Voici une sélection,
ce 27 août 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Ma responsabilité est que
le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement
ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs
députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige.
> Je lis ici de
fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov.
La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de
communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera. Dans
un État de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les
libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les
citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C’est à la justice, en totale
indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi. L’arrestation du
président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une
enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il
revient aux juges de statuer.
> [Discours du
Président de la République à l’occasion de la cérémonie du 80e anniversaire de
la libération de Paris]
Il y a 80 ans, jour pour jour, au soir du 25 août 1944, quand le général de
Gaulle entra dans Paris enfin libéré, il gagna d’abord l’Hôtel de Ville, au
milieu d’une foule en liesse. Et le président du Conseil National de la
Résistance, Georges Bidault, vint le trouver. Il voulait lui demander de
proclamer solennellement la République devant le peuple rassemblé. Et le
Général refusa, il refusé avec ces mots : « La République n’a jamais cessé
d’être. La France libre, la France combattante, le Comité Français de la
libération nationale, l’ont, tour à tour, incorporée. »
Non, la République n’avait pas cessé d’être. Le Général l’avait sous ses yeux.
La République était autour de lui, gravée dans chaque meurtrissure de l’hôtel
de ville, criblée de balles et pavoisée de drapeaux tricolores.
La République était à la préfecture de police, foyer de
l’insurrection occupée depuis six jours par 2000 policiers résistants. La
République était sous nos pas, à 26 mètres de profondeur, dans le ventre de
Paris, là où les FFI du colonel Rol-Tanguy avait installé leur état-major,
boyaux fortifiés, tapissés de plans et de cartes. Sous les pavés, le courage.
La République se dressait, par-dessus les toits, avec la tour de la Sorbonne
aux encorbellements brisés, pleine de crevasses qui prouvaient quatre jours de
combat sans répits. La République saignait au croisement du boulevard Saint
Michel et du boulevard Saint Germain, « le carrefour de la mort », maculé de
flaques écarlates, et sous les arcades de la comédie française remplies d’un
amoncellement de corps. La République était dans ces rues éventrées, de
Montmartre à Vincennes, de Belleville à République, où des Gavroche de dix à
quatre-vingt-dix ans, femmes et hommes, grands et petits, avaient entassé des
pavés, des gravats et des baignoires pour bloquer les chars.
Voilà ce que les soldats de la 2e DB et le général de Gaulle découvrirent quand
ils pénétrèrent dans Paris, il y a 80 ans. Sous leurs yeux, dans la capitale,
le visage de la France résistante. Le visage de Paris qui n’avait pas attendu
leur arrivée pour lancer l’insurrection.
Ce 25 août 1944 sonnait la fin d’un cauchemar de 1532 jours. D’un temps que les
plus de quatre-vingts ans peut-être vous conteront.
Le temps de Paris outragé. Le temps où, sur la tour Eiffel, flottait une croix
gammée, comme elle flottait sur chaque mairie, chaque monument, chaque hôtel
changé en Kommandantur.
Le temps de Paris humilié. Des statues détruites par l’occupant, des traits de
bronze de Victor Hugo fondus pour en faire des canons nazis. Des privations et
des semelles en bois, du retour des voitures à cheval, du jus de café noirâtres
à base de glands, des tickets de rationnements pour 4 millions de Parisiens.
Le temps de Paris martyrisé. Temps du gouvernement Pétain reclus à Vichy. Temps
des persécutions contre les juifs. Temps de La rafle du Vel d’hiv qui arracha à
leurs foyers 13000 juifs, dont 4000 enfants, arrêtés par la police française,
et qui, assassinés, ne reverront jamais leur foyer. Temps des collaborateurs et
des miliciens, complices de la Gestapo.
Mais Paris brisé, jamais tout à fait.
Car depuis le 18 juin 1940, beaucoup de Parisiens, tapis dans les caves ou
calfeutrés dans leur salon, gardent l’oreille collée à la TSF pour percevoir,
sur les ondes de Radio-Londres, malgré les brouillages allemands, la grande
voix de la France libre, celle du général de Gaulle, mais aussi celles de
Pierre Dac ou Maurice Schuman, qui chaque jour appellent à la Résistance.
Car dans l’ombre se concentrent, convergent, les forces de la résistance
intérieure, prenant en tenaille l’occupant entre le débarquement de Normandie,
le débarquement de Provence, et leur propre travail de sape. Vous en étiez,
cher Edgar Morin, né Edgar Nahoum, vous qui avez pris pour nom de plume ce qui
fut d’abord votre nom de résistance.
Car des volontés françaises se lèvent dès alors, pour lutter courageusement
contre l'antisémitisme : ces voisins qui vous ont unanimement protégés, Hélène,
avec votre famille, qui avez passé l'occupation cachés dans votre appartement ;
ce policier français qui vous a fait évader, Sarah, avec votre frère, fuyant
Paris pour un village de l'Yonne où d'autres Justes vous ont ouvert les bras.
Et ce combat sans fin contre la haine, que nous devons aujourd’hui poursuivre.
Le Général de Gaulle se battait pied à pied, faisait jouer tout son poids
politique face aux Alliés, appuyé par le général Leclerc, et convainquait
Eisenhower, le 22 août, après plusieurs semaines de pourparlers, qu’on ne
pouvait plus tergiverser : il fallait que la capitale fût libérée, et qu’elle
fût libérée rapidement, quel que soit le risque de retarder la conquête du Rhin
qui inquiétait tant les alliés. Si les libérateurs n’entraient pas dans Paris,
l’insurrection des Parisiens qui venait de commencer allait tourner au bain de
sang.
Aux yeux de De Gaulle, de Leclerc, de Rol-Tanguy, l’enjeu n’était pas tactique
: il était politique, il était symbolique. Pourquoi fallait-il que Paris se
relève, libéré par son peuple, avec le concours de la France entière et des
armées alliées ? Parce que Paris ne devait pas brûler comme l’avait ordonné
Hitler. Car la libération de Paris allait décider du visage de la France du XXe
siècle. De la libération dépendait l’application des principes du CNR,
dotant l’État des instruments de sa souveraineté, nationalisant l’énergie,
créant la sécurité sociale, ouvrant enfin le droit de vote aux femmes.
De la libération de Paris dépendait son rôle dans le grand échiquier
international à venir. De la libération de Paris dépendait la capacité de la
France à parler au monde de demain.
Et quand Paris fut libéré, la joie déborda, et elle déborda largement
l’enceinte de la ville. Elle fut la joie d’un pays Elle fut la joie du monde.
La nouvelle franchit les frontières, par-dessus les océans et les barbelés,
jusque dans les prisons et les camps de concentration du Reich.
En ce 25 août 1944 Paris devint une fête, et cette fête est celle de la liberté
pour tous les peuples. Une certaine idée de la France et de l’Humanité, à
laquelle chacun peut vibrer, de Paris à l’Amérique du Sud. Car on danse de
joie, ce soir-là, dans les rues de Montevideo, en apprenant que Paris est
libéré. On danse à la victoire des droits de l’homme sur le nazisme. On danse à
la liberté, l’égalité, la fraternité.
Paris libéré n’a pas brûlé. Le commandant du Grand Paris, le général von
Choltitz, n’a pas osé incendier la capitale. « Et Paris en colère, Paris
retrouve la lumière », dit la chanson. Mais bien plus, Paris retrouve les
Lumières. La France retrouve le feu des droits de l’homme.
Et 80 ans plus tard, dans notre été de flamme et de joie, cet été marqué par
les échos funèbres de la guerre en Europe, cet été où les regards encore, pour
d’autres raisons, se sont tournés vers Paris, capitale de l’universel, de
l’olympisme et des jeux paralympiques dans quelques jours, nous nous souvenons
de nos aînés.
Nous nous souvenons de ce cri de « Tous aux barricades ». Écho réveillé des
révolutions de 1789, de 1830, de 1848, les grands brasiers de la liberté
républicaine, auxquels Paris toujours prêta l’oreille et le cœur.
Nous nous souvenons de ce moment suspendu où, dans la soirée du 24 août 1944,
le bourdon de la cathédrale se mit à sonner à toute volée, pour la première
fois depuis quatre ans de silence. Le grand bourdon de Notre-Dame, le premier à
avoir sonné, en décembre 1939, le tocsin de la guerre, entonnait un carillon
d’allégresse. D’abord une, puis deux, puis mille cloches, toutes les
églises bâillonnées de Paris, de chaque quartier, de chaque paroisse,
annonçaient à la France que les 15000 soldats de la 2e DB entraient dans la
ville.
Nous nous souvenons de cette première Jeep de la 2e DB à franchir les portes de
Paris, celle du capitaine Dronne et de sa compagnie, Français libérant des
Français. Et sur le capot de la jeep, cette inscription, en lettres blanche, «
Mort aux cons ». Crânerie potache et courage vrai.
Nous nous souvenons de ce jeune marin qui s’avança seul et désarmé au milieu
des canons, pour négocier la reddition des Nazis qui tenaient le Palais
Bourbon. Il avait nom Philippe de Gaulle.
Nous nous souvenons de Leclerc, avec Rol-Tanguy, signant la convention de
reddition de Von Choltitz sous les yeux de Chaban-Delmas, le 25 août 1944 à 17
heures, gare Montparnasse.
Nous nous souvenons de l’aide des alliés, et de la manière dont ont combattu
côte à côte les débarqués américains et français, 2e DB du général Leclerc et
4e DI américaine, ceux qui avaient la France pour patrie, et ceux qui, nés
ailleurs, avaient la liberté pour idéal.
Nous nous souvenons du Général, défilant sur les Champs-Élysées, marchant vers
le grand carrefour des victoires de France, suivi de toutes les forces de la
France résistante, rassemblées sous la même bannière FFI, de toutes les forces
de la France combattante, et du peuple de Paris.
Nous nous souvenons de cette foule immense, libérée et heureuse, qui affluait
comme une mer sur les traces de De Gaulle, sur la place de l’hôtel de Ville,
sur le parvis de Notre Dame, sur les Champs-Élysées, alors que l’on se battait
encore, ici et là, et que les balles toujours sifflaient.
Ainsi Paris fut il-libéré. Par les Parisiens, oui. Mais aussi par des
résistants gaullistes, des communistes, des radicaux, des démocrates-chrétiens,
des syndicalistes, des FTP-MOI, camarades de Manouchian. Par des contes et des
ébénistes communistes. Tous unis au sein du CNR fondé par Jean Moulin. Par-delà
leurs milieux et leurs sensibilités.
Ainsi Paris fut-il libéré. Par des fils de paysans bretons et fils de pieds
noirs d’Algérie. Des Français évadés par l’Espagne et débarqués par milliers à
Casablanca. Des rescapés du STO comme vous, Serge Finot, qui êtes parmi nous
aujourd’hui, qui refusiez de jamais servir Hitler, et avez rejoint Leclerc. Des
Républicains espagnols de la Nueve, volontaires Yougoslaves, Levantins,
Libanais, Syriens, Arméniens. Des soldats maghrébins, tirailleurs
professionnels ou engagés volontaires. À votre exemple, cher Robert Bensaïd, né
au Maroc d’une famille originaire d’Algérie, débarqué à Utah Beach dans le
soleil levant. Des jeunes juifs séfarades d’Afrique du Nord, 400 hommes qui
avaient pris les armes aux côtés de chrétiens d’Orient et de musulmans, juchés
sur ces chars qui portaient des noms de femmes et de provinces françaises.
Tous ensemble, inarrêtables. Et sous les calots rouges de spahis, les casques à
croix de lorraine, les bérets noirs des tankistes ou les bachis de marins se
mêlaient de futurs ministres, comme Robert Schumann ou Jacques Chaban-Delmas,
des Gabin et des Marais, des Jacob, des Jean Daniel. Des Instituteurs et des
ouvriers, des mécaniciens et des bergers. Et venant de la France entière, des
villes qui aux côtés de Paris, en effet, ont ce statut si singulier et précieux
de Compagnon, et dont je salue la présence des maires.
Ainsi Paris fut-il libéré, par tous ceux qui partageaient une certaine idée de
la France. Tous différents parce que venus de cent horizons, porteurs de mille
contradictions, mais rassemblés au sein d’une grande coalition, unis par un
seul credo, clamé par des millions et des millions de voix, en deçà comme
au-delà de nos frontières : la grandeur de la France, pour la liberté du monde.
Et c’est ce credo que nous rappelle notre capitale, Paris, que nous rappelle
cette place, que nous rappelle ce jour.
La Libération de Paris relève la promesse révolutionnaire de la Fête de la
fédération : par-delà toutes les divisions, toutes les contradictions, être
Français, c’est être ensemble. Libres. Fidèles aux grandes choses faites et
déterminés à continuer d’en faire ensemble.
Vive Paris libéré, vive la République, vive la France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
désormais démissionnaire et chargé d’expédier les affaires courantes, certains de
ses membres ne sont pas centristes; jusqu’à présent, nous retranscrivions leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste; désormais,
ce gouvernement ne suivant plus une politique partisane mais étant «technique»,
nous ne rapportons plus les propos de ses membres qui ne vont pas d’un centre-droit
libéral à un centre-gauche libéral]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique, député &
président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale
> Par un retrait putatif de LFI du casting gouvernemental, Jean-Luc
Mélenchon a réclamé aux autres groupes un engagement à ne pas censurer un
gouvernement NFP qui mettrait en œuvre le seul projet du NFP, un projet qui est
le décalque fidèle de celui de LFI, et mettrait la France à genoux
Ce que propose Jean-Luc Mélenchon, c’est enlever un nom sur la devanture de
la boutique, mais ne rien changer à ce qu’il y a à l’intérieur. Nous ne pouvons
pas l’accepter.
La censure serait donc inévitable et elle serait de la responsabilité directe
d’un camp qui considère pouvoir gouverner seul, et qui ne souhaite pas faire de
compromis.
J’ai indiqué au président de la République que nous ne signerons pas ce
chèque blanc et ne serons donc pas complices de cette tentative de coup de
force.
Avec le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné, nous avons dit au
Président que, si nous sommes prêts à des compromis, nous continuons à nous
opposer de toutes nos forces à l'application unilatérale du seul projet de LFI
et du NFP.
La réalité est que La France insoumise ne veut pas du dialogue que suppose la
démocratie parlementaire.
Il est plus que temps de cesser les coups de poker et les calculs partisans.
L’heure n’est plus aux coups médiatiques ou politiques. L’heure est à l’action
et aux solutions. Ce sera toujours notre priorité.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Merci à nos entrepreneurs pour leur engagement, leur dynamisme et leur
créativité. La France leur doit tant. Ils sont le cœur battant de notre
économie.
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> J-7 avant la rentrée scolaire ! Le contexte politique ne doit pas
impacter cette rentrée, préparée depuis plusieurs mois. Avec les recteurs en
Sorbonne pour engager l’année dans les meilleures conditions et permettre à
tous les élèves de réussir !
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire & député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale
> Alors que Paris se libérait il y a 80 ans, Maillé, en Touraine,
devenait le martyr de la barbarie nazie. En ce jour de commémoration de ce
massacre, je représente à sa demande le Président de la République, afin
d’honorer la mémoire des 124 vies brisées à Maillé. Que cette journée renforce
notre devoir de mémoire et souligne l’importance de notre engagement pour bâtir
un avenir où l’humanité triomphe de la violence. Se souvenir pour ne jamais
oublier. Se souvenir pour ne pas les oublier. Se souvenir pour que jamais plus
ne revienne « le temps du sang et de la haine ».
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, & député, secrétaire
général de Renaissance
> Ce week-end, Jean-Luc
Mélenchon a entamé une manœuvre désespérée pour tenter de faire échouer les
efforts dont notre pays a besoin pour agir au service des Français.
Par un retrait putatif de LFI du casting gouvernemental, il a réclamé aux
autres groupes un engagement à ne pas censurer un gouvernement NFP qui mettrait
en œuvre le seul projet du NFP, un projet qui est la copie conforme de celui de
LFI, et mettrait la France à genoux.
Ce simulacre d’ouverture est en fait une tentative de coup de force.
Car ce que veut Jean-Luc Mélenchon, c’est donc bien l’application pure et
simple de son programme, sans ouverture ni compromis. Avec en prime un
engagement des autres groupes parlementaires à ne pas s’y opposer via une
motion de censure !
Après avoir échangé cet après-midi avec le groupe parlementaire, nous avons
indiqué au Président de la République que nous ne signerions pas ce chèque en
blanc et ne serons donc pas complices de cette tentative de coup de force.
La réalité, c’est que La France insoumise ne veut pas du dialogue que suppose
la démocratie parlementaire.
Cette tentative de coup de force est d’autant plus stupéfiante qu’ils ont
eux-mêmes usé et abusé des motions de censure avec 26 motions déposées en moins
de 2 ans, dont une quelques jours à peine après la nomination du dernier
gouvernement. En quelque sorte, c’est « Faites ce que je dis, ne faites
pas ce que je fais ».
Nous avons quant à nous toujours été du côté des solutions et de la main
tendue.
En effet, conscient que nous n’avons pas remporté les élections, le groupe EPR
est lui-même, et depuis plusieurs semaines, prêt à évoluer :
- Nous soutenons la nomination d’un Premier ministre qui ne serait pas issu de
nos rangs.
- Nous sommes prêts à de nouveaux compromis sur le fond, notamment sur des
chantiers portés par d’autres groupes.
Avec le Président de groupe Gabriel Attal, nous avons dit au Président que, si
nous sommes prêts à des compromis, nous continuons à nous opposer de toutes nos
forces à l’application unilatérale du seul projet de LFI et du NFP.
Parce qu’une immense majorité des Français rejette ce projet.
Parce que notre pays ne s’en relèverait pas.
Son application unilatérale aboutirait à un matraquage fiscal sans précédent, à
un appauvrissement généralisé des Français, à un effondrement économique de
notre pays, et à la remise en cause dangereuse de certaines de nos valeurs les
plus fondamentales, au premier rang desquelles la laïcité.
Ce que propose Jean-Luc Mélenchon, c’est enlever un nom sur la devanture de la
boutique, mais ne rien changer à ce qu’il y a à l’intérieur. Nous ne pouvons
pas l’accepter.
La censure serait donc inévitable, et elle serait de la responsabilité directe
d’un camp qui considère pouvoir gouverner seul, et qui ne souhaite pas faire de
compromis.
Dans aucun pays en Europe, un bloc politique représentant à peine un tiers des
députés n’impose son programme aux 2 autres tiers sans se remettre en question
ou sans faire des compromis.
Par exemple, Olaf Scholz a obtenu 207 députés sur 700 aux dernières élections
législatives en Allemagne, mais est parvenu à former un gouvernement en
négociant des compromis et en faisant évoluer son projet.
Comme nous l’avons dit depuis le premier jour, nous serons toujours une force
d’action et de solutions, et jamais une force de blocage.
Aucune formation politique ne peut gouverner seule ou appliquer unilatéralement
son projet.
L’heure est donc à l’action et aux solutions : nous appelons une nouvelle
fois tous ceux qui veulent agir au service des Français, à saisir la main que
nous tendons depuis le premier jour.
Nous réitérons donc notre proposition de rencontre avec les présidents des
groupes parlementaires et de partis hors LFI et RN et alliés.
L’objectif serait de créer les conditions d’une dynamique dont notre pays a
plus que jamais besoin, avec un ordre du jour clair :
- Quelles sont les conditions nécessaires pour éviter une motion de censure au
futur gouvernement qui sera nommé, et donc garantir la stabilité dont notre
pays a besoin ?
- Quels compromis de fond les forces politiques sont-elles prêtes à accepter
sur leurs projets respectifs ?
- Quelles sont les 3 ou 4 grandes priorités pour les Français qui pourraient
rassembler suffisamment pour avancer ?
Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, l’immense majorité des
responsables politiques se battent pour un poste, parlent de cuisine politique,
s’écharpent par médias interposés. Pendant ce temps, plus personne ne parle des
Français. Ni de leurs vies, ni de leurs problèmes, ni des solutions qu’ils
attendent.
Alors rappelons, ensemble, qu’il est plus que temps de cesser les coups de
poker et les calculs partisans. L’heure n’est plus aux coups médiatiques ou
politiques. L’heure est à l’action et aux solutions. Ce sera toujours notre
priorité.
Aurore Bergé, ministre
chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations & députée
> Toutes les forces politiques
autres que le NFP ont dit une chose simple : le programme NFP / LFI
provoquerait une censure inévitable.
Nommer le NFP dans ces conditions, c'est créer de l'instabilité
institutionnelle. Le président de la République en a tiré les conséquences.
Personne ne peut raisonnablement dire : tout mon programme, rien que mon
programme. Personne.
Agir ainsi serait ne tenir aucun compte des résultats des 30 juin et 7 juillet.
Ce serait s'exposer dès la déclaration de politique générale à une censure.
La DPG d'un nouveau Premier Ministre devra nécessairement intégrer le risque de
la censure, le risque de l'instabilité. Il lui appartiendra de poser des lignes
rouges et surtout d'exposer une méthode et une capacité de dialogue,
d'ouverture, de compromis, d'élargissement. Aucun nouveau gouvernement n'aura
de majorité sur laquelle s'appuyer. Il devra ne pas avoir une majorité contre
lui.
Dominique Faure, ministre
déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
> Le NFP montre son vrai visage en refusant tout compromis : ils veulent
gouverner en dictateurs, sans majorité et sans écouter les autres forces
politiques du pays. Leur obstination à imposer un programme irréaliste mettra
en péril l'économie de la France ! Et Jean-Luc Mélenchon, fidèle à lui-même,
prouve encore une fois qu'il préfère la confrontation stérile à la construction
d'un avenir stable pour notre pays...
Sarah El Haïry, ministre
déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> C’est une bonne nouvelle pour nos enfants : depuis le 13 juillet, tous
les appareils connectés doivent désormais proposer un contrôle parental. Car
les écrans peuvent présenter des risques pour nos enfants, nous avons
l’ambition de les protéger au mieux!
> Avec les recteurs et hauts-cadres de l’Éducation
nationale pour préparer la rentrée et les actions en faveur du bien-être et de
l’engagement de la jeunesse. À tous ceux qui consacrent leur carrière à
l’épanouissement intellectuel et personnel de nos jeunes, un grand merci !
Guillaume Kasbarian, ministre
délégué chargé du Logement & député
> Nul ne peut espérer imposer son programme électoral aux autres.
L’enjeu, c’est de trouver une équipe qui ne se met pas à dos plus de 289
députés. Et qui fait avancer quelques projets de consensus, dans l’intérêt des
Français.
> Est-ce que nous soutenons le programme collectiviste du
Nouveau front populaire? Non, évidemment. Est-ce que nous demandons à Jean-Luc
Mélenchon de devenir libéral? Non, évidemment.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Nous devons unir nos forces et dépasser les clivages pour l’intérêt
supérieur du pays. C’est pourquoi nous avons besoin d’une grande coalition
politique, mais aussi économique, patronale et syndicale. C’est ce chemin
d’action et d’union qu'il faut emprunter ensemble.
> Notre économie a besoin de visibilité pas d’idéologie,
de stabilité pas de grand soir, et de rationalité, pas de populisme. Aux entrepreneurs
de France j’ai dit qu’ils pouvaient compter sur nous avec Gérard Larcher.
pour veiller à la stabilité institutionnelle et à la qualité
du débat parlementaire.
> Sur le terrain, à Louviers, pour témoigner du soutien
de la représentation nationale aux Jeux paralympiques et célébrer le relais de
la Flamme. Bravo à tous les bénévoles pour cette superbe fête sportive et
citoyenne !
> Il est vital que la co-construction s'amplifie! Il nous
faut à tous les niveaux ceux qui ont envie de se donner les moyens de vivre
ensemble! Ce que nous devons faire est possible, à condition de le vouloir!
> La précédente législature n'a pas été une parenthèse,
le temps des coalitions est venu!
> En deux ans, 40 textes ont été adoptés à l'unanimité et
ces textes émanaient de parlementaires de tous bords. Ce n'est ni de
droite, ni de gauche, de servir l'intérêt général. L'Assemblée nationale n'est
pas le problème, elle est la solution.
>On ne dialogue vraiment qu'avec ceux qui écoutent, il
appartient aux partenaires sociaux de donner du sens à cette méthode. La
démocratie participative se trouve depuis 2017 sur le dessus de notre panier
d'outils.
> Pour qu'une réforme soit acceptée, elle doit être
concertée, c'est la marque d'une démocratie plus mûre.
> Assumons ensemble nos responsabilités. Nous devons
poursuivre ensemble la transformation de notre pays.
> Est-il encore acceptable qu'à travail égal le salaire
des femmes soit encore inférieur de 15,4% à celui des hommes !? Est-il encore
acceptable que seulement 3 entreprises du CAC 40 soient dirigées par des
femmes. Le combat de la parité nous devons le mener ensemble pour le gagner
ensemble.
La parité n’est pas que l’affaire du politique : elle est l’affaire de tous.
Aux entreprises, je dis : assumez vos responsabilités. Aux femmes, je dis :
foncez, n’ayez pas peur et apprenez à oser. L’entreprise a besoin de vous, la
France a besoin de vous.
> La fiscalité doit encourager l'audace, pas punir la
réussite.
> Il nous faut répondre aux attentes des Français qui veulent
plus de justice sociale.
> Le budget devra être celui du courage et des choix
difficiles, mais aussi celui des attentes fortes.
> Chacun a le devoir de travailler, mais le droit de
trouver un emploi.
> Nous devons aussi miser sur la formation pour faciliter
le retour à l'emploi.
> Des résultats tangibles ont été obtenus pour notre
compétitivité et la France est restée championne des investissements étrangers.
Nous ne devons surtout pas renoncer à la nécessité de rétablir l'équilibre de
nos finances publiques. mais la stabilité budgétaire ne devra pas
obérer la croissance.
> S'il faut dix ans pour construire la confiance, il
suffit de quelques jours pour la défaire. Notre économie a besoin de
visibilité, pas d'idéologie. On ne peut pas faire comme si le monde n'existait
pas.
> Il est essentiel que les deux présidents des deux
chambres se présentent ensemble devant les forces économiques du pays. Garantir
la stabilité institutionnelle est indispensable, c'est l'engagement que je suis
venue prendre devant vous aujourd'hui, vous pouvez compter sur moi.
> Les responsables politiques ont une immense
responsabilité face à la haine... Nous serons là ensemble chaque fois que cela
sera nécessaire. Le contexte politique appelle à l'union de tous ceux qui
rejettent le pessimisme.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Jean-Luc Mélenchon connaît très bien la réponse [à sa proposition d’un
gouvernement sans membre de LFI]. C'est une blague et il est parfaitement
conscient du tour de passe-passe qu'il essaie de faire. L'opposition à la
formation d'un gouvernement autour de LFI, ça n'est pas du tout pour des
questions d'étiquette, ce n’est pas pour des questions de personnalité
seulement, ni même de style. Encore que le style soit souvent agressif et
offensant. Mais c'est principalement en raison du programme qui est annoncé et
ce programme-là est un programme dangereux pour le pays et dangereux
immédiatement. On n'a pas le temps de consulter, d'essayer de trouver des
accords puisque le NFP dit « Notre programme, tout notre programme et rien
que notre programme ». Et dans ce programme, il y a des choses extrêmement
lourdes, extrêmement graves. Je vais essayer d'en indiquer quelques-unes. Le
fait qu'on supprime toutes les mesures qui visent à réguler l'immigration et à
empêcher l'immigration générale : non seulement ces mesures sont
dangereuses, mais on y ajoute le fait qu’on rétablit le droit du sol « intégral »,
disent-ils. Droit du sol intégral, ça veut dire qu'un enfant, un bébé qui naît
en France, est Français automatiquement. Et comme on ne peut pas expulser les
parents d'un enfant français, ça veut dire que vous ouvrez absolument les
barrières à l'immigration au lieu de réfléchir à la manière dont on peut
réguler et faire en sorte que, pour ceux qui le doivent, du point de vue du
droit ou pour ceux qui le méritent, on peut avoir une régularisation. Là, au
contraire, vous ouvrez grand, absolument toutes les portes et toutes les
vannes. Et ceci est un grave accident. Et c'est la même chose pour toutes les
mesures d'augmentation de la dépense publique. On est déjà dans un pays qui a
des problèmes de budget, très importants.
> Le raisonnement [d’avoir un gouvernement NFP]
est basé sur des prémices inacceptables. L'affirmation de base, c'est que le
NFP aurait gagné cette élection, aurait la majorité. Il se trouve que le NFP a
1/3 des sièges, les 2/3 des sièges sont contre lui. Et donc l'idée qu'il aurait
gagné est une idée absurde et de surcroît, comme vous le savez, puisque la
question du second tour était de refuser que l'extrême droite ait la
majorité absolue à elle toute seule, le NFP n'a pas été élu que par des voix
qui étaient pour son programme et ses candidats, même si on ne connaissait pas
Madame Castet. Le NFP a été élu par les voix de tous ceux de bonne foi, les
citoyens français qui voulaient empêcher que l'extrême droite ait la majorité
absolue. Donc il y a un abus de confiance, une tentative de changer le sens de
cette élection et il n'est absolument pas vrai que le NFP ait gagné cette
élection. Au demeurant, ils le savent très bien. Mais alors évidemment, c'est
la tactique du moment d'essayer de tendre un piège.
> Je suis favorable à ce qu'on change la démarche dans
laquelle on est maintenant et dans laquelle on s'est enfermé. Cette démarche,
c'est de croire, de laisser penser, qu’il fallait l'accord des partis
politiques et des groupes à l'Assemblée nationale pour former un gouvernement.
Or, notre Ve République, ce n'est pas ça. C'est l'idée que les groupes
politiques et les partis politiques ne s'entendent presque jamais, ou pour
ainsi dire jamais et, qu’il faut que ce soit le président de la République, élu
par tous les Français, qui assume ce devoir de choisir une personnalité qui
puisse rassembler le plus possible les courants, les idées, les sensibilités.
Ça ne passe pas par les accords politiques, ça passe par une décision de
rassemblement. Et j'espère, je crois, que cette idée, dont j'avoue qu'elle est
assez minoritaire depuis quelque temps dans la vie politique française,
s'imposera nécessairement.
> Le président de la République a dit aux Français,
« Je vais consulter toutes les forces politiques représentées au Parlement
issues de cette élection ». Il l'a fait, j'imagine, et je trouve normal
qu'il vienne devant les Français leur dire « Voilà le constat, voilà le
résultat de ces consultations ». Est-ce que ça mettra fin à ce
processus ? Je ne le crois pas. Je pense qu’il va aussi consulter un peu
plus largement, je ne sais pas, des personnalités, des corps du pays, des
sensibilités particulières du pays ou des personnalités qui ont un parcours
particulier. Il va essayer de dégager une solution crédible.
> Pour faire une espèce de définition de ce gouvernement,
il faut qu'il soit formé de personnalités expérimentées, parce que la situation
dans laquelle nous sommes ne permet pas des improvisations et des découvertes
de fonctions absolument essentielles. Vous ne confieriez pas, on ne confierait
pas les dents de sagesse de notre fils ou de notre fille à un chirurgien qui
n'aurait jamais opéré. Or, ça, ce que nous avons à vivre comme pays, c'est
beaucoup plus important qu'une opération des dents de sagesse. C’est beaucoup
plus difficile. Ça demande de l’expérience.
> Je ne crois pas aux techniciens. Il y aura forcément
des techniciens dans le gouvernement, il peut y en avoir, mais la fonction de
chef du gouvernement, il suffit de prononcer l'énoncé de cette mission, c'est
une fonction éminemment politique, quel que soit le profil des
antécédents.
> Le moment est suffisamment grave pour qu'on ne cherche
pas des avantages personnels. En revanche, ce que je sais et ce que je crois,
c'est que oui, cette élection et les années qui se sont écoulées appellent un
changement profond de démarche et de méthode, appellent à rechercher une
manière nouvelle de rencontrer les Français se faire entendre d'eux. De parler
la langue de leur vie et pas la langue des milieux politiques, qui sont trop
souvent isolés du terrain.
> Toute ma vie, j'ai plaidé pour qu'en France, un Centre
s'affirme et qui soit un Centre ouvert mais indépendant de la Droite et de la Gauche.
Si vous passez votre temps à ramener l'engagement des femmes et des hommes du Centre,
à « est-ce que vous êtes à gauche ou est-ce que vous êtes à
droite ? », ça n'a pas de sens. J'ai souvent utilisé une image qui
est, peut-être, très limitée. Les gens disaient « mais monsieur, vous êtes
au centre, mais à droite ou à gauche ? » et je répondais
« Monsieur, quelles sont les couleurs du drapeau français ? ».
La personne est un peu interloquée, elle répond « bleu blanc rouge »
et je dis « Et le blanc, il est bleu ou rouge ? ». Il se trouve
que, c'est très important, nous sommes entrés dans le temps du pluralisme. Alors
il faut trouver un gouvernement ouvert, central, large, qui sera capable de
réunir des personnalités dont le parcours est à droite et des personnalités
dont le parcours est à gauche, et même franchement à droite et même franchement
à gauche, et qui acceptent de travailler ensemble parce qu’ils
s’estiment.
> [Choix du Premier ministre] Bernard Cazeneuve est une
personnalité que, en tout cas moi, j'estime et qui est estimée très largement
dans les courants politiques du pays. Et y en a d'autres, j'en suis sûr. Pas
pléthore, pas foule, bien sûr, parce que le parcours qu'il faut pour avoir fait
la preuve de ce qu’on est capable de porter, de dire et de faire….Mais il y en
a d'autres, je ne limite pas le nombre de ceux qui peuvent faire ça. Je sais
que les qualités sont des qualités qu'on ne peut pas éluder, qu'on ne peut pas
oublier. On ne peut pas improviser des parcours politiques dans un moment aussi
important que celui-là. Vous sentez bien, il n’y a pas beaucoup d’issues après.
On est dans un moment qui est un moment que tous les Français ressentent comme
grave et ils vérifient que la malédiction française historique, la malédiction
de l'histoire de France, qui est la division du pays, est en train d'éclater,
d'exploser partout.
Le devoir de ce gouvernement, s'il est formé comme je crois qu'il doit l'être,
est de conjurer la division et de faire en sorte qu'on identifie les problèmes
principaux du pays qui sont devant nous. Certains sont urgents : les
finances publiques, c'est urgent. Certains sont essentiels. L'éducation
nationale, c'est essentiel. Certains sont un besoin ressenti par
l'opinion : la sécurité est un besoin ressenti par l'opinion. D'autres ont
une dimension planétaire, c'est le cas de tout ce qui touche à l'écologie et au
climat. L'Europe est une question essentielle. Quand vous disiez tout à l'heure
« un gouvernement NFP » : dans le programme du NFP, il y a le refus
des règles que l'Europe s'est imposée à elle-même. Si on ne respecte pas les
règles, ça veut dire simplement qu’il n’y aura plus d'Europe. Vous voyez bien à
quel point on est dans un moment de gravité et d'urgence. Beaucoup le
ressentent. Il y a urgence, il faut la traiter. On a vécu un été qui montrait
qu’on pouvait se réunir, mais il y a urgence et il faut la traiter.
> Les sensibilités principales du pays et notamment
celle-là, la droite républicaine qui a exercé le gouvernement, qui a exercé les
fonctions de gouvernement pendant des années et des décennies, mais le parti
socialiste aussi, et puis le centre français, et puis des sensibilités qui sont
carrément plus indépendantes et autonomes, tous ceux-là ont le devoir de se
réunir. (…)
Je ne fais aucune exclusive. Ce qui ne me paraît pas possible, c'est les
extrêmes ou les idées des extrêmes. Mais tous les autres, s'ils mesurent la
gravité de la situation, et je suis sûr qu'ils le font, et ils vont la mesurer
davantage encore au fur et à mesure que les jours vont passer, tous ceux-là ont
une responsabilité qu'ils ne peuvent pas écarter. Ils ne peuvent pas s'en
abstraire. Autrement, c'est prendre le pire des risques pour le pays et pour
nos institutions. Et donc oui, je crois que ces personnalités-là ont le devoir
de réfléchir à leur engagement dans la période historique où nous sommes.
> Je ne crois pas qu'il y ait un déni de réalité, mais je
crois à la nécessité absolue que la Constitution prenne son plein sens. Je n'ai
jamais cru à l'affirmation d'un certain nombre de responsables politiques dans
les années précédentes qui disaient « Il n’y a pas de Premier ministre. Le
Premier ministre est un collaborateur, c'est le Président qui décide de
tout ». Ce n’est pas un secret, ou c'est un secret que je vous révélerai,
j'ai souvent eu des discussions avec Emmanuel Macron sur ce sujet. Je pense qu'il
y a une fonction présidentielle, une fonction de gouvernement et une fonction
du Parlement. Je suis pour un président fort et un gouvernement fort, ce qui
veut dire une dose d'indépendance, une manière de prendre les choses qui
s'adresse directement aux Français et un Parlement fort. Les 3 pôles de nos
institutions doivent être forts pour que nos institutions soient respectées et
que pour ceux qui occupent ces fonctions se sentent bien. Personne ne veut être
secondaire, personne ne veut être aux ordres, personne ne veut être soumis. En
tout cas, moi, ce n’est pas ma manière d'être.
> La manière dont on avait conduit la réforme des
retraites, franchement, n'avait pas réussi à convaincre les Français. Et je
suis persuadé qu'il y a d'autres démarches possibles. Mais ça ne signifie pas
qu'on peut se priver d'une réforme des retraites. Je pense que la réforme des
retraites, elle est vitale, elle est indispensable. Je pense que le pays porte
une charge incroyable. Vous savez que j'avais sorti une étude, j'étais venu en
parler à votre micro au Haut-commissariat au Plan, sur le financement des retraites
qui montrait que c'était l'État, c'est-à-dire l'emprunt, c'est-à-dire les
générations à venir qui payaient aujourd'hui les pensions de retraite. Donc une
réforme de retraite est indispensable, mais on peut tout à fait imaginer une
démarche différente. Après tout, une démarche différente avait été proposée
avant par le même gouvernement et soutenu par des forces syndicales par
exemple. Je pense que cette question peut être traitée à nouveau. Mais je
répète, ceci est personnel et je n'engage personne en disant cela.
> Je ne crois pas qu'il y ait en France de personnalité
politique qui se soit engagée autant sur la dette que je l'ai fait au cours des
2 décennies précédentes. J’ai été le militant de cet équilibre-là et je
considère que le déséquilibre dans lequel nous sommes entrés est grave. Non pas
que l'emprunt soit une faute, mais il faut emprunter pour investir, pour
construire, pour mettre en place une capacité, des universités, des hôpitaux.
Enfin, l'emprunt doit servir à préparer le pays des générations futures, et pas
à signer des chèques aujourd'hui pour la génération actuelle. Donc je suis
évidemment certain qu'il va falloir qu'on trouve une stratégie budgétaire pour
que cette question de la dépendance à la dette se trouve réglée.
> Je ne regarde pas les parcours individuels et je pense
que le pire est de regarder les parcours individuels. Mais il y a une chose que
je crois, c'est qu’il y a dans le pays 5 courants au moins, peut-être 6, qui
sont des courants historiques. Il y a l'extrême droite et l'extrême gauche. Ça
fait 2 courants. Il y a les courants de la gauche de gouvernement et de la
droite de gouvernement, ce sont 2 courants de plus. Il y a les écologistes et
il y a le Centre. De tous ces courants-là, le Centre, s'il accepte d'être ce
qu'il est, est le plus cohérent. Il n’y a pas de division sur les orientations
du pays. Grosso modo, tout le monde a les mêmes. C'est aussi le plus nombreux
de ces 6 courants. Donc, il a une responsabilité particulière, mais cette
responsabilité n'est pas le monopole du pouvoir. Ce n’est pas d'avoir
forcément, entre les mains, le monopole du pouvoir. C'est de rassembler, d'être
capable d'être un trait d'union et puis simplement de regarder les gens en
disant « Bon, on n'a pas toujours été du même avis. Il arrive assez
souvent qu'on se soit heurté, qu'on se soit disputé, qu'on ait rivalisé entre
nous. Mais cependant, sur le fond, on a forcément des choses en commun ».
François Hollande, Macron, Cazeneuve, Bertrand. Barnier, même Laurent Wauquiez
et moi, nous avons forcément des choses en commun. En-dehors des intérêts
partisans, si on devait définir ce qu'on a absolument besoin de faire, il y a
une majorité immense dans le pays pour le faire. La preuve, c'est que cette majorité,
elle s'est réunie pour empêcher les extrêmes, en tout cas l'extrême droite, de
prendre le pouvoir. Pourtant, les circonstances n’étaient pas faciles et le
climat n’était pas facile.
> Le pire de ce qui est en train de se passer dans le
pays, c'est que reviennent les haines qui touchent à l'origine, à la religion,
aux religions et qui essaient de pousser jusqu'au bout la détestation de ceux
qui, en nos concitoyens, n’ont pas tout à fait le même chemin et la même
histoire. Et c'est particulièrement vrai à l'égard de la communauté juive, mais
ça serait la même chose à l'égard de la communauté musulmane et des communautés
chrétiennes, et des communautés de ceux qui ne croient pas. Oui, nous avons
besoin de faire entendre l'idée que nous avons en commun beaucoup plus que ce
qui nous sépare et que les fous n’auront pas droit de cité. Ce ne sont pas les
fous qui gagneront, ce ne sont pas les obscènes qui gagneront.
> Ce n’est pas le blocage complet. Le président de la
République est le garant de la démocratie. Il a consulté tous les partis
politiques et il a constaté qu’il n’y a pas de majorité. Ceux qui prétendent
qu’il y a eu un vainqueur disent n’importe quoi.
> La question des retraites a été mal posée. Les Français
auraient dû être plus associés. Elle est améliorable avec les partenaires
sociaux car, plus largement, la démocratie sociale, ceux qui représentent la
société, devraient avoir plus de place dans notre débat démocratique.
> Il n’y a qu’une chose à faire : le président nomme une
personnalité pour former un gouvernement, cette personnalité propose une
équipe, qui ne demande pas l’accord préalable des partis politiques car elle ne
l’obtiendra jamais.
> Je plaide depuis l’élection pour qu’on en revienne à
l’esprit de la Ve République. Les partis politiques sont incapables de
s’entendre. La source du pouvoir exécutif est l’élection du président au
suffrage universel pour éviter ces querelles, ces manœuvres.
> Une des clés du déblocage de la situation politique,
c’est l’établissement d’un mode de scrutin juste. Le RN fait 30 % des voix, ils
ont droit au tiers des sièges. Et c’est vrai pour les forces politiques qui se
seraient présentées à leur propre compte.
> Il faut quelqu’un d’expérience, capable de comprendre
le moment, de s’adresser à l’opinion publique et de rassembler. Quelqu'un que
les Français créditent de bonne foi, qui soit capable de discuter et décider
avec des gens qui ne sont pas de sa couleur politique.
> On est devant un rassemblement de partis qui affirment
avoir gagné les élections alors que ce n'est pas le cas. Le président est
chargé du fonctionnement régulier des pouvoirs publics et de nommer le premier
ministre et le gouvernement. C’est éminemment son rôle.
> Je n’ai aucun problème d’aucune sorte à ce que toutes
les forces politiques soient reçues dans une discussion générale. Mais pas si
c’est pour exiger le choix de leur candidat et de leur programme. On peut
parler à tout le monde mais pas céder à tout le monde.
> Le programme du NFP comme le nôtre ont été rejetés au premier
tour. Les votes disaient «la démocratie ne peut pas être dominée par une
majorité d’extrême-droite». C’est le front républicain qui doit gouverner.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont plus retranscrits]
Sylvain Maillard (député)
> Le président cherche un Premier ministre, capable de construire une
majorité et qui ne sera pas censuré le lendemain.
> Si le projet du Nouveau front populaire arrive au
pouvoir, si des ministres LFI arrivent au pouvoir, nous les censureront dès le
lendemain et le Premier ministre tombera.
> Le NFP c'est un spectacle permanent, tous les jours ils
nous inventent une nouvelle formule
> Je plaide pour qu'il y ait encore plus de policiers, de
gendarmes et de forces de sécurité dans la rue.
> L'antisémitisme est l'un des cancers de notre société.
> présidence du groupe Renaissance : «Elisabeth Borne me
semble une excellente candidate. C'est une candidature extrêmement solide.
> Moins d’impôts, moins de contraintes = plus de
richesse, plus de travail ! Bruno Le Maire et notre politique économique depuis
7 ans sous la direction d'Emmanuel Macron ovationnés à la REF [Rencontre des
entrepreneurs de France] 2024 par les entrepreneurs.
Maud Bregeon
(députée)
> Des Républicains à la gauche modérée, chaque député qui refuse
l’instabilité et l’immobilisme devra faire un pas vers l’autre. Sur la justice,
les propositions de Laurent Wauquiez méritent d’être étudiées. Sur l’écologie,
nous pouvons aller plus loin que notre projet initial.
> Assez culottées ces injonctions du NFP qui, après avoir
passé deux ans à déposer des motions de censure (votées avec le RN, mais
passons), exige qu’on les laisse tranquillement appliquer un programme qui ne
réunit pourtant aucune majorité à l’Assemblée.
> Monsieur Mélenchon et ses amis peuvent utiliser les
ficelles de communication qu’ils veulent, personne n’est dupe. Au nom de quoi
exigent-ils que l’on cautionne leur programme et leurs valeurs ? La hausse des
impôts, le recul sur la sécurité, l’ambiguïté sur l’antisémitisme…
Pierre Cazeneuve
(député)
> La seule majorité à l'Assemblée à ce stade, c'est celle qui a
clairement exprimé qu'elle ne veut pas d'un gouvernement et d'un programme 100%
NFP. Ces appels à la sédition [de Mélenchon] dignes de Donald Trump sont une
atteinte grave à la démocratie.
> L'attitude du NFP de dire «C'est Lucie Castets, tout
notre programme et rien d'autre» est irresponsable. Ils ont certes le groupe le
plus nombreux, mais avec seulement 190 députés, ils ont surtout une majorité
absolue de censure face à eux. Stop à la mascarade, il faut avancer !
> Le 24 août 1944, les SS assassinaient 67 habitants de
Buchères, l'Oradour de l'Aube. 80 ans après, aux côtés de la préfète, du maire et
des survivants, nous avons relu le discours de mon arrière grand-père René
Petitbon, préfet de la Résistance.
● MoDem
Perrine Goulet (députée)
> Il y a des sujets sur lesquels les Français nous attendent qui ne sont
ni de droite ni de gauche : que ce soit la valeur travail, l’école, l’hôpital…
mettons-nous autour de la table et trouvons des consensus.
● Parti radical
Laurent Hénart (président)
> A l'approche de la nomination d'un premier Ministre et d'un nouveau
Gouvernement, le Parti radical a réaffirmé sa position : refus de tout
Gouvernement comportant une ou un Ministre LFI, incompatible à nos yeux avec
les valeurs républicaines de Laïcité et de liberté, et appliquant le
programme du Nouveau front populaire dévastateur pour notre économie.
Dans sa contribution transmise à nos partenaires politiques, le Parti Radical
s'est prononcé pour un Gouvernement de coopération parlementaire, d'action
républicaine et de dialogue public. Nous devons remettre l’école de
la République en priorité nationale, inscrire à l’ordre du jour du Parlement la
poursuite de l’examen du projet de loi sur la fin de vie, engager la transition
démocratique avec notamment la mise en place, éventuellement partielle, de la
proportionnelle dans un cadre nécessairement territorial pour l’élection de nos
députés, et aller plus loin en terme de pouvoir d’achat et de justice sociale
et fiscale, avec des propositions que le Parti radical a déjà émises sur la refonte
de la fiscalité immobilière par exemple.
Surtout, le Parti Radical propose un pacte pour une plus grande autonomie de
nos territoires. Ce chantier de la décentralisation est fondamental
pour redonner à l’action publique de l’efficacité, de la proximité, de la
démocratie, et retrouver la confiance de nos concitoyens en leurs
dirigeants.
Pour les radicaux, la période ouverte par les législatives anticipées ne doit
pas être subie comme une mauvaise année à passer dans l’attente d’une prochaine
dissolution. Elle doit être un temps utile jusque 2027 pour la qualité de vie
et la sécurité sur tous les plans des Françaises et des Français, pour la place
de notre pays en Europe et dans le monde.
> Le programme du NFP, c'est le programme de LFI avec 300
milliards d'impôts en plus sur 3 ans. Pour la France ce n'est pas supportable.
avec surtout des ambiguïtés sur le communautarisme, sur la laïcité et sur
l'antisémitisme qui ne sont pas supportables.
> Le prochain premier ministre devra avoir deux
priorités. Le social, avec la hausse des salaires, le pouvoir d'achat et la
maitrise de l'inflation. La sécurité également. Clairement beaucoup de français
s'inquiètent du vivre ensemble. Le rôle du chef de l'Etat est de donner
quelqu'un qui a le plus de chances de durer. On ne peut pas changer de
gouvernement tous les deux mois.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (présidente)
> [Union européenne] Nous devons être moins naïfs dans le jeu
commercial."
> [Union européenne] Dans les six mois, un an, il faut
savoir prendre les bonnes décisions et ne pas attendre d'être au pied du mur.
> [Union européenne] On a beaucoup réguler, fait beaucoup
de législation, maintenant c'est le temps de l'investissement.
> [Union européenne] Nous sommes à un moment de bascule
et, si on ne prend pas les bonnes décisions, on risque un décrochage.