoire depuis la Shoah. Ce matin, j'ai une pensée pour les 1200 victimes de
cette attaque terroriste odieuse, pour nos 48 compatriotes morts ce jour-là en
Israël, pour les otages encore détenus dont deux Français. (…)
Cette mort, ce doit être un tournant, ce doit être le moment de tourner la page
de la guerre à Gaza : libération des otages, cessez-le-feu inconditionnel,
acheminement sans entrave et massif dans l'enclave de Gaza, ce doit être
l'occasion de faire cheminer la région vers la paix.
> Si nous ne faisons rien, le Liban demain ressemblera à
la Syrie aujourd'hui, un foyer d'émigration massive de civils innocents qui
fuient les persécutions en Europe.
> Ce qu'il se passe en Cisjordanie fragilise très
directement la perspective d'un Etat de Palestine vivant en paix et en sécurité
aux côtés d'un Etat d'Israël. C'est pourquoi la France a pris des sanctions
contre 28 colons extrémistes et violents.
> La Finul a été touchée par des tirs de l'armée
israélienne, ce qui est intolérable. Les casques bleus, s'ils ont des casques
bleus, c'est bien pour être vus de loin. Il est difficile de ne pas les
détecter dans le paysage.
> Je me rends en Ukraine pour porter la voix de la
France, pour rappeler que la France ne se détourne d'aucune crise, pour dire
que ce qui se joue en Ukraine, c'est la sécurité de notre continent, sécurité y
compris alimentaire et énergétique
> Conférence sur la sûreté nucléaire. En soutenant l’Ukraine
et en défendant la sécurité de ses centrales nucléaires, la France s’oppose
fermement aux tentatives de la Russie d’instrumentaliser l’énergie comme arme
de guerre. La paix et la sûreté nucléaire ne sont pas négociables.
Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition
écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> [Graves inondations] Nous sommes face à des épisodes qui sont liés au
dérèglement climatique. Nous avons déclaré très vite la vigilance rouge et
c'était inédit. On a les bonnes alertes. Mais on a une difficulté à prévoir la
rapidité de la montée des eaux, c'est-à-dire que le régime d'eau aujourd'hui
est beaucoup plus rapide que ce que nous modélisons.
Tous les cours d'eau ne sont pas suivis non plus par Vigicrues [réseau de
prévision des crues]. On n'a pas d'historique. On ne connaît pas leur
cinétique, parce qu'on n'a jamais eu ce problème. (…)
La priorité absolue, c’est l'adaptation au changement climatique. Nos systèmes
de modélisation sont dépassés par les événements. Ce qui arrive est tellement
inédit que nous n’avons pas le recul historique et scientifique pour
correctement les modéliser et avoir le bon niveau de vigilance. Il faut ouvrir
les yeux. Le compte n'y est pas. Il faut un budget à la hauteur de la
situation, ce n’est pas le cas aujourd'hui. Je veux surtout travailler à avoir
les moyens de mon action (…) Si je ne les ai pas, j'en tirerai les conclusions.
> [Conseil Energie de l’UE]. Trois moments forts dans
cette journée.
Premier moment fort : nous allons évoquer le rapport Draghi. Le rapport
Draghi met en avant l’énergie nucléaire comme étant un atout pour l’Europe. Il
montre que c’est un élément de compétitivité, notamment sur les prix. C’est
également un élément de sécurité de l’approvisionnement en énergie bas-carbone
pour l’Europe. Et effectivement, je crois important de tirer les conclusions
pour les politiques énergétiques à venir, notamment sur le sujet du nucléaire.
Deuxième sujet, c’est une discussion que nous avons demandée sur l’acte délégué
sur l’hydrogène. Cet acte délégué va permettre à la Banque de l’hydrogène de
soutenir des projets d’hydrogène à base d’électricité nucléaire. C’était une
nécessité, là encore, dans cette optique, d’avoir plus de compétitivité en
Europe, de mieux accompagner nos industriels et nous accueillons très
favorablement cet acte qui maintenant est soumis à la concertation.
Troisième élément, l’alliance du nucléaire se réunira à nouveau. Elle n’avait
pas été réunie depuis le mois de mars. Nous ferons le point avec l’ensemble des
ministres qui comptent sur le nucléaire, aux côtés du renouvelable, de
l’efficacité énergétique et de la sobriété pour atteindre la neutralité carbone
en 2050. Cette alliance nous permettra d’évoquer les politiques, les cent
premiers jours de la Commission, la nouvelle Commission européenne et nos
attentes vis-à-vis de la Commission européenne pour avoir un principe de
neutralité technologique, qu’il s’agisse des textes qui sont appliqués aux
énergies bas carbones, mais également sur les enjeux de financement et d’aides
d’État. Nous parlerons aussi du lien que nous construirons avec les députés à
la veille des auditions des commissaires européens. Il est important que les
députés soient bien associés, qu’on puisse discuter de nos positions, de la
manière de porter ces positions, en particulier sur le nucléaire.
> [Gaz russe] Cette nouvelle initiative vise à donner de
la transparence sur les importations de gaz naturel liquéfié russe. Vous le
savez, aujourd’hui, la France est un point d’entrée et de passage de ce gaz
naturel liquéfié. Nous n’en consommons pas, mais nous sommes un point d’entrée
puisque nous avons une façade maritime et il nous paraît très important au
moment où nous devons réduire notre dépendance par rapport au gaz russe, de
faire la transparence sur les circuits d’approvisionnement de ce gaz naturel
liquéfié. Être transparent, montrer où vont les molécules, c’est contribuer à
baisser notre dépendance vis-à-vis du gaz russe. Et pour nous, c’est très
important.
> L’idée c’est, au moment où les Pays-Bas s’engagent dans
une relance de leur nucléaire, mais sont aussi investis dans les enjeux du
cycle du combustible nucléaire et dans les SMR, de mettre nos forces en commun.
C’est au fond la prolongation de l’Alliance du nucléaire. Ce sont les exercices
pratiques en bilatéral. Nous avons tout intérêt à mettre autour de la table nos
meilleurs experts, nos autorités de régulation, nos centres de recherche et nos
entreprises pour faire en sorte de continuer à maîtriser, de l’amont à l’aval,
la chaîne du nucléaire et de produire de nouveaux projets puisqu’on a aussi des
défis en matière de nucléaire. Le défi du recyclage du combustible, le défi des
traitements des déchets, le défi de la sécurité et de la sûreté et nous ne
ferons aucun compromis sur ces trois défis".
> Bienvenue à Paris cher Harjit Singh Sajjan ! Alors que
nos deux pays sont durement touchés par les catastrophes climatiques, la France
et le Canada vont accélérer leur travail pour prévenir ces aléas. L’amitié
franco-canadienne, au service de la prévention des risques.
Antoine Armand (ministre de l’Economie, des Finances et
de l’Industrie)
> [Intervention à l’Assemblée sur les énergies] Il y a quelques mois
encore, je siégeais sur ces bancs et nous avons travaillé ensemble sur les
énergies renouvelables et sur l’énergie nucléaire – votre groupe a fait
des pas importants sur le sujet. Je sais donc que, face à la transition
écologique, nous sommes capables de dépasser les clivages et de regarder la
réalité telle quelle est.
Vous auriez pu parler de dette écologique, mais vous auriez dû aussi parler de
dette financière. En effet, si nous ne sommes plus capables de financer notre
train de vie, comment financerons-nous nos investissements, notamment ceux,
dont je reconnais comme vous l’importance, en faveur de nouvelles
infrastructures énergétiques pour atténuer le changement climatique, mais aussi
nous y adapter ? Le plan d’adaptation au changement climatique lancé il y
a quelques mois par Christophe Béchu, le prédécesseur d’Agnès Pannier-Runacher
au ministère de la transition écologique, est de ce point de vue important.
Si nous ne sommes pas capables de financer notre État, comment financerons-nous
les dépenses que nous aurons besoin de faire demain ? C’est pour cela que,
dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a mis sur le
même plan les dettes financière et écologique.
Nous ne nous montrerons pas responsables en matière écologique si nous ne
sommes pas d’abord responsables financièrement et si nous ne dégageons pas des
marges de manœuvre pour financer et investir dans l’avenir de nos compatriotes
et de l’écologie, que ce soit en France ou sur toute la planète.
> [Intervention à l’Assemblée sur la taxe sur les voyages
en avion] Permettez-moi de redire que, lorsque la dette approche 113 % du
PIB et que le déficit dépasse 6 % du PIB, la priorité du ministre des
finances est de réduire les déficits, et de le faire en conscience. Comme mon
collègue Laurent Saint-Martin et moi l’avons rappelé, cela passe d’abord et
avant tout par la baisse de la dépense publique. Une telle baisse doit compter
pour au moins les deux tiers de l’effort global à accomplir, et je ne doute pas
que cette assemblée contribuera à augmenter cette proportion.
Ensuite – et seulement ensuite –, l’effort repose sur des
prélèvements qui concernent essentiellement les plus fortunés. Dans ce cadre,
il est important que ceux qui se déplacent beaucoup en avion contribuent au
redressement des finances publiques et à l’investissement dans la transition
énergétique.
Cela dit, la question des voyages européens ou assimilés se pose évidemment,
ainsi que celle du cas de nos compatriotes qui se déplacent entre les
territoires de leur propre pays, pour des raisons professionnelles ou
personnelles – peu importe. Il y va de la continuité territoriale et du
pacte républicain.
Avec l’ensemble des parlementaires, ultramarins ou non, de cette assemblée
– puisque nous représentons tous l’ensemble de nos concitoyens –,
nous nous attacherons à trouver le chemin pour que le barème et le calibrage du
prélèvement à venir ne reposent pas essentiellement sur les compatriotes
d’outre-mer.
Geneviève Darrieussecq (ministre de la Santé et de l’Accès
aux soins)
> [Intervention à l’assemblée sur le système de santé] Jusqu’où le
système de santé actuel et son mode de financement pourront-ils aller ?
Le vieillissement de la population est un véritable enjeu démographique, car il
entraîne une hausse des maladies chroniques et un renchérissement des coûts des
soins pour l’assurance maladie.
Aujourd’hui, l’assurance maladie prend en charge beaucoup plus de soins
qu’hier, soit une couverture qui atteint 80 % contre 76 % il y a
quelques années. Une question se pose toutefois : faut-il rester dans
cette dynamique ou transformer le système et son financement ?
La prospective demande du temps. Les réformes ne donnent des effets qu’au bout
de dix ou quinze ans.
Il est donc important de réfléchir à la transformation de notre système de
santé, en consacrant une part majeure de notre réflexion à la prévention. Il
s’agit de vivre en meilleure santé, plutôt que de vieillir en mauvaise santé.
L’enjeu est de taille pour nos dépenses de santé.
De plus, le système de financement doit être adapté. Je tiens à y travailler
avec vous tous, et je sais que M. Premier ministre souhaite aussi suivre
cette voie. L’enjeu pour le XXIe siècle est de conserver un
système solidaire et de pouvoir protéger les plus fragiles.
Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du Travail et de l’Emploi)
> En France, le taux d’activité des personnes en situation de handicap
s’élève à 45 %, contre 51 % dans la moyenne des pays de l’Union
européenne. Nous avons donc des marges de progrès.
Je le dis clairement, notre objectif n’est pas de priver d’une partie de ses
ressources la politique d’emploi des travailleurs en situation de handicap. Et
ce n’est pas ce que nous ferons.
Ces ressources s’élèvent aujourd’hui à plus de 1 milliard d’euros. Elles
se composent pour moitié de crédits budgétaires destinés aux entreprises
adaptées – nous les maintiendrons à ce niveau en 2025 – et, pour
l’autre moitié, de la contribution affectée à l’Agefiph, que vous avez
mentionnée.
Le montant de cette contribution, soit 520 millions cette année, devrait
légèrement augmenter en 2025.
Les échanges entre le Gouvernement et l’Agefiph, continus depuis 2019, avaient
permis de poser le principe d’une contribution de cet organisme au financement
des entreprises adaptées car nous considérons que celui-ci entre dans sa
mission d’accompagnement de ces entreprises.
La question qui se pose est celle du montant de la contribution.
Il y a un an, le ministre du travail et la ministre déléguée chargée des
personnes handicapées avaient indiqué à l’Agefiph que le montant de financement
attendu était précisément de 50 millions d’euros. Ce montant n’a pu être
atteint en 2024 puisqu’il n’a été proposé que 15 millions.
Pour être à la hauteur de nos ambitions, nous ne souhaitons pas remettre en
cause le niveau de financement attendu. En effet, je l’ai rappelé, il existe
des marges de progrès collectives.
Nous échangeons en ce moment avec l’Agefiph sur nos objectifs et nos
contraintes.
Je comprends que la rédaction actuelle du projet de loi de finances, qui
prévoit un plafonnement de la contribution, ait pu susciter des inquiétudes.
Avec ma collègue, la ministre déléguée chargée des personnes en situation de
handicap, nous restons ouvertes pour étudier, dans le cadre du débat
parlementaire, une relecture de ces dispositions.
> au Mondial de l’auto à Paris ! Ce que je retiens :
- l'industrie automobile se réinvente, et cette transition s'accompagne
d'offres d'emploi à tous les niveaux de qualification.
- les employeurs ont la volonté d'avancer ensemble pour faire connaitre et
aimer leurs métiers.
- l'offre de formation s'est bien adaptée pour former aux compétences
nécessaires pour passer à l'électrique. Elle va encore se développer.
- les femmes sont bien présentes et attendent leurs consœurs ! Je suis heureuse
que les employeurs prennent le sujet de l'emploi dans le secteur automobile à
bras le corps.
Avançons ensemble !
> Les exonérations de cotisations patronales ont été
efficaces pour l'emploi des travailleurs. Elles ont maintenant aussi des effets
délétères sur la progression des salaires les plus modestes. Nous devons les
repenser pour préserver l'emploi tout en garantissant que le travail paie.
> Le dialogue social est une priorité pour le Premier
ministre Michel Barnier et moi. Sur l'assurance chômage, nous avons redonné la
main aux partenaires sociaux les dernières semaines. Ils ont aussi à discuter
de l'emploi des seniors. Le sujet a trainé trop longtemps. C'est un impératif
économique et surtout social. À 55 ans, on a encore toute sa place dans le
monde du travail!
> On ne peut pas continuer à financer à la fois notre
protection sociale et nos investissements d'avenir par de l'emprunt. Ce n'est
pas soutenable. Une crise financière affecterait en premier lieu les Français
les plus modestes et les petites entreprises.
> Pour ne pas renouer avec des mauvaises habitudes sur
l’impôt, les augmentations doivent être exceptionnelles, ciblées et
temporaires. C’est ce que nous ferons dans ce budget.
Guillaume Kasbarian (ministre de la Fonction publique, de
la Simplification et de la Transformation de l’action publique)
> Quand on s'attaque à un agent public, on s'attaque à la République, on
s'attaque à notre pays. Mon rôle c'est de les défendre, eux et leur famille, en
toutes circonstances.
> Nous devons permettre aux agents qui font vivre nos
services publics de se loger plus facilement.
> Déployer le numérique et l'Intelligence artificielle
dans les services publics. Notre objectif est clair : réduire les délais et
simplifier l’accès aux services publics pour tous les Français. Moins de
paperasse, plus d'efficacité.
Laurent Saint-Martin (ministre auprès du Premier
ministre, chargé du Budget et des Comptes publics)
> Non, les financements pour le handicap ne baisseront pas ! Avec le
Budget 2025, ils permettront un soutien renforcé aux entreprises adaptées, qui
accompagnent vers l'emploi des personnes en situation de handicap. Notre
ambition reste intacte.
- L' Agefiph [Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle
des personnes handicapées] est financée à 97% par le biais d'une taxe versée
par les entreprises ne respectant pas l'obligation d'employer 6 % de
travailleurs handicapés (OETH).
- Depuis 2019, l'Agefiph contribue au financement des entreprises adaptées,
financées pour l'essentiel par des crédits budgétaires de l'Etat.
- Le montant de ces financements a varié au cours des dernières années.
- La mesure de plafonnement et d’ouverture de crédits budgétaires à due
concurrence, prévue en projet de loi de finances pour 2025, a pour objectif de
garantir le maintien du financement des entreprises adaptées à hauteur de 50M€.
- Nous sommes ouverts à faire évoluer le dispositif prévu en texte initial du Budget,
dès lors que les financements pour les entreprises adaptées restent sécurisés.
Avec le Budget, le budget dédié à la prise en charge des personnes en situation
de handicap augmente. Nous créons également 2000 postes supplémentaires
d'accompagnants des élèves en situation de handicap. Protéger les plus
vulnérables est une priorité du gouvernement.
Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> Nous sommes face à une situation grave. Nous demandons, à ceux qui le
peuvent le plus, de contribuer davantage pendant 3 ans.
> [Décalage de la revalorisation des retraites] Nous
sommes ouverts à la discussion sur les petites retraites, nous n'excluons rien.
> [Taxes sur l'électricité] Notre objectif est que la
facture baisse de 10% pour 80% des français en février, et que la facture de
gaz n'augmente pas.
> [Loi immigration] Qui peut aujourd'hui prétendre que
l'immigration est suffisamment controlée en France ?
Quand l'immigration est controlée, choisie, oui, elle apporte à la France.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie,
des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie)
> [Budget 2025 et allègement de charges patronales] Je défends la
compétitivité de nos entreprises en particulier industrielles et le coût du
travail est un élément de cette compétitivité.
> Nous souhaitons maintenir le cap de 2035 visant à
passer à l’électrique pour l’ensemble des voitures, mais il y a d’autres
leviers que la bonus-malus.
> Avec la transition vers l’électrique, les défis en
termes de compétitivité et d’adaptation des compétences sont immenses. La
Franceest au rdv : de Douvrin à Tremery en passant par Sochaux ou Douai, nous
sommes capables de produire tous les composants d’une voiture électrique !
Soyons fiers de notre industrie automobile.
> Heureux de participer, aux côtés de tous les acteurs de
la filière et de plusieurs parlementaires, à la 90ème édition du Mondial de l’auto.
330 000 emplois, plus de 800 entreprises. Grâce à la voiture électrique, aux
constructeurs et aux équipementiers, à tous leurs salariés, l’industrie du 21e
siècle va devenir le cœur battant de nos territoires.
> [Immigration et Europe] Dans l’industrie, on ne sait
pas faire sans l'immigration de travail.
Marina Ferrari (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie chargée de l’Economie du tourisme)
> Dès ma prise des fonctions, j'ai souhaité faire de l'attractivité des
métiers du Tourisme une priorité. Je pense en particulier au secteur de
l'hôtellerie et de la restauration qui peine à recruter. Pour relever ce défi,
je souhaite m'appuyer sur des initiatives et des structures qui ont fait leurs
preuves sur le terrain. Parmi elles, les écoles « Cuisine Mode d’Emploi(s) »,
fondées par Thierry Marx : elles rapprochent les métiers de la restauration des
publics éloignés de l'emploi ou en reconversion. Une démarche gagnant-gagnant
pour ses élèves comme pour leurs futurs recruteurs.
Merci à Thierry Marx pour son accueil et pour ce projet exemplaire qui n'aurait
pu voir le jour sans son énergie et son audace. Comme lui, je suis convaincue
que l'apprentissage est bien plus qu'un chemin vers l'emploi. Il permet aussi à
des femmes et des hommes de s'émanciper et de se relever de leurs difficultés.
Longue vie à Cuisine Mode d'Emploi(s), à ses formateurs et ses élèves ! ...Et
n'hésitez pas à venir partager un repas dans leurs restaurants d'application.
> Il y a 38 ans, la France remportait l'organisation des
Jeux Olympiques d'hiver, à Albertville. Une exceptionnelle aventure humaine et
sportive dont l'héritage va nous permettre de faire d'Alpes 2030 [Jeux olympiques
d’hiver en France] une référence environnementale et un succès populaire.
Olga Givernet (ministre déléguée auprès de la ministre de
la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des
risques, chargée de l’Energie)
> Aujourd’hui, 50% des voitures
achetées le sont par des entreprises. Mais peu jouent le jeu de passer à
l’électrique. La transition énergétique et écologique ne se feront pas sans eux
! Au Mondial de l’auto pour leur rappeler l'urgence d'agir.
> La voiture électrique doit être fiable, abordable et facile d’utilisation.
L'électrification de nos véhicules ne pourra se concrétiser qu'avec
l'engagement des consommateurs et des constructeurs. Au Mondial de l’auto, je
suis à leurs côtés pour leur réaffirmer notre soutien.
> Le Mondiale de
l'Auto c'est justement le moment de rappeler que l'écologie est une
opportunité, non une contrainte. Elle ne doit pas se faire contre les
automobilistes et les constructeurs, mais avec eux ! Une écologie soutenue par
la technologie : voilà le véritable pragmatisme.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Entretien avec Milton Dick, Président de la Chambre des représentants
d’Australie: nous avons évoqué la dynamique de notre relation bilatérale et les
défis que traversent nos démocraties. Notre mobilisation pour la sécurité et la
paix dans l'Indopacifique est totale : croissance, changement climatique,
résilience face aux catastrophes.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du
groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> [Vote] Il y a une abstention record en France mais pas que chez les
jeunes, il faudrait aussi mieux reconnaître le vote blancs et le rendre plus
visible.
> [Les jeunes et la politique] Certains sont très
conscients de la chose politique.
> [Décrochage scolaire] Ceux qui décrochent au
secondaire, ce sont les jeunes qui étaient déjà en très grande difficulté avant.
(…) Il vaut mieux réussir son école primaire avec une année de plus.
> On a ramené notre déficit sous les 3 % à mon époque, ce
qui n’était pas arrivé depuis une quinzaine d’années. On a sorti la France de
la procédure pour déficit excessif de Bruxelles ce qui n’était pas le cas
depuis une vingtaine d’années. Il y a eu des choix coûteux pendant la période
du covid19 et qui n’étaient peut-être pas totalement justifiés. Quand j’ai été
nommé Premier ministre en janvier dernier, la première des décisions que j’ai
prise a été de supprimer dix milliards d’euros de crédit par un décret. Cela ne
s’était jamais vu et beaucoup m’en ont voulu. (…) Aujourd’hui, je soutiens
l’action du gouvernement dans cette voie des économies à réaliser. Toutefois il
ne faut pas que ces mesures viennent fragiliser le volet économique, la
croissance et l’emploi. (..) Je serai très vigilant pour que ces mesures ne
viennent pas pénaliser le travail.
> Ce matin, avec l’Ambassadeur d’Israël en France, Joshua
Zarka. Hier, le chef du groupe terroriste du Hamas, Yahya Sinwar, est mort.
Cerveau du 7 octobre et responsable de la mort de milliers de victimes dont 48
de nos compatriotes, sa mort marque un tournant dans le conflit à l'œuvre. À
Joshua Zarka, j'ai donc réaffirmé mon soutien à Israël et à son droit à se
défendre. Deux de nos compatriotes sont encore retenus en otage par le Hamas.
Nous le disons avec fermeté et détermination : ils doivent être libérés sans
délai et sans condition, au même titre que tous les otages encore aux mains du
Hamas. La France continuera à agir dans cette direction, et à œuvrer pour un
cessez-le-feu le plus rapidement possible. Un chemin vers la paix existe. Avec
la même fermeté et la même détermination, nous condamnons sans réserve et
depuis le premier jour, les attaques de missiles menées par les terroristes du
Hezbollah et par l’Iran ces dernières semaines. Nous avons enfin évoqué la
situation préoccupante au Liban, et l’attachement de notre pays à la protection
de la population civile ainsi qu’à la souveraineté libanaise. Ces principes
sont au cœur de la position historique de la France. La France et Israël sont
des pays alliés. Alliés face au terrorisme. Alliés face à l’obscurantisme. Et
nous le resterons.
Aurore Bergé
(députée)
> Ceux qui nous accusent d'avoir
augmenté la dette sont les mêmes qui ne proposaient que des dépenses
supplémentaires et refusaient de mener la réforme des retraites ! Que chacun
ait un peu de mémoire et de cohérence.
> Ce budget ne doit
pas entamer ce que nous avons fait sur la reindustrialisation du pays,
l'attractivité, la création d'emplois. L'impôt sur les sociétés ou la
suppression systématique de tous les allègements de charges, c'est non. Et ça
veut dire notamment mener la réforme de l'assurance chômage à son terme et
harmoniser le temps de travail dans la fonction publique.
> Les députés d’Ensemble
pour la république permettent une évolution importante pour les donations /
successions en les élargissant aux familles recomposées. Notre droit doit
s'adapter à nos familles.
> J'étais en Israël
pour les commémorations du 7 octobre. C'est un peuple meurtri dans sa chair par
le pire pogrom de notre siècle. Israël est un pays ami, allié de la France dont
la légitimité à exister et le droit à se défendre face au terrorisme islamiste
ne sauraient être remis en cause.
> [Présidence de
Renaissance] Je soutiens Elisabeth Borne, notamment pour son courage [lors de
la réforme des retraites]. Ce n'était pas forcément son intérêt personnel de
monter à la tribune et d'assumer un 49.3 sur une réforme difficile. Elle l'a
fait.
Thomas Cazenave
(député)
> Parce qu’augmenter les cotisations sociales serait préjudiciable à
l’emploi dans nos entreprises et remettrait en cause nos efforts pour éradiquer
le chômage, j’ai déposé un amendement pour supprimer l’article 6 du Budget 2025
qui revient sur les allégements de charges.
> Parce que c’est un enjeu de cohésion sociale et de
finances publiques, la lutte contre la fraude doit rester l'une de nos
priorités. Pour cette raison, j’ai déposé cette semaine une proposition de loi
contre toutes les fraudes aux aides publiques.
Notre premier enjeu, c’est de lutter contre la fraude à la source. Trop
d’organismes verseurs d’aides peinent à suspendre les aides des potentiels
fraudeurs. L’article 1 permettra d’y remédier : quand une fraude est suspectée,
le versement des aides pourra être interrompu.
Les services de lutte contre la fraude et les organismes verseurs doivent mieux
coopérer pour identifier et mettre à mal rapidement les schèmes frauduleux.
L’article 2 renforce la coopération et permet de mieux lutter contre les
fraudes à l’identité et les fraudes documentaires.
La rénovation énergétique est un secteur particulièrement fraudogène. Délit
d’absence d’immatriculation, interdiction du démarchage pour les travaux
d’adaptation, meilleure information du consommateur : autant de sujets
qu’entend porter l’article 3 de la proposition de loi.
Enfin, l’article 4 renforce la lutte contre la fraude aux Certificats
d’économies d’énergie (CEE). Il permet notamment de prendre des sanctions avant
même la délivrance des CEE, dès le dépôt de la demande, si une infraction est
constatée.
Une proposition de loi et 4 articles qui améliorent donc nos outils et
renforcent notre ambition en matière de lutte contre la fraude. Je souhaite
qu'ils puissent être examinés le plus rapidement possible !
Jean-René Cazeneuve
(député)
> Contrairement à toutes les bêtises entendues, la dépense publique va
augmenter en 2025, 2.5 % en plus par rapport à 2024. Plus que l'inflation. C’est
41 milliards d'euros en plus avec des efforts équitablement répartis.
> J’en appelle à la raison, j'en appelle au dialogue. Mon
rêve, c'est qu'on soit tous autour d'une table et qu'on puisse trouver la
meilleure solution pour l'intérêt général des Français. C'est ça qui est le
plus important.
> Les délires idéologiques du RN dans son contre budget
Saison 4 épisode 12 :
- Suppression de l’AME
- Sortie de l’Europe (contribution UE)
- Suppression du soutien aux énergies renouvelables
- Augmentation déraisonnable de la pression fiscale sur nos entreprises.
Pierre Cazeneuve
(député)
> Des dizaines de millions de bouteilles en plastiques en moins dans la
nature : c'est tout l'objet de la proposition de loi que je viens de déposer
pour supprimer ces micro-formats de contenants à usage unique !
Olivia Grégoire
(députée)
> L’innovation est bonne pour nos entreprises. Elle leur permet de
gagner en productivité tout en baissant leurs coûts de production et en
permettant aux salariés de gagner en compétences.
> L’alimentation c’est à fois un bien essentiel au cœur
de notre souveraineté, un outil essentiel de santé publique mais aussi un atout
majeur du rayonnement de la France.
En cette journée mondiale de l’alimentation, retour sur ce qui a été fait ces
deux dernières années et les chantiers que j’ai pu ouvrir en tant que Ministre
déléguée aux Entreprises, au Tourisme et à la Consommation.
Origin’Info - Quand les gens font leurs courses, ce qu’ils regardent en
priorité c’est le prix et l’origine. Ce sont ces deux éléments qui guident leur
choix. Aujourd’hui encore, l’origine des produits est bien souvent trop floue
voire même trompeuse pour certains produits.
Avec Origin’Info, l’objectif est d’apporter de manière claire, lisible et
transparente l’information au consommateur sur l’origine des matières premières
agricoles majoritaires au sein des produits qu’ils achètent, pour qu’il puisse
faire les choix qu’il veut et peut.
C’est aussi un sujet de transparence importante vis à vis de nos agriculteurs. Nous
avons tous en mémoire la colère (légitime) des agriculteurs concernant
l’origine des volailles a l’hiver dernier. De premières enseignes volontaires
rejoignent le mouvement, il faut l’amplifier.
La date de durabilité minimale (DDM) - Par an, un français gaspille 30kg de
denrées alimentaires, soit 480€, dont des déchets alimentaires non consommés et
encore emballés. Ces produits sont souvent jetés par manque d’information sur
le sens de la date affichée.
Désormais, à côté de la date de durabilité minimale, vous pouvez trouver une
nouvelle mention, plus claire et plus explicite, pour vous informer. Soyez sans
crainte, les aliments dont la DDM est dépassée peuvent être consommés après la
date affichée sans risques pour la santé.
Les Villages Gastronomiques - Personne ne peut dire le contraire, la
gastronomie française et ses métiers de bouche sont au coeur du rayonnement de
la France à travers le monde.
Soutenir nos filières agricoles, nos producteurs et nos artisans c’est aussi
les promouvoir auprès du grand public, valoriser leur travail pour susciter des
vocations.
Ainsi lors des Jeux Olympiques et Paralympiques plus d’une vingtaine
d’événements ont été soutenus et accompagnés partout en France par Atout France
pour faire découvrir ou redécouvrir au plus grand nombre l’excellence de notre
gastronomie et de nos métiers de bouche.
Le Parcours Savoir-Faire - Visiter un moulin à huile en Provence pour en
apprendre plus sur la fabrication ou découvrir les produits locaux dans le
Gers, l’objectif est simple : faire rayonner le savoir-faire de nos entreprises
auprès du grand public.
Lors des Jeux Olympiques et Paralympiques, au travers du Parcours Savoir-Faire,
plusieurs centaines d’événements ont été recensés pour permettre aux millions
de touristes venus en France de découvrir la richesse de notre patrimoine
alimentaire.
Enfin, il y a les chantiers ouverts et dont j’espère qu’ils pourront se
poursuivre
- L’éducation alimentaire. Je persiste et je signe, réapprendre à cuisiner des
produits bruts c’est à la fois meilleur pour la santé et meilleur pour le
porte-monnaie. C’est un sujet à la fois de santé publique, de pouvoir d’achat
et de justice sociale.
De nombreuses initiatives existent en France et beaucoup d’élus locaux ont mis
en place des actions très inspirantes en la matière. Il nous faut rassembler et
coordonner ces initiatives pour les faire entrer dans le temps
scolaire notamment à l’attention des élèves de primaire.
- Le fait maison. Les Français doivent savoir ce qu’ils ont dans leur assiette.
Valoriser notre alimentation c’est avant tout valoriser le travail de nos
artisans qui se battent pour préparer de bons petits plats.
Nombreux sont nos artisans à se battre pour la qualité de leurs plats, en
cuisinant des produits frais et locaux, ils doivent être mieux reconnus, mieux
valorisés. C’est un enjeu de transparence vis à vis des clients mais aussi de
valorisation de notre patrimoine gastronomique.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Comme nous le redoutions durant la campagne des législatives la Nupes a
voté à l’Assemblée nationale pour mettre en œuvre l’impôt universel qui s’en
prend aux Français établis à l’étranger ! Nous continuerons à nous y opposer
jusqu’au bout !
● MoDem
Marc Fesneau (député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Dans le moment de risques graves que connaît notre pays tant d’un
point de vue social, qu’économique et financier ; il serait bien et utile que
tous les membres du Gouvernement, qui connaissent la situation parfaitement,
s’astreignent à l’esprit de responsabilité sur le budget. Cela requiert d’avoir
un minimum de solidarité intra-gouvernementale. Cela requiert d’avoir un
minimum de solidarité avec ceux qui prennent leur part d’engagement et de
risque à l’Assemblée nationale. Cela requiert d’éviter de manier le chantage à
la démission. Il s’agit là d’une question de responsabilité. Et elle est
immense pour nous tous !
● Parti radical
Bernard Fialaire (sénateur)
> Proposition de loi pour renforcer l'indépendance des
médias et mieux protéger les journalistes: crédibilité des sources,
indépendance de l’info, probité des journalistes participent de la confiance en
la presse. Il faut approfondir le cadre déontologique.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> Une victoire pour l'Ukraine serait une victoire pour toute l'Europe. Dans
notre soutien indéfectible, nous appelons à l'application intégrale des
sanctions afin de réduire la capacité de la Russie à faire la guerre. Poutine
doit savoir que la détermination des nations démocratiques est inébranlable.
> Après les lois sur la PMA et l’IVG, Madame Meloni
poursuit son combat ultraconservateur en faisant de la GPA un crime universel.
Insécurité juridique et détresse émotionnelle à la clé pour les familles d’ores
et déjà concernées. L’amour n’est pas un crime. Je condamne le harcèlement dont
font l’objet toutes ces familles italiennes, et je réitère notre appel à ce que
le Conseil suive le Parlement pour créer un certificat européen de parentalité.
Protégeons nos enfants des mesures populistes qui les ciblent.
> La solution pour maîtriser efficacement nos frontières
est européenne. Le Pacte Asile et Migration doit être appliqué le plus tôt
possible. Non à la surenchère, à l’externalisation migratoire et aux solutions
qui n’en sont pas. Efficacité, responsabilité et humanité. (…)
Nous devons nous concentrer sur une mise en œuvre plus rapide du pacte sur la
migration et l'asile, sur le renforcement de Frontex et sur la conclusion
d'accords de retour viables, plutôt que sur des projets trompeurs. Les actions
nationales unilatérales et la rhétorique populiste empruntée à l'extrême droite
mettent en péril l'approche européenne commune dont nous avons besoin.
> J’ai réuni les chefs d’État et de gouvernement Renew Europe
en amont du sommet européen qui se tient à Bruxelles. Notre soutien à l’Ukraine
restera inébranlable, tout comme notre engagement pour la maîtrise de nos
frontières grâce au Pacte Asile et Migration. En Européens.
Bernard Guetta (député)
> Ça y est. Elon Musk ne sera pas l'un des trois finalistes du Prix
Sakharov. Le Parlement européen ne sera pas humilié par l'extrême droite.
> C'est très dur à dire, mais nous, les Européens,
devrions en fait souhaiter la victoire de Trump. Cela nous amènerait à
resserrer nos rangs dans les domaines cruciaux.
Pascal Canfin (député)
> J'étais ce matin au sommet annuel du ciment européen, dont la
décarbonation est clé pour l'atteinte de nos objectifs climat. L'innovation
dans le CCUS, les alternatives, la protection contre la concurrence déloyale,
l'utilisation des marchés publics sont au cœur de ce chemin!
> Alors que s’ouvre les débats budgétaires à l’Assemblée
nationale je joins ma voix à celles et ceux qui s’opposent à une augmentation
des impôts sur l’électricité. Nous devons accélérer l’électrification de notre
économie pour la decarboner. Taxer plus c’est décarboner moins.
> [Opinion: Mondial de l’Auto 2024 à Paris : l’industrie
auto à un moment charnière]
J’étais mardi au Mondial de l’auto organisé cette semaine à Paris. J’y ai
rencontré des dizaines d’acteurs de la filière auto, des batteries, des
constructeurs aux start up. Et découvert de nombreux nouveaux modèles, tous 100
% électriques. J’en retiens quelques messages clés que je voulais partager avec
vous.
La baisse globale du marché n’a rien à voir avec le Pacte vert
Depuis 2019, la production de véhicules en Europe est en baisse de plusieurs
millions de voitures par an. Il y a un consensus général pour dire que cette
baisse n’est pas liée à la transition écologique ou au Green Deal, mais bien
aux défis de la conjoncture internationale, avec la crise du covid19 et aux
perturbations économiques qui en ont découlé. Mais aussi à la montée en
puissance de la concurrence chinoise. La baisse de la production oblige les
constructeurs à répartir leurs couts fixes sur moins de ventes et donc à
diminuer leur marge. C’est aussi, il faut le dire, la conséquence de la
stratégie de nombreux constructeurs de privilégier jusqu’à présent les marges
aux volumes, ce qui conduit nécessairement à des voitures plus chères et moins
accessibles, qu’elles soient de ce point de vue thermiques ou électriques.
L’offre zéro émission est là, les constructeurs annoncent une série de nouveaux
véhicules abordables !
Lors de mes échanges au salon, il est apparu très clairement que l’offre de
véhicules électriques est en plein dynamisme. Renault continue d'innover et
prévoit de lancer de nouveaux modèles d’ici 2025, parmi lesquels la Renault R4,
la R5, et cinq autres nouveaux modèles dont la Twingo électrique en 2026.
D’autres constructeurs, comme Stellantis et BMW, annoncent également des
modèles électriques à prix abordable en 2025. Ces avancées montrent que les
années 2024 et 2025 sont clés pour que le marché de la voiture électrique
abordable, et non essentiellement premium comme aujourd’hui, se déploie.
L’innovation technologique va au-delà des véhicules eux-mêmes. Le rétrofit, qui
permet de convertir des voitures thermiques en électriques, s’industrialise de
plus en plus. Par exemple, Tolv s’est associée à Renault pour proposer des
modèles rétrofités de Renault Master à un coût compétitif pour les artisans.
Parallèlement, nous assistons à une véritable explosion des solutions de
recharge, avec des acteurs comme Electra, Engie ou Logivolt (spécialisé dans
les copropriétés) qui déploient un réseau de bornes toujours plus dense. Enfin,
les technologies liées aux batteries, aux piles à hydrogène, et aux moteurs à
hydrogène continuent de progresser grâce à des entreprises comme Valéo, ACC,
Symbio et Verkor. Les équipementiers tels Forvia répondent également à l’appel
de la transition en proposant des innovations pour réduire le poids des
équipements, intégrer des biomatériaux et / ou du contenu recyclé.
Le défi majeur: stimuler la demande
Maintenant que l’offre est bien présente, et que l’ensemble des constructeurs
et des sous-traitants ont “fait le job”, la question clé devient celle de la
demande. J’ai eu des discussions avec de nombreux acteurs du secteur sur ce
point, et plusieurs pistes concrètes ont été identifiées pour stimuler cette
demande :
- Maintenir et européaniser les bonus et le leasing social : Il est essentiel
de déployer à l’échelle européenne une solution de leasing social, inspirée du
modèle français. Cela permettrait de couvrir le surcoût à l’achat d’un véhicule
zéro émission pour les ménages modestes. Cette initiative rendrait l’électrique
accessible au plus grand nombre et accélérerait une adoption plus rapide de ces
véhicules.
- Le verdissement des flottes publiques et d’entreprises : je défends cette
mesure depuis plusieurs années. Elle est essentielle pour accélérer le
déploiement des véhicules zéro émission. En électrifiant les flottes des
administrations et des entreprises, nous allons favoriser le déploiement de
véhicules zéro émission, remplir le carnet de commandes des constructeurs, et
créer un marché de véhicules d’occasion qui profitera à tous. Il est désormais
temps que la Commission européenne propose une législation en ce sens. Et
j’espère que cette proposition pourra être soutenue dans les prochaines
semaines par l’association qui réunit les constructeurs en Europe, l’ACEA.
- Les marchés publics verts : Les pouvoirs publics, à tous les niveaux, doivent
montrer la voie. Les administrations et les collectivités locales doivent
utiliser la commande publique pour soutenir la transition, y compris en matière
de véhicules zéro émission. Nous devons modifier la législation européenne
relative aux marchés publics pour y intégrer cette exigence de manière
croissante.
En parallèle, nous constatons que de plus en plus de constructeurs chinois
implantent des usines en Europe. Il est indispensable que ces entreprises,
incluent un minimum de contenu européen dans leurs véhicules produits et vendus
sur notre territoire. Les Chinois le font déjà lorsque des constructeurs
européens s’installent chez eux. Pourquoi ne le ferions-nous pas quand ils
s’installent chez nous ?
Une obligation politique : dépolariser pour construire une stratégie
industrielle européenne
Sur ce sujet, comme sur bien d’autres, l’enjeu est maintenant de sortir des
postures politiciennes pour trouver les solutions aux problèmes plutôt que des
boucs émissaires. L’offre est là, l’innovation technologique est au
rendez-vous, et nous devons maintenant stimuler la demande et continuer à
renforcer notre industrie à l’échelle européenne. C’est un travail que je
mènerai au Parlement européen dans les prochains mois, en collaboration au sein
de la Commission avec Stéphane Séjourné, Woepke Hoekstra et Apostolos
Tsitsikostas.