Voici une sélection,
ce 2 septembre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les
médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Stupeur et indignation à
la découverte des six otages tués par le Hamas à Gaza. Mes pensées à leurs
familles et proches. Il faut immédiatement un cessez-le-feu et la libération de
tous les otages, dont nos compatriotes Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon. La guerre
doit s'arrêter.
> Bonne rentrée à
tous les élèves qui prennent le chemin de l’école et merci infiniment à tous
les enseignants qui avec cœur et passion font de l’école une chance.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
désormais démissionnaire et chargé d’expédier les affaires courantes, certains de
ses membres ne sont pas centristes; jusqu’à présent, nous retranscrivions leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste; désormais,
ce gouvernement ne suivant plus une politique partisane mais étant «technique»,
nous ne rapportons plus les propos de ses membres qui ne vont pas d’un centre-droit
libéral à un centre-gauche libéral]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique, député &
président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale
> La lutte contre le harcèlement à l’École sera toujours au cœur de mes
priorités. Je lance ce matin une campagne choc pour que plus personne ne puisse
passer sous silence ce poison qui peut briser des vies et des familles. Pour
que les souffrances et les appels à l’aide exprimés par nos enfants soient
toujours entendus. Et une protection toujours apportée.
> Aux élèves de l’école Jean de la Fontaine comme aux 12
millions d’élèves de notre pays : bonne rentrée ! Merci à tous nos professeurs
et à nos personnels qui font l’École de la République.
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Ce matin 12 millions d’élèves et 850000 enseignants reprennent le
chemin de l’école. Belle année riche de nouveaux apprentissages et bonne
rentrée à tous !
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> 12 millions d’élèves et plus d’1 million d’enseignants et personnels
retrouvent ce lundi le chemin de l’École. Très bonne rentrée à tous !
> Le harcèlement à l’École est un fléau insoutenable. Une
réalité souvent difficile à percevoir. Face au harcèlement. Tous concernés !
> Une rentrée sans téléphone dans près de 200 collèges !
Parce que beaucoup de phénomènes de harcèlement viennent de l'utilisation du
téléphone, y compris au sein des établissements, nous lançons cette année une
expérimentation de la pause numérique.
> Les groupes de besoin en français et mathématiques sont
mis en place à partir de cette année au collège, avec pragmatisme et souplesse.
C’est une mesure essentielle pour aider tous les élèves dans l’apprentissage
des savoirs fondamentaux !
> Cette rentrée scolaire est préparée depuis plusieurs
mois. Et ce matin, nous sommes prêts pour accueillir tous les élèves dans les
meilleures conditions, grâce à l'engagement et la mobilisation formidables de
nos enseignants et personnels.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire & député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale
> Merci à tous nos enseignants qui transmettent, éduquent et font les
citoyens de demain. Un remerciement tout particulier à l’enseignement agricole,
dont j’ai la charge, pour son rôle essentiel dans la formation de tant de nos
jeunes et qui permet à de nombreux d’entre eux de trouver ou de retrouver un
chemin de vie.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> La France est endurante dans son soutien à l’Ukraine, pour lui
permettre de se défendre face à l'agression russe. Avec mon homologue Rustem Umerov
aujourd’hui à Paris pour partager l'évolution de la situation sur le front et
le suivi du soutien français à l'Ukraine.
Prisca Thevenot,
ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement & députée
> L’école, c’est la mère de toutes les batailles. On y déjoue les
pronostics et on y construit l’avenir !
Aurore Bergé, ministre
chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations & députée
> Lutter contre l'antisémitisme,
c'est s'engager partout et dès le plus jeune âge. C'est notre engagement à
l'école, à l'université qui se renforce pour ne jamais rien laisser passer.
> J'appelle à une
grande conférence sociale pour qu'immédiatement la question des salaires soit
posée. La question ça n'est pas le SMIC mais la progression des carrières et
des salaires.
> Le budget 2025
devra être d'une grande exigence. Nous devons sortir de l'addiction à la
dépense publique. Ce sera un moment de vérité pour le prochain gouvernement.
> On nous dit que
c'est trop long, mais la décision du président de la République est décisive
pour l'avenir de notre pays. On ne peut pas mettre à mal 7 ans de politique
économique, on ne peut pas nommer quelqu'un qui serait immédiatement censuré.
> C'est au travers
de la déclaration de politique générale que nous déciderons du soutien ou de la
censure. Un programme qui aurait comme seuls mots d'ordre - taxation et
abrogation - ne pourrait pas avoir notre soutien.
Thomas Cazenave, ministre
délégué chargé des Comptes publics & député
> La nécessité de tenir nos engagements et réduire le déficit public
s’applique à tous. Sans préempter les choix du prochain Premier ministre, nous
avons travaillé pour que le prochain gouvernement puisse continuer nos efforts
de réduction du déficit.
> Aucun gouvernement ne pourra s’exonérer de réduire le
déficit.
Frédéric Valletoux, ministre
délégué chargé de la Santé et de la Prévention & député
> [Mpox] La Haute autorité de la santé recommande de renforcer la
vaccination des personnes à haut risque d’exposition pour réduire la
circulation du clade II et faire
barrière au clade IB. La stratégie mise en place depuis 2022 est efficace, nous
poursuivons notre action.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> On ne devrait pas mourir à 7 ans. On ne devrait pas mourir parce que
des irresponsables commettent l’irréparable. Aux parents de Kamilya, j’adresse
mes condoléances les plus sincères. Justice doit être rendue.
> Il est temps, en cette rentrée, que nous ayons un
gouvernement nommé. C'est le choix souverain du président de la République.
> Le Nouveau Front Populaire n’a pas la majorité à l’Assemblée.
Personne ne l’a. Le prochain Premier ministre devra rassembler au-delà de son
camp pour agir dans l’intérêt des Français. C’est ainsi que le résultat des
urnes sera respecté.
> S'il devait y avoir un Premier ministre et un
gouvernement dans les jours qui viennent, je considère qu'ils devraient venir
se présenter devant l'Assemblée nationale lors d'une session extraordinaire
> Je demanderai la convocation d’une session
extraordinaire. Il est essentiel que le prochain Premier ministre puisse
défendre son programme d’action devant les Français et que les parlementaires
puissent en débattre.
> J'ai toujours pensé qu'il fallait que le Parlement soit
associé dès l'origine sur le vote d'un texte : aujourd'hui, on y est associé
trop tardivement.
> Les Français en ont marre des querelles de partis et
des étiquettes. Aujourd’hui, ils attendent que nous nous montrions capables de
nous rassembler pour agir pour l’école, la santé, le pouvoir d’achat…
> J’ai fait ma rentrée à la foire de Chalons parce que je
suis aux côtés de nos agriculteurs. Le projet de loi d’orientation agricole
doit être un des premiers textes remis sur le métier. Retroussons-nous les
manches, travaillons ensemble au-delà des clivages, pour nos agriculteurs.
> [Antisémitisme] Il y a une parole qui s'est libérée, peut-être
parce que certains politiques ont assumé cette libération et l'ont entraînée.
> Je ne ferme pas la porte à une suspension de la réforme
des retraites, même si elle estime qu'une abrogation serait néfaste.
> Évidemment que le camp présidentiel a perdu l'élection,
c'est une réalité. Mais nous avons 166 parlementaires à l'Assemblée, nous ne
pouvons pas faire comme s'ils n'existaient pas.
> Qu'il y ait des gens pas satisfaits, je le comprends,
mais je leur dis qu'il faut être patients et respectueux des institutions.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Tout le monde le voit bien, on est dans une situation, qui exige un
dénouement rapide, en raison du calendrier que vous avez indiqué. Mais ce n'est
pas facile, car la situation est totalement inédite, vous l’avez dit. On ne
s'est jamais trouvé dans une situation dans laquelle une élection législative
ne dégage ni de vainqueur, ni totalement de vaincu. Tout le monde est dans le
même brouillard de ce point de vu là.
Par le vote Rassemblement national, le premier tour a dit, « On n’est pas
content de la situation ». Puis, entre les deux tours, il y a eu un
renversement totalement inédit qui a dit « On ne veut pas donner le
pouvoir au Rassemblement national ». Et, le bulletin de vote qui
signifiait « Nous ne voulons pas donner le pouvoir au Rassemblement
national », c’était celui de l'Union républicaine, qui a été constituée de
la gauche jusqu’à la droite républicaine.
> Il y a une question qu’il faut traiter et que je
me permets de souligner. Beaucoup disent qu'il faut un Premier ministre de
cohabitation. Qu'est-ce que cela veut dire ? Ceux-là souhaitent un Premier
ministre en confrontation avec le président de la République. Moi, je ne crois
pas que, dans une situation aussi périlleuse pour le pays, la confrontation,
l’affrontement entre un Premier ministre et un président de la République soit
une bonne chose. Je suis pour la coresponsabilité, pas la cohabitation, la coresponsabilité.
Chacun a sa place, parfaitement définie par notre Constitution. Le Premier
ministre conduit la politique du gouvernement, le président de la République
assure le fonctionnement régulier des institutions, en ayant un droit de veto
sur un certain nombre de décisions qui ne lui paraîtraient pas essentielles.
> Il n'y a pas eu de vainqueur dans cette élection et
espérons qu'il n'y aura pas de vaincu, parce que c'est le pays qui en
souffrirait.
> La cohabitation : je pense qu’il faut une
coresponsabilité. Il ne faut pas un climat d'affrontement avec le président de
la République. Chacun dans sa responsabilité, mais chacun soucieux de l'intérêt
national.
Deuxièmement, il y a des gens qui disent, il faut que ce
Premier ministre applique une politique de gauche. Il y en a d’autres qui
disent « il faut un Premier ministre de droite ». Je ne crois ni à
l'une ni à l'autre des deux options. Je pense qu'il faut une politique
d'urgence nationale. On est devant un problème majeur, là encore d'une gravité
sans précédent à propos des finances publiques. On a eu des catastrophes qui se
sont succédé ces dernières années : la coivd19, la guerre, l'inflation. On est
devant des soucis qui sont très importants du point de vue de l’économie.
> Je n'ai jamais accepté l'idée que le Premier ministre
soit un collaborateur. C’était, vous vous en souvenez, la formule de Nicolas
Sarkozy à l’égard de François Fillon ? Je ne l'ai pas soutenu à cette époque,
c’est le moins que l’on puisse dire. Je n’ai jamais accepté l’idée, que tous
les présidents successifs de la Ve République ont eu, selon laquelle le Premier
ministre est, au fond, leur exécutant. Je pense qu’il y a besoin des deux
fonctions : le chef de l'État et le chef du gouvernement. Je pense que ces deux
fonctions sont indispensables à l'équilibre de l'exécutif en France et aux
relations avec l'opinion et le Parlement.
> Le Président nomme le Premier ministre. C’est déjà un
accord, puisqu'il n'est pas imposé par une majorité qui n'existe pas, ou plus.
Deuxièmement, sur proposition du Premier ministre, il nomme les ministres du
gouvernement. Il suffit de respecter ce mécanisme.
> L'Assemblée nationale est composée de trois
tiers qui s’affirment qu’ils sont inconciliables entre eux. C’est exactement ce
qu’a prévu la Ve République.
l’évidence. Mais ce n’est pas l’évidence.
> Il se trouve, que choix qui a été fait par les Français
a fait que le groupe du nouveau Front populaire divisé, dont on sait
aujourd’hui à quel point les affrontements internes sont puissants et
l'ancienne majorité a à peu près le même nombre de députés.
> Je ne crois pas aux accords des groupes politiques à
l'Assemblée. La Ve République, nos institutions, n’y croient pas non plus. La
Ve république elle dit « on va séparer l’Assemblée du gouvernement »,
séparation des pouvoirs comme disait monsieur Montesquieu. D'un côté
l'exécutif, de l'autre le législatif. On a pris l’habitude, depuis des
décennies, de laisser croire que c'est le législatif qui fait l'exécutif. Si
vous relisez ce que De Gaulle en a dit et qui est d’une clarté aveuglante, il
n’y croyait pas non plus, et il a fait des institutions dans lesquelles ce
n'est pas à l'Assemblée que ça se joue. La formation du gouvernement, c’est le
président de la République qui doit choisir, c’est son devoir, en fonction des
nuances et de la composition des assemblées.
> Aujourd'hui, le devoir du président de la République et
du futur Premier ministre, c’est de ne pas avoir des réflexes d'irritation ou
des réflexes claniques ou de « Je ne suis pas avec lui parce qu’il n’était
pas avec moi ». Tout cela est derrière nous !
C’est plus qu’à la hauteur. Nous sommes dans une situation qui exige de tous
les responsables, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, qu’ils
appartiennent au monde politique, syndical ou associatif, qui exige de tout le
monde, qu’on prenne sa part de la responsabilité. C’est pourquoi je plaide pour
la coresponsabilité.
> Il serait logique d’avoir une réunion de l'Assemblée
nationale pour un discours de politique générale du nouveau Premier ministre.
Cela me paraît être la logique des choses. Il n'est pas obligé de demander le
vote de confiance, et je crois d'ailleurs qu'il ne le demandera pas, car on est
devant des impasses.
Mais qu'il vienne dire à la représentation nationale : « Voilà ma vision de
l'avenir, voilà où je crois que nous devons aller, et voilà l'équipe dont je
veux m'entourer pour que cette vision de l’avenir rentre dans la réalité. »,
cela, ça me paraîtrait non seulement normal légitime, mais souhaitable.
> [LFI] Ce mouvement politique cherche à accentuer le
bazar dans la société politique française. Jean-Luc Mélenchon a théorisé cela,
il a dit « Tout conflictualiser », faire de tout un sujet de guerre,
un sujet d’affrontement, un sujet de haine et de mobilisation agressive. Est-ce
bon pour la France ? Non. Pour moi, c'est exactement le contraire de ce que
nous devons rechercher aujourd'hui. L'idée derrière tout ça, c'est qu'il
faudrait une révolution, avec le côté évidemment violent d’une révolution et
avec les dégâts que ça provoque, avec des principes de gouvernement qu’on voit
en Amérique du Sud et dont nos lointains voisins payent malheureusement tous
les jours les pots cassés. Est-ce bon ? Non. Est-ce acceptable ? C'est
inacceptable.
> Une cohabitation, c'est une situation de confrontation,
de tensions entre un président de la République d'un bord et un Premier
ministre soutenu par une majorité absolue contraire. On a connu ça avec
Mitterrand, Chirac, Balladur... Et puis la situation dans laquelle on est
aujourd’hui, ce n’est pas du tout ça. Quelle sera la majorité du nouveau
gouvernement si les profils évoqués sont nommés ? Très simple: cette majorité
sera composée d'une petite part de députés qui auront pris leur indépendance à
l’égard du NFP. Et puis l'immense majorité de la majorité, ce sera les groupes
du Centre qui viennent de la majorité précédente.
Cette majorité-là, son poids spécifique, son barycentre, comme on dit en terme
de physique, c'est-à-dire l'endroit où se situe l'équilibre des forces, sera
évidemment central. Donc, ça ne sera pas une cohabitation d'affrontements. Ça
ne peut et ne doit pas être une cohabitation de confrontation. On n'est pas là
pour se faire la guerre, mais pour proposer des réponses urgentes et concrètes
à une situation si grave que nous n'avons pas connue depuis très longtemps,
pour des raisons à la fois extérieures et intérieures, et dont nous avons le
devoir de sortir.
> Je ne crois pas que la situation soit la même que celle
de la Grèce. D'abord, parce que le poids de la France à l’intérieur de l'Union
européenne ne peut pas faire vaciller notre pays aussi facilement qu’a vacillé
la Grèce, qui s'en est sortie, entre parenthèses. Cependant, je pense que la
situation est, en effet, très inquiétante, que cela dure depuis des années.
Nous n'avons pas été aidés parce que les crises se sont succédé de manière gravissime:
le covid19 c’était gravissime, la guerre en Ukraine c’était gravissime, les
Gilets jaunes auparavant, c’était gravissime. On est allé de crise en crise.
Et j'observe que jamais personne n'a jamais dit qu'il fallait faire des
économies. Pour moi, qui m'intéresse à ces questions de déficit et de dettes au
point d'en avoir fait un sujet d'élection présidentielle en 2007 et 2012, je
n'ai jamais entendu aucun responsable politique monter à la tribune pour dire :
« Je vous demande de faire des économies ». Au contraire…
> La situation est insoluble si l'on ne met pas au point
un plan par exemple sur 10 ans, pour revenir à l'équilibre des finances
publiques. Parce que si on se retrouve, dans un moment où, soudainement, il
faut réduire à grands coups de hache dans la totalité des crédits, vous allez
avoir un si grand malaise dans l'opinion publique, dans les corps
intermédiaires, les syndicats, et les entreprises. Je prends un exemple simple : si on supprimait
le crédit d’impôt recherche, vous croyez que les entreprises laisseraient faire
sans rien dire ? Il y a un plan à construire pour retrouver l’équilibre.
> Je fais confiance à notre pays. Le jeu banal est
que tout le monde réclame des dépenses. Le jeu perpétuel, lassant, c’est que
personne ne fait attention aux équilibres. Mais placés devant la gravité de la
situation, si nous avons des gouvernants responsables et à la hauteur, s’ils
arrivent à créer un lien de confiance avec l'opinion publique, qu’ils se disent
« allez, ceux-là,, après tout on peut essayer avec eux » alors
l’opinion est capable de responsabilité.
> Je pense que certains groupes politiques sont, presque
par nature, irresponsables. C'est comme ça les partis politique et, c'est
pourquoi j'ai défendu devant vous l'idée que ce n'est pas là que l'on
trouverait la source du gouvernement. Mais, il y a des députés, des femmes et
des hommes qui, individuellement, avec leur propre histoire et leur propre
famille, ne sont pas obligés de choisir des attitudes suicidaires pour notre
pays.
> Que je sache, nous sommes le pays le plus chargé
d'impôts de tout le monde développé. Cependant, les seules idées qu’on a pour
rétablir les choses sont des impôts supplémentaires. J'ai souvent avec mes amis
des discussions souriantes et amusées sur ce sujet-là ; l'inventivité fiscale
est sans limite, mais je pense qu'il y a des limites. La limite, c'est que
l'activité, la création d'entreprise, la création d’activité ne doivent pas
être découragées par une fiscalité excessive. Qu’il y ait des aménagements possibles
? Je crois que oui. On peut trouver des solutions par souci de justice, pour
que l'opinion publique perçoive de la justice dans les décisions.
> J’ai exprimé très tôt mon insatisfaction sur la manière
dont on a conduit la réforme des retraites. Vous vous en souvenez, j’avais très
tôt, dès le mois de décembre précédent la réforme qui est arrivée 4 mois après,
j'avais mis sur la table les vrais chiffres qui n’avaient jamais été établis du
financement des retraites. Ces vrais chiffres, si nous étions des gens
responsables, des pères et mères de familles sérieux, si nous avions le souci
de nos enfants, nous ne pourrions pas l’accepter parce que la réforme des
retraites est payée par les générations qui viendront. Ceci n’est pas
acceptable. Est-ce qu'on peut trouver mieux comme équilibre ? Est-ce qu’on peut
rechercher de meilleurs réglages ? Je suis persuadé que oui.
> Je pense que nous ne pouvons pas ne pas avoir une
stratégie de rééquilibrage des retraites, comme nous ne pourrons pas ne pas
avoir une stratégie de rééquilibrage de la sécurité sociale, comme nous ne
pourrons pas ne pas avoir une stratégie de rééquilibrage de la dépense
publique. Nous mettons beaucoup d'argent dans les dépenses publiques, mais
est-ce que les services publics sont à la hauteur ? Est-ce que les
Français ont le sentiment d’avoir des services publics tellement plus efficaces
et attentifs que les autres pays ? Non, et tout ça, c’est une œuvre de
reconstruction. Et cette œuvre de reconstruction est d’urgence nationale.
> La société française, comme toutes les sociétés du
monde, ne s'accommode plus du simplisme et de l'esprit partisan, clanique. Les
gens, dans leur propre famille, savent qu'il y a des approches différentes.
Parmi leurs enfants, il y a des approches différentes. Il faut retrouver le
moyen que le pluralisme retrouve droit de cité.