Voici une sélection,
ce 8 octobre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
>Je veille à l'indépendance
et la stabilité du pays et je le fais depuis 7 ans à travers les crises, et
n'oubliant pas tout ce que nous avons fait pendant ces crises. Je ne vois
d’aucun qui disaient qu'on faisait trop peu nous reprocher aujourd'hui peut-être
d'avoir fait trop tout court. J'essaie d'être cohérent. Pour le reste, je ne
ferai pas de commentaires sur le travail gouvernemental. Il appartient au
Premier ministre de mener les affaires de son Gouvernement et de le faire en
dialogue avec les groupes parlementaires où il me semble qu'il y a des
responsables avec lesquels il doit construire la solution et qui ont une vision
assez claire de la gestion et des affaires publiques et du budget de ces
derniers mois et de ces dernières années. C'est dans ce dialogue politique et
responsable, au service du pays, de son indépendance, dans le respect des
Français, que les travaux doivent être menés. Et il appartient à ces
responsables politiques de le faire.
> [Sommet de la
Francophonie] Ce fut un très grand
honneur pour nous d'accueillir à Villers-Cotterêts, à la Cité internationale de
la langue française et aujourd'hui à Paris, dans ce Grand Palais rénové, le XIXᵉ
Sommet de la francophonie.
Je veux remercier l'ensemble des participants venus du monde entier, puisque ce
sommet rassemblait plus de 100 gouvernements, à la fois, les 88 membres de
l'Organisation internationale de la Francophonie, mais aussi des pays invités,
des organisations internationales et des représentants du monde de
l'entreprise, de la culture, du monde universitaire. Au total, ce sommet a
réuni près de 50 chefs d'État et de Gouvernement, y compris des représentants
de régions engagées dans la francophonie. Cela dit bien la vitalité de notre
organisation.
La francophonie, en effet, je veux le redire ici, est un espace d'avenir. Nous
sommes sur tous les continents avec plus de 320 millions de locuteurs et
bientôt la troisième langue parlée au monde. Nous accueillons en outre de
nouveaux membres cette année, l'Angola, le Chili et de nouvelles régions avec
le land allemand de la Sarre, la province canadienne de la Nouvelle-Écosse et
la Polynésie française. Le Ghana et Chypre sont devenus, quant à elles, membres
de plein droit. Tous ensembles, nous avons évoqué les sujets qui comptent pour
nous tous, avec le double objectif d'accélérer la coopération au sein de la
francophonie dans les domaines économiques, éducatifs et culturels, mais aussi
de porter ensemble une ambition commune sur les grands enjeux globaux et la
solution des crises.
> [Situation au Liban]
S'agissant de la paix et de la sécurité, notre sommet de la francophonie a été
marqué par l'actualité dramatique du Proche-Orient. Nous avons dit notre
solidarité avec le Liban, nous sommes exprimés unanimement en faveur d'un
cessez-le-feu immédiat et durable et avons dit notre engagement pour la
désescalade des tensions dans la région. Nous voulons la paix et la sécurité
pour tous. Je remercie notamment nos partenaires de l'OIF d'avoir approuvé
l'organisation par la France d'une conférence internationale de soutien au
Liban qui se tiendra ce mois d'octobre.
> À Haïti, l'OIF et
le Canada tout particulièrement, dont je salue l'engagement, sont mobilisés.
Nos amis haïtiens ont tout notre soutien. Nous l'avons rappelé, la discussion à
huis clos a illustré celui-ci.
> [Sommet de la
Francophonie] En Guinée, la mise
en place d'un mécanisme de suivi des états suspendus a conduit à la
réintégration du pays au sein de l'organisation pour ce sommet, et je vous
remercie.
> [Sommet de la
Francophonie] Au nom de nos
valeurs communes, nous avons aussi formulé un message conjoint sur la fin de la
guerre à Gaza comme en Ukraine. Pour nous, il n'y a pas de double standard, une
vie égale une vie. C'est pourquoi nous avons aussi dit notre préoccupation
concernant la catastrophe humanitaire au Soudan, à l'occasion de ce Sommet.
> [Sommet de la
Francophonie] Nous avons partagé
notre soutien à l'Arménie. Et le Premier ministre a eu l'occasion de s'exprimer
clairement lors de notre huis clos. > [Sommet de la Francophonie] Nous
avons redit l'importance de parvenir à une solution durable des crises dans la
région des Grands Lacs, apporter notre solidarité avec la RDC, appeler au
respect de sa souveraineté, demander une solution régionale et appeler aussi à
tous les efforts de sécurisation et de démilitarisation qui sont attendus de
chacune des parties prenantes.
> [Sommet de la
Francophonie] Sur le Sahel, nous
avons exprimé notre volonté que l'OIF soit force de propositions et d'actions,
comme elle l'a été à l'égard de la Guinée.
> [Sommet de la
Francophonie] Sur les questions
essentielles du climat, de l'environnement et des grands enjeux qui concernent
la planète tout entière, nous avons décidé de lancer des consultations
francophones en amont des échéances à venir, qu'il s'agisse de la COP climat ou
de la Conférence des Nations unies pour les océans. Nous avons redit notre
ambition sur le financement de l'adaptation pour lutter contre le changement
climatique, pour compenser les pertes et dommages. Et il y aura un travail
conjoint de la francophonie pour préparer la Conférence des Nations unies sur
l'océan de Nice et en particulier obtenir les ratifications du traité des BBNJ
en ce sens.
> [Sommet de la
Francophonie] Nous sommes mobilisés
sur les enjeux de santé mondiale autour des projets de l'Organisation mondiale
de la Santé. Je pense à l'Académie mondiale de la santé qui se constitue à Lyon
et qui aura un impact important pour la formation des professionnels de santé,
en particulier pour le continent africain. En un mot, nous avons décidé d'agir
dans l'esprit qui nous a précédemment rassemblés pour adopter le pacte de Paris
pour les peuples et la planète en juin 2023. Au fond, c'est notre volonté,
faire de la francophonie un espace de concertation, de convergence utile pour
avoir un multilatéralisme plus efficace et nous organiser d'une même voie, tous
ensembles. C'est aussi pour cela que la francophonie soutient les deux sièges
de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à l'Afrique. Et
nous l'avons réitéré. Ensuite, le dynamisme de notre francophonie, avancé sur
les fronts que nous avions mis au cœur de cet agenda, à la fois dans nos
discussions et par les événements qui ont été organisés par ailleurs.
> [Sommet de la
Francophonie] Sur le front
économique, vous le savez, c'était une de nos volontés lors de ce Sommet. Je
veux saluer le salon Francotech qui a accueilli 200 exposants, 2 000
professionnels, 100 pays différents, l'Alliance francophone de la propriété
intellectuelle, qui nous a permis là aussi d'avancer sur ce front en espace
francophone pour encourager l'innovation et le dépôt de brevets en langue
française, et notre mobilisation en faveur du droit d'auteur dans l'espace
numérique francophone. Nous avons aussi défini une mobilisation inédite pour
une modération dans la langue française et lancé l'appel de Villers-Cotterêts
aux grandes plateformes numériques qui a été cosignée par plusieurs
régulateurs, mais aussi grandes plateformes qui se sont engagées à des mesures
concrètes en faveur de la transparence, de la modération, pour la lutte contre
les discours de haine en ligne.
> [Sommet de la
Francophonie] L'intelligence
artificielle a nourri nos travaux et nous voulons que les francophones aient
accès à cette révolution et que le français puisse l'irriguer. C'est pourquoi
nous avons créé un centre de référence pour l'IA et la francophonie qui
s'articule étroitement avec l'Alliance européenne pour les technologies des
langues, qui sera hébergé également à la Cité internationale de la
francophonie. Et nous sommes engagés pour les modèles ouverts. Nous avons aussi
pris des mesures concrètes avec la création du réseau francophone de l'éducation
aux médias et à l'information, s'inscrivant dans la dynamique globale portée
par l'UNESCO et la mobilisation du réseau Théophraste, des centres de formation
en journalisme pour développer les compétences en matière de lutte contre la
désinformation dans les médias de la francophonie.
> [Sommet de la
Francophonie] Sur le plan éducatif
et culturel, plusieurs engagements ont été pris, un effort que nous portons
depuis 2017 avec la démultiplication des centres régionaux francophones pour
l'enseignement du français, les réformes que la France a elle-même portées.
Nous avons installé à l'occasion de ce sommet le collège international de
Villers-Cotterêts, laboratoire d'excellence qui formera dès l'année prochaine
des enseignants du français, des traducteurs, des interprètes en français vers
le français et accompagnera des chercheurs et des experts pour créer une réelle
communauté de cadres éducatifs francophones. Nous reprendrons toutes nos parts
dans ces efforts, puisque l'Agence française de développement, avec 500
millions d'euros par an et plus d'un milliard d'euros depuis 2018, cite
particulièrement l'enseignement du français. Au-delà du réseau d'écoles
d'enseignement en français, je veux aussi rappeler la mobilisation que nous
avons aux côtés de l'œuvre d'Orient, ô combien importante dans une région si
touchée par les conflits évoqués précédemment.
> [Sommet de la
Francophonie] Concernant la
mobilité de nos concitoyens. Nous avons décidé de faciliter les échanges
universitaires avec la mise en réseau de 1 100 universités et centres de
recherche de l'Agence universitaire de la Francophonie, dont je salue
l'engagement. 120 pays, grâce au programme international Mobilité et
employabilité francophone, très important et que nous soutenons. Et nous
soutenons également cette idée d'un classement de paris pour les universités
francophones qui permettra de mettre au cœur de notre francophonie un classement
au sein de cet espace de nos grandes universités. Nous avons lancé le programme
des Volontaires unis pour la Francophonie qui permettra à nos jeunes
ressortissants des États membres de l'OIF de découvrir un autre pays de
l'espace francophone au travers de missions de plusieurs mois. Et je veux aussi
dire ici que désormais, une procédure en ligne simplifiera les demandes de
visas par l'authentification de la qualité de diplômé d'excellence en amont du
dépôt de la demande du visa pour aussi simplifier les choses.
> [Sommet de la
Francophonie] En matière de
culture, plusieurs initiatives ont été prises, de la collection Fenêtres pour
les traductions, à la nouvelle présidence de TV5 Monde, avec Madame Younes, que
je félicite, et au renforcement de la chaîne jeunesse TV5 Maghreb. Et
évidemment, en félicitant à toutes celles et ceux qui ont contribué et
continueront jusqu'à demain soir à contribuer à notre festival de la
francophonie, refaire le monde.
> [Situation au Moyen-Orient]
Je veux simplement dire la cohérence de notre position depuis le début. Nous
sommes en solidarité avec la sécurité d'Israël. Et je le dis à deux jours du 7
octobre, alors même que nous prendrons plusieurs initiatives à cette occasion
pour montrer que nous n'oublions rien. Et je le dis en ayant une pensée toute
particulière pour les familles de victimes et d'otages. Je recevrai moi-même à
Paris les familles d'otages, françaises et franco-israéliennes, et je recevrai
les familles de victimes vivantes en France.
J'ai demandé au ministre des Affaires étrangères de faire une tournée dans la
région. Il sera lundi en Israël et recevra, avec un message de ma part, les
familles franco-israéliennes de victimes. La France, au-delà de ce message de
solidarité — et réitérant le fait que nous n'oublions rien et que nous
demandons la libération des otages — est aux côtés d'Israël et de sa sécurité.
Et là-dessus, c'est sans ambiguïté. Nous l'avons encore montré ces derniers
jours, lorsque l'Iran a déclenché des frappes, la France était mobilisée et
j'ai tout de suite accédé à la demande du Premier ministre Netanyahou pour
participer à la sécurité d'Israël.
Néanmoins, nous essayons aussi d'être cohérents. Et lorsque nous demandons des
cessez-le-feu, c'est le cas pour Gaza, ça a aussi été le cas pour le Liban la
semaine dernière, eh bien, nous tâchons de ne pas demander un cessez-le-feu
tout en continuant à livrer les armes de la guerre. Et je pense que c'est
simplement de la cohérence. Et donc, je vous confirme que, pour ma part, je
considère qu'aujourd'hui, de cessez-le-feu à Gaza est une priorité pour
permettre de reprendre les actions humanitaires à plein et permettre aussi de
travailler à la solution politique qui seule assurera la paix et la sécurité
pour tous, avec les deux États à la clé. Et pour ce qui est du Liban, nous
appelons aussi au cessez-le-feu, et je note demeurant que la semaine dernière,
à New York, le président Biden, comme moi-même, avons endossé un texte de
cessez-le-feu, et donc que les États-Unis d'Amérique étaient favorables pour le
Liban. Que ce texte avait été discuté avec, à la fois les composantes
libanaises et Israël, pour le conclure. Et je regrette que le Premier ministre
Netanyahou ait fait un autre choix et pris cette responsabilité, en particulier
d'opérations terrestres, sur le sol libanais. Et donc oui, si on appelle à un
cessez-le-feu, la cohérence est de ne pas fournir les armes de la guerre, et je
pense que ceux qui la fournissent ne peuvent pas, chaque jour, appeler à nos
côtés au cessez-le-feu et continuer de les approvisionner.
> [Situation au
Congo] J'ai passé une heure et demie en tête-à-tête avec le Président Tshisekedi.
Et donc, il sait l'engagement de la France sur ce sujet, comme j'ai passé une
heure et demie en tête-à-tête avec le président Kagame. Et donc, oui, la
France, la Francophonie, reste mobilisée pour résoudre cette crise qui impacte
gravement la RDC. Et je réitère notre solidarité. Nous condamnons la violence,
les actions de tous les groupes armés opérant en RDC et les atteintes à sa souveraineté
territoriale. Et il n'y a pas d'ambiguïté sur ce point. Hier, je l'ai dit
moi-même, je n'ai été que parcellaire dans les citations. Et il y a beaucoup de
crises, de tensions, de situations de guerre que je n'ai pas citées. Juste
après mon discours, j'ai retrouvé le président du Laos et on a parlé de la
Birmanie. Et je n'ai pas parlé, en effet, aussi de ce qui s'y joue. Donc qu'il
n'y ait pas de malentendu. Il se trouve pendant ces deux jours, c’est le conflit
sur lequel j'ai passé le plus de temps dans les réunions parallèles
Nous encourageons très clairement la RDC et le Rwanda à parvenir à un accord
dans le cadre de la médiation angolaise. L'OIF doit jouer un rôle en soutien
des efforts régionaux à ce titre. Enfin, pour ce qui est de la France, nous
avons toujours été clairs. Et je l'ai redit aussi à l'un et à l'autre. Nous
appelons au retrait du M23 et des troupes rwandaises. Nous appelons aussi à
procéder au démantèlement des FDLR et à tous les groupes armés en RDC et à
l'arrêt des discours de haine. Nous appelons à la reprise d'un processus
politique avec le M23 et toutes les composantes politiques pour permettre
justement un chemin de paix et le retour plein et entier de la souveraineté et
de l'intégrité territoriale de la RDC. Et donc nous souhaitons une approche
globale pour régler le conflit en profondeur. C'est ce que j'ai évoqué avec les
deux présidents. Successivement, il n'a pas été souhaité une réunion à 3 que
j'appelais de mes vœux. Je pense que la situation est encore trop tendue.
Néanmoins, je note que le cessez-le-feu et que la situation sur place s'est un
peu améliorée par rapport à ce qu'on a pu connaître il y a plusieurs semaines
et plusieurs mois. Elle est évidemment très précaire. Et donc, nous allons
continuer de nous engager sur la base des quelques principes que nous avons
toujours tenus et que je réitère ici, et aux côtés de la médiation angolaise
pour que cette situation puisse progresser. Elle suppose des efforts de part et
d'autre. Ils sont indispensables. Mais très clairement, il n'y a pas de double
standard dans la diplomatie de la France. Et donc nous sommes attachés à la
souveraineté et l'intégrité territoriale partout.
> [Situation au
Liban] Je ne sous-estimerai pas l'importance de cette déclaration de soutien au
Liban et de solidarité au Liban. Elle est importante et c'est une voix claire
de l'OIF. Pour ce qui est de la France, je l'ai dit, nous organiserons cette
conférence. Je suis en lien permanent avec le Premier ministre et nous avons
des liens permanents avec l'ensemble des protagonistes. Le ministre est de
retour dans la région et mène pour se faire des concertations dans tous les
pays voisins et retournera au Liban, au côté aussi, du travail qui est mené par
notre envoyé spécial, Monsieur Le Drain, pour la question présidentielle. La
première chose, c'est d'obtenir un cessez-le-feu. La deuxième chose, c'est de —
et elle n'est pas dépendante de la première — mais c'est de mener le travail
humanitaire. Évidemment, le cessez-le-feu permet de le faire dans des
conditions qui sont les plus apaisées, mais de toute façon, nous le faisons et
nous l'avons déjà fait en apportant deux tonnes de matériel humanitaire il y a
quelques jours. Et donc, c'est le travail humanitaire et c'est le but, l'un des
objectifs de cette conférence. La troisième, c'est d'aider les forces armées
libanaises à se reconstituer pleinement et à pouvoir assurer la sécurité et la
stabilité du pays, car elles seules en ont la légitimité. Et quatrièmement,
c'est de mener le travail politique avec toutes les parties prenantes. Et
enfin, c'est évidemment de se doter d'institutions stables. Et donc la France
reste mobilisée et les prochains jours seront déterminants pour obtenir le
cessez-le-feu et poursuivre le travail humanitaire. En tout cas, ne doutez pas
de notre engagement, notre volonté et aussi de la cohérence qui est la nôtre
dans laquelle nous essaierons d'engager le maximum de nos collègues. Je veux en
tout cas, plus simplement, avoir un mot d'affection et de soutien pour le Liban
aujourd'hui.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres
centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance
compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais trois d’entre
eux sont des personnalités qui se revendiquent de droite dont nous ne reportons
donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus
centriste mais essentiellement droitiste]
Anne Genetet (ministre de l’éducation nationale)
> Une professeure a été agressée par une élève dans un lycée à Tourcoing
alors qu'elle entendait faire respecter la loi de la République et le principe
de laïcité à l'École. C'est inacceptable. Et je ne l'accepterai pas.
Une plainte a été déposée et une mesure conservatoire a d'ores et déjà été
prise à l'encontre de l’élève en cause pour lui interdire l'accès à
l'établissement jusqu'à réunion de son conseil de discipline. J'ai demandé à ce
que des sanctions disciplinaires très fermes soient prononcées compte tenu de
la gravité des faits.
Une équipe mobile de sécurité a été déployée sur place dès ce matin par le
rectorat.
L'École de la République ne laissera passer aucune atteinte à ses principes et
à ses valeurs. Nous ne transigerons jamais. Je ne laisserai rien passer. Toute
atteinte à l’intégrité physique des professeurs sera sévèrement sanctionnée.
J’adresse tout mon soutien à la professeure ainsi qu’à l’ensemble de la
communauté éducative.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des affaires
étrangères)
> Discours en Israël à l’occasion de la commémoration du massacre des
terroristes du Hamas le 7 octobre]
Il y a un an, jour pour jour, ils furent sauvagement assassinés au cours du
pire massacre antisémite de notre histoire depuis la Shoah.
Dans les kibboutz de Bé'éri, Zikim et Kfar Aza, dans les allées de Nir Oz ou
les rues de Sdérot, l'aube joyeuse de ce qui devait être une journée de fête
fut soudain déchirée par l'horreur indicible.
Et c'est ici même, sous les eucalyptus du festival Nova, que les terroristes du
Hamas déferlèrent d'abord pour détruire la vie, détruire l'amour, dans un
déchaînement inouï de sauvagerie et de cruauté. Dans un funeste cortège de
massacres, de tortures et de viols.
En ce jour si douloureux, la France pleure aux côtés d'Israël, nos 48
compatriotes victimes de la barbarie. Il n'est pas l'épreuve plus douloureuse
que la perte brutale d'un frère, d'un père, d'une sœur, d'un enfant qu'aucun
mot, qu'aucun hommage ne ramènera jamais. Ces enfants, vos enfants, nous les
pleurons avec vous.
Un an déjà qu'Israël vit à l'ombre de la guerre. Une guerre qui touche au cœur
même de la sécurité d'Israël, à laquelle la France est indéfectiblement
attachée. Une guerre dont le lot de souffrance s'alourdit chaque jour.
Notre communauté française en Israël, l'une des plus importantes au monde,
n'est pas épargnée par ses souffrances. À nos quelque 180 000 compatriotes
d'Israël, je le dis avec force, la France vous aime. La République sera
toujours à vos côtés, comme elle l'a été dans les premières heures de cette
terrible épreuve. Partout en France, aujourd'hui, les Français de l'hexagone,
des outre-mer, de l'étranger, pensent à leurs frères en Israël convaincus que
les assauts des forces de l'obscurantisme et du révisionnisme ne l'emporteront
jamais sur les forces de la vérité et les forces de l'esprit. Que les ténèbres
ne l'emporteront jamais sur les lumières.
Shéta'a shanat khadasha besiman shalom vétikva [que cette nouvelle année soit
signe de paix et d'espoir].
> A Ramallah, rencontre avec Mohammad Mustafa, Premier
Ministre de l’Autorité Palestinienne, que la France soutient. Une Autorité
palestinienne confortée dans son rôle : c’est l’une des clés pour que la
solution à deux États prenne corps.
> En Israël, rencontre avec les ministres Katz et Dermer.
La France poursuit ses efforts pour un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, afin
d’éviter un embrasement régional. La sécurité d’Israël requiert des solutions
diplomatiques.
Antoine Armand (ministre de l’économie, des finances et
de l’industrie)
> À Luxembourg avec mes homologues européens, j’ai rappelé les priorités
de la France en Europe :
1. Renforcer notre compétitivité face aux États-Unis et à la Chine.
2. Affronter les défis de la transition climatique et numérique en mobilisant
des financements privés.
3. Nous inscrire pleinement dans les règles budgétaires européennes. Nous
continuerons d’être force de proposition pour que l’Europe soit plus solide
dans la compétition mondiale.
> Je suis ravi de pouvoir être ici pour ce mes premières
réunions d’Eurogroupe et d’ECOFIN et pour adresser plusieurs chantiers
prioritaires avec mes homologues dans ces deux prochains jours.
Tout d'abord, j'aimerais aborder le défi de la compétitivité européenne. Comme
vous le savez, nous devrons faire des propositions concrètes pour stimuler la
croissance durable et la création d'emplois afin d'améliorer les conditions de
vie de nos concitoyens et de rendre l'Europe plus forte, car elle est en retard
par rapport aux États-Unis et à la Chine dans certains domaines stratégiques.
Deuxièmement, améliorer le cadre européen en matière de financement privé. Nous
avons maintenant, grâce au rapport de Monsieur Draghi, Monsieur Letta, Monsieur
Noyer, une évaluation complète de la situation. Nous savons que nous ne
pourrons pas relever les défis de la transition numérique et climatique sans
stimuler le financement privé en Europe, et le faire ensemble ; je me réjouis
donc de franchir ces nouvelles étapes, ces prochaines étapes, en particulier en
ce qui concerne l'Union des marchés de capitaux.
Enfin, dans le respect des règles budgétaires européennes, je présenterai cette
semaine le projet de loi de finances de la France pour 2025. Notre objectif est
de ramener le déficit français à 5 % en 2025 et sous le seuil des 3 % en 2029.
C'est une trajectoire sérieuse, crédible et ambitieuse pour notre pays afin de
respecter pleinement les règles budgétaires européennes. Sur ces trois sujets,
je serai donc personnellement et pleinement mobilisé pour travailler avec mes
collègues européens et rendre l'Europe plus forte. Je vous remercie de votre
attention.
> J’aurai l’occasion, et vous comprendrez que je leur en
réserve la primeur, de présenter le budget de la nation au Parlement dès
vendredi et de présenter une trajectoire de redressement des finances publiques
d’abord pour la France, parce que c’est nécessaire pour notre pays. Et bien
sûr, pour respecter pleinement les engagements européens que la France a pris.
Je le dis ici, la France tiendra cette trajectoire dans un double
objectif : redresser nos finances publiques, soutenir la croissance et l’investissement
à la fois en France et en Europe puisque c’est une question de renforcement à
la fois de notre pays et du continent européen. Je vous remercie,
Laurent Saint-Martin (ministre auprès du premier
ministre, chargé du budget et des comptes publics)
> Le temps des réformes structurelles viendra. Il est nécessaire et je
l’accompagnerai. Toutefois, mon urgence en tant que Ministre, c'est le
rétablissement des comptes publics dès maintenant. Et son rétablissement
commencera par le Budget 2025.
> Le Budget 2025 aura:
- un objectif: 5% de déficit
- un plan: 60Md€ dont 40Md€ d’économies
- une méthode: vérité et dialogue.
> Nous ne voulons pas faire payer les classes moyennes,
nous ne voulons pas faire payer ceux qui travaillent et donc, pour être très
clair, il n'y aura pas de hausse de l'impôt sur le revenu.
Les classes moyennes, les classes qui travaillent, les plus fragiles d'entre
nous, ne seront pas touchés par cette hausse d'impôts.
Il n’y aura pas de hausse de l’impôt sur le revenu, il n’y aura pas d’arrêt
d’indexation de l’impôt sur le revenu sur l’inflation.
> Notre priorité, c'est la baisse de la dépense publique.
Deux tiers de cet effort de 60 milliards doivent être d'abord faits par la
réduction de la dépense publique. Le tiers restant sera une contribution
exceptionnelle, temporaire demandée à ceux qui le peuvent. On est vraiment dans
une contribution exceptionnelle de personnes fortunées. Ce sera temporaire
parce que nous avons besoin, pendant que nous redressons les finances
publiques, de réformes structurelles pour continuer à rendre plus efficiente la
dépense publique.
> Il ne faut pas qu'il y ait de tabou dans ce budget-là. Il
faut que nous soyons en capacité, ensemble, de se demander là où l’argent
public est le plus utile. Ce budget n'est ni une cure d'austérité, ni du
matraquage fiscal. La base, c’est la maîtrise et la
Je ne veux pas de coupes aveugles. Je ne veux pas qu'il y ait bêtement,
seulement, du rabot comme on dit, c'est-à-dire qu'on ratiboise tout le monde.
Non, on a des priorités. Il est hors de question de faire un rabot généralisé
sur les agents publics dans tous les ministères de façon équivalente.
> Il nous faut faire cette réforme de l'allègement des
charges. Je veux redessiner l'allègement des charges pour que nous puissions
avoir davantage d'incitations à augmenter les salaires. Les allègements de
charges généralisés ont été bons pour l'emploi, mais ont aussi eu des effets
négatifs, notamment ce qu'on appelle la trappe à bas salaires. Il y a eu un
effet de maintien des niveaux de salaire, dit autrement, le salaire médian est
trop bas.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du premier
ministre, chargée des relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> Ce lundi 7 octobre soir, j’ai tenu à participer à la cérémonie
d’hommage organisée par le CRIF pour l’ensemble des victimes de la barbarie
perpétrée par le Hamas, parmi lesquelles 43 Français, et en soutien aux otages
toujours détenus.
Beaucoup d’entre vous étaient présents aux cérémonies de commémoration qui se
tenaient dans plusieurs communes en France.
Occasion de rappeler notre combat sans relâche contre l’antisémitisme qui
gangrène notre pays et que ne cesse de se développer partout dans le monde.
Le conflit au Proche-Orient ne saurait servir de prétexte à la haine des
juifs en France : il faut condamner et poursuivre avec fermeté tout propos
ou acte antisémite !
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de
l’économie, des finances et de l’industrie, chargé de l’industrie)
> Nous avons besoin de revenir à une forme de normalité économique, nous
avons beaucoup dépensé pour protéger les entreprises et les Français ces
dernières années.
> [Budget] Les contributions, et en particulier celles
des entreprises, n’ont pas vocation à être étalées dans le temps sur une
période trop longue.
> Le Rassemblement national n’a pas les moyens de
censurer tout seul (…) la gauche, et en particulier la gauche de gouvernement,
a aussi une responsabilité dans la décision de censurer le gouvernement.
> [Mettre fin aux 35 heures] A titre personnel, je ne
suis pas certain que cela soit la priorité.
> [Hausse de la taxe sur les prix de l’électricité] Le
gouvernement fera en sorte que cette taxe ne grève pas la compétitivité des
entreprises.
> Auprès des salariés de Stellantis grâce à qui 1000
véhicules électriques par jour seront produits grâce aux nouvelles lignes de
production. Le travail de ces femmes et de ces hommes répond à l'ambition
française de produire 2 millions de véhicules électriques en 2030. Pas loin de
Stellantis-Sochaux, Forvia participe aussi à cette transition écologique en
produisant des réservoirs à hydrogène ! La révolution industrielle est en
marche !
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> J'ai eu l'honneur d'accueillir le Président Tô Lâm, Président de la
République du Vietnam, en visite officielle. La coopération de nos deux pays
est florissante. Croissance économique, changement climatique, défense du droit
international, francophonie : nos parlements doivent se saisir de nos défis
communs.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du
groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Je lancerai dans quelques mois une Fondation de lutte contre le
harcèlement à l'École. C'est un combat qui me tient à cœur. Cette fondation va
permettre d'organiser des actions de prévention dans les établissements
scolaires, de former les personnels et de soutenir - parfois même
financièrement - les victimes et les familles.
> Il faut un budget pour la France. Je ne serai jamais
celui qui complique la vie de Michel Barnier. Je connais les difficultés de la
fonction. Et je ne serai jamais de ceux qui s'opposent sans rien proposer. Un
autre chemin est possible que les hausses d'impôts massives sur les Français :
le travail et les réformes. Sur l'assurance chômage, sur le temps de travail
dans la fonction publique et sur la simplification du millefeuille territorial.
Sylvain Maillard (député)
> La démocratie qu'est Israël a le droit et le devoir de se défendre
face aux groupes terroristes que sont le Hamas et le Hezbollah.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> [Prévisions du gouvernement] Il n'y a pas de mensonges mais un modèle
de prévisions à revoir. Les hauts fonctionnaires de Bercy se sont clairement
trompés cette année.
Prisca Thevenot
(députée)
> Comme Premier ministre, Gabriel Attal a travaillé au redressement des
comptes publics. Comme Président de notre groupe, il proposera des réformes
pour réduire le déficit sans pénaliser les Français qui travaillent ni la
croissance. Notre ADN : proposer sans jamais bloquer.
● MoDem
Frédéric Petit (député)
> Alors que le 19e sommet de la francophonie vient de s’achever
ce dimanche à Villers-Cotterêts et que nous commémorons aujourd’hui, le
terrible massacre du 7 octobre 2023 en Israël, alors que le Proche-Orient est à
nouveau à feu et à sang, la voix singulière de la France est-elle encore en
mesure de porter ? La diplomatie française doit-elle se réinventer ?
Une diplomatie des sociétés civiles peut-elle émerger de ce chaos du monde ?
Je suis de ceux qui considèrent qu’en temps de guerre, la diplomatie culturelle
et d’influence ne doit pas se mettre en sommeil. Bien au contraire. Contre la
tentation du repli et pour ne pas laisser tonner la seule voix des canons, une
diplomatie des sociétés civiles doit s’imposer, en Ukraine, en Palestine, au
Liban et ailleurs.
La réouverture du lycée français de Kiev, par les parents gestionnaires, malgré
les réticences de l’administration du ministère, fut un acte fort de la France.
Un risque, certes, mais un risque qu’il fallait prendre. Aujourd’hui, le lycée
Anne de Kiev accueille 160 élèves dont quasiment aucun n’est Français. Le lycée
français de Jérusalem scolarise de son côté des enfants palestiniens et ses
enseignants, formés par la France, sont en grande partie issus de la population
franco-israélienne de Jérusalem.
À Villers-Cotterêts, le président de la République a souhaité faire de la
francophonie un « espace d’influence diplomatique ». Or, nous avons
besoin d’une francophonie portée par des citoyens « éclairés et
responsables » (Marc Sangnier) et non « manipulés et assoupis ».
Cette réappropriation du sens par les citoyens avec leur dirigeants (et pas
forcément contre eux), est une donnée nouvelle, incontournable, des démocraties
du 21e siècle, y compris de leurs actions diplomatiques. Ainsi, les grandes
organisations multilatérales « gouvernementales » doivent-elles
passer la main à désorganisations plus horizontales, où sociétés civiles,
entreprises, enseignants, collaborent directement.
Aujourd’hui, il faut moins d’OMC et plus de Conférences des parties (Climat),
moins d’ONU et plus d’Assemblées générales de la francophonie, etc. La
francophonie doit devenir multilatérale, pas uniquement plurilingue.
> Dans le train pour revenir d’Ukraine. Pourquoi je m’y
suis rendu ? Plusieurs raisons. Je voulais marquer une présence française à la
à Fête du Drapeau (23 août à Lviv) et la Fête de l’Indépendance (24 août à
Chernihiv), temps forts de la Nation ukrainienne. A l’occasion de la Fête de
l’Indépendance, j’ai également partagé un repas avec une vingtaine de
Françaises et Français de Kiev. Je suis Français de cette région, entre Mer
Baltique et Mer Noire. Cette région a une unité culturelle, historique,
politique même (le même état pendant plusieurs siècles). Je l’ai découverte en
1986, j’y habite ou j’y travaille depuis plus de vingt ans, j’en parle et
comprends plusieurs langues, j’en connais l’histoire et les cultures. En fait,
je m’y sens chez moi. Ensuite, j’ai démarré mon travail de préparation
du budget 2025 : la session ne sera officiellement ouverte qu’en octobre, mais
les députés sont bien entendu déjà au travail. Je suis rapporteur pour avis de
l’action de la France dans le Monde au titre de « la diplomatie
culturelle, l’influence, et la francophonie »(programme budgétaire 185).
J’ai décidé cette année d’orienter mon travail sur « la diplomatie
culturelle dans les pays en guerre : A quoi sert-elle ? Que doit-elle
devenir ? » J’ai auditionné les services de l’ambassade et en
particulier les équipes du Conseiller Culturel (COCAC), j’ai visité les
institutions et les partenaires concernées. Je complèterai cette mission dans
quinze jours par le même travail auprès de nos postes diplomatiques au
Proche-Orient (Israël et Palestine). Mon rapport sera présenté en octobre à la
Commission. Je porte également et je soutiens plusieurs projets de
coopération et d’initiatives citoyennes, personnelles, d’entreprises, ou
associatives. La présence de la France en Ukraine, en effet, ce sont aussi ces
énergies énormes, ces compétences parfois rares, ces solidarités, extrêmement
nombreuses, précieuses. J’ai donc mis à mon programme des rencontres avec les
partenaires de ces initiatives, des mises en relation…etc…
Enfin, je suis commissaire des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale. A
ce titre, j’ai bien entendu profité de ma mission pour approfondir mes
connaissances et ma perception de la situation générale géopolitique. J’ai
rencontré des experts, des journalistes. J’ai eu des échanges de plusieurs
heures avec des élus ukrainiens (député, gouverneurs, président de communauté
de commune). C’est la cinquième fois que je me rends en Ukraine depuis le 24
février 2002, et je peux également faire un suivi de cette situation d’une fois
sur l’autre, vérifier les annonces précédentes, analyser et suivre les
évolutions « en dessous des radars ». Plusieurs citoyennes et
citoyens m’interpellent me demandent si c’est bien mon travail d’aller en
Ukraine, donc oui c’est mon travail. Et même mon devoir.
Slava Ukraïni !
> 1381 prisonniers politiques actuellement au Bélarus. Ne
les oublions pas.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Bernard Guetta (député)
> [Opinion: Les Occidentaux doivent réapprendre ce que parler veut dire]
Il n’avait pas tort, Emmanuel Macron. Lorsque Joe Biden appelle à ce que le feu
cesse à Gaza, la « cohérence » voudrait en effet qu’il ne livre plus
les armes alimentant ce feu. Un enfant le comprendrait mais où est la cohérence
lorsque ce même Emmanuel Macron reporte aux calendes grecques la reconnaissance
de la Palestine alors que la France défend depuis toujours l’idée d’une
coexistence entre deux Etats, israélien et palestinien, et qu’il s’est lui-même
inscrit dans ce sillage ?
Le président français ne montre pas là plus de cohérence que celui des
Etats-Unis et le drame est que l’incohérence est devenue la règle des deux
côtés de l’Atlantique. Le meilleur exemple en est l’Ukraine. Unanimes,
Américains et Européens estiment qu’il ne faut pas que Vladimir Poutine sorte
victorieux de son agression car il serait alors en position de poursuivre son
ambition de reconstitution de l’Empire russe. Les Occidentaux fournissent donc
aux Ukrainiens assez d’armes pour faire front mais leur interdisent en revanche
de les utiliser pour aller frapper des cibles militaires en territoire russe.
La raison en est qu’ils craignent qu’une défaite de Vladimir Poutine ne plonge
le plus étendu des pays du monde dans un chaos général et que son arsenal
nucléaire ne se retrouve hors contrôle. Américains et Européens ne veulent, en
un mot, pas plus voir l’Ukraine gagner que perdre car une défaite de la Russie
serait aussi dangereuse, à leurs yeux, que sa victoire. Ils savent ce dont ils
ne veulent pas mais ne savent pas ce qu’ils veulent et c’est de la même
incapacité à se décider et agir qu’ils font montre au Proche-Orient.
Depuis trois décennies, les Etats-Unis et l’Union européenne y prônent de
concert la solution à deux Etats mais n’ont jamais voulu contraindre les deux
parties à vraiment l’accepter. Par crainte de cimenter contre eux un front des
pays arabes, de l’Iran et de la Turquie, ils se sont toujours abstenu de dire
noir sur blanc aux Palestiniens qu’il n’y aurait plus de veto occidental
l’annexion des territoires occupés s’ils persistaient à refuser un partage
pérenne. Par crainte que les islamistes sunnites et l’Iran ne l’emportent dans
toute le région, ils n’ont jamais non plus menacé les Israéliens de les priver
d’aide économique et militaire s’ils continuaient à tout faire pour empêcher la
constitution d’un Etat palestinien.
Européens et Américains se sont ainsi condamnés à l’impuissance et maintenant
que les Israéliens ont riposté au massacre du 7 octobre en brisant le Hamas et
décapitant le Hezbollah, ils se refusent à les laisser bombarder les sites
nucléaires iraniens. Les Occidentaux n’ignorent bien sûr pas que la République
islamique va maintenant se doter de la bombe mais interdisent aux Israéliens de
lui en ôter la possibilité par crainte que ne s’ensuive une longue et
incertaine période de terrorisme indiscriminé.
Au Proche-Orient comme en Ukraine, c’est la peur de l’inconnu qui paralyse Américains
et Européens. Leur obsession est partout d’éviter « l’escalade » et
de préserver des cadres connus alors même que le monde n’a déjà plus ni règles
ni cadres communs et que le seul moyen d’assurer une stabilité internationale
est de formuler et faire respecter des objectifs clairs et susceptibles d’être
acceptés de tous.
En Ukraine, les Occidentaux feraient beaucoup avancer les choses en faisant
savoir, premièrement, qu’ils seraient favorables à des compromis politiques et
territoriaux entre Kiev et Moscou et, deuxièmement, qu’ils lèveraient leur veto
à l’usage de leurs armes en territoire russe si Vladimir Poutine refusait de
rappeler ses troupes et de négocier les termes d’un modus vivendi. Au
Proche-Orient, il suffit de voir la panique avec laquelle Benjamin Netanyahou a
réagi aux propos d’Emmanuel Macron sur l’arrêt des livraisons d’armes frappant
Gaza pour comprendre qu’Américains et Européens pourraient vite lui imposer la
création d’un Etat palestinien en le menaçant de lui couper leurs aides.
Ensemble, l’Union européenne et les Etats-Unis sont bien assez puissants pour
faire barrage à la montée du désordre international. Ils sont d’ailleurs les
seuls à le pouvoir mais il leur faut pour cela cesser de tout craindre et
réapprendre ce que parler veut dire.
> Nous ne devons nous dire ni pro-israéliens ni
pro-palestiniens. Nous devons toujours nous dire pro-paix, nous dire pro-paix,
en réaffirmant inlassablement que non, la coexistence de deux États, israélien
et palestinien, n’est pas plus utopique que ne l’était la réconciliation
franco-allemande sur laquelle nous avons fondé notre Union