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mardi 15 octobre 2024

Présidentielles USA 2024. Agrégateurs de sondages – Kamala Harris garde la tête mais Donald Trump reste dans la course


Voici, ce 15 octobre, les résultats quotidiens des six agrégateurs de sondages concernant la présidentielle américaine du 5 novembre prochain que nous avons sélectionnés concernant le face à face entre la vice-présidente démocrate Kamala Harris et le candidat républicain Donald Trump.

Deux des six agrégateurs que nous avons sélectionnés ont été actualisés avec des changements à la marge.

Dans les six agrégateurs, Kamala Harris garde la tête avec des scores compris entre 48,5% (=) et 49,8% (=).

Dans quatre agrégateurs, son score est au-delà des marges d’erreur.

Le score de la candidate démocrate égale ou dépasse les 49% dans cinq agrégateurs sur six.

Les écarts des agrégateurs en faveur de la centriste face au populiste extrémiste vont ainsi de 1,4 point (-0,3) à 2,9 points (=).

A noter la divergence depuis plusieurs semaines des résultats de Real Clear Politics avec ceux des cinq autres agrégateurs.

 

► Résultats des agrégateurs de sondages Harris/Trump

Agrégateur

Kamala Harris

Donald Trump

Ecart

Real Clear Politics

49% (+0,1)

47,6% (+0,4)

Harris 1,4 (-0,3)

The Hill

49,8% (=)

46,9 % (=)

Harris 2,9 (=)

Race to the WH

49,4% (=)

46,5% (=)

Harris 2,9 (=)

270 to win

49,4% (=)

46,9 % (+0,1)

Harris 2,5 (-0,1)

Five thirty-eight

48,5% (=)

46,1% (=)

Harris 2,4 (=)

Silver bulletin

49,4% (=)

46,5% (=)

Harris 2,9 (=)

*NA: non actualisé sur un temps long / ND: non disponible

(Un agrégateur de sondage est une moyenne des derniers sondages publiés / 270 to win prend en compte les cinq derniers sondages / Real Clear Politics prend en compte les sondages publiés les 30 jours précédents / The Hill prend en compte les sondages publiés les 3 derniers jours / Race to the WH prend en compte les sondages publiés sur les 5 derniers jours / 538 prend en compte tous les sondages publiés depuis le 1er mars / Silver bulletin prend en compte les sondages nationaux et les sondages locaux avec des pondérations et des moyennes hebdomadaires et mensuelles)

 

Remarque importante: Tous ces agrégateurs prennent en compte tous les sondages publiés.
Or certains d’entre eux sont publiés par des instituts dont le sérieux prêtent à discussion et d’autres par des instituts qui sont affiliés à des partis et qui ont tendance à faire des corrections, des redressements et des pondérations en faveur du candidat qu’ils soutiennent.
Il convient donc de les prendre pour des informations utiles mais qui ne donnent pas une vision «scientifique» de l’opinion.
Néanmoins, les résultats des sondages nationaux sont généralement plus exacts que ceux réalisés dans chaque Etat, notamment les «swing states», les Etats-clés qui font basculer l’élection d’un côté ou de l’autre de par le système électoral américain, car les panels ne sont souvent pas assez représentatifs en qualité ou en quantité et les redressements sujets à caution.
Tous ces biais font que nous avons préféré publier avant tout des agrégateurs que chaque sondage qui est publié même si, dans un deuxième temps, nous comptons en publier certains qui nous semblerons sérieux ainsi que ceux qui analysent quotidiennement l’état de l’opinion et qui n’ont pas encore été mis en route.

 

 

Présidentielles USA 2024. A 20 jours de l’élection, tout est encore possible


Kamala Harris est en tête dans les sondages et dans les agrégateurs de sondages que nos publions quotidiennement.

Mais pas de beaucoup et pas dans tous les États notamment les États-clés, ceux qui feront la différence le 5 novembre à cause de ce système électoral d’un autre âge qui se fait par Etat et avec des grands électeurs qui basculent d’un seul côté lorsqu’un candidat obtient une voix de plus que son concurrent le plus proche.

Sans oublier quelques candidatures «parasites» de politiciens qui n’ont aucune chance de gagner mais qui font courir le risque à des candidats proches de leurs positionnements se faire battre par l’autre camp.

Ce qui, pour mémoire, s’est passé en 2000 avec la défaite d’Al Gore face à George W Bush et en 2016 avec la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump.

Dès lors, la victoire du populiste extrémiste Donald Trump est dans l’ordre du tout à fait possible.

Et c’est cela qui est le plus inquiétant.

Qu’il ait gagné, avec l’aide des médias, en 2016 face à la centriste Hillary Clinton pouvait être une incongruité et la concordance de divers facteurs, certes alarmants, mais qui avaient peu de chances de se reproduire.

D’ailleurs, en 2020, sa lourde défaite, près de 8 millions de voix d’écarts entre le centriste Joe Biden et lui, semblait confirmer ce diagnostic.

Cependant, au lieu de se perdre dans les poubelles de l’Histoire après une tentative de coup d’Etat juste avant la passation des pouvoirs, Trump n’a pas disparu de la sphère publique et, plus incompréhensible, de la sphère politique.

Bien au contraire.

Il a été adoubé par le Parti républicain devenu un véritable nid d’extrémistes et de radicaux, loin de ce qu’il fut au temps de Lincoln et de Théodore Roosevelt, plus du tout républicain, pour être son candidat.

Il bénéficie, comme en 2016, d’une couverture médiatique sans nul pareil avec des chaînes d’info en continu et des sites internet qui traitent cette élection comme de la téléréalité.

Et ne parlons même pas des réseaux sociaux, véritable révélateur glaçant de l’âme humaine d’une grande partie de l’Humanité.

Et il a fait mieux que résister à Joe Biden qui partait pour être réélu avec un bilan plus qu’honorable, surtout comparé au sien, ce qui a obligé le président en place à jeter l’éponge et laisser la place à sa vice-présidente Kamala Harris.

La centriste a démarré en fanfare, démontrant ses qualités et rattrapant le retard des démocrates dans les sondages pour être dans une dynamique qui semblait inarrêtable.

Pourtant, aujourd’hui, à 20 jours des élections, les deux candidats se retrouvent très proches l’un de l’autre.

Certes, Kamala Harris est en tête mais Donald Trump n’est pas loin, réussissant des scores ahurissants dans les sondages au vu de ce qu’il est, de ce qu’il dit et de ce qu’il fait.

De fait, les États-Unis sont le laboratoire de la capacité de la démocratie à résister à la vague du populisme extrémisme qui se nourrit de haine et de bêtise, qui touche toutes les démocraties.

Si le résultat de 2016 était catastrophique, celui de 2020 semblait rétablir l’ordre démocratique mais 2024 pourrait être celui de la désillusion complète.

Et la plus vieille démocratie du monde pourrait avoir, de nouveau, à sa tête un extrémiste, populiste, démagogue, menteur, escroc, raciste, agresseur sexuel, condamné pénalement, admirateur des dictateurs et incompétent.

C’est pourquoi cette élection étasunienne est un moment si important pour l’avenir de la démocratie au 21e siècle.

Alexandre Vatimbella